Vente Christie's - 27 juin 2018
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En 1974, Hélène Kamer présenta cette fgure lors de l’exposition historique
"Ancêtres M’Bembé" dans sa galerie à Paris. Marchande d'art reconnue
mondialement, elle découvrit pour la première fois cet art au début des
années 1970 grâce à O. Traoré, antiquaire africain. A sa demande, Traoré
revint deux fois à Paris avec de nouvelles statues et des informations
complémentaires à leur sujet. Ces dernières, au nombre de onze et aux
dimensions monumentales, furent présentées par Hélène Kamer en 1974 :
toutes refétaient une tradition sculpturale nigériane encore ignorée des
connaisseurs et collectionneurs d'art africain. La sensibilité de la sculpture
Mbembe était une avancée importante par rapport aux goûts déjà établis,
comme la statuaire rafinée Fang ou encore Baoule. Consacrer toute une
exposition uniquement aux "statues érodées" était alors à l'époque une
prise de position audacieuse révélatrice de son esprit d'avant-garde.
Cette exposition fut un grand succès (fg. 1). En février 1974, peu
avant l’ouverture de l’exposition, une œuvre majeure fut déjà acquise
par le conservateur Pierre Meauzé pour le Musée des Arts Africains
et Océaniens, exposée aujourd’hui au Pavillon des Sessions du
Louvre (fg. 2). Traoré disparut après l’exposition et toutes les statues
Mbembe furent dispersées par la même occasion : le corpus a donc
été établi avec la publication du catalogue de l’exposition – aujourd'hui
encore le seul ouvrage consacré à ce sujet. Ainsi réparties dans le
monde entier parmi les collections privées et institutionnelles après
l’exposition, cet ensemble unique d’avants de tambour Mbembe
a été réuni pour la première fois, depuis 1974, au Metropolitan
Museum of Art à New York pendant « Warriors and Mothers :
Epic Mbembe Art » organisée par Alisa LaGamma en 2014.
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