09.11.2021 Views

Essentiel Prépas N°54 _ Novembre 2021

L'Essentiel du Sup Prépas est le magazine numérique dédié aux professeurs des classes préparatoires, aux étudiants et à leurs parents. Chaque mois, retrouvez toute l'actualité des classes préparatoires économiques et commerciales et des Grandes Ecoles. Ce magazine vous est proposé par HEADway Advisory, cabinet de conseil en stratégie dédié à l'enseignement supérieur.

L'Essentiel du Sup Prépas est le magazine numérique dédié aux professeurs des classes préparatoires, aux étudiants et à leurs parents. Chaque mois, retrouvez toute l'actualité des classes préparatoires économiques et commerciales et des Grandes Ecoles. Ce magazine vous est proposé par HEADway Advisory, cabinet de conseil en stratégie dédié à l'enseignement supérieur.

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

NOVEMBRE <strong>2021</strong> | N° 54<br />

CLASSES PRÉPAS ÉCONOMIQUES ET COMMERCIALES GÉNÉRALES<br />

GROS PLAN<br />

Retour sur le congrès <strong>2021</strong><br />

de l’Aphec à BSB<br />

PORTRAIT<br />

Frank Bournois (ESCP)<br />

DÉBAT<br />

L’enseignement supérieur<br />

face aux violences sexuelles<br />

et sexistes (VSS)<br />

Concours 2023 :<br />

ce qui va changer. Ou pas ?


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS<br />

ÉDITO + SOMMAIRE<br />

OCTOBRE <strong>2021</strong> N° 53<br />

ECG ANNÉE 1<br />

L’augmentation de 25% des candidatures en classes préparatoires ECG<br />

du printemps n’aura pas débouché sur une augmentation des étudiants.<br />

« Les vœux ont été une illusion. La possibilité de postuler dans quatre<br />

parcours les a artificiellement gonflés. Nous avons eu beaucoup plus de<br />

candidatures mais pas plus de candidats », remarque le président de<br />

l’Aphec, Alain Joyeux. Les classes préparatoires de proximité semblent<br />

avoir particulièrement été touchées. Pour autant l’analyse des résultats<br />

reste difficile à effectuer tant cette année fut particulière : avec la pandémie<br />

il était très difficile de se rendre dans les classes et de convaincre<br />

les étudiants les moins bien informés, ceux-là même qui sont le public des<br />

classes préparatoires de proximité.<br />

Des classes préparatoires à deux vitesses ? Dans son dernier rapport sur<br />

l’orientation, l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (Igésr)<br />

note que les CPGE se distingueraient aujourd’hui par la « dualité de l’offre de formation<br />

». D’un côté, les CPGE traditionnelles les plus prestigieuses implantées au<br />

centre des métropoles universitaires, au sein des grands lycées historiques et qui<br />

accueillent une population très favorisée. De l’autre, les CPGE plus périphériques ou<br />

de seconds rangs et qui reçoivent des étudiants soucieux de chercher, avant tout,<br />

une alternative sécurisée à l’université. Cette évolution nécessiterait selon l’Igésr<br />

une « adaptation des nouveaux profils étudiants aux règles de sélection ». Elle nécessiterait<br />

également une adaptation des exigences pédagogiques et des pratiques<br />

d’accompagnement des établissements concernés dont les effectifs sont « moins<br />

homogènes qu’auparavant ».<br />

S’adapter au nouveau bac et… au Covid. La question de l’homogénéité des<br />

classes se pose tout particulièrement cette année avec à la fois l’entrée en classes<br />

préparatoires d’élèves issus du nouveau bac et d’élèves qui ont eu une scolarité<br />

perturbée. Les taux de réussite record du bac cachent mal l’absence ou le moindre<br />

travail qu’ont dû effectuer ses titulaires. Les bacheliers <strong>2021</strong> n’ont guère eu le goût<br />

de l’effort et beaucoup de professeurs de classes préparatoires se retrouvent en<br />

quelque sorte dans la position de coachs sportifs qui doivent amener au niveau<br />

d’une compétition internationale des candidats juste armés pour une compétition<br />

régionale. Leurs choix de spécialités posent également bien des questions. Comment<br />

faire cohabiter dans la même classe des élèves qui ont choisi l’option mathématiques<br />

expertes et d’autres qui se sont contentés des mathématiques appliquées.<br />

Mais attention : en bout de course les écoles attendent toujours les mêmes profils.<br />

Voire, et c’est tout un débat entre les professeurs des classes préparatoires et les<br />

concepteurs de sujets de la banque Elvi, des profils encore meilleurs.<br />

Préserver les classes préparatoires de proximité. Alors qu’on demande<br />

également à la filière d’être plus ouverte à la<br />

diversité sociale, la baisse des inscriptions<br />

dans les classes préparatoires de proximité<br />

est inquiétante. Au cœur des dispositifs<br />

d’égalité des chances que promeuvent des<br />

dispositifs comme les Cordées de la réussite,<br />

les préserver est absolument essentiel<br />

pour l’avenir de toute la filière. Les ministres<br />

concernés en sont-ils conscients ?<br />

Olivier Rollot, rédacteur en chef<br />

ORollot<br />

Sommaire<br />

LES ESSENTIELS DU MOIS<br />

4 • Un congrès tant attendu : l’Aphec s’est<br />

retrouvée à BSB<br />

8 • emlyon plante le premier arbre<br />

de son nouveau campus<br />

9 • Les écoles les plus engagées dans la<br />

transition écologique et sociétale sont…<br />

10 • Le groupe Inseec U. devient<br />

Omnes Education<br />

12 • L’EM Normandie implante son PGE<br />

en Martinique<br />

13 • « Twitter Influence » <strong>2021</strong> :<br />

les vainqueurs <strong>2021</strong><br />

15 • « Notre réussite sur Twitter est un travail<br />

d’équipe » : Frank Dormont, directeur<br />

de la communication et des relations<br />

institutionnelles d’Audencia<br />

16 • Comment se sont orientés<br />

les néo-bacheliers en <strong>2021</strong> ?<br />

DOSSIER<br />

18 • Concours, ce qui va changer. Ou pas ?<br />

PORTRAIT<br />

25 • Le destin de… Frank Bournois<br />

DÉBAT<br />

30 • L’enseignement supérieur au défi des VSS<br />

« L’<strong>Essentiel</strong> du sup » est une publication du groupe HEADway<br />

