Vente Christie's - 27 juin 2018
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n 71
MONOLITHE EJAGHAM-
BAKOR, AKWANSHI
CROSS RIVER, NIGÉRIA
Hauteur : 76 cm. (30 in.)
€60,000–90,000
PROVENANCE
Alain Dufour, Paris
Collection Liliane et Michel Durand-Dessert, Paris
EXPOSITION
Grenoble, Musée de Grenoble, L’Art au futur antérieur. Liliane et
Michel Durand-Dessert, un autre regard, 10 juillet - 04 octobre
2004
Paris, La Monnaie de Paris, Fragments du Vivant : sculptures
africaines dans la collection Durand-Dessert, 10 - 24 septembre
2008
BIBLIOGRAPHIE
Durand-Dessert, L. et M., Africa. Pino Pascali, Ejagham, Paris,
2001, n° 134 et 135
Tosatto, G. et Viatte, G., L’Art au futur antérieur. Liliane et Michel
Durand-Dessert, un autre regard, Grenoble, 2004, n° 29 et 29 bis
Paudrat, J.L. et al., Fragments du Vivant : sculptures africaines
dans la collection Durand-Dessert, Paris, 2008, n° 17
La première mention écrite de la présence de pierres fguratives
dans la région de la Moyenne Cross River, au sud-est du
Nigeria, date d’un rapport colonial du tout début du XX e siècle
(Partridge, C., Cross River Natives, Hutchinson, 1905). Pourtant,
ce n’est qu’après l’indépendance du pays, en 1961-62, que
ces sculptures monolithiques, appelées atal ou akwanshi en
langues vernaculaires, feront l’objet d’une étude approfondie
par l’oficier britannique, Philip Allison, qui en répertoria 295
dans la vallée de la Cross River. Dans son ouvrage African
Stone Sculpture, publié en 1989, il rapporte que ces pierres, de
diférentes tailles, sont naturellement façonnées et polies par les
eaux du feuve, et choisies selon leur forme pour être sculptées
puis décorées. Isolées ou assemblées en cercle aux abords des
villages, là où se déroulent les activités communautaires, elles
seraient, selon les témoignages recueillis auprès des anciens,
des représentations d'ancêtres lignagers ou l'emblème de
sociétés secrètes. Contrairement à ce qui a pu être écrit, l’art
monolithique n’est pas un phénomène propre aux sociétés
européennes : il est très répandu sur le continent africain.
Le remarquable akwanshi de la collection Durand-Dessert
conserve la forme phallique caractéristique de la région
et l’on discerne encore nettement l’ombilic en saillie sur la
partie inférieure de la sculpture. Il se distingue par la richesse
des détails du visage et des parures corporelles : les yeux
circulaires, les arcades sourcilières marquées, la bouche
lippue montrant la langue, la longue barbe taillée en pointe,
ainsi que les tatouages rituels en cercles concentriques.
AN EJAGHAM-BAKOR MONOLITH, AKWANSHI
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