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L'Essentiel Prépas n°52 - Septembre 2021

L'Essentiel du Sup Prépas est le magazine numérique dédié aux professeurs des classes préparatoires, aux étudiants et à leurs parents. Chaque mois, retrouvez toute l'actualité des classes préparatoires économiques et commerciales et des Grandes Ecoles. Ce magazine vous est proposé par HEADway Advisory, cabinet de conseil en stratégie dédié à l'enseignement supérieur.

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SEPTEMBRE <strong>2021</strong> | N° 52<br />

CLASSES PRÉPAS ÉCONOMIQUES ET COMMERCIALES GÉNÉRALES<br />

ENTRETIEN<br />

Alain Joyeux (Aphec)<br />

PORTRAIT<br />

Delphine Manceau (Neoma)<br />

GROS PLAN<br />

Les étudiants d’Audencia<br />

font leur rentrée<br />

Sigem <strong>2021</strong> : ça bouge !<br />

• Les écoles qui montent<br />

• Tous les tableaux commentés


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS<br />

ÉDITO + SOMMAIRE<br />

SEPTEMBRE <strong>2021</strong> N° 52<br />

CLASSES PRÉPARATOIRES<br />

ECG ANNÉE 1<br />

Ca y est ! Dans la foulée du nouveau bac les nouvelles classes préparatoires<br />

économiques et commerciales voie générale ouvrent leurs portes<br />

en cette nouvelle rentrée. Alors qu’on ne sait pas encore avec précision<br />

si les excellents résultats des inscriptions sur Parcoursup - +25 % - sont<br />

bien suivis d’effets on mesure déjà le chemin parcouru. Et qu’il reste à<br />

parcourir…<br />

S’adapter à la réforme du bac. Avec la fin des séries du bac c’est à un véritable<br />

problème existentiel que les professeurs de classes préparatoires ont été confrontés.<br />

Plus de ES et S signifiait clairement plus d’itinéraire fléché vers les ECS et<br />

les ECE. Et donc plus de possibilité de les maintenir. Pragmatiquement l’ensemble<br />

des autorités concernées a décidé de maintenir une dichotomie finalement assez<br />

proche de l’existant entre les « mathématiques appliquées » et les « mathématiques<br />

approfondies » - déjà plutôt appelées « maths appli » et « maths appro » - tout en se<br />

demandant comment le choix entre les deux allait avoir lieu.<br />

« Maths appli » vs. « maths appro ». Les premières tendances le montrent :<br />

les mathématiques approfondies semblent souffrir de la concurrence des mathématiques<br />

appliquées. Assez logiquement certains candidats semblent en effet se<br />

demander quel intérêt il y a à choisir une voie qui semble plus difficile tout en ne<br />

proposant pas de places réservées. Un écueil qui avait été mis en exergue par les<br />

professeurs il y a déjà longtemps sans qu’aucune école ne veuille pour autant changer<br />

l’architecture de ses concours.<br />

Des concours qui évoluent… un peu. Alors que la réforme des classes préparatoires<br />

EC pouvait être l’occasion de profondément remanier les concours dans la<br />

continuité du bac, les différentes idées émises ont accouché de réformes assez peu<br />

impactantes. Bien sûr les épreuves de langue de la banque ELVI connaissent une<br />

certaine évolution, bien sûr l’épreuve de contraction de textes disparait pour le BCE<br />

mais ce sont finalement essentiellement les conditions proposées aux boursiers qui<br />

changent.<br />

Favoriser les boursiers. Le gouvernement les y pousse fermement : les écoles<br />

de commerce – et singulièrement celles du haut du panier - doivent recevoir plus de<br />

boursiers. Faute de consensus global les trois parisiennes avancent en ordre séparé.<br />

Du côté de HEC Paris, les élèves cubes seront dorénavant désavantagés à moins<br />

d’être boursiers. ESCP sera quant à elle entièrement gratuite pour les boursiers de<br />

rangs 4 à 7. Et on apprend enfin que l’Essec institue une double barre d’admissibilité<br />