Advisory, SAS au capital de 30 000 €, RCS 53298990200046 Paris,<br />

CPPAP 0920W93756, 33, rue d’Amsterdam, 75008 Paris.<br />

Directeur de la publication : Sébastien Vivier-Lirimont.<br />

Rédacteur en chef : Olivier Rollot (o.rollot@headway-advisory.com).<br />

Responsable commerciale : Fanny Bole du Chomont<br />

(f.boleduchomont@headway-advisory.com).<br />

Création graphique et mise en pages : Élise Godmuse / olo. éditions<br />

Photo de couverture : EM Strasbourg<br />

2


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

NOVEMBRE <strong>2021</strong> N° 54<br />

Un congrès tant attendu :<br />

l’Aphec s’est retrouvée à BSB<br />

Après trois reports successifs le congrès annuel de l’Aphec<br />

a enfin pu avoir lieu dans les locaux de BSB à Dijon. L’occasion de faire<br />

le point sur le lancement des classes préparatoires ECG et l’actualité<br />

des concours mais aussi d’un débat « Comment concilier le recrutement<br />

des élites et la diversité sociale ? »<br />

Cette fois il a bien eu lieu. Repoussé en plein<br />

confinement au printemps 2020, de nouveau<br />

à l’automne et de nouveau en mai <strong>2021</strong>, le<br />

congrès annuel de l’Aphec a bien eu lieu les<br />

5 et 6 novembre dans les locaux dijonnais de BSB. La<br />

soirée avait quant à elle lieu dans un lieu particulièrement<br />

emblématique de la Bourgogne, le Clos Vougeot, où<br />

Emmanuel Macron et Angela Merkel venaient de faire<br />

leur diner d’adieux. « Nous sommes particulièrement<br />

heureux de vous recevoir cette année. D’autant plus<br />

que nos résultats de recrutement d’élèves de classes<br />

préparatoires ont été bons cette année pour nous après<br />

le creux de 2020 », recevait ses hôtes Stephan Bourcieu,<br />

directeur général de BSB.<br />

Le démarrage contrasté des classes préparatoires<br />

ECG<br />

Si aucun chiffre consolidé n’est à ce jour publié par le<br />

ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche<br />

et de l’Innovation (MESRI), le démarrage des classes<br />

préparatoires ECG semble contrasté. « Les retours que<br />

nous avons de nos adhérents semblent montrer que si les<br />

classes préparatoires des grandes villes font le plein, ce<br />

n’est pas le cas des classes préparatoires de proximité,<br />

et encore moins des classes de proximité qui proposent<br />

des mathématiques approfondies », constate le président<br />

de l’Aphec, Alain Joyeux. Les chiffres qui remontent du<br />

terrain parlent d’une baisse globale des effectifs de 8 à<br />

9 % mais qui devrait être bien moindre dans la mesure<br />

où ce sont essentiellement les classes en difficulté qui<br />

ont alerté l’association. « Pour elles l’impossibilité d’aller<br />

dans les lycées convaincre les élèves est un problème<br />

majeur. Il leur faut convaincre les élèves un à un »,<br />

spécifie Alain Joyeux, qui ne peut que « regretter que<br />

la mise en œuvre des nouvelles classes préparatoires<br />

ECG ait lieu en pleine pandémie ». L’Aphec insiste en<br />

tout cas auprès des ministères pour qu’aucune classe<br />

préparatoire ne soit fermée cette année particulière.<br />

« Nous semblons être entendus auprès des ministères<br />

mais la décision revient de plus en plus aux recteurs et<br />

nous ne sommes pas à l’abri de décisions qui dérogent<br />

au cadre national », s’interroge Alain Joyeux<br />

La question du niveau en mathématiques des élèves est<br />

centrale pour l’avenir de la filière. Fallait-il exiger que les<br />

élèves aient au moins conservé l’option « mathématiques<br />

complémentaires » en terminale ? Comment les classes<br />

de mathématiques approfondies de proximité vont-elles<br />

pouvoir résister si les candidats sont rebutés par leur<br />

niveau en mathématiques ? Et comment faire cohabiter<br />

dans les mêmes classes des élèves ayant suivi trois, six<br />

ou même neuf heures de mathématiques en terminale ?<br />

D’autant que les écoles n’ont toujours pas dévoilé quels<br />

coefficients respectifs elles donneraient aux épreuves<br />

selon les classes. Se lancer en « maths appros » en vaudra-t-il<br />

la peine ? D’autant que rien n’empêche aujourd’hui<br />

Diversité dans les CPGE : ce qu’en dit l’Igésr<br />

Dans son dernier rapport sur l’orientation,<br />

l’Inspection générale de l’éducation, du<br />

sport et de la recherche (Igésr) note que<br />

les « CPGE accueillent désormais des<br />

élèves ayant accompli un bon parcours<br />

scolaire, mais issus de milieux sociaux et<br />

culturels moins familiers de l’enseignement<br />

supérieur ». Toutefois, en 2017-2018,<br />

près de la moitié (48,5 %) des étudiants<br />

inscrits en CPGE étaient des enfants<br />

de cadres et professions intellectuelles<br />

supérieures, alors qu’ils ne représentaient<br />

que 30 % des effectifs universitaires. En<br />

fait, il semble selon elle que « les efforts de<br />

démocratisation de l’accès aux CPGE et aux<br />

grandes écoles aient globalement davantage<br />

profité aux jeunes des classes moyennes<br />

qu’à ceux des classes populaires ».<br />

Les CPGE se distingueraient aujourd’hui<br />

par la « dualité de l’offre de formation ».<br />

D’un côté, les CPGE traditionnelles les plus<br />

prestigieuses implantées au centre des<br />

métropoles universitaires, au sein des<br />

grands lycées historiques et qui accueillent<br />

une population très favorisée. De l’autre,<br />

les CPGE plus périphériques ou de seconds<br />

rangs et qui reçoivent des étudiants<br />

soucieux de chercher, avant tout, une<br />

alternative sécurisée à l’université ; CGPE<br />

de proximité par ailleurs « confrontées<br />

à une offre croissante d’établissements<br />

privés qui s’attachent également à offrir à<br />

ce type d’étudiants des parcours scolaires<br />

sécurisants et des positions sociales<br />

attractives. économique et commerciale ».<br />

Ainsi, selon l’Igésr, les CGPE « puisent<br />

aujourd’hui dans un vivier de « bons élèves »<br />

qui dépasse celui des seuls bacheliers<br />

assimilés aux « héritiers » les plus à l’aise<br />

dans le monde scolaire et universitaire ».<br />

Cette évolution nécessiterait selon elle<br />

une « adaptation des nouveaux profils<br />

étudiants aux règles de sélection ». Elle<br />

nécessiterait également une adaptation des<br />

exigences pédagogiques et des pratiques<br />

d’accompagnement des établissements<br />

concernés dont les effectifs sont<br />

« moins homogènes qu’auparavant ».<br />

4


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

NOVEMBRE <strong>2021</strong> N° 54<br />

– du moins pour la BCE - les candidats « moyens » en<br />

mathématiques approfondies de se reporter vers des<br />

épreuves moins difficiles s’ils n’en ont pas les moyens.<br />

Certaines classes préparatoires privées ont ainsi pris<br />

le pli de ne même pas signifier dans leur intitulé si leurs<br />

classes étaient « approfondies » ou « appliquées ». La<br />

question des coefficients se pose d’ailleurs également<br />

pour les ESH (histoire, géographie et géopolitique du<br />

monde contemporain) et HGG (histoire, géographie et<br />

géopolitique du monde contemporain) quand les deux<br />

disciplines sont en concurrence dans le même lycée.<br />

En réservant des places aux candidats issus de chaque<br />

filière les écoles pourraient résoudre le problème mais<br />

elles sont réticentes à mettre fin à un interclassement<br />

tout relatif. Dans les écoles Ecricome les élèves de<br />

classes préparatoires littéraires ont bien des places<br />

réservées et il semble bien que plusieurs écoles de la<br />

BCE soient sur le point de prendre une décision similaire.<br />

Stephan Bourcieu et Alain Joyeux ouvrent le colloque<br />

Le débat : « Comment concilier le recrutement<br />

des élites et la diversité sociale ? »<br />

« Nul n’entre ici s’il n’est géomètre. » C’est en partant<br />

de cette phrase gravée à l’entrée de l’Académie, l’école<br />

fondée par Platon que la professeure de philosophie<br />

et vice-présidente de l’Aphec, Véronique Bonnet, a<br />

introduit le débat consacré au recrutement des élites<br />

et à la diversité. A ses côtés pour en discuter, dans un<br />

débat animé par Olivier Rollot, se trouvaient Stéphan<br />

Bourcieu, Mehdi Cornillet, fondateur de « Major Prépa »<br />

et ancien étudiant d’HEC et la responsable des questions<br />

d’inclusion et de diversité au sein d’Amazon France,<br />

Virginie Pinson.<br />

Se reportant également à l’inspirateur de l’éducation<br />

populaire, Condorcet, comme au rapport de Yannick<br />

Bodin publié en 2007 sur la Diversité sociale dans les<br />

classes préparatoires aux grandes écoles : mettre<br />

fin à une forme de « délit d’initié », Véronique Bonnet<br />

montrait que l’objectif d’établir un plus large accès à la<br />

connaissance était tout sauf consensuel. D’une Grèce en<br />

crise qui se cherchait un modèle à un Condorcet accusé<br />

pendant la Révolution de « vouloir créer une nouvelle<br />

élite de la connaissance qui remplacerait la noblesse »,<br />

les débats ont en effet toujours été vifs.<br />

Issu d’une famille modeste, élève de classe préparatoire<br />

puis d’HEC, Mehdi Cornillet est le parfait témoin d’une<br />

réussite pas impossible mais difficile : « Lors d’un oral<br />

d’un concours un membre du jury, voyant que j’étais<br />

originaire de Trappes, n’a rien eu de plus intelligent à me<br />

demander que « pourquoi ne devenez-vous pas footballeur<br />

ou humoriste ? ». » Et d’insister sur la nécessité<br />

de produire des « role models » pour montrer la voie<br />

à plus d’étudiants. Un travail que réalise chaque jour<br />

Virginie Pinson : « Chez Amazon l’inclusion de tous les<br />

profils, issus de la diversité, du handicap ou du genre<br />

est une priorité ».<br />

Le débat porte également sur la forte augmentation du<br />

coût des écoles de management ces dernières années,<br />

qui empêcherait de plus en plus d’élèves de s’y rendre. Un<br />

argument qui rend Stephan Bourcieu dubitatif : « Cette<br />

année nous sommes passés devant IMT Business school<br />

dans les choix des préparationnaires, alors même que<br />

l’école est totalement gratuite pour les bacheliers. Et<br />

l’Ecole polytechnique reçoit moins de 10 % de boursiers<br />

alors même que ses étudiants sont rémunérés ». Une<br />

question de financement qui ne s’en pose pas moins<br />

particulièrement pour les étudiants étrangers qui « ne<br />

se voient proposer aucun prêt par les banques », comme<br />

le déplore Alain Joyeux.<br />

Concours : faut-il soutenir les boursiers ?<br />

Aujourd’hui le débat porte essentiellement sur la nécessité<br />

d’opérer des changements substantiels dans le<br />

recrutement des boursiers lors des concours. « Tous<br />

les étudiants qui passent le concours pour la première<br />

fois auront des points de bonification, à l’écrit comme<br />

à l’oral. Nous maintiendrons cette bonification pour<br />

les étudiants boursiers qui passent le concours une<br />

deuxième fois », expliquait ainsi le directeur général de<br />

HEC, Eloïc Peyrache, en mai <strong>2021</strong> dans Les Echos. Début<br />

septembre, l’Essec annonçait à son tour la mise en place,<br />

dès le concours 2022, d’un système de « double barre »<br />

pour son concours en faveur des étudiants issus de<br />

milieux modestes. Les 40 candidats meilleurs candidats<br />

boursiers admissibles qui le souhaitent auront ainsi la<br />

possibilité de se présenter aux oraux. « Ce système de<br />

double barre nous parait préférable à un bonus. Mais<br />

les boursiers ne demandaient rien et comprennent mal<br />

une mesure qui n’aura que bien peu d’effets. Les grandes<br />

écoles parisiennes subissent une intense pression du<br />

monde politique et il leur fallait y répondre tout de suite<br />

5<br />

Un nouveau site<br />

L’Aphec vient de créer<br />

infoprépa, un nouveau site<br />

d’information, à destination<br />

des lycéens et étudiants afin<br />

de faciliter la découverte de<br />

la filière EC, ses concours<br />

et ses débouchés


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

NOVEMBRE <strong>2021</strong> N° 54<br />

Véronique Bonnet présente les enjeux du débat sur la diversité<br />

alors que la question se pose plus en amont, dans<br />

l’accompagnement des publics fragiles », analyse Alain<br />

Joyeux, tout en regrettant que la mesure ait été prise<br />

sans que les candidats aient pu, « pour les boursiers<br />

décider éventuellement de se représenter, pour les<br />

autres de ne pas cuber ». Pour maintenir l’égalité des<br />

candidats, l’Edhec a décidé elle de reporter une décision<br />

similaire à 2023.<br />

« En dehors des « parisiennes », des « très, très, Grandes<br />

écoles la diversité est présente dans les Grandes Écoles »,<br />

remarque Stephan Bourcieu, dont l’école reçoit plus de<br />

30 % de boursiers, de « tous les échelons ». Pour lui<br />

les enjeux les plus importants sont « la mise en œuvre<br />

d’une continuum et surtout le changement d’image des<br />

prépas et des Grandes écoles qui passe par une meilleure<br />

information dans les lycées et auprès des parents ».<br />

Le sujet qui fâche : le nouveau concours Elvi<br />

Depuis déjà plusieurs mois la tension est palpable entre<br />

les concepteurs des épreuves de langues de la banque<br />

Elvi (issus de emlyon bs, ESCP BS, ESSEC et HEC) et<br />

les professeurs de classes préparatoires (lire aussi<br />

notre dossier du mois) quant aux épreuves qui seront<br />

proposées aux élèves de classes préparatoires en<br />

2023 « Telles qu’elles sont conçues les épreuves de<br />

langues sont d’un niveau beaucoup trop élevé pour<br />

la plupart de nos élèves », regrette Christine Pires,<br />

professeur d’espagnol et vice-présidente de l’Aphec<br />

en charge des langues. Pour dénouer le conflit ESCP<br />

a proposé d’organiser une assemblée générale des<br />

professeurs de langues mais aucune date n’est encore<br />

fixée. « Contrairement à ce qui se passe dans toutes les<br />

autres épreuves, aucun professeur de classe préparatoire<br />

ne participe à la conception de ces épreuves », déplore<br />

Alain Joyeux quand Christine Pires remarque : « Ce sont<br />

des professeurs natifs de chaque pays qui n’ont jamais<br />

enseigné en classes préparatoires. Le niveau d’épreuves<br />

qu’ils proposent ne conviendra qu’aux élèves de quatre<br />

lycées voulant intégrer trois écoles ! »<br />

Si la volonté de rendre les épreuves de langues plus<br />

« créatives » ne date pas d’hier, il semble que le moment<br />

soit particulièrement mal choisi selon Christine Pires :<br />

« Après deux années de confinement, après des réformes<br />

qui ont réduit le nombre d’heures d’enseignement des<br />

langues au collège puis au lycée, nous sommes bien<br />

obligés de constater que leur niveau n’est pas aussi<br />

bon que leurs prédécesseurs ».<br />

Au cœur du débat, l’épreuve dite d’ « expression personnelle<br />

- Essai argumenté ». En 600 mots dans la<br />

langue cible le candidat devra « répondre à une question<br />

connexe, en rapport avec la thématique du dossier, qui<br />

guidera sa réflexion ». « 600 mots c’est infaisable. Sans<br />

parler des germanistes, dont les mots sont toujours plus<br />

longs que dans les autres langues, nous l’avons constaté<br />

dans les sujets 0 que nous avons pu consulter : mêler<br />

compréhension et expression dans la même épreuve est<br />

une erreur. On se tire une balle dans le pied ! »<br />

Rendez-vous maintenant en juin 2022 pour un nouveau<br />

congrès de l’Aphec qui se tiendra à Grenoble EM et sera<br />

consacré à l’organisation des concours 2023.<br />

6<br />

Ouverture ou fermetures<br />

de classe : le calendrier<br />

Fin septembre les demandes<br />

d’ouvertures ou de fermetures<br />

de classe formulées par les<br />

recteurs remontent dans les<br />

deux ministères de tutelle,<br />

à la Dgesip et à la Dgesco.<br />

Les directions ont alors<br />

deux mois pour livrer un<br />

verdict début décembre.


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS NOVEMBRE <strong>2021</strong> N° 54<br />

emlyon lance le chantier<br />

de son nouveau campus<br />

On ne pose plus de première pierre, on plante<br />

un premier arbre comme l’ont fait le 5 octobre<br />

<strong>2021</strong>, Isabelle Huault, la présidente du directoire<br />

et directrice fénérale d’emlyon, et Alain Taravella,<br />

le président-fondateur d’Altarea, promoteur de ce<br />

projet de 100 millions d’euros. Sur près de 30 000 m²,<br />

Classement des masters in<br />

Management : l’Edhec sur le podium<br />

Décidément tout sourit à l’Edhec cette<br />

année : en gagnant neuf places en un<br />

an elle accède pour la première fois<br />

au podium du Classement des Masters<br />

in Management de The Economist.<br />

Comme l’année dernière il est largemement<br />

dominé par les business schools<br />

françaises puisque seule Saint-Gallen<br />

(2 ème ) parvient à placer son MIM parmi<br />

ceux dans le top, cernée par ceux<br />

d’HEC (encore une fois première),<br />

l’Edhec, l’Essec (4 ème ) et Skema (5 ème<br />

NOMINATION<br />

Pascal Krupka a été nommé<br />

directeur des programmes<br />

de l’EM Normandie. Un<br />

retour aux sources pour<br />

celui qui y avait débuté sa<br />

carrière d’enseignant, en<br />

1987, et y était resté pendant<br />

une dizaine d’années. En<br />

1999, il rejoint NEOMA<br />

en tant qu’enseignant en<br />

innovation et entreprenariat<br />

avant d’intégrer Montpellier<br />

Business School, en 2014,<br />

dont 7 000 m 2 d’espaces collaboratifs et expérientiels,<br />

le campus sera livré fin 2023 et accueillera en 2024 les<br />

étudiants dans le quartier de Gerland, au cœur du 7e<br />

arrondissement de Lyon.<br />

Le nouveau campus d’emlyon business school se veut<br />

« exemplaire dans le domaine environnemental. » Un<br />

parc paysager de 9 000 m² permettra de réintégrer la<br />

nature et la biodiversité sur le site qui était jusqu’à présent<br />

une friche industrielle. La conception de l’immeuble est<br />

bioclimatique, permettant d’optimiser la consommation<br />

énergétique du bâtiment. Le bâtiment vise les certifications<br />

HQE Excellent et BREEAM Very Good. L’ensemble<br />

immobilier contribuera également à la transformation du<br />

quartier de Gerland. Comprenant une « rue intérieure »<br />

ouverte sur la ville qui accueillera des animations tout<br />

au long de l’année, l’immeuble sera un véritable lieu de<br />

vie au cœur d’un quartier en mutation.<br />

qui perd deux places). Derrière ESCP<br />

perd un peu de terrain et se classe 7 ème<br />

place (-3) et devance emlyon (9 ème , qui<br />

gagne quatre places). Excelia intègre<br />

le classement à une excellente 11 ème<br />

place (elle est même 2 ème mondiale sur<br />

le critère « Open new career opportunities<br />

» qui valorise la capacité à ouvrir<br />

des opportunités de carrières à ses<br />

diplômés). Elle précède Neoma, 15 ème<br />

(+4) et Audencia qui remonte de neuf<br />

places à la 20 ème .<br />

comme Associate Dean. En<br />

2018 il est nommé directeur<br />

des programmes postbac<br />

et du PGE de Kedge.<br />

Pascal Krupka est titulaire<br />

d’un Master in Management<br />

Learning de Lancaster<br />

University (UK), d’un Master<br />

in European Management<br />

de emlyon et d’un DESS<br />

Management et Gestion des<br />

Entreprises de l’Université<br />

de Caen Normandie.<br />

NOMINATION<br />

Arnaud Thersiquel a été<br />

nommé directeur de cabinet<br />

de TBS Education afin<br />

« d’accompagner Stéphanie<br />

Lavigne dans ses fonctions<br />

de directrice générale ».<br />

Nouvellement créé, ce poste<br />

vise à « appuyer la direction<br />

dans le déploiement de la<br />

stratégie de l’école ». Cofondateur<br />

et dirigeant depuis<br />

six ans de la communauté<br />

d’entreprises At Home, cet<br />

ancien étudiant de TBS<br />

Education a « une fine<br />

connaissance de l’écosystème<br />

toulousain, qui lui permettra<br />

de soutenir l’école dans sa<br />

nouvelle stratégie ». Ses<br />

précédentes expériences<br />

au sein de sociétés comme<br />

Thales Avionics ou Airbus,<br />

lui ont en effet permis de se<br />

familiariser avec l’aérospatial.<br />

NOMINATION<br />

Denis Boissin, 46 ans, prend<br />

la direction du Programme<br />

Grande école de SKEMA<br />

Business School. Il était<br />

jusqu’à présent directeuradjoint<br />

de ce même PGE en<br />

charge des primo-entrants.<br />

En parallèle de ses nouvelles<br />

fonctions, il conserve le poste<br />

de responsable des concours<br />

pour les classes préparatoires<br />

et les admissions sur titre.<br />

Professeur en développement<br />

durable et en économie de<br />

l’environnement, Denis<br />

Boissin est particulièrement<br />

bien placé pour apporter<br />

au PGE de Skema une<br />

empreinte environnementale<br />

plus marquée. Son doctorat<br />

en sciences économiques<br />

de l’Université Côte d’Azur<br />

(UCA) porte en effet sur<br />

« l’arbitrage politique entre<br />

information scientifique<br />

et impact économique<br />

dans la prise de décisions<br />

publiques concernant<br />

l’environnement ». Il est<br />

également diplômé du<br />

master en Gestion de<br />

l’environnement et du<br />

développement durable de<br />

l’UCA (1998), du bachelor<br />

of science en Santé et<br />

environnement de Western<br />

Carolina University (1997)<br />

et du BBA en Management<br />

environnemental de<br />

SKEMA (1995).<br />

Après divers postes en tant<br />

que consultant et auditeur<br />

aux Etats-Unis et en France<br />

entre 1996 et 2000, il rejoint<br />

SKEMA et le campus<br />

de Sophia Antipolis en<br />

septembre 2000 pour prendre<br />

en charge les programmes<br />

bachelors de l’école. En<br />

2009, il est nommé directeur<br />

scientifique du MS en<br />

Management stratégique du<br />

développement durable. En<br />

2011, il s’expatrie en Chine<br />

pour prendre les fonctions<br />

de directeur académique<br />

puis de directeur du campus<br />

de SKEMA à Suzhou. Il<br />

revient en France en 2014<br />

pour prendre la direction du<br />

programme Bachelor postbac<br />

en 4 ans : le Global BBA.<br />

8


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS NOVEMBRE <strong>2021</strong> N° 54<br />

