Vente Christie's - 27 juin 2018
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Tout est en douceur dans cette petite efigie funéraire : la convexité
courbe du dos est compensée par la découpe très délicate du vêtement,
relevé sur le devant, et le volume du crâne, très développé à l’arrière.
Le visage, allongé par une barbe, s’insère dans la concavité du torse à
l’avant ; les jambes achèvent doucement la sculpture en rejoignant le
poteau qui sert de socle ; l’expression de ce vieillard au grand front, aux
grands yeux, aux pommettes saillantes, est paisible et apaisante.
Liliane et Michel Durand-Dessert
102
POTEAU COMMÉMORATIF
ZARAMO
TANZANIE
Hauteur : 56 cm. (22 in.)
€8,000–12,000
PROVENANCE
Galerie 62, Paris
Collection Liliane et Michel Durand-Dessert, Paris
EXPOSITION
Grenoble, Musée de Grenoble, L’Art au futur antérieur. Liliane
et Michel Durand-Dessert, un autre regard, 10 juillet - 04
octobre 2004
BIBLIOGRAPHIE
Tosatto, G. et Viatte, G., L’Art au futur antérieur. Liliane et
Michel Durand-Dessert, un autre regard, Grenoble, 2004, n°
46 bis
Les Zaramo vivent principalement dans la région côtière de
l'est de la Tanzanie. Les poteaux commémoratifs étaient
érigés à l’endroit des tombes des notables importants. Ce
poteau surmonté d’une fgure humaine fut sculpté dans
un style très réaliste représentant l'individu qui devait
être commémoré. Ce monument honore probablement
un agriculteur prospère, la fgure humaine portant une
hache sur son épaule gauche. Moins d'une douzaine de
poteaux Zaramo couronnés par une fgure en pied sont
connus. Deux exemplaires ont sans doute été façonnés par
le même maître sculpteur que le poteau Durand-Dessert ;
un dans la collection du Musée Barbier Mueller à Genève
(inv. n° 1027-59) et le second exposé à l'Académie Royale
des Arts de Londres durant l’exposition Africa, Arts of a
Continent en 1995. Tous deux semblent présenter un aîné
très similaire portant également une hache sur son épaule
droite et tenant dans sa main un couteau et une gourde,
deux autres outils pouvant être liés au travail agricole. Un
troisième exemple, vendu à Paris en 1997 (Loudmer, Paris,
24 avril 1997, lot 93), présente les mêmes traits du visage
qui donnent à ces portraits un aspect quasi égyptien. Les
lèvres charnues, les pommettes saillantes, les yeux étirés
presque enfoncés, les paupières gonfées, le front bombé
et le crâne surdimensionné confèrent à cette pièce un
caractère atemporel, plaçant cette efigie funéraire dans
le monde des ancêtres d’où il protège ses descendants.
A ZARAMO COMMEMORATIVE POST
202