Un art autre et au-delà
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<strong>Un</strong> <strong>art</strong> <strong><strong>au</strong>tre</strong> <strong>et</strong> <strong>au</strong>-<strong>delà</strong>…<br />
Michel Tapié <strong>et</strong> Rodolphe Stadler lors de<br />
l’exposition du groupe Gutai à la galerie<br />
en 1966<br />
© Archives galerie Rodolphe Stadler –<br />
les Abattoirs Musée-Frac Occitanie Toulouse France<br />
La galerie Stadler en 1962<br />
© Archives galerie Rodolphe<br />
Stadler – les Abattoirs Musée-Frac<br />
Occitanie Toulouse France<br />
L’exposition <strong>Un</strong> <strong>art</strong> <strong><strong>au</strong>tre</strong> <strong>et</strong> <strong>au</strong>-<strong>delà</strong> souhaite revenir sur les quinze<br />
années de profonde amitié <strong>art</strong>istique entre Rodolphe Stadler <strong>et</strong><br />
Michel Tapié. C’est-à-dire, entre 1955 – date d’ouverture de la galerie<br />
Stadler <strong>au</strong> 51 rue de Seine à Paris – <strong>et</strong> 1970.<br />
Qui sont ces deux hommes, personnages incontournables de l’aprèsguerre<br />
parisien ?<br />
Rodolphe Stadler est Suisse. Il est né en 1927 <strong>et</strong> est issu d’une<br />
grande famille d’industriels. Sa voie semble toute tracée <strong>et</strong> il entame<br />
alors sans grande conviction des études de droit. C’est en faisant des<br />
séjours réguliers à Paris dans l’immédiat après-guerre qu’il découvre<br />
l’<strong>art</strong> de son temps : Pierre Soulages à la galerie de France, Georges<br />
Mathieu chez Pierre Loeb, Nicolas de Staël chez Jeanne Bucher ou<br />
encore Jean Dubuff<strong>et</strong> <strong>et</strong> Jean F<strong>au</strong>trier chez René Drouin. Alors que<br />
son père le presse de trouver un métier, il lance l’idée d’une galerie à<br />
Paris. Son père le prend <strong>au</strong> mot <strong>et</strong> lui achète un fonds de commerce<br />
situé <strong>au</strong> 51 rue de Seine.<br />
C’est ainsi que, lors de ses visites régulières dans les galeries<br />
Drouin <strong>et</strong> Rive Droite il rencontre le critique d’<strong>art</strong> Michel Tapié, dans<br />
lesquelles il est impliqué en tant que conseiller <strong>art</strong>istique.<br />
La galerie Stadler ouvre ses portes officiellement le 7 octobre 1955 <strong>et</strong><br />
la collaboration entre Stadler <strong>et</strong> Tapié durera jusqu’en 1970. Au cours<br />
de c<strong>et</strong>te période, le critique organise des expositions thématiques qui<br />
lui perm<strong>et</strong>tent de développer ses théories sur l’<strong>art</strong>.<br />
Stadler a défendu sans relâche une certaine idée de l’abstraction,<br />
totalement en phase avec les conceptions esthétiques de Tapié.<br />
Pour <strong>au</strong>tant, nous le verrons dans c<strong>et</strong>te exposition, il ne délaisse pas<br />
la figuration, du moment qu’elle est texture, relief <strong>et</strong> se réalise de<br />
manière expressive. C’est le cas par exemple, de la peinture d’Antonio<br />
S<strong>au</strong>ra, dont il organise la première exposition en France en 1959 <strong>et</strong><br />
qu’il défendra pendant quarante ans.<br />
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