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I t inéraire
BIS
PAGE
34 - LE GRAND ENTRETIEN
AVEC STEVEN WEINBERG
PAGE 06 - DOSSIER
RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE
R é S ili E nce ?
PAGE 48 - DOSSIER GREEN PLANET
Arborescence
#17
ENSEMBLE,
VERS UN AVENIR DURABLE
PEOPLE
GOVERNANCE
PLANET
PROSPERITY
LUXEMBOURG
SUSTAINABLE
BUSINESS
PRINCIPLES
NOTRE CAP 2030 COMMUN
10 PRINCIPES DIRECTEURS POUR INTÉGRER
LES ENJEUX DE DURABILITÉ AU CŒUR
DE LA STRATÉGIE DES ENTREPRISES
AU LUXEMBOURG
FARGO
Novices ou experts,
vous êtes intéressés ou impactés par le développement durable ?
La Chambre de Commerce reste à vos côtés.
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7, rue Alcide de Gasperi • L-2981 Luxembourg
SUIVEZ-NOUS : @CCLUXEMBOURG WWW.CC.LU/RSE
Des racines…
et des rêves
« Dans la vie, il y a deux catégories d’individus : ceux qui
regardent le monde tel qu’il est, et se demandent pourquoi.
Et ceux qui imaginent le monde tel qu’il devrait être, et qui
se disent : pourquoi pas ? » (George Bernard Shaw)
Éditeur responsable
4×3 SARL SIS
1B, Um Woeller
L-4410 Soleuvre
Tél. : 55 13 08
En partenariat avec infogreen.lu
Direction
Frédéric Liégeois
Tél. : 55 13 08 14
frederic@infogreen.lu
Régie publicitaire
Cécile Gadé
Tél. : 55 13 08 15
cecile@infogreen.lu
Rédaction
Alain Ducat
alain@infogreen.lu
Sébastien Yernaux
sebastien@infogreen.lu
Marie-Astrid Heyde
marie-astrid@infogreen.lu
Mélanie Trélat
melanie@infogreen.lu
Layout et mise en page
Camille Servais
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Photographie
Fanny Krackenberger
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Coordination
Sara Liégeois
Tél. : 55 13 08 11
coordination@infogreen.lu
Coordinateur junior
Lucas Liégeois
lucas@infogreen.lu
Impression
Imprimerie Centrale
3, rue Emile Bian
L-1235 Luxembourg
Tirage
5 000 exemplaires
La conduite du changement et la résilience sont interdépendantes.
La résilience implique un changement, et le changement
est un moteur de résilience. La planète et l’Homme ont
tous deux besoin de ce cercle vertueux pour durer.
Et depuis mars 2020, tous deux font face à une situation inédite,
nécessitant la mobilisation de ressources hors du commun.
Dans cette nouvelle édition, nous portons un regard pragmatique
sur la situation : Qu’avons-nous appris ? Que reste-t-il à accomplir ?
Quels sont les leviers de nos actions ? Comment être résilient face à la
crise actuelle… Sébastien Yernaux dans son édito cite Boris Cyrulnik,
pour qui la résilience est « l’art de naviguer dans les torrents ». Et de
poursuivre, « paradoxe ultime, la souffrance qui est vécue peut, à
travers un processus résilient, devenir le terreau d’une vie riche de
sens, plus intense et plus belle. » Plongez-vous dans ce dossier et
renforcez-vous… Renforçons-nous… Les clefs sont entre nos mains.
La transition est toute faite vers ce second dossier qui a tendance à
« reverdir » nos espoirs. C’est sûr, l'humain a toujours été étroitement
lié à la nature, en particulier à l'arbre. Sur le plan écologique,
outre son rôle de producteur d'oxygène par la photosynthèse
indispensable à toute vie, la forêt contribue au maintien des
espèces animales et végétales, à la régulation du cycle de l'eau, à la
protection des sols et aux grands équilibres naturel et climatique.
Mais aussi plus simplement pour l’alimentation, l’habitat de
l’humain, son confort, son bien-être... La liste est si longue.
C’est pourquoi, comme l’écrit Alain Ducat en préambule des sujets
abordés dans ce dossier « Il est plus que temps d’inverser la courbe
de la déforestation, de l’ornemental ou de la croissance rapide, en
réfléchissant à la bonne gestion et au bon usage du bois, aux essences
qui renaturent, aux bienfaits de l’espace forestier, aux ressources
multiples et renouvelables, aux bonnes pratiques pour construire des
espaces de vie durables, aux solutions pour activer le reboisement
intelligent, aux liens sociaux réactivés entre populations humaines… »
Entre ces deux grandes thématiques, un moment d’évasion, de
découverte, une autre bulle d’oxygène, une rencontre exclusive et intense
avec Steven Weinberg. Un grand entretien avec ce biologiste sousmarin,
encyclopédiste, écrivain, photographe, voyageur, romancier….
Bonne lecture et, pour le coup, véritablement, bon voyage
FRÉDÉRIC LIÉGEOIS
Parution
4 numéros / an
Abonnement gratuit
abonnement4x3@infogreen.lu
Tous droits réservés.
Toute reproduction totale
ou partielle sans autorisation
préalable de l’éditeur interdite.
4x3 déclaré d'utilité publique par arrêté
ministériel en date du 11/12/2017 réf 2017-10
4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022
3
06
DOSSIER
RESPONSABILITÉ
SOCIÉTALE
R é S ili E nce ?
48
DOSSIER
GREEN PLANET
Arborescence
4 INFOGREEN.LU
34
Itinéraire
BIS
LE GRAND ENTRETIEN
AVEC STEVEN WEINBERG
EN + :
Coup de projecteur à notre mécène p.92
Soutenir et aider, sur le terrain p.94
NOUS REMERCIONS POUR LEUR SOUTIEN
4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022
5
R é S ili E nce ?
“La résilience, c’est l’art de
naviguer dans les torrents”
BORIS CYRULNIK
Sciences et ressources humaines.............................................................
La RSE, une valeur ajoutée pour toute entreprise.................................
Sortir de « résistance », entrer en « résilience ».....................................
Comment renforcer la capacité de résilience de son entreprise ?......
Le pays à l’épreuve des chiffres ................................................................
A social vaccine to fight epidemics ...........................................................
L’ESS, levier pour l’économie circulaire en Grande Région ..................
Travail social et résilience ..........................................................................
Le Business Continuity Management (BCM) ..........................................
Le F.U.T.U.R.E se prépare ............................................................................
Le pouvoir d’achat, le pouvoir du choix ..................................................
L’écosystème Fintech luxembourgeois :
une industrie solide et solidaire ...............................................................
p.08
p.10
p.12
p.13
p.16
p.18
p.20
p.22
p.24
p.26
p.28
p.32
DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE
Sciences et
ressources humaines
L’époque que nous traversons, semée d’embûches de toutes
sortes, nous invite à faire grandir en nous des graines de résilience
pour permettre l’émergence d’un monde plus équilibré.
Le jour où vous avez poussé votre
premier cri, au moment même de
cette première inspiration qui a
déplié vos poumons, vous vous
êtes confrontés à une réalité bien
différente de la chaleur bienfaisante
du ventre de votre mère. Il faisait
froid, la lumière était vive, des
sons non assourdis venaient
heurter vos jeunes tympans.
Ce n’était pourtant que la première
occurrence des nombreux
moments difficiles qui ont suivi, plus
ou moins traumatiques selon vos
parcours respectifs : échec scolaire,
disputes avec votre meilleur
ami(e), amours contrariées, perte
et/ou quête d’emploi, multiples
tracas du quotidien, maladie,
déliquescence environnementale,
pandémie de COVID-19…
Il ne s’agit pas ici de vous déprimer.
Au contraire, c’est de résilience
dont on souhaite vous entretenir.
Connue en sciences des matériaux,
la résilience illustre combien un
métal peut résister à un choc. Mais
la définition ne se limite pas à cette
vision matérialiste des choses.
Elle est passée dans le langage
des sciences sociales, puisant
dans les ressources humaines,
et nourrissant la responsabilité
sociétale de toute entreprise.
Être résilient, du point de vue
psychologique, c’est trouver en soi
la force de rebondir après avoir fait
face à une situation traumatique.
Autrement dit, c’est certes tomber
et mettre le genou en terre, mais
c’est être ensuite en mesure de
reprendre pied et de se relever. Le
brillant psychiatre Boris Cyrulnik,
spécialiste de ce domaine, se plaît
à définir ce complexe concept
comme, je le cite, « l’art de naviguer
dans les torrents ». Et, paradoxe
ultime, la souffrance qui est vécue
peut, à travers un processus
résilient, devenir le terreau d’une
vie riche de sens, plus intense
et plus belle. Nous devenons
alors pareils à la tasse de thé
brisée sublimée par le Kintsugi,
cet art traditionnel japonais qui
raccommode les porcelaines
cassées à l’aide de poudre d’or.
L’époque que nous traversons
nous invite à faire grandir en
nous des graines de résilience
pour permettre l’émergence d’un
monde plus équilibré. Si les avis
sont partagés quant au fait de
naître résilient ou pas, on peut
penser que la résilience s’apprend
et se cultive, à travers la curiosité,
la recherche constante des
apprentissages et de ce que la vie
nous propose. Nous devenons
plus perméables à la résilience.
En décidant, positivement et
proactivement, de s’intéresser
à ce que vivent les autres, la
rédaction de 4x3 et les partenaires
d’Infogreen ouvrent également, à
travers ce dossier, une porte vers le
« soi-même » en chacun de nous.
Avec cette empathie et ces idées,
quand l’épreuve se présente, nous
sommes en mesure de prendre
suffisamment soin de nous que
pour y faire face. Nous choisirons
alors avec plus de conscience
d’observer ce que cela nous
apprend, d’en faire une source de
croissance. Nous apprendrons
à mieux apprivoiser ce qui nous
blesse et à en tirer un bienfait.
RENFORCÉ PAR SÉBASTIEN YERNAUX
8 INFOGREEN.LU
Entreprise2030 est une méthode aisée
pour vous doter d’une stratégie RSE sur mesure
pour optimiser vos processus et l’utilisation des ressources
pour communiquer et valoriser votre engagement RSE
pour obtenir le label ESR de l’INDR
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DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE
La RSE,
une valeur ajoutée
pour toute
entreprise
Entreprise 2030 est une méthode
pilotée par Deveco. Il s’agit
d’appréhender le développement
durable comme une réelle
opportunité économique. Car
la RSE est créatrice de valeur et
génératrice de marché à impact.
« Tous les métiers ont leur boîte
à outils ». Mike Van Kauvenbergh
est de ceux qui ont appréhendé
très tôt qu’il faut une approche
pragmatique pour avancer sur
les enjeux du développement
durable. C’est ce qui a conduit son
entreprise, Deveco, à créer dès
2017 les référentiels “Communes
2030” pour guider les autorités
locales dans leur approche
durable et ensuite” Entreprise
2030” pour accompagner toutes
les entreprises, même les plus
petites ou les plus artisanales,
dans leur quête du Graal: un label
RSE. « Mais en fait, la labellisation
n’est pas une fin en soi. Ce qui
compte le plus, c’est la valeur
ajoutée, une valeur économique
qui reste dans l’entreprise.
C’est une opportunité. Cela se
mesure comme un retour sur
investissement. Deveco a voulu
sortir des schémas et proposer
quelque chose de lisible ».
Pour Mike Van Kauvenbergh, il faut
faire passer le message-clé auprès
des décideurs : la RSE est créatrice
de valeur et génératrice de marché
à impact. C’est là qu’intervient
la méthode Entreprise 2030.
« On s’adresse à toutes les
entreprises, et même - voire
surtout - à celles qui pourraient
penser que la RSE, ce n’est pas
pour elles. On a constaté que
des PME ou des indépendantsartisans
rencontrent des difficultés
10 INFOGREEN.LU
Pour Mike Van
Kauvenbergh,
il faut convaincre le
décideur en faisant
passer le message-clé.
la RSE est créatrice de
valeur et génératrice
de marché à impact
DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE
avec les référentiels classiques
de la responsabilité sociale ou
sociétale. On a donc mis en place
un processus accessible ».
« La première étape, c’est de voir où
on en est. Il est important d’avoir
une méthode valable dans tous les
secteurs de l’économie, adaptée
aussi aux petites structures » ,
explique Mike Van Kauvenbergh.
« Il faut encore convaincre mais
c’est un fait : bien assimilée, la
RSE est une création de valeur,
sociétale évidemment – impliquée
dans son environnement,
engagée pour son personnel, etc
– mais aussi économique. Et donc
stratégique ! C’est un vecteur-clé
de la pérennisation de l’activité
économique ». Les dirigeants ont
donc intérêt à s’engager dans un
processus d’amélioration, qui leur
donne une mesure d’impact. « Il
faut mettre en place la stratégie
et bien communiquer sur ses
valeurs d’engagement ».
Deveco accompagne le savoirfaire
et le faire savoir. « Le concept
de valeur partagée est tout à fait
adapté à une PME mais il faut aider
le décideur à se l’approprier. Quand
on l’accompagne, on parle son
langage, celui de son métier. C’est
comme une formation continue en
réalité. Et on regarde toute la chaîne
de valeur de l’entreprise, étape par
étape, segment par segment ». Y a-til
une conséquence pour une partie
prenante, sur un service, un produit,
un client ou un fournisseur ? Quelle
implication aurait une évolution
pour l’activité de l’entreprise,
qu’en serait-il pour la formation, la
sécurité ou la santé, les ressources
humaines, la productivité?
Comment évaluer le gain potentiel
ou mesurer le risque ? « Il y a
dans la phase de diagnostic une
série de questions à se poser
qui permettent de hiérarchiser
les priorités… et de se rendre
compte des opportunités liées
au modèle d’affaire, de possibles
ouvertures de niches de marché
par exemple. C’est du concret,
c’est de la valeur économique qui
s’additionne à la valeur sociétale ».
Un outil de résilience,
universel et local
L’agenda 2030 des Nations
Unies avec ses 17 objectifs de
développement durable fournit
le cadre de référence et pose les
jalons. « L’horizon, c’est demain. Et
il en va de la résilience de maillons
économiques incontournables.
Nous avons là un outil qui est
à la fois universel et local, par
sa déclinaison au sein du Plan
National pour un Développement
Durable Luxembourg 2030. Cet
outil permet d’être agile, d’anticiper.
Au travers de l’impulsion donnée
par les activités au sein de la
chaîne de valeur de l’entreprise,
on peut intégrer les valeurs du
développement durable et de
la RSE, sans être obnubilé par
cette notion de ‘’responsabilité’’
qui peut paraître lourde. On peut
au contraire s’insérer presque
naturellement dans un mouvement
général, sociétal, dans une
démarche qui sera mesurable
économiquement. On peut
s’appuyer sur quelque chose de
structuré, qui devient un vecteur
de communication efficace ».
Pour le leader de Deveco, il
est temps : «Il y a une certaine
pression qui vient du marché.
De plus en plus d ‘appels d’offres
intègrent les critères RSE. Des
grandes entreprises écartent des
fournisseurs ou des cocontractants
qui n’entrent pas ou plus dans les
critères. Il faut donc, en plus d’être
responsable, être ‘’ready’’, être
proactif, être performant. Il y a un
intérêt pour cette approche, qui
donne de la valeur à l’engagement
sociétal. Nous proposons une
méthode, qui peut être couronnée
par une certification indépendante
sous forme du Label INDR. Cela
devient la cerise sur le gâteau, un
gage de qualité supplémentaire
qui permet de se différencier ».
ACCOMPAGNÉ PAR ALAIN DUCAT
avec Deveco
Photo: Infogreen
PARTENAIRE INFOGREEN
4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022
11
DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE
Sortir de
« résistance », entrer
en « résilience »
Il y a un lien entre ces mots:
résilience et résistance. Dans les
deux cas, on réagit ! La résilience
est une façon de continuer
à vivre, à suivre son chemin,
quels que soient les obstacles.
La résistance est dans toute
opposition à une contrainte
subie. La psychologie positive
nous en apprend beaucoup…
LA SUITE
La résilience, dit le Robert, est « la
capacité à vivre, à se développer, en
surmontant les chocs traumatiques,
l’adversité ». La résistance, selon le
même dictionnaire, serait « l’action
par laquelle on essaie de rendre sans
effet une action dirigée contre soi ».
Il y a, bien entendu, un lien entre
ces mots : résilience et résistance.
Dans les deux cas, on réagit ! La
résilience est une façon de continuer
à vivre, à suivre son chemin,
quels que soient les obstacles.
La résistance est dans toute
opposition à une contrainte subie.
Cette force, identifiée en tant que
telle par la psychologie positive,
nous permet de mobiliser nos
ressources internes ou externes.
Les déterminants et les facteurs
de résilience peuvent être de trois
types : individuels, familiaux et
sociaux selon les professeurs Leys
et Fossion de l’ULB. La capacité
de résilience de chacun, à la fois
innée et acquise, est corrélée à
des facteurs de protection et des
facteurs de vulnérabilité, ces derniers
augmenteraient l’ampleur des
conséquences psychologiques pour
les personnes déjà fragilisées.
5 pistes à explorer
Pour sortir de cet état « de
résistance » (être contre) et
atteindre la résilience pour
laisser le trauma derrière nous,
voici cinq pistes à explorer :
Accepter ce qui est et observer
ce qui se passe en soi. L’idée est
de s’écouter et de se demander :
que se passe-t-il en moi ? quelles
sont mes émotions ? Qu’est-ce
que cette situation m’apprend
de positif sur moi-même et sur
ma vie ? Cette distanciation sert
à identifier le besoin en lien avec
l’émotion et aussi de se mettre
déjà en projet d’avenir. Cette
dynamique permet de faire
émerger un espace de liberté dans
ce qui est en train de se passer.
Se raconter : quelle est l’histoire
que je souhaite raconter dans
10 ans au sujet de cette épreuve
de vie ? Mettre en mots ce qui
se passe est fondamental pour
accepter la réalité. Si c’est trop
difficile d’en parler à quelqu’un,
il existe des carnets personnels
pour poser sur le papier ce qui
nous arrive, avec des mots, et
laisser s’exprimer la vie en nous.
S’entourer : un environnement
bienveillant est une ressource
majeure ! Des proches disponibles
et compréhensifs, de véritables
« tuteurs de résilience » sont,
selon les mots de Boris Cyrulnik
(dans La nuit, j’écrirai des soleils),
12 INFOGREEN.LU
sont un support indispensable
pour préparer l’après.
L’environnement professionnel a
aussi son importance. Accepter
sa vulnérabilité et accepter d’avoir
besoin d’aide est un facteur capital.
Souvent, les personnes qui ont du
mal à se sortir de situations difficiles
veulent tout régler toutes seules.
Trouver du sens à notre vie :
l’altruisme et la spiritualité
peuvent représenter de puissants
facteurs de résilience. La
générosité, le soutien des autres,
l’appartenance à un groupe, le
don de temps, permettent de
vivre mieux les temps difficiles.
C’est le lien désintéressé et
l’entraide qui apportent du
réconfort et de la chaleur humaine
pour soi et pour les autres.
Apprécier la simplicité du quotidien :
se nourrir des petits bonheurs du
quotidien et contempler, ne seraitce
qu’un instant, l’excellence et la
beauté de ce qui nous entoure.
Finalement, la résilience s’exprime
certainement à travers la capacité
à accepter la réalité telle qu’elle est
dans toutes ses épreuves, à être
présent à soi et aux autres et à
apprécier et projeter notre vie dans
toute sa parfaite imperfection.
CÉLINE VEITMANN ET
JEAN-PHILIPPE WAGNON, POUR ALLAGI
PARTENAIRE INFOGREEN
DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE
Comment renforcer
la capacité de
résilience de son
entreprise ?
La capacité de résilience d’une entreprise reprend bien entendu
les fondamentaux d’avoir des objectifs communs partagés
par tous, ou encore de bénéficier de ressources matérielles en
suffisance, etc... Elle intègre également des éléments moins
tangibles, qui se caractérisent par exemple par la culture de
l’organisation, l’engagement de son personnel ou la posture
de ses managers, la qualité de ses interactions sociales.
Si on considère qu’une entreprise
a besoin de technique, d’une
organisation et de personnel
pour fonctionner, en période de
crise, la variable d’ajustement est
clairement le personnel. Ainsi ce
sera la capacité et la motivation du
personnel à s’adapter, à compenser
les éléments du système fragilisé
par la crise qui va faire qu’une
entreprise va être particulièrement
et durablement résiliente.
Ainsi pour maintenir l’entreprise
à flot, voire tout simplement la
sauver, il est nécessaire pouvoir
compter sur son personnel et
limiter l’impact ressenti par les
hommes et les femmes qui chaque
jour font preuve d’ingéniosité, de
volonté et de persévérance pour
répondre à la demande de façon
satisfaisante malgré le contexte
durablement détérioré de l’activité.
s'il y avait un
facteur-clé pour
la résilience d'une
entreprise?
Ce serait donner à chaque unité
de travail, les moyens de détecter
les risques et de découvrir les
occasions d’amélioration dès
LA SUITE
4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022
13
DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE
leur apparition, notamment en
ce qui concerne de la santé et
de l’engagement des salariés
pour bénéficier d’indicateurs
de perturbation potentielle,
pouvoir agir à leur niveau et/ou
faire remonter les informations
jugées pertinentes jusqu’à la
haute direction pour soutien
et action ou décision et donner
du sens au travail fourni.
- à ce que les solutions
apportées émanent des
personnes qui font le travail,
et bénéficient du soutien du
management et de la direction
pour permettre une réaction
plus appropriée, rapide et
garantissent une meilleure
adaptabilité de l’organisation
du travail, une meilleure
adhésion du personnel.
Comment faire ?
L’entreprise a besoin de se donner
les moyens de rester concentrée
sur l’essentiel, pour les clients, pour
l’organisation, pour le personnel.
Ainsi, pour renforcer sa résilience,
l’entreprise a besoin de se
concentrer sur le travail plutôt
que sur les à-côtés : le personnel
a besoin d’être soutenu dans son
quotidien professionnel plutôt
que de bénéficier de moments
de détente ou de paniers de
fruits (même si ceux-ci sont
forts agréables, ils n’apportent
pas aux salariés les ressources
dont ils ont besoin pour faire
face au défi du moment, à sa
durée, à son intensité).
On veillera à
- favoriser une approche
structurée et participative
qui permette d’identifier
directement, dans le quotidien
du travail, les situations
de travail qui nécessitent
une amélioration, afin de
maintenir la charge mentale,
émotionnelle et physique du
personnel à un niveau durable
autrement dit à un niveau de
qualité de vie au travail qui lui
permette d’effectuer son travail
sur la durée et d’avoir envie
de s’engager volontairement
pour son entreprise.
- renforcer les capacités
adaptatives du personnel tout
en permettant de gérer le
stress causé par les difficultés
du moment, d’accepter
la réalité : la situation et
l’anxiété qui en découle
et adopter une attitude
positive en misant sur les
capacités et les compétences
développées du personnel
Quel est le rôle de
l’ILQVT auprès des
entreprises ?
L’institut luxembourgeois de la
qualité de vie au travail accompagne
les entreprises dans le challenge
actuel au travers d’une démarche
structurée qui remet le travail
au centre et bénéficie tant à la
qualité de vie des salariés qu’à
la performance de l’entreprise.
Notre rôle est de transmettre
la compétence à l’entreprise
pour la rendre autonome dans
son processus de résilience et
de performance durable.
ODETTE SANGARÉ POUR ILQVT –
INSTITUT LUXEMBOURGEOIS DE
LA QUALITÉ DE VIE AU TRAVAIL
Photo: Fanny Krackenberger
PARTENAIRE INFOGREEN
14 INFOGREEN.LU
DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE
Le pays à l’épreuve
des chiffres
Sortir de la crise et de ses
conséquences, mieux, assurer
la relance, c’est aussi un défi
politique et financier pour les
États. La résilience d’un pays
passe aussi par les moyens et la
volonté politique qu’on y met.