Les écoles les plus engagées<br />

dans la transition écologique<br />

et sociétale sont…<br />

On l’attendait avec impatience. Les Echos Start<br />

viennent de publier en partenariat avec Change<br />

NOW, le premier classement Premier classement<br />

des grandes écoles les plus engagées<br />

dans la transition écologique et sociétale. Côté écoles<br />

de management ESCP l’emporte devant Montpellier BS,<br />

emlyon, Audencia et Grenoble EM. Pour ceux qui ne la<br />

connaissent pas cela peut être une surprise : depuis<br />

plusieurs années ESCP est largement engagée dans la<br />

transition écologique et sociétale avec des séminaires<br />

de rentrée, des chaires et des diplômes. « Nous avons<br />

commencé par créer un programme de spécialistes<br />

destiné aux spécialistes puis il nous est apparu que ces<br />

questions étaient trop importantes pour que tous nos<br />

étudiants, du bachelor à l’Executive MBA, n’y soient pas<br />

formés », explique Aurélien Acquier, le doyen associé à<br />

la transition durable.<br />

Côté écoles d’ingénieurs Centrale Nantes est classée<br />

première devant l’Engees Strasbourg et l’Isae SupAero.<br />

Suivent Mines Paris et Toulouse INP-Ensat.<br />

Classement des Masters<br />

in Management : carton plein<br />

pour la France<br />

C’est un record. En tout ce sont 12 des<br />

40 business schools du Classement des<br />

Masters in Management de The Economist<br />

qui sont françaises cette année.<br />

Loin devant les Britanniques qui<br />

sont huit à être présentes dans ce classement<br />

publié tous les deux ans. Mieux<br />

encore : seule Saint-Gallen (2 ème ) parvient<br />

à placer son master dans le top<br />

5 où il est cerné par ceux d’HEC (encore<br />

une fois première), l’Edhec (3 ème ,<br />

en progression de neuf places), l’Essec<br />

(4 ème ) et Skema (5 ème qui perd deux<br />

places). Derrière ESCP perd un peu de<br />

terrain et se classe à la 7 ème place (-3) et<br />

devance emlyon (9 ème , qui gagne quatre<br />

places). Excelia et l’ISC Paris intègrent<br />

le classement (respectivement à la 11 ème<br />

et 34 ème places). Sont également classées<br />

Neoma, 15 ème (+4), Audencia (qui<br />

remonte de neuf places à la 20 ème ), Iéseg<br />

(26 ème ) et GEM (31 ème ).<br />

Double diplôme ingénieur/<br />

manager pour TBS<br />

Education et l’INP Purpan<br />

L’INP Purpan et TBS<br />

Education scellent une<br />

convention de partenariat<br />

pour offrir aux étudiants<br />

de chaque institution la<br />

possibilité d’un double<br />

diplôme ingénieur/manager.<br />

Il vise à fournir, aux étudiants<br />

du PGE de TBS une approche<br />

des sciences de l’ingénierie<br />

appliquée dans le domaine<br />

de l’agronomie, agriculture,<br />

agroalimentaire, au travers<br />

ce double-diplôme manager/<br />

ingénieur. Il leur permettra<br />

d’acquérir des compétences<br />

techniques et transverses,<br />

par exemple dans le domaine<br />

agroalimentaire, du vin, du<br />

développement durable…<br />

Le double-diplôme<br />

ingénieur/manager sera<br />

délivré en français et en<br />

temps complet sur 2 ans de<br />

Master 1 et Master 2 à l’INP.<br />

EN BREF<br />

• Rennes School of<br />

Business et le Crous de<br />

Rennes-Bretagne signent<br />

un partenariat « aide<br />

alimentaire et santé<br />

mentale » en soutien aux<br />

étudiants. Une subvention<br />

de 10 000 € sera versée à<br />

Rennes School of Business<br />

par la Région Bretagne<br />

dans le cadre du partenariat<br />

« aide alimentaire et<br />

santé mentale ». Ce<br />

soutien bénéficiera à tous<br />

les étudiants de Rennes<br />

SB : étudiants français<br />

et internationaux, sur<br />

tous les programmes<br />

(bachelor et master).<br />

• Audencia est la première<br />

école de commerce<br />

signataire de la Charte<br />

Lig’Entreprises de la<br />

Ligue contre le cancer.<br />

Les deux institutions<br />

souhaitent ainsi « favoriser<br />

le retour ou le maintien<br />

dans l’emploi des salariés<br />

touchés par la maladie, et<br />

accompagner les personnes<br />

indirectement impactées<br />

dans l’organisation ».<br />

• Le Groupe ISC Paris<br />

annonce le recrutement<br />

pour cette rentrée<br />

<strong>2021</strong> de 12 nouveaux<br />

enseignants chercheurs.<br />

• L’EM Strasbourg obtient<br />

à nouveau le label diversité<br />

pour une durée de 4 ans.<br />

Cette distinction, attribuée<br />

par AFNOR Certification,<br />

récompense notamment<br />

la politique d’ouverture<br />

sociale, économique et<br />

culturelle mise en place par<br />

l’école L’EM Strasbourg<br />

avait été l’une des<br />

premières grandes écoles<br />

de commerce à obtenir le<br />

label Diversité en 2012.<br />

• Grenoble EM a recruté six<br />

nouveaux professeurs pour<br />

la rentrée universitaire <strong>2021</strong>.<br />

• Coca Cola, Castorama,<br />

qui s’engage pour la<br />

première fois dans ce type<br />

de partenariat, ou encore<br />

Decathlon, etc. 23 nouvelles<br />

entreprises ont signé une<br />

convention de partenariat<br />

avec Excelia cette année.<br />

9


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS NOVEMBRE <strong>2021</strong> N° 54<br />

Le groupe Inseec U.<br />

devient Omnes Education<br />

Parce que le groupe Inseec U. comptait bien d’autres écoles<br />

que l’Inseec sa dénomination même posait problème. Problème résolu<br />

avec son nouveau nom : Omnes Education. 100 millions d’euros<br />

d’investissement sont maintenant programmés.<br />

« Les écoles autres que l’Inseec avaient du mal<br />

à se revendiquer de leur appartenance à un<br />

groupe qui portait le nom d’une école de commerce.<br />

Nous avons donc décidé de choisir une<br />

marque ombrelle, Omnes Education - Omnes comme<br />

tous et toutes en latin -, pour accompagner toutes les<br />

écoles sans se substituer à leur marque », explique le<br />

président exécutif du nouveau groupe, Mathias Emmerich,<br />

présentant le tout nouveau groupe. 100 millions<br />

d’euros vont être investis répartis entre l’immobilier et<br />

les nouvelles technologies pour les 30 000 étudiants,<br />

12 campus et 12 écoles du groupe.<br />

+ photo beside the text : Mathias Emerich et José Milano,<br />

respectivement président exécutif et directeur général<br />

du groupe Omnes Education, présentent leur stratégie<br />

Un programme immobilier considérable. « Nous<br />

allons faire un gros travail à Paris pour avoir les mêmes<br />

standards qu’à Lyon et Bordeaux tout en passant de<br />

10 000 m 2 sur ces deux derniers campus à 16 000 et<br />

17 000 m 2 . » À Paris c’est de 40 000 à 60 000 m 2 que<br />

le groupe entend passer sur ses dix sites avec en<br />

particulier un nouveau campus à La Défense – on<br />

connaîtra son emplacement fin octobre - qui ouvrira<br />

en 2022 sur 13 500 m 2 pour y recevoir l’Esce, HEIP<br />

et l’IFG, sa marque historique en formation continue.<br />

En tout 50 millions d’euros vont être investis dans<br />

l’immobilier. 40 autres millions vont être consacrés à<br />

la transformation de la pédagogie du groupe. « Nous<br />

voulons suivre et accompagner individuellement nos<br />

étudiants tout en proposant des blocs de compétences<br />

qui les valideront », explique José Milano, le directeur<br />

général du groupe, qui entend également mutualiser<br />

les formations : « La cybersécurité est par exemple une<br />

compétence transverse qu’il faut pouvoir apprendre<br />

à la carte ». La responsabilité sociétale et environnementale<br />

(RSE) sera une priorité et le groupe a signé<br />

un accord avec le groupe SOS, leader de l’économie<br />

sociale et solidaire, un programme d’immersion d’étudiants,<br />

à destination de 1 000 étudiants dès la rentrée<br />

<strong>2021</strong>, et jusqu’à 10 000 étudiants d’ici 2025. Placés<br />

au cœur d’associations et de structures du Groupe<br />

SOS, les étudiants sont sensibilisés aux thématiques<br />

d’engagement citoyen à travers une approche<br />

« par l’action » au plus près des<br />

problématiques de la RSE.<br />

Mais c’est surtout le digital qui est prioritaire<br />

avec « l’appui de ce que nous<br />

apprenons à Monaco, l’une des villes où<br />

le m2 est le plus élevé dans le monde et<br />

est donc forcément moteur de la digitalisation<br />

», établit José Milano. Le groupe<br />

investit pour étendre 2 500 heures de<br />

formations asynchrones comprenant<br />

notamment 113 cours online multithématiques<br />

et 15 formats d’apprentissage en<br />

ligne différents.<br />

Une croissance externe. Avec un chiffre d’affaires de<br />

300 millions d’euros le groupe entend passer à 400 millions<br />

d’euros en 2025. Une croissance qui se fera surtout<br />

à l’international. « Il y a beaucoup d’attirance pour les<br />

actifs dans le secteur, beaucoup de fonds investissent,<br />

c’est ultra compétitif. Peu d’écoles d’ingénieurs sont sur<br />

le marché et nous sommes déjà très puissants dans le<br />

management, la communication et les écoles d’art. Il<br />

y a peut-être des investissements à imaginer du côté<br />

de l’enseignement à distance ou du digital », résume<br />

Mathias Emerich qui entend faire entre quatre ou six<br />

acquisitions à l’étranger et ouvrira néanmoins de nouveaux<br />

campus en France - Rennes dès 2023 - puis Marseille.<br />

« Nous cherchons à acquérir des groupes qui ont une<br />

dimension autant physique que digitale. Pas forcément<br />

des campus », rappelle José Milano. À l’international, le<br />

groupe projette également d’accueillir 5 000 étudiants<br />

internationaux à horizon de 3 ans.<br />

Le business model du groupe repose de plus en plus<br />

sur l’apprentissage. « La montée en puissance de<br />

l’apprentissage rend nos écoles tout à fait accessibles<br />

alors que nous ne faisons pas partie de l’Ivy League<br />

des écoles françaises », explique Mathias Emerich<br />

quand José Milano remarque que « si nous sommes<br />

très raisonnables sur nos tarifs c’est aussi parce que<br />

les familles le demandent. Les niveaux de croissance<br />

que nous avons connus ces dernières années semblent<br />

révolus ».<br />

José Milano et Mathias Emerich<br />

présentent leur plan stratégique<br />

L’Inseec Grande école<br />

retrouve des couleurs<br />

Même s’il reçoit moins de<br />

préparationnaires cette<br />

année, le programme Grande<br />

école de l’Inseec a retrouvé<br />

ses effectifs d’il y a trois<br />

ans - 2 000 étudiants - après<br />

une baisse pendant deux ans<br />

qui a amené ses effectifs<br />

à 1 700. « L’école s’est<br />

ouverte à l’apprentissage<br />

avec succès ! », se félicite<br />

José Milano quand Mathias<br />

Emerich entend « redonner<br />

de la puissance à la<br />

marque Inseec qui s’était<br />

diluée dans le groupe ».<br />

10


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS OCTOBRE <strong>2021</strong> N° 53<br />

L’EM Normandie implante<br />

son PGE en Martinique<br />

Après La Réunion, c’est à La Martinique que l’EM<br />

Normandie implante son programme Grande<br />

école avec le concours de la Chambre de<br />

commerce. Dès septembre 2022, les étudiants<br />

pourront intégrer le M1 de l’EM Normandie en alternance<br />

à Fort de France. Un master qui vient compléter une<br />

offre de formation locale insuffisante en finance, gestion<br />

ou encore e management qui conduit de nombreux<br />

jeunes à quitter le département.<br />

Les cours seront dispensés par des professeurs<br />

permanents de l’école (en présentiel et en distanciel),<br />

ainsi que par des professionnels de La Martinique en<br />

présentiel. À la rentrée 2022, l’EM Normandie accueillera<br />

30 étudiants en première année de son master, et 60<br />

l’année suivante en M1 et M2.<br />

Les candidats doivent justifier de l’obtention d’un<br />

diplôme bac+3. Ils doivent présenter le concours Pas-<br />

serelle 2 ou, pour les candidats originaires ou résidant<br />

dans les DOM TOM, valider une procédure d’admission<br />

parallèle sur dossier. Les étudiants métropolitains de<br />

l’EM Normandie peuvent intégrer le M1 alternance de<br />

la Martinique, un quota de places leur étant réservé.<br />

MBS : une recherche qui cartonne<br />

Dans les classements des écoles de management<br />

elle n’est pas loin de celle<br />

d’HEC. Le 15 août dernier, la recherche<br />

de MBS s’est distinguée en rejoignant le<br />

top 1000 des meilleures institutions d’enseignement<br />

supérieur productrices de<br />

recherche selon le classement de Shanghai,<br />

faisant de MBS la première et seule<br />

école de management française à figurer<br />

à titre individuel dans le palmarès.<br />

Cette année, les enseignants-chercheurs<br />

de MBS ont écrit pas moins de 45 articles<br />

de recherche de rang 1, c’est-à-dire<br />

dans les revues de sciences de gestion<br />

dont la qualité scientifique est la plus<br />

exigeante. « Dans l’ensemble des quatre<br />

départements d’enseignement, 23 enseignants-chercheurs<br />

sont parvenus cette<br />

année à répondre aux standards scientifiques<br />

exigeants d’une revue de rang<br />

1 », se réjouit. Jonathan Luffarelli, le directeur<br />

de la recherche.<br />

Concours : ICN bonifie les personnes<br />

en situation de handicap<br />

ICN Business School s’engage en faveur<br />

des personnes en situation de handicap en<br />

bonifiant les notes des épreuves orales des<br />

candidats handicapés au concours d’accès<br />

au programme ICN Grande École<br />

(banque commune d’épreuves, BCE).<br />

La bonification concernera les notes des<br />

épreuves orales et sera indexée sur le<br />

pourcentage de handicap du candidat<br />

de 0,5 à 0,8.<br />

La Fnege publie une<br />

seconde étude sur les<br />

enjeux environnementaux<br />

Dirigée par Jacques Igalens,<br />

la nouvelle étude que publie<br />

la Fnege (Fondation nationale<br />

pour l’enseignement de la<br />

gestion des entreprises)<br />

sur la prise en compte des<br />

enjeux environnementaux,<br />

dans les écoles comme les<br />

IAE, montre les progrès<br />

réalisés mais aussi les pistes<br />

de progrès qui restent à<br />

approfondir. C’est également<br />

un « outil pour l’ensemble des<br />

directions des établissements<br />

pour se positionner et<br />

intégrer les meilleures<br />

pratiques de leurs pairs ».<br />

Excelia en forme pour<br />

la Coupe du Monde<br />

de Rugby 2023<br />

Avant les jeux Olympique de<br />

2024 la France va accueillir<br />

la Coupe du Monde de<br />

Rugby en 2023. Pour former<br />

des professionnels du sport,<br />

le comité d’organisation<br />

France 2023, a lancé le projet<br />

Campus 2023. Premier en<br />

France à être créé dans le<br />

secteur du sport son CFA<br />

formera 2023 jeunes. Excelia<br />

en assurera les enseignements<br />

dans le cadre de deux<br />

parcours diplômants.<br />

Pendant leur parcours de<br />

formation, les apprentis<br />

seront salariés du Comité<br />

d’Organisation de la Coupe<br />

du Monde de Rugby et mis<br />

à disposition des structures<br />

sportives (clubs, comités<br />

départementaux et ligues<br />

et fédérations régionales),<br />

3 jours par semaine. Les 2<br />

autres jours sont réservés<br />

aux enseignements.<br />

Les apprentis clôtureront leur<br />

cursus par un parcours au<br />

cœur de la Coupe du Monde<br />

France Rugby 2023. Ils<br />

occuperont sur les différents<br />

sites des fonctions telles<br />

que l’accueil des équipes,<br />

des publics, des partenaires,<br />

la communication, etc.<br />

12


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS NOVEMBRE <strong>2021</strong> N° 54<br />

« Twitter Influence »<br />

de l’enseignement supérieur :<br />

les vainqueurs <strong>2021</strong><br />

Pour la sixième année consécutive, le cabinet de conseil spécialisé<br />

dans l’enseignement supérieur HEADway Advisory publie son indice<br />

« Twitter Influence » de l’éducation et de l’enseignement supérieur.<br />

Avec près de 135 000 abonnés Sciences Po est<br />

très largement leader. Le deuxième établissement<br />

d’enseignement supérieur classé, HEC<br />

Paris, en compte quasiment moitié moins (un<br />

peu plus de 70 000). Mais cette année ce n’est pas HEC<br />

Paris qui est le dauphin de Sciences Po mais Audencia<br />

BS. L’École polytechnique quitte le podium pour la 5 ème<br />

place dépassée par l’EHESS (École des hautes études en<br />

sciences sociales) qui gagne trois places cette année.<br />

Alors que l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne était<br />

deuxième en 2020 c’est l’université de Reims qui est la<br />

mieux placée en <strong>2021</strong>.<br />

Ecoles de management : Audencia devance HEC.<br />

C’est la surprise de l’année : HEC Paris est détrônée pour<br />

la première fois et c’est par Audencia. Certes l’école<br />

nantaise n’a que 17 500 abonnés quand HEC Paris en<br />

compte 70 000 mais se signale par son excellent taux<br />

de retweet (61 %) loin devant Sciences Po (24,5 %) et<br />

HEC Paris (18,5 %). Un taux qui marque l’engagement de<br />

toute sa communauté. L’Iéseg est troisième et complète<br />

le même podium qu’en 2020 et 2019.<br />

l’économiste Thomas Porcher (Paris School of Business).<br />

La politologue Virginie Martin, professeure à Kedge BS<br />

et auteur cette année du « Charme discret des séries »,<br />

fait son entrée à la 6 ème place.<br />

Les présidents d’universités et directeurs de<br />

grandes écoles. Diriger une conférence représentative<br />

de l’enseignement supérieur vous donne forcément de<br />

la visibilité et cette année c’est le président de la Cdefi<br />

(Conférence des directeurs des écoles françaises<br />

d’ingénieur) et directeur de Télécom Saint-Etienne,<br />

Jacques Fayolle, qui s’impose dans cette catégorie<br />

(il était 5 ème en 2020). Il se classe ex aequo avec le<br />

directeur général de Rennes SB, Thomas Froehlicher<br />

(déjà premier en 2020) et le vice-président de la Conférence<br />

des présidents d’université (CPU) et président de<br />

l’université de Reims, Guillaume Gellé. Les directeurs et<br />

directeurs adjoints de grandes écoles de management<br />

sont particulièrement présents dans cette catégorie<br />

dont ils représentent la moitié des classés.<br />

Jean-Michel Blanquer toujours leader. S’il n’est<br />

pas en charge de l’enseignement supérieur son influence<br />

dépasse largement le cadre du ministère de<br />

l’Education qu’il dirige. Fort de ses plus de 300 000<br />

followers, Jean-Michel Blanquer écrase encore une<br />

fois notre classement général. Derrière lui ce sont<br />

quatre « professeurs stars » qui s’imposent : Thomas<br />

Piketty (EHESS et PSE), Pascal Boniface (Iris), Dominique<br />

Reynié (Sciences Po) et Thomas Porcher (Paris<br />

School of Business). Comme en 2020 la ministre de<br />

l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation,<br />

Frédérique Vidal, se classe 6 ème .<br />

Les « professeurs stars ». Thomas Piketty (EHESS<br />

et PSE) remonte de la quatrième à la première place<br />

d’un top 4 qui met en avant les mêmes personnalités<br />

qu’en 2020 : l’économiste de la Paris School of Economics<br />

suivi du géopoliticien Pascal Boniface (Iris),<br />

du politologue Dominique Reynié (Sciences Po) et de<br />

13


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS NOVEMBRE <strong>2021</strong> N° 54<br />

