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GRATUIT et distribué par le Père Noël<br />

N°<strong>93</strong> - Décembre 2021 - Janvier 2022<br />

C'est Noël<br />

participez au<br />

grand jeu du<br />

Canard Gascon !<br />

(pages 4 & 5)<br />

HDM<br />

Les succès de la cave<br />

Michel Courtès<br />

à l'heure des palombes<br />

Le retour de la<br />

vache mirandaise<br />

La Manufacture Royale<br />

de Lectoure<br />

La pâtisserie solidaire<br />

à Riscle<br />

Domaine de Joÿ :<br />

une saga familiale<br />

On parle philo<br />

dans les cafés<br />

Vêtements :<br />

le boom de l'occasion<br />

Mon Petit Salon<br />

à Gondrin<br />

Profession :<br />

créatrice de lunettes<br />

Les frères Tarbe :<br />

traiteurs de qualité<br />

Cent ans d'immigration<br />

italienne


Édito<br />

L’UNESCO flambe pour l’armagnac<br />

Depuis l’été dernier, l’armagnac<br />

est inscrit sur la liste du patrimoine<br />

culturel immatériel (PCI)<br />

de la France, un concept imaginé par<br />

l’UNESCO en 2007. L’annonce a été<br />

faite à Labastide d’Armagnac, lors de<br />

la fête du floc le 7 août. Selon la fiche<br />

d’inventaire élaborée par le ministère<br />

de la Culture, l’initiative est landaise.<br />

Les rédacteurs de ce document de<br />

22 pages n’ont d’ailleurs rencontré que<br />

des producteurs de ce département, à<br />

une exception gersoise près. Mais bon,<br />

l’histoire intéresse tout le monde, elle<br />

réchauffe même, comme l’alambic<br />

ces jours-ci, le cœur des viticulteurs<br />

si éprouvés par l’année 2021. Elle<br />

donne une palme supplémentaire à « la<br />

plus vieille eau-de-vie française », qui<br />

s’interroge sur son avenir alors que la<br />

production recule d’année en année.<br />

L’armagnac apparaît dans cet inventaire<br />

au titre des « savoir-faire nécessaires<br />

à l’artisanat traditionnel ». Rien à<br />

voir avec un classement récompensant<br />

les meilleurs spiritueux. D’après<br />

l’UNESCO, le patrimoine ne s’arrête<br />

pas aux monuments ou aux collections<br />

d’objets, il regroupe les expressions vivantes<br />

héritées de nos ancêtres, comme<br />

par exemple les traditions orales, les<br />

pratiques sociales, les rituels et événements<br />

festifs, une certaine forme<br />

d’artisanat. Ce patrimoine, insiste l’organisation<br />

internationale, est un facteur<br />

important du maintien de la diversité<br />

culturelle face à la mondialisation.<br />

Plus de 450 inscriptions en France<br />

La France, assez autonome dans l’élaboration<br />

de sa classification nationale,<br />

dispose en 2021 d’une liste longue<br />

comme un jour sans floc, soit plus de<br />

450 pratiques répertoriées : jeu de la<br />

carambole à gouttière, les courses sur<br />

échasses, la colombophilie, la parade<br />

charivarique en Basse-Navarre, l’art<br />

des sonneurs de trompe, le Nouvel An<br />

persan en région parisienne, la transformation<br />

des canards gras, la gravure<br />

héraldique, la fabrication du fromage<br />

de Salers, la culture du raisin chasselas<br />

à Moissac, etc. Seule une vingtaine<br />

de ces « pratiques » se retrouve dans le<br />

saint des saints de l’UNESCO, le fameux<br />

« patrimoine de l’humanité » : le<br />

repas gastronomique français, le festnoz,<br />

le compagnonnage, ou encore la<br />

tapisserie d’Aubusson. La lecture de<br />

ces richesses donne le tournis, mais loin<br />

de diluer l’importance de la distinction<br />

obtenue par l’armagnac, elle souligne la<br />

puissance des traditions et savoir-faire<br />

anciens. Ils ne valent toutefois que si<br />

des hommes et des femmes ont décidé<br />

de les entretenir et de les transmettre.<br />

En ce sens, ce sont ces communautés,<br />

et elles seules, qui décident que telle<br />

pratique fait partie,<br />

ou non, de leur patrimoine.<br />

Hugues de Lestapis<br />

Le site internet change de look<br />

www.lecanardgascon.com fait peau<br />

neuve et s’enrichit : la liste des (600)<br />

endroits où l’on trouve le magazine,<br />

les différentes façons de faire paraître<br />

un encart publicitaire (formats, tarifs),<br />

les anciens numéros à feuilleter,<br />

le calendrier des prochains numéros.<br />

Le Canard Gascon<br />

Site web : www.lecanardgascon.com. Mail : lecanardgascon32@gmail.com - Tél. : 06 61 34 29 32<br />

Directeur de la publication & rédacteur en chef : Hugues de Lestapis.<br />

Rédaction : Ingrid Carlander, Atelier Histoire du Clan, Jean-Louis Le Breton,<br />

Jean-Claude Ulian, Rose-Marie Richard, Ostau Gascon.<br />

llustrations : Elger & Franck Raynal. Mots croisés : François Sumien. Impression : 15 000 exemplaires.<br />

Imprimeur : BCR Gimont (Gers). Maquette : Panache Communication 06 81 13 97 64. Publicité : 06 61 34 29 32.<br />

Éditeur : Les Éditions Guilleragues - 13, place Descamps - 32700 Lectoure<br />

Dépôt légal 4 e trimestre 2021 - Photo de couverture: © Adobe Stock- Autres photos : Le Canard Gascon, ou D.R.<br />

3


Amusez-vous et gagnez des cadeaux<br />

Voilà le retour du grand jeu de fin d’année du Canard Gascon que nos lecteurs aiment tant ! Notre<br />

magazine vous propose de vous amuser afin de gagner de nombreux cadeaux. Noël approche et<br />

nous avons décidé de vous gâter. Cette année, le jeu s’intitule "L'énigme du Sphinx".<br />

Photos non contractuelles<br />

Les lots de nos sponsors<br />

HDM :100 bouteilles de vin, 4 bouteilles d'armagnac,1 bouteille de mousquet. Stations Pyrénées N'Py : 20 forfaits<br />

ski journée (Peyragudes, Grand Tourmalet, Piau, Luz-Ardinen, Cauterets, Gourette, la Pierre Saint-Martin). Chaîne<br />

thermale du Soleil - La Bastide en Gascogne : 1 peignoir blanc et son bonnet siglés CTS (Chaine Thermale du Soleil, 1<br />

cocktail « Ventre Saint-Gris » et ses amuse-bouche pour 2 personnes à La Bastide en Gascogne., 1 Lit Hydromassant,<br />

1 SPA Liberté, 1 bon pour 3 activités aquatiques. Cafés Di Costanzo : 6 bons d'achat à valoir dans les boutiques<br />

de L'Isle-Jourdain et de Toulouse…<br />

La liste complète des lots est publiée sur notre site : ww.lecanardgascon.com. Règlement du jeu page 34<br />

L'ABUS D'ALCOOL EST MAUVAIS POUR LA SANTÉ - SACHEZ CONSOMMER AVEC MODÉRATION<br />

... et trouvez la réponse :<br />

j'ai un petit foie le matin, un joli foie le midi,<br />

un foie gras le soir. Je vis dans la plus belle région de France<br />

Qui suis-je ?<br />

Avez-vous trouvé ? Remplissez le bulletin réponse ci-dessous et postez-le au plus tard le 25 décembre.<br />

Un tirage au sort aura lieu parmi les bonnes réponses pour attribuer les lots.<br />

$<br />

La réponse à l'énigme est :<br />

............................................................................................................................................<br />

NOM...................................................................................................................................<br />

PRENOM............................................................................................................................<br />

ADRESSE...........................................................................................................................<br />

............................................................................................................................................<br />

CP................................VILLE.............................................................................................<br />

Tél...............................MAIL..............................................................................................<br />

Renvoyez ce bulletin avant le 25 décembre à :<br />

Le Canard Gascon - Les éditions Guillerague - 13, place Descamps - 32700 Lectoure


