Vente Christie's - 27 juin 2018
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
75
CIMIER JANIFORME DE LA CROSS
RIVER, UNGULALI
NIGÉRIA
Hauteur : 26 cm. (10º in.)
€20,000–30,000
Cimier janiforme Ungulali du même artiste,
collection du Musée National de Lagos, Nigéria.
PROVENANCE
Galerie 62, Paris
Collection Liliane et Michel Durand-Dessert, Paris
Les cimiers de ce type, à deux ou trois têtes, ont été attribués aux Idoma
suite à la découverte d’un premier exemplaire par Roy Sieber en territoire
Idoma. Ce dernier l’obtint auprès de la famille du fameux sculpteur Ochai,
décedé vers 1950. Toutefois, ces masques-cimiers ne comportent aucune
similitude avec d’autres masques Idoma connus, et comme le remarqua
Roy Sieber lui-même plus tard (Schmalenbach, W., African Art from the
Barbier-Mueller Collection, Munich, 1988, p. 162), le masque qu’il collecta
ne ressemblait pas aux masques sculptés par Ochai. De ce fait, et suite
à son travail de terrain, qui prouva que ce type de masque n’avait aucune
origine en territoire Idoma, Sidney Kasfr était plutôt enclin à l’attribuer
à une tradition artistique de l’aire culturelle d’Igede, d’Ogoja ou de la
Cross River (Kasfr, S., Central Nigeria Unmasked : Arts of the Benue River
Valley, Fowler Museum of Cultural History, Los Angeles, 2013, p. 84).
La dénomination ungulali évoque le son des fûtes annonçant l’arrivée
des danseurs masqués. Dans la tradition des cultures de la Cross River,
ces masques-cimiers étaient utilisés au cours de danses menées à
l’occasion de cérémonies funéraires. Les « boutons » répartis sur le
sommet du masque présenté ici pourraient évoquer certaines variétés
de fruits – de nombreux exemples du même type portent en efet des
oiseaux les picorant – et par conséquent symboliser la moisson (S. Kasfr,
Arts du Nigeria, Réunion des Musées nationaux, Paris, 1997, p. 192-193).
Cf. pour un cimier janiforme avec des crochets latéraux très similaires
à celui-ci, voir celui publié par Neyt, F., Les Arts de la Bénoué, 1985,
pp. 124-125, fg. III 42 et III.43. Ce détail le rapproche également
de l’exemplaire avec plusieurs têtes du Musée National de Lagos,
recueilli en 1958 par Roy Sieber, et publié par Kasfr, S., 2013, p.
83, fg. 2.53. Cet exemplaire qui s’ajoute ainsi à un corpus déjà
restreint, met en évidence l’œuvre d’un seul maître sculpteur.
A CROSS RIVER JANIFORM HEADDRESS, UNGULALI
152