Les directeurs de pôles et d’activités. Ils sont<br />

directeurs de la communication, de programme Grande<br />

école ou d’une activité d’un grand groupe. Comme en<br />

2020 le directeur de la communication d’Audencia,<br />

Frank Dormont, l’emporte assez largement dans cette<br />

catégorie. Dans un trio de tête 100 % écoles de management,<br />

il précède le vice-dean recherche de Skema<br />

BS, Philippe Monin, et le directeur de la transformation<br />

numérique de Neoma, Alain Goudey, ex-aequo avec le<br />

directeur général des services de la Toulouse School<br />

of Economics, Joël Echeverria.<br />

Méthodologie : Ce classement a été réalisé pendant<br />

la semaine du 11 au 15 octobre <strong>2021</strong> en s’appuyant sur<br />

l’application Followerwonk à partir de laquelle HEADway<br />

Advisory calcule un score d’influence. Comme<br />

en 2019 HEADway a choisi d’optimiser ce score en<br />

prenant également en compte le nombre d’abonnés de<br />

chaque compte Twitter. À l’exception de la catégorie<br />

« Directeurs de pôles et d’activités », nous ne classons<br />

que les comptes dépassant les 2 000 abonnés.<br />

Mais pourquoi ne pas s’appuyer seulement sur le nombre<br />

d’abonnés comme le font d’autres classements ? Mais<br />

parce que, sans même parler des faux abonnés qui<br />

sont légion sur Twitter, un compte peut être très suivi<br />

par simple curiosité quand un autre compte, même<br />

beaucoup moins suivi, génère beaucoup plus d’engagement<br />

de ses followers et donc plus d’influence. Un<br />

exemple : en ne prenant en compte que le nombre de<br />

ses abonnés le Prix Nobel d’économie, Jean Tirole, qui<br />

en compte près de 15 000, serait parmi les plus influents<br />

de l’enseignement supérieur. Oui mais voilà Jean Tirole<br />

n’a tweeté que dix fois depuis son Prix Nobel en 2015…<br />

14


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS NOVEMBRE <strong>2021</strong> N° 54<br />

« Notre réussite sur Twitter<br />

est un travail d’équipe »<br />

Directeur de la communication et des relations institutionnelles d’Audencia,<br />

Frank Dormont (@FrankDormont) est le premier responsable de l’enseignement<br />

supérieur par son influence sur Twitter selon l’étude <strong>2021</strong> du cabinet HEADway<br />

Advisory sur la « Twitter Influence » de l’enseignement supérieur.<br />

Un engagement qui profite également à son école qui est la mieux classée<br />

des écoles de management cette année.<br />

Audencia, première école de management pour<br />

son influence sur Twitter ! Vous-même, premier<br />

responsable de l’enseignement supérieur<br />

pour cette même influence ! Comment vous<br />

organisez-vous pour communiquer ?<br />

Notre réussite sur Twitter est un vrai travail d’équipe et<br />

de coordination. Nous rendons cohérents notre communication<br />

sur les réseaux sociaux, notre communication<br />

phygitale et notre communication naturelle en englobant<br />

nos actions marketing marque et programmes.<br />

Cela repose également sur l’intégration de nos professeurs<br />

chercheurs dans les processus de création<br />

de contenus et leur diffusion, de nos étudiants, de<br />

nos alumni, de nos entreprises partenaires, de nos<br />

chaires et de notre Fondation sans oublier tous nos<br />

collaborateurs en France comme à l’international.<br />

Audencia utilise un outil particulier ?<br />

Grâce à PANKA, un outil digital dédié et créé par Audencia,<br />

nous sommes en mesure d’assurer une intégration<br />

verticale et horizontale de toutes les informations avec<br />

également une newsroom digitale, une photothèque et<br />

une vidéothèque.<br />

Mais non, aussi étonnant que cela puisse paraître, il<br />

n’existe pas aujourd’hui de robot qui permette de suivre<br />

et de construire ces tweets. On me pose souvent la<br />

question : c’est bien à la mano qu’il faut travailler.<br />

Qu’est-ce qui explique ce résultat, cette année<br />

en particulier ?<br />

Je crois d’abord que nous disons ce que nous faisons<br />

(et inversement). Audencia est aujourd’hui la seule<br />

école à avoir des classes de quarante étudiants dans<br />

le cadre du continuum avec les classes préparatoires.<br />

Audencia est aussi l’une des seules trois écoles à<br />

recruter exclusivement en classes préparatoires en<br />

première année, ce qui est un vrai gage de qualité. Nous<br />

ne faisons pas non plus d’expédition massive de nos<br />

étudiants français dans nos campus à l’international.<br />

Nos projets autour de l’école de la transition environnementale,<br />

Gaïa, et notre plan stratégique ECOS nous<br />

ont également permis de rayonner cette année. Pour<br />

autant, comme le dit notre directeur général Christophe<br />

Germain, nous nous appliquons à ne jamais tomber<br />

dans le militantisme et avoir toujours la justesse dans<br />

les mots et dans le ton.<br />

Vous le disiez : de nombreuses personnes tweetent<br />

chaque jour dans l’écosystème d’Audencia.<br />

Qui en particulier en plus de vous ?<br />

Les trois principaux sont notre directeur, Christophe<br />

Germain (@AUDENCIADG), notre directeur des programmes,<br />

Nicolas Arnaud (@narnaudAUDENCIA) et<br />

André Sobczak (@andresobczak) le délégué général<br />

responsabilité sociétale et environnementale (RSE) de<br />

l’école. Chacun a son réseau et cela permet à la marque<br />

Audencia de rayonner vers de nombreux publics. Plus<br />

largement chaque professeur, chaque collaborateur<br />

d’Audencia reçoit une formation spécifique à la communication<br />

sur les réseaux sociaux pour y créer des<br />

contenus à forte valeur ajoutée.<br />

À côté de Twitter quels réseaux sont prioritaires<br />

pour Audencia ?<br />

Facebook perd aujourd’hui de l’impact vis-à-vis d’Instagram<br />

qui est aujourd’hui le réseau sur lequel il faut<br />

absolument communiquer pour nous. Tik Tok prend de<br />

plus en plus d’importance sur un public plus jeune. Avec<br />

LinkedIn nous touchons des entreprises et des alumni.<br />

Chaque réseau est adapté à un public en particulier.<br />

Au sein de la direction de la communication ce<br />

sont les mêmes personnes qui travaillent sur<br />

tous ces réseaux ?<br />

Trois personnes travaillent à temps complet pour<br />

communiquer sur les réseaux où ils sont polyvalents.<br />

Mais leur rôle est également d’être très attentifs à tout<br />

ce qui s’y publie et d’éviter les fake news.<br />

Frank Dormont<br />

Frank Dormont est né en<br />

1967 à Taft en Californie.<br />

Il possède donc la double<br />

nationalité : française<br />

et américaine. Depuis<br />

2012 directeur de la<br />

communication et des<br />

relations institutionnelles au<br />

sein de l’école de commerce<br />

Audencia et pilote l’Alliance<br />

stratégique Centrale-<br />

Audencia-Ensa Nantes, il<br />

a auparavant occupé des<br />

postes identiiques au sein de<br />

SECMA (Groupe Roullier),<br />

LOCATEL (Groupe Alcatel),<br />

DHL France à Paris,<br />

Deutsche Post, DCNS et<br />

CMA CGM à Marseille.<br />

15


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS NOVEMBRE <strong>2021</strong> N° 54<br />

Comment se sont orientés<br />

les néo-bacheliers en <strong>2021</strong> ?<br />

Parcoursup livre petit à petit ses secrets. Une note « Parcoursup <strong>2021</strong> :<br />

les propositions d’admission dans l’enseignement supérieur » vient d’être publiée<br />

par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.<br />

À<br />

l’issue de la campagne <strong>2021</strong>, 94 % des<br />

néo-bacheliers ont reçu au moins une proposition<br />

et 82 % en ont accepté une, soit une<br />

légère progression par rapport à 2020 indique<br />

la note Parcoursup <strong>2021</strong> : les propositions d’admission<br />

dans l’enseignement supérieur. Cette campagne est<br />

caractérisée par un enrichissement de l’offre de formation<br />

proposée sur Parcoursup (+ 2 400 formations y<br />

compris en apprentissage) et une diminution du nombre<br />

de néo-bacheliers présents sur la plate-forme après<br />

une année 2020 qui avait enregistré une réussite au<br />

baccalauréat exceptionnelle.<br />

30 000 bacheliers de moins en <strong>2021</strong>. Sur les<br />

619 000 lycéens, ayant confirmé au moins un vœu<br />

en phase principale sur Parcoursup cette année,<br />

597 000 ont obtenu leur baccalauréat. Ce sont 30 000<br />

néo-bacheliers de moins qu’en 2020, année où la<br />

hausse avait été très importante (+50 000 bacheliers<br />

par rapport à 2019).<br />

94,2 % des candidats néo-bacheliers ont reçu une<br />

proposition, soit légèrement plus que l’année dernière<br />

(+0,7 point) :<br />

- une augmentation significative est notable pour les<br />

néo-bacheliers professionnels (84,6 %, +2,4 points)<br />

et, dans une moindre mesure, pour les néo-bacheliers<br />

technologiques (92,5 % soit +0,8 point) ;<br />

- la situation reste stable pour les néo-bacheliers généraux<br />

: 97,6 % d’entre eux ont reçu une proposition<br />

contre 97,5 % en 2020.<br />

Des décisions plus rapides. Au premier jour de la<br />

phase d’admission, 54,9 % des futurs bacheliers ont<br />

reçu au moins une proposition, soit 2 points de plus<br />

qu’en 2020 (52,7 %).<br />

À la fermeture de la plateforme, les candidats sont<br />

plus nombreux à avoir accepté une proposition : 81,7 %<br />

des néo-bacheliers, soit 0,7 point de plus que l’année<br />

dernière et 1 point de plus qu’en 2019. Cette augmentation<br />

profite avant tout aux néo-bacheliers de la série<br />

professionnelle (+1,0 point), et un peu moins à ceux des<br />

séries générales et technologiques (respectivement<br />

+0,6 et +0,3 point).<br />

En phase principale (PP), le nombre moyen de propositions<br />

reçues par les candidats a augmenté et le temps<br />

d’attente avant de recevoir la première d’entre elles a<br />

diminué. Le nombre moyen de propositions est passé<br />

de 4,5 en 2020 à 5 cette année. Pour les bacheliers<br />

technologiques et professionnels, le temps d’attente a<br />

diminué de plus d’un jour, quand les bacheliers généraux<br />

ont vu leur temps d’attente baissé d’une demi-journée.<br />

Quelles formations sont les plus demandées ?<br />

Dans la majorité des cas, la filière de formation acceptée<br />

par les néo-bacheliers correspond à celle la plus<br />

présente dans la liste de vœux émis lors de la phase<br />

principale :<br />

- les licences sont toujours les formations les plus<br />

choisies (38%), en particulier par les bacheliers<br />

généraux (48,3 %) ;<br />

- les formations en BTS sont celles le plus souvent<br />

acceptées par les bacheliers professionnels (72,1 %)<br />

et technologiques (41 %).<br />

Excelia BS<br />

16


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS NOVEMBRE <strong>2021</strong> N° 54<br />

En <strong>2021</strong>, la création des BUT (Bachelors universitaires de<br />

technologie), avec la mise en place de quotas plus élevés<br />

pour les séries technologiques, a permis à 20,7 % de<br />

ces néo-bacheliers d’accepter une proposition en BUT.<br />

En 2020, seuls 16,2 % d’entre eux acceptaient un DUT.<br />

Moins d’acceptations en phase principale pour les<br />

bacheliers technologiques et professionnels. Au final,<br />

8 bacheliers sur 10 ont reçu et accepté une proposition<br />

lors de la phase principale. Si 89 % des bacheliers généraux<br />

sont dans ce cas, seuls 78,1 % des bacheliers<br />

technologiques et 66,5 % des bacheliers professionnels<br />

ont accepté une proposition en phase principale cette<br />

année, soit une baisse respective de 1,5 et 2,6 points.<br />

Plus de demandes de formation en apprentissage.<br />

En <strong>2021</strong>, les formations en apprentissage ont<br />

été plus souvent demandées par les candidats ayant<br />

fait au moins un vœu en phase principale : 19,3 % ont<br />

aussi validé un vœu en apprentissage, +3 points par<br />

rapport à 2020. Les formations en apprentissage<br />

représentent 2,7 % des propositions acceptées (+0,5<br />

point et +2 000 acceptations), principalement en BTS<br />

où 10,6 % des acceptations se font dans une formation<br />

en apprentissage (+2,7 points).<br />

Une plus grande mobilité hors de son académie.<br />

Malgré la crise sanitaire, cette année, 21,7 %<br />

des bacheliers ont accepté une proposition hors<br />

de leur académie d’obtention du baccalauréat (+2,2<br />

points en un an). Depuis la rentrée 2019, les boursiers<br />

bénéficient d’une aide à la mobilité de 500 € et sont<br />

de plus en plus mobiles. Leur part passe de 15,3 % en<br />

2018 à 16 % en 2019 et 16,2 % en 2020, pour atteindre<br />

17,6 % à la rentrée <strong>2021</strong>.<br />

Filières courtes : de fortes variations à prévoir.<br />

Beaucoup plus dépendantes que les autres des évolutions<br />

démographiques et de la réussite au baccalauréat,<br />

les filières courtes verraient leurs effectifs fortement<br />

varier aux rentrées <strong>2021</strong> et 2022. Dans les CPGE et les<br />

instituts universitaire de technologie (IUT), les baisses<br />

du taux de poursuite constatées ces dernières années<br />

entraîneraient une baisse notable des effectifs à la<br />

rentrée <strong>2021</strong> (respectivement de 0,6% et 0,7%). À la<br />

rentrée 2022, cette baisse s’accentuerait dans les<br />

CPGE : -1,1 % soir 900 étudiants de moins alors qu’un<br />

rebond serait observé dans les IUT (+0,3 %), filière dans<br />

laquelle les étudiants entreront en 3 ème année pour la<br />

1ère fois à la rentrée 2023 pour obtenir leur bachelor<br />

universitaire de technologie (BUT).<br />

17


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER<br />

NOVEMBRE <strong>2021</strong> N° 54<br />

Concours 2023 :<br />

ce qui va changer. Ou pas ?<br />

Faute de consensus dans les écoles,<br />

ce n’est pas la révolution annoncée et souhaitée<br />

par certains mais les épreuves de concours<br />

n’en vont pas moins évoluer en 2023.<br />

EM Strasbourg<br />

18


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER NOVEMBRE <strong>2021</strong> N° 54<br />