Agriculture<br />

La Mirandaise, oh ! la vache<br />

À Laveraët, près de Marciac, une jeune éleveuse s’échine, avec d’autres,<br />

à redonner une place de choix à une race de vache longtemps oubliée.<br />

Race de travail autrefois, vache à viande aujourd’hui.<br />

Solenne Ader défend une race<br />

« vachement locale ».<br />

6<br />

Java a l’air bien dans ses<br />

sabots. 1,40 m au garrot, elle<br />

est même « lookée » avec<br />

sa robe nacre, son museau et<br />

ses onglons noirs, son chignon<br />

charmant, et ses cornes en lyre<br />

qui le sont moins. Elle a aussi un<br />

truc particulier sous le postérieur,<br />

mais on arrêtera là le cours<br />

d’anatomie. Retenez juste que Java est une Mirandaise, une<br />

race de vache à viande en voie de disparition, qu’une trentaine<br />

d’éleveurs gersois, la plupart assez jeunes, tente de remettre<br />

au goût du jour. Parmi eux, Solenne Ader, 30 ans, installée<br />

avec son compagnon sur des terres familiales à Laveraët,<br />

présidente, jusqu’à ces derniers jours, de la fédération des<br />

éleveurs de la Mirandaise. Une agricultrice suffisamment<br />

culottée pour prendre le contrepied céréalier de son père,<br />

lequel « ne voulait pas voir de vaches à la maison, il n’aimait<br />

pas ça ». Solenne, elle, aime ça. Son troupeau, constitué à<br />

partir de 2014 avec ce qu’on voulait bien lui vendre, compte<br />

aujourd’hui 60 têtes, dont 15 mères. Toutes ont un prénom,<br />

elles sont élevées « avec respect », et elles font la « fierté »<br />

de Solenne, même si leur destin de vache à viande doit les<br />

conduire un jour à l’abattoir, celui de Bagnères-de-Bigorre<br />

en l’occurrence (en attendant, espère-t-elle, un abattoir<br />

mobile…).<br />

Depuis les Wisigoths<br />

L’histoire de la Mirandaise est assez extraordinaire. Il s’est<br />

trouvé un historien pour attester de sa présence au temps<br />

des Wisigoths (au VI e siècle), qui l’auraient amenée dans<br />

leurs bagages. Ce qui est certain, c’est que cette race réputée<br />

rustique, dure au mal, très à l’aise sur les coteaux escarpés<br />

du Gers, au temps où… il fallait des animaux pour tracter les<br />

Herbe et fourrage en extensif, pour une viande fondante et savoureuse.<br />

outils agricoles. Et puis le tracteur est venu mettre un terme<br />

à ce tableau, renvoyant les bêtes de somme à la retraite,<br />

la Mirandaise à l’oubli, tout près de la disparition pure et<br />

simple. 200 000 têtes dans les années 50, une dizaine vingt<br />

ans plus tard, et depuis peu, grâce à des éleveurs soucieux<br />

de sauvegarder « une race typiquement gersoise », un nombre<br />

qui est remonté à 6 à 700 spécimens. « Il y a encore du chemin<br />

à faire », constate Solenne, qui voudrait que son exemple<br />

inspire d’autres jeunes agriculteurs audacieux, sortis peutêtre<br />

du lycée agricole de Mirande.<br />

Plutôt facile à élever<br />

« Il faut leur dire que la Mirandaise est relativement facile<br />

à élever : en extensif, nourrie exclusivement à l’herbe et au<br />

foin, des vêlages pas compliqués, peu de frais vétérinaires,<br />

une viande goûteuse et persillée, de très bons veaux de lait ».<br />

Et une filière qui s’organise avec « projet stratégique », cahier<br />

des charges, commission « amélioration génétique », marque<br />

collective, logo ad hoc, soutien de la Région, du Département,<br />

de la Chambre d’agriculture, distribution en circuits courts,<br />

chez des bouchers engagés (1) ou en vente directe à la ferme.<br />

Il y aura en outre, du 29 novembre au 12 décembre, une<br />

« Quinzaine de la Mirandaise ». Pas tout à fait une fashion<br />

week, même si la Mirandaise est surnommée la Perle des<br />

Coteaux, mais l’occasion pour le grand public de goûter et<br />

d’apprécier une viande… locale. Voire de la défendre.<br />

Hugues de Lestapis<br />

(1) Les bouchers associés à la Quinzaine de la Mirandaise sont :<br />

Biffi à Condom, Carrefour Contact à Aignan et à Valence-sur-Baïse,<br />

Cugini à Eauze, Intermarché à Seissan, Labric à Auch,<br />

Marmite Roulante à Mirande, Mauvezinoise à Mauvezin et à Cologne,<br />

Super U à Masseube, Vernet à Condom, Vidou à Miélan.<br />

7


Viticulture<br />

La coopérative HDM sur sa lancée<br />

Baisse de la récolte ou pas, la coopérative viticole de Nogaro<br />

garde le cap et reste un modèle de réussite gersoise.<br />

Xavier Brunetière, Patrick Farbos, Alexandre Doat et<br />

Pierre Daniel<br />

Ce 17 novembre, c’est le préfet<br />

du Gers en personne, Xavier<br />

Brunetière, qui est l’invité des<br />

Hauts-de-Montrouge (HDM).<br />

La coopérative viticole de Nogaro a<br />

l’habitude de recevoir des personnalités.<br />

Il y a quelques semaines, c’était<br />

la sous-préfète de l’arrondissement de<br />

Condom, Laurence Lecoustre. Plus récemment<br />

Jean-Louis Ferres, le colonel<br />

patron du SDIS 32, à l’occasion de la<br />

signature avec le BNIA (Bureau National<br />

de l’Interprofession de l’Armagnac)<br />

d’une convention de prévention de<br />

feux sur des sites entreposant de l’armagnac.<br />

Les gendarmes dans quelques<br />

jours, etc. On vient y prendre le pouls<br />

des vignerons — une soixantaine de<br />

coopérateurs sur 1200 ha de vignes en<br />

production —, on vient mesurer leurs<br />

réussites, mieux comprendre leurs difficultés,<br />

on vient s’enquérir, aussi, du<br />

climat des affaires.<br />

La magie de la distillation<br />

L’avantage d’y être à la mi-novembre,<br />

c’est qu’on peut assister à la distillation.<br />

En six semaines, les alambics de<br />

HDM vont produire quelque 1000<br />

hectolitres d’alcool pur d’eau-de-vie<br />

d’armagnac (+ 25% par rapport à l’an<br />

passé), à partir du vin vinifié en blanc<br />

uniquement (Ugni blanc et Baco),<br />

récolté quelques semaines plus tôt. Les<br />

trois alambics de HDM, aux cuivres<br />

8<br />

rutilants, se nomment Athos, Porthos et<br />

Aramis. Ils font l’admiration de tous les<br />

visiteurs, Xavier Brunetière compris,<br />

qui a eu le privilège de goûter le jus<br />

incolore en sortie de l’alambic, titrant<br />

comme il se doit entre 58 et 60 degrés,<br />

et exhalant pas mal d’arômes (prune,<br />

raisin, tilleul…). Le vieillissement<br />

sous bois et l’attention permanente du<br />

maître de chai feront le reste.<br />

Le préfet du Gers, qui a pris ses<br />

fonctions le 24 août 2020, a été reçu par<br />

Patrick Farbos, le président de HDM,<br />

Alexandre Doat, le vice-président, et<br />

Pierre Daniel, le directeur général.<br />

L’occasion pour le représentant<br />

de l’État d’en savoir plus sur la<br />

coopérative née en 1963, qui a connu<br />

un formidable coup d’accélérateur<br />

il y a une douzaine d’années, grâce à<br />

des décisions stratégiques heureuses,<br />

comme ce partenariat avec la société<br />

alsacienne des Grands Chais de France<br />

Le préfet Brunetière et Patrick Farbos à la sortie de<br />

l’alambic.<br />

(GCF), un géant sur le marché des vins<br />

et spiritueux en France et à l’étranger,<br />

à qui HDM vend 85 % de sa récolte en<br />

vrac. Ce partenariat, renouvelé pour<br />

dix ans supplémentaires l’été dernier,<br />

est précieux et exigeant. Il a conduit<br />

à des investissements conséquents,<br />

encore 4 millions d’euros en 2018 pour<br />

accroître les capacités de vinification.<br />

Résultat ? Un chiffre d’affaires multiplié<br />

par deux en dix ans, de 6,5 millions<br />

d’euros en 2009 à 12,4 millions sur<br />

l’exercice 2020-21, et une réputation de<br />

« bien rémunérer ses vignerons ».<br />

Une façade aux couleurs des terroirs<br />

Patrick Farbos rappelle souvent que<br />

HDM, avec ses 23 employés, est la<br />

dernière coopérative viticole « vraiment<br />

indépendante » du Gers, gérée avec<br />

cet esprit « paysan », fait de bon sens,<br />

d’humilité, de rudesse aussi, de sens<br />

de l’effort, avec la conscience que<br />

ce qui est entre ses doigts est fragile.<br />

D’où des remises en question parfois<br />

nécessaires. En Gascogne, il fallait être<br />

courageux pour faire ce qui est devenu<br />

l’actuelle IGP côtes de Gascogne, au<br />

succès croissant et envié.<br />

Nouvelle boutique internet<br />

Chez HDM, il fallait l’audace bravache<br />

de Patrick Farbos pour monter en 2011<br />

le partenariat avec GCF, un virage<br />

décisif aujourd’hui et plus encore<br />

demain. Xavier Brunetière a entrepris<br />

le président de HDM sur les sujets du<br />

moment, le recul des volumes de récolte<br />

(-40 %), les mesures de solidarité<br />

nationale en faveur des vignerons<br />

sinistrés, y compris en aval de la<br />

filière, donc au niveau des coopératives<br />

comme HDM. Le bio ? Difficile d’en<br />

faire dans le Gers, a répondu Patrick<br />

Farbos au représentant de l’État, tout<br />

en lui indiquant que HDM exigera<br />

la certification HVE3 (le plus haut<br />

niveau de valeur environnementale)<br />

de tous ses coopérateurs d’ici 2024.<br />

Côté commercial, la coopérative vient<br />

de se doter d’un site marchand, où l’on<br />

peut faire ses emplettes. Pour Noël par<br />

exemple !<br />

Site web et boutique HDM :<br />

www.hautsdemontrouge.com<br />

9


Tradition<br />

Quand la Gascogne passe à l’heure bleue<br />

La chasse à la palombe (l’oiseau bleu) mobilise nombre de Gersois<br />

entre octobre et novembre, lors du pic migratoire.<br />

À Mauléon on se déplace dans des couloirs camouflés.<br />

Après la chasse, le réconfort, Guy, Laurent, Michel, Eric, Ludovic, Jean-François et Didier.<br />

Un ciel plein de promesses après la saison 2020 gâchée par la crise sanitaire. Les chasseurs sont aux aguets.<br />

Chasser la palombe, c’est d’abord<br />

apprendre à scruter le ciel, ou<br />

peut-être réapprendre. Des heures<br />

au besoin, parfois pour rien. Et puis<br />

soudain, un vol se dessine au loin.<br />

Dans la palombière, c’est le branle-bas<br />

de combat. La partie peut commencer,<br />

mais comme on va le voir, le plus fort<br />

ne gagne pas à tous les coups.<br />

Mauléon d’Armagnac, 18 octobre<br />

2021. Nous sommes en bordure des<br />

Landes, dans les bois de Patrick Larrey,<br />

la quarantaine. Sa palombière est<br />

récente, elle se devine à peine à l’œil<br />

nu tant elle est camouflée. Bien plus<br />

qu’un simple affût, c’est un endroit<br />

en dur, avec des coins réservés à<br />

l’observation et aux actions de chasse,<br />

et des lieux plus « domestiques » où<br />

l’on se repose, fait la tambouille, prend<br />

des repas. Il y a une gazinière dans la<br />

cuisine, une cheminée en pierre dans<br />

la salle à manger, du dallage ici ou là,<br />

et même des toilettes (sèches) un peu<br />

plus loin. Mais le plus étonnant, ce<br />

sont les « tunnels ». Plus exactement<br />

des couloirs qui partent de la cabane<br />

centrale, recouverts de brandes et de<br />

fougères, qui permettent aux chasseurs<br />

de se déplacer sans être vus. Ici, il y a<br />

250 m de tunnels. On se croirait un peu<br />

à la guerre. En ce jour de la Saint-Luc,<br />

il est censé se passer le « grand truc »<br />

selon les paloumayres (chasseurs de<br />

palombes). Comprenez qu’on doit en<br />

voir beaucoup. Et en effet, dans cette<br />

partie du Sud-Ouest, les palombes sont<br />

nombreuses. Denis, le camarade et<br />

associé de Patrick dit en avoir compté<br />

des dizaines de milliers depuis le lever<br />

du soleil. Le coin est généreux, donc<br />

Préchac, Michel Courtès au sommet de sa tour de contrôle, un point de vue inégalable sur les palombes.<br />

