Vente Christie's - 27 juin 2018
n 69STATUE COMMÉMORATIVED'ANCÊTRE ROYAL, RÉGION DUNORD-EST, JUKUNNIGÉRIAHauteur : 74 cm. (29º in.)€30,000–50,000PROVENANCEChristie's, Londres, 28 juin 1988, lot 93Alain de Monbrison, ParisCollection Liliane et Michel Durand-Dessert, ParisEXPOSITIONParis, La Monnaie de Paris, Fragments du Vivant : sculptures africaines dansla collection Durand-Dessert, 10 - 24 septembre 2008BIBLIOGRAPHIEPaudrat, J.L. et al., Fragments du Vivant : sculptures africaines dans lacollection Durand-Dessert, Paris, 2008, n° 124 et 125Lors de son étude de terrain en 1965 dans les villages de Gwana et Pindiga,en région nord-est du pays Jukun, Arnold Rubin documenta plusieursfgures anthropomorphes du même type que ce lot. Il qualifa leur style de« style nucléaire » Jukun, se référant ainsi à ce qu’il considérait comme lenoyau de la statuaire classique des Jukun du nord-est. Ce style se distinguepar sa puissante stylisation du corps humain dont la représentationpurement géométrique est réduite à un ensemble harmonieux de volumesconcaves et convexes. Selon les informations obtenues par Rubin, laplupart de ces fgures constituaient des représentations commémorativesd’ancêtres royaux. "Les images représentent des chefs décédés, leursépouses et gardiens, et servent principalement à invoquer leurs esprits.On dit qu’une telle incarnation est réservée aux ancêtres fondateurs età leurs plus importants successeurs" (Rubin, A., 2011, ibid., p. 300).A COMMEMORATIVE NORTHEASTERN JUKUN ROYALANCESTOR FIGURE134
L’extrême audace de la sculpture est tempérée par la fantaisie la plus délicate :posé sur un disque circulaire, le cylindre du cou supporte la sphère de la tête, couronnéepar une coife en forme de cône évasé ; l’ensemble est sublimé par une alternance delignes, les unes en forme de raies, les autres en forme de cha”nes ; on perçoit la jubilationde l’artiste, plaçant les oreilles comme des boucles à la jonction de la tête et du cou,et ouvrant entre les deux une incision marquée de traits transversaux pour fgurerla bouche : c’est l’identifcation de cette dernière en tant que telle qui permet de lirecomme une tête cette œuvre exemplaire du dialogue entre abstraction et fguration.Liliane et Michel Durand-Dessert70TÊTE QUANIGÉRIAHauteur : 20 cm. (7æ cm.)X e - XI e siècle - TEST TL€15,000–25,000PROVENANCEPierre Robin, ParisCollection Liliane et Michel Durand-Dessert, ParisEXPOSITIONGrenoble, Musée de Grenoble, L’Art au futur antérieur. Lilianeet Michel Durand-Dessert, un autre regard, 10 juillet - 04octobre 2004Paris, La Monnaie de Paris, Fragments du Vivant : sculpturesafricaines dans la collection Durand-Dessert, 10 - 24septembre 2008BIBLIOGRAPHIETosatto, G. et Viatte, G., L’Art au futur antérieur. Liliane etMichel Durand-Dessert, un autre regard, Grenoble, 2004, n°21Paudrat, J.L. et al., Fragments du Vivant : sculptures africainesdans la collection Durand-Dessert, Paris, 2008, n° 116Cette tête humaine, à l’allure abstraite, surplombaitautrefois un récipient Qua (parfois appelé Ngwa). Les Quaqui descendent des Ejagham de l'arrière-pays nigérian ontvécu durant des siècles sur la côte près de la ville portuairede Calabar. Ils sont les créateurs de magnifques récipientsen terre cuite qui ont probablement rempli des fonctionssimilaires à ceux du culte de la fertilité nnim des Ejagham.Ces récipients ont été découverts au cours de travauxde construction à Calabar dans des zones qui, selon latradition, étaient des lieux d'enterrement et de sacrifces,bien qu’aucun reste humain n'ait