Vente Christie's - 27 juin 2018

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Contrairement à beaucoup de nos autrescimiers Ekoi [Ejagham], celui-ci, qui représenteune jeune flle, est empreint d’une grande douceur ;l’intériorité de l’expression contraste avecl’exubérance d’une coife très architecturale.Liliane et Michel Durand-Dessert156

~ 78CIMIER EJAGHAM OUEFIK DE LA RÉGIONDE LA CROSS RIVER,IKEMNIGÉRIAHauteur : 50 cm. (19æ in.)€40,000–60,000PROVENANCEGalerie 62, ParisCollection Liliane et Michel Durand-Dessert,ParisEXPOSITIONParis, Halle Saint-Pierre, 13 janvier - 31 mai2003Grenoble, Musée de Grenoble, L’Art au futurantérieur. Liliane et Michel Durand-Dessert, unautre regard, 10 juillet - 04 octobre 2004Paris, La Monnaie de Paris, Fragments duVivant : sculptures africaines dans la collectionDurand-Dessert, 10 - 24 septembre 2008BIBLIOGRAPHIETosatto, G. et Viatte, G., L’Art au futur antérieur.Liliane et Michel Durand-Dessert, un autreregard, Grenoble, 2004, n° 37Paudrat, J.L. et al., Fragments du Vivant :sculptures africaines dans la collection Durand-Dessert, Paris, 2008, n° 225Connaissance des Arts, Monnaie de Paris,2008, p. 32Keith Nicklin suggère que ce type de cimierétait d'usage dans le cadre des mascaradesorganisées par l’association Ikem, une sociétéde chant et de danses des Efk de Calabar(pour une discussion à ce sujet voir Nicklin,K. et Salmon, J., IKEM : The History of aMasquerade in Southeastern Nigeria, dansKasfr, S., (ed.), West African Masks and CulturalSystems, Tervuren, Belgique, pp. 126-149).Selon K. Murray, qui répertoria plusieursde ces masques à la fn des années 1930,les spectacles Ikem furent institués entre1895 et 1901. On retrouve ce même type demasques associé aux activités cérémoniellesou de divertissement dans la société Ekpe.Les masques Ikem, dont le corpus est trèsrestreint, évoquent les coifures élaboréesportées par les jeunes flles lors de rites depassages prénuptiaux. Après une longuepériode qu’elles passaient recluses dansune maison destinée à leur faire prendredu poids, par souci esthétique, les fllesqui s'apprêtaient à se marier, appeléesmonikem chez les Ejagham, se montraientdans toute leur splendeur au cours d’uneparade cérémonielle. Leurs grandes coifurestorsadées constituaient alors l’un desprincipaux éléments de beauté dont elles sevantaient devant la communauté toute entière.Charles Partridge fournit une descriptionde ces coifures : « Les femmes passentdes heures à plaquer leurs cheveux avecde l’huile de palme et de la graisse afnd’obtenir les formes les plus fantastiques[…] une corne surmontant le sommet de latête, torsadée vers le front dans la manièred’un bonnet de Polichinelle, avec trois autrescornes, dont deux projetées latéralement etla troisième à l’arrière. » (Partridge, C., CrossRiver Natives, Londres, 1908, pp. 163-164).Cf. pour un masque très similaire voir celuide la collection Toby et Barry Hecht, celuide la collection du Quai Branly (inv. n°71.1948.8.2 D), ou encore celui de l’anciennecollection d'Allan Stone, vente Sotheby’s,New York, 15 novembre 2013, lot 80.AN EJAGHAM OR EFIK HEADCRESTOF THE CROSS RIVER REGION,IKEM157

~ 78

CIMIER EJAGHAM OU

EFIK DE LA RÉGION

DE LA CROSS RIVER,

IKEM

NIGÉRIA

Hauteur : 50 cm. (19æ in.)

€40,000–60,000

PROVENANCE

Galerie 62, Paris

Collection Liliane et Michel Durand-Dessert,

Paris

EXPOSITION

Paris, Halle Saint-Pierre, 13 janvier - 31 mai

2003

Grenoble, Musée de Grenoble, L’Art au futur

antérieur. Liliane et Michel Durand-Dessert, un

autre regard, 10 juillet - 04 octobre 2004

Paris, La Monnaie de Paris, Fragments du

Vivant : sculptures africaines dans la collection

Durand-Dessert, 10 - 24 septembre 2008

BIBLIOGRAPHIE

Tosatto, G. et Viatte, G., L’Art au futur antérieur.

Liliane et Michel Durand-Dessert, un autre

regard, Grenoble, 2004, n° 37

Paudrat, J.L. et al., Fragments du Vivant :

sculptures africaines dans la collection Durand-

Dessert, Paris, 2008, n° 225

Connaissance des Arts, Monnaie de Paris,

2008, p. 32

Keith Nicklin suggère que ce type de cimier

était d'usage dans le cadre des mascarades

organisées par l’association Ikem, une société

de chant et de danses des Efk de Calabar

(pour une discussion à ce sujet voir Nicklin,

K. et Salmon, J., IKEM : The History of a

Masquerade in Southeastern Nigeria, dans

Kasfr, S., (ed.), West African Masks and Cultural

Systems, Tervuren, Belgique, pp. 126-149).

Selon K. Murray, qui répertoria plusieurs

de ces masques à la fn des années 1930,

les spectacles Ikem furent institués entre

1895 et 1901. On retrouve ce même type de

masques associé aux activités cérémonielles

ou de divertissement dans la société Ekpe.

Les masques Ikem, dont le corpus est très

restreint, évoquent les coifures élaborées

portées par les jeunes flles lors de rites de

passages prénuptiaux. Après une longue

période qu’elles passaient recluses dans

une maison destinée à leur faire prendre

du poids, par souci esthétique, les flles

qui s'apprêtaient à se marier, appelées

monikem chez les Ejagham, se montraient

dans toute leur splendeur au cours d’une

parade cérémonielle. Leurs grandes coifures

torsadées constituaient alors l’un des

principaux éléments de beauté dont elles se

vantaient devant la communauté toute entière.

Charles Partridge fournit une description

de ces coifures : « Les femmes passent

des heures à plaquer leurs cheveux avec

de l’huile de palme et de la graisse afn

d’obtenir les formes les plus fantastiques

[…] une corne surmontant le sommet de la

tête, torsadée vers le front dans la manière

d’un bonnet de Polichinelle, avec trois autres

cornes, dont deux projetées latéralement et

la troisième à l’arrière. » (Partridge, C., Cross

River Natives, Londres, 1908, pp. 163-164).

Cf. pour un masque très similaire voir celui

de la collection Toby et Barry Hecht, celui

de la collection du Quai Branly (inv. n°

71.1948.8.2 D), ou encore celui de l’ancienne

collection d'Allan Stone, vente Sotheby’s,

New York, 15 novembre 2013, lot 80.

AN EJAGHAM OR EFIK HEADCREST

OF THE CROSS RIVER REGION,IKEM

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