prometteur. Mais Patrick ne fanfaronne<br />

pas. « Cette chasse, c’est beaucoup<br />

de bonheur, mais aussi pas mal de<br />

désillusion ». Pourtant, les moyens sont<br />

là. Les moyens ? Essentiellement des<br />

leurres, palombes ou pigeons, qui sont<br />

positionnés vivant à la cime des arbres<br />

pour attirer leurs copines qui volent.<br />

Une façon de leur dire : « Posez-vous,<br />

l’endroit est sûr ». Les « appelants »<br />

sont attachés par les pattes à une<br />

palette métallique, laquelle est reliée<br />

par un système complexe de drisses<br />

à la cabane centrale de la palombière.<br />

Lorsque le chef de la chasse tire<br />

sur la corde, la palette bascule et<br />

l’oiseau, déséquilibré, bat des ailes,<br />

mécaniquement. L’un des rôles majeurs<br />

du chef de chasse, c’est donc de savoir<br />

tirer sur les bonnes cordes au bon<br />

moment, selon l’orientation des vols,<br />

pour que les appelants, élevés par les<br />

chasseurs, jouent tout leur rôle. Chez<br />

Patrick Larrey, il y en a une vingtaine,<br />

dont certains dits semi-volants, car ils<br />

simulent un vol « libre » le long d’un<br />

câble de 5 ou 8 m. Une fois que la<br />

palombe se pose sur une branche dans<br />

le champ de vision de la palombière,<br />

deux options : tirer au fusil, ou la<br />

faire descendre jusqu’à terre, avec<br />

d’autres types d’appeaux vivants et en<br />

roucoulant avec conviction, « au sol »<br />

comme disent les paloumayres, pour la<br />

capturer vivante au moyen d’un filet qui<br />

se fermera en une fraction de seconde.<br />

« Du no kill », commente Patrick, qui<br />

voudrait bien faire de sa palombière<br />

une halte touristique, cèpes compris.<br />

Ce 18 octobre, une seule palombe est<br />

descendue au sol. La récompense, a<br />

priori modeste, d’un travail énorme.<br />

Préchac, 25 octobre 2021. Dans<br />

la palombière de Michel Courtès,<br />

on tutoie le ciel. Il faut dire que sa<br />

cabane est en haut d’une tour de 14<br />

ou 15 m. On y a longtemps accédé<br />

avec une échelle (interdit d’oublier<br />

quelque chose en bas…), et puis l’âge<br />

des chasseurs avançant, un ascenseur<br />

électrique a été installé. L’endroit<br />

s’appelle les Arroques, il est bien<br />

connu dans la région, comme d’ailleurs<br />

son propriétaire, courtier en assurances<br />

à la retraite et actuel co-président du<br />

club de rugby de Fleurance. À hauteur<br />

d’homme, on trouve une maison bien<br />

équipée, avec dix couchages, où les<br />

chasseurs se retrouvent après la bataille.<br />

Michel Courtès aime être entouré<br />

d’amis. Pour lui, la chasse à la palombe<br />

doit être synonyme de « convivialité ».<br />

Ce jour-là, il y avait sept chasseurs,<br />

de 35 à 80 ans, une petite quarantaine<br />

d’appelants, et une météo favorable,<br />

sans nuage ni brouillard. Lavardens<br />

est à proximité. Au loin, les fumées<br />

blanches de Golfech. Dans ce coin<br />

du Gers, les palombes ne semblent<br />

pas aussi nombreuses qu’à la frange<br />

ouest du département, mais il y en a et<br />

surtout elles se posent. Aux Arroques,<br />

même s’il y a un filet, on préfère le<br />

fusil. D’où des tableaux de l’ordre de<br />

200 à 350 oiseaux selon les années<br />

et les passages. À 15 m de haut, on<br />

se retrouve quasiment à la strate<br />

supérieure de la forêt, celle qui a un<br />

accès direct au soleil. Laurent, un des<br />

fidèles de la palombière des Arroques,<br />

épie l’horizon. Il est souvent le premier<br />

à annoncer un vol et sa situation, voire<br />

même le nombre « d’éléments ». 20, 50,<br />

500 palombes. Si le vol se rapproche,<br />

c’est l’alerte. On ferme prestement le<br />

couvercle de la tour, Michel Courtès<br />

actionne les appelants en tirant les<br />

manettes qu’il faut, et on attend, le<br />

souffle coupé. Les quatre chasseurs<br />

empoignent leur fusil et glissent le<br />

canon par une encoche. C’est gagné,<br />

Michel Courtès a réussi à « poser »<br />

des palombes grâce à ses manœuvres<br />

de « vieux » chasseur expérimenté. Il<br />

donne le signal aux tireurs : 1, puis 2 et<br />

boum. En bas, d’autres amis récupèrent<br />

le gibier tombé. Pas bredouilles donc,<br />

on méritera l’apéro, le jambon séché, le<br />

sanglier et l’armagnac. C’est comme ça<br />

chez Michel Courtès.<br />

Une palombière, outre son côté amical<br />

et l’excitation de la chasse proprement<br />

dite, requiert beaucoup d’entretien<br />

d’avant-saison (débroussaillage,<br />

éclaircissement de certains arbres pour<br />

la vue, réfection des chemins d’accès,<br />

bouchage des trous dans les parois<br />

des tunnels…). Et pendant la chasse,<br />

il y a tout un temps d’installation des<br />

appelants au petit matin (une heure<br />

au bas mot), puis la même chose à la<br />

nuit tombée, sans parler du « repas »<br />

des appelants, qui ont bien mérité leur<br />

pitance, et que les chasseurs élèvent<br />

tout au long de l’année. Une tradition<br />

exigeante.<br />

Hugues de Lestapis<br />

Patrick Larrey arrime l'appelant sur la<br />

"glaneuse", qui sera suspendue en l'air.<br />

Le chef de chasse tire les ficelles<br />

La tour de Préchac, accessible par ascenseur.<br />

Mauléon, côté cuisine, ici aussi on est convivial.<br />

10 11


Patrimoine<br />

Royal retour pour la Manufacture<br />

Un couple de Gersois d’adoption redonne tout son lustre<br />

à l’ancienne tannerie royale de Lectoure. Une résurrection.<br />

La Manufacture, côté midi, hier un bâtiment industriel, aujourd’hui<br />

une demeure d’agrément et un pôle culturel en devenir.<br />

Les années passaient, Lectoure<br />

attendait un miracle : et notre<br />

tannerie royale ? On s’interrogeait,<br />

on discutait, pas de réponses, sinon des<br />

fake news à l’envi. Car la tannerie royale<br />

leur tenait au cœur, aux Lectourois.<br />

Imaginé au milieu du XVIII e siècle<br />

par l’architecte Pierre Racine pour<br />

le compte de riches négociants<br />

toulousains, les frères Duclos, ce noble<br />

bâtiment va servir la cause des armées<br />

de Sa Majesté. Dès lors, les pieds des<br />

soldats bien chaussés, les harnais des<br />

chevaux et les bottes des généraux<br />

vont parcourir les routes d’Europe de<br />

victoires ou en défaites. Le cuir de<br />

Lectoure, nerf de la guerre ! Années<br />

glorieuses, jusqu’à la Révolution.<br />

Puis une lente descente aux enfers : le<br />

superbe édifice deviendra la proie des<br />

squatters, des violeurs de bâtiments.<br />

Au faîte du toit, la petite Vierge se<br />

morfondait, entourée de ses anges et de<br />

ses cloches muettes.<br />

Sur le chemin de Saint-Jacques…<br />

C’est alors que, enthousiasmé par la<br />

vieille cité de Lectoure, un couple<br />

de pèlerins de Saint-Jacques-de-<br />

Compostelle contacte un agent<br />

immobilier parisien. Qui mentionne la<br />

Manufacture. Coup de cœur, coup de<br />

folie : Christèle Ageorges, styliste, et<br />

Hubert Delance vont sauver ce superbe<br />

édifice à l’abandon. « C’est le chemin de<br />

Saint-Jacques qui nous amenés parmi<br />

Les travaux ne sont pas encore<br />

finis…<br />

vous », affirme Christèle. À l’intérieur<br />

un spectacle dantesque : « Tout est<br />

noir ! », dégâts des squatters, sols et<br />

murs cassés, l’ensemble est à refaire.<br />

À réinventer. Premier exploit des<br />

nouveaux propriétaires : jeter des<br />

tonnes et des tonnes de poubelles !<br />

Outre les aides, ils ont dû contracter<br />

des emprunts, faire face aux échéances<br />

difficiles, lutter contre les moments<br />

d’angoisse. Une seule arme : leur<br />

vision.<br />

Des artisans compagnons<br />

Ils vont créer des emplois, rencontrer<br />

des artisans compagnons prêts à<br />

se passionner pour ce royal défi.<br />

Début des travaux, été 2019, fin<br />

des travaux, printemps 2022. Sur le<br />

chantier, 15 ouvriers artisans, dont<br />

4 maçons. Jadis les frères Duclos<br />

avaient recruté un peu partout, même<br />

un Islandais ! Un climat de bagarres,<br />

de rixes, parfois mortelles. Colère<br />

de la population lectouroise furieuse<br />

de cette invasion. Mais aujourd’hui,<br />

artisans, et propriétaires partagent<br />

en paix une même passion. Des<br />

centaines de mètres carrés de toiture<br />

à refaire ! avec des tuiles en terre cuite<br />

d’Occitanie mariées avec d’anciennes<br />

tuiles récupérées. On voyait les gestes<br />

calmes, posés, infiniment exacts de<br />

l’équipe de M. Esposito, compagnon<br />

charpentier couvreur de Condom. Et<br />

parfois s’élevaient des airs d’Opéra<br />

Hubert Delance, 2 e en partant de la gauche, et Christèle Ageorges,<br />

à droite, avec Sylvie et Patrice Besse.<br />

repris par les artisans, comme venus<br />

du ciel. Quentin Benoît, compagnon<br />

maçon, est maître du chantier. Avec son<br />

équipe d’Artpège, société installée à<br />

Pont-du-Casse (Lot-et-Garonne), il va<br />

rénover la façade de la cour extérieure,<br />

changer certaines fenêtres — avec<br />

l’accord des Bâtiments de France — en<br />

respectant le style néo-classique. On<br />

lui doit la grande salle et son escalier<br />

en voûte sarrasine. Sur la totalité des<br />

surfaces, Quentin a projeté un mélange<br />

de chanvre et de chaux. Tout l’édifice<br />

est isolé. Merveilleuse découverte,<br />

un grand bassin en pierre enfoui dans<br />

la grande salle. Le plan des Delance<br />

comporte cinq chambres d’hôte<br />

donnant sur un salon et un jardin privé,<br />

accueil et logement de douze pèlerins,<br />

une vaste salle pour conférences,<br />

concerts, expositions ou réceptions<br />

— sans oublier l’appartement privé<br />

de propriétaires bâtisseurs résolument<br />

ancrés dans la vie lectouroise.<br />

Ingrid Carlander<br />

Un prix qui récompense l’audace<br />

Le 16 octobre dernier, le prix VMF<br />

(Vieilles Maisons Françaises) - Patrice<br />

Besse 2021 « Première acquisition d’un<br />

édifice de caractère » a été remis aux propriétaires<br />

de la Manufacture royale, par<br />

Henri de Marignan, délégué départemental<br />

des VMF, et Patrice Besse, à la tête d’un<br />

réseau national d’agences immobilières.<br />

12 13


Initiative<br />

« Plaisirs Gourmands » et un peu plus...<br />

Il existe à Riscle un commerce géré directement par des personnes<br />

en situation de handicap. Et c’est une réussite.<br />

Vins et spiritueux<br />

Domaine de Joÿ, une histoire de famille<br />

Les Gessler sont à Panjas depuis plus d’un siècle. La quatrième génération<br />

s’occupe aujourd’hui du domaine familial, patiemment agrandi et amélioré.<br />

Yves, l’un des vendeurs, devant un assortiment bien<br />

tentant<br />

L’histoire est belle, sociale, locale, et<br />

« inclusive », pour reprendre ce mot<br />

à succès, qui signifie « avec tous ».<br />

À Riscle, ce n’est pas une utopie. C’est<br />

un magasin de proximité, joliment<br />

nommé Plaisirs Gourmands, où l’on<br />

trouve des pâtisseries, du pain et des<br />

sandwichs, situé un peu après le Relais<br />

du Pont d’Arcole avant de traverser<br />

l’Adour. Particularité, il est géré, en<br />

relais, par 19 travailleurs en situation<br />

de handicap, encadrés par 4 moniteurs<br />

de l’ESAT des Charmettes, à Saint-<br />

Mont. Les uns à la production, les<br />

autres à la vente. Une « vitrine » pour<br />

l’ESAT, qui lui permet de valoriser<br />

les savoir-faire de ses travailleurs non<br />

plus dans les locaux de l’établissement,<br />