Pour « tenir compte des nouvelles<br />

spécialités du lycée, des nouveaux<br />

programmes des classes prépa<br />

et des attentes des entreprises pour<br />

recruter les futurs managers », les écoles<br />

de la BCE ont constitué depuis près de<br />

deux ans des groupes de travail chargés<br />

de consulter les principaux acteurs<br />

concernés (inspection générale, Aphec…)<br />

et faire des propositions visant à faire<br />

évoluer le format de certaines épreuves<br />

pour le concours 2023. L’objectif était bien<br />

évidemment de permettre à la première<br />

promotion des nouveaux programmes<br />

de CPGE ECG de se « préparer en toute<br />

connaissance de cause à ces nouvelles<br />

épreuves ». Les évolutions d’épreuves<br />

pour le concours 2023 ont été adoptées<br />

par l’ensemble des 20 écoles membres<br />

lors du conseil de la BCE du 5 juillet <strong>2021</strong>.<br />

Les oraux à Grenoble EM en 2019<br />

BCE ET ESH : INTÉGRER LES<br />

NOUVELLES EXIGENCES DE<br />

L’ÉCONOMIE<br />

L’incorporation des modules d’économie<br />

approfondie dans le nouveau programme<br />

ESH des CPGE ECG amène à renforcer les<br />

attendus des épreuves ESH du concours<br />

sur les concepts économiques et les<br />

outils micro et macro-économiques,<br />

sans oublier les dimensions historique<br />

et sociologique, consubstantielles de<br />

l’analyse économique.<br />

Les écoles conceptrices. Depuis<br />

plusieurs années, ESCP BS et SKEMA<br />

BS co-conçoivent une épreuve ESH. Dès<br />

2022, ESSEC et HEC Paris ont décidé de<br />

s’associer pour co-concevoir une des<br />

trois épreuves d’ESH du concours BCE<br />

et TBS Education reprend la conception<br />

de la 3 ème épreuve d’ESH.<br />

Les écoles conceptrices ont toutes<br />

opté pour garder le format d’une dissertation<br />

de 4 heures. C’est le cas des<br />

deux tandems ESCP BS - SKEMA BS et<br />

ESSEC - HEC Paris (qui co-concevront<br />

une épreuve commune dès 2022). TBS<br />

reprend la conception de la 3 ème épreuve<br />

ESH dès le concours 2022 et se réserve<br />

la possibilité de sujets comportant des<br />

documents (graphiques, tableaux…) à<br />

partir de 2023.<br />

Ce qui va changer<br />

dans les autres<br />

épreuves de la BCE<br />

Les autres épreuves du<br />

concours BCE évolueront<br />

également pour tenir compte<br />

des nouveaux programmes<br />

de CPGE, sans changement<br />

notable de format. L’épreuve<br />

de « Contraction de texte »<br />

sera supprimée en 2023 au<br />

profit de l’épreuve d’« Étude<br />

et synthèse de textes »<br />

qui sera co-conçue par<br />

ESCP BS et HEC Paris.<br />

Les coefficients des<br />

différentes épreuves<br />

évolueront en fonction des<br />

choix de chacune des écoles,<br />

qui mettent pour certaines<br />

davantage l’accent sur les<br />

langues, sur l’économie ou<br />

la géopolitique, ou encore<br />

sur les mathématiques (avec<br />

pour certaines écoles un écart<br />

de coefficient significatif<br />

entre maths approfondies<br />

et maths appliquées), mais<br />

le total des coefficients<br />

sera toujours de 30.<br />

GEM<br />

Plusieurs propositions. La première<br />

proposition du groupe de travail, favorable<br />

à une présence renforcée des<br />

mathématiques, était articulée autour<br />

d’une épreuve de micro-économie ou<br />

de macro-économie (voire une étude<br />

de cas) d’1 heure et d’une dissertation<br />

de 3 heures. Après de longs échanges<br />

au sein du groupe de travail, elle a été<br />

abandonnée. Comme l’explique la BCE<br />

« cet abandon a été motivé par les interrogations<br />

du groupe de travail, d’une<br />

part, sur la pertinence d’un format très<br />

court sur une épreuve formalisée d’économie,<br />

avec également un risque de<br />

standardisation de l’exercice (conduisant<br />

à une forme de « bachotage » des<br />

19


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER NOVEMBRE <strong>2021</strong> N° 54<br />

candidats d’autant plus probable que le<br />

champ des notions micro et macro susceptibles<br />

d’être mobilisées en exercice<br />

apparaît assez étroit), d’autre part, sur<br />

la pertinence d’une dissertation dont le<br />

format serait mécaniquement réduit à<br />

3 heures, alors même que l’exercice de<br />

la dissertation économique constitue<br />

un marqueur différenciant des classes<br />

préparatoires ECG ».<br />

La deuxième proposition s’articulait autour<br />

du maintien de la dissertation ESH sur<br />

une durée de 4 heures, avec des sujets<br />

assortis de documents (graphiques, tableaux…).<br />

Le débat a porté sur le risque de<br />

« structuration » de la pensée du candidat<br />

et de limitation du champ de sa créativité<br />

à la lecture et à la prise en compte des<br />

documents proposés. Cette formule n’a<br />

pas été retenue par les représentants<br />

d’ESCP BS - SKEMA BS et ESSEC - HEC<br />

Paris, mais TBS Education propose de<br />

mettre en œuvre cette proposition à<br />

compter du concours 2023.<br />

La troisième proposition, retenue par<br />

ESCP BS - SKEMA BS et ESSEC - HEC<br />

Paris, repose sur le maintien de l’épreuve<br />

de dissertation d’ESH en 4 heures, mais<br />

avec des exigences en économie, décrites<br />

ci-dessous, « très sérieusement<br />

renforcées ».<br />

Des étudiants plus impliqués. Les<br />

étudiants devront « inscrire leur réflexion<br />

dans un cadre théorique explicite », ne<br />

plus se contenter de « citer » auteurs<br />

ou ouvrages, et conduire leur raisonnement<br />

avec une argumentation formelle<br />

qui pourra éventuellement reposer sur<br />

l’utilisation d’équations ou de graphes.<br />

Ceux-ci ne « devront évidemment pas<br />

être une simple vitrine de connaissances<br />

– ils seront alors sanctionnés -, mais<br />

s’inscrire de manière indispensable dans<br />

un raisonnement ».<br />

Les étudiants seront invités à « renforcer<br />

la contextualisation et la formalisation de<br />

leur pensée, à développer une démarche<br />

ESH : les concepteurs<br />

des épreuves de la BCE<br />

Après des échanges<br />

avec Marc Montoussé,<br />

inspecteur général, et avec<br />

Gérard Pehaut, Christophe<br />

Viscogliosi et Alain<br />

Joyeux de l’Aphec, trois<br />

propositions distinctes ont<br />

d’abord été formulées par<br />

les concepteurs, le critère de<br />

différenciation principal étant<br />

de manière implicite la place<br />

des mathématiques et la prise<br />

en compte des aspects macro<br />

et micro-économiques dans<br />

la conception des épreuves.<br />

Les concepteurs des sujets<br />

sont : Didier Marteau et<br />

Emmanuel Combe pour<br />

ESCP BS et SKEMA<br />

BS, Stéphane Becuwe<br />

et Rémi Leurion pour<br />

ESSEC et HEC Paris,<br />

Pierre-Cyrille Hautcoeur<br />

pour TBS Education.<br />

20


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER NOVEMBRE <strong>2021</strong> N° 54<br />

de modélisation, à ne plus formuler de<br />

propositions qui n’ont de sens que rattachées<br />

à un cadre conceptuel ». Les<br />

dimensions historique et sociologique,<br />

consubstantielles de l’analyse économique,<br />

sont confirmées. Comme insiste<br />

la BCE « un travail important de communication<br />

auprès des professeurs de<br />

classes préparatoires devra être organisé,<br />

car derrière le maintien du format de<br />

dissertation, se cache une modification<br />

profonde des attendus de l’épreuve ».<br />

Une double modification des<br />

épreuves. Sur le plan de l’énoncé du<br />

sujet, il n’est plus exclu que les candidats<br />

puissent être interrogés sur des concepts<br />

économiques, dont les applications sont<br />

multiples et qui peuvent être illustrés<br />

au travers d’exemples tirés de l’histoire<br />

économique ou de l’actualité. Comme<br />

l’explique la BCE « on peut citer des sujets<br />

autour de notions comme le risque, le monopole<br />

et la concurrence, la destruction<br />

créatrice, la prise en compte du temps<br />

dans l’analyse économique, le rôle de<br />

l’information… » De même, des outils très<br />

répandus en macroéconomie comme la<br />

théorie des avantages comparatifs ou la<br />

courbe de Phillips pourront donner lieu<br />

à des sujets de dissertation.<br />

Toute la difficulté pour les candidats sera<br />

de « faire le lien entre le concept et ses<br />

applications à différents domaines de<br />

l’économie, d’illustrer son propos avec<br />

des exemples, sans oublier les dimensions<br />

historiques et sociologiques, d’apprécier<br />

la portée et les limites du concept ».<br />

Sur le plan des critères d’évaluation des<br />

copies, une profonde modification est<br />

attendue : le candidat aura l’obligation<br />

de donner des indicateurs de mesure,<br />

lorsque cela est justifié (par exemple :<br />

mesure de l’inflation, mesure de la concentration<br />

industrielle…), de détailler les<br />

concepts utilisés, au besoin en recourant<br />

à la formalisation mathématique (par<br />

exemple dans un sujet sur le monopole),<br />

de mobiliser un raisonnement économique<br />

explicite, avec un enchaînement causal<br />

(plutôt que de citer des auteurs et d’aligner<br />

des théories sans lien entre elles).<br />

Afin d’alerter les candidats sur ces changements,<br />

il sera explicitement indiqué<br />

après l’énoncé du sujet que « pour illustrer<br />

son propos, le candidat prendra appui<br />

sur des exemples historiques ; il devra en<br />

outre mobiliser les principaux concepts<br />

en relation avec le sujet, au besoin en<br />

indiquant leur mesure, et développer un<br />

raisonnement économique, en explicitant<br />

les hypothèses ».<br />

BCE ET ELVI : RENFORCER<br />

LA MAÎTRISE DE DEUX LANGUES<br />

Conçue par emlyon bs, ESCP BS, ESSEC<br />

et HEC Paris la banque d’épreuves Elvi<br />

entend évoluer assez largement pour le<br />

concours BCE 2023. Mais les oppositions<br />

restent fortes du côté des professeurs<br />

de langues qui craignent notamment<br />

un « élitisme » trop élevé de la part de<br />

professeurs de langue natifs de la langue<br />

qu’ils enseignent.<br />

Mieux développer les compétences<br />

des candidats. Avec leur développement<br />

à l’international et l’accueil croissant<br />

d’étudiants étrangers, les écoles de la BCE<br />

entendent « réaffirmer l’importance des<br />

dimensions internationale et interculturelle<br />

et la nécessité pour de futurs managers<br />

de maîtriser au moins deux langues,<br />

dont l’anglais incontournable, en plus du<br />

français ». Ainsi la durée de l’épreuve de<br />

LVB sera allongée à une durée de 4 h en<br />

2023 pour permettre aux candidats de<br />

mieux développer leurs compétences.<br />

Les 4 écoles conceptrices des épreuves<br />

écrites de langues ELVI (emlyon bs, ESCP<br />

BS, ESSEC et HEC Paris) ont finalement<br />

opté pour une évolution du format actuel,<br />

en maintenant une partie traduction<br />

(thème), une partie consacrée à l’expression<br />

personnelle, et en ajoutant un<br />

exercice de résumé analytique. Chacun<br />

de ces 3 exercices se basera sur un<br />

dossier constitué de plusieurs textes et<br />

documents sur une même thématique.<br />

Ces textes et documents permettront de<br />

mieux contextualiser le thème, puisque<br />

ce sera l’un des documents, rédigé en<br />

français, qu’il conviendra de traduire<br />

BCE ET ESH,<br />

l’introduction du sujet<br />

L’introduction du sujet<br />

pourrait se présenter sous<br />

la forme suivante :<br />

Vous pourrez mobiliser,<br />

si nécessaire,les outils<br />

spécifiques des trois<br />

disciplines(.éonomie,<br />

sociologie, histoire), et<br />

notammentles outils de<br />

la microéconomie et<br />

de la macro.conomie.<br />

La formalisation et les<br />

représentations graphiques<br />

sontpossibles, dès lors<br />

qu’elles contribuent à<br />

l’expression de la pensée.<br />

21


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER NOVEMBRE <strong>2021</strong> N° 54<br />