pour favoriser les boursiers. Autant d’expérimentations à suivre…<br />

Sommaire<br />

LES ESSENTIELS DU MOIS<br />

3 • La BCE fait évoluer ses épreuves<br />

4 • BCE : les évolutions des épreuves<br />

de langues Elvi<br />

6 • BCE : évolution des épreuves ESH<br />

7 • BCE : l’épreuve de ESH de TBS à la loupe<br />

9 • La belle rentrée d’Audencia<br />

11 • L’EM Normandie sur tous les fronts<br />

12 • HEC Paris s’associe à l’Institut<br />

de l’Engagement<br />

13 • Hybridation : l’ISC propose<br />

à ses étudiants de passer un CAP<br />

PUBLI INFORMATION<br />

14 • Rennes SB : Apprendre à penser<br />

le monde de demain<br />

ENTRETIENS<br />

16 • Alain Joyeux, président de l’APHEC<br />

DOSSIER<br />

20 • Sigem <strong>2021</strong> : ça bouge !<br />

PORTRAIT<br />

24 • Delphine Manceau, directrice générale<br />

de NEOMA BS<br />

Olivier Rollot, rédacteur en chef<br />

ORollot<br />

« L’Essentiel du sup » est une publication du groupe HEADway<br />

Advisory, SAS au capital de 30 000 €, RCS 53298990200046 Paris,<br />

CPPAP 0920W93756, 33, rue d’Amsterdam, 75008 Paris.<br />

Directeur de la publication : Sébastien Vivier-Lirimont.<br />

Rédacteur en chef : Olivier Rollot (o.rollot@headway-advisory.com).<br />

Responsable commerciale : Fanny Bole du Chomont<br />

(f.boleduchomont@headway-advisory.com).<br />

Création graphique et mise en pages : Élise Godmuse / olo. éditions<br />

Photo de couverture : EDHEC BS<br />

2


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

SEPTEMBRE <strong>2021</strong> N° 52<br />

La BCE fait évoluer ses épreuves<br />

Faute de consensus dans les écoles, ce n’est pas la révolution annoncée<br />

et souhaitée par certains mais la BCE n’en fait pas moins évoluer<br />

les modalités de certaines de ses épreuves pour le concours 2023.<br />

Pour « tenir compte des nouvelles spécialités du<br />

lycée, des nouveaux programmes des classes<br />

prépa et des attentes des entreprises pour<br />

recruter les futurs managers », les écoles de<br />

la BCE ont constitué des groupes de travail chargés<br />

de consulter les principaux acteurs concernés (inspection<br />

générale, Aphec…) et faire des propositions<br />

visant à faire évoluer le format de certaines épreuves<br />

pour le concours 2023. L’objectif est de permettre à<br />

la première promotion des nouveaux programmes de<br />

CPGE ECG de se « préparer en toute connaissance<br />

de cause à ces nouvelles épreuves ». Ces évolutions<br />

d’épreuves pour le concours 2023 ont été adoptées<br />

par l’ensemble des 20 écoles membres lors du Conseil<br />

BCE du 5 juillet <strong>2021</strong>.<br />

ESH - Economie Sociologie Histoire : intégrer<br />

les nouvelles exigences de l’économie<br />

L’incorporation des modules d’économie approfondie<br />

dans le nouveau programme ESH des CPGE ECG<br />

amène à renforcer les attendus des épreuves ESH<br />

du concours sur les concepts économiques et les<br />

outils micro et macro-économiques, sans oublier les<br />

dimensions historique et sociologique, consubstantielles<br />

de l’analyse économique.<br />

Les écoles conceptrices des 3 épreuves ESH du<br />

concours BCE ont toutes opté pour garder le format<br />

d’une dissertation de 4 heures. C’est le cas des deux<br />

tandems ESCP BS - SKEMA BS et ESSEC - HEC Paris<br />

(qui co-concevront une épreuve commune dès 2022).<br />

TBS reprend la conception de la 3 ème épreuve ESH dès<br />

le concours 2022 et se réserve la possibilité de sujets<br />

comportant des documents (graphiques, tableaux…)<br />

à partir de 2023.<br />

Langues ELVI : renforcer la maîtrise de deux<br />

langues, dont obligatoirement l’anglais<br />

Avec leur développement à l’international et l’accueil<br />

croissant d’étudiants étrangers, les écoles de la BCE<br />

entendent « réaffirmer l’importance des dimensions<br />

internationale et interculturelle et la nécessité pour de<br />

futurs managers de maîtriser au moins deux langues,<br />

dont l’anglais incontournable, en plus du français ».<br />

Ainsi la durée de l’épreuve de LVB sera allongée à<br />

une durée de 4 heures en 2023 pour permettre aux<br />

candidats de mieux développer leurs compétences.<br />

Les 4 écoles conceptrices des épreuves écrites de<br />

langues ELVI (emlyon bs, ESCP BS, ESSEC et HEC<br />

Paris) ont finalement opté pour une évolution du format<br />

actuel, en maintenant une partie traduction (thème),<br />

une partie consacrée à l’expression personnelle,<br />

et en ajoutant un exercice de résumé analytique.<br />

Chacun de ces 3 exercices se basera sur un dossier<br />

constitué de plusieurs textes et documents sur une<br />

même thématique.<br />

Ces textes et documents permettront de mieux contextualiser<br />

le thème, puisque ce sera l’un des documents,<br />

rédigé en français, qu’il conviendra de traduire (pour<br />

partie) dans la langue cible.<br />

Concrètement, l’épreuve se composera donc de<br />

trois parties :<br />

• une partie compréhension qui consistera en un<br />

résumé analytique comparatif ;<br />

• une partie expression personnelle qui prendra la<br />

forme d’un essai argumenté faisant appel aux opinions<br />

du candidat et à ses connaissances de la culture et<br />

de la civilisation du (ou des) pays de la langue cible ;<br />

• une partie traduction (thème).<br />

Les autres épreuves<br />

Les autres épreuves du<br />

concours BCE évolueront<br />

également pour tenir compte<br />

des nouveaux programmes<br />

de CPGE, sans changement<br />

notable de format. L’épreuve<br />

de « Contraction de texte »<br />

sera supprimée en 2023 au<br />

profit de l’épreuve d’« Etude<br />

et synthèse de textes »<br />

qui sera co-conçue par<br />

ESCP BS et HEC Paris.<br />

Les coefficients des<br />

différentes épreuves<br />

évolueront en fonction des<br />

choix de chacune des écoles,<br />

qui mettent pour certaines<br />

davantage l’accent sur les<br />

langues, sur l’économie ou<br />

la géopolitique, ou encore<br />

sur les mathématiques (avec<br />

pour certaines écoles un écart<br />

de coefficient significatif<br />

entre maths approfondies<br />

et maths appliquées), mais<br />

le total des coefficients<br />

sera toujours de 30.<br />

3


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

SEPTEMBRE <strong>2021</strong> N° 52<br />

BCE : les évolutions des<br />

épreuves de langues Elvi<br />

Conçue par emlyon bs, ESCP BS, ESSEC et HEC Paris la banque<br />

d’épreuves Elvi évoluera assez largement pour le concours BCE 2023.<br />

Chaque candidat est interrogé sur deux langues,<br />

l’une d’elles étant obligatoirement l’anglais.<br />

Le choix des langues est identique à l’écrit<br />

et à l’oral. Le nombre de mots demandés<br />

dans les épreuves est acceptable dans une marge<br />

de plus ou moins 10 %. Le candidat doit « être en<br />

mesure d’apporter la preuve de sa maitrise d’une<br />

langue a travers des épreuves d’expression écrite<br />

et de traduction.<br />

LVA : nature de l’épreuve écrite (4 heures)<br />

A partir d’un dossier comprenant plusieurs textes,<br />

deux ou trois en langue cible (1 500 mots au total +/-<br />

10 %) et un en français (400 mots +/- 10 %) sur une<br />

même thématique, accompagné de 2 à 4 documents<br />

iconographiques (image, dessin, graphique…), production<br />

de deux rédactions et d’un thème, comme suit :<br />

• Compréhension - Résumé analytique comparatif<br />

(350 mots, coefficient 30/100) dans la langue cible<br />

le candidat identifie, compare et/ou contextualise<br />

les informations des documents fournis en réponse<br />

à une question qui oriente sa réflexion, sans faire<br />

part de son opinion, ni paraphraser les documents.<br />

• Expression personnelle - Essai argumenté (600<br />

mots, coefficient 50/100) dans la langue cible le<br />

candidat répond à une question connexe, en rapport<br />

avec la thématique du dossier, qui guidera sa<br />

réflexion. Il développera ses opinions et connaissances<br />

personnelles et devra faire référence aux<br />

documents du dossier sans pour autant s’y limiter<br />

ou les paraphraser. Pour argumenter sa position,<br />

le candidat illustrera sa réponse d’au moins deux<br />

exemples pertinents tirés de la culture et de la<br />

civilisation du/des pays de la langue cible. Selon<br />

les consignes données avec le sujet, la rédaction<br />

prendra la forme soit d’un « essai », soit d’un autre<br />

format factuel (rapport, lettre, discours, communiqué<br />

de presse…).<br />

• Traduction - Thème (coefficient 20/100) : traduction<br />

de 200 mots d’une partie du document en français<br />

du dossier vers la langue cible. Le candidat traduit<br />

uniquement la partie du texte sélectionné.<br />

LVB : nature de l’épreuve écrite (4 heures)<br />

A partir d’un dossier comprenant plusieurs textes, deux<br />

ou trois en langue cible (1 200 mots au total +/- 10 %)<br />

et un en français (300 mots +/- 10 %) sur une même<br />

thématique, accompagnés de 2 a_̀ 4 documents iconographiques<br />

(image, dessin, graphique…), production<br />

de deux rédactions et d’un thème, comme suit :<br />

• Compréhension - Résumé analytique comparatif<br />

(250 mots, coefficient 30/100) dans la langue cible :<br />

le candidat identifie, compare et/ou contextualise<br />

les informations des documents fournis en réponse<br />

à une question qui oriente sa réflexion, sans faire<br />

part de son opinion, ni paraphraser les documents.<br />

• Expression personnelle - Essai argumenté (400<br />

mots, coefficient 50/100) dans la langue cible : le<br />

candidat répond à une question connexe, en rapport<br />

avec la thématique du dossier, qui guidera sa<br />

réflexion. Il développera ses opinions et connaissances<br />

personnelles et devra faire référence aux<br />

documents du dossier sans pour autant s’y limiter<br />

ou les paraphraser. Pour argumenter sa position,<br />

le candidat illustrera sa réponse d’au moins deux<br />

exemples pertinents tirés de la culture et de la<br />

civilisation du/des pays de la langue cible. Selon<br />

les consignes données avec le sujet, la rédaction<br />

prendra la forme soit d’un « essai », soit d’un autre<br />

format factuel (rapport, lettre, discours, communiqué<br />

de presse…).<br />

• Traduction – Thème (coefficient 20/100) : traduction<br />

de 150 mots d’une partie du document en français<br />

du dossier vers la langue cible. Le candidat traduit<br />

uniquement la partie du texte sélectionné.<br />

Précisions<br />

• En LVA la première langue<br />

peut être : allemand, anglais,<br />

arabe littéral, espagnol,<br />

italien, portugais ou russe.<br />

• En LVB la deuxième langue<br />

peut être : allemand, anglais,<br />

arabe littéral, chinois,<br />

espagnol, hébreu, italien,<br />

japonais, portugais, polonais<br />

ou russe. Le candidat<br />

inscrit en filière littéraire<br />

peut également choisir le<br />

latin ou le grec ancien. Le<br />

sujet proposé en latin ou<br />

en grec ancien correspond<br />

au thème du programme<br />

de 2 ème anneée des classes<br />

préparatoires littéraires.<br />

• Traduction : Le thème<br />

concerne un texte à<br />

caractère grammatical,<br />

écrit en langue de<br />

communication peu<br />

spécialisée, tirée d’un<br />

article ou d’un ouvrage.<br />

Les textes proposés au<br />

candidat de LVA et LVB<br />

diffèrent par leur longueur<br />

et leur difficulté.<br />

• Expression écrite : Les<br />

textes abordent des<br />

sujets contemporains et<br />

portent sur la culture et/<br />

ou la civilisation des<br />

domaines linguistiques<br />

concernés, ce qui veut<br />

dire que les textes sont<br />

propres à chaque langue.<br />

• Aucun dictionnaire ou<br />

assistant électronique<br />

n’est autorisé pour les<br />

langues, sauf pour le<br />

latin et le grec ancien.<br />

4


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS SEPTEMBRE <strong>2021</strong> N° 52<br />

BCE : évolution des épreuves ESH<br />

Depuis plusieurs années, ESCP BS et SKEMA BS co-conçoivent<br />

une épreuve ESH. Dès 2022, ESSEC et HEC Paris ont décidé de s’associer<br />

pour co-concevoir une des trois épreuves d’ESH du concours BCE<br />

et TBS Education reprend la conception de la 3 ème épreuve ESH.<br />

Les réflexions et évolutions finales prévues pour 2023.<br />

La première proposition du groupe de travail,<br />

favorable à une présence renforcée des mathématiques,<br />

était articulée autour d’une épreuve de<br />

micro-économie ou de macro-économie (voire<br />

une étude de cas) d’1 heure et d’une dissertation de<br />

3 heures. Après de longs échanges au sein du groupe<br />

de travail, elle a été abandonnée. Comme l’explique la<br />

BCE dans son communiqué « cet abandon a été motivé<br />

par les interrogations du groupe de travail, d’une part,<br />

sur la pertinence d’un format très court sur une épreuve<br />

formalisée d’économie, avec également un risque de<br />

standardisation de l’exercice (conduisant à une forme de<br />

« bachotage » des candidats d’autant plus probable que<br />

le champ des notions micro et macro susceptibles d’être<br />

mobilisées en exercice apparaît assez étroit), d’autre<br />

part, sur la pertinence d’une dissertation dont le format<br />

serait mécaniquement réduit à 3 heures, alors même que<br />

l’exercice de la dissertation économique constitue un<br />

marqueur différenciant des classes préparatoires ECG ».<br />

La deuxième proposition s’articulait autour du maintien de<br />

la dissertation ESH sur une durée de 4 heures, avec des<br />

sujets assortis de documents (graphiques, tableaux…).<br />

Le débat a porté sur le risque de « structuration » de<br />

la pensée du candidat et de limitation du champ de sa<br />

créativité à la lecture et à la prise en compte des documents<br />

proposés. Cette formule n’a pas été retenue<br />

par les représentants d’ESCP BS - SKEMA BS et ESSEC<br />

- HEC Paris, mais TBS Education propose de mettre en<br />

œuvre cette proposition à compter du concours 2023<br />

(voir page suivante sa présentation).<br />

La troisième proposition, retenue par ESCP BS - SKEMA<br />

BS et ESSEC - HEC Paris, repose sur le maintien de<br />

l’épreuve de dissertation d’ESH en 4 heures, mais avec<br />

des exigences en économie, décrites ci-dessous, « très<br />

sérieusement renforcées ».<br />

En synthèse, les étudiants devront inscrire leur réflexion<br />

dans un cadre théorique explicite, ne plus se contenter<br />

de « citer » auteurs ou ouvrages, et conduire leur raisonnement<br />

avec une argumentation formelle qui pourra<br />

éventuellement reposer sur l’utilisation d’équations ou<br />

de graphes. Ceux-ci ne devront évidemment pas être<br />

une simple vitrine de connaissances – ils seront alors<br />

sanctionnés -, mais s’inscrire de manière indispensable<br />

dans un raisonnement.<br />

Les étudiants seront invités à renforcer la contextualisation<br />

et la formalisation de leur pensée, à développer<br />

une démarche de modélisation, à ne plus formuler de<br />

propositions qui n’ont de sens que rattachées à un cadre<br />

conceptuel. Les dimensions historique et sociologique,<br />

consubstantielles de l’analyse économique, sont confirmées.<br />

Comme insiste la BCE dans son communiqué « un<br />

travail important de communication auprès des professeurs<br />

de classes préparatoires devra être organisé, car<br />

derrière le maintien du format de dissertation, se cache<br />

une modification profonde des attendus de l’épreuve ».<br />

Une double modification des épreuves<br />

Sur le plan de l’énoncé du sujet, il n’est plus exclu que<br />

les candidats puissent être interrogés sur des concepts<br />

économiques, dont les applications sont multiples et qui<br />

peuvent être illustrés au travers d’exemples tirés de<br />

l’histoire économique ou de l’actualité. Comme l’explique<br />

la BCE « in peut citer des sujets autour de notions comme<br />

le risque, le monopole et la concurrence, la destruction<br />

créatrice, la prise en compte du temps dans l’analyse<br />

économique, le rôle de l’information… » De même, des<br />

outils très répandus en macroéconomie comme la théorie<br />

des avantages comparatifs, la courbe de Phillips pourront<br />

donner lieu à des sujets de dissertation.<br />

Toute la difficulté pour les candidats sera de « faire le<br />

lien entre le concept et ses applications à différents<br />

domaines de l’économie, d’illustrer son propos avec<br />

des exemples, sans oublier les dimensions historiques<br />

et sociologiques, d’apprécier la portée et les limites du<br />

concept ».<br />

Sur le plan des critères d’évaluation des copies, une<br />

profonde modification est attendue : le candidat aura<br />

l’obligation de donner des indicateurs de mesure, lorsque<br />

cela est justifié (par exemple : mesure de l’inflation,<br />

mesure de la concentration industrielle…), de détailler<br />

les concepts utilisés, au besoin en recourant à la formalisation<br />

mathématique (par exemple dans un sujet sur le<br />

monopole), de mobiliser un raisonnement économique<br />

explicite, avec un enchainement causal (plutôt que de<br />

citer des auteurs et d’aligner des théories sans lien<br />

entre elles).<br />

6<br />

Les concepteurs<br />

Après des échanges<br />

avec Marc Montoussé,<br />

Inspecteur général, et avec<br />

Gérard Pehaut, Christophe<br />

Viscogliosi et Alain<br />

Joyeux de l’APHEC, trois<br />

propositions distinctes ont<br />

d’abord été formulées par<br />

les concepteurs, le critère de<br />

différenciation principal étant<br />

de manière implicite la place<br />

des mathématiques et la prise<br />

en compte des aspects macro<br />

et micro-économiques dans<br />

la conception des épreuves.<br />

Les concepteurs des sujets<br />

sont : Didier Marteau et<br />

Emmanuel Combe pour<br />

ESCP BS et SKEMA<br />

BS, Stéphane Becuwe<br />

et Rémi Leurion pour<br />

ESSEC et HEC Paris,<br />

Pierre-Cyrille Hautcoeur<br />

pour TBS Education.<br />

Eclairer les candidats<br />

Afin d’alerter les candidats<br />

sur ces changements, il<br />

sera explicitement indiqué<br />

après l’énoncé du sujet que<br />

« pour illustrer son propos,<br />

le candidat prendra appui sur<br />

des exemples historiques ;<br />

il devra en outre mobiliser<br />

les principaux concepts en<br />

relation avec le sujet, au<br />

besoin en indiquant leur<br />

mesure, et développer un<br />

raisonnement économique, en<br />

explicitant les hypothèses ».<br />

L’introduction du sujet<br />

pourrait se présenter sous<br />

la forme suivante :<br />

« Vous pourrez mobiliser,<br />

si nécessaire, les outils<br />

spécifiques des trois<br />

disciplines (économie,<br />

sociologie, histoire), et<br />

notamment les outils<br />

de la microéconomie et<br />

de la macroéconomie.<br />

La formalisation et les<br />

représentations graphiques<br />

sont possibles, dès lors<br />

qu’elles contribuent à<br />

l’expression de la pensée ».


