Spectrum_04_2021
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LES PENSÉES DE...
Illustrations Zarina Fäh
Unser China gibt
es nicht
Text Sina Gloor
«Lernen, ohne zu denken, ist eitel; denken, ohne zu lernen, gefährlich.» Eines von Konfuzius’
zahlreichen Zitaten. Sein Name steht wie kein anderer für das philosophische
und jahrtausendealte China. Teilweise wird das «Reich der Mitte» heute gefürchtet,
nicht nur als kommunistischer Überrest, sondern auch als gewaltiger Wirtschaftskonkurrent
und seit neustem als digitaler Überwachungsstaat. Druck und Leistung auf
Arbeitnehmende und Studierende sind ebenfalls zu chinesischen Aushängeschildern
geworden – der Gaokao ist auch uns längst ein Begriff. Dieses ferne, für uns oft fremde
China ist nicht das einzige, das wir kennen: Chinesische Medizinbehandlungen sind
längst keine Ausnahmen mehr und chinesisches Essen ist für die meisten von uns
Alltag. In diesen Momenten empfinden wir dieses Land im «fernen Osten» wieder als
ganz nah. Doch was ist denn nun «China»? Würde man Leuten auf der Strasse diese
Frage stellen, erhielte man wohl ebenso viele Antworten wie Befragte, abhängig von
persönlichen Erfahrungen und Interessen. Welches China-Bild entspricht der Realität
am besten? Ein grosser Teil von uns kann nur vermuten, was China wirklich ist. Mal ernsthaft, wie viele chinesische Wörter kennst du?
Wie oft hast du chinesische Ente in Peking gegessen? Ist es überhaupt relevant oder angebracht, darüber zu diskutieren, was denn nun das
«richtige» China sein soll? Schliesslich liegt es am anderen Ende der Welt und die meisten von uns sind keine Sinolog*innen. Dennoch ist
es wichtig, dass wir uns mit unserer persönlichen Wahrnehmung Chinas auseinandersetzen, wenn wir darüber schreiben wollen. Denn in
unseren Texten geben wir eine Auffassung von dem, was China ist, an die Leser*innen weiter. Was genau China ist oder nicht ist, können
wir nicht beurteilen. Wir können aber unser eigenes China-Bild hinterfragen und offen sein für Neues. Ansonsten halten wir an unserer
Wahrnehmung Chinas blind fest und denken, ohne dazuzulernen. Und das wäre – so hat es bereits Konfuzius gesagt – gefährlich.
De la morale
confucéenne
Texte Joan Laissue
Le paysage économique chinois est des plus complexes. En effet, l’arrivée au pouvoir
de Xiaoping en 1976 marque une certaine césure idéologique avec un libéralisme
croissant et particulier, rompant ainsi avec plus de 20 ans d’un fort interventionnisme
d’État et d’une régulation appuyée des flux marchands. Dès lors, l’économie chinoise
se voit affublée d’une définition aux caractères bien antagonistes par les analystes
occidentaux, « une économie socialiste de marché ». L’exception chinoise doit donc
probablement trouver sa source dans un paradigme tout aussi isolé que peut l’être sa
conjoncture économique. Peut-être, dans une entreprise aussi Wébérienne soit-elle,
pourrait-on trouver quelques marqueurs ou devrais-je dire quelques « affinités électives
» entre le modèle socio-économique chinois et son héritage Éthique confucéen
millénaire. Confucius, en admirateur des Antiques, ne voyait de vertu collective qu’au
travers d’une quête de vertu individuelle : « Qui voulaient organiser l'État réglaient leur
cercle familial ; ceux qui voulaient régler leur cercle familial visaient d'abord à développer
leur propre personnalité ; ceux qui voulaient développer leur propre personnalité rendaient d'abord leur cœur noble ; ceux qui voulaient ennoblir leur
cœur rendaient d'abord leur pensée digne de foi ; ceux qui voulaient rendre leur pensée digne de foi perfectionnaient d'abord leur savoir ». Le caractère
hautement politique de ce précepte ne peut nous échapper. Deux dimensions me semblent essentielles à soulever. Premièrement, l’Éthique
pratique individuel qui rend vertueux.se ainsi que la nécessiter de collectiviser la vertu émanant de ces impératifs individuels. Ainsi on retrouve
dans le confucianisme un absolu qui contient le travail sur soi et une application extrinsèque sur le monde où la vertu s’articule entre
réalisation personnelle et mise en œuvre de l’univers social. On retrouve dès lors, les prémisses d’un salut individualisé avec un commandement
au perfectionnement ainsi qu’’une expansion de son devoir moral envers la collectivité. Peut-être là, une des clés paradigmatiques qui
aurait permis l’avènement de cette double économie, ballottée entre les deux grandes idéologies politique de la modernité.
8 spectrum 09.21