Vente Christie's - 27 juin 2018

26.11.2021 Views

184

Cette remarquable statue à fonction magiquereprésente un homme debout, le bras droitdressé pour tenir une arme. Le corps est piqué detoutes parts de clous et d’éléments métalliques.L’abdomen est occupé par deux reliquairessuperposés scellés à la résine et à la terre ; ilssont clos par des fragments de miroir dont letain est oxydé. Les deux colliers enserrant le cou,tombant sur la poitrine, contiennent des matièresmagiques. Le corps est habillé d’un costume engrosse toile, partiellement d’origine européenne,le recouvrant totalement à l’exception du brasdroit et des pieds. Lors des rituels, des aspersionsde matières, de l’argile blanche en particulier,et de la terre rouge ont été appliquées à l’objetdont subsistent les traces sur le buste, noyant lesclous dans une gangue. La statue est asexuée,ce qui est courant dans ce type d’objet. La têteest percée d’un orifce reliquaire ; il est possibleque toute la calotte crânienne ait été autrefoiscouverte d’une charge. Le visage est orné, entreles sourcils gravés, d’une scarifcation en losangequadrillé. Sous le nez fort, la bouche est ouvertedardant la langue. Les oreilles sont larges, lementon légèrement relevé est volontaire.Cette grande statue nkonde de l’anciennecollection Pierre Vérité, révélée au public européenlors de la prestigieuse exposition Les ArtsAfricains, au Cercle Volney à Paris en juin 1955, estd’une grande ancienneté. Les nkonde de grandedimension appartiennent soit à la communauté,qui les utilise lors de la prestation de serments oula formulation de vœux, soit au clan ou au lignage,le plus souvent dans un but de protection (Felix,M.L., Art & Kongos, Bruxelles, 1995, p. 105). Cetype d’objets servait au spécialiste traditionnel, lenganga, habilité à le manipuler, à envoyer des sortset à les conjurer à la demande des consultants.Plusieurs statues magiques de ce type et dece style sont reproduites par Raoul Lehuard,Art Bakongo – les centres de style, Arnouville,1989, volume II, dont la statue du M.R.A.C. deTervuren : n° J 8-2-1, pages 504 et 505, quiprésente la même charge ventrale double et uncostume approchant. Voir aussi dans Marc LéoFélix, Art & Kongos – Les peuples kongophoneset leur sculpture, 1995, la reproduction dessinéed’un grand nombre de nkonde de tous styles.185

184

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!