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS SEPTEMBRE <strong>2021</strong> N° 52<br />

BCE : l’épreuve de ESH<br />

de TBS à la loupe<br />

L’épreuve d’ESH (Economie, Sociologie, Histoire du monde contemporain)<br />

proposée par TBS pour le concours 2023 propose une dissertation en 4 heures,<br />

tout comme les épreuves déjà existantes, mais sur un format renouvelé<br />

s’appuyant sur un court dossier documentaire.<br />

L’objectif est de permettre aux candidats de<br />

démontrer leur capacité d’analyse d’une sujet<br />

complexe en s’appuyant sur une diversité de<br />

documents, en restant dans le cadre d’une dissertation<br />

structurée. Un nouveau format de dissertation<br />

en 4 heures avec documents est proposé à partir du<br />

concours 2023. Ce type d’épreuve permettra ainsi aux<br />

candidats de « démontrer leur capacité d’analyse d’un<br />

problème complexe, mais aussi de créativité, tout en<br />

mobilisant leurs connaissances académiques ».<br />

Le format<br />

L’épreuve maintient l’approche synthétique de la dissertation,<br />

qui mobilise autour d’une question les connaissances<br />

empiriques comme théoriques des étudiants.<br />

Le nouveau format proposé comporte deux inflexions :<br />

• d’une part il demande – quand c’est pertinent – l’utilisation<br />

des connaissances et des raisonnements relevant du<br />

cours d’économie approfondie ;<br />

• d’autre part il demande l’utilisation des documents<br />

proposés.<br />

L’objectif de la première inflexion est d’encourager les<br />

étudiants à une utilisation plus systématique et analytique<br />

du raisonnement économique standard. Celui de la<br />

seconde est de les amener à savoir adapter leur réflexion<br />

à mesure que des connaissances et des informations<br />

nouvelles s’avèrent disponibles, comme cela est le cas<br />

dans la vie réelle.<br />

Les sujets posés portent sur des situations économiques<br />

et sociales du monde actuel, et sur les transformations<br />

de court ou de long terme qui y mènent et les éclairent.<br />

Les outils théoriques doivent être utilisés de manière à<br />

éclairer ces situations, en permettant l’interprétation<br />

d’observations empiriques de divers types dans une<br />

démarche qui doit être clairement explicitée. L’utilisation<br />

de concepts et de raisonnements théoriques précis est<br />

souhaitable (et peut même être explicitée par un graphique<br />

ou une équation quand c’est pertinent). Néanmoins des<br />

développements théoriques qui ne seraient pas directement<br />

articulés au sujet et ne seraient pas étayés de<br />

discussion sur leur efficacité pour comprendre le réel<br />

(voire sur leur performativité) ne sont pas souhaitables,<br />

de même que les éléments empiriques sans interprétation.<br />

Nature des documents et attendus de l’épreuve<br />

Les documents fournis peuvent être de natures diverses :<br />

courts textes, graphiques, tableaux statistiques, schémas,<br />

voire illustrations graphiques. Les textes qu’ils<br />

comprennent sont en français. Ces documents visent<br />

à enrichir l’appréhension du sujet par les étudiants en<br />

complément de leurs acquis antérieurs. Ils ne limitent<br />

ni ne délimitent en aucun cas le champ d’investigation<br />

ouvert. Ainsi, la présence d’un bref extrait du livre de<br />

Carré, Dubois et Malinvaud sur La croissance française<br />

(1972) n’implique-t-il ni de restreindre le sujet à la croissance<br />

au xx e siècle (ou dans les Trente Glorieuses), ni<br />

de le restreindre à l’économie française. Seules leur<br />

propre problématisation du sujet et l’étendue de leurs<br />

connaissances, enrichies des documents fournis, peuvent<br />

conduire les étudiants à choisir les éléments théoriques<br />

et empiriques pertinents pour leur démonstration.<br />

En pratique, les correcteurs attendront des étudiants<br />

qu’ils explicitent l’usage qu’ils peuvent faire de ces documents,<br />

ainsi que leurs limites éventuelles. Une analyse<br />

critique des documents est un préalable nécessaire<br />

(source, date, contexte, objectifs, contenu) même si elle<br />

ne doit pas nécessairement apparaître dans la copie, ou<br />

seulement dans la mesure où elle sert la démonstration<br />

d’ensemble.<br />

En effet, le travail attendu reste une dissertation, et ne<br />

doit en aucun cas devenir un commentaire de documents<br />

ou une note de synthèse des documents. Ainsi,<br />

rien ne s’oppose à ce que l’un voire tous les documents<br />

soient utilisés uniquement pour une partie ou même<br />

une sous-partie, y compris en complément d’autres<br />

informations, ou pour appuyer une seule ligne d’argumentation<br />

théorique.<br />

7<br />

Ce qui sera valorisé<br />

L’enjeu est de permettre à<br />

l’étudiant de présenter une<br />

démonstration comme dans<br />

une dissertation ordinaire<br />

en signalant ce qu’il fait<br />

des documents auxquels il<br />

est confronté, de la même<br />

manière que dans la vie réelle<br />

il pourra être confronté à des<br />

informations susceptibles<br />

de modifier son point de<br />

vue – ou de le renforcer – et<br />

dont il devra tenir compte.<br />

La correction valorisera en<br />

premier lieu la qualité de<br />

la problématisation et de la<br />

démonstration en résultant.<br />

Elle prendra en compte la<br />

mobilisation des éléments<br />

nécessaires ou utiles en<br />

provenance des cours<br />

d’économie approfondie<br />

et d’économie, sociologie<br />

et histoire du monde<br />

contemporain ainsi que celle<br />

des documents fournis, et<br />

valorisera en outre tout autre<br />

apport éclairant le sujet. Elle<br />

s’attachera en particulier à<br />

la pertinence de l’utilisation<br />

de ces éléments théoriques<br />

et empiriques au service de<br />

la démonstration d’ensemble,<br />

et au caractère convainquant<br />

de cette dernière. Une<br />

consigne claire, en première<br />

page du sujet, précisera<br />

les attentes du jury ainsi<br />

que le rôle des documents<br />

dans cette dissertation.


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS SEPTEMBRE <strong>2021</strong> N° 52<br />

La belle rentrée d’Audencia<br />

C’est une rentrée presque comme toutes les autres que vivent cette année<br />

les étudiants du PGE d’Audencia. Bien sûr ils sont masqués mais ils sont tous là<br />

dans le grand amphithéâtre du Palais des congrès de Nantes pour rencontrer<br />

des spécialistes de la RSE et du développement durable.<br />

© Photos P. Cauneau<br />

«<br />

Vous nous avez manqué, nous sommes contents<br />

de vous retrouver aujourd’hui. » Directeur général<br />

d’Audencia, Christophe Germain recevait<br />

ce 6 septembre l’ensemble de ses nouveaux<br />

étudiants du programme Grande école au sein du Palais<br />

des Congrès de Nantes. L’occasion de présenter sa<br />

stratégie, son école de la transition environnementale<br />

et sociale Gaia, son futur nouveau campus parisien,<br />

son campus de Sao Paulo ou encore sa future nouvelle<br />

implantation à Shanghai. Face à lui 525 étudiants. Tous<br />

sortis de classes préparatoires. Certains après avoir<br />

cubé comme Benjamin, élève au lycée Saint-Jean de<br />

Douai : « Je voulais absolument entrer à Audencia et<br />

j’ai choisi de faire une année de plus pour y parvenir ».<br />

Egalement reçu dans d’autres écoles au niveau comparable<br />

il a choisi Audencia pour « sa reconnaissance par<br />

les entreprises depuis longtemps ». Issue de la prépa<br />

Intégrale de Toulouse, Newles a quant à elle choisi<br />

Audencia par sa « capacité à répondre aux défis d’aujourd’hui<br />

». Samuel, issu du lycée Jeanne d’Arc de Caen,<br />

espère quant à lui travailler dans la musique et entrer<br />

pour cela dans la majeure Management des Institutions<br />

culturelles et des industries multimédias de l’école. Tous<br />

ont passé entre quatre et six sessions d’oraux dans un<br />

panel d’écoles concurrentes regroupant Audencia, GEM,<br />

Kedge, Neoma, Rennes SB, Skema et TBS Education.<br />

Et ont finalement choisi Audencia. Et leur prépa ? Ils en<br />

gardent un excellent souvenir.<br />

Réussir la transition environnementale et sociale<br />

La stratégie de Audencia passe aujourd’hui largement<br />

par le développement de son école de son école de<br />

9


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS SEPTEMBRE <strong>2021</strong> N° 52<br />