Annonces, mesures, données
budgétaires et pistes durables.
« Avec des performances bien
meilleures que celles anticipées,
le Luxembourg confirme sa
résilience face à cette crise
et ses conséquences ». La
phrase pourrait être celle d’un
politicien s’auto-congratulant.
Elle vient pourtant du panel
d’économistes parfois décapants
de la Fondation IDEA, se penchant
sur le budget 2022 de l’État et
sur le projet de programmation
financière pluriannuelle pour
la période 2021-2025.
Flashback. Décembre 2020 :
les dirigeants de l’Union
européenne, le Parlement
européen et la Commission
européenne, approuvent un Plan
de Relance pour aider à réparer
les dommages économiques et
sociaux causés par la pandémie
COVID-19. Une enveloppe de 2
018 milliards d’euros se dégage
pour « construire une Europe
plus verte, plus numérique et plus
résiliente ». Pour pouvoir accéder
aux fonds européens, les pays
membres soumettent un plan
national de relance et de résilience,
dans lequel au moins 37 % des
dépenses sont allouées au climat
et 20 % aux investissements et
aux réformes numériques, un plan
à mettre en œuvre pour 2026.
Le Luxembourg présente son plan,
estimé à 183,1 millions d’euros
répartis sur une vingtaine de projets
de réformes ou d’investissements,
et demande un total de 93,4
millions d’euros de subventions, au
titre de la « facilité pour la reprise et
la résilience » (FRR), pièce maîtresse
du programme NextGeneration
EU. Le plan luxembourgeois
s’appuie sur 3 piliers : cohésion
et résilience sociale, transition
verte et transition numérique,
innovation et gouvernance.
61 % de l’enveloppe totale
du plan pour les réformes et
investissements concernent
les objectifs climatiques. Le
Luxembourg cible la résilience
économique mais aussi sociale,
en mettant notamment sur la
table son « Pacte logement 2.0 »
avec les communes, qui vise à
faciliter l’accès à un logement
abordable et durable.
Mi-octobre 2021 : Xavier Bettel fait
son traditionnel « discours sur l’état
16 INFOGREEN.LU
DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE
de la Nation ». Parmi les annonces à
impact sociétal, le Premier évoque
un système pour compenser
l’empreinte carbone des missions
gouvernementales. Il parle aussi
de ce « Bureau du citoyen pour le
climat » (dont il parlera aussi un peu
plus tard à la COP26), qui amènera
ses idées à débattre à la Chambre
des Députés. Dans la foulée, Xavier
Bettel promet encore une étude
sur la décarbonation de l’industrie
luxembourgeoise à l’horizon 2040 et
« de nouvelles aides pour réduire les
émissions de CO 2
de l’économie et
les ramener à zéro à moyen terme.»
Il parle également du logement,
en brisant un tabou: taxer
la spéculation de terrains
constructibles et d’appartements
non occupés, dans le cadre d’une
réforme générale de l’impôt foncier.
Dans la foulée, le (futur ex-)
ministre des Finances Pierre
Gramegna, propose un budget
2022 menant le Luxembourg
sur «la voie de la normalisation»
Pour lui, 3 axes guident
l’exercice, dont la lutte contre le
réchauffement climatique et une
composante sociale ambitieuse.
Quelques chiffres ? 765 millions
d’euros d’investissement pour lutter
contre le réchauffement climatique,
«le défi du siècle», une enveloppe
qui atteindrait 975 millions d’euros
à l’horizon 2024. Les moyens pour
atteindre les objectifs fixés dans
le Plan national intégré en matière
d’énergie et de climat (PNEC)
seront augmentés pour atteindre
1,8 milliard d’euros en 2022.
Investissements aussi, notamment
dans les réseaux ferroviaires (300
millions d’euros pour le Fonds du
rail), le tram, le développement de
la mobilité douce. Le programme
pluriannuel des investissements
atteint 1,5 milliard d’euros
sur la période 2021-2025.
Et, en matière de logement,
on annonce 228 millions
d’euros dans la construction
de logements abordables, une
enveloppe en hausse de 77 %.
Décembre 2021 : Les contributeurs
à l’étude prospective de la
Fondation IDEA - Muriel Bouchet,
Narimène Dahmani, Vincent
Hein, Michel-Edouard Ruben
et Thomas Valici - auraient
bien vu des amendements
budgétaires… et politiques.
Par exemple, « il pourrait être
opportun d’élargir le spectre des
coûts couverts par le mécanisme
d’amortissement spécial pour
les investissements réalisés
dans l’intérêt de la protection
de l’environnement et de la
réalisation d’économies d’énergie.
Cet amortissement spécial ne
couvre pas à l’heure actuelle les
investissements productifs, ni
les coûts induits en matière de
personnel et de formation. En
outre, il pourrait être réévalué à la
hausse - le taux actuel est de 80 %
des investissements réalisés ».
Le panel suggère aussi d’accélérer
la priorité au logement par le volet
fiscal. « Au Grand-Duché, l’impôt
foncier ne pèse actuellement
que 0,05 % du PIB, alors qu’il se
montait encore à 0,3 % du PIB en
1970 (...) La lutte contre la détention
improductive de biens pourrait
contribuer à améliorer la situation
en matière d’offre de logements.
(…) Il convient également de
réfléchir à l’adaptation au contexte
luxembourgeois de la ‘’bedroom
tax’’ britannique, qui concernerait
les propriétaires en situation de
sous-occupation de leur logement ».
Gageons que d’autres analyses
ou suggestions viendront, au
fil du temps. C’est à suivre.
DÉCORTIQUÉ PAR ALAIN DUCAT
Photos/Infographies : SIP,
Ministère des Finances
4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022
17
DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE
A social vaccine to
fight epidemics
The risk of epidemics increased
in the last decades, and
outbreaks of infectious diseases
– such as Covid-19 - can happen
again. If this is the case, trust
in others and in institutions
can be a first, social vaccine.
Countries worldwide adopted
basically two models to face the
Covid-19 pandemic. The main
difference between the two
models is the role of people’s
involvement and cooperation:
the first one appeals to fear of
sanctions and coercion; the second
one focuses on cooperation and
responsibility towards others. The
first one imposed long and strict
lock-down measures, while the
second one leveraged on people’s
public spirit and responsibility.
The degree of stringency of the
adopted policies plays a major role
in shaping the social, economic
and psychological consequences of
epidemics. Although both models
were effective in limiting the
spread of the virus, they imposed
very different tolls on people’s
freedom, confidence in institutions,
and sense of social cohesion.
Interestingly, policy stringency
correlates with the level of trust
in others and in institutions (as
measured in 2016) prevailing
in a country 1 . This finding is
independent from a number of
possible confounders. Moreover,
less stringent policies did not
prevent to effectively tackling the
pandemic: high trust countries
reported lower mortality, fewer
new positive cases and the number
of new infections declined faster
(after the peak) than in countries
with less trust. Similar results have
been also confirmed in previous
studies on epidemics such as
SARS, Ebola or the Swine flu.
A study conducted by STATEC
Research, with the support of
the FNR, revealed that trust is a
robust correlate of compliance
with Covid-19 containment
policies 2 . Compliance, that
is people’s adherence to the
prescribed behaviors, is very
important to contain epidemics.
Low compliance hampers the
efficacy of public measures to limit
contagion, and leads to increased
health-care costs and substantial
delays during which viruses can
mutate. A second study by STATEC
Research, also supported by the
FNR, adds that in Luxembourg
trust in the government is a key
determinant of the adoption of
contact-tracing apps 3 . These
technologies successfully
contributed to limiting the spread
of Covid-19 in countries such as
Korea, Singapore and Taiwan.
Trust cannot prevent epidemics,
but it can improve the efficacy
of the policies to contain them 4 .
Trust is fundamental to ensure
cooperation and solve collective
problems, such as epidemics.
Except for vaccinations, the
alternative to stringent policies is
made of individual actions (social
distancing, wearing masks in
public, disinfecting hands) whose
efficacy requires a joint effort,
responsibility towards others,
and cooperation to achieve
shared goals. This is possible if
people trust that others, public
authorities, science, and media will
do their part in a collective effort.
Trust in others and in institutions
is declining in many western
countries (Luxembourg is an
exception 5 ). However, it is possible
to re-build the social fabric
that connects people by rethinking
the way education, work,
health and cities are organized.
Promoting trust in others and
in institutions can be the first,
social vaccine against epidemics.
EDITED BY FRANCESCO SARACCINO
(Senior) Happiness Economist -
Research Division of STATEC
Photo Fanny Krakenberger
18 INFOGREEN.LU
INITIATIVES
INNOVANTES:
LE LUXEMBOURG BRILLE
DANS LE MONDE
DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE
La Chambre de Commerce
s’est vu attribuer la première
place dans la catégorie
« Best Resilience Project »,
lors de la World Chambers
Competition 2021, à Dubaï.
À travers sa House of
Entrepreneurship, la Chambre
de Commerce du Luxembourg a
participé à la 12ème édition de la
World Chambers Competition qui
s’est déoulée à Dubai. Elle était
nommée dans la catégorie “Best
Resilience Project”, aux côtés
de la Chambre de commerce
et d'industrie australienne, la
Chambre de commerce germanorusse
à l'étranger et Greater
Des Moines Partnership. Et
le dossier luxembourgeois a
remporté la première place !
Le pitch visait à présenter les
initiatives de résilience innovantes
qui ont été développées
pour aider les entreprises à
faire face aux conséquences
économiques et sanitaires de
la pandémie de Covid-19.
1. The paper focuses on 20 European countries during the first pandemic wave,
and it is available here: https://mpra.ub.uni-muenchen.de/105035/
2. htts://econpapers.repec.org/paper/usiwpaper/858.htm
3. https://statistiques.public.lu/en/news/enterprises/sciencetechnology/2020/12/20201201/index.html
4. The case of Sweden, a country with traditionally high levels of trust, does not contradict
the evidence summarized here, but there is no space to discuss this point here.
5. Sarracino, F. and O' Connor, K.J. "Economic growth and well-being beyond
the Easterlin paradox", in L. Bruni, D. De Rosa and A. Smerigli (eds.), A
Modern Guide to the Economics of Happiness, 162-189, 2021.
En reconnaissant le succès des
projets locaux, le concours sert
ainsi à inspirer la création de
nouvelles solutions, bénéfiques
pour l'amélioration de la
société dans son ensemble.
Chamber of Commerce
Luxembourg
› La suite est à lire sur
Infogreen.lu
PARTENAIRE INFOGREEN
4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022
19
DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE
L’ESS, levier pour
l’économie circulaire
en Grande Région
Une étude met en évidence des
opportunités de diversification
d’activités pour l’économie
sociale et solidaire, et ce en lien
avec l’économie circulaire qui fait
partie des axes stratégiques de
résilience et de développement.
« Afin de garantir la résilience
dans un contexte de crise, nous
devons absolument accélérer le
changement vers une économie
plus sociale et circulaire, qui
saura répondre aux défis sociaux
et sociétaux actuels et futurs »
précise Dan Kersch, Ministre
du Travail, de l’Emploi et de
l’Economie sociale et solidaire
dans son préface du « Livre blanc »
qui a été récemment publié et
qui a fait l’objet d’une journée
d’échange le 17 novembre 2021.
On y définit des concepts-clés et
des actions concrètes à moyen et
long terme sont proposées pour
promouvoir l’économie sociale et
solidaire (ESS) en Grande Région.
Le but était d’identifier des axes
stratégiques de développement du
secteur de l’ESS, au Luxembourg
et au-delà des frontières.
Le livret présente les principaux
résultats et conclusions de l’étude
« L’économie sociale et solidaire
comme levier pour l’économie
circulaire en Grande Région »,
financée par le Ministère du Travail,
de l’Emploi et de l’Economie
sociale et solidaire et conduite
par EcoTransFaire SARL SIS. Dan
Kersch se dit persuadé « que
cette étude permet d’identifier
des outils innovants, facilitant
la transition vers une économie
à la fois sociale et circulaire ».
« Les résultats mettent en évidence
des opportunités de diversification
d’activités pour l’économie
sociale et solidaire, et ce en lien
avec l’économie circulaire qui fait
partie des axes stratégiques de
résilience et de développement »,
notent ensemble les ministères du
Travail, de l’Emploi et de l’Économie
sociale, et de l’Économie.
Le lien entre ESS et économie
circulaire est bien établi. L’ESS
a même été pionnière dans ce
domaine (que l’on pense seulement
à la communauté Emmaüs créée
dans la France des années 1970).
Les entreprises sociales sont
bien actives dans les modèles
circulaires et leur rôle est essentiel
pour l’emploi, l’insertion ou/et
la qualification de publics moins
avantagés. « Leur présence locale,
leur forme organisationnelle et
leur propension à innover leur
permettent d’identifier des besoins
sociétaux et économiques pour y
répondre de manière efficace ».
Changer d’échelle
L’étude menée auprès des acteurs
de la Grande Région permet
d’identifier le potentiel de filières
20 INFOGREEN.LU
DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE
porteuses que des coopérations
nationales et transfrontalières
peuvent mettre en œuvre et
développer. Ces filières sont
classées en trois groupes (de
complexité croissante selon les
niveaux de coopération requis) :
réseaux de coopération, outil
de massification de filière et
structuration d’écosystèmes
en Grande Région, en lien avec
les objectifs de développement
durable (ODD). Ces secteurs et
ces activités sont également
évalués, selon leur impact social,
leur temps de préparation ou
leur facilité de mise en place,
leur dimension transfrontalière,
leur gisement d’emploi et, bien
sûr, leur impact circulaire.
Par exemple une activité de
consigne et de lavage de contenants
en verre (bouteilles, bocaux,
etc), de réutilisation d’appareils
électroménager, ou encore de
matériaux de réemploi dans la
déconstruction-construction…
Quantité d’autres pistes sont
soulevées, dans la transformation
alimentaire de surplus, le secondhand,
la construction circulaire,
la logistique et ses sous-produits
d’emballage à valoriser…
Il y a donc du pain sur la planche
et, avant cela, du grain à moudre.
Un des constats de l’étude est
que le potentiel économique
et d’innovation est encore
peu reconnu au Luxembourg,
alors que l’ESS est reconnue et
poussée au niveau européen.
L’ESS n’est pas, comme le
pensent certains interviewés par
EcoTransFaire SARL SIS, cantonnée
à un rôle de « mise à l’emploi »
ou d’« économie d’essai ». Dès
lors, il est important, comme le
recommande l’étude, de mieux
(re)connaître l’ESS, d’outiller les
entreprises, de les faire travailler
ensemble pour changer d’échelle.
« On peut favoriser un écosystème
plus ouvert à l’économie sociale,
solidaire et circulaire, faire
notamment reconnaître l’ESS
comme pourvoyeuse d’emplois
qualifiants, innovante et capable
d’apporter des solutions circulaires
répondant aux enjeux et aux
besoins. Il faut déverrouiller des
logiques et des pratiques de
travail en silo et développer une
économie en réseau, ouverte sur
les coopérations et sur des services
de proximité, circulaires, répondant
aux attentes des acteurs locaux,
des entreprises, du public ».
ÉCOSYSTÉMISÉ PAR ALAIN DUCAT,
avec le département
ESS du Ministère
Photos : Infogreen
PARTENAIRE INFOGREEN
Des opportunités
de diversification
d’activités pour
l’économie sociale
et solidaire, et
ce en lien avec
l’économie
circulaire qui fait
partie des axes
stratégiques de
résilience et de
développement
4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022
21
DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE
Travail social
et résilience
Le Comité National de Défense
Sociale (CNDS) est un acteur du
secteur social qui, depuis plus
de 50 ans, est au service des
personnes les plus démunies de
notre société. Confronté à une
situation de pandémie associée
à des restrictions contraires
à la prise en charge humaine
des personnes qui nous sont
confiées, le sujet de la résilience
a pour nous été d’actualité dès
le début de la crise sanitaire.
LA SUITE
Une entreprise est avant tout
un système dynamique qui doit
constamment s’accommoder des
conditions de son environnement
afin d’assurer sa pérennité et son
efficacité. En tant que système
complexe, elle possède des
caractéristiques qui facilitent ou
qui limitent ses activités : des
objectifs communs, des ressources
matérielles en suffisance ou encore
des interactions sociales. Partant
de la définition de la résilience
dans le domaine de la psychologie,
ce concept fait référence à la
capacité d’une personne à fléchir
puis à retrouver un état d’équilibre
dans un contexte d’adversité.
Citons quelques exemples qui
font preuve de cette capacité
de s’adapter dans un contexte
d’adversité et même de pouvoir
se développer davantage dans
une situation de crise.
Le CNDS accompagne des
personnes éloignées du premier
marché du travail afin de leur
donner la possibilité, par le biais
de différents apprentissages et
des éléments de stabilisation,
d’augmenter leur employabilité. Un
élément-clé est le contact humain,
la prise en charge individuelle de
la personne. Privé de ce contact,
au moins pendant la période
du « lockdown », le CNDS avait
vite détecté les personnes les
plus vulnérables et en situation
d’isolation. Avec ces personnes, et
dans le strict respect des mesures
sanitaires, un projet a été mis en
place avec un double objectif : d’une
part coudre des masques pour
celles et ceux n’ayant pas d’accès
aux différents stocks tels que les
personnes vivant en situation de
sans-abri et d’autre part donner
la possibilité aux personnes en
situation de détresse sociale
d’avoir un contact régulier avec les
travailleurs sociaux. Au bout de cette
période, quelque 5000 masques
ont été distribués gratuitement.
Le restaurant du CNDS, nommé
Vollekskichen, également frappé
par les nombreuses fermetures du
secteur HORECA, a en trois jours mis
sur pied un système de « take-out »
surtout pour les bénéficiaires dont
la Vollekskichen est le seul moyen
de se nourrir convenablement.
22 INFOGREEN.LU
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dans la réalisation de votre projet à impact sociétal?
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Maison de l’Economie sociale et de
l’innovation sociale « MeSIS »
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DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE
Trois exemples
parmi tant
d’autres qui
démontrent
que le CNDS a
fait preuve d’un
haut degré de
résilience dès le
début de la crise
Un dernier exemple se situe au
niveau de l’Abrigado, un centre
géré par le CNDS qui assure la
prise en charge de personnes en
addiction de drogues illicites. En
collaboration avec le Ministère de la
Santé et la Ville de Luxembourg, un
projet de permanences médicales
et de prescription de médicaments
essentiels pour usagers de drogues
dans des structures bas-seuil et
de réduction des risques a été
mis en place. Faute de logement,
de sources de revenus, d’argent
et de possibilités d’accès aux
structures permettant de subvenir
aux besoins primaires, certains
usagers de drogues sont davantage
exposés aux risques sanitaires et
en particulier aux infections virales
et autres qu’en temps normal.
Hygiène corporelle insuffisante,
manque de vêtements propres,
faim, sevrage forcé, solitude - le
confinement tendait à aggraver
ces problèmes. L’objectif primaire
de ce projet était de venir en aide
aux usagers de drogues les plus
démunis n’ayant pas ou plus accès
aux soins médicaux essentiels.
Trois exemples parmi tant d’autres
qui démontrent que le CNDS
a fait preuve d’un haut degré
de résilience et que cette crise
sanitaire a boosté en quelque sorte
les activités de notre association.
RAOUL SCHAAF, DIRECTEUR DU CNDS
Photos: CNDS
PARTENAIRE INFOGREEN
Le Business
Continuity Management
(BCM)
LA SUITE
Ce processus de management
permet d’identifier les
conséquences de situations
d’urgence ou de crise pour une
organisation. En mettant en
place des procédures ou mesures
adaptées, les conséquences
peuvent être réduites et les
situations mieux gérées.
Une des premières étapes
dans une analyse de risques,
ou une une analyse de
processus, est la définition
des objectifs de protection :
- Garantir la sécurité et la
santé des collaborateurs et
de toute partie prenante,
- Protéger l’environnement,
- Préserver les infrastructures,
- Protéger les données
et les informations,
- Garantir le cadre juridique
ainsi que préserver la
renommée de l’organisation,
- Garantir la continuité des
activités, respectivement
la reprise dans des
délais acceptables.
Mettre en place des mesures
pour atteindre ces objectifs
influence fortement la résilience
d’une organisation.
On distingue :
Résilience organisationnelle :
Capacité d’une organisation à
s’adapter à un environnement
24 INFOGREEN.LU
changeant en analysant
et en ajustant son propre
fonctionnement. Il s’agit ici
d’une approche holistique et
transdisciplinaire (collaboration,
coordination, communication).
Réf. ISO 22316 : 2017
- Sécurité et résilience -
Résilience organisationnelle -
Principes et attributs
Résilience opérationnelle : Capacité
d’une organisation à garantir la
continuité des opérations critiques
même en cas de perturbations.
Il s’agit ici de prévenir les
perturbations opérationnelles,
de s’y adapter, d’y répondre et
de les surmonter, tout en tirant
les bonnes leçons du vécu.
Réf. ISO 22301 : 2019 - Sécurité
et résilience - Systèmes de
management de la continuité
d’activité - Exigences
Réf. ISO 31000 : 2018 - Management
du risque - Lignes directrices
Pour mieux comprendre son
organisation deux approches
complémentaires sont possibles :
Analyse d’impact
des activités d’une
organisation :
En analysant les processus
essentiels d’une organisation,
on peut identifier les ressources
critiques nécessaires au
fonctionnement du processus.
Un processus en soit n’échoue
pas, mais ce sont les ressources
indispensables à son
fonctionnement qui impactent
son fonctionnement.
Cette analyse permet de définir
les RTO (durée maximale
d’interruption admissible) et ainsi
de développer des mesures pour
protéger les ressources critiques.
Analyse des Risques :
Sur base de scénarios crédibles,
une analyse des risques pour les
ressources critiques peut être
réalisée. Des mesures peuvent alors
être identifiées pour protéger les
ressources essentielles nécessaires
également pour garantir la
continuité des processus critiques.
Le risque est finalement calculé
en fonction de la probabilité
d’occurrence et de l’impact.
Exemple d’une analyse
effectuée sur base du
scénario de l’inondation :
Pour connaître la probabilité qu’une
organisation soit exposée au risque,
une recherche historique s’avère
souvent utile. Des inondations
ont-elles déjà été rapportées
dans la zone concernée ?
Pour justifier les mesures à mettre
en place, l’impact sur l’activité par
une inondation peut être évaluée.
Si les ressources essentielles
au fonctionnement comme
l’approvisionnement en énergie, les
machines, les locaux, … sont mises
en péril, ne permettant ainsi plus
le fonctionnement de processus
critiques, l’impact peut être évalué
comme étant majeur et justifiant la
mise en place de mesures adaptées.
La stratégie mise en place
pour la gestion du risque
peut être la suivante :
- Transfert du risque
en concluant une
bonne assurance,
- Accepter le risque en
espérant qu’une inondation
ne survienne pas,
- Réduire le risque en mettant
en place des mesures
de protection, ou
Il vaut mieux
s’être préparé
hier afin
d’être prêt
aujourd’hui
pour ce qui
arrivera
demain
- Eviter le risque en déplaçant
son activité dans une zone à
probabilité d’inondation quasi
nul, tout en acceptant que
le risque nul n’existe pas.
Mais il vaut mieux s’être préparé
hier afin d’être prêt aujourd’hui
pour ce qui arrivera demain.
L’utilisation d’un outil informatique
permettant la gestion des
différentes étapes et aspects
du BCM facilite la mise en
application et la gestion. ARGEST
peut vous conseiller et vous
guider dans vos démarches.
ARGEST
PARTENAIRE INFOGREEN
4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022
25
DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE
Le F.U.T.U.R.E
se prépare
Avec un peu
d’huile de
coude, de la
volonté et de
l’imagination,
il est possible
de construire
une société
résiliente, plus
respectueuse
du vivant, et
aussi plus juste
socialement
Forge des Utopies Tangibles,
Urbaines et Résilientes…
Imaginé par CELL, F.U.T.U.R.E
est avant tout un laboratoire
de changement dans un
carrefour multidisciplinaire. Il
se monte dans le Bâtiment IV
du site d’Esch-Schifflange, l’un
des lieux-phares de la capitale
culturelle européenne Esch 2022.