(pour partie) dans la langue cible.<br />

Concrètement, l’épreuve se composera<br />

donc de trois parties :<br />

• une partie compréhension qui consistera<br />

en un résumé analytique comparatif ;<br />

• une partie expression personnelle qui<br />

prendra la forme d’un essai argumenté<br />

faisant appel aux opinions du candidat<br />

et à ses connaissances de la culture et<br />

de la civilisation du (ou des) pays de la<br />

langue cible ;<br />

• Une partie traduction (thème).<br />

Chaque candidat sera interrogé sur deux<br />

langues, l’une d’elles étant obligatoirement<br />

l’anglais. Le choix des langues est<br />

identique à l’écrit et à l’oral. Le nombre<br />

de mots demandés dans les épreuves<br />

est acceptable dans une marge de<br />

plus ou moins 10 %. Le candidat doit<br />

« être en mesure d’apporter la preuve<br />

de sa maîtrise d’une langue à travers<br />

des épreuves d’expression écrite et de<br />

traduction. »<br />

LVA : nature de l’épreuve écrite<br />

(4 heures). À partir d’un dossier comprenant<br />

plusieurs textes, deux ou trois en<br />

langue cible (1 500 mots au total +/- 10 %)<br />

et un en français (400 mots +/- 10 %) sur<br />

une même thématique, accompagné de 2<br />

à 4 documents iconographiques (image,<br />

dessin, graphique…), production de deux<br />

rédactions et d’un thème, comme suit :<br />

• Compréhension - Résumé analytique<br />

comparatif (350 mots, coefficient<br />

30/100) dans la langue cible le candidat<br />

identifie, compare et/ou contextualise<br />

les informations des documents fournis<br />

en réponse à une question qui oriente<br />

sa réflexion, sans faire part de son<br />

opinion, ni paraphraser les documents.<br />

• Expression personnelle - Essai argumenté<br />

(600 mots, coefficient 50/100)<br />

dans la langue cible le candidat répond à<br />

une question connexe, en rapport avec<br />

la thématique du dossier, qui guidera sa<br />

réflexion. Il développera ses opinions<br />

et connaissances personnelles et devra<br />

faire référence aux documents du<br />

dossier sans pour autant s’y limiter ou<br />

les paraphraser. Pour argumenter sa position,<br />

le candidat illustrera sa réponse<br />

Ecricome précise son concours 2022 et adapte son concours<br />

2023 aux nouvelles prépas ECG<br />

Maintenant cinq avec l’arrivée de MBS, les<br />

écoles du concours Ecricome ont fait leur<br />

rentrée. Elles proposeront en 2022 pas<br />

moins de 5 900 places tous programmes<br />

confondus et 28 % des places du Sigem<br />

avec les 270 places de MBS qui augmente<br />

son recrutement de 10 places pour les ECG<br />

et de 15 pour les littéraires. Côté Tremplin ce<br />

sont 500 places supplémentaires qui sont<br />

ouvertes et 140 en bachelor avec l’ouverture<br />

du bachelor de Kedge à Paris. Les frais<br />

d’inscription n’en restent pas moins stables.<br />

Le bilan <strong>2021</strong>. « En <strong>2021</strong> nous avons vécu<br />

avec beaucoup d’incertitudes mais cela<br />

a été finalement un concours normal. »<br />

Après quatre ans à la présidence du<br />

concours Ecricome, la directrice générale<br />

de Neoma BS, Delphine Manceau, peut se<br />

féliciter d’avoir vu le concours traverser<br />

les années Covid sans trop de mal. Les<br />

étudiants marocains ont même pu passer<br />

leurs oraux de manière habituelle grâce à<br />

la diligence du MESRI. Tremplin 1 et 2 ont<br />

quant à eux eu lieu sans épreuves écrites<br />

mais avec des oraux en présentiel. Enfin<br />

Ecricome Bachelor a eu lieu sur dossier et<br />

test Tage puis épreuves orales à distance.<br />

Quant aux candidats leur nombre a<br />

légèrement augmenté en prépas EC (+0,7 %)<br />

mais baissé de près de 10 % en prépas<br />

littéraires après une hausse de 18 % en trois<br />

ans. Dans le détail la part des ECS monte<br />

de près de 3 % en deux ans. Côté bachelor<br />

les vœux bruts du Parcoursup ont grimé<br />

de 44,6 % et les vœux finalisés de 14,6 %<br />

d’au moins deux exemples pertinents<br />

tirés de la culture et de la civilisation<br />

du/des pays de la langue cible. Selon<br />

les consignes données avec le sujet,<br />

la rédaction prendra la forme soit d’un<br />

« essai », soit d’un autre format factuel<br />

(rapport, lettre, discours, communiqué<br />

de presse…).<br />

• Traduction - Thème (coefficient<br />

20/100) : traduction de 200 mots d’une<br />

partie du document en français du<br />

dossier vers la langue cible. Le candidat<br />

traduit uniquement la partie du texte<br />

sélectionné.<br />

LVB : nature de l’épreuve écrite<br />

(4 heures). À partir d’un dossier com-<br />

dans des bachelors qui ont fait le plein<br />

à 96 %. Le nombre d’étudiants recrutés<br />

tous programmes confondus passe ainsi<br />

en deux ans de 13 500 à plus de 16 500<br />

(avec deux écoles supplémentaires).<br />

L’évolution des épreuves. Avec la<br />

création des prépas ECG cette année les<br />

épreuves du concours Ecricome vont<br />

évoluer pour le concours 2023. L’épreuve<br />

de mathématiques sera déclinée en deux<br />

options : mathématiques appliquées et<br />

mathématiques approfondies. « La nature<br />

des exercices et des barèmes dissuaderont<br />

les stratégies de contournement tant les<br />

épreuves seront différentes », promet<br />

Thomas Froehlicher, le directeur général de<br />

Rennes SB. Le langage Python sera présent<br />

dans tous les sujets. Dès décembre <strong>2021</strong><br />

des sujets « zéro » seront proposés.<br />

Pour les épreuves d’ESH, de lettres et<br />

philosophie et d’histoire, géographie et<br />

géopolitique du monde contemporain<br />

(HGGMC), la dissertation est conservée.<br />

Aucune initiative n’est prise pour augmenter<br />

le plafond de boursier. « Avec 28 % de<br />

boursiers en PGE nous sommes proches<br />

de l’université. Il n’y a donc pas de sujet du<br />

côté d’Ecricome à ce niveau », souligne<br />

Delphine Manceau. « C’est bien en<br />

amont qu’il faut travailler comme nous le<br />

faisons dans les quartiers prioritaires »,<br />

insiste Bruno Ducasse, le directeur<br />

général de MBS. En revanche peu de<br />

boursiers s’inscrivent en bachelors où ils<br />

représentent moins de 6 % des candidats.<br />

22


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER NOVEMBRE <strong>2021</strong> N° 54<br />

BCE : l’épreuve de ESH de TBS à la loupe<br />

L’épreuve d’ESH proposée par TBS<br />

pour le concours 2023 propose une<br />

dissertation en 4 heures, tout comme<br />

les épreuves déjà existantes, mais sur<br />

un format renouvelé s’appuyant sur<br />

un court dossier documentaire.<br />

L’objectif est de permettre aux candidats<br />

de « démontrer leur capacité d’analyse<br />

d’un sujet complexe en s’appuyant sur une<br />

diversité de documents, en restant dans le<br />

cadre d’une dissertation structurée ». Un<br />

nouveau format de dissertation en 4 h avec<br />

documents est proposé à partir du concours<br />

2023. Ce type d’épreuve permettra ainsi<br />

aux candidats de « démontrer leur capacité<br />

d’analyse d’un problème complexe, mais<br />

aussi de créativité, tout en mobilisant<br />

leurs connaissances académiques ».<br />

Le format. L’épreuve maintient l’approche<br />

synthétique de la dissertation, qui<br />

mobilise autour d’une question les<br />

connaissances empiriques comme<br />

théoriques des étudiants. Le nouveau<br />

format proposé comporte deux inflexions :<br />

- d’une part il demande – quand c’est<br />

pertinent – l’utilisation des connaissances<br />

et des raisonnements relevant du<br />

cours d’économie approfondie ;<br />

- d’autre part il demande l’utilisation<br />

des documents proposés.<br />

L’objectif de la première inflexion est<br />

d’encourager les étudiants à une utilisation<br />

plus systématique et analytique du<br />

raisonnement économique standard.<br />

Celui de la seconde est de les amener à<br />

savoir adapter leur réflexion à mesure que<br />

des connaissances et des informations<br />

nouvelles s’avèrent disponibles, comme<br />

cela est le cas dans la vie réelle.<br />

Les sujets posés portent sur des situations<br />

économiques et sociales du monde actuel, et<br />

sur les transformations de court ou de long<br />

terme qui y mènent et les éclairent. Les outils<br />

théoriques doivent être utilisés de manière<br />

à éclairer ces situations, en permettant<br />

l’interprétation d’observations empiriques<br />

de divers types dans une démarche qui doit<br />

être clairement explicitée. L’utilisation de<br />

concepts et de raisonnements théoriques<br />

précis est souhaitable (et peut même<br />

être explicitée par un graphique ou une<br />

équation quand c’est pertinent). Néanmoins<br />

des développements théoriques qui ne<br />

seraient pas directement articulés au sujet<br />

et ne seraient pas étayés de discussion<br />

sur leur efficacité pour comprendre le<br />

réel (voire sur leur performativité) ne<br />

sont pas souhaitables, de même que les<br />

éléments empiriques sans interprétation.<br />

Nature des documents et attendus<br />

de l’épreuve. Les documents fournis<br />

peuvent être de natures diverses : courts<br />

textes, graphiques, tableaux statistiques,<br />

schémas, voire illustrations graphiques.<br />

Les textes qu’ils comprennent sont en<br />

français. Ces documents visent à enrichir<br />

l’appréhension du sujet par les étudiants<br />

en complément de leurs acquis antérieurs.<br />

Ils ne limitent ni ne délimitent en aucun<br />

cas le champ d’investigation ouvert.<br />

Ainsi, la présence d’un bref extrait du<br />

livre de Carré, Dubois et Malinvaud sur La<br />

croissance française (1972) n’implique-t-il<br />

ni de restreindre le sujet à la croissance au<br />

XX e siècle (ou dans les Trente Glorieuses),<br />

ni de le restreindre à l’économie française.<br />

Seules leur propre problématisation du<br />

sujet et l’étendue de leurs connaissances,<br />

enrichies des documents fournis,<br />

peuvent conduire les étudiants à choisir<br />

les éléments théoriques et empiriques<br />

pertinents pour leur démonstration.<br />

En pratique, les correcteurs attendront<br />

des étudiants qu’ils explicitent l’usage qu’ils<br />

peuvent faire de ces documents, ainsi<br />

que leurs limites éventuelles. Une analyse<br />

critique des documents est un préalable<br />

nécessaire (source, date, contexte,<br />

objectifs, contenu) même si elle ne doit<br />

pas nécessairement apparaître dans la<br />

copie, ou seulement dans la mesure où<br />

elle sert la démonstration d’ensemble.<br />

En effet, le travail attendu reste une<br />

dissertation, et ne doit en aucun cas<br />

devenir un commentaire de documents<br />

ou une note de synthèse des documents.<br />

Ainsi, rien ne s’oppose à ce que l’un<br />

voire tous les documents soient utilisés<br />

uniquement pour une partie ou même une<br />

sous-partie, y compris en complément<br />

d’autres informations, ou pour appuyer une<br />

seule ligne d’argumentation théorique.<br />

Ce qui sera valorisé. L’enjeu est de<br />

« permettre à l’étudiant de présenter<br />

une démonstration comme dans une<br />

dissertation ordinaire en signalant ce<br />

qu’il fait des documents auxquels il est<br />

confronté, de la même manière que dans<br />

la vie réelle il pourra être confronté à des<br />

informations susceptibles de modifier<br />

son point de vue – ou de le renforcer<br />

– et dont il devra tenir compte ».<br />

La correction « valorisera en premier lieu<br />

la qualité de la problématisation et de la<br />

démonstration en résultant ». Elle « prendra<br />

en compte la mobilisation des éléments<br />

nécessaires ou utiles en provenance<br />

des cours d’économie approfondie et<br />

d’économie, sociologie et histoire du<br />

monde contemporain ainsi que celle des<br />

documents fournis, et valorisera en outre<br />

tout autre apport éclairant le sujet ». Elle<br />

« s’attachera en particulier à la pertinence<br />

de l’utilisation de ces éléments théoriques et<br />

empiriques au service de la démonstration<br />

d’ensemble, et au caractère convainquant<br />

de cette dernière ». Une consigne « claire,<br />

en première page du sujet, précisera<br />

les attentes du jury ainsi que le rôle des<br />

documents dans cette dissertation ».<br />

prenant plusieurs textes, deux ou trois en<br />

langue cible (1 200 mots au total +/- 10 %)<br />

et un en français (300 mots +/- 10 %) sur<br />

une même thématique, accompagnés de 2<br />

a_̀ 4 documents iconographiques (image,<br />

dessin, graphique…), production de deux<br />

rédactions et d’un thème, comme suit :<br />

• Compréhension - Résumé analytique<br />

comparatif (250 mots, coefficient<br />

30/100) dans la langue cible : le candidat<br />

identifie, compare et/ou contextualise<br />

les informations des documents fournis<br />

en réponse à une question qui oriente<br />

sa réflexion, sans faire part de son<br />

opinion, ni paraphraser les documents.<br />

• Expression personnelle - Essai argumenté<br />

(400 mots, coefficient 50/100)<br />

dans la langue cible : le candidat répond à<br />

une question connexe, en rapport avec<br />

la thématique du dossier, qui guidera sa<br />

réflexion. Il développera ses opinions et<br />

connaissances personnelles et devra faire<br />

23


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER NOVEMBRE <strong>2021</strong> N° 54<br />

