Panorama de presse quotidien du 14 03 2022
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aussi dans la balance."Raisonner financièrement amène à ré<strong>du</strong>ire au maximum ses intrants car<br />
ça coûte très cher. Quand je sors pour passer mes traitements, je sais que je vais dépenser<br />
3.000 à 4.000 euros dans la journée", explique-t-il en arpentant ses vignes dont la pro<strong>du</strong>ction<br />
est ven<strong>du</strong>e à une cave coopérative.<br />
En ce moment :<br />
Les pestici<strong>de</strong>s ont un coût<br />
À l'année, il débourse environ 40.000 euros en pro<strong>du</strong>its phytosanitaires. Alors il tente<br />
d'utiliser plus <strong>de</strong> fumier pour nourrir ses sols et <strong>de</strong> diminuer les pestici<strong>de</strong>s. Il privilégie la<br />
technique dite <strong>de</strong> la confusion sexuelle pour ré<strong>du</strong>ire la repro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s insectes nuisibles.<br />
"Le résultat est i<strong>de</strong>ntique au passage d'un pro<strong>du</strong>it phytosanitaire, mais avec une démarche plus<br />
environnementale", se satisfait-il. Un objectif important selon ce viticulteur, membre <strong>de</strong>s<br />
Jeunes agriculteurs, qui bénéficie <strong>de</strong> la certification Haute valeur environnementale (HVE):<br />
"Je crois plus à ce genre <strong>de</strong> démarche, plutôt qu'au bio, où on respecte assez bêtement un<br />
cahier <strong>de</strong>s charges sans tirer les conséquences <strong>de</strong> ce qu'on peut faire".<br />
"Le bio n'est pas forcément l'avenir"<br />
En 2020, les cultures bio recouvraient 2,55 millions d'hectares, soit 9,5% <strong>de</strong> la surface<br />
agricole utile française. Un chiffre qui a doublé en cinq ans, selon le ministère <strong>de</strong><br />
l'Agriculture. Mais, à une dizaine d'années <strong>de</strong> la retraite, Christian Pujol, adhérent <strong>de</strong> longue<br />
date <strong>de</strong> la Fédération nationale <strong>de</strong>s syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA, majoritaire), n'a<br />
pas été tenté par une conversion.<br />
"C'est beaucoup <strong>de</strong> changements et je préfère m'améliorer dans ce que je fais, plutôt que <strong>de</strong><br />
changer carrément <strong>de</strong> cap", explique ce père <strong>de</strong> trois filles, dont aucune ne reprendra<br />
l'exploitation."On voit que le bio était une niche. Maintenant, la pro<strong>du</strong>ction dépasse le<br />
marché, donc ce n'est pas forcément l'avenir", affirme-t-il.<br />
Recul <strong>de</strong>s vente <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>its bio<br />
En 2021, les ventes <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>its biologiques ont reculé <strong>de</strong> 3,1% en valeur par rapport à l'année<br />
précé<strong>de</strong>nte, selon l'institut <strong>de</strong> recherche et d'innovation (IRI). Pour lui, le métier change en<br />
outre à mesure que la campagne évolue avec l'arrivée d'une population néo-rurale parfois<br />
hostile aux exploitants.<br />
"C'est un vrai numéro d'équilibriste d'être agriculteur, tant financier que sociétal parce que le<br />
rapport avec le mon<strong>de</strong> hors agricole <strong>de</strong>vient <strong>de</strong> plus en plus compliqué", glisse-t-il.<br />
Il évoque pêle-mêle <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> voisinage, <strong>de</strong>s reproches quant au passage <strong>de</strong>s tracteurs,<br />
ou l'opposition à l'installation d'une usine <strong>de</strong> méthanisation à quelques kilomètres <strong>de</strong> chez lui.<br />
Évoquant <strong>de</strong>s soucis similaires, Tristan Jegun préfère éviter les réseaux sociaux face à<br />
"certains lobbys écolos qui ne sont pas ouverts au dialogue".<br />
(Avec l'AFP)