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Vente Christie's - 27 juin 2018

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STATUE MAKONDE, LISINAMU

MOZAMBIQUE

Hauteur : 69 cm. (27º in.)

€15,000–25,000

PROVENANCE

Collection Arthur Speyer, Wiesbaden, Allemagne

Galerie Wolfgang Ketterer, Munich, 8 novembre 1980, lot 174

Merton D. Simpson, New York (n° 3510)

Sotheby's, Londres, 29 juin 1987, lot 69

Collection Freddy Rolin, Bruxelles

Lempertz, Bruxelles, 25 mars 1992, lot 264

Pierre Dartevelle, Bruxelles

Collection Liliane et Michel Durand-Dessert, Paris

EXPOSITION

Paris, La Monnaie de Paris, Fragments du Vivant : sculptures africaines dans

la collection Durand-Dessert, 10 - 24 septembre 2008

BIBLIOGRAPHIE

Amae, N., Gadella, R., Geofroy-Schneiter, B. et Page, A., Kaos - Parcours

des mondes n° 2, 2003, p. 71

Paudrat, J.L. et al., Fragments du Vivant : sculptures africaines dans la

collection Durand-Dessert, Paris, 2008, n° 72 et 240

Schaedler, K.F., Encyclopedia of African Art and Culture, Munich, 2009, p. 404

Beaucoup plus rares que leurs masques iconiques, les sculptures

fguratives Makonde sont principalement conservées dans les anciennes

collections muséales. Stylistiquement, cette pièce est typique des

sculptures Makonde collectées dans les premières décennies du XX e

siècle. On peut observer des exemples de masques de ce style aux musées

Pitt-Rivers (inv. n° 1918.44.2), Brooklyn (inv. n° 22.1588), et Dapper ; quant

aux sculptures, on les trouve dans le Museu Nacional de Etnologia de

Lisbonne et le Museu Nacional de Ciencia Natural du Mozambique. Le

style Makonde se distingue souvent par un front incliné contrebalancé

par de lourdes bajoues ; une bouche à la lèvre supérieure charnue portant

un labret et dissimulant le menton ; de grands yeux ovales ; un nez plat,

et de larges narines fnement sculptées. Ces rares sculptures en bois

étaient appelées masinamu (au singulier “lisinamu”) et représentaient

des ancêtres mythiques du clan ainsi que les aînés décédés. À l'époque

pré-coloniale, les Makonde n'avaient pas de vrais chefs : seuls les plus

anciens du clan et les devins humu (au pluriel vahumu) faisaient autorité.

Au sein de ce groupe, un culte important était pratiqué : on vénérait les

ancêtres les plus sages pratiquant le ntela (“médecine”) comme des

divinités mineures. Les masinamu ont été conservés dans les habitats

des chefs de villages et des vahumu où ils étaient probablement associés

à des tombeaux d'ancêtres. Ils étaient souvent peints et décorés de

tatouages Makonde. La tête magnifquement sculptée dans le style

classique Makonde, au contraste exquis du visage noir, des yeux

blancs et de la coife rouge, fait de cette grande sculpture une des plus

réussies et une des seules à avoir été conservée en mains privées.

Nous avons une statue makonde, dont le visage est

bouleversant : le crâne a la forme d'un œuf et le bonnet a

l'air d'une coquille dont le visage semble éclore ; la lèvre

supérieure hypertrophiée, les yeux latéraux en amande,

fendus horizontalement lui donnent un caractère zoomorphe

accentué encore par les scarifcations nasales ; le visage,

mystérieux comme celui d'une créature de la lagune, a l'air de

fotter sur les eaux, dans une sorte d'état hypnotique…

Liliane et Michel Durand-Dessert

A MAKONDE FIGURE, LISINAMU

198

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