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Vente Christie's - 27 juin 2018

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Cette représentation d’une femme assise s’inscrit dans

une typologie très spécifque de la statuaire Bidjogo. Si un

certain nombre de représentations anthropomorphes est

connu, le caractère plutôt abstrait de la plupart d’entre elles

les distingue de l’ensemble plus restreint de sculptures

présentant de manière presque naturaliste une femme

assise sur un siège. Conservées dans des temples ad hoc,

leur fonction semble avoir été multiple : elles pouvaient

servir dans des cadres rituels diférents tels que le mariage,

la divination, les règlements de confits, la guérison, la

sorcellerie ou encore certains rituels d’initiation. H. A.

Bernatzik mentionne également que certaines servaient

de réceptacles pour l’âme d'un ancêtre (Bernatzik, H.A.,

Äthiopien des Westens. Forschungsreisen in Portugiesisch-

Guinea, Vienne, 1933, pp. 217-218). Compte tenu de la qualité

sculpturale de cette pièce, il est possible qu’elle s’inscrive

dans cette dernière catégorie. Dans ce cas, l’incarnation

d’un personnage féminin serait sans doute en lien avec le

rôle central qu’occupait la symbolique de la femme autrefois

dans la vie sociale Bidjogo ; symbolique qui se manifestait

particulièrement dans le cadre des rites d’initiation defunto

documentés par Danielle Duquette lors de ses études de

terrain. (Duquette, D.G., Woman Power and Initiation in the

Bissagos Islands, African Arts, vol. 12, n° 3, pp. 31-35).

Au cours de la classifcation de la statuaire Bidjogo qu’il

entreprit en se basant principalement sur les informations

fournies par H. A. Bernatzik en 1933, André Gordst

qualifa la statue des Durand-Dessert comme l' « une des

sculptures les plus remarquables. La composition plastique

de cette statuette est de très haute qualité artistique. Le

dos, le devant et les fancs sont d’un modelé remarquable

et techniquement parfait. La récurrence des formes

coniques de la bouche, des seins, du ventre et des genoux

sont uniques dans la statuaire traditionnelle Bijago et la

patine rougeâtre qui la recouvre révèle l’extraordinaire

beauté de la pièce. Nous nous trouvons ici devant le point

fnal d’une évolution génétique des formes dans cette

sculpture longtemps ignorée mais qui néanmoins peut

fgurer parmi les plus belles réussites de la sculpture

ouest-africaine » (Gordst, A., "La statuaire traditionnelle

bijago", dans Arts d’Afrique Noire, vol. 18, 1976, p. 15).

Cf. pour un exemple similaire, voir celui de la

collection Marian et Daniel Malcolm, publié dans

African Art from New Jersey Collections, Montclair

Art Museum, New Jersey, 1983, fg. 52.

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