Face aux profondes mutations
sociétales qui se déroulent
sous nos yeux, F.U.T.U.R.E offre
un espace de réinvention et de
réappropriation des possibles.
« Nous vous invitons à une
véritable immersion dans des
modes de vie alternatifs, à la
découverte des savoirs populaires,
à une transition frugale en
matière d’énergie, d’alimentation
et de citoyenneté », indique CELL
(Centre for Ecological Learning
Luxembourg), animateur du
mouvement de la Transition et
instigateur du projet F.U.T.U.R.E.
(pour Forge des Utopies Tangibles,
Urbaines et Résilientes).
Une Piazza de la Transition, qui
sera construite avec les citoyens,
accueillera la rencontre des publics,
des disciplines, de l’art avec le
développement durable, de la
nature avec le post-industriel, du
high avec le low tech, etc. Cette
Piazza fait partie intégrante du
tiers-lieu « Bâtiment IV » , situé
sur le site d’Esch-Schifflange. En
liaison avec d’autres projets sociaux
et culturels, elle accueillera des
activités aussi diverses que des
festivals de musique, des pièces
de théâtre, des conférences,
des événements culinaires, des
rencontres citoyennes ou des
mini-forums, le tout associé à
l’événement multiforme Esch
2022, Capitale européenne de la
Culture, qui anime les coulisses du
Bassin minier depuis des mois.
L’ouverture officielle est prévue en
février: le Bâtiment IV sera l’un des
lieux-phares de l’événement. C’est là
que Marine et Léonard ont lancé la
conception pour CELL de ce projet
de transition unique, F.U.T.U.R.E.
La « Piazza de la Transition » , version
alternative et contemporaine
de la cité greco-romaine, lieu de
rencontres sur le parvis du bâtiment
IV, sur le domaine Schlassgoard, sera
à quelques pas de Facilitec, autre
projet de CELL. Le colossal bâtiment
de 3.000 m 2 mis à disposition par
ArcelorMittal et remis aux normes, se
veut une place forte, imaginée pour
Esch 2022… et au-delà. Réalisée par
et pour les citoyen(ne)s, avec des
matériaux empruntés, recyclables
et/ou recyclés, la Piazza veut vibrer
selon une programmation variée,
qui sera amenée à évoluer au fur et
à mesure des besoins, des envies,
des idées et des rencontres.
Comme pour tous les projets de CELL
(Facilitec, l’Aërdscheff, etc), F.U.T.U.R.E.
a pour vocation de prouver qu’avec
un peu d’huile de coude, de la volonté
et de l’imagination, il est possible
de construire une société résiliente,
plus respectueuse du vivant, et
aussi plus juste socialement.
CAPITALISÉ PAR ALAIN DUCAT,
avec CELL
Photos : CELL
PARTENAIRE INFOGREEN
26 INFOGREEN.LU
SÉCURITÉ ET DURABILITÉ
NUMÉRIQUE
La sécurité de l'information (ou cybersécurité) a pour objectifs
de protéger les entreprises et leurs données, et de faire en sorte
qu'elles résistent aux diverses menaces par une réduction à un
niveau acceptable des risques que celles-ci engendrent.
Le changement climatique et les pandémies ont en commun qu’elles obligent
de nombreuses entreprises à mettre en place des solutions pour diminuer la
dépendance de leur fonctionnement sur le lieu physique du travail. Cela implique
que les entreprises seront de plus en plus digitalisées et qu’il sera de moins en
moins possible de concevoir des solutions de résilience sans tenir compte de
l’axe digital. Les solutions traditionnelles (site de replis, archivage, sauvegardes,
retour aux opérations sur papier…) doivent être remises en question.
DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE
Photo : Grant Thornton
Les solutions de résilience de demain devront en effet être hautement
mobiles et agiles. La digitalisation avec Internet et le cloud, qui sont entrés
dans les entreprises de gré ou de force, jouera très certainement un rôle
grandissant. Il reste à les maîtriser au lieu de les subir en assurant une
bonne gouvernance, ainsi qu’une visibilité et un contrôle adéquat.
JEAN-HUBERT ANTOINE - GRANT THORNTON LUXEMBOURG
› La suite est à lire sur Infogreen.lu
PARTENAIRE INFOGREEN
CONTINUER À FAIRE
VIVRE L’ENTREPRISE
ET SA CULTURE
Toutes les étapes de la crise sanitaire ont été des challenges
sans précédent pour la plupart des entreprises. Des mesures
rapides et réactives ont dû être décidées afin de maintenir les
résultats et limiter les dégâts. « Chez LSC nous n’avons pas fait
exception », explique la responsable RSE Khouloud Fortas.
«Le premier volet sur lequel il a fallu être intransigeant était la mise en place
de toutes les mesures sanitaires nécessaires. Aujourd’hui, le groupe a mis
en place le régime CovidCheck dans certaines situations et encourage les
collaborateurs à utiliser leur temps de travail pour aller se faire vacciner.
Concernant nos employés, il a fallu gérer les incertitudes tout au long de la
crise. Après le premier confinement, nous avons élaboré un sondage pour
évaluer l’impact du COVID-19 et les attentes des collaborateurs concernant
le retour au bureau. Les résultats ont démontré que le télétravail à 100 %
a eu des effets tant positifs que négatifs. Les principaux avantages cités
concernaient l’absence des longs trajets, une meilleure concentration et
la proximité familiale. Les principales faiblesses concernaient la rupture
du lien social, la difficulté à gérer son temps de travail et la présence
des enfants durant la période de confinement. Néanmoins, la quasiunanimité
des répondants (95 %) était favorable à la continuité du
télétravail selon des modalités différentes (ex. fréquence moins élevée).
Aujourd’hui, bien que la situation sanitaire se stabilise, elle reste problématique.
Plusieurs points de vigilance doivent ainsi être considérés. Et d’abord
continuer à faire vivre la culture d’entreprise malgré les circonstances».
KHOULOUD FORTAS - RESPONSABLE RSE
L.S.C. ENGINEERING GROUP
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PARTENAIRE INFOGREEN
4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022
27
DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE
Le pouvoir
d’achat,
le pouvoir
du choix
Avec sa campagne « Mieux
choisir = mieux respecter », SOS
Faim Luxembourg prolonge
l’action « Changeons de Menu ! »
pour faire prendre conscience
de l’impact de nos choix
alimentaires. Il s’agit aussi de
montrer que nos achats sont des
actes qui peuvent « soigner »
les droits humains, ici et plus
loin, et instaurer un lien direct
entre la solidarité locale et le
changement systémique global
qui ne peut plus attendre
.L’ONG SOS Faim aura 30 ans en
2023. À sa lutte contre la faim dans
le monde s’ajoute désormais un
combat contre la pauvreté rurale,
deux fléaux jumeaux qui sont aussi
liés au système agroalimentaire
industriel. Alors que la pandémie
s’attarde, la résilience espérée
devrait pouvoir s’appuyer sur un
changement systémique global:
«Soutenir l’agriculture familiale
et les petits producteurs locaux,
c’est aussi bien valable en Afrique,
qui concentre plus du tiers des
personnes sous-alimentées dans
le monde, que sous nos latitudes.
Les ravages du système agroindustriel
basé sur l’extraction des
ressources se font sentir partout»,
explique Marine Lefebvre, de
SOS Faim Luxembourg. «La faim
est moins question de quantités
produites que de répartition
des produits et des richesses.
C’est une question de pauvreté.
Et l’écart se creuse», prolonge
sa collègue Danielle Bruck.
«Dans un monde où davantage
d’enfants meurent de faim que
d’adultes du Covid, où 3 milliards
de personnes n’ont pas accès à
une alimentation saine, le système
alimentaire mondial est-il encore
crédible?» SOS Faim Luxembourg
organise aussi l’information
et la sensibilisation à travers
sa campagne «Mieux choisir =
mieux respecter». Elle s’inscrit
dans le prolongement naturel de
«Changeons de menu !» qui, depuis
2015, vise à aider le consommateur
à prendre conscience de l’impact
de ses choix alimentaires, et tente
d’aller plus loin en s’attachant à
la responsabilité systémique qui
est infiniment plus lourde que
la responsabilité individuelle.
Le droit à une
alimentation saine
«Dans des pays comme le
Luxembourg, où les habitudes
alimentaires couvrent plus que les
besoins énergétiques optimaux
et où les gens consomment
davantage d’aliments d’origine
animale que nécessaire, un
changement radical des pratiques
et du système de production
alimentaire s’impose. En 2021,
l’impact des systèmes alimentaires
sur les émissions de CO 2
reste
lourd et nous sommes toujours
confrontés aux mêmes défis. Le
système agro-industriel consomme
et consume les ressources de la
planète sans parvenir à nourrir
tous ses habitants. Et, depuis
28 INFOGREEN.LU
Dans un monde
où 3 milliards de
personnes n’ont
pas accès à une
alimentation
saine, le système
alimentaire
mondial est-il
encore crédible ?
DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE
2015, le nombre de personnes
souffrant de faim dans le monde
est de nouveau en hausse».
Une des clés, c’est de renverser
la logique du système alimentaire
mondial, largement dominé par
une poignée de multinationales.
«Ce système prive les plus pauvres
d’un accès à une alimentation
suffisante et des milliards de
personnes d’une alimentation de
qualité». Faut-il rappeler que le
droit à l’alimentation adéquate
est un droit fondamental ?
SOS Faim applique le «Think Global,
Act Local»: «Les comportements
individuels peuvent renforcer
les dynamiques collectives de
transformation. Privilégier la
production alimentaire locale,
de saison et frais, c’est quelque
part casser la logique de la chaîne
d’approvisionnement mondiale et
des aliments hyper transformés.
Tout autant que la domination des
grandes multinationales, qui avec
leur marketing créent des besoins
de toutes pièces et dont nous
sommes devenus dépendants.»
C’est un peu ce que disait
Coluche, avec dérision mais
pertinence: «Il suffirait que les
gens n’en achètent pas pour
que ça ne se vende plus… »
Mais dans ce combat, il faut
aussi casser les idées reçues.
«L’idée, c’est de faire comprendre
ce qu’il y a derrière le prix et
derrière les étiquettes de la grande
consommation. Et de rappeler à
chacun qu’il a ce droit fondamental
à une alimentation saine.»
Il y a au Luxembourg de
nombreux acteurs – producteurs,
distributeurs, restaurateurs,
associations… - qui s’engagent
au quotidien pour transformer
nos systèmes alimentaires et les
rendre plus justes, durables, et
résilients aussi. Ils font écho au
message et, à chaque initiative,
élargissent la palette du choix.
Local et conscient. Car quand
on a le pouvoir d’achat, on a
aussi le pouvoir du choix.
ALIMENTÉ PAR ALAIN DUCAT
Photos/Illustrations: SOS Faim
PARTENAIRE INFOGREEN
Aider le
consommateur
à prendre
conscience
de l’impact
de ses choix
alimentaires ;
faire
comprendre
ce qu’il y a
derrière le prix
et les étiquettes
de la grande
consommation.
4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022
29
DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE
“ON NE NAÎT PAS
RÉSILIENT, ON
LE DEVIENT”
La 5 e Semaine africaine de la microfinance a réuni plus
de 650 professionnels de 52 pays au Rwanda !
Organisée tous les deux ans par l’ONG luxembourgeoise ADA, avec le
soutien de la Direction de la Coopération au développement et de l'action
humanitaire luxembourgeoise, du Gouvernement du Rwanda et des réseaux
de microfinance africains, la SAM (Semaine africaine de la microfinance) est
un événement de 5 jours dédié au développement de l’inclusion financière
en Afrique. Les organisateurs de la SAM visent à construire une plateforme
africaine commune dans le but de faciliter les échanges et le dialogue, tout
en favorisant la collaboration entre tous les acteurs de la finance inclusive.
La conférence intitulée « On ne naît pas résilient, on le devient », a été
inaugurée par le ministre de la Coopération luxembourgeoise, Franz Fayot,
et le ministre des Finances et de la Planification économique du Rwanda,
Dr Uzziel Ndagijimana. Les deux homologues ont dévoilé le protocole
d’entente en vertu duquel sera créé le Centre financier international de
Kigali. Le rôle du Luxembourg au sein du centre consiste notamment à
faciliter la mise en place d’un environnement réglementaire favorable à
la finance numérique et à l'investissement d’impact pour l'Afrique.
ADA-AIDE AU DÉVELOPPEMENT AUTONOME
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PARTENAIRE INFOGREEN
L’ART DE LA RÉSILIENCE
INCLUSIVE
La pandémie et la crise qui en a découlé nous ont fait vivre un moment
inédit. Dans le monde professionnel, cela a été l’opportunité de réfléchir,
d’analyser, de remettre en question certains modes de fonctionnement. Et
aussi de prendre conscience des inégalités et de l’importance de la valeur
ajoutée que la diversité et l’inclusion apportent à nos organisations.
L'adoption d'une approche inclusive et non discriminatoire permet d'agir en
prenant compte de la totalité des employés d'une organisation, sans exclure
(de façon intentionnelle ou pas) certaines personnes et groupes. Pour garantir
la non-discrimination et l’inclusion du personnel tout au long de cette période
de crise (et après), le Guide Pratique de gestion de la diversité en période de
crise, de la Charte de la Diversité Lëtzebuerg, a proposé trois axes transversaux :
identifier les biais et les stéréotypes et les éviter ; lutter contre toute forme de
discrimination ; assurer une communication inclusive et non discriminatoire.
IMS LUXEMBOURG
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PARTENAIRE INFOGREEN
30 INFOGREEN.LU
IIMieux Choisir
Parce que mes choix ont des
répercussions sur les droits
des plus vulnérables …
Mieux Respecter
Je m’engage pour une utilisation des
ressources plus juste et je soutiens
la transition du système alimentaire !
www.changeonsdemenu.lu
Des milliards de personnes sont privées d’un accès à une alimentation suffisante et de qualité.
Le système agro-alimentaire actuel porte atteinte à l’environnement et aux droits des populations
vulnérables : nous devons agir au quotidien individuellement mais aussi collectivement pour
obtenir plus d’équité et de durabilité dans le secteur alimentaire.
UNE CAMPAGNE de
réalisation Bunker Palace
DOSSIER RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE
L'écosystème Fintech
luxembourgeois : une
industrie solide et solidaire
La crise est sans
précédent et elle a, depuis
deux ans, totalement
rebattu les cartes. La
LHoFT a suivi évolutions,
adaptations et stratégies.
À la LHoFT (Luxembourg House
of Fintech), nous avons vu
comment le secteur financier
a évolué au cours de la crise,
passant de simples mécanismes
d’adaptation à de vraies nouvelles
stratégies pour faire face à la
pandémie et aux implications à
plus long terme sur la société.
À l’horizon 2022, nous marchons
collectivement vers un monde plus
digital, plus décentralisé et surtout
plus durable et responsable. La
communauté financière et Fintech
luxembourgeoise est sans nul
doute alignée sur l’idée que la
collaboration va de pair avec le
succès des affaires. De nombreuses
initiatives et solutions de résilience
ont été lancées en partenariat
avec des acteurs de l’écosystème
afin de soutenir l’industrie et la
communauté dans son ensemble
depuis plus de deux ans. Nous
avions d’ailleurs listé à la LHoFT
plusieurs de ces initiatives au plus
fort de la crise COVID-19 à travers
un article « Luxembourg Fintech
Ecosystem: A Solid(ary) Industry »
en jouant sur un jeu de mot en
anglais : « solid » et « solidary »
démontrant que l’écosystème
Fintech dans son ensemble est à
la fois solide mais aussi solidaire.
Les mois faisant, en s’éloignant un
petit peu du point le plus chaud
de la crise, il est apparu évident
que la pérennité écologique,
l’investissement responsable et
l’inclusion financière ne sont pas
en contradiction avec le profit et
la croissance, bien au contraire.
Simon Schwall, le PDG d’OKO, l’a
d’ailleurs démontré brillamment
lors du sommet ICT Spring Fintech.
OKO est un AssurTech, membre
de la LHoFT, ayant pour ambition
d’offrir une assurance agricole
inclusive sécurisant les revenus
des agriculteurs en Afrique.
D’autres très belles Fintechs
s’engagent aussi pour un monde
plus responsable et durable
à l’image de Greenomy qui a
développé des outils numériques
pour aider les entreprises et
les institutions financières à
se conformer aux nouvelles
normes de l’Union européenne
en matière de finance durable.
Ou bien encore Investre, une
Fintech luxembourgeoise, qui
est en train de développer la
première application mobile
au monde pour l’achat et la
vente de fonds d’investissement
durables digitaux, en mettant
l’accent sur les OPCVM (UCITS).
Les exemples sont multiples et
démontrent, s’il en est besoin, que
le secteur financier luxembourgeois
est robuste, et ce en grande partie
grâce à sa communauté, qui
entend passer rapidement de la
résilience à une relance complète
et responsable, au-delà de la crise.
LUXEMBOURG HOUSE OF FINTECH - LHOFT
PARTENAIRE INFOGREEN
32 INFOGREEN.LU
animaux
agriculteur,
cultivateur
transformation / production
laiterie
énergie
distribution en gros
(transport)
nature circulaire
économie circulaire
plantes
le sol
(substances nutritives)
consommateur
commerce de détail,
restauration
Services S.àr.l.
LE GRAND ENTRETIEN
34 INFOGREEN.LU
LE GRAND ENTRETIEN
I tinéraire
BIS
PAR FRÉDÉRIC LIÈGEOIS
PHOTOS DE FANNY KRACKENBERGER
Dans la vie, on aime se rassurer, faire des plans,
se fixer des objectifs, professionnels, privés ; c’est
certainement dans la nature humaine, le côté
organisé de la chose. Pour certains, effectivement,
tout se déroule comme prévu, réglé comme du
papier à musique. Pour d’autres, pour d’autres… il
y a ce facteur X, que l’on peut qualifier de qualité
exceptionnelle, qui rend une personne spéciale…
Ce facteur peut emmener ladite personne sur des
chemins surprenants, imprévus, incroyables.
Le réalisateur et scénariste Tim Burton l’a si bien écrit
« L’instant le plus heureux d’une vie est le départ vers
une terre inconnue ». Il faut croire que Steven Weinberg,
en a fait sa devise. Le voyage en terre inconnue, c’est
son dada, sa folle passion, sa passionnante folie, c’est
comme on veut… Sa fureur, son cœur battant, c’est
selon… Sa science, son étude, sa conscience aussi.
Bien plus qu’une simple invitation au voyage,
ce récit est un véritable périple à la rencontre
d’un être, très curieux de nature.
4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022
35
LE GRAND ENTRETIEN
Tim Burton l’a
si bien écrit :
« L’instant le
plus heureux
d’une vie est le
départ vers une
terre inconnue »
36 INFOGREEN.LU
LE GRAND ENTRETIEN
Contact
Dès le premier échange, Steven sait mettre en
confiance. Son passé d’enseignant certainement, son
ouverture d’esprit, son empathie, son humanisme aussi.
Par où commencer ?
D’abord, vous sonnez, la porte s’ouvre, un individu de
grande taille, mince, au large sourire vous accueille.
Et directement vous ressentez son sens inné de
l’hospitalité, ça ne s’invente pas, ça se ressent. Sa
poignée de main, son regard, cet environnement, une
maison chaude, spacieuse… Après quelques instants,
lorsque votre regard se pose de-ci de-là, de multiples
éléments se distinguent. On se rend très vite compte
que de nombreux objets et décorations proviennent
de loin, très loin même. On imagine des souvenirs de
voyages, des rencontres, des échanges. Cet individu, et
sa famille d’ailleurs, ont ramené un peu d’ailleurs chez
eux, certainement pour l’avoir sous les yeux, toujours
avec eux, en eux, cet ailleurs. C’est incroyable, tout ici
est tellement hétéroclite que cela donne finalement
une vraie homogénéité au lieu, une chaleur familiale.
Et puis, la discussion, ou plutôt la découverte
d’un personnage très « vrai », commence.
Un palmarès
Quel palmarès ! Quelle vie ! Et c’est loin d’être fini. Tour
à tour étudiant, chercheur, enseignant, écrivain, en
parallèle photographe, globe-trotter. Steven Weinberg
est un véritable ovni dans la galaxie luxembourgeoise.
Écrivain « écrivant », prolixe, il a publié plus de 30 livres
et quelque 600 articles pour des revues. Véritable
encyclopédiste du monde sous-marin mais aussi
romancier historique et policier même, son parcours,
ses états de services sont vraiment atypiques.
Il en a parcouru des kilomètres, pour ses missions
scientifiques et autres voyages d’études, puis aussi
certainement épris de nouveaux horizons par
amour et passion du voyage, de la rencontre.
Plus que voyager ! Entre 2004 et 2016, il se lance même
des défis… Il parcourt le monde en « Petite » comme il
l’a surnommée affectueusement, une superbe Renault
4 CV produite en 1959… En 2007-2008, ça sera un
« Paris-désert de Gobi », suivi en 2010 d’un tour du
monde de 33.500 km. Et comme si cela ne suffisait
pas, en 2016, un Tour de France, toujours en 4 CV.
En 2013, sans perdre le Nord, il effectue un tour des
« mini-États » d’Europe en « Mini » justement, de 1996… Du
Lichtenstein en Andorre, de Monaco au Vatican en passant
par Saint-Marin, Malte, il termine par le Luxembourg…
On l’a compris, Steven est un original, un spécial… Un
humain « humaniste », un vivant « existant », un peu de
ce que l’on espère tous trouver en chacun de nous… Et
d’abord, avant tout, beaucoup, énormément, lui-même.
4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022
37
LE GRAND ENTRETIEN
Mais qui est
Steven Weinberg ?
Pour faire simple, synthétique… pas si évident.
Steven Weinberg est né en 1946, dans le petit
village de Laren au Pays-Bas. Il passe son bac
en France à Dijon en 1966 puis s’oriente vers
des études de biologie marine. Il décroche en
1979 son doctorat à l’Université d’Amsterdam.
Il se dédie à l’étude de la biologie sous-marine
puis à l’enseignement. Pendant plus de 30
ans, il enseigne passionnément la biologie
à l’École Européenne de Luxembourg.
Lorsqu’on lui demande de se qualifier, il
répond modestement être « Curieux de
nature ». Oui, c’est ainsi qu’il se définit, en
jouant sur les mots bien entendu. Steven écrit
beaucoup, avec quelques dizaines d’ouvrages
au compteur, et des centaines d’articles de
revue… c’est peu dire qu’il est épris des mots.
Biologiste, enseignant, écrivain, mais aussi
photographe… S’il faut le résumer, on
peut dire que Steven est aussi, voire avant
tout, un témoin de son temps, un capteur.
Il relate le réel, le vivant, tant d’un point
de vue rationnel et savant qu’humain,
philanthrope, amoureux de la nature
et, plus largement, de notre planète.
Steven est « photosensible », c’est un
attribut qui le définit bien. Au sens littéral
du terme… c’est sa propriété à réagir à la
lumière, sa capacité à recevoir la lumière
pour la transformer en message, qu’il porte
à destination de qui veut bien le lire, le voir…
Certes, c’est un peu fou, mais pour autant,
tout devient très clair lorsqu’on le voit ainsi.