la transition environnementale et sociale, Gaia. Sur la<br />

scène du Palais des Congrès de Nantes les intervenants<br />

sont justement venus expliquer aux étudiants comment<br />

répondre aux défis environnementaux. Comme Frédéric<br />

Mugnier, qui a créé son entreprise de vêtements, Faguo,<br />

il y a douze ans et a été le premier à calculer son bilan<br />

carbone : « Dans les écoles on devrait apprendre à<br />

calculer son bilan carbone. Comme nous qui espérions<br />

produire des paires de chaussure sans aucun rejet de<br />

carbone. Nous n’y sommes pas parvenus mais nous<br />

avons réduit notre empreinte de moitié en douze ans ».<br />

2 millions de produits vendus plus tard – et autant<br />

d’arbres plantés – il espère bien faire évoluer toute la<br />

filière vers l’utilisation de cotons recyclés et d’autres<br />

produits moins impactants.<br />

Même ambition du côté d’Anne Laurence, directrice de<br />

Comité 21, une association nantaise qui conseille les<br />

entreprises dans leur transition environnementale, qui<br />

remarque qu’il y a « un vrai enjeu d’inclusion dans ces questions<br />

qui, pour l’instant, intéressent surtout des femmes<br />

et des jeunes diplômés ». Des publics qui attendent de<br />

leur entreprise qu’elles leur apportent aussi du « bienêtre<br />

». Sur la plateforme Jobsmakesense Nicolas Vergné<br />

propose justement des « emplois à impact ». Lui-même<br />

diplômé de Audencia en 2017, il vient également de créer<br />

une association d’alumni d’Audencia concernés par ces<br />

questions : « Il faut prendre conscience dès l’école qu’il<br />

existe tout un environnement associatif passionnant. Il<br />

ne faut pas seulement réfléchir en termes de retour sur<br />

investissement alors qu’on peut très bien gagner sa vie<br />

en ayant un impact positif ».<br />

Il y a trois mois les oraux<br />

Mi-juin nous étions également venus<br />

rencontrer les élèves passant leurs oraux<br />

à Audencia. Reçus par des élèves en fin<br />

de première année qui n’avaient pas eu<br />

la possibilité de le faire mais étaient ravis<br />

de recevoir la nouvelle promotion: « Cela<br />

nous a beaucoup manqué de ne pas vivre<br />

cette partie de l’expérience étudiante<br />

et nous voulons la faire vivre, même si<br />

c’est de manière moins festive que les<br />

années précédentes ». Covid oblige les<br />

candidats vivent essentiellement la partie<br />

« sérieuse » de leur tour de France. Au<br />

programme néanmoins les fameuses<br />

chorégraphies qui font le buzz. Mais surtout<br />

des oraux pas si simples avec la nécessité<br />

à Audencia pour les candidats de rebondir<br />

sur une phrase ou une citation. Avec plus<br />

ou moins de bonheur… Quand la plupart<br />

utilisent correctement les notions de<br />

philosophie qu’ils ont acquises en prépas,<br />

certains semblent y piocher de manière<br />

un peu aléatoire. Mais tous montrent leur<br />

motivation et, bonne nouvelle alors qu’on<br />

a souvent reproché aux candidats d’avoir<br />

des discours stéréotypés, présentent<br />

des parcours divers et ouverts. Untel est<br />

passionné de finance mais aussi de piano<br />

et de boxe. Telle autre raconte son enfance<br />

en Polynésie. Une autre sa découverte<br />

émerveillés de la littérature pont sa classe<br />

préparatoire. Une demi-heure d’oral passe<br />

le plus souvent très vite et on espère pour<br />

la plupart revoir ces étudiants à la rentrée.<br />

10


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS SEPTEMBRE <strong>2021</strong> N° 52<br />

L’EM Normandie<br />

sur tous les fronts<br />

L’armateur normand pionnier du commerce international<br />

que fut Jean Ango au 16 ème siècle<br />

serait fier de ses descendants. Après un tout<br />

nouveau campus au Havre cette année, un<br />

tout nouveau campus à Paris en janvier 2022 ce sont<br />

maintenant de nouveaux campus-hubs en propre dans<br />

des « villes monde portuaires » que sont Dubaï, Ho Chi<br />

Minh Ville - et également le continent américain -, que<br />

l’EM Normandie va ouvrir. Alors qu’un agrandissement<br />

de 500 m² du campus d’Oxford est prévu en <strong>2021</strong>-2022<br />

et que le campus de Dublin devrait déménager dans des<br />

locaux plus spacieux pour la rentrée 2022, les deux sites<br />

sont engagés dans des processus d’accréditation des<br />

ministères locaux de tutelle pour être reconnus à part<br />

entière comme des organismes de formation supérieure<br />

habilités à exercer sur les territoires britanniques et<br />

irlandais. Quant aux nouveaux campus de Dubaï et Ho<br />

Chi Minh Ville leur ouverture est respectivement prévue<br />

pour 2022 et 2023. Et en 2025 l’école débarquera<br />

sur le continent américain. « En s’inscrivant dans la<br />

continuité de son histoire et de sa philosophie, EM<br />

Normandie ambitionne de devenir la 1 ère institution<br />

d’enseignement et de recherche française post-bac de<br />

classe mondiale ! », explique son directeur, Elian Pilvin<br />

qui présente une nouvelle base-line pour son école :<br />

« School for Life, School for Good ».<br />

A Dubaï l’école dispensera un Bachelor en Management,<br />

un Master of Science Logistics and Supply Chain Management<br />

et un Master of Science Marketing Strategy and<br />

Business Development. D’autres programmes (BBA et<br />

MSc) verront ensuite le jour en fonction de la demande<br />

sur place. Le campus d’Ho Chi Minh Ville dispensera<br />

quant à lui des formations continues en logistique et<br />

Supply Chain ainsi que les formations pour les cadres<br />

du PC vietnamien mais aussi une formation diplômante<br />

et un BBA International Business. Le nouveau campus<br />

sera ouvert dès 2023 aux étudiants de l’EM Normandie et<br />

aux recrutements opérés localement et régionalement.<br />

© EM Normandie<br />

NOMINATION<br />

Aurélie Dehling, 43 ans, a<br />

été nommée directrice du<br />

Programme Grande École<br />

de Kedge. Professeure<br />

associée en marketing de<br />

Kedge depuis 2018, elle est<br />

diplômée d’un DESS Études<br />

et stratégie marketing de<br />

Sciences Po et d’un doctorat<br />

en Anthropologie sociale<br />

appliquée à la consommation<br />

de l’EHESS Paris. Elle<br />

dispose également d’une<br />

expérience de 15 ans en<br />

cabinet de conseil en stratégie<br />

marketing ainsi qu’agence<br />

de communication, en<br />

France et au Canada.<br />

Neoma ouvre son nouveau<br />

campus parisien<br />

Après près de deux ans de travaux, le<br />

nouveau campus parisien de NEOMA<br />

Business School, situé dans le 13 ème arrondissement<br />

à quelques encablures des<br />

Arts et Métiers, accueille ses premiers<br />

étudiants en cette rentrée. Doté d’une<br />

surface de 6500m 2 , ce nouveau campus<br />

intramuros, dont l’école est propriétaire,<br />

dispose d’une capacité d’accueil de 1 400<br />

étudiants. « Nous y délivrons les formations<br />

depuis le niveau post bac jusqu’aux<br />

formations Executive en passant par les<br />

Masters of Science et les Mastères Spécialisés.<br />

Les étudiants post bac de la région<br />

parisienne pourront désormais démarrer<br />

leur formation à Paris avant de<br />

rejoindre les campus de Reimset Rouen »,<br />

explique Delphine Manceau, la directrice<br />

générale de l’école<br />

Avec 25 salles de cours équipées d’un matériel<br />

éducatif de pointe, un auditorium<br />

totalement modulable, des espaces de<br />

coworking, des salles hybrides, plusieurs<br />

salles de créativité ou encore des outils<br />

de visioconférence, ce nouveau campus<br />

se veut « adapté à la pédagogie de demain,<br />

mêlant présentiel et distanciel ».<br />

« Nous avons pensé ce campus comme<br />

un lieu d’innovation, et avons souhaité<br />

créer des lieux d’apprentissage adaptés<br />

aux nouvelles manières d’apprendre »,<br />

indique Delphine Manceau.<br />

Montpellier BS a choisi<br />

l’architecte de son futur<br />

campus<br />

C’est une étape décisive dans le projet du<br />

nouveau campus où Montpellier Business<br />

School s’installera à l’horizon 2024. Le<br />

groupement Fontès Architecture-Tourre<br />

Sanchis a remporté l’appel à projets parmi<br />

les 4 derniers finalistes. « Ce campus,<br />

véritable marqueur de territoire, se devait<br />

d’être très différenciant, rapidement identifiable.<br />

C’est le cas avec le projet porté<br />

par Fontès Architecture-Tourre Sanchis.<br />

Au-delà du design proposé, l’utilisation<br />

de matériaux locaux, en circuits courts,<br />

a fait la différence. »<br />

11


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS SEPTEMBRE <strong>2021</strong> N° 52<br />

HEC Paris s’associe<br />

à l’Institut de l’Engagement<br />

EN BREF<br />

• Pour faciliter la vaccination<br />

contre la COVID-19 des<br />

étudiants internationaux,<br />

l’ESSEC a ouvert depuis<br />

le 23 août un centre<br />

de vaccination sur son<br />

campus de Cergy.<br />

© HEC Paris<br />

HEC Paris est engagée depuis plus de dix ans<br />

en faveur de l’égalité des chances aux côtés<br />

de la Fondation HEC et a mis en place des<br />

programmes d’accompagnement destinés à<br />

amener les jeunes de milieu modeste à avoir davantage<br />

d’ambition. De son côté, l’Institut de l’Engagement<br />

repère des jeunes qui ont fait la preuve, pendant une<br />

période d’engagement, de leur « capacité à prendre des<br />

initiatives et des responsabilités, de leur motivation,<br />

de leur envie d’apprendre et d’agir ».<br />

L’objectif conjoint d’HEC Paris et de l’Institut de l’Engagement<br />

est d’aider ces jeunes à fort potentiel que<br />

sont les lauréats de l’Institut à surmonter les barrières<br />

(manque de ressources, manque de soutien, parcours<br />

hachés...) et de leur permettre d’intégrer HEC Paris :<br />

le programme Grande Ecole, Master in Management<br />

selon la procédure des Admissions sur Titre, le MSc<br />

X HEC Entrepreneurs ou encore le certificat Inclusive<br />

& Social Business. Pour la rentrée <strong>2021</strong>, cinq lauréats<br />

de l’Institut ont reçu une offre d’admission pour le<br />

Programme Grande Ecole.<br />

• Après les partenariats<br />

avec Berkeley et UCLA,<br />

SKEMA Business School a<br />

signé un nouvel accord avec<br />

la School of Professional<br />

Studies de l’Université de<br />

New-York - NYU SPS. La<br />

majorité des 50 places du<br />

programme GLAM est<br />

destinée aux étudiants du<br />

Programme Grande Ecole<br />

qui choisissent en M2 la<br />

spécialisation Luxe.<br />

• emlyon business school et<br />

l’École normale supérieure<br />

de Lyon (ENS de Lyon)<br />

ont signé un memorandum<br />

d’entente qui vise à mener<br />

des actions communes<br />

au service de leurs<br />

populations étudiantes et<br />

académiques respectives.<br />

L’Edhec s’attaque aux VSS<br />

Face aux dérives sexuelles et sexistes,<br />

l’EDHEC s’engage en plaçant ses événements<br />

de rentrée sous le double signe de<br />

la prévention et de la gestion des comportements<br />

à risque. Plus de 700 étudiants<br />

de pré-master (1 ère année) ont ainsi<br />

assisté à une conférence sur le thème<br />

« Les hommes, les femmes et le reste du<br />

monde : que nous apporte une vision politique<br />

des genres ? » avant d’être invités à<br />

aborder les violences sexistes et sexuelles<br />

(VSS) dans le cadre de mises en situation<br />

concrètes. Par le biais d’un jeu pédago-<br />

gique développé par la Chaire Open Leadership<br />

for Diversity & Inclusion intitulé<br />

« Violences Sexistes et Sexuelles : Agir et<br />

en Finir ! », ils ont été formés aux principes<br />

majeurs de la lutte contre les VSS.<br />

Afin de les accompagner tout au long<br />

de leur cursus, chacun a reçu une carte<br />

rappelant les bons réflexes ainsi que les<br />

contacts utiles mis en place par l’Ecole<br />

pour faire face à une situation de VSS.<br />

« Notre ambition est de révolutionner les<br />

mentalités en matière d’égalité des genres<br />

et de violences sexistes et sexuelles. Il<br />

s’agit d’un enjeu majeur pour l’enseignement<br />

et pour la société. Nous avons<br />

souhaité aborder ces questions en sensibilisant,<br />

dès la rentrée, les étudiants<br />

qui nous rejoignent. C’est en leur donnant<br />

un cadre de compréhension clair<br />

et des outils pratiques que nous les aiderons<br />

à faire face aux situations de VSS et<br />

contribuerons directement à les faire reculer<br />

» souligne Hager Jemel, directrice<br />

de l’année de Pré-master et de la Chaire<br />

Open Leadership for Diversity & Inclusion<br />

à l’EDHEC.<br />

Audencia mobilisée autour de la Fresque du Climat<br />

Depuis plusieurs années, Audencia proposait<br />

à ses étudiants de suivre la Fresque du<br />

Climat. Le 26 août, elle a organisé l’atelier<br />

pour l’ensemble de ses 416 collaborateurs<br />

au cours de son séminaire de rentrée. Une<br />

initiative qui marque la première rentrée<br />

de Gaïa, son école de la transition écologique<br />

et sociale. Une trentaine d’animateurs,<br />

appelés « fresqueurs », parmi les<br />

plus expérimentés, dont deux Alumni<br />

Audencia, ont ainsi accompagné les 52<br />

groupes de collaborateurs, mixant salariés<br />

administratifs et enseignants-cher-<br />

cheurs de toutes disciplines, pour cet atelier<br />

scientifique et collaboratif. Audencia s’engage<br />

maintenant à permettre à l’ensemble<br />

de ses collaborateurs et enseignants-chercheurs<br />

de devenir à leur tour « fresqueurs »,<br />

afin de poursuivre la diffusion de la fresque<br />

auprès du plus grand nombre.<br />

Audencia avait également annoncé en juillet<br />

son initiative ClimatSup Business avec<br />

The Shift Project. Audencia sera ainsi la<br />

première business school à devenir cas<br />

d’étude de cette initiative pendant 13 mois,<br />

à partir d’octobre <strong>2021</strong>, visant à passer à<br />

l’étape supérieure dans l’intégration des<br />

enjeux écologiques au sein des écoles de<br />

commerce.<br />

12


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS SEPTEMBRE <strong>2021</strong> N° 52<br />

