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Panorama de presse quotidien du 14 03 2022

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Guerre en Ukraine : Il faut se préparer à la<br />

déflagration économique à venir<br />

OPINION. Nous sommes à peine sortis d'une crise qui a <strong>du</strong>ré vingt-trois mois. La plupart <strong>de</strong>s<br />

gran<strong>de</strong>s économies mondiales ont retrouvé leur niveau <strong>de</strong> PIB d'avant la pandémie il y a<br />

seulement un ou <strong>de</strong>ux mois. C'est le cas <strong>de</strong>s Etats-Unis, <strong>du</strong> Royaume-Uni et <strong>de</strong> la France, par<br />

exemple. Mais il y a <strong>de</strong>s exceptions : l'Allemagne et l'Espagne entre autres. La sortie <strong>de</strong> crise<br />

n'est pas sans embûches. Par Pierre-Antoine Dusoulier, CEO chez iBanFirst.<br />

Pierre-Antoine Dusoulier 11 Mars <strong>2022</strong>, 11:49 La Tribune<br />

(Crédits : STAFF)<br />

L'inflation est le premier problème. La France, qui jusqu'à encore récemment était plus<br />

épargnée que nos voisins, a vu son inflation fortement rebondir en février, à 4,1% sur un an. Il<br />

y a exactement un an <strong>de</strong> cela, l'inflation était en progression <strong>de</strong> 0,6% sur un an. Le pire reste à<br />

venir. S'ajoutent désormais les conséquences <strong>de</strong> l'invasion <strong>de</strong> l'Ukraine par la Russie. Cela va<br />

sérieusement compliquer la trajectoire <strong>de</strong> la reprise économique. Il faut s'attendre à <strong>de</strong>ux<br />

conséquences immédiates pour la France : un regain <strong>de</strong> l'inflation à court terme qui risque <strong>de</strong><br />

mettre à mal le pouvoir d'achat <strong>de</strong>s ménages les plus mo<strong>de</strong>stes et un maintien <strong>du</strong> « quoi qu'il<br />

en coûte » au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l'élection prési<strong>de</strong>ntielle d'avril prochain.<br />

Une hausse <strong>du</strong>rable <strong>de</strong>s matières premières<br />

L'Ukraine est pour beaucoup <strong>de</strong> Français un sujet éloigné. Pourtant, ce qui se passe à l'Est <strong>de</strong><br />

l'Europe entraîne <strong>de</strong>s répercussions économiques majeures sur notre <strong>quotidien</strong>. C'est déjà le<br />

cas au niveau <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its agricoles. La Russie et l'Ukraine représentent à eux <strong>de</strong>ux plus d'un<br />

quart <strong>de</strong>s exportations mondiales <strong>de</strong> blé, un cinquième <strong>de</strong>s exportations mondiales <strong>de</strong> maïs et<br />

une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s exportations mondiales d'huile <strong>de</strong> tournesol. La semaine <strong>de</strong>rnière, les<br />

prix <strong>de</strong>s céréales ont atteint <strong>de</strong>s niveaux records, 340 euros la tonne pour le blé et 304 euros la<br />

tonne pour le maïs. Ce n'est certainement qu'un début.<br />

Après l'invasion russe <strong>de</strong> la Crimée en 20<strong>14</strong>, les prix avaient augmenté <strong>de</strong> 15 à 20 % en<br />

moyenne. Il avait fallu quatre à cinq mois pour qu'ils refluent <strong>du</strong>rablement. La situation est<br />

différente aujourd'hui. Le marché mondial <strong>de</strong>s matières premières était déjà déstabilisé avant<br />

l'invasion <strong>de</strong> l'Ukraine <strong>du</strong> fait <strong>de</strong> la crise <strong>de</strong> la Covid et <strong>de</strong> perturbations climatiques<br />

importantes entraînant <strong>de</strong>s conséquences négatives sur les récoltes. L'attaque généralisée <strong>de</strong> la<br />

Russie et le bombar<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> ports céréaliers ukrainiens stratégiques (O<strong>de</strong>ssa et Marioupol<br />

en particulier) a mis quasiment à l'arrêt le commerce mondial <strong>de</strong> blé.

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