mais au cœur de la cité et des échanges<br />

sociaux. Quoi de plus « inclusif », en<br />

effet, qu’un commerce de proximité ?<br />

Avec ses clients, ses échanges, ses<br />

« bavardages », ses tensions aux heures<br />

de pointe, bref la vie.<br />

Innovation sociale<br />

Ouverte depuis décembre 2020, la<br />

boutique a été inaugurée officiellement<br />

le 26 octobre dernier, en présence<br />

d’une large délégation de la fédération<br />

APAJH (association pour adultes et<br />

jeunes handicapés), partie prenante<br />

de ce projet « d’innovation sociale »<br />

utile aux personnes et aux territoires.<br />

« L’APAJH est un mouvement<br />

défricheur, nous ne sommes pas en<br />

demande, mais au service de », a<br />

déclaré Jean-Louis Garcia, le président<br />

national de la fédération. Pour la ville<br />

de Riscle, le service est évident, et son<br />

maire, Christophe Terrain, l’a bien<br />

souligné. Le projet porté par l’ESAT<br />

avec l’appui de l’APAJH a permis<br />

d’éviter la fermeture d’un commerce<br />

vital dans un milieu rural promis à<br />

la désertification si on reste les bras<br />

croisés. Pas le genre de la maison. Il<br />

aura quand même fallu deux ans, entre<br />

le rachat du fonds de commerce, les<br />

travaux de modernisation (laboratoire<br />

de 140 mètres carrés, chambre<br />

froide…) et d’embellissement, pour<br />

voir le commerce renaître. Les élus<br />

locaux y ont mis du leur, comme le<br />

propriétaire des murs, Guy Labenne, du<br />

domaine viticole de Matilat. Du côté de<br />

l’ESAT, le nom de Nadège Leymarie, la<br />

directrice adjointe (sur le départ), a été<br />

souvent cité comme cheville ouvrière<br />

du projet.<br />

Dans les coulisses, on prépare le snacking de midi.<br />

Des adaptations<br />

Les « travailleurs » ne sont pas des<br />

salariés, ils relèvent de l’ESAT<br />

des Charmettes dont les « Plaisirs<br />

Gourmands » sont en quelque sorte<br />

une déclinaison. Ils sont en « presque<br />

totale autonomie », ils viennent seuls<br />

de leur lieu de résidence à leur lieu<br />

de travail, dès 4 h 30 du matin pour la<br />

fabrication du snacking salé puisque<br />

pas mal de clients les demandent à<br />

l’ouverture avant de se rendre sur<br />

différents chantiers de la région. Il y<br />

Côté boulangerie, les clients se succèdent.<br />

a aussi des « adaptations », on peut<br />

citer des recettes rédigées de façon à<br />

ce que chaque étape — chaque dosage<br />

— soit illustrée par un pictogramme.<br />

Les rythmes sont aussi variables en<br />

fonction de la situation de chacun.<br />

On estime, même si ce n’est pas une<br />

règle qui s’applique forcément à ce cas<br />

précis, qu’il faut trois travailleurs en<br />

situation de handicap pour « couvrir »<br />

le travail d’un salarié lambda. Ce<br />

qui est frappant, ici, c’est le goût de<br />

l’excellence et du travail bien fait.<br />

Éclairs au chocolat, babas, tartelettes<br />

à l’allure savoureuse, jusqu’aux bun’s<br />

roll à la pâte feuilletée si prisée.<br />

L’atelier pâtisserie de l’ESAT avait déjà<br />

bonne réputation, là il se démultiplie !<br />

À la vente, Yves, 35 ans, et Aurore,<br />

25 ans, jonglent avec les sandwichs, les<br />

baguettes (non fabriquées sur place), et<br />

la monnaie. Les clients sont fidèles, « et<br />

quand on vient ici, on fait un peu plus<br />

qu’acheter », commente simplement<br />

une Riscloise.<br />

H.L.<br />

La devanture raconte l’histoire elle aussi.<br />

Paul, le fondateur, et sa descendance sur trois générations : Kévin et Vanessa, Olivier, André.<br />

vins rouges et rosés, pétillants, floc et<br />

armagnac, la gamme est complète. Le<br />

Domaine de Joÿ est certifié HVE (haute<br />

valeur environnementale) de niveau 3.<br />

Et une dizaine d’hectares est désormais<br />

en conversion bio. L’histoire continue.<br />

C’est une famille solide, d’origine<br />

suisse, qui a su trouver à chaque<br />

génération des hommes ou des<br />

femmes pour faire fructifier le domaine<br />

acquis par l’ancêtre Paul Gessler. En<br />

2021, Vanessa et Kévin Gessler pilotent<br />

un domaine viticole important (plus de<br />

170 ha) situé à Panjas, près de Nogaro<br />

avec leur père Olivier Gessler. Joÿ est<br />

le très joli nom de cette propriété située<br />

dans le terroir des Côtes de Gascogne<br />

et du Bas Armagnac, dont les vins sont<br />

connus et appréciés, souvent médaillés.<br />

Blancs secs, blancs demi-sec, moelleux,<br />

Vins Chez Moi, la cave aux trésors<br />

La cave Vins Chez Moi, c’est le<br />

« domaine » de Kévin Gessler, le frère<br />

de Vanessa. Elle est à Nogaro, et met<br />

bien sûr en valeur des produits du<br />

Domaine de Joÿ, vins et spiritueux.<br />

Il y a quelques mois, la cave a doublé<br />

Le vin des meilleures parcelles<br />

Le domaine de Joÿ produit des cuvées<br />

issues des meilleures parcelles du<br />

domaine, comme Joÿ Attitude et Joÿ<br />

Inédit, des vins élégants et raffinés. Le<br />

premier a fait sensation lors d’un récent<br />

« test-produit » des Gourmets de France,<br />

un jury composé de chefs étoilés, de<br />

meilleurs ouvriers de France et autres<br />

œnologues chevronnés, rien de moins !<br />

Joÿ Attitude (70 % petit manseng,<br />

30 % colombard) provient de plateaux<br />

et de coteaux exposés plein sud. C’est<br />

un vin élevé 8 mois en fûts de chêne,<br />

d’où une richesse, une fraîcheur, et une<br />

finale longue. Idéal avec une volaille à la<br />

crème. Joÿ Inédit (100% gros manseng)<br />

est un vin très expressif, issu lui aussi<br />

des meilleures parcelles du domaine,<br />

de volume pour accueillir aujourd’hui<br />

quelque 800 références, dont des vins<br />

étrangers, des bières, des jus de fruits,<br />

mais aussi des thés ou des cafés. La<br />

location de tireuses à bière a toujours<br />

un franc succès. Pensez-y pour les fêtes<br />

de fin d’année, en plus du champagne !<br />

avec un nez d’agrumes (mandarine,<br />

citron vert…), et une bonne souplesse<br />

en bouche. C’est un vin très désaltérant,<br />

par exemple en apéritif, mais pas que.<br />

En moelleux, la cuvée Grains de Joie<br />

(100% Petit Manseng) est une mélodie<br />

gourmande. Sur l'escalope de foie gras<br />

de Noël ou du 31, ce sera même une<br />

symphonie !<br />

Domaine de Joÿ - Lieu dit À Joÿ - D33 - 32110 Panjas Tél. : 05 62 09 03 20www.domaine-joy.com - info@domaine-joy.com<br />

Ouvert du lundi au vendredi de 9 h à 12 h et de 14 h à 18 h. Le samedi sur RDV. Visites sur RDV uniquement.<br />

Vins Chez Moi - 2, av. de Daniate - 32110 Nogaro - Tél. : 05 62 08 46 36 - distribution@domaine-joy.com<br />

Ouvert du mardi au samedi de 9 h 30 à 12 h 30 et de 15 h à 19 h. SACHEZ CONSOMMER AVEC MODÉRATION<br />

14 15<br />

JOŸ<br />

ATTITUDE<br />

JOŸ<br />

INEDIT<br />

GRAINS<br />

DE JOŸ


Cogito<br />

Vous reprendrez bien une tasse de philo ?<br />

Le café philo de Lectoure existe depuis dix ans sous la houlette<br />

de Claude Litzler. À plusieurs on pense mieux.<br />

Rénovation de l’habitat<br />

Menuiseries – Cuisine – Salle de bain<br />

Poêle et insert à bois et granulés<br />

3, avenue de la Ténarèze – 32800 EAUZE – 05 62 08 25 97<br />

contact-cotemaison@orange.fr<br />

Claude Litzler, l’animateur du groupe entre écoute, souplesse et fermeté.<br />

Un café-philo au coin du feu, près de Sempesserre.<br />

En ce dimanche d’octobre, face à un paysage où collines,<br />

champs et vallées dialoguent en une heureuse harmonie,<br />

les membres du café philo de Lectoure conversent. La<br />

cafetière et les gobelets sont là, sur une longue table en bois.<br />

On vient d’échanger des idées en écoutant les chansons de<br />

Brassens, parfois reprises en chœur. C’est son centenaire<br />

et… les dix ans du café philo. Alors, un café pour Brassens !<br />

Et un autre pour Socrate ! Le fondateur et animateur, c’est<br />

Claude Litzler, via l’association Ph’arts. Muni de son bagage<br />

philosophique, il s’en va poser son regard sur le monde,<br />

s’initie à la culture ayurvédique, débarque à Paris, dirige la<br />

revue @zimut, s’engage dans le milieu scolaire et assiste à la<br />

naissance des premiers cafés philo, dont celui de Marc Sautet<br />

à la Bastille. Pourquoi pas le Gers ? « Ici, les gens isolés ont<br />

soif d’échanges et de contacts humains ».<br />

Des questions plutôt que des réponses<br />

Priorité : trouver un lieu d’accueil. Ce sera le Cochon Bleu,<br />

mais l’espace vient à manquer. « Alors Bayonne, du Café<br />

des Sports, me dit : enfin, je t’attendais ! » Dès lors on peut<br />

créer un vaste lieu citoyen. La philosophie ne se pratique pas<br />

dans la solitude, elle ne doit pas être artisanale non plus. Ici,<br />

le café philo est une discipline exigeante, mais en appelle<br />

quand même au « gai savoir ». Il faut profiter de la vie, se<br />

connecter avec l’univers. L’ambiance est sérieuse et joyeuse.<br />

L’animateur expose le thème choisi, puis ouvre la discussion.<br />

Il insiste : « Surtout, des questions, pas de réponses ». Dans<br />

un temps où règne une pléthore de mauvaises réponses, les<br />

bonnes questions se font rares ! Autour de la table se casent les<br />

apprentis philosophes, femmes et hommes. Pas de hiérarchie.<br />

Certains brûlent de parler, tant pis si c’est long, on ne doit pas<br />

couper la parole. Écouter avec bienveillance et respect. Mais<br />

s’astreindre à limiter les interventions. De temps en temps,<br />

calmement, l’animateur apporte un éclairage, une mise<br />

au point. Autour de la table, des visages animés, souvent<br />

très concentrés. On comprend vite que la connaissance<br />

de soi passe par la connaissance de l’autre, on enrichit sa<br />

pensée de la pensée des autres. Surtout, pas d’opinions ni<br />

de parti pris. Une auberge espagnole conclut le temps de la<br />

discussion, chacun apporte plat ou boissons dans une bonne<br />

ambiance de convivialité, de partage, gastronomique autant<br />

qu’intellectuel.<br />

Jamais de clash<br />

Au cours de ces années, des liens se sont créés, même des<br />

amitiés durables. « 245 sujets ont été abordés au long de ces<br />

années ! » affirme Claude Litzler. Parmi ces thèmes, la peur<br />

ennemie de la liberté, philosophie, sciences, frères ennemis ?<br />

« Cette expérience m’a beaucoup changé. J’ai pu vérifier<br />

que nous avons tous des besoins en commun, dit-il. Celui de<br />

partager, d’établir des liens profonds entre nous. Au cours des<br />

discussions, je n’ai jamais vu de clash. » Une participante :<br />

« Je pense être gagnante, j’ai réussi à clarifier mes pensées ».<br />

L’aventure du café philo continue, avec un nouveau président,<br />

un nouveau secrétariat et des projets de formule diversifiée.<br />

Laissons le mot de la fin au penseur centenaire Edgar Morin :<br />

« Je crois en la nécessité d’organiser et de fédérer des oasis de<br />

résistance de vie et de pensée… un nouveau somnambulisme<br />

nous assujettit ». Réveillons-nous.<br />

Ingrid Carlander<br />

Contacts<br />

Page Facebook : PH'ARTS et Café-Philo de Lectoure<br />

Adresse-mail : pharts.cafephilo@gmail.com<br />

Et aussi…<br />

ViaPhilo, une association créée en 2021 à Lectoure par Bernard Benattar,<br />

philosophe et psychosociologue du travail. Ou comment mettre la marche<br />

à pied au service de la pensée.<br />

Renseignements : contact@viaphilo.eu<br />

Nous assurons la conception et la coordination de tous vos travaux de rénovation !<br />