Il parcourt depuis sa plus tendre enfance le
monde, d’abord à la découverte de ce qui
se cache juste là, au fond du jardin, puis au
bout de la rue et très vite juste après… au
loin, derrière l’horizon… Pour le citer : « Je
voyage depuis toujours. Gamin, c’était mon
doigt qui traçait dans l’atlas paternel les
chemins qui menaient aux îles lointaines,
aux montagnes enneigées, aux déserts
brûlants, aux fleuves infranchissables… »
38 INFOGREEN.LU
LE GRAND ENTRETIEN
L’aventure,
c’est l’aventure
En mer, sur terre, au volant de tous types d’engins,
d’abord à pied, puis à vélo, en mobylette, en voitures
anciennes, il est mû par une énergie intérieure,
comme une obsession, une envie inextinguible d’aller
toujours voir plus loin, là-bas. Il veut comprendre
la vie ailleurs, certainement pour mieux vivre la
sienne, donner du sens à sa propre existence.
Comme il le dit si justement « il ne faut pas se
contenter de vivre, il faut exister ». Sentir l’air frais
ou l’air chaud peu importe, celui qui vous fouette le
visage, le corps. Il faut vivre les éléments. Se jeter
à l’eau, au sens propre comme au figuré. Fouler la
terre, l’aimer, la comprendre, l’étudier et transmettre.
Tout transmettre, avec des mots simples pour le
cœur et toute sa science pour éclairer ses pairs.
Tout est très cohérent, tellement évident, dans
cette exceptionnelle vie, c’est à en donner le vertige.
Steven est une personnalité marquante, loin de
l’aventurier, et pourtant tellement différent ; il est
sans avoir peur de l’écrire, hors du commun.
Ce n’est pas de la flatterie, il n’y a rien à gagner, au
contraire c’est un constat qui rend optimiste et permet
de continuer à croire en l’humain. Steven est un être
qui va bien souvent au-delà des limites de notre
imagination mais aussi de la sienne. Lorsqu’il s’agit de
construire sa vie, réussir à échafauder le plan de son
existence, fondamentalement, il le dit, « il suffit tout
bonnement de le vouloir, le souhaiter pour le pouvoir ».
Oui, il y a une forme de magie ici, et pourtant…
4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022
39
LE GRAND ENTRETIEN
Tout est si simple
et limpide…
Comme l’eau qui trouve toujours son chemin,
Steven trace toujours sa voie. Ses facultés
d’analyse, son besoin irrépressible de répertorier
et transcrire, son côté scientifique, c’est bien
plus qu’un métier, une véritable vocation.
Depuis les années 70, il parcourt les océans du
globe pour compiler les données du vivant, analyser
et réaliser les encyclopédies les plus complètes
possible afin de transmettre à la Science et à la
postérité le fruit de ses études. Au même titre qu’il
s’émerveille devant l’horizon qui se déroule sous
ses pas, il est fasciné par l’étude méthodologique
et encyclopédique de la vie sous-marine. Cette vie,
quelle qu’elle soit, se révèle d’abord être un monde à
découvrir, à comprendre pour mieux le présenter.
Lorsqu’on y regarde de plus près, on comprend que
Steven Weinberg est une personne bien plus intrigante et
originale que simplement curieuse comme il se définit.
C’est un chercheur dans tous les sens du terme.
Il cherche quelque chose, des trésors humains et
scientifiques, il est avide de découvertes. Il cherche le
Nord, le Sud, relie les points cardinaux comme d’autres
font du tricot. Les méridiens sont entre ses mains.
Encore et encore, il part et repart ; il l’écrit :
« Le but étant plutôt de
partir que d’arriver. Tracer
une ligne rouge sur la carte,
incertaine, mais pleine
de surprises et de belles
rencontres humaines. Je
n’ai rien à prouver, sauf une
chose : que je vis ! »
Chaque pas est un pas dans la bonne direction,
sa direction, sa voie personnelle.
Il est sa propre boussole, une vraie « tête
chercheuse », et ce qui paraît incroyable de
prime abord, se révèle être dans sa nature.
40 INFOGREEN.LU
LE GRAND ENTRETIEN
4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022
41
LE GRAND ENTRETIEN
Steven est…
beau
Un être humain épanoui est toujours rayonnant.
Il se passe à son approche, à sa rencontre,
une forme d’alchimie difficilement descriptible
avec de simples mots tant cela est subjectif,
de l’ordre du ressenti. Quoi qu’il en soit, on
se sent bien à ses côtés. Échanger, discuter,
devient très vite un enrichissement.
On le dit souvent, les marins mais aussi les voyageurs,
ou encore les gardiens de phares voire les alpinistes,
ces personnes qui ont habitué leurs yeux aux
horizons ouverts et illimités, ont un regard très
spécial, différent, un regard profond. Ce regard laisse
transparaître à la fois leur humilité face à l’immensité
et à la beauté de notre Terre mais aussi et surtout
leur fragilité dans cette insondable relation à l’infini ;
ça les rend différents, beaux. Et Steven est beau.
La voie royale…
Devient-on globe-trotter par hasard ?
Éventuellement
En tout cas, pour lui, il y a un petit héritage familial
à prendre en considération. Ça, oui, il est bien le
fils de son père, un certain Edgar Weinberg.
Steven,
l’éco-logique ?
Et si on parlait un peu environnement ?
La question piège ? Du tout. Steven constate
scientifiquement. Bien entendu la biodiversité
souffre, effectivement la pollution maritime, terrestre,
aérienne, atteint des seuils jamais égalés ; et oui
l’activité humaine en est la principale responsable.
Il parle d’une mer qu’il connaît sur le bout des
doigts, la Méditerranée. Il a vu et analysé une forte
dégradation de son état entre les années 60 et 80.
Et puis, très rapidement, il pondère car selon lui,
l’état de cette mer s’améliore vraiment depuis lors.
Est-ce dû à l’éducation des plongeurs ? Une prise de
conscience générale de sa fragilité, ou encore à la
création d’aires protégées ? Il n’a pas la réponse.
Il le décrit si bien et de façon si touchante dans son récit
autobiographique de voyage « Autour du Monde, 33 500
kilomètres avec la Petite ». De son père né en 1910 à
Breslau en Allemagne, il écrit « à tour de rôle excellent
dessinateur, mécanicien, aviateur, photographe
exceptionnel, aventurier, inventeur ne sachant pas
vendre ses inventions, marin d’eau douce et d’eau salée
et écrivain ne sachant pas se faire publier, ce survivant
d’Auschwitz qui ne perdait jamais espoir et était capable,
au cœur des ténèbres, d’admirer un beau coucher de
soleil a toujours été pour moi un exemple. Et même
si je n’ai pas toutes ses qualités, il est évident que
quelques-uns de ses gènes se sont retrouvés chez moi ».
Dès lors, est-ce si évident de créer sa propre
voie, sans pour autant empiéter sur les chemins
paternels ? Seul lui peut répondre à cette question.
De l’extérieur, en tout cas, c’est incontestable.
Il est unique notre Steven.
Il a une certitude, lorsque l’Homme gère au mieux ces
ressources naturelles, on peut constater une vraie
résilience. La nature a en elle la capacité à renaître.
Pas forcément comme avant, ni aux mêmes endroits,
mais cette nature sait s’adapter pour survivre.
42 INFOGREEN.LU
« Si on laisse à la
Terre la chance de
se régénérer, elle se
régénérera »
LE GRAND ENTRETIEN
4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022
43
LE GRAND ENTRETIEN
44 INFOGREEN.LU
« Je voyage depuis toujours.
Gamin, c’était mon doigt qui traçait
dans l’atlas paternel les chemins qui menaient
aux îles lointaines, aux montagnes enneigées,
aux déserts brûlants, aux fleuves
infranchissables… »
LE GRAND ENTRETIEN
4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022
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Une bouteille
à la mer
« Il ne faut pas rêver sa vie, il faut vivre ses rêves » :
cette citation d’Augustin Cadet lui va bien. Mais
lorsqu’il s’agit de laisser un message, aux générations
actuelles et futures, ce serait plutôt, pour Steven :
« Soyez curieux et voyez la
beauté des choses »
La tendance actuelle de la société est de voir le négatif
en toute chose. D’après Steven, il faut fixer son regard
sur ce qui est noir en effet mais, pour pouvoir mieux
vivre, il faut d’abord voir le verre à moitié plein.
Le voyage fait prendre conscience de la vie sous
toutes ses formes, il permet de mieux la comprendre
dans toute sa diversité, dans tous ses extrêmes, et
participe à mieux réaliser la chance qui est nôtre
de vivre en Europe, avec notre qualité de vie, notre
confort, notre système de santé… Il cite son père :
« En Europe nous avons tendance à connaître le
prix de toute chose… mais la valeur de rien ». La
société est trop riche peut-être, trop égoïste, a
perdu le sens du partage et de l’empathie.
Mais l’aventure semble se terminer… Que d’ores
et déjà se profile à l’horizon un nouveau voyage,
un parcours inédit, avec l’espoir clairement affiché
de faire de nouvelles rencontres, avec toujours
autant de cœur, d’optimisme, de sourires, de
chaleur humaine… Tout prochainement, vous le
découvrirez au volant de la « Charmante », une
superbe Peugeot 201, un modèle de 1930, déjà
baptisée affectueusement et prête pour sillonner un
fantastique parcours, avec « 4 fleuves et 5 mers »…
Tout un programme. Alors, curieux ? Comme disent les
jeunes « stay tuned ! » et suivez sa page Facebook !
46 INFOGREEN.LU
Arborescence
« S’il fallait un jour que les forêts disparaissent, l’Homme
n’aurait plus que son arbre généalogique pour pleurer »
ALBERT EINSTEIN
Sève qui peut !.....................................................................
Les anges gardiens de la forêt .........................................
Hêtre ou ne pas être ..........................................................
1 invité = 1m 2 .......................................................................
Connaissez-vous la sylvothérapie ? ................................
Un partenaire du quotidien .............................................
Les critères PEFC pour une gestion durable .................
Vitrine suédoise ! ...............................................................
Au cœur de l’arboretum ....................................................
L’Europe veut lutter contre la déforestation .................
Focus sur le financement des forêts ...............................
Renaturer et planter, ici et dans la mangrove ...............
La reforestation, au-delà du reboisement ....................
Compensation carbone : comment y participer ? ........
Le bois durable et circulaire : choix et défis pour bâtir
« Un être vivant plus durable que l’Homme » ...............
6O.OOO arbres par an ......................................................
La construction bois : un bien-être incomparable ! .....
Le bois local pour un projet de lien social .....................
Ces arbres qui nous étonnent encore ............................
p.50
p.52
p.54
p.56
p.58
p.60
p.62
p.64
p.66
p.68
p.70
p.74
p.76
p.78
p.80
p.82
p.84
p.86
p.88
p.90
Sève qui peut !
L’être humain, s’il ne veille pas à rétablir le
règne de l’arbre, scie littéralement la branche
sur laquelle il est assis. Car l’arbre, c’est
l’élément vital, la source d’oxygène, le puits
de carbone, le couvert végétal, la régulation
thermique, la sauvegarde des sols trop érodés,
la biodiversité, l’intelligence du biotope…
« S’il fallait un jour que les
forêts disparaissent, l’Homme
n’aurait plus que son arbre
généalogique pour pleurer. »
Cette citation d’Albert Einstein
nous plonge aux racines du
lien entre l’Homme et l’arbre,
ce prodigieux et indispensable
végétal, inspirant par nature.
Selon la Commission européenne,
en 30 ans (entre 1990 et 2020)
le monde a perdu 420 millions
d’hectares de forêts ! C’est la
main de l’Homme qui défriche
et dénature, pour l’agriculture
intensive, l’exploitation industrielle,
la productivité à court terme,
l’efficacité des marchés mondiaux…
Il est plus que temps d’inverser
la courbe de la déforestation, de
l’ornemental ou de la croissance
rapide, en réfléchissant à la
bonne gestion et au bon usage
du bois, aux essences qui
renaturent, aux bienfaits de
l’espace forestier, aux ressources
multiples et renouvelables,
aux bonnes pratiques pour
construire des espaces de vie
durables, aux solutions pour
activer le reboisement intelligent,
aux liens sociaux retissés entre
populations humaines…
Ici, au Luxembourg, c’est le
combat quotidien de dizaines de
personnes qui, chacune à son
échelle, agissent, parfois dans
l’ombre, souvent sur le terrain.
Ils sont présents dans la gestion
durable des surfaces forestières,
dans le reboisement raisonné et
exemplaire, dans la certification
et le développement de filières
intégrées et collaboratives. Fruits
et bourgeons d’une pépinière
de talents et de réflexions, ils
pratiquent l’arboriculture et
plus encore la culture de l’arbre,
l’agroforesterie, la sylviculture,
l’intelligence des réseaux naturels…
Ils luttent contre la déforestation,
organisent des soutiens financiers
et solidaires qui contribuent autant
à la compensation de l’empreinte
carbone qu’aux liens sociaux
resserrés entre populations et
territoires, au Nord et au Sud. Ils
apprécient et font connaître les
vertus de l’arbre, l’oxygénation
du corps et de l’esprit, les plus
profonds et durables liens entre
l’être et le bien-être. Ils bâtissent
des projets en respectant l’ordre
naturel, qui sied autant aux
végétaux qu’aux habitants d’une
planète qui a plein de solutions à
offrir et des droits à reprendre.
Il y a dans cette approche du
genre humain durable toute
une arborescence collaborative,
une communauté au service de
l’espèce. Nous, vous, tous, nous
pouvons en être, nous voulons
faire partie de la solution, plus
du problème. Et nous souhaitons
faire en sorte de nourrir l’arbre
généalogique en chérissant
l’arbre génial et logique.
Il est temps de rendre à l’arbre
ses lettres de noblesse, ses
fonctions vitales. Et d’aller
au-delà des cris d’alarme et
des SOS. Sève qui peut !
ESSENTIALISÉ PAR ALAIN DUCAT
50 INFOGREEN.LU
DOSSIER GREEN PLANET
Les anges gardiens
de la forêt
Depuis le 1 er juin 1840, les
membres de l’Administration de
la nature et des forêts (ANF) sont
sur le terrain pour surveiller de
près les 91 400 hectares boisés
du territoire luxembourgeois.
Grâce à de nombreux outils,
dont beaucoup sont accessibles
au grand public, ils mènent une
gestion rigoureuse et intelligente
des nombreuses essences.
On ne l’écrira jamais assez mais le
Grand-Duché du Luxembourg est
un pays vert. Plus d’un tiers de son
territoire est recouvert de forêts et
surfaces naturelles. Cela demande
donc un travail colossal pour que
tout fonctionne en harmonie. La
sensibilisation au quotidien de
l’ANF est évidemment un élément
important dans cette gestion
rigoureuse, d’autant que 62 % des
terres forestières appartiennent
à des propriétaires privés.
Évidemment, les arbres se comptent
en dizaines de milliers. Trois essences
se distinguent, les hêtres, les
chênes et les épicéas qui occupent
75 % de l’espace forestier. Bien
implantées et adaptées à notre
type de climat, elles sont cependant
victimes des températures chaudes
qui dérèglent profondément leur
développement, un phénomène
auquel les spécialistes sont
confrontés ces dernières années… Le
hêtre, majoritaires au Luxembourg,
souffre: le taux de mortalité et
de dépérissement est passé de
1 à 12 % en à peine 4 ans !
Redresser la barre est l’un des
chevaux de bataille de l’ANF. Les
agents disposent de nombreux
outils afin d’analyser l’évolution de
la situation et adapter les mesures
à mettre en place sur le terrain.
Le but est d’améliorer la résilience
et la capacité d’adaptation aux
caprices climatiques. L’évolution
des arbres est au centre des débats
et leurs récoltes sont également
étroitement surveillées.
La rigueur est de mise. D’où
l’importance de réaliser des
inventaires réguliers, une mission
également dévolue à l’ANF. L’analyse
permet de s’inscrire dans une
politique de gestion durable des 91
400 hectares forestiers du pays.
Les feuillus occupent 60 % de
ces espaces (hêtres 30,1 %,
chênes indigènes 26,9 %). Mais le
combat pour sauver les épicéas
n’est pas près de se terminer, ces
derniers étant les plus touchés
par les conditions climatiques.
Technologie en renfort
L’ANF se base autant sur l’expérience
de ses forestiers que sur des moyens
modernes comme l’utilisation de
drones. Si la présence sur le terrain
est le meilleur atout pour un contrôle
optimal, des moyens technologiques
de pointe, partagés d’ailleurs avec
les particuliers, viennent en renfort.
52 INFOGREEN.LU
DOSSIER GREEN PLANET
La rigueur est de mise ; des inventaires
réguliers permettent de s’inscrire dans une
politique de gestion durable des 91 400
hectares forestiers du pays
Comme le “géoportail”: grâce à
de nombreuses cartes satellites
et informations chiffrées, les
utilisateurs disposent des éléments
nécessaires pour gérer, de manière
précise, n’importe quelle parcelle
luxembourgeoise dont ils sont
en charge, que cela soit dans
les domaines du tourisme, de
l’agriculture ou encore de l’eau.
Cet outil simple et efficace est
accessible sur Internet
(www.geoportail.lu) et sous la
forme d’une application. Les
mises à jour régulières évitent la
moindre erreur. Hormis certains
services réservés exclusivement
à l’ANF, l’outil permet aux
amoureux de la nature ou aux
propriétaires privés qui peuvent
se référencer et disposer des
différents renseignements pour
améliorer la gestion de leurs
parcelles et trouver certaines
alternatives aux nuisibles.
Les agents de l’ANF, en charge de la
gestion domaniale, apportent leurs
précieux conseils aux propriétaires.
Ils s’occupent également du
nettoyage et de la réparation des
chemins forestiers, coordonnent
les projets de mise en état ou de
création de nouveaux chemins…
Le forestier donne son avis
lors de l’élaboration du Plan
d’aménagement général (PAG)
ou des plans d’aménagement
particuliers (PAP). L‘ANF évalue
le respect des mesures visant la
protection de la faune et de la flore
et la conformité des plans avec la loi
sur la protection de l‘environnement.
L‘ANF a encore une fonction de
police en relation avec la loi sur la
protection de l‘environnement. Les
tournées de contrôle à travers la
zone et les différents biotopes font
partie du programme hebdomadaire
tout comme le traitement des
dossiers introduits. Enfin, elle
contrôle les constructions en “zone
verte”, constate les dommages dus
au gibier ou les décharges sauvages.
Les agents réalisent des contrôles
sporadiques des permis de chasse
et des autorisations de port d’arme.
Ils sont, en quelque sorte, les
yeux de l’autorité ministérielle.
La fibre de l’économie
circulaire
Véritables anges gardiens, les agents
de la nature et des forêts sont donc
des garants pour mettre en avant le
rôle du bois, ressource renouvelable
et locale qui contribue à la lutte
contre le dérèglement climatique en
capturant le gaz carbonique, dans
les principes de l’économie circulaire.
Lors de son utilisation, le bois
peut être transformé et utilisé de
manière multiple et variée. Grâce à
l’utilisation en cascade, la vie de ce
produit naturel peut être prolongée
également dans ses formes les
plus diverses. Ainsi, le bois d’une
charpente peut être transformé
en panneaux agglomérés,
servir à la fabrication du papier
ou générer ultérieurement de
l’énergie comme bois de chauffe.
Ressource naturelle, le bois est l’un
des matériaux pouvant retourner
à son cycle biologique initial à la
fin de son utilisation, ceci sans
générer le moindre déchet. La
gestion le plus en amont de la
filière est à la base de tout.
AMÉNAGÉ PAR SÉBASTIEN YERNAUX
Photos: Sophie Margue/ANF
PARTENAIRE INFOGREEN
4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022
53
DOSSIER GREEN PLANET
Hêtre ou ne
pas être…
Le hêtre est l’arbre de l’année
2022. Rencontre avec Claudine
Felten, ingénieur forestier pour
la Fondation Hëllef fir d’Natur
de natur&ëmwelt. Elle nous
explique toute l’importance des
forêts sur notre quotidien.
Le Luxembourg héberge quelque
92.000 hectares de forêts, soit
35 % de la surface nationale.
Un fameux défi quotidien pour
préserver et entretenir cet espace
ô combien important pour notre
bien-être. « Même si nous sommes
responsables de 750 hectares
seulement, c’est clair que nous ne
nous ennuyons jamais », explique
Claudine Felten, responsable
de la gestion des forêts de la
Fondation. « Cela demande
un gros travail mais c’est bien.
Les arbres sont extrêmement
importants, ils produisent
l’oxygène dont nous avons
besoin pour vivre tout en fixant
le carbone de l’air dans le bois. »
Les forêts accueillent un grand
nombre d’espèces animales
et végétales «qui composent
une biodiversité incroyable et
toujours fascinante à observer.
Les sols les remercient également
car elles les renforcent contre
l’érosion due au vent et à l’eau.
Les nappes phréatiques sont
également dépendantes des
arbres, qui filtrent parfaitement le
ruissellement des eaux pluviales. »
Il est donc important de
conscientiser les visiteurs comme
les propriétaires privés à vivre
en harmonie avec la nature et en
exploitant les bois de manière
intelligente. « Le Luxembourg
a une gestion assez douce de
ses ressources. Il n’y a plus
d’exploitation à outrance qui
pourrait perturber l’écosystème,
comme en Amérique du Sud par
exemple. Le plus gros souci, en
dehors du changement climatique,
est le gibier qui engendre de gros
dégâts, surtout en abroutissant (en
broutant les pousses des jeunes
arbres) dans les plantations. Mais
c’est évidemment un phénomène
assez compliqué à gérer. »
La Fondation Hëllef fir d’Natur
de natur&ëmwelt est donc
propriétaire de 750 hectares
de forêts. « Nous menons de
nombreuses actions pour
sensibiliser sur notre travail, sur
la forêt et les arbres en général.
Nous organisons régulièrement
des activités de plantation avec des
écoles ou des sentreprises. C’est
évidemment crucial que tout le
monde prenne conscience qu’un
arbre est un être vivant qui nous
rend énormément de services.
La sensibilisation est meilleure
quand on est sur le terrain. On
vit directement la nature. »
Les hêtraies constituent près
d’1/5 des forêts du Luxembourg,
situé au centre de l’aire de
distribution du hêtre. Une espèce
mise à l’honneur en 2022.
54 INFOGREEN.LU
92.000 ha de forêts, soit 35 %
de la surface nationale
DOSSIER GREEN PLANET
« Le hêtre est l’essence la plus
représentée au Luxembourg. Par
rapport aux autres essences il est
assez suffisant en ce qui concerne
son besoin en lumière pour se
développer. C’est d’ailleurs une des
raisons pour laquelle les autres
essences ont dû mal à partager
le sol. Sous les grandes cimes
des hêtres, le peu de luminosité
qui reste ne suffit pas aux autres
arbres pour se développer. »
En fonction des conditions
stationnelles (le sol, le relief,
l’exposition au soleil, etc.) les
hêtres peuvent tout de même être
accompagnés d’autres essences
comme les chênes ou les érables.
« Le bois du hêtre est très dur et
homogène, d’où un intérêt pour la
production de meubles massifs.
Il est également très apprécié
comme bois de chauffage. La
forte présence du hêtre dans nos
forêts est donc aussi en partie
due aux interventions sylvicoles
favorisant cette essence. »
Les forêts sont primordiales pour
notre bien-être. Il est important de
les respecter et de les utiliser de
manière responsable, pour les loisirs
ou la production de bois. « Depuis
l’apparition du Covid, davantage
de gens se ressourcent en forêt.
Malheureusement, tous n’ont pas
un comportement respectueux.
On a ainsi vu augmenter la quantité
de déchets dans les forêts.
Notamment des masques, qui ne
se dégradent pas et affectent la
diversité et la beauté des forêts. »
BOISÉ PAR SÉBASTIEN YERNAUX,
avec natur&ëmwelt
Photos : ©Fondation Hëllef fir d’Natur
PARTENAIRE INFOGREEN
LE SON DE LA FORÊT
Les forêts sont une partie intégrante de notre habitat terrestre et du
fonctionnement du cycle vital du renouvellement de notre vivant. Accepter
l'invitation à écouter les sons de la forêt du monde entier, c'est s'accorder
un espace de ressourcement pour se reconnecter à son for intérieur.