Hybridation : l’ISC propose<br />

à ses étudiants de passer un CAP<br />

HEC avait osé le premier proposer à ses étudiants<br />

de passer un CAP Cuisine avec L’Atelier des<br />

Chefs. Le Groupe ISC Paris s’allie aujourd’hui<br />

avec le groupe leader dans la formation en ligne<br />

Skill & You pour lancer le projet « CAP ou pas CAP ? » ;<br />

un programme qui permettra aux étudiants d’obtenir<br />

un double diplôme PGE et CAP. « L’hybridation des<br />

compétences par les savoir-faire manuels, entrepreneuriaux<br />

et managériaux est rare pourtant si précieuse<br />

et évidente. Nul doute que nos étudiants et diplômés<br />

en quête de sens, de concret sauront utiliser au mieux<br />

ce programme unique pour en faire la clé de voute de<br />

leur projet professionnel », explique Jean-Christophe<br />

Hauguel, le directeur général du Groupe ISC Paris.<br />

Dans ce cadre Skill & You met au service des étudiants du<br />

Groupe ISC Paris sélectionnés sa plateforme d’e-learning<br />

pour accéder à ces nouveaux parcours de formation<br />

complets, sous format 100 % en ligne, personnalisés<br />

selon le projet de chacun afin de préparer l’obtention<br />

d’un CAP dans les métiers de la mode, de l’esthétique,<br />

de la cuisine ou encore de la boulangerie.<br />

Audencia inaugure son « Treeg »<br />

Fin juin dernier, Audencia et la Fondation<br />

de France ont inauguré TREEG, l’Arbre<br />

aux œufs de la connaissance. En présence<br />

de Pascale Marthine Tayou, l’artiste camerounais<br />

qui signe cette œuvre d’art, il<br />

a pris place sur le parvis du site nantais<br />

Atlantic Campus d’Audencia. Elle rejoint<br />

les nouvelles œuvres qui composent le<br />

parcours artistique proposé cette année<br />

par « Le Voyage à Nantes ». Cette inauguration<br />

marque le point final de travaux<br />

de rénovation et d’extension de deux des<br />

trois campus nantais d’Audencia.<br />

Après son premier livre blanc « Managing<br />

a post- covid-19 era », ESCP lance la deuxième<br />

édition de son livre blanc : « Better<br />

Business : Creating Sustainable Value ».<br />

Cette deuxième édition est consacrée à la<br />

création de valeur durable. « Comme le<br />

montre le récent classement des publications<br />

liées aux ODD par le Financial Times<br />

(ESCP 4e en Europe), la communauté aca-<br />

Réalisée dans le cadre de l’action « Nouveaux<br />

commanditaires » de la Fondation<br />

de France, qui apporte une partie<br />

du financement du projet, cette commande<br />

a été formulée et portée par un<br />

groupe d’enseignants-chercheurs, d’étudiants<br />

et de personnel administratif de<br />

l’école, qui « voulait souligner l’importance<br />

de l’ouverture sur une culture plurielle,<br />

indispensable dans la mise en perspective,<br />

l’hybridation et la fertilisation<br />

croisée des diverses connaissances et<br />

compétences ».<br />

ESCP lance la deuxième édition<br />

de son livre blanc<br />

démique ESCP a joué un rôle important<br />

dans l’avancement des connaissances sur<br />

la manière dont les entreprises s’engagent<br />

dans les questions sociales et environnementales<br />

», explique le Doyen associé à la<br />

recherche ainsi que rédacteur en chef des<br />

Impact Papers, Pramuan Bunkanwanicha.<br />

Vous trouverez le lien ici afin de télécharger<br />

le livre blanc.<br />

13<br />

EN BREF<br />

• ESC Clermont BS<br />

et Neoma BS ont vu<br />

leur accréditation<br />

AACSB (Association<br />

to Advance Collegiate<br />

Schools of Business)<br />

renouvelée pour 5 ans.<br />

• Alexandre de Navailles,<br />

directeur général de<br />

Kedge, a été élu président<br />

du concours Ecricome<br />

et y succède à Delphine<br />

Manceau. Le bureau<br />

comprend également un<br />

nouveau président en la<br />

personne du directeur<br />

de l’EM Strasbourg :<br />

Herbert Castéran.<br />

• Dans le prolongement de<br />

la redéfinition de sa raison<br />

d’être, HEC Paris lance<br />

le podcast « Tomorrow is<br />

Our Business », qui explore<br />

la question de son impact<br />

dans la création d’une<br />

société plus responsable.<br />

• emlyon business<br />

school signe un nouveau<br />

partenariat académique<br />

avec McGill University au<br />

Canada dans le cadre des<br />

accords de coopération des<br />

pays francophones. Dès la<br />

rentrée de septembre 2022,<br />

les étudiants français ou<br />

belges d’emlyon pourront<br />

suivre une formation de 12<br />

mois à Montréalet recevoir<br />

un Graduate Diploma<br />

de McGill University.<br />

• KEDGE s’associe à LePont,<br />

leader de l’éducation à la<br />

Data et à l’Intelligence<br />

Artificielle, pour proposer à<br />

douze femmes en recherche<br />

d’emploi sur la région<br />

Nouvelle Aquitaine de<br />

devenir data analyst. Grâce<br />

au parcours de formation<br />

éponyme construit<br />

sur 3 mois comme un<br />

bootcamp, les apprenantes<br />

vont découvrir comment<br />

« collecter, utiliser et<br />

optimiser les données afin<br />

d’être plus productives et<br />

avoir un impact durable sur<br />

leur propre développement,<br />

tout en contribuant à<br />

la performance de leur<br />

futur employeur ».<br />

• Emilie Paris, étudiante<br />

en Master Grande Ecole<br />

(MGE) à BSB, vient d’être<br />

élue présidente de la<br />

Confédération Nationale des<br />

Junior-Entreprises (CNJE).


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS PUBLI INFORMATION<br />

SEPTEMBRE <strong>2021</strong> N° 52<br />

Apprendre à penser<br />

le monde de demain<br />

Rennes School of Business, la plus jeune des Grandes Ecoles de Commerce françaises,<br />

fêtera ses 30 ans cette année. Elle se distingue par son positionnement multiculturel unique<br />

et la qualité de ses programmes, 100% en anglais.<br />

4 NOUVEAUX PARCOURS D’EXCELLENCE<br />

SONT DÉPLOYÉS CETTE ANNÉE :<br />

- Géopolitique et Affaires internationales<br />

- Environnement et Management de la Transition<br />

- Global Tech et Cybersécurité<br />

- Management et Perspective<br />

Tous les programmes de Rennes School of Business :<br />

FORMATION INITIALE :<br />

• Bachelor in Management (BIM), niveau bac+3<br />

(Possibilité alternance)<br />

• Master Programme Grande Ecole, niveau bac+5 Grade Master<br />

(26 spécialisations dont 4 en alternance)<br />

• 14 Masters internationaux, niveau bac+5<br />

Rentrée septembre uniquement:<br />

• Creative Project Management, Culture<br />

and Design<br />

• Data and Business Analytics<br />

• Financial Data Intelligence<br />

• International Finance<br />

• International Accounting, Management,<br />

Control and Auditing<br />

• Innovation and Entrepreneurship<br />

• Geopolitics and Business<br />

Rentrée septembre, rentrée possible<br />

en janvier :<br />

• International Negotiation and Business<br />

Development<br />

• Global Business Management<br />

• Strategic and Digital Marketing<br />

• Sports and Tourism Management<br />

• Supply Chain Management<br />

• International Human Resources Management<br />

• Sustainable Management and Eco-Innovation<br />

• iMBA (rentrée janvier uniquement)<br />

• PhD (doctorat en sciences de gestion)<br />

14


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS PUBLI INFORMATION<br />

SEPTEMBRE <strong>2021</strong> N° 52<br />

FORMATION CONTINUE<br />

• Executive MBA<br />

• Responsable de Centre de Profit –<br />

BADGE<br />

• VAE Bachelor Gestion et Management<br />

des entreprises<br />

• Programmes certifiants<br />

• Formations spécialisées sur mesure<br />

et interentreprises<br />

• Global Doctorate in Artificial<br />

Intelligence (rentrées possibles en oct/<br />

mars/juin)<br />

Par ailleurs, Rennes School of Business poursuit sa<br />

dynamique de croissance en recrutant 11 nouveaux<br />

professeurs, et toujours plus d’étudiants pour un<br />

effectif proche des 5 000, dont toujours 55% d’internationaux.<br />

Rennes SB, c’est aussi 350 accords d’échanges<br />

internationaux avec des Universités Partenaires à<br />

travers le monde, dont 13 accords nouvellement signés,<br />

ainsi que 2 nouveaux accords de double-diplômes.<br />

Avec l’ouverture en <strong>2021</strong> de son campus parisien,<br />

Rennes School of Business souhaite ainsi soutenir sa<br />

croissance, renforcer sa relation avec les grandes<br />

entreprises internationales et ses alumni, et accroître<br />

l’offre de programmes Executive Education.<br />

JOURNEES PORTES OUVERTES<br />

Samedi 13 novembre 21<br />

Mercredi 8 déc 21 (nocturne)<br />

Samedi 8 janvier 22<br />

Samedi 12 mars 22<br />

Rennes School of Business<br />

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ACCRÉDITÉE PAR<br />

15


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN SEPTEMBRE <strong>2021</strong> N° 52<br />