Le 1 er mars 2022,<br />

l’Auberge du Lac ferme<br />

définitivement ses portes<br />

Nathalie Philippe<br />

remercie de tout cœur ses<br />

fidèles clients qui lui ont fait<br />

confiance depuis 12 ans.<br />

... d'ici là, l'auberge reste ouverte !<br />

Venez déguster la cuisine de terroir de Nathalie...<br />

L’Auberge du Lac – Nathalie Philippe<br />

40, av. Jean Moulin – 32330 Gondrin<br />

Tél.: 05 62 29 10 44<br />

www.auberge-du-lac-gondrin.fr<br />

(fermé le lundi sauf jour ferié et ouvert le soir sur réservation)<br />

16 17


Parcours<br />

Il a redonné du temps aux montres Lip<br />

Artisan de la renaissance de la marque mythique, Jean-Luc Bernerd<br />

est un patron plutôt discret, contrairement à son flamboyant prédécesseur.<br />

Jean-Luc Bernerd, Lip au cœur et au poignet.<br />

Difficile de ne pas résumer Jean-<br />

Luc Bernerd à l’aventure Lip.<br />

Pourtant, l’homme qui décrit avec<br />

une précision suisse la montre qu’il<br />

porte au poignet — un chronographe<br />

automatique au design inspiré par les<br />

compteurs d’une Ferrari — a démarré<br />

sa carrière en 1982 dans les… poids<br />

lourds, un milieu où l’on n’était pas<br />

au micron près. « C’était chez Renault<br />

Véhicules industriel (RVI), raconte ce<br />

patron de 59 ans à l’allure athlétique,<br />

la maison venait d’absorber Berliet,<br />

une marque chargée d’histoire elle<br />

aussi ». Le jeune Bernerd, « petitfils<br />

de paysans » installés non loin<br />

du pays du lac d’Aiguebelette en<br />

Savoie, fait chez RVI ses armes de<br />

« commercial », ce qu’il sera au fond<br />

toute sa vie professionnelle. Il vend<br />

donc des camions, notamment dans<br />

une concession RVI à Chambéry, où il<br />

reste quelque temps. Il doit y faire des<br />

étincelles, car il se retrouve « chassé »<br />

par un cabinet. Le voilà chez Impex<br />

fin 1985, alors leader européen des<br />

accessoires automobiles. « Les clients<br />

étaient les hypermarchés, j’ai appris<br />

leur fonctionnement, les linéaires,<br />

le marketing, les trucs pour faire<br />

émerger mes produits dans les rayons ».<br />

Précieuse expérience. On lui confie la<br />

responsabilité de la région Est, basé<br />

à Besançon (Doubs), capitale de<br />

l’horlogerie française. À ce moment de<br />

sa vie, les montres ne sont pas (encore)<br />

un sujet pour ce jeune homme pressé,<br />

déjà rompu à l’art de la négociation et<br />

au management d’une équipe de ventes.<br />

On lui promet vite une direction au plan<br />

national, mais l’affaire ne se conclut<br />

pas assez rapidement à son goût.<br />

La rencontre avec<br />

Jean-Claude Sensemat<br />

Coup de chance, en fait, car Jean-Luc<br />

Bernerd va croiser la route d’un certain<br />

Jean-Claude Sensemat. Les Gersois,<br />

du moins ceux qui sont là depuis un<br />

moment, connaissent bien ce nom. C’est<br />

celui d’un entrepreneur audacieux,<br />

volontiers tapageur, fils d’un marchand<br />

de clôtures électriques, qui a fondé un<br />

groupe d’outillage à son nom, avant<br />

de connaître une chute retentissante.<br />

Nous sommes alors au début des<br />

années 1990, Sensemat est encore<br />

gourmand, il achète des entreprises,<br />

des marques en déshérence, dont Lip,<br />

et a besoin de cadres. Jean-Luc Bernerd<br />

est appelé, dans un premier temps, à<br />

prendre la direction commerciale de<br />

Pelletier, une filiale spécialisée dans<br />

les accessoires automobiles. Il arrive<br />

donc dans le Gers, « je ne savais même<br />

pas où c’était… », fraîchement marié à<br />

une jeune psychologue. Ils auront trois<br />

enfants ensemble.<br />

La suite se confond avec l’histoire du<br />

renouveau de Lip. En 1997, Jean-Luc<br />

Bernerd devient directeur général de<br />

Lip France, succédant à sept autres<br />

dirigeants qui n’avaient pas tenu le<br />

choc. « On m’a appelé James 008 »,<br />

sourit-il aujourd’hui. La société perd de<br />

l’argent, il va la redresser, la développer<br />

en imposant la marque aussi dans les<br />

grandes surfaces, au grand dam de la<br />

Chambre syndicale de l’horlogerie,<br />

et ressortir des modèles iconiques. Il<br />

a aussi la chance de rencontrer Roger<br />

Tallon, le fameux designer de génie<br />

qui a accompagné un temps l’aventure<br />

Lip. En 2016, il valide le rachat de la<br />

marque LIP à Jean-Claude Sensemat,<br />

pour lequel il dit avoir du « respect »,<br />

puis il la partage avec une société<br />

bisontine qui, à son tour, d’ici quelques<br />

années, en deviendra propriétaire selon<br />

un échéancier fixé d’avance. « Juste au<br />

moment de ma retraite », confie Jean-<br />

Luc Bernerd. En attendant, ce Gersois<br />

d’adoption, que d’aucuns disent âpre en<br />

affaire, cultive une certaine discrétion.<br />

« J’ai assez peu d’amis », dit-il sans<br />

détour. Dans les locaux de MGH<br />

(Manufacture générale horlogère),<br />

sa société qu’il préside à Lectoure,<br />

il a créé « Le Couloir du Temps » de<br />

30 m de long et décoré par une grosse<br />

horloge Lip réplique de celle de l’usine<br />

de Palente à Besançon des années 60.<br />

Il reste aussi très ancré dans le monde<br />

qui bouge, avec son agence digitale<br />

Hyperion 3.0. Un autre rapport au<br />

temps…<br />

H.L.<br />

ARMAGNAC - VIN - FLOC<br />

DÉGUSTATION - VENTE<br />

Route d'Aire-sur-l'Adour<br />

32110 NOGARO<br />

05 62 09 09 78<br />

www.hautsdemontrouge.com<br />

info@hdmontrouge.com<br />

18<br />

19


Tendance<br />

Purée, salade, tisane, chanvre qui peut !<br />

Des magasins de produits C<strong>BD</strong> dérivés du chanvre poussent<br />

comme des champignons. Il y a à boire et à manger.<br />

Carrefour Market se met sur son 31<br />

Consommation<br />

Les Carrefour Market de Fleurance, Nogaro, Gimont et Mirande ont pris les<br />

couleurs joyeuses de Noël. Par ici les cadeaux et les mets de choix !<br />

L’une des boutiques gersoises de vente de C<strong>BD</strong>, à L’Isle-Jourdain.<br />

100 % légal… nombre de ces échoppes d’un genre nouveau,<br />

dûment colorées en vert, le précisent d’emblée : ici, on<br />

ne vend pas de cannabis, mais du C<strong>BD</strong> (cannabidiol),<br />

autrement dit une des substances contenues dans le chanvre<br />

cultivé, aux vertus relaxantes, mais non psychotropes qui<br />

proviennent, elles, de la molécule THC. Il ne s’agit donc<br />

pas de drogue, au sens où la loi française l’entend et la<br />

pourchasse. La floraison de ces magasins, proposant peu ou<br />

prou la version amicale du cannabis, étonne malgré tout. Elle<br />

date en fait du 23 juin dernier, quand la Cour de cassation<br />

a été amenée à statuer sur la légalité de la vente du C<strong>BD</strong>.<br />

Favorablement, dès lors que ce dernier contient un taux de<br />

THC inférieur ou égal à 0,2 %. Cette décision a eu un effet<br />

euphorisant sur la filière, qui a multiplié des points de vente,<br />

y compris dans le Gers. Déjà trois à Auch, deux à L’Isle-<br />

Jourdain, inventaire non exhaustif. Sur Internet, certains<br />

apparaissent comme « Magasin de cannabis », ce qui est<br />

sûrement une erreur involontaire, enfin on peut le croire. Il<br />

faut quand même avoir 18 ans pour y avoir accès.<br />

Contre le stress, le mal du siècle<br />

1001 Herbes, à L’Isle-Jourdain, fait partie d’un réseau<br />

national comptant une vingtaine de points de vente. Sur la<br />

devanture, on lit « Le bien-être par la nature ». À écouter la<br />

responsable, très calée sur son sujet, le C<strong>BD</strong> a des bienfaits<br />

évidents et des propriétés inattendues. C’est un antistress,<br />

avance-t-elle, mais aussi un complément pour les sportifs<br />

(régulation de la masse graisseuse…), une façon de soulager<br />

l’endométriose et les douleurs menstruelles. Huiles de<br />

massage, crèmes, infusions, en purée (sur des toasts), en<br />

graines décortiquées (à saupoudrer sur une salade), en savon,<br />

en bonbons, au chocolat… Même les animaux y seraient<br />

sensibles, d’où une gamme ad hoc qui vise à améliorer leur<br />

Ceci n’est pas un champ de cannabis, mais bien du chanvre.<br />

Prévenir la gendarmerie avant de se lancer dans cette culture !<br />

comportement. Il y a enfin des e-liquides C<strong>BD</strong> pour ceux<br />

qui vapotent. La clientèle est faite de personnes sensibles<br />

aux médications dites naturelles. Il y a sans doute aussi<br />

des gens qui pensent pouvoir, avec le C<strong>BD</strong>, se remémorer<br />

des souvenirs et des volutes de jeunesse, en toute légalité.<br />

Pas sûr qu’ils atteignent le 7 e ciel avec 0,2 % de concentré<br />

psychotrope… Le phénomène est encore trop neuf pour<br />

savoir s’il est sérieux et durable. À Auch, la boutique<br />

C<strong>BD</strong>’Eau s’est installée rue Dessolles, et participe, à sa<br />

façon, au renouveau commercial de cette artère qui en a bien<br />

besoin. Des bureaux de tabac commencent à en distribuer,<br />

comme à Valence-sur-Baïse.<br />

Une filière alimentaire dans le Gers<br />

En amont, il faut de la matière première, ce chanvre cultivé<br />

qu’on a longtemps destiné, loi oblige, à l’industrie textile<br />

(jeans), ou à l’industrie automobile afin d’alléger, par<br />

exemple, le poids des habillages de portière (injection de<br />

fibres dans une résine de polypropylène). On en a produit<br />

dans le Gers, comme d’ailleurs du tabac. Non, ce qui est<br />

nouveau, et ça se passe à Saint-Paul-de-Baïse, c’est le<br />

démarrage d’une filière chanvre bio alimentaire, justement<br />

pour alimenter le marché naissant du C<strong>BD</strong>. Les 4 ha plantés<br />

l’an passé ont donné 3,5 tonnes de chanvre, une plante qui ne<br />

requiert pas beaucoup d’entretien. La loi ne permet pas tout,<br />

elle autorise juste la culture, la transformation et la vente des<br />

graines de chanvre. « Mais pas celle des fleurs et des feuilles<br />

dont on fait notamment les tisanes », regrette la responsable<br />

de 1001 Herbes. De sorte que les infusions C<strong>BD</strong> proposées<br />

à la vente, qui pourraient être issues de chanvre cultivé en<br />

France, doivent être transformées ailleurs en Europe (en<br />

théorie au moins) avant de revenir ici sur les rayons. Il y a<br />

là un paradoxe, qui sera peut-être dénoué par les instances<br />

européennes. En attendant, certains investisseurs misent sur<br />

le chanvre et lèvent des fonds importants. On est loin des<br />

hippies et de leurs pétards.<br />

H.L.<br />

La déco de Noël en magasin, un impératif. Des pyramides de gourmandises pour toutes les envies. Les plateaux de fruits de mer au rayon marées.<br />

«<br />

Cette fois-ci, constate Mais Noël, c’est un peu plus que les cadeaux fruits. Il suffit de demander !». Le service,<br />

Frédéric Floriant, au pied du sapin. Se retrouver ensemble (l’an c’est du sérieux, surtout à Fleurance où il<br />

les fêtes s’annoncent<br />

bien. Les gens devraient<br />

retrouver l’envie de se faire<br />

plaisir ».<br />

À l’heure du bouclage de ce numéro, les<br />

perspectives étaient bonnes, surtout si l’on<br />

se souvient du Noël de crise de 2020. Le<br />

directeur du Carrefour Market de Fleurance,<br />

passé, on ne pouvait pas, ou quasiment…),<br />

et se réjouir autour de mets de choix. Foie<br />

gras, chapon, dinde, saumon, champagne....<br />

À Fleurance, comme à Nogaro, Gimont<br />

et Mirande, on soigne les rayons frais,<br />

boucherie, poissonnerie. Le rayon marée,<br />

chez Frédéric Floriant, arbore le Pavillon<br />

France. Comme son nom l’indique, ce label<br />

n’y a pas de caisse automatique, et où l’on<br />

pouvait voir, à la Toussaint, des employés<br />

suivre les clients jusqu’à leur voiture pour<br />

y poser les chrysanthèmes. « Les gens reviennent<br />

dans nos magasins » se réjouit Frédéric<br />

Floriant.<br />

L'ensemble des collaborateurs<br />

« un magasin de proximité », s’est préparé à induit des produits d’origine bien identifiée,<br />

des magasins de Gimont, Mirande,<br />

l’afflux de clients, avec ses 48 collaborateurs. donc de qualité.<br />

Il se veut d’emblée rassurant : « Les jouets Plateaux à la demande<br />

Nogaro et Fleurance, ainsi que la<br />

sont là, les approvisionnements sont fluides, « Mais chez nous, il y a un plus, insiste le direction, vous souhaitent à tous<br />

il n’y a pas de rupture à venir ». Une façon directeur du Carrefour Market de Fleurance, et toutes d'excellentes fêtes de fin<br />

de tordre le cou, preuves à l’appui, à une c’est le service. On vous prépare des plateaux<br />

à la demande, fruits de mer,<br />

d'année.<br />

rumeur persistante depuis des semaines.<br />

fromages,<br />

Carrefour Market<br />

Fleurance<br />

Frédéric Floriant<br />

à Fleurance<br />

Route de Lectoure<br />

32500 Fleurance<br />

05 62 06 63 65<br />

Vos magasins Carrefour Market<br />

Carrefour Market<br />

Mirande<br />

Luc Poujade<br />

à Mirande<br />

Bd des Pyrénées<br />

32300 Mirande<br />

05 62 66 86 60<br />

Carrefour Market<br />

Gimont<br />

Christelle Aubier<br />

à Gimont<br />

Bd du Nord<br />

32200 Gimont<br />

05 62 67 74 75<br />

Carrefour Market<br />

Nogaro<br />

Dominique<br />

Séguet à Nogaro<br />

Avenue Périé<br />

32110 Nogaro<br />

05 62 09 03 55<br />

20 21


Mode<br />

La seconde main, c’est tendance<br />

Les Français plébiscitent de plus en plus les achats d’occasion,<br />

pour des raisons économiques, mais pas seulement.<br />

Je garde, je revends ? Les jeunes renouvellent leur garde-robe à moindre frais.<br />