C'est s'autoriser à soulager notre anxiété, à calmer l'agitation et les
perturbations de notre mental face à la perception du monde extérieur,
à revenir en présence et en reliance dans un mouvement dynamique
aligné de notre corps, notre tête, notre cœur et de notre raison
d'être. C'est s'offrir en pleine conscience, une bouffée d'oxygène pour
pouvoir retrouver l'équilibre en ayant les pieds profondément ancrés
sur terre de façon solide. Une opportunité pour rééduquer nos sens
par les paysages sonores propres aux différents écosystèmes.
Une fois le son lancé, on entre dans un environnement immersif tantôt chez les
lémuriens de Madagascar, tantôt chez les rossignols de Slovaquie. On prépare
un prochain voyage par l'initiation et l'expérience de vos sens à la forêt d’Ankasa
au Ghana. On peut aussi écouter la pluie à la rivière Jaguari à Sao Paolo au
Brésil, entendre la faune au Denali National Park and Preserve en Alaska, dans
la forêt Kotori no Mori au Japon ou au Tamin Negara National Park en Malaisie...
ALIAS MEDIATION
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PARTENAIRE INFOGREEN
4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022
55
DOSSIER GREEN PLANET
1 invité = 1m 2
L’équipe de 4x3 Magazine est
à nouveau allée sur le terrain
pour donner un petit coup de
pouce à la nature, notamment
en plantant des arbres.
La nature et 4x3 Magazine, un
tandem qui fonctionne… Et ce
n’est pas l’agrément SIS qui dira le
contraire ; il nous inscrit dans une
démarche de réflexion sur l’impact
de nos activités. 4x3 SIS a adopté,
notamment, la compensation
carbone, le soutien d’une action
avec NatureOffice ou la mise en
place, pour la 2 e année consécutive,
du programme “1 invité=1m²”
voué à la renaturation et la
reforestation avec la Fondation
Hëllef fir d’Natur de natur&ëmwelt.
Agir localement et penser
globalement… Cela nous a
permis de planter récemment
une vingtaine d’arbres
à Bivange (commune de
Roeser), en compagnie de
membres de Médecins sans
Frontières Luxembourg et de
natur&ëmwelt, partenaires
Infogreen de longue date.
En 2019, la fondation Hëllef fir
d’Natur avait planté sur une
parcelle agricole de 49 ares, une
structure linéaire de 15 ares
(300x5m) composée de 30 arbres
et d’une haie afin d’entrecouper
un long espace ouvert et cultivé.
Malheureusement, une bonne
partie des arbres n’ont pas réussi
à surmonter les étés chauds et les
gelées tardives que nous avons
eues. Il était nécessaire, pour
le maintien de la biodiversité,
de replanter ces arbres.
Il n’en fallait pas plus pour
qu’une partie de notre équipe se
retrousse les manches, saisisse
pelles et outils, pour replanter
les arbres comme il se doit.
Une initiative appréciée par les
membres de la Fondation Hëllef
fir d’Natur de natur&ëmwelt. « Les
arbres permettent de favoriser la
biodiversité, de réduire les îlots de
chaleur, d’améliorer la qualité des
sols et de l’air et de préserver le
climat », précise Nicolas Hormain,
responsable communication &
fundraising chez natur&ëmwelt,
Fondation Hëllef fir d’Natur.
Le terrain choisi pour cette action
est une parcelle agricole, exploitée
de manière extensive comme
pré de fauche afin d’entrecouper
un long espace ouvert et cultivé.
« Les haies arborées naturelles et
les alignements d’arbres sont des
éléments linéaires essentiels au
56 INFOGREEN.LU
DOSSIER GREEN PLANET
réseau écologique dont dépend
la biodiversité en milieu agricole.
On y retrouve chênes, charmes,
ormes et mélange d’arbustes.
Les bénéfices de ce projet sont
avant tout pour la biodiversité
en milieu rural. Mais cela permet
également de structurer le
paysage et de fixer le CO 2
. »
Cette fameuse haie fournit
également de quoi se nourrir,
s’abriter et se protéger à de
nombreux insectes, reptiles et
petits mammifères. On parle
également de trame verte pour
reconnecter ensemble les
différents milieux et habitats
écologiques. Comme le trottoir
en ville, la haie permet à la faune
de se mouvoir en toute sécurité.
Les haies constituent un biotope
à elles seules, utile aussi bien
pour la faune que pour la flore.
Flyer biodégradable
Comme c’est maintenant devenu
une tradition, l’event dédicacé à
la sortie du dernier numéro de
4x3 magazine a encore permis
de conscientiser les partenaires
présents à la campagne « 1
invité = 1 m 2 » via un petit flyer
biodégradable contenant des
graines de fleurs et arbustes.
Depuis 2020, 4x3 SIS et Infogreen
ont décidé de planter 1 m 2 de
haie vive ou de forêt pour chaque
participant, ce qui représente une
enveloppe globale de 2 000 euros.
Frédéric Liégeois a donc remis,
sur le terrain, à Nicolas Hormain,
représentant de natur&ëmwelt,
un chèque de 2 000 euros afin de
confirmer notre engagement dans
les différentes actions locales.
PLANTÉ PAR SÉBASTIEN YERNAUX
Photos : natur&ëmwelt / Infogreen
Les bénéfices de
ce projet sont
avant tout pour la
biodiversité en milieu
rural. Mais cela
permet également
de structurer le
paysage et de fixer
le CO 2
4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022
57
DOSSIER GREEN PLANET
Connaissez-vous la
sylvothérapie ?
Qui a déjà ressenti un sentiment de plénitude
calme sur un chemin au milieu des arbres ?
D’apaisement à la vue d’une rivière qui serpente
et ruisselle sous les futaies ? De contentement,
de joie physique aussi simple que satisfaisante
au retour d’une balade en forêt ?
Souvenez-vous - ou imaginez…, les
arbres, le bruissement léger de
leurs feuilles parcourues par le vent,
l’écoulement de l’eau du ruisseau
au milieu de quelques rochers.
Sentez le parfum de la forêt qui
émane de part et d’autre du sentier,
les rayons de soleil sur votre visage.
Passez le pont qui enjambe le rieux,
ou traversez ce gué qui mène à
une clairière et écoutez-y le chant
des oiseaux qui se répondent.
Fermez les yeux, faites vivre
un instant ce paysage en
pensée. Que se passe-t-il
en vous, en écho de cette
évocation ?
Nombreux sont les écrivains,
artistes et scientifiques qui ont
partagé les bénéfices de la nature
- partant, de la forêt – pour le
corps et l’esprit. Dans une théorie
qu’il nous propose en 1984,
Edward Wilson émet le concept
de biophilie (du grec « bios », la
vie et « philos » qui aime d’amitié)
selon lequel nous, humains, avons
une tendance innée à établir une
relation avec le monde vivant et
la nature. Ce que la psychologie
environnementale mesure.
Ainsi, également au début des
années 80, Roger Ulrich (géographe
américain) montre que des
patients qui ont subi une opération
chirurgicale récupèrent mieux (i.e.
physiquement et moralement : ils
sortent plus vite de l’hôpital en
ayant moins besoin d’antidouleurs)
lorsque depuis leur chambre ils ont
une vue sur un paysage naturel.
Au travail aussi
Ce constat a été élargi à d’autres
contextes : Terry Hartig (Université
d’Upsala) expose que la proximité
ou la vue de la nature augmente
le bien-être sur le lieu de travail.
Les employés qui disposent d’une
vue sur un parc, des arbres, des
plantes ou des fleurs ont moins de
maux de tête et plus de satisfaction
que ceux qui ont une vue sur un
parking ou un bâtiment adjacent.
Et des aménagements de bureaux
comprenant des plantes, ou dans
une certaine mesure de grandes
photos de paysages (arbres,
forêts, mer, montagne…) aux
murs peuvent déjà faire l’affaire.
Apaisement, ressourcement,
concentration, créativité : il
s’agit là de quelques-unes des
expériences que chacun d’entre
nous peut faire par lui-même au
contact des arbres et de la forêt.
Une bonne raison de s’arrêter dans
sa journée pour s’imaginer arbre,
aller se promener en conscience
en forêt ou y suivre des activités de
méditation guidées entre collègues
ou en famille, la faire rentrer chez
soi ou encore en prendre soin,
pour les habitants qui y vivent,
nous-mêmes et nos enfants.
JEAN-PHILIPPE WAGNON,
coopérateur Allagi, Philo et
méditation pour petits et grands
Photo : Allagi
PARTENAIRE INFOGREEN
58 INFOGREEN.LU
Veillez au label SDK !
Même si vous avez recours à des prestations de santé et
de soins - Faites attention au label SDK ! Le label signifie:
FIR EN
NOHALTEGEN ËMGANG
MAT RESSOURCEN
l Prévention des déchets l Protection des ressources l Protection du climat
SDK – geliefte Klimaschutz – plus d‘infos sous : Tél. 488 2161, www.sdk.lu et
Une action de la SDK avec ses partenaires :
DOSSIER GREEN PLANET
Un partenaire du quotidien
Luc Koedinger est co-fondateur
de Canopée, coopérative
en Agroforesterie. Pour lui,
l’agroforesterie est une voie
royale pour permettre aux
arbres d’épauler l’être humain,
partout, tout le temps, avec fruit.
L’arboriculture, c’est une activité
humaine qui consiste à cultiver
des arbres et à les entretenir.
Et qui inclut l’étude de la
physiologie végétale, de la façon
dont les arbres réagissent à leur
environnement et interagissent
avec lui. L’agroforesterie pense
paysages en symbiose, avec la
nature et avec l’humain, sachant
que l’humain cultive et que la
nature reprendra toujours ses
droits… L’arbre devient l’acteur
végétal planté au milieu d’activités
agricoles avec lesquelles il cohabite
et participe, cultures productives,
maraîchage, élevages divers…
Luc Koedinger, maraîcher,
arboriculteur et pédagogue,
se dit volontiers « paysanformateur
». Il défend Lumbrikina,
sa microferme à Habergy
(Messancy), à deux pas belges du
Luxembourg dont il est issu. Et
il est cofondateur d’une société
coopérative en agroforesterie,
joliment baptisée Canopée.
Il propose aussi le terme
« dendroculture », pour dribbler le
rôle paysager voire décoratif auquel
l’arbre est souvent cantonné,
invitant à dépasser le cadre agricole
pour donner aussi ses lettres de
noblesse à la plantation en milieu
urbain, en zone industrielle ou
commerciale… « L’arbre est à sa
place dans presque toutes les
régions d’Europe. Avec le «climax
écologique», un certain type de
végétation reprend ses droits dès
que la nature est livrée à ellemême,
ou délivrée de l’impact
humain. La forêt de hêtres et de
chênes correspond au climax du
Luxembourg. Sans la présence
humaine, la surface forestière
s’approcherait des 100 %, alors
qu’aujourd’hui elle est réduite
à 37 %. L’agriculture occupe
quant à elle 52 % du territoire et
près de 10 % des surfaces sont
construites ou artificialisées ».
Pour Luc Koedinger, il s’agit
de permettre aux arbres de
nous épauler au quotidien. « Ils
nourrissent les sols, aident au
stockage de l’eau en profondeur
et en surface cultivée, fabriquent
de l’oxygène et capturent le
carbone… Ce sont de formidables
usines biologiques fonctionnant à
l’énergie solaire. Un chêne adulte,
par exemple, fait des racines de
plus de 120 m de profondeur,
qui permettent à l’eau de pluie
de pénétrer dans les nappes
phréatiques. Ce chêne transpire
60 INFOGREEN.LU
La forêt de hêtres et de chênes correspond au climax du
Luxembourg. Sans la présence humaine, la surface forestière
s’approcherait des 100 %
par son feuillage jusqu’à 500
litres d’eau par jour. Son ombrage
est agréable pour l’Homme et
cet arbre accueille une faune
innombrable, toute une vie, dans
le sol et dans sa partie aérienne. »
d’une association de cultures
céréalières et de peupliers. Les
peupliers seront récoltés (coupés)
après 15 ans. Une telle association
est 34 % plus productive que
les deux cultures séparées ».
L’agroforesterie serait donc à
promouvoir pour ses avantages
dans le contexte du dérèglement
climatique subi aussi par le monde
agricole. « Des recherches récentes
indiquent que la voie d’une
agriculture prenant soin des sols
en augmentant le taux de carbone
pourrait rapidement faire de
l’Europe un territoire à bilan neutre
sans rien changer au reste de nos
activités. Les mondes de la finance
et de l’industrie peuvent jouer
un rôle décisif dans ce tournant
de l’agriculture et le Luxembourg
peut devenir ce laboratoire de
l’excellence, en visant la neutralité
carbone par compensation. Investir
dans le paysage agricole à travers la
plantation d’arbres et de haies, voilà
de quoi réenchanter l’histoire ».
ASSOCIÉ PAR ALAIN DUCAT
Avec Canopée, coopérative
en agroforesterie
PARTENAIRE INFOGREEN
DOSSIER GREEN PLANET
L’agroforesterie associe les arbres
et les haies aux différents domaines
de l’agriculture et du paysage,
permet de mieux ancrer des sites
industriels ou commerciaux dans
leur environnement. « Sur un plan
économique, cette technique
permet aussi une augmentation
significative des rendements
à l’hectare. Prenons l’exemple
Autre exemple, au verger : « Les
fruitiers sont régulièrement
fragilisés par des insectes ou des
parasites. Associons-y, par exemple,
un élevage de poules. Entre autres
parce que, quand les fruits tombent,
malades ou farcis d’une larve, les
poules s’en nourrissent aussitôt,
éradiquant le pathogène ou la larve
pour les transformer en engrais ».
LA FORCE SYMBOLIQUE
DU VERT
Vert chlorophylle, vert printemps, vert sous-bois, vert émeraude… :
ces noms évocateurs nous transportent dans un univers
onirique, que l’on a envie de prolonger dans la réalité.
Depuis quelques années, cette couleur, aux multiples déclinaisons, s’invite
chez nous, dans notre déco et dans notre vestiaire. En effet, les différentes
périodes de confinement ont suscité un incroyable besoin de retour à la
nature : le vert devient le symbole par excellence du bien être qu’elle peut
nous apporter ! Il évoque la régénérescence liée au cycle des saisons.
Le secret du vert ? Il nous aide à ressentir les bienfaits de la forêt indomptée, à
travers ses gammes harmonieuses et rafraîchissantes ! On veut se connecter
à la forêt, on enlace les arbres, on nous dit qu’ils nous parlent… et si c’était
vrai ? Et si ces arbres bienveillants étaient tout simplement garants de notre
bien-être, de la qualité de notre vie et de celle des générations futures ?
Le vert est vivifiant, régénérant, dynamisant et, ne l’oublions pas, c’est la
couleur de l’espoir… Le vert, c’est notre histoire d’amour avec la nature !
BÉATRICE MANGE - COLOR-WELLNESS
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PARTENAIRE INFOGREEN
4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022
61
DOSSIER GREEN PLANET
Les critères
PEFC pour une
gestion durable
40 % des surfaces
forestières
luxembourgeoises
sont certifiées selon
les critères PEFC. Un
gage de qualité !
PEFC est un système transparent
et indépendant pour assurer une
gestion durable des forêts. PEFC est
l’acronyme pour la dénomination
anglaise «Programme for the
Endorsement of Forest Certification
Schemes», donc un «Programme
pour la reconnaissance de système
de certification forestière».
Les critères et indicateurs sont
élaborés au niveau national ou
régional, et doivent correspondre
à des minimums internationaux
définis par le Conseil PEFC à
Genève. Ces standards nationaux
ou régionaux de PEFC sont soumis
à une révision tous les 5 ans, afin
de correspondre aux exigences
à une gestion forestière durable.
A ce processus de révision,
peuvent participer toutes les
organisations intéressées.
La dernière révision au Grand-
Duché a eu lieu en 2018 et a
regroupé 15 organisations et
institutions du pays, qui ont défini
ces standards en consensus (dont,
par exemple, les propriétaires,
des ONG, des administrations).
La conformité aux standards
sur le terrain, et le chemin du
bois venant de la forêt jusqu’au
produit final sont après vérifiés
par des bureaux de certification
indépendants. Ainsi, la certification
PEFC consiste à dire ce que
l’on fait en matière de gestion
forestière durable, faire ce que
l’on dit, le contrôler et le prouver.
Voici quelques exemples,
comment PEFC s’exprime
sur le terrain :
- Respect de l’équilibre
croissance-récolte.
- Après la coupe, il faut
replanter, ou profiter de la
régénération naturelle.
- La biodiversité en forêt
est maintenue, la forêt
reste un habitat sûr pour
la faune et la flore.
62 INFOGREEN.LU
- Une forêt gérée de façon
durable aide à la protection
de l’eau, du sol et du climat.
- Une attention particulière
est prêtée à l’eau potable.
- Vous avez une garantie pour
la provenance légale du bois.
- Pendant les travaux forestiers,
les standards de la sécurité
de travail sont respectés.
- Les droits des salariés
sont respectés.
- Les travaux sont faits à l’aide
de personnel qualifié.
- Les droits des personnes,
qui vivent de la forêt ou en
dépendent, sont assurés
(ex. : peuples indigènes).
Avec l’achat de produits certifiés
PEFC, vous contribuez à une
gestion durable des forêts !
La gestion durable des forêts
est l’affaire de chacun et c’est
l’implication du plus grand nombre
d’acteurs qui fait la force de PEFC.
Grâce à leur engagement, PEFC
est devenu leader mondial de
la certification forestière : une
avancée pour les citoyens et pour
les forêts du monde entier !
Au Grand-Duché, on compte plus
que 40 % des surfaces forestières
qui sont certifiées selon les critères
PEFC, à savoir environ 37.300
hectares, soit 70.000 terrains de
foot ! A cet immense stock de
matériaux durables s’ajoutent 24
entreprises certifiées de tous les
secteurs : exploitants forestiers,
scieries, imprimeurs, producteurs
et transformateurs divers.
Quand vous achetez du bois (ex. :
des planches ou des bûches de
chauffage) ou tout autre produit
ligneux (crayons, pellets, papier,
parquet…), veillez à ce qu’il porte
le label PEFC pour assurer une
provenance légale et durable
des matières premières !
TEXTE-PHOTO : ©PEFC
PARTENAIRE INFOGREEN
DOSSIER GREEN PLANET
ARBRES MIEUX
REMARQUÉS
La loi sur la protection de la nature a été renforcée.
Son objectif premier est d’apporter plus de sécurité
juridique et plus de flexibilité, pour les citoyens
comme pour les autorités, notamment dans la
renaturation des berges, les petites activités
agricoles ou le classement d’arbres remarquables.
En effet, le législateur a voulu apporter
facilitation et cohérence dans la protection des
« arbres remarquables ». Celle-ci sera simplifiée,
puisqu’elle ne sera désormais plus couverte par
le cadre légal relatif à la protection des sites
et monuments, mais relèvera de la loi pour la
protection de la nature, modifiée dans ce sens.
Il existe des aides pour l’entretien ou la restauration
d’arbres remarquables, classes ou sur la liste établie
par l’Administration de la Nature et des Forêts.
Cette liste dans sa dernière version disponible
contient 535 arbres, alignements d’arbres et allées.
A.D.
4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022
63
DOSSIER GREEN PLANET
Vitrine
suédoise !
Le centre Sara est un lieu
culturel et un hôtel à la
pointe de la technologie qui
apporte une contribution
positive à la communauté
locale, tout en étant une
vitrine internationale de la
conception et de la construction
durables. Cap sur la Suède.
D’une hauteur de 75 mètres et
d’une superficie de 30 000 m²,
ce bâtiment à bilan carbone
négatif est l’une des plus hautes
tours en bois au monde. Situé à
Skellefteå, une ville qui avait une
riche tradition d’architecture en
bois avant la modernisation du
centre-ville, le centre Sara marque
la renaissance du patrimoine de la
ville ; alliant matériaux traditionnels
et technologies contemporaines, il
abrite une galerie d’art, le musée
Anna Nordlander, le théâtre régional
de Västerbotten, la nouvelle
bibliothèque municipale et l’hôtel
Wood, avec son restaurant, son
spa et son centre de conférences.
Cet hôtel de 20 étages offre une
vue spectaculaire sur la Laponie
suédoise, située juste en dessous
du cercle polaire arctique.
Le projet, qui promeut l’utilisation
du bois comme matériau
structurel durable pour les
bâtiments complexes et de grande
hauteur, représente une étape
importante pour White Arkitekter
qui entend métamorphoser
son architecture afin qu’elle soit
neutre en carbone ou mieux d’ici
2030 ; afin de gérer la statique
complexe, une série de solutions
innovantes ont été mises au point
avec les ingénieurs structurels
de Florian Kosche AS, secondés
par une industrie forestière
régionale et des connaissances
techniques locales en matière de
construction bois inspirantes.
La structure en bois - provenant
de forêts régionales durables
et transformé dans une scierie
située à une cinquantaine de
kilomètres du projet - séquestre
plus de deux fois les émissions de
carbone générées par l’énergie
de fonctionnement et le carbone
provenant de la production des
matériaux, du transport et de
la construction sur le site. Le
bâtiment est conçu pour une
durée de vie d’au moins 100 ans.
La suite est à lire sur Infogreen.lu
RÉGIS BIGOT, INNOVATION PROJECT
MANAGER CHEZ NEOBUILD
PARTENAIRE INFOGREEN
64 INFOGREEN.LU
Recycling together
for a better tomorrow…
Z.I. Gadderscheier L-4984 Sanem - Tel : 592399 - Fax : 592436
Email : ecotec@ecotec.lu - Web : www.ecotec.lu
DOSSIER GREEN PLANET
Au cœur de
l’arboretum
Trois parcs, trois environnements, mais un même
objectif : mettre en avant les beautés de la nature
tout en conservant des centaines d’espèces.
Plantes, arbres et arbustes font bon ménage
sur les 30 ha de l’arboretum du Kirchberg.
Un arboretum peut se décliner
sous trois formes : forestier,
de recherche ou de collection.
Celui du Kirchberg appartient
à la troisième catégorie. « Nous
proposons une grande variété de
ligneux, c’est-à-dire des arbres et
des arbustes, venant d’Europe »,
explique Thierry Helminger,
botaniste au Musée national
d’histoire naturelle. « Notre but
est de montrer leur diversité au
public. Nous nous focalisons sur
des essences rustiques car les
trois parcs n’ont pas de serres, ni
de protections pour l’hiver. Il faut
que les espèces puissent résister
aux basses températures. Ainsi
certaines espèces d’Europe du Sud
ne peuvent pas être montrées. »
Le Fonds Kirchberg ayant décidé de
suivre la conception de l’architecte
paysagiste Peter Latz pour installer
un arboretum dans les parcs
publics du quartier, c’est en 1993
que le parc Réimerwee ouvrait le
bal des travaux d’aménagement. « Il
accueille une très belle collection
de chênes. L’endroit permet de
s’y promener dans une certaine
quiétude. Les visiteurs pourront y
découvrir 21 espèces différentes.
Les hêtres sont également bien
représentés par de nombreuses
variétés du hêtre commun. »
En 1995, place au deuxième parc
situé au Klosegrënnchen. « J’ai
un petit faible pour ce parc »,
poursuit Thierry Helminger. « Les
66 INFOGREEN.LU
L’arboretum n’a que 27 ans. Les arbres
n’ont pas encore eu le temps de grandir
totalement. Tout sera beaucoup mieux
dans 100 ans. Un beau défi pour les
générations à venir
DOSSIER GREEN PLANET
dunes ont été modélisées avec
les excavations de la construction
du contournement Est de la ville.
Nous l’appelons l’Arboretum des
sables. Ce qui est important,
c’est que le substrat n’a pas été
amélioré ; nous n’avons pas ajouté
de terres végétales. Les matériaux
sableux et pierreux, pauvres en
nutriments et ne retenant que
peu d’eau, sont un milieu de vie
particulier qui ressemble aux
pelouses sablonneuses qui se
forment sur les plateaux de grès
du Luxembourg. Nous sommes
fiers d’avoir pu recréer ce biotope
dans le parc. Pâturé deux fois par
an par des moutons, il est peu
à peu recolonisé. On observe
notamment des orchidées et
d’autres espèces rares. »
Le parc central constitue le
dernier maillon de l’arboretum.