Alain Joyeux<br />

PRÉSIDENT DE L’APHEC<br />

« Les Grande Écoles ont su rappeler l’importance<br />

de la filière Classe préparatoire / Grande École »<br />

Si cette rentrée est encore pleine<br />

d’incertitudes, elle est d’abord marquée<br />

par la mise en œuvre des toutes<br />

nouvelles classe préparatoires ECG. Le<br />

regard du président de l’Aphec, Alain<br />

Joyeux, sur les enjeux d’une année<br />

cruciale pour la filière.<br />

Olivier Rollot : C’est la première rentrée<br />

pour les nouvelles classes préparatoires<br />

économiques et commerciales générales<br />

(ECG). Quel bilan pouvez-vous déjà en tirer ?<br />

Alain Joyeux : Nous n’aurons les chiffres d’inscription<br />

définitifs de cette première rentrée qu’en octobre. Ce<br />

que nous avons déjà pu constater c’est une hausse<br />

de 28 % des candidatures sur Parcoursup mais il faut<br />

être prudent car un plus grand nombre de parcours est<br />

offert aux futurs bacheliers. Avec plus de demandes<br />

dans les classes mathématiques appliquées qu’en<br />

mathématiques approfondies. Maintenant, il reste à<br />

voir si cette hausse du nombre de candidatures se<br />

traduira par une hausse des effectifs inscrits à la<br />

rentrée et là, c’est l’inconnue.<br />

O. R : Comment expliquez-vous cette hausse<br />

des candidatures ?<br />

A. J : Il y a sans doute un effet conjoncturel : les candidats<br />

savent qu’en classes préparatoires les cours ont bien<br />

été assurés en présentiel en dépit de la pandémie. Il<br />

faut aussi noter l’aspect économique : les classes préparatoires<br />

publiques sont quasi gratuites et cela peut<br />

jouer avec les difficultés économiques qu’on anticipe.<br />

De plus il y a eu un vrai effort de communication autour<br />

de la classe préparatoire, de son côté rassurant avec<br />

un vrai encadrement.<br />

Les Grande écoles ont également su rappeler l’importance<br />

de la filière Classe préparatoire / Grande<br />

école avec qui amène tous les étudiants à la réussite<br />

au-delà du concours. Enfin dans la mesure où ils se<br />

sont tenus en distanciel, les salons d’orientation nous<br />

ont finalement permis de toucher beaucoup plus de<br />

candidats. Notre seul handicap a été de ne pas bien<br />

pouvoir communiquer sur les spécificités de la nouvelle<br />

classe préparatoire ECG ce qui a pu conduire les<br />

postulants à multiplier les candidatures sur différents<br />

parcours et établissements, par prudence.<br />

O. R : Comment les lycées se sont-ils<br />

organisés pour ces nouvelles classes<br />

préparatoires ?<br />

A. J : Beaucoup de lycées ont conservé les mêmes<br />

parcours et tout s’est passé sans trop de frictions en<br />

dépit de quelques situations locales difficiles. Il n’en<br />

reste pas moins de grosses inquiétudes quant aux<br />

services des professeurs en fonction des effectifs.<br />

Nous appelons nos tutelles à laisser cette réforme<br />

s’installer et à ne pas fermer des postes ou des classes<br />

cette année en fonction des variations d’effectifs à la<br />

rentrée <strong>2021</strong>. Regardons les évolutions sur les trois<br />

prochaines années.<br />

O. R : Vous le disiez : les élèves de classes<br />

préparatoires ont quasiment pu suivre tous<br />

leurs cours en présentiel en 2020-<strong>2021</strong>.<br />

Pas de différence de niveau donc avec leurs<br />

prédécesseurs ?<br />

A. J : Nos élèves ont seulement dû suivre une semaine<br />

ou deux en distanciel. On ne peut donc vraiment pas<br />

parler de « génération sacrifiée ». Cela a été notamment<br />

16<br />

L’Essec veut favoriser<br />

les boursiers.<br />

L’APHEC lui demande<br />

d’attendre un an de plus.<br />

Sous le titre « Oui à la<br />

diversité sociale, non aux<br />

changements de règles à<br />

7 mois des concours ! »,<br />

l’Association des professeurs<br />

de classes préparatoires<br />

économiques et commerciales<br />

(APHEC) exprime toute<br />

son opposition à la réforme<br />

des conditions d’entrée des<br />

boursiers menée par l’ESSEC<br />

en ce début d’année : « Les<br />

professeurs de classes<br />

préparatoires économiques<br />

et commerciales sont en<br />

première ligne pour accroître<br />

la diversité sociale de leur<br />

recrutement. Ils y sont<br />

fondamentalement attachés<br />

et ne ménagent pas leurs<br />

efforts pour augmenter la<br />

part des boursiers dans<br />

leurs classes. Nous saluons<br />

également la prise de<br />

conscience des grandes<br />

écoles qui s’engagent dans<br />

des politiques d’ouverture<br />

sociale, hélas freinées par la<br />

hausse continue et excessive<br />

des frais de scolarité.


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN SEPTEMBRE <strong>2021</strong> N° 52<br />

plus compliqué pour les élèves de terminale ou de<br />

classes préparatoires en 2019-2020 qui ont compensé<br />

quelques lacunes par une sur-motivation. Je n’ai donc<br />

pas le sentiment que leur niveau ait été inférieur.<br />

HEC veut favoriser le recrutement des boursiers dans les années à venir.<br />

Ce qui était difficile à gérer c’était l’incertitude quant au<br />

passage des examens des concours. Jusqu’au dernier<br />

moment nous nous sommes interrogés sur le passage<br />

ou non des oraux en présentiel. Heureusement les<br />

écoles ont eu un discours rassurant en garantissant<br />

que les oraux auraient de toute façon lieu. Nos élèves<br />

sont certes hyper adaptables mais nous avons dû les<br />

rassurer plus que d’habitude. Nous nous réjouissons<br />

que les concours aient finalement pu se tenir dans des<br />

conditions quasi-normales.<br />

O. R : Quelles grandes évolutions avez-vous<br />

pu noter chez vos élèves depuis 20 ans que<br />

vous enseignez ?<br />

A. J : Les évolutions sont profondes. Nos élèves ont<br />

par exemple aujourd’hui besoin d’un accompagnement<br />

beaucoup plus individualisé. Ils sont plus fragiles,<br />

s’interrogent beaucoup sur la portée de ce qu’ils font.<br />

C’est une génération née en 2001 avec les attentats<br />

du 11 septembre, qui a connu la crise de 2008, le<br />

terrorisme, maintenant la pandémie. Une génération<br />

marquée par les événements qui créent des incertitudes<br />

plus grandes qu’avant sur leur avenir. Surtout, cette<br />

génération est en recherche de sens. Pour les soutenir<br />

et pour donner ce sens, les professeurs doivent être<br />

de plus en plus des coachs.<br />

Les élèves veulent également en savoir plus sur ce que<br />

sera leur avenir après leur école. C’est dans cet esprit<br />

que 40 lycées proposent aujourd’hui des immersions en<br />

entreprise en première année. Des chefs d’entreprise<br />

parrainent même aujourd’hui des promotions.<br />

Les compétences ont aussi évolué : d’un côté les capacités<br />

numériques de nos élèves sont sans commune<br />

mesure avec celles des élèves il y a 10 ans, de l’autre<br />

leur expression écrite est moins fluide. Au total ils ne<br />

sont pas moins bons, ils ont un panel d’acquis et de<br />

compétence différent de leurs prédécesseurs.<br />

O. R : Les méthodes de travail ont également<br />

beaucoup évolué ?<br />

A. J : Nous encourageons nos élèves à mutualiser<br />

leur travail et nous constatons que les promotions qui<br />

le font le plus sont aussi celles qui ont les meilleurs<br />

résultats. La classe préparatoire n’est plus le temple<br />

de l’individualisme forcené telle qu’on la présentait il y<br />

a 20 ans. Et nous insistons également beaucoup sur<br />

l’équilibre de nos étudiants en les poussant à conserver<br />

une activité sportive ou associative. C’est important<br />

qu’ils conservent une vie sociale, amicale ou affective.<br />

D’ailleurs l’épreuve d’entretien de personnalité est<br />

également là pour évaluer cet équilibre.<br />

O. R : La préparation de ces oraux n’est-elle<br />

pas problématique aujourd’hui avec des<br />

épreuves qui varient de plus en plus d’une<br />

école à l’autre ?<br />

A. J : Nous les préparons avec des jurys mixtes constitués<br />

de professeurs et de chefs d’entreprise, DRH ou<br />

parfois de parents d’élèves auxquels nous expliquons<br />

les différentes formes d’entretiens. Certains élèves<br />

demandent spécifiquement à passer un entretien type<br />

d’une école. Trois ou quatre samedis dans l’année y sont<br />

consacrés. Mais cela deviendra ingérable si toutes les<br />

écoles se différencient trop leurs épreuves. Notons<br />

également qu’il n’y a pas de moyens dédiés au niveau<br />

national à cette préparation. Chaque lycée essaie<br />

de trouver des solutions en comptant souvent sur le<br />

bénévolat des uns et des autres. C’est paradoxal alors<br />

même que les épreuves d’entretien sont très fortement<br />

coefficientées.<br />

O. R : Qu’est ce qui devrait changer pour<br />

mieux assurer la pérennité de la filière ?<br />

A. J : La pérennité de la filière passe par un approfondissement<br />

du continuum CPGE-GE. Rappelons que les<br />

CPGE ne sont pas diplômantes, elles constituent les<br />

deux premières années d’un cursus en 5 ans vers le<br />

Master en management à l’issue de la grande école. La<br />

lisibilité et la cohérence de ce cursus doit être renforcée,<br />

nous y travaillons avec les écoles.<br />

Mais nous alertons aussi les écoles sur le montant de<br />

leurs frais de scolarité. Quand ils atteignent les 17 500 €<br />

par an cela devient insupportable même pour les classes<br />

moyennes. D’autant qu’il faut encore y ajouter les frais<br />

de vie et le logement. C’est un vrai problème pour les<br />

familles auxquelles il faudrait par exemple permettre<br />

des défiscalisations de frais de scolarité. Ces frais trop<br />

(suite)<br />

En ce 6 septembre <strong>2021</strong>,<br />

l’ESSEC annonce la mise<br />

en place d’une double barre<br />

d’admissibilité en faveur des<br />

boursiers, applicable dès le<br />

concours 2022. Or, jamais<br />

les principaux intéressés,<br />

élèves, professeurs et<br />

proviseurs n’ont été en amont<br />

directement et officiellement<br />

informés de cette décision.<br />

Ainsi, les élèves qui, cet été,<br />

ont décidé de refaire une<br />

seconde année (cuber) ou<br />

de ne pas le faire ont pris<br />

leur décision en ignorant<br />

cette expérimentation qui<br />

les concerne pourtant au<br />

premier chef. S’ils avaient<br />

été informés plus tôt,<br />

certains élèves boursiers qui<br />

ont choisi de ne pas cuber<br />

ou des non-boursiers qui<br />

ont accepté de refaire une<br />

année auraient pu prendre<br />

des décisions différentes.<br />

Pour eux, en ce 6 septembre,<br />

aucune marche arrière n’est<br />

plus possible et ils peuvent se<br />

sentir légitimement floués.<br />

HEC Paris<br />

17


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN SEPTEMBRE <strong>2021</strong> N° 52<br />

