Revue T #17
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LE GRAND ENTRETIEN<br />
Propos<br />
recueillis par<br />
Stéphane Méjanès<br />
Photos<br />
Clément Savel<br />
MICHEL ET SÉBASTIEN BRAS<br />
« On est en<br />
résonance »<br />
Entre eux, ils s’appellent Séba<br />
et Michel. Cuisiniers de génération<br />
en génération, les Bras se sont<br />
exportés à Toulouse, au Japon,<br />
et à Paris récemment, dans la Bourse<br />
du Commerce. Mais toujours, ils<br />
reviennent à l’Aubrac, terrain de jeu<br />
et d’inspiration. Entretien croisé.<br />
Dans votre enfance, qu’est-ce que<br />
« manger » représentait pour vous ?<br />
Sébastien Bras : Manger est associé pour<br />
moi à deux lieux forts. D’abord, le restaurant<br />
familial, La Forge de Laguiole.<br />
Ma chambre était au-dessus, j’étais bercé<br />
par les retours de marché, l’arrivée<br />
et le départ des clients, les coups de<br />
gueule de Michel ou de Pépé Bras. On<br />
y mangeait en famille avant le service,<br />
ma mère prenait beaucoup de plaisir à<br />
cuisiner pour nous. Je me régalais d’aller<br />
grappiller un morceau de saucisson,<br />
un peu de sorbet à la vieille prune quand<br />
personne ne me voyait, un morceau de<br />
foie gras cru que mon père taillait pour<br />
les clients. L’autre lieu, c’était la ferme<br />
T <strong>#17</strong> LA REVUE TRANSGOURMET CULTIVÉE PAR OMNIVORE / 17