Son aménagement a été finalisé
au printemps de l’année 2000. « Il
comporte beaucoup d’espaces
ouverts destinés à accueillir le
public. La présence d’une aire
de jeux, d’une piste de pétanque
et du “Kyosk” attire évidemment
des visiteurs plus variés. C’est
un lieu de détente, de relaxation
et de découvertes pour les
grands comme les petits. »
La patience récompensée
Depuis 1994 quelque 40.000
arbres et arbustes ont été plantés.
A l’heure actuelle, les secteurs
ouverts au public accueillent 347
espèces, sous-espèces et variétés.
« Pour les obtenir, nous avons
beaucoup travaillé avec d’autres
jardins botaniques et arboretum
répartis en Europe. Les échanges
sont assez faciles. La suite est
plus réfléchie car comme il faut
trouver les meilleurs endroits
pour semer les graines, mais aussi
les méthodes pour entretenir
les arbustes et plantes. C’est un
processus long et compliqué qui
nous apporte un certain plaisir
quand tout prend forme. »
Présent en force au Luxembourg,
le hêtre occupe une belle
place. « Nous avons une grande
collection. Le hêtre fougère est
particulièrement beau. Mais il
faut être patient. L’arboretum n’a
que 27 ans. Les arbres n’ont pas
encore eu le temps de grandir
totalement. C’est aussi l’intérêt de
cette collection, la transmission !
Tout sera beaucoup mieux dans
100 ans, minimum. C’est un beau
défi pour les générations à venir. »
L’arboretum est une destination
librement accessible à tout le
monde. Cerise sur le gâteau,
l’étiquetage des plantes renseigne
sur le nom scientifique, la famille,
la répartition et le nom en
quatre langues (luxembourgeois,
allemand, français et anglais).
Des visites guidées de
l’arboretum sont organisées
régulièrement de mai à octobre.
www.mnhn.lu/arboretum
COLLECTIONNÉ PAR SÉBASTIEN YERNAUX
Photos: MNHN
PARTENAIRE INFOGREEN
4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022
67
DOSSIER GREEN PLANET
L’Europe veut lutter
contre la déforestation
Le combat pour l’arbre est
évidemment planétaire. La
Commission a adopté de
nouvelles propositions pour
faire cesser la déforestation.
La Commission européenne a
adopté, à l’approche de la dernière
ligne droite de 2021, 3 nouvelles
initiatives, conditions pour faire
du pacte vert pour l’Europe une
réalité. Elles engagent aussi l’Europe
dans sa responsabilité globale.
Ainsi, à côté de nouvelles règles
visant à faciliter les transferts de
déchets à l’intérieur de l’Union pour
promouvoir l’économie circulaire,
à lutter contre l’exportation de
déchets illicites et les problèmes
de gestion des déchets envoyés
vers les pays tiers, la Commission
propose de nouvelles règles pour
enrayer la déforestation imputable
à l’UE. La Commission présente
également une nouvelle stratégie
en faveur des sols ayant pour
objectif que tous les sols européens
soient restaurés, résilients et
suffisamment protégés d’ici 2050.
Virginijus Sinkevičius, le
commissaire chargé de
l’environnement, des océans et
de la pêche, souligne: «Si nous
attendons de nos partenaires
qu’ils adoptent des politiques
climatiques et environnementales
plus ambitieuses, nous devrions
cesser nous-mêmes d’exporter les
sources de pollution et de soutenir
la déforestation. La réglementation
que nous présentons contient
les efforts législatifs les plus
ambitieux qui aient jamais été
fournis à l’échelle mondiale pour
résoudre ces problèmes.»
« Entre 1990 et 2020, le monde a
perdu 420 millions d’hectares de
forêts, une superficie plus vaste
que celle de l’Union européenne »,
souligne la Commission. En cause,
principalement, l’expansion
agricole liée à la production
de soja, bœuf, huile de palme,
cacao et café, certains de leurs
produits dérivés, et aussi… le bois,
des surfaces naturelles parfois
séculaires étant défrichées, pour
mieux y planter des essences à
croissance rapide, plus directement
« efficaces » sur les marchés.
Les nouvelles règles proposées
entendent garantir que les
produits achetés, utilisés ou/
et consommés par les citoyens
européens ne participent pas à la
déforestation et à la dégradation
des forêts dans le monde…
68 INFOGREEN.LU
Concrètement, l’Europe fixe les
règles d’une « diligence raisonnable
obligatoire » pour les entreprises
qui souhaitent mettre ces produits
sur le marché de l’UE, l’objectif étant
de garantir que seuls des produits
conformes et sans lien avec la
déforestation soient autorisés.
Dans le champ d’application du
règlement, il est prévu un système
comparatif pour évaluer les pays
et le risque de déforestation ou
de dégradation des forêts qui leur
est associé. On évoque aussi une
« intensification du dialogue » avec
les pays grands consommateurs de
ces produits « forest unfriendly ».
En faisant la promotion de
produits «zéro déforestation» et
en réduisant l’incidence de l’UE sur
la déforestation et la dégradation
des forêts dans le monde, les
nouvelles règles ambitionnent de
réduire les émissions de gaz à effet
de serre et la perte de biodiversité.
Et visent des retombées positives,
pour les communautés locales,
notamment les populations les
plus vulnérables qui dépendent
fortement des écosystèmes
forestiers, mais aussi pour des
filières locales européennes.
PROTÉGÉ PAR ALAIN DUCAT
Photos : WWF / Greenpeace
Garantir que les produits achetés, utilisés
ou/et consommés par les citoyens européens ne
participent pas à la déforestation et à la dégradation
des forêts dans le monde…
DOSSIER GREEN PLANET
UN PARTENAIRE
IMPORTANT POUR WILTZ
L’ANF, avec son antenne régionale de l’Arrondissement Nord, sous la
direction de Fernand Theisen, et le « Triage Wiltz » autour de Dany Klein,
sont localisés au Château de Wiltz. Avec ses six employés forestiers,
Dany Klein est responsable de la partie du territoire de Wiltz avant
la fusion avec Eschweiler et celui de la commune de Winseler.
L’administration s’occupe aussi de la gestion des forêts sur le territoire
de la commune de Wiltz. Elles s’étendent sur 1.100 hectares, soit 52 %
de la surface communale. La commune en possède 330 hectares, ce
qui correspond à environ 10.000 fois l’amphithéâtre de Wiltz.
Les travaux planifiés dans ces forêts sont budgétisés via un Plan annuel de
gestion des forêts et adopté par le conseil communal. Celui-ci comprend
d’une part la récolte du bois avec les revenus dégagés de la vente et la
reforestation ainsi que les dépenses liées à l’entretien des surfaces boisées.
Sur les 2.000 m 3 de bois abattus tous les ans par l’ANF à la demande de la
commune, la majeure partie est livrée comme copeaux destinés au chauffage
communal. Selon la qualité, le reste est vendu pour être transformé dans
les scieries, pour la production de papier ou comme bois de chauffage.
De plus, l’ANF a à charge le nettoyage et la réparation des chemins forestiers
et coordonne les projets de mise en état et de création de nouveaux
chemins. Au Bréimebierg, non loin de la Lameschmillen, un chemin forestier
a récemment été remis en état avec le déblai du chantier « Campus Géitzt »
à Wiltz. Ainsi, nul besoin de recourir à des matériaux d’une carrière éloignée
tout en économisant 60 % des coûts et en réduisant les émissions grâce à
des trajets plus courts : un exemple pratique de l’« Économie Circulaire».
S.Y.
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PARTENAIRE INFOGREEN
4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022
69
DOSSIER GREEN PLANET
Plus d’efforts sont attendus dans
la structuration et le financement
de fonds d’impacts pour les
écosystèmes naturels
Focus sur le
financement des forêts
Rio Impact met en avant
les biens et services fournis
par les écosystèmes
Les écosystèmes forestiers
représentent un maillon essentiel
des équilibres écologiques,
sociaux et économiques
planétaires. Ils fournissent de
nombreux biens et services
environnementaux aux
populations tels que le maintien
de la biodiversité, la lutte contre
le changement climatique, la
prévention des inondations, la
lutte contre l’érosion des sols et la
dégradation des terres, les filières
des produits forestiers ligneux
et non ligneux, parmi d’autres.
En termes institutionnels, les
forêts sont l’écosystème idoine
pour réaliser les synergies entre
les conventions de Rio sur la
biodiversité, le climat et les terres.
Par ailleurs de nombreux emplois
peuvent être générés par le
secteur forestier, comme c’est le
cas d’ailleurs au Luxembourg.
Malgré tous ces bénéfices fournis
par les forêts, elles continuent de
se dégrader sous des pressions
diverses, comme l’agriculture et
l’élevage intensifs, l’urbanisation
et les activités minières.
Heureusement des initiatives
globales comme la Décade des
Nations Unies pour la Restauration
des Ecosystèmes donnent une
lueur d’espoir, mais les besoins en
financements sont conséquents.
Une étude récente du PNUE
nous indique qu’il est nécessaire
de multiplier par 3 les aides
disponibles pour la nature
(y compris les forêts) d’ici à
2030. Différentes sources
de financement existent :
internationales, domestiques,
publiques et privées. Les fonds
globaux environnementaux
comme le Fonds pour
l’environnement mondial (GEF) et
le Fonds vert pour le climat (GCF)
sont des sources accessibles aux
pays éligibles dans les pays du
Sud. Les efforts des financements
liés à la REDD+ donnent
également une impulsion positive.
Mais il est attendu que le secteur
privé s’engage davantage. Par
exemple, le secteur financier a un
rôle clé à jouer en « verdissant »
ses pratiques, y compris à
travers la mise en œuvre d’une
taxonomie intégrant, de manière
appropriée, les enjeux forestiers.
Par ailleurs, plus d’efforts sont
attendus dans la structuration et
le financement de fonds d’impacts
pour les écosystèmes naturels.
70 INFOGREEN.LU
SOLUTIONS POUR
LES VILLES
DOSSIER GREEN PLANET
Les états peuvent rediriger des
incitations fiscales négatives, mais
également mettre en place des
fonds nationaux pour les forêts et la
biodiversité, ou encore contribuer
à réduire les risques perçus
pour attirer des investissements
dans le secteur forestier en
fournissant des subventions pour
la préparation des projets et/ou
des garanties aux investisseurs
(parmi d’autres options).
Les forêts peuvent offrir des
solutions « vertes » à de nombreux
secteurs économiques souhaitant
réduire ou compenser leur
impact sur l’environnement, ou
tirant directement profit des
services écosystémiques fournis
par les forêts. Par exemple, les
entreprises peuvent être amenées
à développer ou/et financer des
projets forestiers pour atténuer
les effets de leurs émissions de
gaz à effet de serre, ou réduire
leur empreinte sur l’eau, les sols et
la biodiversité. Il y a une solution
forestière pour toute entreprise !
Rio Impact accompagne des pays
du Sud pour le développement
de stratégies de financements
pour les forêts, la mise en place de
mécanismes de financements tels
que des fonds nationaux forestiers,
les schémas PSE, et appuie la
mobilisation des financements
via les fonds globaux pour
l’environnement (GCF, GEF, FA, CIF).
Rio Impact offre aussi des
solutions vertes aux entreprises
engagées dans la RSE, à travers
des projets forestiers et de
conservation de la biodiversité.
Plus largement, Rio Impact innove
en matière de finance durable
pour les forêts, la biodiversité,
le climat et la restauration des
écosystèmes pour accélérer la
mise en œuvre des synergies
entre les conventions de Rio.
LUDWIG LIAGRE, DIRECTEUR
DE RIO IMPACT S.À R.L
Photo : Pilar Valbuena
PARTENAIRE INFOGREEN
Pour les urbanistes, la conception
de villes capables de s’adapter à
un climat plus chaud et extrême
est un véritable défi. Avec des
milliers de kilomètres de rues et des
millions de maisons dans certaines
grandes villes, où devrait-on investir
en priorité pour faire face à ce
problème ? Heureusement, grâce
aux données satellites thermiques,
les urbanistes peuvent maintenant
dire où l’impact sera majeur et où
l’on doit intervenir en premier.
WEO possède une solution basée
sur l’intelligence artificielle, qui
aligne les mesures de température
avec les images satellites de
haute résolution pour “zoomer”
à une résolution de 10 mètres.
Résultat : une vue très claire des
différentes températures urbaines.
Les cartes peuvent être utilisées
par exemple pour identifier les
quartiers possédant un risque plus
élevé de températures extrêmes.
Cela permet également d’identifier
les surfaces les plus chaudes
pour prioriser les interventions,
comme l’installation de chaussées
spéciales qui augmentent la
réflexion du soleil, ou de toits verts
pour rafraîchir les températures
et créer de la verdure.
En les combinant avec les
informations de WEO sur la
végétation, les villes peuvent
même identifier les meilleurs
emplacements potentiels pour
planter les arbres, et suivre la
croissance de la végétation intra
urbaine. Ceci afin d’améliorer la
couverture des zones d’ombre
en été et l’évapotranspiration
pour réduire les températures.
WEO
› La suite est à lire sur Infogreen.lu
PARTENAIRE INFOGREEN
4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022
71
DOSSIER GREEN PLANET
EXPÉRIMENTATION
LUXEMBOURGEOISE
Les effets du changement climatique sont de plus en plus visibles en
forêts ces dernières années. Toutes les forêts du pays présentent une
ou plusieurs parcelle(s) d’arbres dont l’état sanitaire est préoccupant.
Les forestiers et les propriétaires se voient ainsi contraints de mettre en
place des mesures de gestion alternatives pour mitiger ces impacts.
Une manière d’adapter nos forêts aux changements climatiques
est d’augmenter leur résilience. Cela passe, entre autres, par une
augmentation de la diversité des essences forestières et une meilleure
adaptation des essences aux conditions climatiques actuelles et
futures. Des expériences similaires ont lieu dans les pays voisins.
Au Luxembourg, en raison du manque de disponibilité de parcelles,
peu d’expériences avaient été conduites jusqu’à présent sur ce sujet.
Cependant, dans la commune de Differdange, 12 parcelles d’une superficie
totale de 14 hectares ont pu être libérées par l’Administration Nature
et Forêt (ANF) au sein de la forêt domaniale. L’ANF a ainsi fait appel à
l’équipe forestière de Luxplan pour l’élaboration d’un projet expérimental
sur cet espace, en collaboration avec différents acteurs de terrain.
Charlotte Longrée, Coordinatrice, et Thibault Gosset, Chef de projet,
Département Études Forestières, Luxplan, membre de LSC Engineering Group
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PARTENAIRE INFOGREEN
CES GÉANTS QUI
TOMBENT
Après les océans, les forêts constituent le 2 e réservoir de carbone. Elles
séquestrent annuellement 19 % des émissions anthropiques mondiales.
La principale cause de la déforestation généralisée est la demande agroindustrielle.
Selon Mongabay, une plateforme d'information à but non lucratif
sur la conservation et les sciences de l'environnement, l'élevage de bétail
représente 65 à 70 % de la déforestation en Amazonie, suivi par l'agriculture.
Au cœur de la déforestation se trouvent les produits référencés dans
les rayons de nos supermarchés. Céréales, viande, papier, avocats,
huile de palme… D’où la nécessité de sensibiliser et d’impliquer
citoyens et acteurs privés dans les politiques de préservation des
écosystèmes forestiers. Des organismes tels que TRASE (Transparent
Supply Chains for Sustainable Economies) permettent ainsi de fournir
les informations nécessaires aux entreprises afin de comprendre les
impacts de leurs chaînes d’approvisionnement sur les forêts
Aussi, les entreprises qui souscrivent à un principe de compensation de leurs
émissions par la plantation se doivent d’aborder le sujet avec précaution
car replanter d’un côté ce que l’on a «consommé» de l’autre sans avoir
mis en place une stratégie approfondie de réduction des émissions est
une ineptie. La limitation des émissions à la source reste la première des
priorités. Une politique de replantation doit venir s’inscrire dans un dispositif
solide de développement durable de l’entreprise à tous les niveaux.
IMS Luxembourg
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72 INFOGREEN.LU
BANQUE RAIFFEISEN, société coopérative.
Avec votre carte Visa,
vous payez,
vous plantez.
Les cartes Visa qui plantent des arbres.
Raiffeisen, en partenariat avec la Fondation Hëllef fir d’Natur de natur&ëmwelt
et Friendship Luxembourg, s’engage à planter 1 arbre toutes les 200 transactions
réalisées avec ses nouvelles cartes de crédit Visa durables afin de lutter contre
les effets négatifs du changement climatique.
Rejoignez notre engagement sur plantonsdesarbres.lu
La Banque qui appartient à ses membres
DOSSIER GREEN PLANET
L’action fournit
un soutien
financier et
logistique concret
à la population
locale
Renaturer et planter,
ici et dans la mangrove
Initiée et financée par
Banque Raiffeisen, réalisée
conjointement avec la
fondation Hëllef fir d’Natur de
natur&ëmwelt et Friendship
Luxembourg au Bangladesh,
l’action de reforestation porte
ses fruits, avec l’appui de
chaque transaction effectuée
via une Visa durable.
« Pour planter un arbre ? Il suffit
de payer avec sa carte Visa ! ». La
promesse de Banque Raiffeisen
a pu surprendre quand, en mars
2021 et en première dans le pays,
la Banque au modèle coopératif
a proposé à ses clients des cartes
durables, design et avantageuses :
« Parce que prendre soin de la
forêt, c’est aussi préserver tout
l’écosystème qui l’entoure, toutes
les 200 transactions réalisées
par l’ensemble de ces cartes
Visa durables, Banque Raiffeisen
s’engage à planter 1 arbre avec
la Fondation Hëllef fir d’Natur et
Friendship Luxembourg ». Par cette
formule exclusive, en faisant comme
d’habitude, chaque client Raiffeisen
porteur de sa Visa durable
participe, à chaque utilisation,
au reboisement des forêts.
Cette première année a porté ses
fruits, et confirmé l’engagement
de la Banque de financer plus
de 15.000 arbres par an, ici au
Luxembourg et au Bangladesh,
avec ses partenaires locaux.
Grâce au financement du
ministère luxembourgeois de
l’Environnement, du Climat et du
Développement Durable dans
74 INFOGREEN.LU
le cadre du Fonds Climatique
International, Friendship
Luxembourg, avec son partenaire
au Bangladesh, développe
des plantations de mangrove,
sur une centaine d’hectares
le long des cours d’eau où ces
zones boisées ont disparu.
La participation active et l’inclusion
des communautés locales, avec
une attention particulière pour les
femmes et les plus vulnérables,
sont des éléments déterminants
pour la réussite du projet de
reboisement. Friendship explique :
« Les communautés locales sont
impliquées dans la préparation des
pépinières qui vont alimenter les
plantations en jeunes arbres. Afin
qu’ils s’approprient le projet, les
riverains participent à la plantation
des arbres et à leur protection, en
suivant les recommandations des
experts locaux. Les plantations
sont composées d’essences mixtes
favorisant la biodiversité ».
La préservation et le reboisement
des mangroves sont des mesures
d’adaptation bien connues au
Bangladesh, un excellent exemple
d’écosystèmes stabilisés par leur
biodiversité, qui sont à même
de protéger des populations
vulnérables contre les cyclones,
tempêtes tropicales ou fortes
marées qui détruisent les digues
et salinisent les sols. « En plantant
des arbres tout en s’attaquant
aux problèmes liés à la pauvreté,
Friendship contribue activement
à réduire les impacts liés au
changement climatique ».
Au Bangladesh, le coût de ce
type de plantation s’élève à 4
euros par arbre planté, ce qui
inclut la protection contre la
destruction, ainsi que l’amélioration
des moyens de subsistance
des communautés locales.
président de la Fondation. « La
plantation d’arbres – surtout
dans un pays tropical – aide à
compenser les émissions globales
de CO 2
[les mangroves sont en effet
connues pour être d’importants
puits carbone]. Et l’aspect social
est important, car cette action
donne du travail à de nombreux
habitants de la région ».
Au Luxembourg, l’action de
plantation d’arbres se concentre
principalement sur les bénéfices
pour le climat (réduction des
émissions de CO 2
) et l’amélioration
de la biodiversité en luttant contre
les dommages dans les forêts,
souvent envahies par les épicéas.
« À la différence des forêts de
feuillus, il n’y a pas de biodiversité
dans les forêts d’épicéas. Les forêts
de feuillus sont également plus
résistantes aux parasites, tels que
le scolyte. Il est urgent de reboiser
nos forêts avec des chênes et
des arbres à fleurs. Nous avons
d’abord utilisé les fonds mis à
disposition par Banque Raiffeisen
pour un projet près du Moulin
d’Asselborn, où nous protégeons
des parties de notre biotope dans
la vallée «Trëtterbaach». Il s’agit
de transformer la forêt d’épicéas
sur les deux versants en forêt de
feuillus, d’une douzaine d’espèces.
Des essences sont prévues
sur le versant sud plus chaud,
d’autres étant mieux adaptées aux
conditions du versant nord, plus
frais. De cette manière, quatre
types de forêts sont créés, chacun
avec sa propre composition. Il y a,
ici aussi, un aspect social positif :
le projet de renaturation encadré
par des ingénieurs forestiers de la
fondation est soutenu par plusieurs
initiatives pour l’emploi et contribue
ainsi à la réinsertion au travail ».
FRUCTIFIÉ PAR ALAIN DUCAT
avec Banque Raiffeisen
DOSSIER GREEN PLANET
Recréer des forêts de
feuillus
L’action de Friendship Luxembourg
fait partie de celles que soutient
la fondation Hëllef fir d’Natur.
« L’action initiée et financée
par Banque Raiffeisen, réalisée
conjointement avec la fondation
Hëllef fir d’Natur et Friendship
Luxembourg au Bangladesh,
fournit un soutien financier et
logistique concret à la population
locale », confirme Patrick Losch,
Photos : Friendship / natur&ëmwelt
PARTENAIRE INFOGREEN
4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022
75
DOSSIER GREEN PLANET
La reforestation,
au-delà du reboisement
Etika et ASTM soutiennent notamment des programmes
au Costa Rica et au Togo. De véritables entreprises
durables pour une restauration d’écosystèmes et une
préservation de territoires avec les populations locales.
Le reboisement et la reforestation,
ce n’est pas la même chose car
les enjeux sont différents… Pour
schématiser, le reboisement, c’est
« repiquer » des plants d’arbres
sur un terrain qui a été déboisé.
C’est une opération de restauration
ou de création de zones boisées.
La main de l’homme peut viser
à replanter pour reconstituer
un couvert végétal ou pour
reconstituer des stocks de bois,
ou encore pour stabiliser des
sols érodés par des activités de
culture ou d’élevage plus intensifs.
Souvent, la déforestation est
économique: pour faire de la place
à d’autres activités, agricoles ou
industrielles, ou pour assurer
du bois de consommation
(bois de chauffe, charbon de
bois, essences destinées à la
construction, au bardage, etc…)
« Avec le reboisement, on est
aussi dans une logique plus
économique », commente Ekkehart
Schmidt, représentant d’Etika.
« Reboiser vise principalement
une utilisation rentable des zones
précédemment dégradées et cela
correspond souvent à des besoins
à court terme. Avec la reforestation,
on vise à restaurer la forêt primaire
détruite, le plus naturellement
possible, tout en tenant compte des
besoins des populations locales, qui
sont impliquées dans le processus ».
La notion de reforestation laisse
supposer un objectif plus ambitieux
en termes de surface et de
qualité écologique ou paysagère.
Il s’agit généralement de recréer
un écosystème de type forestier
sur une superficie significative.
Rainforest.lu au Costa Rica
Etika, depuis le Luxembourg,
soutient notamment
un programme majeur
de reforestation.