élevés sont une vraie menace pour l’attractivité de la<br />

filière. Durant l’été <strong>2021</strong>, l’APHEC a été alertée par un<br />

nombre anormalement élevé de cas (signalés par les<br />

professeurs) d’étudiants ayant des difficultés à financer<br />

leur scolarité. Certes, les écoles prennent des initiatives<br />

pour aider leurs étudiants, mais il faut aller beaucoup<br />

plus loin. Le problème devient réellement inquiétant.<br />

O. R : D’autant qu’on vous demande de<br />

recevoir de plus en plus de boursiers !<br />

A. J : Aujourd’hui les écoles de commerce reçoivent en<br />

moyenne 25 % de boursiers. Pour encore progresser<br />

le principal problème est l’autocensure en amont. La<br />

décision de ESCP d’accorder la gratuité des frais de<br />

scolarité aux boursiers des échelons supérieurs va<br />

dans le bon sens même si ce n’est qu’un premier pas.<br />

Avec la Conférence des directeurs des écoles françaises<br />

de management (Cdefm) nous avons aujourd’hui le<br />

projet d’organiser une « Journée nationale des classes<br />

préparatoires ». Les écoles libéreraient leurs étudiants<br />

pour qu’ils aillent à la rencontre des élèves dans les<br />

lycées et particulièrement les moins favorisés.<br />

O. R : HEC entend dès l’année prochaine<br />

favoriser les candidats tentant le concours<br />

après deux années de prépas au détriment<br />

des « cubes ». Seuls les boursiers cubant<br />

seraient exemptés. Comment recevez-vous<br />

cette idée ?<br />

A. J : Nous sommes plus que réservés vis-à-vis de cette<br />

idée qui ne répond pas à une demande des boursiers<br />

et ne traite pas les vrais problèmes. HEC parle d’une<br />

expérimentation pendant 3 ans mais cela ne règle pas<br />

le problème des frais de scolarité. Nous sommes donc<br />

dubitatifs. Le problème de l’ouverture sociale se situe<br />

essentiellement en amont, dès le collège et le lycée.<br />

Pour autant, il est grand temps d’agir. Nous verrons le<br />

résultat de l’expérimentation HEC<br />

Ce qu’il faut aussi, c’est prévoir des systèmes d’accompagnement<br />

plus importants des boursiers. Pendant<br />

Cette année encore, comme ici à GEM,<br />

les cours sont donnés masqués<br />

leur scolarité mais aussi au début de leur carrière<br />

professionnelle. Quoi qu’il en soit, l’APHEC est pleinement<br />

mobilisée sur le dossier de l’ouverture sociale.<br />

O. R : L’Essec a officiellement annoncé le<br />

6 septembre la mise en place de la double<br />

barre d’admissibilité applicable dès le<br />

concours 2022. Quelle est votre réaction ?<br />

A. J : Nous attendrons le bilan de cette mesure dans<br />

2 ans. Mais nous condamnons vivement le timing et<br />

la forme. Alors même que l’Aphec avait demandé aux<br />

membres du Cdefm d’annoncer ce type de mesures au<br />

plus tard fin juillet, l’Essec a attendu le 2 septembre !<br />

Ainsi, les élèves de prépas qui ont décidé cet été de<br />

cuber (les non boursiers) ou de ne pas le faire (les<br />

boursiers) ignoraient cette mesure qui auraient pu<br />

modifier leur choix. Maintenant, ils ne peuvent plus<br />

faire marche arrière, les règles du jeu sont donc pour<br />

eux modifiées en aval de leur décision. C’est inédit et<br />

inacceptable, contraire à l’esprit du continuum CPGE-<br />

GE que nous bâtissons depuis 5 ans.<br />

Pire, ni les élèves de prépas, ni les professeurs, ni les<br />

proviseurs n’ont été directement informés cet été de<br />

la décision de l’école. Ce sont pourtant les premiers<br />

concernés ! Nous avons fait part de notre réprobation<br />

à la direction de l’école et demandé que la mesure ne<br />

soit appliquée qu’en 2023, manifestement sans succès.<br />

O. R : Certains verraient bien les concours<br />

disparaitre sous leur forme actuelle. C’est<br />

déjà le cas à Sciences Po par exemple.<br />

Pourquoi faut-il préserver les concours ?<br />

A. J : Les concours présentent une garantie d’équité<br />

bien meilleure que tous les autres systèmes. D’ailleurs<br />

les boursiers y réussissent aussi bien que les autres<br />

candidats. Nous persistons à croire à la méritocratie<br />

républicaine et les concours, même s’ils ne sont pas<br />

parfaits, permettent de l’assurer. Rien ne prouve que<br />

le modèle Sciences Po soit plus équitable et nous espérons<br />

que son modèle soit un jour réellement évalué.<br />

O. R : Les concours ne semblent pas devoir<br />

beaucoup évoluer dans les deux ans à venir<br />

alors que les classes préparatoires se sont<br />

transformées.<br />

(suite)<br />

L’APHEC condamne donc<br />

fermement le caractère trop<br />

tardif de cette annonce.<br />

Pourtant, dès le mois de<br />

juin <strong>2021</strong>, notre association<br />

avait officiellement<br />

demandé à la Conférence<br />

des Directeurs des Écoles<br />

Françaises de Management<br />

(CDEFM) d’annoncer<br />

d’éventuelles décisions<br />

concernant la diversité, au<br />

plus tard fin juillet, pour les<br />

raisons exposées ci-dessus.<br />

Il est inédit et inacceptable<br />

de modifier les règles d’un<br />

concours pour l’année<br />

scolaire en cours qu’il s’agisse<br />

des modes de recrutement ou<br />

des formats d’épreuves. Cela<br />

est aussi contraire à l’esprit<br />

de confiance du continuum<br />

CPGE — Grandes Écoles,<br />

progressivement construit<br />

depuis plusieurs années.<br />

C’est pourquoi l’APHEC<br />

demande à l’ESSEC de ne pas<br />

renoncer à cette mesure, mais<br />

d’en reporter l’application<br />

au concours 2023. Nous<br />

appelons également les<br />

écoles qui s’apprêteraient à<br />

annoncer d’autres mesures<br />

dans les prochaines semaines<br />

à en réserver la mise en<br />

œuvre à la session 2023.<br />

GEM<br />

A. J : On aurait pu réfléchir à mettre en avant la diversité<br />

des parcours issus du nouveau bac dans les concours<br />

post prépas en ajoutant deux points par exemple pour<br />

la matière héritée du lycée. Une épreuve au choix aurait<br />

également pu être proposée mais, pour des raisons de<br />

coût, l’idée n’a pas été retenue. Cela aurait été cohérent<br />

avec la réforme. Au final il n’y aura dans deux ans effectivement<br />

que peu d’évolutions alors que cela aurait été<br />

l’occasion de démontrer que nous ne sommes pas le<br />

temple du conservatisme. Paradoxalement, ce sont les<br />

écoles qui n’ont pas souhaité de grands changements,<br />

18


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />

SEPTEMBRE <strong>2021</strong> N° 52<br />

considérant que dans ses grandes lignes, la structure<br />

des concours permet de sélectionner efficacement les<br />

candidats qu’elles recrutent.<br />

O. R : Des débats assez vifs ont eu lieu entre<br />

les écoles et les professeurs de classes<br />

préparatoires quant à l’évolution des<br />

épreuves de langues. Au final qu’est-ce qui<br />

va changer ?<br />

A. J : Cela concerne les épreuves ELVI. La part de la<br />

traduction va diminuer au profit d’exercices de synthèse<br />

et d’essai. Les professeurs de langues sont convaincus<br />

du caractère formateur irremplaçable de la traduction.<br />

Nos collègues ont la légitimité de leur expertise, il a<br />

fallu le rappeler à cette banque d’épreuves. L’Aphec<br />

s’est fortement mobilisée sur ce point d’où la vivacité<br />

des débats. Une solution de compromis nous a été<br />

présentée fin juin mais de nombreux aspects restent<br />

à préciser. Nous attendons les sujets zéro promis par<br />

ELVI pour clarifier les attendus qui restent assez flous<br />

et avoir une meilleure idée des futures épreuves. Les<br />

professeurs de langues déplorent d’ailleurs que ces<br />

sujets zéro n’aient pas été publiés avant la rentrée.<br />

O. R : Les profils des bacheliers que vous<br />

recevez cette année évoluent. Qu’en<br />

attendez-vous ?<br />

A. J : Avec la réforme nous allons recevoir des profils<br />

beaucoup plus hétérogènes. Bien meilleurs dans leur<br />

spécialité. Mais comment allons-nous gérer cette<br />

hétérogénéité ? Il va par exemple falloir trouver des<br />

solutions pour faire cohabiter des élèves qui ont choisi<br />

la spécialité mathématiques et l’option mathématiques<br />

expertes en terminale quand d’autres se sont contentés<br />

de l’option mathématiques complémentaires. Certains<br />

lycées vont débloquer des heures de mathématiques<br />

pour ces derniers mais rien n’est prévu au plan national.<br />

Nous pouvons malheureusement nous attendre à des<br />

solutions au cas par cas qui dépendront des moyens<br />

– inégaux – que les établissements pourront dégager.<br />

O. R : Avec la pandémie il semble que les<br />

bacheliers soient notés de façon de plus en<br />

plus « positive ». Un phénomène qui n’est<br />

pas nouveau quand on voir l’augmentation<br />

exponentielle des mentions au bac. Dans ce<br />

contexte cela ne devient pas de plus en plus<br />

difficile pour les classes préparatoires de<br />

recruter leurs élèves en mesurant bien leur<br />

véritable niveau ?<br />

A. J : Nous constatons effectivement une inflation du<br />

nombre de très bons dossiers. Dans une classe où la<br />

moyenne en mathématiques est de 17 et en anglais de<br />

16 que vaut celui qui a 15 ? Les lycées font tout pour<br />

avoir les meilleures notes sous la pression des élèves<br />

et des familles. C’est particulièrement visible dans<br />

les lycées privés, même sous contrat. Il faudrait un<br />

cadrage national sinon, avec le contrôle continu, c’est<br />

la course aux meilleures notes qu’on voulait justement<br />

éviter avec la création des épreuves communes. Nous<br />

sommes aujourd’hui amenés à donner plus de poids aux<br />

appréciations des professeurs qui sont plus signifiantes<br />

que les notes. Il reste que les dossiers des futurs<br />

bacheliers sont de plus en plus difficiles à différencier,<br />

donc à sélectionner.<br />

De plus avec l’éclatement du groupe classe suite à<br />

la réforme du lycée, il n’y a plus d’harmonisation du<br />

classement des élèves. Certains lycées ont classé les<br />

élèves dans leur classe, d’autres dans leurs groupes<br />

de spécialité. Parcoursup doit absolument harmoniser<br />

les pratiques.<br />

O. R : Une dernière question pour clore cet<br />

entretien : comment analysez-vous les<br />

résultats du Sigem cette année ?<br />

A. J : L’Aphec tient à entretenir les mêmes relations<br />

avec toutes les écoles. Je me garderai donc bien de<br />

commenter au cas par cas les résultats de chacune.<br />

Pour autant, les dynamiques observées l’année dernière<br />

se sont plutôt confirmées et il est plutôt salutaire que<br />

le classement Sigem ne soit pas figé, c’est un signe de<br />

dynamisme de la filière. Parce que les élèves recherchent<br />

du sens, ils choisissent un projet d’école beaucoup plus<br />

qu’un classement (sauf pour les Parisiennes). Quand<br />

ce projet les séduits, quand ils ont le sentiment qu’au<br />

sein du PGE certains programmes sont adaptés ou<br />

profilés pour les élèves sortant de prépa, ils adhèrent.<br />

Ceci dit, évitons tout déterminisme : certaines écoles<br />

ont des résultats SIGEM décevants alors même qu’elles<br />

offrent des programmes intéressants. Convaincre, c’est<br />

un travail de longue haleine qui ne se mesure pas sur<br />

une seule année.<br />

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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER<br />