été trouvé. Le test parthermoluminescence indique une période du IXe au XIesiècle. Très peu de ces récipients sont connus et la têteDurand-Dessert peut facilement être considérée commel'un des chefs-d'œuvre de cette culture énigmatique.Dans son livre sur les terres cuites africaines (Schädler,K.F., Earth and Ore: 2500 years of African art in terracottaand metal, Munich, 1997), Karl Ferdinand Schädlerpublia quelques exemples complets (pp. 249-250, 484 et487). La sphère a la forme d’une tête, décorée de lignesverticales parallèles rappellant la Vénus de Willendorfdans son abstraction. Elle est couronnée d'une coifurecirculaire creuse décorée de motifs géométriques.A QUA HEAD135
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L’extrême audace de la sculpture est tempérée par la fantaisie la plus délicate :
posé sur un disque circulaire, le cylindre du cou supporte la sphère de la tête, couronnée
par une coife en forme de cône évasé ; l’ensemble est sublimé par une alternance de
lignes, les unes en forme de raies, les autres en forme de cha”nes ; on perçoit la jubilation
de l’artiste, plaçant les oreilles comme des boucles à la jonction de la tête et du cou,
et ouvrant entre les deux une incision marquée de traits transversaux pour fgurer
la bouche : c’est l’identifcation de cette dernière en tant que telle qui permet de lire
comme une tête cette œuvre exemplaire du dialogue entre abstraction et fguration.
Liliane et Michel Durand-Dessert
70
TÊTE QUA
NIGÉRIA
Hauteur : 20 cm. (7æ cm.)
X e - XI e siècle - TEST TL
€15,000–25,000
PROVENANCE
Pierre Robin, Paris
Collection Liliane et Michel Durand-Dessert, Paris
EXPOSITION
Grenoble, Musée de Grenoble, L’Art au futur antérieur. Liliane
et Michel Durand-Dessert, un autre regard, 10 juillet - 04
octobre 2004
Paris, La Monnaie de Paris, Fragments du Vivant : sculptures
africaines dans la collection Durand-Dessert, 10 - 24
septembre 2008
BIBLIOGRAPHIE
Tosatto, G. et Viatte, G., L’Art au futur antérieur. Liliane et
Michel Durand-Dessert, un autre regard, Grenoble, 2004, n°
21
Paudrat, J.L. et al., Fragments du Vivant : sculptures africaines
dans la collection Durand-Dessert, Paris, 2008, n° 116
Cette tête humaine, à l’allure abstraite, surplombait
autrefois un récipient Qua (parfois appelé Ngwa). Les Qua
qui descendent des Ejagham de l'arrière-pays nigérian ont
vécu durant des siècles sur la côte près de la ville portuaire
de Calabar. Ils sont les créateurs de magnifques récipients
en terre cuite qui ont probablement rempli des fonctions
similaires à ceux du culte de la fertilité nnim des Ejagham.
Ces récipients ont été découverts au cours de travaux
de construction à Calabar dans des zones qui, selon la
tradition, étaient des lieux d'enterrement et de sacrifces,
bien qu’aucun reste humain n'ait été trouvé. Le test par
thermoluminescence indique une période du IXe au XIe
siècle. Très peu de ces récipients sont connus et la tête
Durand-Dessert peut facilement être considérée comme
l'un des chefs-d'œuvre de cette culture énigmatique.
Dans son livre sur les terres cuites africaines (Schädler,
K.F., Earth and Ore: 2500 years of African art in terracotta
and metal, Munich, 1997), Karl Ferdinand Schädler
publia quelques exemples complets (pp. 249-250, 484 et
487). La sphère a la forme d’une tête, décorée de lignes
verticales parallèles rappellant la Vénus de Willendorf
dans son abstraction. Elle est couronnée d'une coifure
circulaire creuse décorée de motifs géométriques.
A QUA HEAD
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