Financée par des dons,
l’association rainforest.lu effectue
depuis 2013 un reboisement avec
76 INFOGREEN.LU
DOSSIER GREEN PLANET
Avec la reforestation, on vise à restaurer la forêt primaire détruite,
le plus naturellement possible, tout en tenant compte des besoins
des populations locales, qui sont impliquées dans le processus
des espèces d’arbres indigènes
sur des zones sélectionnées
au Costa Rica et l’accompagne
scientifiquement. Le groupe
luxembourgeois s’est appuyé sur
ses homologues « Rainforest of
the Austrians » emmenés par le Dr.
Anton Weissenhofer de l’Université
de Vienne. Ce botaniste tropical
travaille au Costa Rica depuis 20
ans et dirige la station tropicale du
corridor biologique «La Gamba».
L’association rainforest.lu collabore
avec les Autrichiens dans ce
programme de préservation de la
forêt tropicale, avec la population
locale, impliquée dans les projets
par la formation et l’information.
Le projet a été initialement
soutenu financièrement par le
ministère du Développement
Durable et des Infrastructures.
Etika et la Spuerkeess ont assuré
des prêts relais conséquents.
Le programme vise le long terme,
pour contrer la déforestation
massive des dernières
décennies. Guidée par la mise
en place industrielle de vastes
monocultures pour la production
de biens d’exportation (bananes,
huile de palme, ananas…) et
le développement de grands
pâturages pour la production de
viande, elle a aussi entraîné la
destruction des habitats primaires
et une fragmentation importante
des forêts restantes. Le programme
austro-luxembourgeois s’inscrit
dans le cadre d’une reforestation
réellement durable et sérieusement
supervisée. L’aide financière venue
du Luxembourg est principalement
utilisée pour l’achat de terres
agricoles, en particulier des
plantations d’huile de palme, que
les activités du projet permettront
de retransformer en forêt tropicale.
Ainsi, la forêt primaire qui a été
irrémédiablement perdue reçoit
une seconde chance, une forêt
secondaire en remplacement.
ASTM Au Togo
Un projet similaire est mené au
Togo. Également soutenu par la
coopération luxembourgeoise, ce
projet de reboisement démarré
en 2018 est porté par ASTM
qui le met en œuvre dans deux
régions avec son partenaire local,
Inades Formation Togo. Dans ce
projet aussi, la valeur ajoutée
s’appuie sur la participation
active de la population locale.
Pendant des années, les
programmes de formation
d’Inades se sont concentrés sur
les méthodes d’utilisation durable
des ressources naturelles et
les pratiques agroécologiques
pour renforcer la résilience
d’une population rurale dont
les moyens de subsistance sont
affectés par le changement
climatique. Les formations visent
notamment à responsabiliser
la population féminine, et
ainsi à renforcer les familles,
partenaires du projet local.
RESTAURÉ PAR ALAIN DUCAT
Avec Etika et la collaboration d’ASTM
Photos: rainforest.lu /
ASTM / Inades Togo
PARTENAIRE INFOGREEN
4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022
77
DOSSIER GREEN PLANET
Compensation
carbone : comment
y participer ?
Agir pour le climat, c’est
souvent mettre en place,
au sein de son entreprise,
un plan d’action pour
réduire ses émissions de
gaz à effet de serre. Mais il
sera cependant impossible
d’éliminer totalement les
émissions de sa société. C’est
à ce moment qu’intervient
la compensation carbone !
LA SUITE
Une action complémentaire à son
plan d’action de réduction des
émissions serait donc de compenser
en investissant dans des puits
carbones et, pourquoi pas, devenir
ainsi 100 % neutre en carbone.
Il s’agit donc d’un geste positif
et volontaire qui permettrait de
rendre à notre planète une partie
de ce que nous avons pris.
Mais alors, comment compenser ?
Un puits carbone désigne le
processus qui extrait les gaz à effet
de serre de l’atmosphère, soit en
les détruisant par des procédés
chimiques, soit en les stockant
sous une autre forme. Exemple: le
dioxyde de carbone est souvent
stocké dans l’eau des océans, les
végétaux ou les sous-sols. Les forêts
jouent donc un rôle déterminant
dans le stockage du carbone
et la stabilisation du climat.
À l’inverse, la déforestation génère
annuellement près de 20 % des
émissions anthropiques mondiales
de CO 2
et figure au troisième rang
des sources d’émissions, derrière
le charbon et le pétrole. À noter
que la déforestation est 10 fois pire
pour le climat que l’ensemble des
émissions dues à l’aviation civile…
On peut ainsi comprendre
qu’une entreprise, mettant en
place un plan de réduction de
ses émissions, va en réalité agir
sur 80 % de la problématique
du climat (ce qui est déjà
très bien !). Mais si en plus,
l’entreprise plante des arbres
et lutte contre la déforestation,
elle va s’attaquer aux 100 %
du problème climatique !
Souvent, compensation et
diminution sont mises en
compétition, au titre de ce
qui est meilleur. Comprendre
l’objectif de complémentarité
de la compensation, c’est aussi
comprendre l’importance d’agir
à tous les niveaux possibles.
78 INFOGREEN.LU
Trouvailles de nos archives :
c’est avec ces classeurs que
tout a commencé...
Initiativ
fir Alternativ Finanzéierung
etika
Nos évènements
Fin février :
Lancement de la plateforme « etiCROWD ».
Samedi 19 Mars :
Tour à vélo sur le thème du gaspillage
alimentaire. Pédaler tranquillement
à travers la nature et découvrir des
projets socio-écologiques.
26 juin au 1 er juillet 2022 :
13 ème « International Summer School
on Social Banking & Sustainable Finance »
au Luxembourg, en collaboration avec
l’Institute for Social Banking : Next steps
in sustainable finance. The time is now.
Samedi 30 Juillet :
Tour à vélo sur le thème
de l’urban gardening.
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cherche à financer un projet écologique et/ou social.
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DOSSIER GREEN PLANET
Planter des
arbres pour
compenser les
émissions qui ne
pourront être
réduites
Conformément au Protocole de
Kyoto (qui fêtera bientôt ses 25
ans…), la compensation carbone
devrait idéalement se faire dans
les pays en voie de développement
afin d’assurer une entraide Nord-
Sud face à ces enjeux. Cela permet
aussi de nous rappeler l’aspect
planétaire des enjeux climatiques.
En effet, quels que soient l’endroit
de nos émissions ou nos actions
de compensation, les gaz à effet
de serre sont globalement répartis
autour de notre belle planète.
Pour compenser les émissions
annuelles d’un Luxembourgeois,
il faudrait planter environ 300
arbres chaque année. Pour
l’ensemble des habitants, plus de
180 millions d’arbres devraient
être plantés chaque année…
Soit, chaque année, une forêt de
la superficie du Luxembourg.
Avec qui compenser ? Il existe
beaucoup d’acteurs qui permettent
de compenser ses émissions de
gaz à effet de serre. Un des acteurs
majeurs dans ce domaine est
l’organisation non gouvernementale
(ONG) Graine de Vie, créée sous
forme d’ASBL de droit belge et de
droit luxembourgeois. Son objectif
est la compensation de l’empreinte
écologique des habitants de nos
pays industrialisés par la plantation
d’arbres dans des pays en voie
de développement. Depuis 2009,
elle aura déjà permis la plantation
de plus de 38 millions d’arbres
avec des partenaires privés.
La compensation carbone de
l’entreprise pourra être déterminée
après avoir calculé ses émissions
de CO 2
. Le parcours idéal pour
une entreprise est donc de
mesurer son impact en réalisant
un bilan carbone de son activité
ou de son produit, mettre en
place, avec son personnel, un
plan d’action de réduction, et
de planter ensuite des arbres
pour compenser les émissions
qui ne pourront être réduites.
FRÉDÉRIC MATHOT &
ALEXANDRE MAGNETTE,
FONDATEURS CO2 STRATEGY
LUXEMBOURG
Photos: Graine de Vie
PARTENAIRE INFOGREEN
Le bois durable et
circulaire : choix et
défis pour bâtir
LA SUITE
L’utilisation du matériau
biosourcé nécessite des
approches pluridisciplinaires et
ingénieuses, le travail en équipe
ainsi que le partage de bonnes
pratiques. Le regard de Philippe
Genot, Ingénieur en chef chez
Schroeder & Associés S.A. et
spécialiste de la filière bois.
L’utilisation du matériau bois
dans la construction connaît
depuis quelques années un
réel essor au Luxembourg. Le
choix du maître d’ouvrage pour
ce matériau biosourcé est très
souvent pris dans le cadre d’une
approche plus globale et durable.
Des notions comme économie
circulaire, énergies renouvelables,
santé, régionalité, bilan carbone
ou encore utilisation de matériaux
biosourcés font souvent partie
intégrante des réflexions. Beaucoup
de projets de construction en
bois ont donc, « par nature », une
dimension durable et innovante.
Cependant, les discussions entre
le maître d’ouvrage et les équipes
de planification (architectes,
ingénieurs,…) vont bien plus loin
que la simple réalisation d’un plan
ou de calculs statiques. En effet, un
réel conseil en construction durable
s’installe et, ensemble, cette équipe
de maîtrise d’oeuvre se lance sur
un chemin souvent novateur.
80 INFOGREEN.LU
DOSSIER GREEN PLANET
Ces nouvelles « missions durables » confèrent
à ces projets innovants des nouveaux défis
à relever. Le travail en équipe et le partage de
bonnes pratiques nous semblent essentiels
L’Administration communale de
Betzdorf a choisi de se lancer sur
cette voie avec la construction d’une
nouvelle crèche à Roodt-Syre.
Un projet de construction en
bois résolument durable, qui allie
régionalité, santé et économie
circulaire. Au vu du caractère très
durable de cette construction,
ce projet innovant est soutenu
financièrement par le Ministère
de l’Environnement, du Climat
et du Développement durable
et le Ministère de l’Energie et de
l’Aménagement du territoire.
Le hêtre local et le chêne
centenaire
Le choix d’utiliser par exemple du
bois de hêtre local, issu de la forêt
communale de Betzdorf, a mis les
équipes devant de nouveaux défis:
développer des nouveaux systèmes
de cloisons/murs en utilisant
du bois de hêtre connu pour sa
«nervosité» et sa «sensibilité à
l’humidité», organiser conjointement
avec l’Administration de la Nature
et des Forêts un planning détaillé
calé sur les principes de la gestion
durable de nos forêts (périodes
de coupes, qualités de bois,
volumes,…) ou encore organiser
la chaine de valeur locale (coupe.
séchage,…) pour transformer le
bois sélectionné. (-> Photo 2)
Le choix de la commune de
réutiliser, en appliquant des
principes de l’économie circulaire,
du bois issu de projets de
déconstruction est également
une approche innovante. Ainsi
un parquet centenaire en chêne
massif issu de la déconstruction
du Café de l’Amérique à Olingen
retrouvera une nouvelle vie
au sein de la nouvelle crèche.
Les étapes de déconstruction
soigneuse, remise en état, entrestockage
ou encore la pose finale
doivent bien évidemment être
planifiées et sont accompagnées
de près par nos équipes.
Force est de constater aussi
que les solutions ne sont pas
illimitées car nous nous trouvons
bien évidemment dans le cadre
légal et réglementaire strict de
la construction, cadre qui n’est
pas forcément adapté à tous ces
nouveaux défis. Dans ce contexte,
l’OAI vient de lancer pour le compte
du Ministère de l’Energie et de
l’Aménagement du territoire une
enquête nationale : «Questionnaire
et relevé des problèmes importants
et récurrents rencontrés lors
de la réalisation de projets avec
des matériaux biosourcés ».
L’objectif est d’identifier les points
bloquants et de trouver ensemble
des solutions adaptées.
Ces nouvelles « missions durables »
confèrent à ces projets innovants
des nouveaux défis à relever. Il
s’agit bien souvent d’approches
pluridisciplinaires et ingénieuses
et le travail en équipe ainsi que
le partage de bonnes pratiques
nous semblent essentiels pour
relever ces défis importants
pour notre futur commun.
PHILIPPE GENOT,
POUR SCHROEDER & ASSOCIÉS
Photos: Valente Architectes et ZRS
Architekten / Sophie Margue pour ANF
PARTENAIRE INFOGREEN
4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022
81
DOSSIER GREEN PLANET
L’homme peut penser, faire des choix conscients,
réfléchir aux avantages et aux inconvénients. Les
solutions sont là, dans la nature ou inspirées des
fonctions naturelles
« Un être vivant plus
durable que l’Homme »
Dave Lefèvre (Coeba) connaît
parfois le dilemme de
l’architecte. « Le bois est plus
qu’un matériau. Il faut avoir
le respect de l’arbre. La forêt
est un microcosme complexe
mais tellement inspirant ».
Si l’on demande à Dave Lefevre quel
est son rapport personnel à l’arbre,
à la forêt ou à la nature en général,
il sourit. « Je suis parfois rejoint par
le dilemme de l’architecte, quand
on parle de projets qui misent sur
le matériau bois, en particulier
le bois massif. Je peux avoir des
scrupules sur la ‘consommation’
de la ressource ; Il faut veiller
aux bons usages ! Car à côté de
l’intérêt pour le matériau durable,
renouvelable, stockeur de carbone
et apporteur de bien-être aux
occupants, j’ai d’abord le respect
de l’arbre. C’est un être vivant,
qui a un impact clef sur l’écologie.
En considérant par exemple les
vieux arbres avec leurs couronnes
vertes impressionnantes, ils
sont des acteurs importants de
la production d’oxygène par la
photosynthèse. Ainsi chaque petite
feuille transforme le CO 2
en bois et
nous fournit de l’air à respirer ».
Dave Lefèvre est un convaincu
qui ne demande qu’à convaincre
autour de lui. « La forêt est
un microcosme complexe
que les hommes essayent de
comprendre. Considérons par
exemple la symbiose entre
plantes. Le système de racines des
champignons, qui peut s’étendre
sur plusieurs kilomètres, permet
aux arbres de communiquer et
d’échanger entre eux par rapport à
d’éventuelles attaques de chenilles
ou parasites. En contrepartie,
des échanges en nutriments se
font entre les symbiotes. Les
êtres humains ont sans doute
beaucoup de choses à apprendre
des arbres, des leçons à tirer,
de synergie, de solidarité. Il faut
prendre le temps d’observer, de
découvrir les solutions qui existent
dans la nature, et dont on peut
s’inspirer pour les transposer au
service de l’habitat humain».
82 INFOGREEN.LU
DOSSIER GREEN PLANET
Les êtres humains ont sans doute beaucoup
de choses à apprendre des arbres, des leçons à
tirer, de synergie, de solidarité
L’architecte sait qu’il faut séduire
les maîtres d’ouvrage, et que cela
passe autant par les coûts que
par la qualité des concepts. « Les
études scientifiques sont de bonnes
ambassadrices. Elles apportent
des éléments concrets, noir sur
blanc, sur ce que le bois bien utilisé
apporte ». Et de citer cette étude
autrichienne qui a comparé les
nuits de dormeurs humains dans
des chambres rigoureusement
identiques, hormis leur « habillage »
intérieur : les espaces de nuit
dont les surfaces sont de bois
de pin permettent d’enregistrer
des battements de cœur ralentis
et un sommeil apaisé, plus
réparateur, créateur de bien-être.
Sur les coûts et leur maîtrise, Dave
Lefèvre ne manque pas d’idées.
« Tout d’abord, je pense que, dans
chaque crise, on peut retirer des
effets positifs. La crise, d’ordre
économique, sur les ventes de bois
et la raréfaction du matériau, cette
crise qui a fait s’envoler les prix,
cela permet aussi de se rendre
compte que nous avons là une
matière noble et précieuse ».
Il identifie une piste intéressante:
les solutions durables et régionales,
combinées aux programmes d’aides,
comme les fonds Interreg, les
subventions de diverses instances,
les projets-pilotes… « On peut
réellement faire baisser les coûts sur
des projets bien pensés ». L’architecte
a expérimenté la chose avec ses
partenaires dans une commune
récemment: « Nous étions confrontés
à un problème de surcoûts liés à
la mise en œuvre de bois massif.
Nous nous sommes mis autour de la
table, avec pour objectif d’exploiter
l’intégralité de la chaîne de valeur,
de faire une analyse complète des
possibilités, notamment au niveau
de fournisseurs locaux. Nous
avons trouvé des synergies qui
prennent naissance dans les bois
communaux, alimentent un circuitcourt,
lequel permet de dribbler en
partie les calculs de l’import-export
et crée de nouvelles opportunités
dans la filière régionale».
Et puis il y a cet intérêt grandissant, en
urbanisme comme en architecture,
pour l’arbre vivant. «Nous avons dans
un projet proposé d’emballer un
bâtiment avec des végétaux comme
les glycines et autres arbustes. Au lieu
d’abattre pour construire, on intègre
le végétal, on crée la synergie entre
le bâti et le vivant, et bien sûr on peut
ainsi stocker du carbone, apporter de
l’oxygène, donner un coup de pouce
à la biodiversité, offrir des solutions
techniques parfaitement naturelles
au bâtiment, pour la régulation
de température par exemple».
Dans cette logique, Dave Lefèvre
évoque aussi, entre autres,
l’utilisation rationnelle des sols et
de la ressource eau ; le recyclage
des eaux grises notamment pour
les usages domestiques non
alimentaires. Ou encore, tout
simplement, en ayant encore les
souvenirs des inondations de juillet
dernier en tête, la rétention d’eau sur
des sols retrouvant leurs fonctions
naturelles, un objectif que des arbres
aident grandement à atteindre.
« L’homme peut penser, faire des
choix conscients, réfléchir aux
avantages et aux inconvénients. Les
solutions sont là, dans la nature ou
inspirées des fonctions naturelles ».
ARCHITECTURÉ PAR ALAIN DUCAT
Photo : Fanny Krackenberger
PARTENAIRE INFOGREEN
4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022
83
DOSSIER GREEN PLANET
6O.OOO arbres
par an
Labgroup compense sa production
de carbone grâce au financement
de programmes de plantation
Les arbres seront
plantés dans un
pays en voie de
développement
où ces derniers
ont un taux
de captation de
carbone plus élevé
La plantation d’arbres est une solution
à de nombreux problèmes. En
dehors de sa production d’oxygène,
un arbre capte du CO 2
, stabilise
les sols, favorise la pénétration de
l’eau dans les nappes phréatiques
et peut représenter une source de
nourriture autant pour les animaux
que pour les humains. Toutes ces
caractéristiques constituent des
bienfaits non-négligeables pour
l’environnement et chacun d’entre
nous peut agir et protéger la planète
en finançant la plantation d’arbres.
Dans ce contexte, Labgroup s’engage
dans un premier temps à établir un
bilan carbone de façon annuelle
afin de calculer et de suivre notre
production d’émissions de carbone.
Cela nous permet d’améliorer nos
actions environnementales et de
mettre en place des nouvelles
solutions pour réduire ces émissions.
En 2021, la production nette de
CO 2
de Labgroup s’élevait à 1.500
Tonnes. Bien que nous planifiions
une réduction de la production,
nous sommes conscients que,
premièrement, une certaine quantité
de carbone a déjà été rejetée et
que nous ne pouvons plus revenir
en arrière, et que, deuxièmement,
une partie des émissions que nous
rejetons pour le bon fonctionnement
de notre activité sera impossible
à réduire ou supprimer.
C’est pourquoi nous avons décidé
de compenser notre production de
carbone en finançant la plantation
de 60 000 arbres en 2021 pour
commencer, et ce chaque année
pendant 7 ans. Ainsi nous serons
en mesure de compenser le CO 2
de
2021 dès 2034. Grâce aux calculs
réalisés pour établir ce plan de
compensation carbone nous pouvons
en déduire qu’à partir de 2034, et en
considérant le pire scénario (c’est-àdire
celui dans lequel nos émissions
de carbone ne diminueraient pas),
les arbres plantés absorberont plus
de CO 2
que nous en produirons.
Bien sûr, la réduction de ces émissions
est particulièrement importante
pour la société, mais cela signifie
que nous aurons atteint la neutralité
carbone de l’entreprise avant
2035, même en se basant sur les
estimations les plus négatives.
Valeur économique et sociale
Labgroup s’associe à Graine de Vie
Luxembourg, une ONG dédiée à la
protection des arbres, au reboisement
et à la reforestation. Les arbres seront
plantés dans un pays en voie de
développement où ces derniers ont
un taux de captation de carbone plus
élevé que dans les pays européens,
et où ces arbres améliorent le sort
et les ressources des populations
qui sont les premières à souffrir des
effets du changement climatique.
En collaboration avec l’organisme,
un projet de plantation détaillé sera
donc élaboré et suivi : Labgroup
disposera d’un terrain dédié, les
arbres seront entretenus tout au
long de leur vie, remplacés en cas
de perte et si cela est possible,
leurs fruits seront récoltés.
En dehors du but de compensation
carbone, Labgroup souhaite suivre
ses engagements RSE et œuvrer
pour l’environnement. C’est pour
cette raison que nous avons choisi
la plantation d’arbres. Ce projet suit
les lignes directrices que nous nous
sommes fixées : non seulement
limiter nos impacts négatifs sur
l’environnement mais aussi avoir un
effet positif, être impliqué socialement
auprès de nos employés mais
également auprès des populations
que nous sommes en mesure d’aider,
et créer de la valeur économique
respectueuse des critères RSE.
LABGROUP
PARTENAIRE INFOGREEN
84 INFOGREEN.LU
PLUS QUE DES
HABITATIONS,
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ACCUEILLIR, LOGER ET ACCOMPAGNER
DOSSIER GREEN PLANET
La construction bois : un
bien-être incomparable !
Parmi ses nombreux chantiers,
le Fonds du Logement construit
actuellement un bâtiment
accueillant cinq maisons bifamiliales
comprenant dix unités
d’habitations. Leur particularité ?
Le chantier est constitué de
modules réalisés en bois.
Si la grande majorité des logements
est toujours réalisée en béton,
l’utilisation du bois fait vraiment
son petit bonhomme de chemin.
Le bois, un matériau aux multiples
avantages qui n’est pas un effet de
mode. Le Fonds du Logement l’a
bien compris et propose quelques
projets dans lesquels le bois est à
l’honneur. C’est notamment le cas
pour Op der Sterz à Fentange, un
bâtiment qui sera achevé dans le
courant du second semestre 2022.
« Il s’agit d’un immeuble qui
accueillera cinq maisons bifamiliales
en duplex avec jardin »,
souligne Justin Seiler, chef de
projet au Service Construction du
Fonds du Logement. « Elles seront
surmontées de cinq appartements
avec terrasses. Quatre lots seront
destinés à la vente subventionnée
alors que les six autres seront
destinés à la location subventionnée.
Cette construction en bois massif
est rapide, saine et sèche. »
Des avantages que l’on ne retrouve
pas forcément dans la construction
traditionnelle. « L’approche est
différente car tout est planifié
à l’avance par l’architecte et
le bureau d’études », précise
Marcel Barth (Teisen – Giesler
architectes). « Nous avons tout
étudié pour que tout soit réalisé
en atelier afin qu’il n’y ait plus qu’à
poser les cloisons sur le chantier.
C’est une autre manière de travailler
mais on s’y habitue rapidement. »
Il est clair que c’est un avantage
non négligeable, notamment
pour les ouvriers en charge de la
construction sur place. « Même
quand les conditions sont difficiles
à l’extérieur, ils peuvent déjà
bénéficier d’une température
agréable à l’intérieur », poursuit
Justin Seiler. « L’isolation du bois
est remarquable et apporte
un bien-être incomparable
pour ses occupants.
Un écart compensé
Outre une isolation apportée par
la cellulose soufflée, le bâtiment
« Triple A » accueillera également
86 INFOGREEN.LU
DOSSIER GREEN PLANET
Tout est réalisé en atelier afin qu’il n’y ait plus
qu’à poser les cloisons sur le chantier. C’est
une autre manière de travailler mais on s’y
habitue rapidement.
des panneaux solaires et sera
chauffé par une pompe à chaleur. »
Il bénéficiera également de la
certification LENOZ. « Cela veut dire
que les matériaux sont écologiques,
économiques, démontables et
réutilisables en cas de besoin
dans une vie future du bâtiment.
