26.11.2021 Views

Vente Christie's - 27 juin 2018

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Zlan de Belewale, vers 1952.

Photographie de Hans Himmelheber.

"En ne témoignant de rien d’autre que de sa beauté" disaient Liliane et

Michel Durand-Dessert, cette statue féminine Dan appartient au corpus

des œuvres attribuées au maître sculpteur Zlan. Zlan (ou Sran) de Belewale

est sans conteste la personnalité la plus reconnue parmi les sculpteurs

du territoire Dan-Wè de la première moitié du XX e siècle. L’infuence de

son style unique est perceptible chez les Dan, les Mano et les Wè au

Libéria et en Côte-d’Ivoire. Sa carrière a été largement documentée par

Hans Himmelheber en 1960. Zlan est décédé vers 1955 non loin du village

Wè de Belewale près de Tapita au Liberia. Né soixante-dix ans plus tôt,

à Gengwébé, situé sur le littoral de la Côte d’Ivoire, il était encore enfant

lorsqu’il déménagea avec ses parents à Belewale. En langue Dan, le mot

"Zlan" signife "créateur" ou "dieu", prénom qui lui fut donné dès son enfance,

certainement en raison de son talent de créateur. Zlan devint un sculpteur

célèbre, très courtisé par les personnes infuentes de son époque. Aucun

prix n’était fxé pour l’œuvre au moment de la commande et Zlan appelait au

sens artistique et à la générosité du commanditaire. Dans une conversation

avec Himmelheber en 1952, il expliqua savoir sculpter des portraits assez

fdèles aux modèles : "Quand je vois une belle femme, je suis capable,

une fois revenu à ma plantation, de la sculpter de mémoire, de telle sorte

que chacun la reconnaisse." Sculpteur de nombreux chefs et d’hommes

infuents, il a été aussi l’enseignant de nombreux élèves des peuples Dan et

Wè. Eberhard Fischer a récemment décrit la carrière artistique de Zlan dans

Les Maîtres de la sculpture de la Côte d’Ivoire (Paris, 2015, pp. 128-138).

Les statues Dan sont rares. Appelées lü me, ou "personne en bois", elles

sont avant tout considérées par les Dan comme objets de prestige.

Commandées par des chefs aux meilleurs sculpteurs, ces statues sont

le portrait de l’épouse favorite, dont elles portent le nom. Elles étaient

conservées avec les autres objets précieux et parfois exposées pour honorer

un hôte et accroître la réputation de son propriétaire. Seules quelques

rares statues peuvent être attribuées avec certitude à Zlan : la statue

Durand-Dessert de l’ancienne collection Duperrier, une statue de l’ancienne

collection Rockefeller au Metropolitan Museum of Art à New York (inv. n°

1978.412.499), la maternité du Musée du quai Branly ; une statue féminine

avec la même coifure, sans scarifcations, dans la collection du Fine Arts

Museum of San Francisco (inv. n° 71.26) et une dernière dans une collection

privée (Neyt, F., Trésors de Côte d’Ivoire, Bruxelles, 2014, p. 54, fg. 25).

© Gérard Blot

Statue féminine par Zlan de Belewale,

© RMN Grand Palais - Musée du Quai

Branly - Jacques Chirac,

inv. n° 73.1963.0.163

Statue féminine par Zlan de Belewale.

Hauteur : 58.4 cm.

© Collection The Metropolitan

Museum of Art, inv. n° 1978.412.499

60

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!