Sacs de marques revendus sur internet, vêtements bradés<br />

mis en ligne sur Vinted, ouverture de boutiques de<br />

vêtements d’occasion, le marché de la seconde main<br />

connaît un essor spectaculaire. Même les Galeries Lafayette,<br />

à Paris, ont ouvert une espèce de dépôt-vente de luxe. Plus<br />

près de chez nous, rue Ampère à L’Isle-Jourdain, deux<br />

jeunes gens viennent d’ouvrir Hope’Ortunity, une boutique<br />

qui entend donner une nouvelle image de la friperie. On y<br />

vend des vêtements et accessoires de marque, correctement<br />

présentés sur des cintres, comme dans un magasin classique<br />

en somme. Sauf qu’il s’agit de produits de réemploi, déjà<br />

portés donc (du XXS à la taille 54), évidemment en bon<br />

état, et vendus à des prix très attractifs. Par exemple, 30 €<br />

le gilet de laine Ralph Lauren. Acheter d’occasion n’a certes<br />

rien d’inédit, mais jusqu’à ces dernières années, ça rimait<br />

davantage avec voiture qu’avec chaussures.<br />

Vinted et les autres<br />

Et puis il y a eu, en vrac, l’apparition des marketplaces de<br />

revente, type Vinted (les jeunes adorent) ou Back Market pour<br />

les appareils électroniques, le sentiment qu’acheter du neuf<br />

(en textile surtout) ce n’est pas bon pour la planète* et pas<br />

gentil pour les petits enfants asiatiques, sans parler de la crise<br />

sanitaire qui nous a poussés, confinement et ennui aidant, à<br />

faire le tri dans nos tiroirs encombrés. On peut rajouter, même<br />

si ce n’est pas mis en avant avec le même éclat que la prise<br />

de conscience écologique, l’impécuniosité de plus en plus de<br />

Français, qui trouvent dans le réemploi un moyen de se vêtir<br />

correctement à moindres frais. Et même chaudement (au prix<br />

actuel du chauffage…). En 2018, 16 % des Français avaient<br />

acheté des vêtements ayant eu une première vie, près du double<br />

en 2021. Certains prédisent que ce marché dépassera celui du<br />

neuf en 2030. On imagine la catastrophe pour le commerce<br />

traditionnel… On n’en est pas là, en tout cas dans le Gers.<br />

Dans son genre, Hope’ortunity est un pionnier.<br />

22<br />

Hope'Ortunity : un magasin comme un autre, sauf qu’ici c’est de l’occase.<br />

À Auch, rue Dessolles et rue du Pouy, les enseignes Ella<br />

et Aux Folies douces font du dépôt-vente depuis déjà des<br />

années. Ella, c’est aussi le nom de la responsable du magasin,<br />

confirme que la seconde main se vend facilement si c’est une<br />

marque réputée. Et elle en a dans ses rayons, en particulier<br />

en maroquinerie. « Certains vêtements, en revanche, ne sont<br />

même pas capables d’avoir une première vie, tacle-t-elle,<br />

alors les revendre un jour, il faut mieux oublier ! ». Allusion<br />

aux nippes « neuves » des marques de textile à la mode,<br />

pas chères certes, qui ont colonisé le centre des grandes<br />

villes. Aux portes de Marciac, l’enseigne Ding Fring, liée à<br />

Emmaüs, est depuis longtemps sur un autre créneau, celui de<br />

la solidarité, sinon de l’urgence.<br />

Des acheteurs décomplexés<br />

Ce qui frappe les acteurs de ce marché du réemploi, c’est<br />

qu’acheter des vêtements déjà portés par d’autres n’est plus<br />

un empêchement absolu. Y compris pour les vêtements<br />

pour bébés ou enfants (c’est vrai que ça grandit vite !).<br />

« Aujourd’hui, les Français sont décomplexés par rapport<br />

à ça. On voit même chez nous des gens qui pourraient se<br />

payer du neuf, apparemment du moins ». Autrefois, dans<br />

les familles nombreuses, le cadet portait les vêtements de<br />

l’aîné sans barguigner, il ne lui serait pas venu à l’idée de<br />

discuter de ce fraternel réemploi. C’était une époque, aussi,<br />

où les habits étaient drôlement solides (presque trop !), assez<br />

indifférents à la mode voire même à l’esthétique et, chose<br />

incroyable, le plus souvent fabriqués en France.<br />

H.L.<br />

* L’industrie textile émet environ 1,2 milliard de tonnes de CO2 par an, soit<br />

2 % des émissions de gaz à effet de serre. Et en 15 ans, la consommation<br />

de vêtements a augmenté de 60 % !<br />

ding !<br />

ding !<br />

ding !<br />

ding !<br />

ding !<br />

Vite, vite,<br />

passez vos commandes<br />

sans attendre !<br />

Mère Noël et ses trois lutins ont fait<br />

le plein de cadeaux pour les fêtes, à la<br />

Librairie Corbel !<br />

Pour vos achats de Noël , commandez et réservez au plus vite !<br />

par téléphone au 05 62 09 80 42 ou par mail à contact3@librairie-corbel.com<br />

Librairie Papeterie Françoise Corbel - 10, place de la liberté - 32800 Eauze<br />

Nouveau ! : https://boutique.librairie-corbel.com - Facebook : Librairie Papeterie Corbel<br />

Beaux livres<br />

Maroquinerie<br />

Puzzles, Jeux<br />

Bandes dessinées<br />

Romans, Essais<br />

Art...<br />

Françoise, Valérie,<br />

Annie, Charlotte<br />

remplissent votre hotte !<br />

Venez déposer<br />

votre liste de Noel ,<br />

c’est simple vous choisissez<br />

et le Père Noel<br />

s’occupe de tout !<br />

23


Mon Petit Salon fait la différence<br />

à Gondrin<br />

La Lunetterie: des lunettes sur-mesure<br />

à Lectoure<br />

$<br />

Aurélie, Mathilde et Gethin, avec un client de Lagraulet. Mon Petit Salon à Gondrin Aurélie présente la gamme de soins naturels.<br />

C<br />

’est le petit frère du Petit Salon de Lectoure, Léon, prendre soin des cheveux n’est pas juste<br />

rue Nationale. Celui de Gondrin, ouvert il y a une formule, mais un engagement. Il s’agit de<br />

deux ans et demi par Mathilde Léon, repose sur<br />

les mêmes principes : expertise, disponibilité,<br />

accueil chaleureux, avec un choix de produits<br />

naturels qu’on ne trouve pas partout. Par<br />

exemple, et pour toute la famille, la gamme<br />

Nook, shampooings et soins 98% « green »,<br />

biodégradables, et 100% vegan. Pour Mathilde<br />

respecter l’homme et l’environnement, et ça<br />

commence par une coupe, un éclaircissement<br />

ou une coloration avec de produits non<br />

agressifs, éco-responsables. Aurélie est la<br />

responsable du Petit Salon de Gondrin, situé sur<br />

la route principale. Elle a fidélisé des clients qui<br />

viennent parfois de loin, Condom, Eauze, Vic-<br />

Fezensac. Hommes, femmes, enfants, bien sûr.<br />

Coiffures de fêtes aussi (mariages…).<br />

Réduction de 10%<br />

dès 30€ d’achat<br />

Venez découvrir nos idées<br />

cadeaux pour les fêtes !<br />

Les hommes aux petits soins<br />

Aurélie, très professionnelle, est épaulée depuis<br />

quelques semaines par un apprenti issu<br />

de l’école des Métiers de Pavie. Il se nomme<br />

Gethin, et est originaire du Pays de Galles ! Ce<br />

qui le passionne, ce sont les coupes hommes<br />

et barbe. Le salon utilise la gamme Dear Beard,<br />

huile de barbe, cire pour moustache, gel après<br />

rasage et même shampooing douche revitalisant.<br />

Grâce à Gethin, les hommes sont coiffés<br />

avec beaucoup d’attention. Gethin est passionné<br />

par les coupes hommes classiques, les<br />

coupes américaines et les barbes. Mon Petit<br />

Salon à Gondrin fait la différence grâce à son<br />

personnel, le choix judicieux de ses produits capillaires<br />

et une souplesse horaire si nécessaire.<br />

En plus, on peut prendre ses rendez-vous via<br />

internet sur la plateforme Planity.<br />

Mon Petit Salon<br />

70, avenue Jean Moulin - 32330 Gondrin<br />

Tél. : 05 62 28 13 22<br />

Découper, limer, polir… tout un art ! Un assortiment qui répond à tous les besoins. Depuis 30 ans, une adresse à lunettes…<br />

Marine Castel est opticienne diplômée, lentilles, des marques connues ou moins, pour marque Lé Cluc (lunettes en gascon), déjà une<br />

comme d’autres, mais elle est aussi lunetière,<br />

tous les budgets. En plus, et c’est vraiment la quinzaine de modèles pour adultes, et bientôt<br />

ce qui est moins courant. Comprenez<br />

qu’elle fabrique elle-même, à la demande, des<br />

particularité de ce nouveau commerce, Marine<br />

propose ses créations de lunettes.<br />

une collection « Bleu de pastel ». Elle répond en<br />

outre à des demandes de sur-mesure qui nécessite<br />

évidemment plus de délai, car plus de travail<br />

montures uniques, parfaitement taillées à la Formée par les meilleurs artisans<br />

morphologie du visage, et agrémentées d’un Non seulement elle les dessine, mais elle les (croquis, fabrication, trois rendez-vous pour les<br />

brin de fantaisie si le client veut aussi en faire crée au sens le plus concret du terme depuis essais…). Mais au bout du bout, le client dispose<br />

d’une paire de lunettes qui n’existe nulle<br />

un accessoire original. Bien connue à Condom, son atelier situé en arrière du magasin, où<br />

où elle a installé il y a 11 ans Optique de la Ténarèze,<br />

Marine a ouvert depuis septembre 2021 formateurs d’Oyonnax (Ain), la Mecque de la vée !<br />

elle reproduit les gestes que lui ont appris ses part ailleurs. Et c’est à Lectoure qu’il l’aura trou-<br />

La Lunetterie à Lectoure, rue Nationale. En lieu lunetterie, et qui lui vaudront peut-être, un jour,<br />

La Lunetterie<br />

et place de l’opticien et audioprothésiste Patrick de remporter le concours des Meilleurs Ouvriers<br />

96, rue Nationale -32 700 Lectoure<br />

Charron, qui était là depuis 1992. Bien sûr, Marine<br />

Castel propose ce que tout bon opticien doit manuels et numériques, et avec son matériau<br />

Mail : lalunetterielectoure@gmail.com<br />

de France (MOF). En attendant, avec ses outils<br />

Tél. : 05 62 28 14 25<br />

avoir en magasin, des montures « prêt à porter » de base qui est l’acétate (un polymère), elle<br />

www.lalunetterie-lectoure.fr<br />

pour adultes, pour enfants, des solaires, des déploie sa propre ligne de montures sous la<br />

Arnaud et Sylvain Tarbe<br />

Menus des Fêtes de Noël<br />

et Saint-Sylvestre 2021<br />

LE MENU N° 1<br />

Gourmandises de Noël à 28 €<br />

Assortiment d’entrées :<br />

● Mini poire pochée au vin<br />

d’épices, enrobage au Grué,<br />

insert à la ganache de foie gras<br />

● Saumon Gravlax marinade<br />

au Cranberry et Combava<br />

● Saint-Jacques poêlée,<br />

confit de butternut, crème de<br />

topinambour au suc de truffes<br />

● Magret de canard du Gers fourré<br />

de cèpes et châtaignes, sauce<br />

vigneronne aux notes chocolatées<br />

Écrasée de potimarron et<br />

chanterelles des Landes<br />

● Ou Filet de bœuf bardé, petit<br />

jus corsé et réduction de mûres<br />

Risotto de pomme de<br />

terre aux truffes<br />

● Bûche maison<br />

LE MENU N° 2 - 24 €<br />

● Lingot de foie gras nappage au<br />

floc de Gascogne, figue bardée au<br />

guanciale chips de pain aux fruits<br />

● Ou foie gras chaud poêlé et sa<br />

sauce pomme hibiscus<br />

● Filet de cabillaud rôti au beurre ½<br />

sel, sauce au Pacherenc-du-Vic-Bilh<br />

● Ou assiette de fruits de mer (3<br />

crevettes, 3 huîtres, bulots, saumon<br />

mariné, aïoli) + 4 €<br />

● Petit ballotin de poularde farci aux<br />

morilles, crème de morilles<br />

Gratiné de bintje<br />

et butternut au parmesan<br />

● Ou filet de veau sauce aux cèpes,<br />

ses pommes grenailles confites et<br />

cèpes grillés<br />

MENU ENFANT<br />

● Bûche de Noël<br />

● Burger maison<br />

NOTRE CARTE<br />

Dans notre boutique traiteur,<br />

venez découvrir notre carte :<br />

● Foie gras confit<br />

● Galantine maison<br />

● Boudin blanc maison<br />

● Magret séché fourré au foie gras<br />

● Saumon Bellevue revisité<br />

● Saumon mariné à l’aneth<br />

● Filet de cabillaud rôti au<br />

beurre ½ sel, sauce au<br />

Pacherenc-du-Vic-Bilh<br />

● Cassolette de Saint-Jacques,<br />

confit de butternut, crème de<br />

topinambour au suc de truffes<br />

● Assiette de fruits de mer<br />

(3 crevettes, 3 huîtres,<br />

bulots, saumon mariné, aïoli,<br />

uniquement sur commande)<br />

Les traiteurs Gascons - 85, rue Nationale - 32110 Nogaro - Tél.: 05 62 69 08 08<br />

● Ris de veau aux pleurotes<br />

sauce vieux Porto<br />

● Daube de Noël<br />

● Filet de bœuf bardé,<br />

coulis de mûres<br />

● Mini rôti de poularde farci aux<br />

morilles, crème de morilles<br />

● Bûche maison<br />

Alain<br />

et Catherine<br />

Tarbe<br />

Par le jeune pianiste concertiste Tom Grimaud, accompagnateur des<br />

classes de direction d’orchestre de l’Orchestre du Capitole. Technique<br />

souple, musicalité immédiate, solfège inclus à l’atelier du Petit Bastion,<br />

et rencontres musicales régulières. Cours d’essai offert, répétition sur<br />

place possible en semaine dans la salle de cours. Préparation possible au<br />

concours d’entrée dans les conservatoires, celui de Toulouse notamment.<br />

Atmosphère amicale et familiale, bilingue anglais.<br />

Débutants : 1/2 h de piano + 1/2 h de solfège de base<br />

Intermédiaires : 3/4 h de piano + 1/4 h de solfège de base<br />

Initiés : 1 h de piano<br />

Cours de piano le mercredi<br />

à Lectoure<br />

L’atelier du Petit Bastion se situe à deux pas du Bastion, à l’entrée de<br />

Lectoure. Parking facile.<br />

Renseignements :<br />

06 13 52 94 86<br />

et sur le site PianoNovo.org<br />

Restaurant Au Moulin du Pouy<br />

vraiment une bonne adresse à Éauze !<br />

Françoise Perry et<br />

Jean-Pierre Bondeel<br />

On dit toujours qu’on ne peut pas être au<br />

four et au moulin, pourtant Françoise<br />

est déjà au Moulin et reste au four pour<br />

votre plus grand plaisir. Son sourire, vous<br />

le retrouverez dans les assiettes. Ajoutez<br />

une pincée de bonne humeur et une bonne<br />

louche de gentillesse de la part de Jean-<br />

Pierre et vous obtiendrez un repas fort<br />

agréable. Le restaurant se situe à 2 km à<br />

peine du centre d’Eauze. C’est un endroit<br />

insolite, intime même, et donc propice à des<br />

rencontres romantiques, voire discrètes. L’environnement extérieur est paradisiaque<br />

et à l’intérieur, la salle du restaurant est très chaleureuse, bien<br />

décorée, on s’y sent bien, et très bien accueilli. Une cuisine excellente,<br />

familiale, mais raffinée élaborée avec des produits du terroir. Le repas sera<br />

juste parfait et chaleureux. Le service sera au top, débordant de gentillesse<br />

et de sourires. Vous y passerez un bon moment pour vos repas de fin<br />

d’année ou à un autre moment. N’hésitez pas à venir nous rencontrer pour<br />

votre projet de repas, nous pourrons trouver ensemble le menu adapté à<br />

votre budget. Et puis l’endroit est idéal pour décompresser ! Nous sommes<br />

ouverts toute l’année du mardi au dimanche midi, et le soir sur réservation.<br />

