Vente Christie's - 27 juin 2018

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Cette remarquable statue à fonction magiquereprésente un homme debout, le bras droitdressé pour tenir une arme. Le corps est piqué detoutes parts de clous et d’éléments métalliques.L’abdomen est occupé par deux reliquairessuperposés scellés à la résine et à la terre ; ilssont clos par des fragments de miroir dont letain est oxydé. Les deux colliers enserrant le cou,tombant sur la poitrine, contiennent des matièresmagiques. Le corps est habillé d’un costume engrosse toile, partiellement d’origine européenne,le recouvrant totalement à l’exception du brasdroit et des pieds. Lors des rituels, des aspersionsde matières, de l’argile blanche en particulier,et de la terre rouge ont été appliquées à l’objetdont subsistent les traces sur le buste, noyant lesclous dans une gangue. La statue est asexuée,ce qui est courant dans ce type d’objet. La têteest percée d’un orifce reliquaire ; il est possibleque toute la calotte crânienne ait été autrefoiscouverte d’une charge. Le visage est orné, entreles sourcils gravés, d’une scarifcation en losangequadrillé. Sous le nez fort, la bouche est ouvertedardant la langue. Les oreilles sont larges, lementon légèrement relevé est volontaire.Cette grande statue nkonde de l’anciennecollection Pierre Vérité, révélée au public européenlors de la prestigieuse exposition Les ArtsAfricains, au Cercle Volney à Paris en juin 1955, estd’une grande ancienneté. Les nkonde de grandedimension appartiennent soit à la communauté,qui les utilise lors de la prestation de serments oula formulation de vœux, soit au clan ou au lignage,le plus souvent dans un but de protection (Felix,M.L., Art & Kongos, Bruxelles, 1995, p. 105). Cetype d’objets servait au spécialiste traditionnel, lenganga, habilité à le manipuler, à envoyer des sortset à les conjurer à la demande des consultants.Plusieurs statues magiques de ce type et dece style sont reproduites par Raoul Lehuard,Art Bakongo – les centres de style, Arnouville,1989, volume II, dont la statue du M.R.A.C. deTervuren : n° J 8-2-1, pages 504 et 505, quiprésente la même charge ventrale double et uncostume approchant. Voir aussi dans Marc LéoFélix, Art & Kongos – Les peuples kongophoneset leur sculpture, 1995, la reproduction dessinéed’un grand nombre de nkonde de tous styles.185

Cette remarquable statue à fonction magique

représente un homme debout, le bras droit

dressé pour tenir une arme. Le corps est piqué de

toutes parts de clous et d’éléments métalliques.

L’abdomen est occupé par deux reliquaires

superposés scellés à la résine et à la terre ; ils

sont clos par des fragments de miroir dont le

tain est oxydé. Les deux colliers enserrant le cou,

tombant sur la poitrine, contiennent des matières

magiques. Le corps est habillé d’un costume en

grosse toile, partiellement d’origine européenne,

le recouvrant totalement à l’exception du bras

droit et des pieds. Lors des rituels, des aspersions

de matières, de l’argile blanche en particulier,

et de la terre rouge ont été appliquées à l’objet

dont subsistent les traces sur le buste, noyant les

clous dans une gangue. La statue est asexuée,

ce qui est courant dans ce type d’objet. La tête

est percée d’un orifce reliquaire ; il est possible

que toute la calotte crânienne ait été autrefois

couverte d’une charge. Le visage est orné, entre

les sourcils gravés, d’une scarifcation en losange

quadrillé. Sous le nez fort, la bouche est ouverte

dardant la langue. Les oreilles sont larges, le

menton légèrement relevé est volontaire.

Cette grande statue nkonde de l’ancienne

collection Pierre Vérité, révélée au public européen

lors de la prestigieuse exposition Les Arts

Africains, au Cercle Volney à Paris en juin 1955, est

d’une grande ancienneté. Les nkonde de grande

dimension appartiennent soit à la communauté,

qui les utilise lors de la prestation de serments ou

la formulation de vœux, soit au clan ou au lignage,

le plus souvent dans un but de protection (Felix,

M.L., Art & Kongos, Bruxelles, 1995, p. 105). Ce

type d’objets servait au spécialiste traditionnel, le

nganga, habilité à le manipuler, à envoyer des sorts

et à les conjurer à la demande des consultants.

Plusieurs statues magiques de ce type et de

ce style sont reproduites par Raoul Lehuard,

Art Bakongo – les centres de style, Arnouville,

1989, volume II, dont la statue du M.R.A.C. de

Tervuren : n° J 8-2-1, pages 504 et 505, qui

présente la même charge ventrale double et un

costume approchant. Voir aussi dans Marc Léo

Félix, Art & Kongos – Les peuples kongophones

et leur sculpture, 1995, la reproduction dessinée

d’un grand nombre de nkonde de tous styles.

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