Ce qui ne changera pas dans les concours c’est qu’ils finissent en<br />

musique. Ici la chorégraphie des admisseurs d’Audencia<br />

Audencia BS<br />

référence aux documents du dossier sans<br />

pour autant s’y limiter ou les paraphraser.<br />

Pour argumenter sa position, le candidat<br />

illustrera sa réponse d’au moins deux<br />

exemples pertinents tirés de la culture<br />

et de la civilisation du/des pays de la<br />

langue cible. Selon les consignes données<br />

avec le sujet, la rédaction prendra la<br />

forme soit d’un « essai », soit d’un autre<br />

format factuel (rapport, lettre, discours,<br />

communiqué de presse…).<br />

• Traduction – Thème (coefficient 20/100) :<br />

traduction de 150 mots d’une partie du<br />

document en français du dossier vers<br />

la langue cible. Le candidat traduit uniquement<br />

la partie du texte sélectionné.<br />

Les langues. Les langues ouvertes<br />

dans les épreuves Elvi sont :<br />

• En LVA la première langue peut être :<br />

allemand, anglais, arabe littéral, espagnol,<br />

italien, portugais ou russe.<br />

• En LVB la deuxième langue peut être :<br />

allemand, anglais, arabe littéral, chinois,<br />

espagnol, hébreu, italien, japonais, portugais,<br />

polonais ou russe. Le candidat<br />

inscrit en filière littéraire peut également<br />

choisir le latin ou le grec ancien. Le sujet<br />

proposé en latin ou en grec ancien<br />

correspond au thème du programme de<br />

2 ème année des classes préparatoires<br />

littéraires.<br />

Les épreuves :<br />

• Traduction : Le thème concerne un texte<br />

à caractère grammatical, écrit en langue<br />

de communication peu spécialisée,<br />

tirée d’un article ou d’un ouvrage. Les<br />

textes proposés au candidat de LVA<br />

et LVB diffèrent par leur longueur et<br />

leur difficulté.<br />

• Expression écrite : Les textes abordent<br />

des sujets contemporains et portent<br />

sur la culture et/ou la civilisation des<br />

domaines linguistiques concernés, ce<br />

qui veut dire que les textes sont propres<br />

à chaque langue.<br />

• Aucun dictionnaire ou assistant électronique<br />

n’est autorisé pour les langues,<br />

sauf pour le latin et le grec ancien.<br />

24


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS<br />

PORTRAIT<br />

NOVEMBRE <strong>2021</strong> N° 54<br />

FRANK<br />

BOURNOIS<br />

Directeur général<br />

de ESCP<br />

Comment se forge un destin ?<br />

Choisir c’est renoncer. Un adage que n’a jamais voulu<br />

écouter Frank Bournois. Toute sa vie il aura su jongler<br />

entre ses trois grands centres d’intérêt : l’enseignement<br />

supérieur bien sûr mais aussi l’entreprise et l’armée. Et<br />

parce qu’il fallait bien choisir une voie principale ce fut la<br />

première et elle l’a amené à la direction de ESCP.<br />

Et dire qu’il aurait pu<br />

rester dans l’armée.<br />

« J’ai toujours été<br />

partagé entre une<br />

volonté de normalité,<br />

qui correspondait<br />

bien à l’armée,<br />

et d’ouverture,<br />

que j’ai trouvée<br />

dans le monde<br />

universitaire. »<br />

Officier dans<br />

l’artillerie, Frank<br />

Bournois aura<br />

longtemps oscillé<br />

entre ces deux<br />

mondes. « J’aime<br />

le passage.<br />

J’aime naviguer<br />

entre plusieurs<br />

mondes. Plusieurs<br />

institutions. La force<br />

de l’hybridation et<br />

des croisements. Je<br />

déteste l’idée d’être<br />

enfermé dans un<br />

bocal. »<br />

Capitaine de réserve, commissaire<br />

des armées, ancien auditeur de<br />

l’Institut des hautes études de Défense<br />

nationale, actuellement contrôleur<br />

des armées, Frank Bournois aurait<br />

très bien pu choisir ce monde militaire<br />

dans lequel avaient baigné un certain<br />

nombre de ses ancêtres. Mais aussi<br />

rester dans l’entreprise où il avait<br />

commencé sa carrière. De ces trois<br />

mondes c’est finalement celui de<br />

l’enseignement qui fut le plus fort.<br />

Classe préparatoire, école<br />

de commerce et… trois bacs<br />

Revenons en 1978. Originaire d’un<br />

petit village de la Somme, dans<br />

lequel sa mère est intendante d’un<br />

établissement qui cumule collège et<br />

du lycée, Frank Bournois entre en<br />

classe préparatoire à Amiens. « J’ai<br />

toujours su que je travaillerais dans<br />

l’enseignement. Dès l’adolescence j’y<br />

pensais. Sans doute avec l’exemple de<br />

ma mère. » De ces années il conserve<br />

notamment le souvenir de ces<br />

jobs d’été à La Poste - « Deux mois<br />

chaque été à se lever à 4 h 30 pour<br />

aller travailler à Amiens ça forge le<br />

caractère » - et un vif intérêt pour les<br />

questions de médecine et de biologie :<br />

« J’aurais aussi aimé être médecin.<br />

La médecine et le management<br />

c’est un peu la même chose. Il faut<br />

diagnostiquer, trouver des traitements<br />

et être conscient que les médicaments<br />

ne fonctionnent pas toujours de la<br />

même manière ».<br />

Sa passion pour l’enseignement va<br />

passer par… le passage de trois bacs<br />

généraux. « J’adorais la physique et<br />

j’ai donc choisi le bac C. Mais, comme<br />

j’étais un peu mécontent d’avoir eu<br />

une note moyenne en philosophie, j’ai<br />

également passé mon bac A une fois<br />

en classe préparatoire économique<br />

et commerciale. Et j’ai eu une très<br />

bonne note ! » Et parce qu’il aurait<br />

été dommage de s’arrêter là, il passe<br />

également son bac B une fois entré –<br />

la classe préparatoire EC dure alors<br />

seulement un an – dans une école qui<br />

s’appelle alors l’ESC Lyon. « J’étais<br />

dans une école de gestion. Cela aurait<br />

été vraiment dommage de ne pas<br />

l’avoir ! » Trois bacs comme les trois<br />

25


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS<br />

PORTRAIT<br />

NOVEMBRE <strong>2021</strong> N° 54<br />

mondes qui le passionnent ? « J’aime<br />

avoir des angles de compréhension<br />

variés. Je trouve ma richesse dans la<br />

navigation entre différents mondes et<br />

institutions. »<br />

Premier régiment d’artillerie,<br />

Rhône Poulenc et doctorat<br />

Très vite après son diplôme de<br />

l’ESC Lyon, Frank Bournois part au<br />

Royaume-Uni où il obtient un MBA<br />

de la Aston Business School sur un<br />

sujet qui va devenir sa spécialité : la<br />

compétence des organisations. Il a 21<br />

ans quand il revient en France. « Làbas<br />

j’avais bien compris la différence<br />

entre la gestion et le management. La<br />

gestion c’est la gestion des stocks. Le<br />

management ce sont les logisticiens,<br />

les organisations et cela dépasse<br />

la technique et les outils. C’est une<br />

complexité au sein de laquelle je me<br />

suis tout de suite senti à l’aise. »<br />

À l’issue de son service militaire,<br />

Avec une étudiante au Parlement européen<br />

Frank Bournois s’apprêtait à intégrer<br />

l’armée de Terre comme lieutenant.<br />

L’artillerie pour être précis. « Être<br />

officier de tir c’est aussi bien régler<br />

l’angle des obus, inspecter l’usure<br />

du canon, contrôler la qualité de la<br />

poudre que faire de nombreux calculs<br />

balistiques. » Une triple dimension<br />

calcul, reconnaissance et tactique<br />

qui le passionne au sein du premier<br />

régiment d’artillerie – dit « Royal<br />

Artillerie » – de Montbéliard. « Nous<br />

étions très proches de la frontière<br />

et nous nous sommes retrouvés une<br />

fois avec ma section, nos camions,<br />

nos canons et nos armes en Suisse.<br />

Ce sont des moments où il faut vite<br />

prendre des décisions qu’on retrouve<br />

ensuite dans le management. »<br />

Si l’armée le séduit – « J’avais même<br />

envisagé l’ESM Saint-Cyr » – le jeune<br />

lieutenant sent que « contrairement<br />

à d’autres métiers il est difficile d’y<br />

combiner plusieurs carrières ». Il<br />

ESCP BS<br />

décide donc d’aller plutôt vers un<br />

troisième monde qui le passionne<br />

également : l’entreprise. En<br />

l’occurrence Rhône-Poulenc au<br />

sein du service des ressources<br />

humaines de la division « fibres et<br />

polymères ». Le voilà en charge<br />

de l’optimisation des carrières des<br />

cadres du groupe dans le monde<br />

entier. « J’ai toujours eu besoin de<br />

travailler dans le concret. Là je devais<br />

harmoniser des carrières de cadres<br />

américains, allemands ou brésiliens<br />

dans des systèmes juridiques très<br />

différents. » Décidément éclectique,<br />

Frank Bournois s’inscrit en même<br />

temps en doctorat à l’IAE (institut<br />

d’administration des entreprises) de<br />

Lyon 3. « J’ai rapidement compris que<br />

la recherche devait être appliquée.<br />

« No research without action, no<br />

action without research » comme le<br />

disait le spécialiste de la psychologie<br />

sociale et comportementale Kurt<br />

Lewin. »<br />

Doctorat, édition et Défense<br />

Pour comprendre les questions de<br />

mobilité des cadres, Frank Bournois<br />

parcourt le monde. Et écrit tout<br />

ce qu’il voit. Tirant parti de ces<br />

expériences, il publie en 1987 son<br />

premier livre chez Eyrolles, « Gérer et<br />

dynamiser ses collaborateurs », tout<br />

en poursuivant sa thèse consacrée<br />

à l’Européanisation des grandes<br />

entreprises et gestion des cadres.<br />

« Je voulais établir comment on les<br />

recrute, comment on les forme,<br />

comment on les gère. Autant de<br />

questions qui sont toujours très<br />

actuelles. » À peine son doctorat<br />

obtenu en 1990 qu’il publie un article<br />

Managing managers in Europe dans<br />

le « European Management Journal »<br />

26


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS<br />

PORTRAIT<br />

NOVEMBRE <strong>2021</strong> N° 54<br />

100 % fluent<br />

Si la rencontre entre Frank Bournois et ESCP<br />

Europe est si évidente c’est aussi parce qu’il<br />

est parfaitement bilingue en anglais. « Je le<br />

dois à une grand-mère qui m’a largement<br />

élevé, avait épousé un Anglais et me parlait<br />

toujours en anglais. » Enfant il passait<br />

ses vacances dans le Surrey et adorait<br />

« traduire le latin en anglais et vice versa ».<br />

de… l’ESCP. Déjà.<br />

Chez Rhône-Poulenc il continue à<br />

envoyer des questionnaires et à<br />

analyser des données. Mais la passion<br />

de l’enseignement le taraude et,<br />

deux ans plus tard, en 1992, il passe<br />

son HDR (habilitation à diriger les<br />

recherches) dont l’obtention est alors<br />

obligatoire pour passer une agrégation<br />

du supérieur. Tout en continuant<br />

à effectuer des missions pour le<br />

Commissariat de l’armée de Terre à<br />

Montpellier.<br />

Agrégation, IHEDN et Ciffop<br />

En 1994 Frank Bournois passe le<br />

concours d’agrégation et tire un<br />

sujet qui lui convient très bien : « La<br />

gouvernance, l’actionnaire et le<br />

gestionnaire ». Et logiquement devient<br />

enseignant au sein de l’IAE Lyon<br />

jusqu’en 1996 pour devenir professeur.<br />

Il quitte alors Rhône-Poulenc et fait la<br />

connaissance d’un autre professeur,<br />

devenu maire de Lyon après avoir été<br />

Premier ministre : Raymond Barre.<br />

« J’avais 32 ans et il me parle en tant<br />

que collègue lors d’une réunion. Avec<br />

Christian Philip, à l’époque adjoint<br />

au maire de Lyon après avoir été<br />

directeur du cabinet du ministre de<br />

l’Enseignement supérieur, ils me<br />

conseillent de candidater à l’IHEDN. »<br />

Et l’anglais le passionne au point d’être<br />

un expert des accents – il en existe<br />

au moins trente différents en Grande-<br />

Bretagne – avec une préférence pour<br />

l’« anglais de l’estuaire » (« estuary<br />

english ») , un « anglais moderne qui n’est<br />

du cockney ni l’anglais de la Reine ».<br />

Frank Bournois n’a pas tout à fait<br />

l’âge voulu (34 ans) mais obtient<br />

néanmoins d’être reçu dans ce qui<br />

est le principal cercle de réflexion<br />

sur la défense nationale sans être<br />

pour autant réservé aux militaires.<br />

« Je m’y sens comme un poisson<br />

dans l’eau ! Vous pensez : je suis à la<br />

fois professeur des universités et fin<br />

connaisseur du monde militaire. J’y<br />

passe une année fantastique avec des<br />

auditeurs passionnants, dont Eva Joly,<br />

avec lesquels nous partons même en<br />

vacances. »<br />

On lui propose alors une mobilité<br />

dans le corps des sous-préfets.<br />

Mais non, c’est « trop réglé comme<br />

environnement, disponibilité et<br />

carrière. Je peux à la fois être au<br />

centre du cadre et à sa périphérie.<br />

Conformiste et anticonformiste. Avoir<br />

à la fois un côté officier militaire et<br />

créatif ». Le directeur de l’IHEDN ne<br />

l’en recrute pas moins pour en être<br />

responsable des enseignements de<br />

défense. Une fonction qu’il cumulera<br />

pendant cinq ans avec la direction<br />

du Ciffop de Paris, un institut de<br />

l’université Paris 2 Panthéon-Assas<br />

en charge de la formation des<br />

métiers des ressources humaines.<br />

Et parce que l’ESCP n’est jamais<br />

très loin il participe à la fondation en<br />

ESCP BS<br />

1999 de la première chaire de l’école<br />

nommée « dirigeance » – un terme<br />

qu’il invente et qui traduit l’exercice<br />

de la gouvernance au sein d’un<br />

comité exécutif. Il sera également<br />

professeur affilié de ESCP de 1998<br />

à 2007. Toujours aussi éclectique<br />

Frank Bournois publie en 2000 un<br />

livre sur « L’intelligence économique<br />

et stratégique dans les entreprises »<br />

tout en travaillant sur la question<br />

des dirigeants à Paris 2 et en faisant<br />

partie du jury de recrutement des<br />

commissaires des armées.<br />

Conseiller, ESCP et Cedfg<br />

À partir des années 2000 les<br />

Cérémonie de remise des diplômes<br />

27


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS<br />

PORTRAIT<br />

NOVEMBRE <strong>2021</strong> N° 54<br />

ESCP BS<br />

Au milieu des étudiants<br />

compétences de Frank Bournois sur<br />

les questions d’organisation sont de<br />

plus en plus reconnues et les grands<br />

groupes – EADS, Bouygues, L’Oréal,<br />

etc. – font appel à lui en tant que<br />

conseiller de DRH et dirigeants. « C’est<br />

avec la culture de L’Oréal que je me<br />

sens le plus en phase car elle permet<br />

au système d’être extrêmement agile<br />

avec une « saine inquiétude » qui<br />

facilite la détection des tendances<br />

émergentes. Chez L’Oréal on ne sousestime<br />

jamais la concurrence ! »<br />

En 2009 sa carrière va prendre un<br />

virage décisif. Le directeur général<br />

pour l’enseignement supérieur<br />

et l’insertion professionnelle du<br />

MESRI (et successeur de Frank<br />

Bournois à l’IHEDN), Patrick Hetzel,<br />

lui demande en effet de présider la<br />

CEFDG (Commission d’évaluation des<br />

formations et diplômes de gestion) à la<br />

suite de Jean-Pierre Helfer. À l’époque<br />

la commission sort de ses années de<br />

création – elle a vu le jour en 2001 –<br />

mais son avenir n’est pas forcément<br />

assuré : « Patrick Hetzel me prévient<br />

que c’est un très beau projet mais que<br />

nous pourrions bien être absorbés<br />

par l’Aeres – l’institution qui a précédé<br />

le Hcéres – dans les deux ans ». La<br />

Cefdg va survivre et Frank Bournois<br />

s’y consacrera finalement pendant<br />

quatre ans avant de passer le relais<br />

pour prendre la direction de ESCP<br />

Europe.<br />

Directeur général de ESCP<br />

En 2014 ESCP vit des moments<br />

difficiles et se sépare de son directeur<br />

général, Edouard Husson. « La<br />

chambre de commerce et d’industrie<br />

de Paris m’approche pour la direction<br />

de l’école, alors que mes activités de<br />

conseil me passionnaient et que je me<br />

consacrais au Ciffop (où Véronique<br />

Chanut devait me succéder). Sans<br />

parler de mes activités de contrôleur<br />

des armées depuis mon passage par<br />

l’IHEDN. Je n’aurais pas accepté une<br />

autre école ! »<br />

Sept ans après Frank Bournois vient<br />

d’être reconduit dans ses fonctions pour<br />

un troisième mandat de quatre ans qui<br />

démarrera le 1 er janvier 2022. Pendant<br />

ses deux premiers mandats, la plus<br />

ancienne business school du monde a<br />

changé de nom – de ESCP Europe elle<br />

28


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS<br />

PORTRAIT<br />

NOVEMBRE <strong>2021</strong> N° 54<br />

est devenue ESCP Business School –,<br />

tout en confortant son positionnement<br />

de seule business school européenne<br />

présente dans six pays (avec la création<br />

du campus de Varsovie). Surtout elle<br />

s’est autonomisée en devenant un<br />

EESC (établissement d’enseignement<br />

supérieur consulaire) en 2018. Autant<br />

de défis qui correspondent bien à une<br />

personnalité qui « s’épanouit dans le<br />

développement et la créativité » : « Je<br />

ne suis pas quelqu’un qui va être dans<br />

le micro-détail ». Parmi ses grandes<br />

fiertés : « Avoir été le premier directeur<br />

de Grande école de management<br />

à présider un jury d’agrégation de<br />

gestion ». Son seul regret : « Ne plus<br />

avoir le temps d’enseigner ».<br />

Parce que Frank Bournois aura<br />

également lancé le bachelor ESCP<br />

en 2015 pour permettre à son école<br />

d’atteindre la taille critique qu’il juge<br />

nécessaire. Sous ses mandats, ESCP<br />

sera ainsi passée de 3 500 à plus<br />

de 8 000 étudiants et de 75 millions<br />

d’euros de budget à 152 millions<br />

d’euros en 2022 : « Nous visons<br />

maintenant 10 000 ou 12 000 étudiants<br />

et 190 millions d’euros de budget d’ici<br />

2025 ». Son projet pédagogique :<br />

« Donner une place centrale au<br />

développement durable pour former des<br />

dirigeants responsables ».<br />

Sa passion : la voile<br />

Aujourd’hui propriétaire d’une maison<br />

sur l’île de Ré, Frank Bournois a toujours<br />

pratiqué la voile. Même pendant ses années<br />

d’études à Lyon où il la pratiquait sur le<br />

Rhône. Si l’endroit où il préfère naviguer<br />

c’est l’Adriatique, au milieu des centaines<br />

d’îles qui bordent les côtes croates, ses<br />

plus grands souvenirs sont dans les Antilles,<br />

Au parlement de Bruxelles avec toute la promotion du MIM pour le séminaire européen de ESCP<br />