Restaurant Moulin du Pouy<br />

Allée Jean Desque<br />

32 800 Eauze<br />

Réservations :<br />

tél. fixe 09 50 75 76 58<br />

tél. port 06 60 95 45 71<br />

24 25


Féminisme<br />

Une grande avocate Gersoise<br />

Dans la valise du migrant italien<br />

Anniversaire<br />

Marguerite Dilhan ne fut pas la première à prêter le serment d’avocate,<br />

mais elle fut la première à exercer le métier et à plaider en Cour d’assises.<br />

On a commémoré l’été dernier à Duran, près d’Auch, le centenaire<br />

de l’immigration italienne. Une histoire toujours très vivante.<br />

Marguerite Dilhan<br />

Le 27 septembre 1908, La Petite<br />

République publie un article<br />

élogieux à propos de la jeune<br />

avocate, Hélène Miropolski (elle est si<br />

jolie que ses confrères la surnommeront<br />

bientôt « La belle Hélène ») qui plaide<br />

pour la première fois en Cour d’assises<br />

à Paris. Le journal précise qu’elle<br />

avait été précédée quelques semaines<br />

auparavant à la même barre par Maria<br />

Vérone qui deviendra l’un des ténors<br />

du barreau parisien. Le 1 er octobre,<br />

cette même Maria Vérone écrit au<br />

journal pour remettre les pendules à<br />

l’heure. « Ce fut d’abord M lle Dilhan,<br />

à Toulouse, qui affronta seule la barre<br />

des assises. » Le parisianisme des<br />

journalistes avait une fois de plus passé<br />

sous silence les prouesses provinciales.<br />

Une pionnière<br />

Certes, Marguerite Dilhan ne fut pas la<br />

première à prêter serment. C’est Jeanne<br />

Chauvin, qui grâce à la loi Viviani<br />

ouvrant la profession d’avocate aux<br />

femmes, se présenta devant le barreau<br />

de Paris le 1 er décembre 1900, suivie<br />

d’Olga Petit le 5 décembre. Mais ces<br />

deux femmes plaidèrent très peu et<br />

jamais aux assises. Marguerite Dilhan<br />

est donc bien la première à plaider dans<br />

une affaire criminelle en novembre<br />

1903. Mais qui est-elle donc ? Elle est<br />

née le 17 septembre 1876 à Sembouès,<br />

dans le Gers, où habitent ses parents, et<br />

aussitôt baptisée à l’église de Miélan.<br />

Deux sœurs, Jeanne (en 1880) et<br />

Gabrielle (en 1888) vont suivre. Son<br />

père, Ferdinand, est imprimeur. Bientôt<br />

la famille, cherchant de meilleures<br />

conditions de vie, va s’installer dans<br />

l’Hérault, puis à Saint-Cyprien, près<br />

de Toulouse. Ses parents meurent<br />

assez rapidement, victimes de la<br />

tuberculose. Les filles reviennent dans<br />

le Gers puis Marguerite, soutenue par<br />

un ami de la famille, part étudier à<br />

Toulouse : elle a décidé de devenir<br />

avocate. Elle prête serment en 1903<br />

et le 29 novembre défend une bellemère<br />

qui a tué son gendre à coups de<br />

couteau au cours d’une discussion. Elle<br />

obtient les circonstances atténuantes et<br />

(seulement) dix-huit mois de prison.<br />

Sa carrière est lancée, elle ne cessera<br />

plus de plaider, souvent commise<br />

d’office pour défendre les pauvres et<br />

les indigents.<br />

L’affaire Arria Ly<br />

Elle obtient un grand succès en allant<br />

plaider à Grenoble pour défendre Arria<br />

Ly (de son vrai nom Joséphine Gondon)<br />

Arria Ly<br />

féministe engagée. Celle-ci a tiré sur le<br />

chirurgien qui a très mal opéré son père<br />

et l’a fait mourir. En raison de son féminisme,<br />

on tente de faire passer Arria Ly<br />

pour une hystérique. Marguerite argumente<br />

et obtient l’acquittement.<br />

Catholique fervente et engagée, elle<br />

défendra plusieurs prêtres lors de la<br />

Séparation des Églises et de l’État.<br />

Bourgeoise, elle n’hésite cependant<br />

pas à apprendre l’Espagnol pour<br />

défendre les réfugiés démunis de tout<br />

qui débarquent en nombre à Toulouse<br />

en 1<strong>93</strong>9.<br />

Malgré un certain conservatisme, elle<br />

continuera de se battre pour les valeurs<br />

du féminisme jusqu’à la fin de sa vie<br />

en mars 1956, à 79 ans. Se sentant<br />

responsable de ses deux sœurs, elle ne<br />

se mariera jamais…<br />

Jean-Louis Le Breton<br />

À lire sur le sujet :<br />

La première avocate :<br />

Marguerite Dilhan<br />

De Anne Sireyjol<br />

(avocate au barreau de Toulouse)<br />

L’homme à la valise est à Duran, durablement.<br />

L’homme se tient sur le quai d’une<br />

gare. À ses pieds une valise porte<br />

« Francia » comme destination. Sa<br />

main gauche cherche dans la poche intérieure<br />

de sa veste le billet sans retour<br />

qui lui ouvre les portes d’une nouvelle<br />

vie. Dressée cet été à Duran, aux portes<br />

d’Auch, cette statue (1) rappelle toute<br />

l’importance de la présence transalpine<br />

en Gascogne. Une présence qui<br />

remonte principalement aux années 20,<br />

au lendemain de la guerre 14-18.<br />

Le Gers, terre d’accueil<br />

Département rural, le Gers était exsangue<br />

en 1919. La fleur de sa jeunesse,<br />

soit plus de 7 000 hommes en<br />

âge de travailler, avait disparu dans la<br />

tourmente, la plupart de ces combattants<br />

étaient d’origine paysanne et un<br />

manque cruel de bras se faisait sentir.<br />

Face à cette pénurie, le conseil général<br />

de l’époque créa une prime de natalité<br />

sans grands résultats, et chercha<br />

à attirer des « candidats » bretons. En<br />

vain également. L’immigration traditionnelle<br />

était Espagnole (4 500 sujets<br />

recensés en 1912, contre 63 Italiens).<br />

L’idée de recourir aux Transalpins vit<br />

alors le jour. Par annonces, puis par des<br />

réseaux d’affaires, se mit en place un<br />

appel à la main d’œuvre surtout agricole<br />

et des agents recruteurs signaient<br />

un bail de métayage, plus rarement<br />

de fermage. Compte tenu des prix des<br />

biens en France, nettement inférieurs<br />

à ceux pratiqués en Italie, certaines<br />

familles se regroupèrent, vendant tout<br />

et achetant quelques domaines notamment<br />

dans le Gers. Cette politique<br />

porta ses fruits : le Tarn-et-Garonne,<br />

le Lot-et-Garonne et le Gers virent de<br />

nombreuses installations. Les chiffres<br />

gersois sont éloquents : 745 Italiens<br />

en1923, 4716 en 1925, 8148 en 1<strong>93</strong>0,<br />

12 120 en 1<strong>93</strong>2 et 13 960 en 1<strong>93</strong>5. La<br />

langue fut un premier obstacle, mais<br />

les rapports entre agriculteurs permirent<br />

des contacts propres à faciliter<br />

l’intégration des nouveaux venus, nonobstant<br />

quelques rivalités. Compte<br />

tenu de la dispersion de l’habitat en<br />

milieu rural, les jeunes Italiens furent<br />

inscrits dans les écoles villageoises.<br />

La nouvelle génération s’inséra vite<br />

dans la vie locale. Seules deux écoles<br />

publiques comptèrent une majorité absolue<br />

d’Italiens : celle de Blanquefort<br />

et celle du château de la Testère à Preignan.<br />

Il est vrai que vivaient là les deux<br />

plus importantes « colonies » gersoises,<br />

l’une bergamasque et l’autre frioulane.<br />

Malgré la décrue du flux migratoire, de<br />

nouvelles familles souvent alliées aux<br />

premiers migrants vinrent s’installer<br />

dans le Gers.<br />

Venus du nord de la Péninsule<br />

La plupart de ces Transalpins venaient<br />

du nord de la péninsule : Piémontais,<br />

Bergamasques, Vénitiens, Frioulans.<br />

Ils ont apporté, et parfois renouvelé,<br />

un savoir-faire agricole. Même en<br />

gastronomie, le Frioul élevait des oies<br />

depuis fort longtemps et la charcuterie<br />

italienne a pu offrir d’autres saveurs qui<br />

se marièrent aux produits locaux. En<br />

Les migrants italiens arrivaient en famille<br />

viticulture, beaucoup d’Italiens avaient<br />

une culture ancestrale de la vigne et<br />

surent apporter leur expérience tout en<br />

respectant une tradition séculaire, celle<br />

de l’armagnac. De nos jours, il suffit<br />

de parcourir la liste des producteurs<br />

gersois pour découvrir leurs origines,<br />

mais les mariages mixtes brouillent les<br />

recherches, comme si les vapeurs bénéfiques<br />

de l’armagnac effaçaient celles<br />

de la « grappa » du grand-père. Mon<br />

père, lui, avait 4 ans dans ce train qui<br />

le mena de Ruda en Vénétie Julienne<br />

à Preignan dans le Gers en Gascogne<br />

avec plus de 120 de ses compatriotes.<br />

C’était en 1924 et nous n’oublions pas.<br />

Jean-Claude Ulian<br />

(1) Une œuvre du sculpteur Guérino Dalla Nora.<br />

L’inauguration du 17 juillet a été organisée<br />

conjointement par trois associations, le Fogolar<br />

fourlan, l’Amicale des Italos-Gascons et le<br />

Comité de jumelage Duran-Castin et Ruda, avec<br />

l’appui du conseil départemental.<br />

.<br />

26 27


Petit Patrimoine<br />

Le retable de Biran ne fait pas pitié<br />

Dartigoeyte, « le Landais maudit »<br />

Histoire<br />

L’église Notre-Dame de Pitié de Biran, village situé au nord-ouest d’Auch,<br />

abrite une remarquable pièce de pierre et de bois.<br />

La partie du retable en pierre, à l’auteur inconnu.<br />

Un ensemble très ouvragé, comme un trésor.<br />

Cette magnifique église, Notre-<br />

Dame de Pitié, fut construite en<br />

1673 à l’emplacement d’un ancien<br />

oratoire dédié à la Vierge de l’Ormeau,<br />

lieu de pèlerinage (voir le <strong>CG</strong> 92). Le<br />

plan de l’église se compose d’une nef<br />

unique, d’un chevet plat, et de trois<br />

chapelles au sud, formant un bascôté.<br />

Un retable en pierre de grande<br />

dimension : 7,75 m sur 8,40 m et d’une<br />

superficie de 64 m 2 , du XVII e siècle, de<br />

style baroque, orne l’abside. Réalisé<br />

entre 1674 et 1676, il serait attribué<br />

à Gervais Drouet, auteur du jubé de<br />

Sainte-Marie d’Auch. Mais il pourrait<br />

aussi être dû au sculpteur Jean Drouet<br />

ou à Antoine Guépin.<br />

La Pietà et sa colombe<br />

Il est constitué d’un ensemble de pierre<br />

et d’un retable de bois, qui relatent<br />

les trois moments de la vie de Marie :<br />

— la Vierge de lumière — la Vierge<br />

glorieuse — la Vierge douloureuse. Au<br />

centre de l’ensemble de pierre se trouve<br />

la Pietà, de style italien ; au-dessus on<br />

peut reconnaître le Père éternel et le<br />

Fils, couronnant la Vierge avec une<br />

colombe. Sur la gauche est représentée<br />

la déposition de la croix, à droite la<br />

mise au tombeau. Au-dessous de la<br />

Pietà est placé un beau retable de bois,<br />

composé d’un tabernacle en bois doré<br />

représentant une tour carré entre deux<br />

panneaux sur lesquels sont représentés<br />

le Couronnement d’épines et la<br />

Flagellation. Au-dessus du tabernacle,<br />

on peut admirer la petite statuette de la<br />

vierge espagnole, Notre Dame du Pilar,<br />

ramenée de Saragosse par des habitants<br />

de Biran en 1661. Elle est adossée à un<br />

pilier, comme son modèle d’origine.<br />

De belles décorations sculptées dans la<br />

pierre ornent l’ensemble : ce sont des<br />

fruits tels que prune, coings, pastèques,<br />

grenades, pommes et poires d’Auch.<br />

Les origines de cette histoire liée<br />

à Notre-Dame du Pilar (du pilier),<br />

remonte aux alentours de l’an 40<br />

en Espagne où Jacques était venu<br />

évangéliser. Elle raconte qu’un jour<br />

où il était sur les rives de l’Ebre, en<br />

Aragon, il eut une vision dans un halo<br />

de lumière, de la Vierge debout sur une<br />

colonne de jaspe (l’ancienne Saragosse<br />

était alors une ville romaine). La Vierge<br />

lui demanda de continuer sa mission et<br />

de construire une église à cet endroit.<br />

La Vierge del Pilar à Saragosse, l’inspiratrice.<br />

La basilique de Saragosse, un lien avec Biran.<br />

C’est ainsi que Notre Dame du Pilar<br />

fut construite, devenue basilique<br />

aujourd’hui.<br />

L’axe gasco-aragonais<br />

Les Pyrénées n’étaient pas un obstacle<br />

aux relations franco-espagnoles qui<br />

étaient nombreuses en particulier<br />

entre Gascogne et Aragon. Des<br />

comtes d’Armagnac allèrent aider les<br />

Aragonais à chasser l’occupant sarrasin<br />

au XII e siècle. Puis des courants<br />

commerciaux se mirent en place entre<br />

les deux régions. Une notice de 1663<br />

dans les Glanages de Daignan du<br />

Sendat, mentionnée dans un bulletin<br />

de la Société archéologique du Gers<br />

(1964), révèle ceci : « Le sieur Bernard<br />

Cornac, natif de Biran et habitant de<br />

Saragosse, accompagné de sa femme,<br />

aurait ramené à Biran cette statuette en<br />

bois doré à l’image de celle de l’église<br />

de Saragosse ». Elle aurait porté un<br />

collier incrusté d’émeraudes, disparu<br />

pendant la Révolution, avait affirmé<br />

l’abbé Cazauran à la fin du XIX e siècle.<br />

Au départ la statuette était destinée à<br />

l’ancienne église, puis elle a été placée<br />

dans le nouvel édifice de Notre-Dame<br />

de Pitié. Elle est restée intacte, une<br />

chance ! Une pièce unique dans ce<br />

retable remarquable !<br />

Rose-Marie Richard (*)<br />

(*) Avec le témoignage de Charlotte Vaisse,<br />

présidente des Amis du vieux Biran,<br />

et la participation de Monsieur Lignères,<br />

maire de Biran. Merci aussi à l’Office de<br />

tourisme de Saragosse pour la photo,<br />

appartenant à l’association la Ruta Mariana<br />

Peu d’hommes ont acquis, en si peu de temps, une aussi mauvaise réputation<br />

que Pierre Arnaud Dartigoeyte (1763-1812). Est-elle justifiée ?<br />

Acte de naissance de Pierre Dartigoeyte<br />

Il naît à Mugron (Landes) le 11 mars<br />

1763 d’un père notaire. Il va au<br />

collège religieux du Mas à Aire-surl’Adour<br />

puis suit des études de droit à<br />

Toulouse et devient avocat à 21 ans. La<br />

Révolution va lui permettre, comme à<br />

beaucoup d’autres, de faire carrière.<br />

En 1791, il est Procureur-syndic du<br />

district de Saint-Sever ; en septembre<br />

1792, il est élu député des Landes à<br />

la Convention 1 . Il siège aux côtés des<br />

Montagnards et, comme eux, vote la<br />

mort de Louis XVI. En mai 17<strong>93</strong>, il<br />

est envoyé comme représentant du<br />

peuple en mission dans le Sud-Ouest,<br />

notamment dans le département du<br />

Gers.<br />

L’instrument impitoyable<br />

de la Terreur<br />

Sa mission consiste à faire appliquer<br />

les décrets votés par l’Assemblée et à<br />

poursuivre les ennemis de l’intérieur.<br />

Ses pouvoirs sont presque illimités<br />

et il en usera largement. Il combat la<br />

religion et les prêtres réfractaires 2 ;<br />

à Auch, il fait brûler les objets du<br />

culte sur la place publique. Dans le<br />

département, il fait arrêter près de 400<br />

individus ; les motifs les plus souvent<br />

invoqués sont la qualité d’aristocrate,<br />

le manque de civisme, le fait d’avoir<br />

des enfants ou des parents émigrés. Le<br />

plus grand nombre est emprisonné, soit<br />

à Auch, au palais de l’archevêché soit à<br />

Lectoure, à la prison du Sénéchal; les<br />

plus âgés, les infirmes ou les malades<br />

sont consignés à domicile. Par ces<br />

actions, il suscite la haine des Gersois<br />

et il est victime d’un attentat.<br />

Le 17 germinal an II (6 avril 1794),<br />

alors qu’il préside la Société Populaire<br />

d’Auch qui se tient au théâtre, une grosse<br />

brique lui est lancée depuis la galerie,<br />

sans l’atteindre. Dartigoeyte tempère<br />

l’ardeur de ses partisans et demande<br />

que le coupable ne soit pas inquiété,<br />

mais ensuite il n’interviendra plus : un<br />

soldat de 23 ans, Pierre Lacassaigne,<br />

est arrêté. L’incident provoque la<br />

convocation de la commission militaire<br />

de Bayonne chargée de la justice<br />

révolutionnaire. Elle condamne et fait<br />

exécuter neuf personnes dont une seule<br />

était coupable. Dartigoeyte est tenu<br />

pour responsable, ce qui participera de<br />

sa mauvaise réputation.<br />

Un représentant du Peuple pendant la Révolution<br />

Un personnage controversé<br />

Les qualificatifs les plus explicites<br />

lui ont été attribués : fanatique, cruel,<br />

cynique, grossier, dépravé… et porté<br />

sur le vin. Qu’en est-il vraiment ?<br />

Quelques éléments permettent de<br />

nuancer ce jugement. Ces actes<br />

étaient-ils différents de ceux des autres<br />

représentants ? Probablement pas,<br />

car tous agissaient sous la pression<br />

des Sociétés Populaires ou Comités<br />

Un Comité de Salut Public en action...<br />

de Surveillance et savaient que leur<br />

propre tête était en jeu. Ce républicain,<br />

ce Montagnard ennemi de la noblesse,<br />

épousa en 1795 une amie d’enfance,<br />

Jeanne Sophie de Foix-Candale, une<br />

aristocrate ruinée descendant d’une<br />

illustre famille. Sous son influence il<br />

protégea, quand il le put, nombre de ses<br />

compatriotes.<br />

Après la chute de Robespierre en juillet<br />

1794 (9 thermidor an II) et la fin de la<br />

Terreur, le député du Gers, Joachim<br />

Pérez l’accuse « de dilapidations,<br />

d’effusion arbitraire du sang humain et<br />

d’une dépravation inouïe de mœurs ». Il<br />

est officiellement inculpé en juin 1795<br />

et emprisonné. Amnistié en octobre (loi<br />

du 4 brumaire an IV), il abandonne la<br />

politique et s’installe avec son épouse<br />

à Lahosse près de Mugron, dans le<br />

presbytère qu’il a acheté pendant la<br />

Terreur. Il y meurt le 25 novembre<br />

1812 sans descendance. Inhumé dans<br />

le cimetière du village, l’emplacement<br />

de sa tombe reste un secret bien gardé !<br />

Atelier Histoire du Clan<br />

1 : La Convention est l’assemblée élue au<br />

suffrage universel masculin qui dirigea la France<br />

de septembre 1792 à octobre 1795. Elle vota<br />

la mort de Louis XVI, proclama la Première<br />

République et sous l’autorité de Robespierre mit<br />

« la Terreur à l’ordre du jour ».<br />

2 : Prêtres qui refusèrent de prêter serment<br />

à la Constitution civile du clergé votée par<br />

l’Assemblée constituante le 12 juillet 1790. Ils<br />

étaient considérés comme des ennemis de la<br />

Révolution.<br />

28 29


Parlem Gascon<br />

Sortilèges et diableries<br />

Extrait des Contes populaires de Gascogne recueillis par le folkloriste<br />

Jean-François Bladé au XIX e siècle, ce texte n’est pas pour les enfants !<br />

15, rue Marceau<br />

32000 Auch.<br />

Permanence :<br />

mercredi de<br />

14h à 16h.<br />

Pieds noirs et griffes de chats<br />

Roman, <strong>BD</strong>, biographie... le Canard Gascon a retenu cinq livres,<br />

dont ceux de trois auteurs gersois. Autant d'idées de cadeaux pour Noël.<br />

Livres<br />

Le Nueit de Nadau<br />

La nuèit de Nadau es un temps de grana confusion<br />

per l’in.hèrn. Las sorcièras, los lops-garons<br />

e los diables se conegon pas de colèra, per<br />

amòr que Nòste-Sénher es vasut, e hèn pertot<br />

astant de maishancetats que pòdon. Aquera<br />

nuèit, quan partisson per la messa, se cau plan<br />

guardar d’abandonar los petits mainatges tots solets dens las maisons.<br />

S’es estat vist que las sorcièras an profitat de çò que los<br />

pairs e las mairs èran sortits, entà entrar per gitar sòrts e balhar<br />

mau. Tanplan dison que deu costat deu Mas de Fimarcon (1) , los<br />

parents, en rentrar de la messa, trobèn un de sos mainatges tot<br />

embrocat e que las sorcièras anavan hèr rostir.<br />

Ua nuèit de Nadau, duas hemnas se n’èran anadas a la messa<br />

a Leitora, e en atendent que sonèssen a Sent-Gervasi, se passejavan<br />

suu Bastion (2) . Tot en se passejar se travèn en ua branca.<br />

— Catalina, ça digoc la Isabèu, amassa aquera branca.<br />

Mès la Catalina avoc pas amassat la branca que lo vent se<br />

l’emportèc, dambe la Isabèu, sus la plana de Bustèth (3) , on los<br />

sorcièrs tenguèvan lo sabat.<br />

Las duas hemnas reconegón aci fòrça gents qu’aurén pas<br />

jamès cresut que s’estèssen balhats au diable, e que n’an nomentat<br />

d’aubunis que son pas estats contents. Tot aqueth maishant<br />

monde que trepava e que dançava en rond, en atendent que lo<br />

diable arribèsse per hèr la paga. Lo Diable arribèc a la fin sus ua<br />

carreta atelada de gats e de limacs, e obriscoc ua grana caisha tota<br />

plea d’escuts e de lois d’aur. Mès, a proporcion que pagava los<br />

sorcièrs, los escuts se cambiavan en carbons e los lois d’aur en<br />

huelhas d’arromècs secas.<br />

La paga hèita, lo Diable comencèc la mala messa, en hèr lo<br />

signe de la crotz en tèrra dambe lo pè esquèr ; e legiscoc lo sant<br />

evangèli tot a reboish. Au moment de la consecracion, levèc en<br />

l’aire ua ostia negra a tres puntas ; e los grapauds e las cucas se<br />

botèn tots a cantar.<br />

Après la consecracion, las gens deu sabat se n’angón totas,<br />

l’ua après l’auta, dambe ua candela negra a la man, baisar lo<br />

Diable devath la coa.<br />

— Aqui vòste torn, ça digoc ua vièlha sorcièra a la Catalina e<br />

a la Isabèu. I volètz anar ?<br />

— Nani, mon Diu !<br />

Au mot de Diu, lo Diable partiscoc a hutas dambe son maishant<br />

monde a l’esdarrèr. E còp sec, la Catalina e la Isabèu se<br />

trobèn reportadas suu Bastion, coma sonavan lo prumèr de la<br />

messa de mièjanuèit.<br />

Joan-Francés Bladèr<br />

(conte dictat per Francesa Lalana, de Leitora.)<br />

(1) Comuna deu canton de Leitora (Gèrs, que dependèva d’autes còps<br />

deu marquesat de Fimarcon. L’apèran tanben lo Mas-d’Auvinhon.<br />

(2) Passejada publica, establida sus l’emplaçament<br />

de las ancianas fortificacions de la vila.<br />

(3) Bòrda au nòrd de la comuna de Leitora.<br />

La nuit de Noël<br />

La nuit de Noël est un temps de grande confusion<br />

pour l’enfer. Les sorcières, les loups-garous<br />

et les diables ne se tiennent pas de colère,<br />

parce que Notre-Seigneur est né, et ils font partout<br />

autant de méchancetés qu’ils le peuvent.<br />

Cette nuit, quand on part pour la messe, il faut<br />

bien se garder d’abandonner les petits enfants tout seuls dans les<br />

maisons. Il s’est vu que les sorcières ont profité de ce que les<br />

pères et mères étaient sortis, pour entrer et jeter des sorts et donner<br />

le mal. On raconte aussi que du côté du Mas de Fimarcon (1)<br />

les parents, en rentrant de la messe, trouvèrent l’un de leurs enfants<br />

tout embroché, et que les sorcières allaient faire rôtir.<br />

Une nuit de Noël, deux femmes s’en étaient allées à la messe<br />

à Lectoure, et en attendant que l’on sonne à Saint-Gervais, elles<br />

se promenaient sur le Bastion (2) . Tout en se promenant, elles trébuchèrent<br />

