Le revenant de la Baie Sainte-Marie
Lorsque les Trois Mousquetaires reçoivent un appel à l’aide parce qu’un revenant semble hanter la région de la Baie Sainte-Marie en Nouvelle-Écosse, ils n’hésitent pas à plier bagage et à se diriger vers le berceau de l’Acadie. Cy à Mateur, que les habitants de la Baie surnommaient «l’entchômeux» et «le sorcier acadien», est mort en 1919. Pourtant, des témoins affirment l’avoir aperçu et, comme le veut la légende, il posséderait le pouvoir d’être à deux endroits à la fois, de se changer en chien et de s’envoler sur une « croûte ». De plus, le revenant a un message pour ceux qu’il terrorise: il ne les laissera pas tranquilles tant que le vieux monsieur Robicheau n’acceptera pas se débarrasser de sa demeure, une misérable petite maison qui ne possède pourtant aucune valeur. Ania est convaincue qu’il ne s’agit que d’une manigance et qu’il suffira aux Trois Mousquetaires de trouver qui se cache derrière les mauvais coups perpétrés par ce supposé fantôme pour résoudre le mystère. Mais quand les jeunes détectives sont eux-mêmes témoins des prouesses de Cy à Mateur, ils n’ont d’autre choix que de considérer qu’il y a peut-être vraiment un revenant à la Baie Sainte-Marie...
Lorsque les Trois Mousquetaires reçoivent un appel à l’aide parce qu’un revenant semble hanter la région de la Baie Sainte-Marie en Nouvelle-Écosse, ils n’hésitent pas à plier bagage et à se diriger vers le berceau de l’Acadie.
Cy à Mateur, que les habitants de la Baie surnommaient «l’entchômeux» et «le sorcier acadien», est mort en 1919. Pourtant, des témoins affirment l’avoir aperçu et, comme le veut la légende, il posséderait le pouvoir d’être à deux endroits à la fois, de se changer en chien et de s’envoler sur une « croûte ».
De plus, le revenant a un message pour ceux qu’il terrorise: il ne les laissera pas tranquilles tant que le vieux monsieur Robicheau n’acceptera pas se débarrasser de sa demeure, une misérable petite maison qui ne possède pourtant aucune valeur.
Ania est convaincue qu’il ne s’agit que d’une manigance et qu’il suffira aux Trois Mousquetaires de trouver qui se cache derrière les mauvais coups perpétrés par ce supposé fantôme pour résoudre le mystère. Mais quand les jeunes détectives sont eux-mêmes témoins des prouesses de Cy à Mateur, ils n’ont d’autre choix que de considérer qu’il y a peut-être vraiment un revenant à la Baie Sainte-Marie...
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CHAPITRE 26
CY S’ENVOLE
Tour à tour, les Trois
Mousquetaires sortirent leurs
détecteurs et regardèrent
l’écran de leurs appareils. Leurs
aiguilles s’affolèrent pendant un instant,
puis s’arrêtèrent en pointant
directement de l’autre côté de la route,
là où se trouvait l’église Sacré-Coeur.
Comparativement à l’église Sainte-
Marie, qui avait des airs de cathédrale,
celle-ci était beaucoup plus petite. Son
clocher se découpait clairement dans
la pénombre.
– Pensez-vous que Cy à Mateur se
cache dans l’église ? demanda Gabriel.
Ania plissa les yeux et examina
attentivement le bâtiment.
– Je dirais plutôt qu’il se cache
« sur l’église », répondit-elle maussadement.
Je crois avoir aperçu du mouvement
derrière le clocher.
Elle avait à peine fini sa phrase que
le rire démoniaque qu’ils connaissaient
maintenant trop bien résonna avec
puissance.
« Hihihihihahaaaa ! »
Du côté gauche du toit, Cy à Mateur venait de surgir. Puis,
il se mit à giguer comme si les tuiles qui recouvraient la toiture
étaient le plancher de danse de la salle paroissiale. Dans
une main, il tenait un morceau de bois qui ressemblait à une
planche à roulettes.
« Oooh ! » fit la petite foule rassemblée devant le restaurant.
– Comment peut-on l’entendre aussi bien de cette distance ?
demanda Ania. On dirait que sa voix est amplifiée.
– C’est parce que c’est un fantôme, expliqua Gabriel.
« Hihihihihahaaaa ! » cria Cy à nouveau et, aussi subitement
qu’il avait commencé, il arrêta de danser. Puis, à la surprise
générale, il s’élança à toute vitesse en direction du bord du toit
le plus rapproché.
« Oooh ! » fit de nouveau la foule.
L’homme descendit la pente abrupte sans jamais ralentir, tout
en agitant les bras au-dessus de sa tête comme un maniaque.
– Il ne pourra jamais s’arrêter à temps, lança Ania avec un
brin de panique dans la voix.
– Ce pauvre homme va se tuer, murmura Mamadou.
– Je ne veux pas voir ça, dit mamie en mettant une main
devant ses yeux.
Mais, juste avant de plonger dans le vide, Cy à Mateur plaça
la planche sous ses pieds et poursuivit sa trajectoire, comme s’il
descendait une pente de ski invisible. Sous ses pieds, on pouvait
distinguer un objet long et plat.
« Hihihihihahaaaa ! Ça va coumme le djâble ! » entendit-on
l’homme crier de sa voix désincarnée.
– C’est Cy à Mateur ! Il vole sur une croûte ! s’exclama l’un
des clients du restaurant qui observaient la scène.
– C’est lui qui a essayé de brûler le restaurant ! lança un autre.
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Pendant ce temps, Ania fixait résolument l’autre côté du
chemin sans rien dire. Cy à Mateur avait maintenant disparu.
Selon sa trajectoire, il avait sans doute atterri à l’arrière, dans le
grand champ qui entourait l’église. Mais, d’où elle se trouvait,
il lui était impossible de distinguer quoi que ce soit. Elle porta
de nouveau son regard sur le toit de l’église et se figea. Elle
n’aurait pu le jurer, mais, pendant un instant, elle avait cru voir
une autre ombre derrière le clocher de l’église. Elle concentra
son attention sur cet endroit, mais plus rien ne bougeait. Peutêtre
avait-elle rêvé...
Tout à coup, elle fut tirée de ses pensées par la foule qui
s’agitait.
– C’était l’entchômeux, ça ! cria un homme qui se trouvait à
seulement quelques pas.
Croyant reconnaître la voix, elle se tourna vers l’homme en
question et réalisa qu’il s’agissait du propriétaire de l’épicerie
qui était à côté de la maison de monsieur Robicheau.
– Qu’est-ce qu’il va faire la prochaine fois, hein ? hurla
l’homme en levant le poing. Brûler nos maisons et nos commerces
? Voler nos enfants ? Faut que le vieux Robicheau sorte
de sa maison, et ça presse !
Un murmure d’assentiment se fit entendre.
– Je crois qu’on ferait mieux de partir, murmura Ania. Je
n’ai plus faim...
– Allez-y, je vais payer l’addition, dit Harry.
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