De nombreux projets pour<br />

une école de plus en plus<br />

européenne<br />

Frank Bournois a maintenant quatre<br />

ans devant lui pour gérer tous les<br />

projets immobiliers de l’école, qu’il<br />

s’agisse de la rénovation du campus<br />

République ou du développement des<br />

campus européens qui passe par la<br />

réhabilitation des bâtiments existants<br />

ou l’achat de nouveaux bâtiments.<br />

Sans parler d’une possible installation<br />

d’un diplôme à Dubaï et le lancement<br />

du Doctorat professionnel pour les<br />

lauréats de l’École de Guerre – on<br />

ne se refait pas ! La transformation<br />

« jusqu’au Venezuela en passant par les îles<br />

Moustique » : « Sur un bateau il faut être<br />

constamment attentif. À chaque seconde il<br />

peut se produire une catastrophe majeure.<br />

Il faut avoir vécu un échouage – quand on<br />

fait intentionnellement toucher le fond au<br />

bateau – et un échouement – quand cela<br />

n’a rien de voulu – pour le comprendre ».<br />

digitale et écologique de l’école<br />

est également au menu du plan<br />

stratégique qu’il prépare avec ses<br />

équipes : « C’est un vrai bonheur de<br />

travailler dans six pays et sous la<br />

présidence du président du directoire<br />

du groupe Galeries Lafayette, Philippe<br />

Houzé, particulièrement investi dans<br />

l’école et dans l’accompagnement de<br />

sa direction ».<br />

Autant d’objectifs qui présentent une<br />

dose de complexité à la hauteur du<br />

projet européen de l’école. EESC en<br />

France, à Londres c’est une « charity »<br />

« présidée par un lord anglais », en<br />

Allemagne elle est une Université<br />

reconnue par le Sénat de Berlin,<br />

en Italie c’est une fondation avec<br />

statut d’Université et en Espagne<br />

une association. Alors qu’on lui doit<br />

l’obligation d’étudier sur au moins<br />

deux campus de l’école – trois pour le<br />

bachelor et le programme Grande École<br />

– Frank Bournois est particulièrement<br />

fier de cet ancrage européen :<br />

« Aujourd’hui il y a plus d’étudiants qui<br />

passent par nos campus en Europe que<br />

par celui de Paris ».<br />

Olivier Rollot<br />

ESCP BS<br />

29


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DÉBAT<br />

NOVEMBRE <strong>2021</strong> N° 54<br />

L’enseignement supérieur<br />

au défi des VSS<br />

Promis bien avant les révélations de CentraleSupélec,<br />

le « Plan national de lutte contre les violences sexuelles et sexistes<br />

dans l’enseignement supérieur et la recherche » a été rendu public<br />

le 15 octobre. Il était temps. L’onde de choc des révélations<br />

de l’ampleur des violences sexuelles et sexistes (VSS) commises<br />

par les étudiants de CentraleSupélec a provoqué une nouvelle prise<br />

de conscience de la réalité des VSS.<br />

Dans son Plan national de lutte<br />

contre les violences sexuelles et<br />

sexistes dans l’enseignement supérieur<br />

et la recherche, Frédérique<br />

Vidal met en avant la formation et<br />

la sensibilisation car « elles permettent<br />

de faire évoluer les mentalités et les pratiques<br />

de toutes et de tous ». L’objectif<br />

de ce premier axe est de former massivement<br />

et systématiquement l’ensemble de<br />

la communauté des établissements d’enseignement<br />

supérieur et de recherche sur<br />

les questions relatives à la lutte contre les<br />

VSS. Les personnes impliquées dans la<br />

prise en charge des situations de violences<br />

sexistes et sexuelles, les présidences et<br />

directions d’établissements, ainsi que les<br />

personnes impliquées dans la formation<br />

doctorale font partie des publics définis<br />

comme prioritaires dans l’accès à la formation<br />

et à la sensibilisation sur le sujet.<br />

Sur l’ensemble de l’année universitaire<br />

<strong>2021</strong>-2022, des sessions de formation sont<br />

prévues à l’échelle nationale, financées par<br />

le MESRI, à destination :<br />

- de l’ensemble des personnels impliqués<br />

dans le fonctionnement du dispositif de signalement<br />

des VSS et des discriminations<br />

(dispositif prévu par le décret du 13 mars<br />

2025) de leur établissement (membres du<br />

dispositif, mission égalité, étudiants relais,<br />

etc.). Elles seront assurées par le réseau<br />

VSS-Formation et auront lieu une fois par<br />

mois, entre octobre <strong>2021</strong> et juillet 2022.<br />

- des personnes impliquées dans le traitement<br />

disciplinaire de situations : membres<br />

des sections disciplinaires compétentes à<br />

l’égard des personnels et des usagers ainsi<br />

que celles et ceux qui mettent ces procédures<br />

en œuvre : directions juridiques,<br />

mission égalité, directions des ressources<br />

humaines mais aussi membres du CNE-<br />

SER disciplinaire. Ces formations sont assurées<br />

par l’association AVFT et par l’association<br />

Jurisup et auront lieu une fois par<br />

mois, entre novembre <strong>2021</strong> et juillet 2022.<br />

CentraleSupélec :<br />

ce que l’on sait<br />

À CentraleSupélec 20 femmes et 8<br />

hommes ont déclaré avoir subi lors de<br />

l’année écoulée un viol. 46 femmes et 25<br />

hommes ont déclaré avoir subi lors de l’année<br />

écoulée une agression sexuelle (« un<br />

contact physique avec une partie sexuelle –<br />

fesse, sexe, seins, bouche, entre les cuisses<br />

– commis par violence, contrainte, menace<br />

ou surprise »). 51 femmes et 23 hommes<br />

ont déclaré avoir été victimes lors de l’année<br />

écoulée de harcèlement sexuel. Les<br />

chiffres de l’enquête anonyme menée, à<br />

la demande de la direction de Centrale-<br />

Supélec, à la fin de l’année académique<br />

2020/<strong>2021</strong> par l’association étudiante de<br />

l’école Çapèse, résonnent aujourd’hui dans<br />

tout l’enseignement supérieur.<br />

Face à la « gravité des faits » déclarés par<br />

les participants à cette enquête inédite, le<br />

directeur de l’école, Romain Soubeyran,<br />

a décidé d’alerter dans un courrier la Procureure<br />

de la République d’Évry. « Les résultats<br />

de cette enquête nous ont sidérés<br />

Si nous sommes engagés de longue date<br />

dans la lutte contre les violences sexistes<br />

et sexuelles, nous étions loin d’en prendre<br />

l’exacte mesure. Nous n’avons reçu aucun<br />

signalement et pensions que l’action de<br />

notre cellule contre les VSS et des associations<br />

étudiantes engagées sur ces questions<br />

était suffisante. Cette action est essentielle<br />

mais cette enquête nous démontre<br />

qu’elle n’est pas suffisante », déplore Romain<br />

Soubeyran, le directeur de l’école.<br />

Le 7 octobre, une enquête préliminaire a<br />

été ouverte pour « harcèlement sexuel »,<br />

« agressions sexuelles » et « viols » et<br />

confiée à la brigade de recherches de la<br />

gendarmerie de Palaiseau.<br />

Entre soi et omerta<br />

Si l’ampleur des révélations sur les violences<br />

sexuelles et sexistes (VSS) qui auraient<br />

été commises par les étudiants de<br />

CentraleSupélec est sans commune mesure<br />

avec ce qu’on avait déjà connu, elle<br />

n’en est pas moins la suite d’une longue<br />

liste de manquements qui touchent tout<br />

l’enseignement supérieur mais dont la prévalence<br />

semble accentuée à mesure que<br />

les filières sont sélectives. Les caractéristiques<br />

sont partout les mêmes : entre soi<br />

dans des résidences universitaires, poids<br />

des associations, omerta et, dans le cas de<br />

la plupart des écoles d’ingénieurs, une disproportion<br />

flagrante entre le nombre des<br />

étudiants hommes et femmes. rentrée, est<br />

plus que jamais nécessaire.<br />

Aucun des agissements déclarés dans le<br />

cadre de l’enquête n’avait fait l’objet d’un<br />

signalement auprès des référents de CentraleSupélec.<br />

Sans doute parce que, parmi<br />

les étudiants ayant déclaré avoir subi<br />

l’une de ces violences, près de 9 sur 10<br />

ont indiqué que leur agresseur serait un<br />

autre élève. Dans un contexte où la cohésion<br />

des promotions est la marque de fabrique,<br />

comment signaler des VSS sans<br />

risquer de se mettre en dehors de la vie de<br />

la promotion ? « Les spécificités des IEP<br />

sont celles des grandes écoles ou de certaines<br />

filières sélectives, à savoir des établissements<br />

de relative petite taille avec<br />

une vie associative et étudiante dense<br />

marquée par des moments de sociabi-<br />

30


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DÉBAT<br />

NOVEMBRE <strong>2021</strong> N° 54<br />

lités qui favorisent l’entre-soi et l’omerta<br />

», notait ainsi l’Inspection générale de<br />

l’éducation, du sport et de la recherche<br />

(Igésr) en juillet <strong>2021</strong> dans le rapport de<br />

sa Mission relative à la lutte contre les violences<br />

sexistes et sexuelles dans les Instituts<br />

d’études politiques.<br />

Des faits commis en<br />

dehors des campus<br />

Les faits se seraient déroulés dans un<br />

contexte associatif ou au sein de la résidence<br />

étudiante. Plusieurs étudiantes témoignent<br />

anonymement dans Le Figaro<br />

Étudiant : « A CentraleSupélec, tout<br />

le monde habite ensemble. Il y a beaucoup<br />

de garçons, peu de filles et beaucoup<br />

d’alcool. Il y a un côté vase clos<br />

qui fait que les choses peuvent déraper :<br />

dans les soirées, on sait qu’on peut vite<br />

se faire embêter. On a parfois l’impression<br />

d’être des bouts de viande ». Ce que<br />

confirme Laurent Champaney, directeur<br />

général des Arts et Métiers et président de<br />

la Conférence des Grandes écoles (CGE) :<br />

« Les soirées dans de petites chambres,<br />

sans aucun contrôle favorisent ces situations.<br />

Il est difficile de se déclarer victime<br />

si tout le monde et au courant, et si<br />

cela peut porter préjudice au plaignant »,<br />

Y a-t-il eu également un « effet confinement<br />

». Selon Le Monde, la gendarmerie<br />

est ainsi fréquemment intervenue au sein<br />

de la résidence pendant ses différentes<br />

phases, le port du masque et la distanciation<br />

physique n’étant que peu respectés.<br />

Romain Soubeyran « refuse de partir sur<br />

cette base pour ne pas tenter de chercher<br />

des excuses aux agresseurs ».<br />

CentraleSupélec<br />

Le campus de CentraleSupélec<br />

Dans les Sciences Po le hashtag<br />

#sciencesporcs a ainsi conduit en <strong>2021</strong><br />

l’Inspection générale de l’éducation, du<br />

sport et de la recherche (Igésr) à diligenter<br />

une mission dont elle a publié le rapport<br />

en juillet <strong>2021</strong> : Mission relative à<br />

la lutte contre les violences sexistes et<br />

sexuelles dans les Instituts d’études politiques.<br />

L’Igésr y note ainsi que « le<br />

constat du faible nombre de cas remontés<br />

aux établissements via les dispositifs<br />

de signalement, comparativement aux<br />

situations dénoncées sur les réseaux sociaux<br />

démontre notamment le manque<br />

de confiance des victimes envers une direction<br />

et sur sa capacité à prendre la<br />

Des responsables<br />

dépassés ?<br />

L’affaire CentraleSupélec éclate après<br />

une longue suite de signalements de VSS.<br />

Sans qu’on ait encore le sentiment d’une<br />

véritable prise de conscience. Lors de sa<br />

conférence de presse de rentrée, Frédérique<br />

Vidal regrettait ainsi la faible réaction<br />

des responsables d’établissements :<br />

« Beaucoup restent tétanisés à attendre<br />

les décisions de justice. Mais cela peut<br />

prendre des années alors que des mesures<br />

disciplinaires peuvent rapidement<br />

être décidées ». Hors du champ académique<br />

les responsables semblent en effet<br />

vite démunis devant des faits dont la gravité<br />

les dépasse.<br />

Une culture « favorisant les violences sexuelles »<br />

dans les cours de théâtre<br />

Dans Le Monde des apprenties<br />

comédiennes racontent l’ambiance au sein<br />

de certains cours d’art dramatique, terrain<br />

propice à des abus de la part de certains<br />

professeurs et témoignent d’agressions<br />

sexuelles ou de viols. Depuis plusieurs<br />

mois, une vague de témoignages grossit,<br />

sur les violences psychologiques et<br />

physiques et sur les agressions sexuelles<br />

dans les écoles d’art dramatique. Elle s’est<br />

renforcée, ces derniers jours, à la faveur<br />

du mouvement #metootheatre, lancé sur<br />

les réseaux sociaux après la publication,<br />

dans Libération, d’un article sur le metteur<br />

en scène et ancien directeur du Théâtre de<br />

la Manufacture de Nancy, Michel Didym.<br />

Les témoignages comme celui-là sont<br />

nombreux et viennent de beaucoup d’écoles.<br />

Fin 2020, les membres du collectif Les<br />

Callisto, cofondé par l’ancienne élève du<br />

Cours Florent Coline Lepage, se sont<br />

organisés pour manifester devant leur<br />

école, « contre le silence » de l’établissement<br />

face aux violences qu’ils dénoncent en<br />

son sein. Dans une tribune, ils pointent<br />

une pédagogie brutale, qui favorise « les<br />

comportements d’humiliations, d’emprises,<br />

d’agressions et de violences sexuelles ».<br />

31


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DÉBAT<br />

NOVEMBRE <strong>2021</strong> N° 54<br />

mesure de la gravité des faits, à se sentir<br />

concernée et enfin à agir ».<br />

D’autant plus que les VSS sont commises<br />

essentiellement en dehors des enceintes<br />

des établissements, dans des résidences<br />

universitaires privées ou dans des fêtes<br />

auxquelles ils n’ont pas accès. Bien surveillés<br />

les week-ends d’intégration ne<br />

donnent plus lieu aux débordements qu’on<br />

n’a pu connaître dans le passé. Mais l’Igésr<br />

le rappelle dans son rapport : quel que<br />

soit le lieu les directions ont une obligation<br />

d’agir dès que des VSS « impliquent<br />

au moins un membre de la communauté<br />

et ce même si les agissements ont pu se<br />

dérouler hors de l’établissement dans un<br />

contexte privé ».<br />

Quelles mesures<br />

concrètes ?<br />

Il ne faut surtout pas dire que rien n’a été<br />

fait ces dernières années pour lutter contre<br />

le VSS. Au contraire. Le MESRI publie<br />

ainsi à une cartographie des dispositifs<br />

existants dans les universités. À l’université<br />

d’Orléans la cellule de lutte contre les<br />

violences sexistes et sexuelles (CLVSS)<br />

forme ainsi face aux violences sexistes et<br />

sexuelles tout autant qu’elle « écoute, aide,<br />

oriente et accompagne les membres de la<br />

communauté universitaire victimes ou témoins<br />

de violences sexistes ou sexuelles ».<br />

À l’EM Normandie, les étudiants ambassadeurs<br />

« relais-campus » et les membres<br />

des associations sont formés afin de repérer<br />

et éviter les comportements à risques<br />

sur les campus, en entreprise (stage et alternance),<br />

en expatriation et lors de soirées.<br />

Pour ce faire, l’EM Normandie s’est<br />

associée avec des associations pour « assurer<br />

leur formation et pour sensibiliser<br />

sa communauté étudiante ». À Sciences<br />

Po une formation obligatoire sur ces questions<br />

est donnée aux étudiants depuis la<br />

dernière rentrée. Aux Mines d’Alès, dont<br />

le directeur a été amené lui-même cette<br />

année à démissionner suite à des allégations<br />

de violence sexuelles, on met maintenant<br />

en avant la sensibilisation de tous,<br />

élèves et personnels, au respect de l’autre<br />

et à la lutte contre les VSS par des séances,<br />

des affichages, de l’information digitale<br />

sur les VSS.<br />

Shutterstock<br />

Beaucoup de mesures sont prises partout<br />

mais, leur efficacité étant pour le moins<br />

contestable, il importe d’aller plus loin.<br />

Dans son rapport sur les IEP, l’Igésr formule<br />

ainsi trente-huit recommandations<br />

tant sur le plan du pilotage national et<br />

des établissements que sur le plan de la<br />

professionnalisation des acteurs. Le fait<br />

de « mettre en place, sous l’égide des<br />

grandes conférences d’établissements,<br />

un séminaire de formation à la prise de<br />

fonction pour les dirigeants des établissements<br />

d’enseignement supérieur portant<br />

sur la question de la lutte contre les violences<br />

sexistes et sexuelles » semble essentiel<br />

pour répondre au manque de formation<br />

des responsables sur ces sujets.<br />

Frédérique Vidal s’est largement inspiré<br />

de ces préconisations en présentant son<br />

plan d’action.<br />

Sébastien Gémon<br />

GEM veut établir un<br />

cadre juridique sécurisé<br />

pour les victimes<br />

À l’initiative de Grenoble<br />

École de Management<br />

(GEM), le parquet de<br />

Grenoble s’est emparé du<br />

sujet de la prise en charge<br />

des cas de violences<br />

sexuelles et sexistes<br />

(VSS). Ce dernier vient de<br />

signer une convention de<br />

partenariat avec la direction<br />

départementale de la<br />

sécurité publique (DDSP),<br />

l’Association France Victimes<br />

38 et GEM aux côtés de<br />

l’Université Grenoble Alpes,<br />

Sciences Po Grenoble,<br />

Grenoble INP, l’ENSA<br />

Grenoble et le CROUS<br />

de Grenoble. Objectif :<br />

« établir un cadre juridique<br />

sécurisé pour prendre en<br />

charge les signalements<br />

de violences sexuelles et<br />

sexistes (VSS) subies par les<br />

étudiantes et étudiants ».<br />

32

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!