Spectrum_02_2022
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UNIPOLITIQUE
Texte Manon Becker
Illustration OFI / OBI
Accéder aux études : un
chemin semé d’embuches
pour les personnes réfugiées
Dans l’espoir de pouvoir intégrer les personnes réfugiées au monde académique
Suisse, l’association OFI/OBI, encadrée par des étudiant.e.s de
l'Université de Fribourg, a vu le jour en 2018. Spectrum est allé à la rencontre
d’Amandine Bernel.
L’association, véritable tremplin académique
L’association fribourgeoise Orientation-
Formation-Information/Orientierung-Bildung-Information
(OFI/OBI), vient en aide
aux refugié.e.s et demandeur.euse.s d’asile
dans leur processus d’intégration à la vie
académique autant au niveau informatif que
par un large travail politique auprès des autorités
en charge de la formation supérieure.
Amandine Bernel, étudiante en troisième
année de droit et membre du comité de
l’association donne plus de détails : « OFI/
OBI est née du projet national « perspectives
études » lancé par l’Union Nationale
des étudiants en Suisse (UNES). Nous les
aidons d’un point de vue administratif, mais
aussi pour faire reconnaître ou traduire leur
diplôme tout en leur proposant des séances
de mentorat. En tant qu’étudiant.e.s, nous
nous trouvons déjà au sein du système et
sommes donc probablement les mieux placé.e.s
pour pouvoir les introduire aux fonctionnements
de l’université. ». Mohammad
Reza Feiz, originaire d'Afghanistan, a grandi
en Iran, où il a notamment obtenu un Bachelor
en ingénierie civile, et effectue pour
le moment une équivalence de son Bachelor
à l'école d'Ingénierie et d’architecture de
Fribourg afin d’obtenir un diplôme suisse, il
raconte ses projets : « Je voudrais trouver un
travail en ingénierie civile mais aussi avoir
une vie stable, une famille et être bien intégré
en Suisse. Plus précisément, j’aimerais
m’orienter vers de l'ingénierie écologique
afin de contribuer, à ma manière, à l'amélioration
de la qualité de vie pour les gens
d’ici ». Rose, qui a fui le Burundi en proie
à des conflits armés interethniques qui ont
abouti au dernier génocide, a pu bénéficier
de l’aide de l’association, elle se remémore
son parcours : « J'ai connu OFI/ OBI grâce
à des amis qui m'ont invitée à une soirée de
rencontre au Centre Fries et j’ai été agréablement
surprise de savoir qu'il existait une
association qui venait en aide aux réfugié.e.s.
L’association m’a ensuite mise en contact
avec deux étudiantes qui, en collaboration
avec mon assistant en intégration de Caritas,
ont vraiment su m’orienter dans mes
démarches d'inscription. J’en profite pour
les remercier du plus profond de mon cœur
car, sans leur aide, les démarches auraient
été bien plus longues. ». Rose, qui a travaillé
pendant cinq ans en tant qu’assistante administrative
et financière pour une ONG locale
canadienne au Burundi, aimerait désormais
s’orienter vers une formation d’éducatrice :
« J’ai grandi dans un environnement instable
avec comme voisins des orphelins de
guerre, des femmes violées et des enfants
soldats. Mon parcours a suscité en moi l’envie
de pouvoir, tant bien que mal et selon
mes moyens, venir en aide à ces populations.
Je souhaiterais avoir les bons outils pour
développer mes compétences en matière
d’éducation, de suivi, de conseil et de prise
en charge des tranches de population vulnérables
affectées physiquement ou émotionnellement
par les aléas de la vie. ».
Créer un lien entre l’université et les
personnes réfugiées
« La plupart du temps les réfugié.e.s nous
contactent directement, toutefois notre association
manque encore de visibilité et il
se passe parfois un ou deux ans jusqu'à ce
qu’ils voient notre nom et qu’ils décident de
nous contacter », regrette Amandine. Les
assistant.e.s sociaux de Caritas ainsi que le
décanat de l’université redirigent également
les personnes qui le souhaitent vers les bénévoles
de l’association. Amandine se réjouit
notamment des futures collaborations
que l’association est sur le point de mettre
en place avec le décanat de l’université de
Fribourg. P
Pour en savoir plus
sur OFI/BFI:
04.22
spectrum
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