Actuellement, la construction
bois est un peu plus chère que la
construction classique, à cause de la
crise. Mais cet écart est compensé
par des gains énergétiques et un
sentiment de bien-être inégalable.
Il y a également un gain de temps
non négligeable de l’ordre de six
mois, pour la livraison du bien. Enfin,
niveau création, le bois est nettement
plus flexible. On peut donc laisser
libre-cours à son imagination tout
en respectant l’environnement. »
Actuellement, l’Allemagne et
l’Autriche sont les pays les plus
en avance pour ce type de
constructions. « Une chose est
certaine, les gens sont demandeurs
de solutions plus en adéquation
avec l’environnement.
De plus, contrairement aux idées
reçues, les constructions en bois
ne sont pas plus dangereuses en
matière d’incendie. Elles répondent
aux mêmes normes de sécurité
que celles en béton. Idem pour les
éventuelles infiltrations. Tout est
vraiment pensé pour un confort
maximal. Enfin, l’épaisseur d’un
panneau en bois étant moindre qu’un
mur en béton, les habitants gagnent
en espace de vie. Et quand on connaît
les prix du m 2 au Luxembourg, c’est
un aspect à prendre en compte. »
Même si l’écart est encore
important pour rejoindre les
chantiers « béton », la solution
bois est, clairement, un succès.
SOLUTIONNÉ PAR SÉBASTIEN YERNAUX
Photos : Fonds du Logement/Infogreen
PARTENAIRE INFOGREEN
4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022
87
DOSSIER GREEN PLANET
Le bois local pour un
projet de lien social
Un projet-pilote pour la
construction d’un internat
« Pro Familia » à Dudelange,
où l’on privilégie l’utilisation
de matière première locale, le
bois de hêtre du Grünewald.
Situé à Dudelange, entre la route
de Zoufftgen et la rue Antoine
Zinnen, se trouve un bâtiment de
« Pro Familia » qui abrite le « Foyer
pour Femmes ». Afin de libérer
de l’espace pour y construire un
nouvel internat, il a fallu démolir
le bâtiment de l’ancien CNA. Le
nouveau bâtiment d’une longueur
de 50m et d’une largeur de 9m a
été implanté quasiment au même
endroit tout en respectant les
reculs imposés. Cette implantation
permettra d’aménager une cour
intérieure avec des espaces de jeux.
La structure du bâtiment se
compose de deux matériaux. Le
béton, pour les cages d’escaliers
et les couloirs pour la stabilisation
de la bâtisse, et principalement
le bois pour les espaces de vie.
Cette construction est un projet
pilote pour les bâtiments publics
et les bureaux d’études. Pedro
De Matos, Architecte-Associé du
bureau BENG: « Construire en bois
n’est plus très innovant de nos
jours, mais la particularité ici est de
privilégier l’utilisation de matière
première locale, en l’occurrence
le bois de hêtre du Luxembourg,
issu de la forêt du Grünewald ».
L’ingénieur a privilégié des dalles
composées de solives en bois. Un
tripli également en bois de hêtre est
posé sur ces solives. Une attention
particulière a été apportée à ce
plafond qui restera visible dans les
chambres. Protéger le bois contre les
intempéries et l’utilisation de chapes
sèches sont quelques exemples
du soin qui a dû être apporté pour
garantir le résultat souhaité.
Les murs extérieurs sont construits
avec des panneaux pleins en
bois massif, tandis que les murs
intérieurs sont pour la plupart
construits en ossature bois.
L’ossature bois et les poutres en
bois (dans les zones non-visibles)
facilitent la planification et la
mise en œuvre des installations
techniques et favorisent un meilleur
niveau d’isolation acoustique.
Comme la structure du
bâtiment, la conception des
façades diffère également.
Sur les élévations de la
structure bois on retrouve une
composition d’éléments de
type TJI avec des panneaux en
fibre de bois dans lesquels on
vient insuffler de la cellulose.
88 INFOGREEN.LU
DOSSIER GREEN PLANET
La particularité ici est de privilégier
l’utilisation de matière première locale,
en l’occurrence le bois de hêtre du
Luxembourg, issu de la forêt du Grünewald
Une sous construction en bois
vient supporter le bardage
vertical en bois torréfié.
Espaces de vie
Deux cages d’escaliers sont aux
extrémités du bâtiment, dont la
principale, positionnée au sud,
est équipée d’un ascenseur pour
PMR desservant les 4 niveaux. Ces
escaliers sont reliés par des couloirs
implantés le long de la limite nordouest.
Toutes les pièces de vie sont
orientées au sud-est, vers la cour.
Au rez-de-chaussée, on retrouve
l’entrée principale avec son hall
d’entrée, un vestiaire, un bloc
sanitaire avec WC PMR, une cuisine,
et les espaces communs sous forme
d’une salle à manger divisible en deux
et de la grande salle de séjour. Cette
pièce est la seule à être traversante et
coupe le couloir en deux. On retrouve
aussi sur ce niveau les espaces dédiés
à l’administration dont une salle de
réunion des parents, un bureau du
responsable, un grand bureau pour
3 employés et un local copieur.
Aux 1 er et 2 e étages, on a une
salle de séjour qui sert de « salon
privé » et de salle de petit-déjeuner
pour les résidents, une chambre
d’éducateur communicante avec
la salle de séjour et qui dispose
de sa propre salle de bain, 6
chambres doubles équipées de
placards, de lits simples, d’un plan
de travail et d’un lavabo. Entre
les séjours et les chambres, se
trouvent les sanitaires pour filles et
garçons. Une buanderie permet le
rangement des chariots du service
d’entretien. Ce qui différencie les
deux étages est qu’au premier
niveau une chambre double a été
remplacée par une chambre PMR
avec sa salle de bain attenante.
Depuis la cage d’escalier
secondaire du 2 e étage, on
peut accéder à la toiture
plate pour garantir l’entretien
de la toiture verte et des
panneaux photovoltaïques.
Le sous-sol accueille les
locaux techniques ainsi qu’un
local de rangement.
Afin de prononcer la verticalité de
la façade, les fenêtres horizontales
des chambres sont scindées par le
bardage vertical en bois torréfié qui
permet de laisser passer la lumière
naturelle. Sur la façade arrière, un
enduit a été exécuté avec la même
composition que les façades en bois.
La jonction des façades se fait au
niveau des pignons. Afin d’animer
la façade arrière, des boîtes en
aluminium avec une face perforée
viennent se poser aléatoirement
devant certaines fenêtres des
couloirs. Pour se protéger du
soleil, toutes les fenêtres sont
équipées de stores à lamelles.
Le chantier est en phase de
parachèvement et les travaux
devraient se terminer mi-2022.
PEDRO DE MATOS
BENG ARCHITECTES ASSOCIÉS
Photos: Julien Swol / BENG
PARTENAIRE INFOGREEN
4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022
89
DOSSIER GREEN PLANET
Ces arbres qui nous
étonnent encore…
Vraiment très vieux, très grands, très forts
ou très surprenants, ils sont tous vénérables.
Tour du monde en quelques minutes.
Le plus grand
Il serait le plus haut du monde, avec
ses 116 mètres… et ses plus de 800 ans
selon les estimations : Hyperion est
un séquoia à feuilles d’if de Californie
du Nord, découvert en 2006 dans
une zone reculée du parc national de
Redwood en Californie. L’emplacement
exact de l’arbre n’a pas été rendu public,
pour éviter qu’un afflux touristique ne
détruise l’écosystème environnant.
Vieux sages
Giant Sequoias - Licence
CC BY-SA 3.0 - Crd637
Old Tjykko – Licence
CC_Karl Brodowsky
L’aïeul
Baptisé Archaeopteris, c’est le premier
arbre connu sur terre. Il date du
Dévonien et aurait donc vécu il y a 370
millions d’années. Pendant la période du
« Carbonifère », une période au climat
chaud et humide, de grandes forêts
s’étendaient sur la surface du globe.
Old Tjikko fait encore 4 m de haut et vit à
900m d’altitude sur une colline suédoise.
En 2004, la datation au Carbone 14 a
donné 9550 ans aux racines enfouies de
cet épicéa (pas si) commun (que ça) ! Sa
partie visible, relativement plus récente,
serait un des clones de la plante mère
ayant germé après la dernière période
glaciaire. Cette longévité viendrait de son
étonnante capacité à se cloner lui-même.
90 INFOGREEN.LU
D’autres « vieux sages » étonnent la
planète. Mathusalem, un pin Bristlecone
des White Mountains en Californie, a été
estimé scientifiquement à 4.773 ans… en
1957. Depuis, d’autres pins du secteur ont
démontré qu’ils avaient plus de 5000 ans.
Tree» non loin de Santa Cruz. Sa collection a
été rachetée et a connu une seconde vie dans
les années 1980, transplantée en Californie
dans un parc thématique, Gilroy’s Gardens.
Art japonais
DOSSIER GREEN PLANET
L’if de Llangernyw, un petit village du
Pays de Galles, aurait germé il y a quelque
4000 ans, ce qui en ferait un contemporain
du site mégalithique de Stonehenge.
L’olivier de Vouves, en Crète, avoisinerait
les 3000 ans et fait toujours la joie des
habitants du coin qui récoltent ses fruits à
la main et lui vouent un véritable culte.
La France a aussi son olivier millénaire, à
Roquebrune-Cap-Martin. Ce vieux trapu (23,5 m
de circonférence pour 15 m de haut) aurait
entre 1 800 et 2200 ans. Arbre remarquable
depuis 2016, sauvé de l’abattage au début du XX e
siècle, Il donne encore de petites olives noires.
On peut encore citer le Jomon Sugi, dans une
forêt de cèdres séculaires au Japon : les experts
lui donnent plus de 2000 ans, les habitants au
moins 7000... Ou encore cet autre séquoia géant
qui a crû sous le climat californien : General
Sherman a environ 2 200 ans. Ou encore,
comme un symbole, Te Tane Mahuta (le père
de la forêt en Maori) : ce conifère austral de
Nouvelle-Zélande aurait plus de 2000 ans et
semble être un des derniers survivants de la forêt
humide subtropicale de North Aukland, victime
d’une déforestation intense au XIXe siècle...
Sculptures vivantes
Axel Erlandson – Licence
CC-Santa Cruz Library / Gilroys
Gardens_ImagesofCalifornia
Axel Erlandson est mort en avril 1964, à
près de 80 ans, en emportant le secret de
sa technique… Ce Texan d’origine suédoise
avait pour hobby de façonner les arbres pour
en faire de véritables sculptures vivantes. En
1947, il a ouvert un parc touristique, le «Circus
Le Niwaki est un art ancestral japonais
dont les fondements remontent au culte
Shinto. Il se transmet entre moines jardiniers
bouddhistes depuis le 12 e siècle. La taille
artistique devait évoquer l’empreinte des
éléments naturels sur la végétation ou les
animaux. Les jardins japonais représentent
encore des nuages accrochés à la forêt, un
arbre isolé à l’aplomb d’une falaise, pour
montrer tout un paysage naturel dans un
petit espace, afin d’en sublimer la beauté.
Le bruit qui calme
Écouter les arbres est un exercice de
relaxation, de méditation ou de communion
avec le végétal, selon la façon dont on
veut l’entendre. Bruissement de feuilles,
vent dans les branches, animaux dans
les cimes ou le tronc, voire les vibrations
transmises du plus profond de l’arbre
pour les plus connectés… C’est en tout
cas un moyen de prêter plus d’attention
à ce qui nous entoure, de se concentrer
plus clairement et d’accorder son oreille.
Wood Wide Web
Les feuillus émettent des substances
odorantes par lesquelles ils communiquent.
Certains sont capables d’avertir leurs
congénères de l’arrivée d’un prédateur
en envoyant une odeur chimique dans
leur feuillage. Ils communiquent aussi
grâce à des filaments blancs, sous
terre, qui fonctionnent comme un
réseau, sorte d’ «Internet végétal»
surnommé le Wood Wide Web…
ENRACINÉ PAR ALAIN DUCAT
Niwaki : Licence CC
4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022
91
COUP DE PROJECTEUR À NOTRE MÉCÈNE
DEMY SCHANDELER :
UNE TRANSITION VERS
L’ÉLECTROMOBILITÉ
GRÂCE À BIL LEASE
Laurent et Gast Schandeler, Raoul Schmit (BIL) et Joël Zangerlé (Demy Schandeler).
Entreprise indépendante au caractère familial,
Demy Schandeler a su maintenir une croissance
constante grâce à l’aide de la Banque Internationale
à Luxembourg, société anonyme (BIL) et sa filiale
Société Luxembourgeoise de Leasing BIL-Lease,
société anonyme (BIL Lease). Un soutien qui
permet à l’entreprise d’entamer sereinement
sa transition vers l’électromobilité.
92 INFOGREEN.LU
Laurent et Gast Schandeler,
Raoul Schmit (BIL) et Joël
Zangerlé (Demy Schandeler).
En 1949, Dominique (Demy)
Schandeler, fort d’une expérience
de 30 ans dans le secteur des
bus, reprend l’entreprise de son
employeur et crée la société
Demy Cars. Celle-ci, grâce à ses
deux autobus, dessert les villages
de Keispelt, Meispelt, Nospelt,
Capelle et Mamer avant de faire
son entrée dans la capitale en se
voyant confier plusieurs lignes. Si
les premières liaisons permettent
d’assurer le transport des ouvriers
vers leur lieu de travail et les
élèves vers l’école, l’envie de
voyager se fait sentir. Dans les
années 50, l’entreprise acquiert
alors de nouveaux véhicules et
construit un nouveau garage.
Les années 1960 voient l’émergence
des premiers voyages organisés
à l’étranger. Au même moment,
l’entreprise change de nom et
de génération pour devenir
Demy Schandeler et fils. Depuis,
la société ne cesse de grandir,
avec l’ouverture de six agences
de voyages, d’une succursale à
Eischen et la construction d’un
nouveau bâtiment administratif.
Depuis 2008, la 3 e génération
composée des cousins Laurent,
Joël et Gast a pris la relève. « Demy
Schandeler possède aujourd’hui
une flotte d’environ 250 bus et
minibus réalisant chaque jour un
total de 14.700 km et plus de 400
salariés », précise ce dernier.
Un virage vers plus de durabilité
Avec cette 3 e génération, Demy
Schandeler investit davantage en
faveur de la durabilité et a de ce
fait été labellisée RSE. L’entreprise
veille non seulement à la qualité des
emplois et à l’inclusion sociale mais
souhaite aussi soutenir l’économie
locale et opter pour des véhicules
le moins polluants possible.
« Notre bâtiment administratif est
écoresponsable et nous collaborons
avec la SuperDrecksKëscht pour
nos déchets. Nous veillons en outre
à réduire nos courses à vide pour
diminuer nos émissions carbone ».
D’ici 2025, le transport public
luxembourgeois sera électrique à
hauteur de 80%. Cette transition
vers l’électromobilité représente
donc un défi important pour
l’entreprise et s’accompagne de
divers investissements : véhicules,
bornes de recharge, nouveaux
dépôts. « BIL Lease est l’un de
nos plus importants partenaires
pour cette transition grâce à l’aide
fournie pour le leasing des bus
et la construction d’un dépôt à
proximité de Steinfort accueillant
une douzaine de véhicules ».
BIL Lease, permet depuis 30
ans aux entreprises d’utiliser
un véhicule, une machine ou
un équipement moyennant un
loyer et d’en devenir propriétaire
au bout de plusieurs années.
Une relation de confiance
depuis 25 ans
Si Demy Schandeler a fait appel
à cette offre de leasing financier
auprès de BIL Lease, c’est parce
qu’une relation spéciale unit ces
acteurs depuis de nombreuses
années. « Nous avons pris
l’habitude de communiquer
et de nous transmettre des
données, ce qui permet de
trouver rapidement des solutions
à un problème. Nous soutenons
régulièrement les investissements
de Demy Schandeler en
participant à l’acquisition de
matériel notamment », explique
le responsable de relation
commerciale. Une aide qui a rendu
possible l’acquisition de cinq bus
hybrides par Demy Schandeler lui
permettant ainsi de réaliser un
premier pas dans sa transition.
« Nous avons devant nous
d’importants projets communs
pour l’achat de nouveaux véhicules.
En raison des investissements
prévus pour les deux années à
venir, nous souhaitons poursuivre
cette collaboration fructueuse
avec la BIL et pouvoir continuer à
compter sur l’offre BIL Lease ». A
l’occasion du 30 e anniversaire de
cette dernière, Demy Schandeler
et BIL Lease entendent toutes
deux continuer cette relation de
confiance sur le long-terme et
recourir à ce soutien financier
pour les projets futurs.
Chiffre : 5 : avec l’acquisition en
2021 de cinq bus hybrides grâce à
BIL Lease, Demy Schandeler entame
sa démarche vers l’électromobilité
BIL Lease
Depuis 30 ans, la Société
Luxembourgeoise de Leasing BIL
Lease, société anonyme, filiale de la
BIL, est active dans le financement
d’un large éventail d’équipements
professionnels moyennant la
technique du leasing financier.
Les avantages sont multiples pour
les entreprises et professionnels :
préfinancement à 100% par BIL
Lease (TVA comprise), aucun
engagement de fonds propres,
neutralité en ce qui concerne le
bilan mais aussi déductibilité fiscale
des loyers en tant que charges
d’exploitation. Afin de soutenir
Demy Schandeler et lui permettre
de répondre aux exigences
écologiques gouvernementales,
nous avons proposé un leasing
financier de véhicules répondant
aux critères de mobilité verte.
RAOUL SCHMIT,
RESPONSABLE DE RELATION À LA BIL
LEASING FINANCIER
Nous vous aidons à
développer votre entreprise :
www.bil.com/leasing
4×3 – NUMÉRO 17 – TRIMESTRIEL – FÉVRIER 2022
93
LE GRAND ENTRETIEN
Soutenir et aider,
sur le terrain
4x3 SIS a pu verser 3000 euros,
à MSF Luxembourg et Fondation
fir d’Natur – natur&ëmwelt
Plus de 130 partenaires d’Infogreen
s’étaient réunis, en respectant les
règles sanitaires, dans les locaux de
l’IFSB à Bettembourg pour marquer
la sortie du 4x3 magazine #16,
avant les fêtes de fin d’année 2021.
L’équipe de Picto Communication
Partner, société éditrice notamment
du site d’actualités Infogreen et
du magazine 4x3, n’avait plus eu
l’occasion d’inviter ses partenaires
à un event en présentiel depuis
février 2020. Autant dire que ce
fut un moment d’échanges et de
retrouvailles qui a enthousiasmé
les nombreux invités.
Chaque donation compte
Après les exposés et le débat
avec la salle, Frédéric Liégeois a
pu remettre un chèque de 1.000
euros à Médecins Sans Frontière
Luxembourg. Une somme
reversée à la suite de la désormais
traditionnelle chaîne de solidarité
Infogreen/4x3, qui a connu un franc
succès sur les réseaux sociaux.
« Nous sommes évidemment
touchés par cette attention.
Chaque donation compte pour que
nous puissions continuer notre
action auprès des personnes qui
en ont besoin. Cette solidarité,
bien présente lors de cet event,
est quelque chose de très positif
pour que la société bouge vers un
monde meilleur », a déclaré le Dr
Bechara Georges Ziade, membre
du conseil d’administration de
l’organisation, présent pour
recevoir le don de 4x3 magazine.
Pour quelques mètres
carrés plantés de plus !
Par ailleurs, juste avant de prendre
ses quartiers d’hiver, on a marqué
l’aboutissement du 2 e programme
de reforestation de 4x3 et Infogreen
au Luxembourg, avec la Fondation
Hëllef fir d’Natur de natur&ëmwelt
(lire par ailleurs dans le dossier
« Arborescence » de cette édition).
La suite de la campagne 1 invité =
1 m 2 nous a permis de planter 20
arbres à Bivange (commune de
Roeser). Et, à l’issue de cette aprèsmidi
actif sur le terrain, Frédéric
Liégeois a remis à la Fondation
Hëllef fir d’Natur un chèque de
2 000 euros, grâce à la participation
de nos nombreux mécènes.
LA RÉDACTION D’INFOGREEN/4X3
Photos : Fanny Krackenberger/
natur&ëmwelt
94 INFOGREEN.LU
L’ARBRE ET LE PAPIER
LE BOIS DANS LA FABRICATION
DU PAPIER
On ne coupe pas de bois pour fabriquer du papier,
mais on valorise ses chutes par la fabrication de pâte
à papier.
• Le bois d’œuvre est destiné globalement à la construction
et à l’ameublement.
• Les copeaux et dosses sont valorisés dans l’industrie.
Après les avoir broyés, ces chutes sont distinguées
en plaquettes blanches utilisées pour l’industrie papetière
et en plaquettes grises, plutôt destinées aux
énergies.
• L’écorce est quant à elle utilisée dans le domaine des
énergies comme granulé ou encore pour le compost.
Bois d’œuvre :
pour la menuiserie,
l’ameublement ou
la construction
Sciures : pour
les panneaux ou
l’énergie
Dosses, délignures
et copeaux : pour la
pâte à papier et les
panneaux
Ecorce :
pour l’énergie
ou le compost
Quid du label FSC ?
Pour vérifier l’authenticité d’une production FSC, un
code doit apparaître sur la production. Vous pouvez
renseigner ce code directement sur le site FSC, afin de
voir si l’entreprise est bien titulaire d’un certificat à jour.
Le label FSC (Forest Stewardship
Council) apposé sur un produit en bois
ou en papier donne la garantie que
celui-ci provient de forêts gérées de
manière responsable et/ou contribue à
la gestion responsable des forêts (aussi
via l’utilisation de produits recyclés par
exemple).
Il existe trois déclinaisons du label FSC :
• FSC 100% signifie que le produit (chaque fibre et
chaque partie) provient de forêts certifiées FSC.
• FSC Mixte indique que le produit est fabriqué à
partir de fibres de bois issues de forêts certifiées
FSC, de matières recyclées et/ou de bois contrôlé
FSC.
• FSC Recyclé signifie que 100% du produit (chaque
fibre et chaque partie) est fabriqué à partir de matières
recyclées (dont un minimum de 85% est issu
de la post-consommation).
Quelles sont les alternatives au bois
pour son papier ?
• Bien que le papier soit généralement fabriqué à
partir de bois, de nos jours, des alternatives sans
bois sont disponibles, originales et variées.
• C’est le choix qu’a fait l’équipe de 4x3 en utilisant
des papiers plus respectueux de l’environnement.
Le papier utilisé pour le contenu intérieur est un
MaxiOffset. Sans bois et FSC, ce papier a un faible
impact environnemental.
• En couverture, on retrouve un papier encore plus
spécifique. Il s’agit d’un papier écologique créé sur
base de récupération de fibres fruitières qui vont
remplacer jusqu’à 15% de fibres de bois vierge.
Composé à 40% de produits recyclés, ce support
est donc créé à partir d’amandes, de maïs, de café,
de kiwi, d’olives et de bien d’autres fruits.
fibres
fruitières
• Cependant ces techniques innovantes ont souvent
un coût supérieur à des papiers classiques, et bien
souvent les acteurs économiques troquent leurs
engagements écologiques au profit d’une rentabilité
économique.
Soyons conscient de notre impact écologique et faisons confiance aux
acteurs qui proposent une production durable et plus respectueuse de
l’environnement. #ecofriendlysolutions #choosegreen
IMPRIMERIE CENTRALE SOCIÉTÉ ANONYME • 3, RUE EMILE BIAN • L-1235 LUXEMBOURG
T +352 48 00 22-1 • WWW.IC.LU • MESSAGE@IC.LU • @IMPRIMERIECENTRALE