à une branche.<br />

— Catherine, dit Isabelle, amasse cette branche.<br />

Mais Catherine n’eut pas amassé la branche que le vent se<br />

l’emporta, avec Isabelle, sur la plaine de Bustet (3) , où les sorciers<br />

tenaient le sabbat.<br />

Les deux femmes reconnurent là beaucoup de personnes dont<br />

elles n’auraient jamais cru qu’elles s’étaient données au diable,<br />

et elles en ont nommé quelques-unes qui n’ont pas été contentes.<br />

Tout ce méchant monde trépignait et dansait en ronde en attendant<br />

que le diable arrive pour faire la paie. Le Diable arriva à la<br />

fin sur une charrette attelée de chats et d’escargots, et il ouvrit<br />

une grande caisse toute pleine d’écus et de louis d’or. Mais à mesure<br />

qu’il payait les sorciers, les écus se changeaient en charbons<br />

et les louis d’or en feuilles de ronces sèches.<br />

La paie une fois faite, le Diable commença la messe noire, en<br />

faisant le signe de la croix en terre du pied gauche ; puis il lut le<br />

saint évangile tout à l’envers. Au moment de la consécration, il<br />

leva en l’air une hostie noire à trois pointes ; et les crapauds et les<br />

rainettes se mirent tous à chanter.<br />

Après la consécration, les gens du sabbat s’en allèrent tous,<br />

l’un après l’autre, avec une chandelle noire à la main, baiser le<br />

Diable sous la queue.<br />

— Voici votre tour, dit une vieille sorcière à Catherine et<br />

Isabelle. Voulez-vous y aller ?<br />

— Non, mon Dieu !<br />

Au nom de Dieu, le Diable décampa avec son méchant monde<br />

au derrière. Et aussitôt, Catherine et Isabelle se trouvèrent reportées<br />

sur le Bastion, comme l’on sonnait le premier coup de la<br />

messe de minuit.<br />

Jean-François Bladé<br />

(conte dicté par Françoise Lalanne, de Lectoure.)<br />

(1) Commune du canton de Lectoure (Gers), qui dépendait autrefois<br />

du marquisat de Fimarcon. On l’appelle aussi le Mas-d’Auvignon.<br />

(2) Promenade publique, établie sur l’emplacement<br />

des anciennes fortifications de la ville.<br />

(3) Métairie au nord de la commune de Lectoure.<br />

Le Pays d’un homme<br />

Adrien Forzy<br />

Le Lys Bleu éditions<br />

C’est le livre-hommage d’un<br />

petit-fils à son grand-père, Guy<br />

Forzy (1925-2015), figure de<br />

l’histoire des Français d’Algérie,<br />

co-fondateur du Recours,<br />

important mouvement d’aide<br />

aux rapatriés, et même délégué<br />

interministériel sous le gouvernement<br />

Chirac. Il était Gersois<br />

d’adoption, fixé en famille près<br />

de Fleurance. Si l’itinéraire de<br />

Guy Forzy est connu et documenté,<br />

depuis le débarquement<br />

en Provence jusqu’aux années<br />

consacrées aux pieds-noirs, en<br />

passant par l’expulsion d’Algérie<br />

et l’assignation à résidence<br />

à Vic-Fezensac, le livre de son<br />

petit-fils apporte une note évidemment<br />

plus personnelle, plus<br />

touchante, avec par exemple<br />

des reconstitutions de scènes et<br />

de dialogues familiaux, parfois<br />

crépitants. Guy Forzy était un<br />

homme d’une sacrée trempe,<br />

ce que confirme Raymond<br />

Vall, l’ancien sénateur du Gers<br />

qui signe une amicale préface,<br />

nonobstant les désaccords politiques.<br />

Dans Le Pays d’un<br />

homme, Guy Forzy se nomme<br />

Guilhem Forza, mais c’est bien<br />

le même. Cet homme à qui l’on<br />

prête d’avoir inventé le « vote<br />

rapatrié » pour arracher des décisions<br />

favorables aux piedsnoirs<br />

et autres harkis. Giscard<br />

l’a appris à ses dépens en 1981,<br />

Mitterrand s’était montré plus<br />

ouvert… Adrien Forzy n’escamote<br />

aucun sujet, n’édulcore<br />

pas grand-chose, mais il replace<br />

l’histoire trépidante et dramatique<br />

de son grand-père et des<br />

siens dans le contexte combustible<br />

de l’époque.<br />

H.L.<br />

La jeune femme et la mer<br />

Catherine Meurisse<br />

Dargaud — 22,52 €<br />

Chaque nouvel album de Catherine<br />

Meurisse est un événement<br />

dans le monde de la bande dessinée,<br />

tant cette autrice possède<br />

un talent unique et sensible pour<br />

raconter sa vie. Cette fois, ce<br />

sont ses deux séjours au Japon<br />

qui ont inspiré ce petit chefd’œuvre<br />

d’originalité où tout le<br />

mystère de ce pays et la beauté<br />

de ses paysages sont sublimés<br />

par la plume et le pinceau de<br />

Catherine Meurisse.<br />

J.-L. L.B.<br />

Degas, la danse de solitude<br />

Efa et Rubio<br />

Le Lombard — 17,95 €<br />

Ces deux auteurs espagnols<br />

nous invitent à découvrir la vie<br />

et la personnalité du peintre<br />

Edgar Degas, par le biais de sa<br />

relation avec l’artiste Mary Cassatt<br />

(également peintre), qui se<br />

trouve être la narratrice de cette<br />

biographie. Extrêmement bien<br />

documenté, l’album nous brosse<br />

le portrait d’un Degas solitaire,<br />

misogyne, misanthrope et obsédé<br />

par l’idée de créer une nouvelle<br />

forme de peinture.<br />

J.-L. L.B.<br />

La Terre de l’Héritier<br />

Marie Hême<br />

Cap Bear éditions<br />

Voilà un livre des plus attachants,<br />

écrit (sous pseudonyme)<br />

par une femme qui<br />

vit dans le sud du Gers, entre<br />

Seissan et Masseube. Elle<br />

raconte l’histoire d’une terre<br />

et de la famille qui y est attachée<br />

depuis des générations,<br />

comme une saga paysanne<br />

contemporaine quelque part<br />

dans le Sud-Ouest. La mort<br />

du père, la reprise de l’exploitation<br />

par Sébastien,<br />

l’héritier, la fin de l’élevage<br />

de vaches au profit du canard<br />

gras, Maïté, la future bru, les<br />

enfants, les frottements, les<br />

jalousies, les drames aussi.<br />

Marie Hême a un don d’observatrice,<br />

car la description<br />

qu’elle fait de ce milieu est<br />

foisonnante de détails réalistes,<br />

cocasses à l’occasion,<br />

drôles parfois, pas toujours<br />

glorieux. Mais ses personnages<br />

sont touchants, ils se<br />

battent pour faire vivre leur<br />

terre, maintenir la réputation<br />

de leur nom, et assument<br />

grosso modo leur devoir, enfin<br />

jusqu’à un certain point.<br />

La fin du livre est surprenante,<br />

mais chut. La Terre<br />

de l’Héritier intéressera bien<br />

des familles gasconnes enracinées,<br />

dont les descendants<br />

se demandent parfois quel<br />

prix ils doivent payer pour<br />

maintenir l’héritage.<br />

H.L.<br />

Nous trois, il était une fois<br />

Patrice Cousin<br />

Pastels-tilleuls — 6,50 €<br />

Une chatte et ses trois chatons<br />

ont élu domicile chez l’auteur<br />

gascon Patrice Cousin. Il en<br />

a tiré un bel album de photos<br />

qui raconte les premiers pas<br />

et les premières tétées, le tout<br />

accompagné de commentaires<br />

sous forme de bulles de bande<br />

dessinée. Deux courtes nouvelles<br />

émouvantes agrémentent<br />

cet ouvrage. Il existe également<br />

une version de ce livre avec les<br />

bulles vides pour que les enfants<br />

créent eux-mêmes leurs commentaires.<br />

Sur www.pastels-tilleuls.fr<br />

J.-L. L.B.<br />

30 31


Agenda<br />

Sortir malgré les frimas<br />

Voici une sélection de spectacles, expositions et autres concerts.<br />

Non, la culture n’hiberne pas !<br />

Auch<br />

9 décembre, 20 h<br />

Thomas Poitevin au<br />

Dôme Circa<br />

Auteur et génial<br />

explorateur de la comédie<br />

humaine, Thomas Poitevin<br />

déploie une galerie de<br />

portraits tragiques et<br />

tendres, hommes et<br />

femmes sous perruques,<br />

en proie à la catastrophe<br />

ordinaire d’exister.<br />

Cassaigne<br />

12 décembre, 15 h<br />

Concert à l’église<br />

Les marchés de Noël<br />

Samedi 4 décembre : Miélan. Dimanche 5 décembre :<br />

Saint-Orens-Pouy-Petit, Clermont-Savès, Gaujan, La<br />

Sauvetat, Miélan, Ordan-Larroque, Preignan, Saint-<br />

Clar. Samedi 11 décembre : Auch, Condom, Marciac,<br />

Lectoure. Dimanche 12 décembre : Auch, Lectoure,<br />

Condom, Fourcès, Gimont, Lias, Mauvezin, Mirande, Ornézan,<br />

Montréal-du-Gers. Samedi 18 décembre : Fleurance,<br />

Lectoure. Dimanche 19 décembre : L’Isle-de-Noé,<br />

Fleurance, Lectoure, Gimont, Lamaguère, Tillac…<br />

Invité par le château de<br />

Cassaigne, le quatuor à<br />

cordes et flûtes Ganne a<br />

élaboré un programme<br />

musical autour de<br />

Betthoven, Paganini et<br />

Debussy. Concert dans<br />

l’église avant une pause<br />

gourmande au château.<br />

Castet-Arrouy,<br />

Miradoux, Plieux,<br />

Flamarens,<br />

Gimbrède,<br />

Mansonville,<br />

Peyrecave et Saint-<br />

Antoine.<br />

4 décembre/9 janvier<br />

La Ronde des crèches<br />

Manifestation gratuite,<br />

la 26 e édition de la<br />

Ronde des crèches<br />

regroupe huit villages qui<br />

exposent chacun une<br />

crèche élaborée par des<br />

bénévoles, sur un thème<br />

donné (les merveilles du<br />

monde en 2021). La visite<br />

se fait de jour comme de<br />

nuit. Elle attire en général<br />

un monde fou, pas loin<br />

de 20 000 personnes les<br />

bonnes années.<br />

Condom<br />

10 décembre, 20 h 30<br />

Jazz à l’Espace<br />

Concert de Nicolas Saez<br />

Trio à l’Espace Tous en<br />

Scène. Accompagné de 2<br />

musiciens jazz et rock [à<br />

la basse Julien Cridelause<br />

et violon Nicolas<br />

Frossard, Nicolas Saez<br />

(guitare et composition)<br />

revendique des<br />

inspirations andalouses.<br />

Les compositions sont<br />

originales et l’univers du<br />

trio sensible.<br />

Lavardens<br />

Jusqu’au 2 janvier 2022<br />

L’art du santon<br />

La 23 e édition de<br />

l’exposition « L’art du<br />

santon » se déploie au<br />

château de Lavardens.<br />

Une sortie familiale.<br />

Lectoure<br />

4-5 décembre<br />

Portes ouvertes au<br />

château d’Arton<br />

Le chai se transforme en<br />

halle gourmande le temps<br />

d’un week-end, alliance<br />

des vins d’Arton avec<br />

les saumons Fumaison<br />

Occitane, les pâtés de la<br />

maison Neels, etc. Mais<br />

aussi un atelier poétique<br />

avec la compagnie Gilles<br />

Bouillon, une lecturedédicace<br />

de Victoire de<br />

Montesquiou, des artisans<br />

d’art. Gratuit et ouvert<br />

à tous. Possibilité de<br />

déjeuner sur place.<br />

17-19 décembre<br />

Exposition à la<br />

Manufacture/Tannerie<br />

Royale<br />

C’est la toute première<br />

exposition dans ce lieu<br />

majestueux, en pleine<br />

rénovation. L’occasion,<br />

notamment, de voir<br />

les œuvres de l’artiste<br />

gersoise (d’adoption)<br />

Swan Scalabre, peintures<br />

à l’huile sur bois,<br />

avec comme sujet de<br />

prédilection les femmes et/<br />

ou la féminité. Toujours un<br />

voyage mystérieux sous<br />

son pinceau.<br />

Marciac<br />

15 janvier 2022, 20 h 30<br />

Cécile McLorin Salvant à<br />

l’Astrada<br />

Auréolée de son 3 e<br />

Grammy Awards (pour son<br />

3 e album consécutif !), la<br />

chanteuse de jazz francoaméricaine<br />

Cécile Mclorin<br />

Salvant revient en tournée<br />

et s’arrête à Marciac en<br />

janvier, avec Sullivan<br />

Fortner. A ne pas manquer.<br />

Nogaro<br />

19 décembre, 16 h 30<br />

Spectacle de Noël<br />

Au théâtre, un spectacle<br />

de Noël créé par la<br />

compagnie Feuille de<br />

Scène, fondée en 2018<br />

à Miramont d’Astarac et<br />

basée principalement à<br />

Pavie.<br />

Saint-Arailles<br />

12 décembre, 15 h<br />

Les Pops Castafiores<br />

Dirigée par Véronique<br />

Glaziou, la drolatique<br />

chorale (vicoise) des<br />

Pops Castafiores donne<br />

un concert qui célèbre<br />

l’humanité des fêtes de fin<br />

d’année. Les chansons<br />

sont puisées dans le<br />

répertoire de la pop :<br />

Mylène Farmer, Bernard<br />

Lavilliers, Clara Luciani,<br />

Indochine, Catherine<br />

Ringer, John Lennon… Les<br />

textes qui accompagnent<br />

le tour de chant sont mis<br />

en voix par les choristes.<br />

Ils évoquent la poésie<br />

contemporaine de Bernard<br />

Dimey. Entrée libre.<br />

Possibilité d’un goûter<br />

après le spectacle.<br />

Valence-sur-Baïse<br />

5 décembre<br />

L’abbaye de Flaran<br />

inclusive<br />

Initiative heureuse,<br />

couplée avec la Journée<br />

internationale des<br />

personnes handicapées<br />

à l’initiative de l’ONU. Ce<br />

dimanche-là, à partir de<br />

14 h 30, l’accès à l’abbaye<br />

de Flaran, « le petit<br />

Louvre de la Gascogne »,<br />

est gratuit. Il y aura la<br />

présentation de mallettes<br />

tactiles pour profiter de<br />

la fantastique collection<br />

de peintures Simonow,<br />

et des contes doublés en<br />

LSF (langue des signes<br />

française) par l’association<br />

Tout Conte Fée.<br />

Les mots croisés de François Sumien<br />

(Solution page 34)<br />

Horizontalement :1 – Ragoût de restes de viande. 2 – Soignerais.<br />

3 – Mises en vers- Loin d’être imaginaire. 4 – À la fois ville,<br />

golfe et ancien protectorat anglais – Dégât causé par des bombes<br />

– Cœur de grès. 5 – Soutient le navire – Plus connus sous le nom<br />

de cousins. 6 – Caressée. 7 – Il est très coloré et il cajole – Pas<br />

consanguin.8 – Adorable – Mot de passe. 9 – À l’origine de fleurs<br />

très connues – Abréviation latine – Enlever. 10 – Il est en orbite<br />

– pas à moi. 11 – Situées chez le notaire – Itou.<br />

Verticalement :A – Ruses habiles. B – Preuve de sècheresse –<br />

Dans le surnom d’un fameux boxeur. C – Décourageants. D – À<br />

moi – Bête de jeu – Début de cécité. E – Chasse les fidèles –<br />

Pour une connaissance – Ils peuvent avoir leurs ciels. F – Faire de<br />

grands gestes en tous sens. G – Il a eu son âge – On l’a à la bouche<br />

- Dans le koala, pas dans le lémurien. H – Méprisée – Organisme<br />

de paix. I – Commune de la Drôme – Bête de somme. J – 38 en<br />

France – Petits villages réunionnais. K – Ferai le rat.<br />

32 33


Avant de se quitter<br />

Sudoku - Solution du numéro précédent<br />

Solution des mots croisés<br />

Boostez votre com’<br />

avec le Canard Gascon<br />

Avec ses 15 000 exemplaires tous les deux mois, le Canard Gascon est un média<br />

local qui a de l’impact. Il est distribué gratuitement dans plus de 600 endroits,<br />

commerces, supérettes, grandes surfaces, lieux publics, essentiellement dans le Gers,<br />

une petite partie des Landes et le sud du Lot-et-Garonne (liste de tous les dépôts sur<br />

www.lecanardgascon.com). Chaque numéro est lu par quelque 50 000 personnes.<br />

Y faire sa publicité, c’est s’offrir une belle exposition<br />

et l’assurance d’avoir du retour !<br />

Renseignements et tarifs (dès 138 € HT l’insertion) au 06 61 34 29 32<br />

ou lecanardgascon32@gmail.com<br />

HDM :100 bouteilles<br />

de vin, 4 bouteilles<br />

d'armagnac,1 bouteille<br />

de mousquet.<br />

Stations Pyrénées<br />

N'Py : 20 forfaits ski<br />

journée (Peyragudes,<br />

Grand Tourmalet,<br />

Piau, Luz-Ardinen,<br />

Cauterets, Gourette, la<br />

Pierre Saint-Martin).<br />

Grand jeu du Canard Gascon : les lots et le règlement<br />

Chaîne thermale du<br />

Soleil -La Bastide en<br />

Gascogne : 1 peignoir<br />

blanc et son bonnet<br />

siglés CTS (Chaine<br />

Thermale du Soleil, 1<br />

cocktail « Ventre Saint-<br />

Gris » et ses amusebouche<br />

pour 2 personnes<br />

à La Bastide<br />

en Gascogne., 1 Lit<br />

Hydromassant, 1 SPA<br />

Liberté, 1 bon pour 3<br />

activités aquatiques.<br />

Cafés Di Costanzo :<br />

6 bons d'achat à valoir<br />

dans les boutiques de<br />

L'Isle-Jourdain et de<br />

Toulouse…<br />

La liste complète des<br />

lots est publiée sur<br />

notre site :<br />

www.lecanardgascon.com<br />

L'ABUS D'ALCOOL EST MAU-<br />

VAIS POUR LA SANTÉ - SACHEZ<br />

CONSOMMER AVEC MODÉRATION<br />

Règlement<br />

Règlement - Le Grand Jeu 2021 du Canard Gascon est ouvert à toute personne physique majeure. Pour participer, il suffit de nous retourner par courrier (les<br />

réponses par mail ne sont pas acceptées) avant le 25 décembre 2021 le bulletin réponse (découpé ou photocopié) se trouvant page 5. Un tirage au sort filmé<br />

aura lieu parmi les bonnes réponses et les lots seront attribués dans l'ordre de numérotation. Toutefois une seule participation par foyer sera acceptée et un<br />

seul lot attribué pour un même nom de famille et une même adresse.<br />

Aucune contrepartie en argent ne sera acceptée en partie ou en totalité pour les bons d'achat. Le tirage au sort aura lieu en janvier 2022. Tous les gagnants<br />

seront prévenus par courrier. Les premiers gagnants seront invités à venir retirer leurs lots lors de la remise des lots à la cave de Nogaro. Ils seront prévenus<br />

de la date par téléphone. La cérémonie sera suivie d'un pot de l'amitié. Les autres gagnants devront se rendre à l'adresse du partenaire avec leur bon<br />

gagnant certifié pour retirer leur lot. (Les petits lots et bons d'achats seront envoyés par courrier).<br />

Du fait de leur participation, les gagnants autorisent le Canard Gascon à publier leurs nom et photo. La liste des gagnants sera publiée dans le prochain n°<br />

du Canard Gascon.<br />

www.lecanardgascon.com<br />

Le Canard Gascon vit de ses ressources publicitaires. Ses annonceurs sont nombreux et fidèles<br />

et parmi eux : Plaimont Producteurs, Carrefour Market, cave de Nogaro HDM, Gascogne Optique, le<br />

syndicat Vins Côtes de Gascogne, Les Fleurons de Lomagne, Abbaye de Flaran, Ets Dauga, le Floc de<br />

Gascogne, imprimerie BCR, La Ferme de Flaran, Domaine de Joÿ, Valvital Lectoure, Auberge du Lac à<br />

Gondrin, Panaulle Froid, Gamm Vert, Maison de Save, Safti, l’ACAL, MGH-Lip, Piscines Béoustès, etc.<br />

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