Vente Christie's - 27 juin 2018
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Cette statue exceptionnelle (eke okongo) trônait autrefois
dans un espace réservé aux réunions des hommes (obu)
de la région orientale Igbo. Dans cet espace, se trouvaient
des autels ornés de nombreuses statues représentant des
ancêtres légendaires, des divinités locales, leurs gardiens,
des guerriers et des personnages masqués.
Ces groupes illustraient le microcosme de la vie
communautaire. L’endroit quant à lui, servait également
de lieu de rencontre entre les sages, les gouverneurs et les
juges à l'époque précoloniale. Au début du XX e siècle, il
existait beaucoup de salles communes de ce type parmi les
groupes Igbo de l'est, ou encore chez les groupes Ohafa
et Abiriba ; la plupart d'entre elles ont été démantelées
depuis longtemps et leurs sculptures dispersées. Seules
quelques statues de style abstrait ont survécu. Voir Cole,
H.M. et Aniakor, C.C., Igbo Arts, Community and Cosmos,
Museum of Cultural History, Los Angeles, 1984, p. 97,
n°184 pour un autre, maintes fois publié et exposé (qui se
trouvait autrefois dans un obu dans le village d'Amogodu
Abiriba et semble porter un masque de calebasse) et
Schaedler, K.-F., Gods spirits ancestors : African sculpture
from private German collections, Munich, 1992, p. 136,
n°104 pour une deuxième fgure complète. La statue est
entièrement décorée de motifs géométriques. Ces motifs
curvilignes servaient de lignes directrices pour les pigments,
aujourd’hui absents en raison de l’érosion. Alors que les
deux autres statues semblent porter des masques de
calebasse, le sculpteur de la statue Durand-Dessert pousse
l'abstraction un peu plus loin en omettant complètement
les yeux, le nez et la bouche. Seules les scarifcations
chéloïdes sur les tempes et la coife à l'arrière de la tête
confèrent encore un aspect anthropomorphe à l'ensemble.
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