SEPTEMBRE <strong>2021</strong> N° 52<br />

Sigem <strong>2021</strong> : ça bouge !<br />

Le cru <strong>2021</strong> du Sigem a confirmé des évolutions<br />

qu’on pressentait déjà en 2020. Si les « grandes<br />

enseignes » font pour la plupart le plein de plus en<br />

plus d’écoles peinent à affecter toutes leurs places.<br />

Sigem <strong>2021</strong> : ce qu’il faut en retenir.<br />

© EDHEC BS<br />

20


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER SEPTEMBRE <strong>2021</strong> N° 52<br />

Sa victoire n’avait pas pu être déclarée<br />

en 2020 faute de publication<br />

des résultats. Cette année l’Edhec<br />

peut enfin proclamer qu’elle a dépassé<br />

emlyon dans les choix des préparationnaires.<br />

Derrière l’autre école qui exulte<br />

est Skema : elle a dépassé Audencia BS.<br />

Bonne nouvelle également pour BSB qui<br />

fait le plein cette année après son petit<br />

trou d’air de 2020 et gagne même une<br />

place au classement Sigem. Mais la palme<br />

revient à l’ICN : 15 ème elle en gagne trois<br />

en deux ans.<br />

Moins d’affectés qu’en 2020<br />

Premier constat : un peu moins d’élèves<br />

ont été affectés cette année qu’en 2020 :<br />

7 522 contre 7 538 (et 7 515 en 2019 et<br />

jusqu’à 7 574 en 2018). Deuxième constat :<br />

le nombre d’écoles qui ne font pas le<br />

plein repart atteint un nombre record :<br />

elles sont onze cette année contre huit<br />

en 2020 et dix en 2019 (également huit<br />

en 2018). Cela alors qu’lSG ne fait plus<br />

partie du Sigem. Résultat : le nombre de<br />

places vacantes augmente de plus de la<br />

moitié en passant à 388 contre 237 en<br />

2020 (451 places en 2019 et 325 en 2018).<br />

Les matchs<br />

Le match tant attendu a bien eu lieu et<br />

l’Edhec l’a emporté : quand 325 élèves<br />

admis à emlyon ont finalement préféré<br />

l’Edhec ils n’ont été que 88 à faire le choix<br />

contraire. En 2019 ils n’étaient encore que<br />

112 à préférer l’Edhec à emlyon. Mais il<br />

sera maintenant très difficile d’aller plus<br />

haut tant le trio de tête est très loin devant<br />

elle. Cette année aucun étudiant pris<br />

dans les trois parisiennes n’a eu l’idée<br />

de choisir finalement l’Edhec.<br />

Autre match très attendu : celui entre<br />

Le pourcentage<br />

d’affectés<br />

Le pourcentage d’affectés<br />

parmi les étudiants classés<br />

permet également d’analyser<br />

les performances des écoles.<br />

Et là, comme en 2020,<br />

emlyon a dû puiser très loin<br />

dans son vivier pour faire le<br />

plein en recrutant finalement<br />

98 % des candidats qu’elle<br />

avait classés contre 79 %<br />

pour l’Edhec. Après avoir<br />

retenu prudemment beaucoup<br />

de candidats Skema a ou a<br />

contrario se contenter d’en<br />

recruter seulement 59 %.<br />

21


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER SEPTEMBRE <strong>2021</strong> N° 52<br />

Audencia et Skema. Et là si l’école multi-campus<br />

dépasse l’école nantaise c’est<br />

par un écart bien moindre : si 268 admis<br />

à Audencia ont finalement opté pour<br />

Skema ils étaient également 190 à faire<br />

le choix contraire. Avec 7 909 candidats<br />

qui l’ont choisie (soit 81 % des candidats<br />

de la BCE) Skema est cette année encore<br />

la 1 ère école préférée des étudiants de<br />

classes préparatoires par le nombre.<br />

L’école a aussi accueilli 12 % de pluscandidats<br />

admissibles aux oraux <strong>2021</strong>, soit<br />

le double par rapport à 2019 et ouvert<br />

40 places supplémentaires au concours<br />

cette année.<br />

Au total le classement Sigem <strong>2021</strong> se<br />

présente ainsi :<br />

1. HEC (qui n’a perdu que deux admis,<br />

l’un pour l’Ensae, l’autre pour l’Essec) ;<br />

2. Essec (seulement un élève de ravi<br />

à HEC)<br />

3. ESCP<br />

4. Edhec (enfin 4 ème après 30 ans d’effort)<br />

5. emlyon (qui perd sa 4 ème place « historique<br />

»)<br />

6. Skema (qui gagne deux places en deux<br />

ans et 7 places en 8 ans).<br />

7. Audencia (qui perd sa 6 ème place au<br />

Sigem après plus de vingt ans)<br />

8. Grenoble EM (qui perd du terrain sur<br />

Audencia et se fait doubler par Skema)<br />

9. Neoma BS (se maintient)<br />

10. Kedge BS (qui gagne une place)<br />

11. TBS (qui en perd une)<br />

12. Rennes SB<br />

13. Montpellier BS<br />

14. BSB (remonte d’une place ; depuis<br />

2012, BSB a progressé de 6 places)<br />

15. ICN (trois places de mieux en deux<br />

ans !)<br />

16. IMT BS (deux places de perdues)<br />

17. EM Strasbourg<br />

18. Excelia BS<br />

19. EM Normandie<br />

20. Inseec Grande école<br />

21. ISC Paris<br />

22. ESC Clermont BS<br />

23. SCBS<br />

24. Brest BS<br />

Ces onze écoles qui ne font pas<br />

le plein<br />

Onze écoles n’affectent pas toutes leurs<br />

places cette année mais ce ne sont pas<br />

22


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER<br />

SEPTEMBRE <strong>2021</strong> N° 52<br />

les mêmes que les années précédentes.<br />

Après son retour en 2019 et 2020 suite<br />

à son échec de 2018, la douche est particulièrement<br />

froide pour TBS à laquelle<br />

il manque 34 reçus pour compléter ses<br />

effectifs. Si l’Inseec (59 places vacantes)<br />

et l’ISC (80) font encore moins bien c’est<br />

la contre-performance de l’Institut Mines<br />

Télécom qui est la plus marquante. Comment<br />

expliquer que 59 places restent<br />

vacantes dans une école à la fois en<br />

pointe sur la transformation numérique<br />

et la moins chère du plateau, qui plus est<br />

adossée à un grand groupe ?<br />

Autre constat d’échec du côté de l’Inseec<br />

Grande école : même en réduisant le<br />

nombre de places ouvertes (130 contre<br />

140 en 2020 et même 270 en 2019) elle<br />

est loin de faire le plein alors qu’il ne lui<br />

manquait que neuf admis en 2020.<br />

Dans une moindre mesure la déception<br />

est également de mise du côté de l’EM<br />

Strasbourg pour laquelle la première<br />

année au sein du concours Ecricome se<br />

solde par un résultat tout juste négatif :<br />

quatre places vacantes après avoir fait<br />

le plein en 2020 mais pas en 2019.<br />

Les autres écoles déficitaires sont l’ISC<br />

(80 élèves manquants après 41 en 2020<br />

et 50 en 2019), l’ESC Clermont BS (-28<br />

pour -30 en 2020 et -34 en 2019), SCBS<br />

(-41 après -30 en 2020 et -41 en 2019),<br />

Excelia BS (-21 après -22 en 2020 et -26<br />

en 2019) et l’EM Normandie (-22). Si elle<br />

ne fait pas le plein Brest BS (il s’en faut<br />

de 15 élèves) poursuit encore cette année<br />

sa belle remontada : elle est passée en<br />

deux ans de deux à 15 candidats reçus !<br />

23


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS<br />

PORTRAIT<br />

SEPTEMBRE <strong>2021</strong> N° 52<br />

DELPHINE<br />

MANCEAU<br />

Directrice générale<br />

de NEOMA BS<br />

Comment se forge un destin ?<br />

Nous étrennons ce mois-ci une nouvelle rubrique,<br />

« Portrait », avec celui d’une très bonne élève : Delphine<br />

Manceau. Du lycée Louis-Le-Grand à Neoma BS portrait<br />

d’une surdouée… qui aurait pu avoir un tout autre destin.<br />

Nous sommes en<br />

octobre 1986. Une<br />

toute nouvelle<br />

préparationnaire<br />

scientifique du lycée<br />

Louis-Le-Grand à<br />

Paris sent que cette<br />

prépa ne lui convient<br />

pas. « J’étais déjà<br />

élève au lycée<br />

Louis-Le-Grand<br />

avant le bac et j’avais<br />

choisi la prépa<br />

scientifique comme<br />

une évidence. Mais<br />

je ne me sentais<br />

pas de faire des<br />

mathématiques<br />

et de la physique<br />

à haute dose. La<br />

culture générale,<br />

l’histoire-géo me<br />

manquaient. »<br />

Delphine Manceau<br />

a 16 ans. Élève<br />

précoce, elle a<br />

obtenu son bac à 15<br />

ans.<br />

Son destin va changer « Cela s’est<br />

fait tout simplement, le proviseur<br />

m’a immédiatement inscrite en<br />

classe préparatoire économique et<br />

commerciale. J’ai juste dû chercher<br />

mes affaires et changer de classe au<br />

milieu de la matinée. » Suivront l’ESCP,<br />

un doctorat à HEC, un post doctorat<br />

à Wharton, un poste de professeur<br />

à l’ESCP, la direction de son PGE et<br />

de ses différents programmes, la<br />

création de l’Institut pour l’innovation<br />

et la compétitivité, la direction de<br />

l’EBS et celle enfin de NEOMA. Mais<br />

que se serait-il passé si Delphine<br />

Manceau n’avait pas ce jour-là<br />

monté l’étage qui conduit au bureau<br />

du Proviseur de Louis-Le-Grand ?<br />

« Difficile à dire mais en tout cas je<br />

me suis tout de suite sentie à l’aise en<br />

classe préparatoire EC. A l’ESCP, j’ai<br />

particulièrement apprécié les cours<br />

de management public qui m’ont bien<br />

préparée à la gestion d’une école et<br />

aux relations avec les collectivités<br />

locales. A la direction de NEOMA, je<br />

réponds à une mission de service<br />

public. »<br />

De ESCP à Wharton<br />

Rien ne prédisposait la jeune<br />

préparationnaire à cette carrière.<br />

« Ma mère était traductrice de romans<br />

et professeure d’anglais. Mon père<br />

dirigeait un cinéma Art et Essai et<br />

était spécialiste du cinéma d’Europe<br />

de l’Est. » Personne ne savait donc<br />

vraiment ce qu’était une école de<br />

commerce dans la famille, mais<br />

personne n’était contre non plus et le<br />

passage en prépa EC se déroule bien.<br />

Reçue à l’ESCP à 17 ans, voilà Delphine<br />

Manceau diplômée à 20 ans. « Et<br />

comme j’avais l’air d’en avoir quinze<br />

– au point que certaines entreprises<br />

ne m’ont pas prise en stage car<br />

j’avais vraiment l’air trop jeune - je me<br />

suis dit que j’aurai tout avantage à<br />

poursuivre en doctorat. » Son sujet de<br />

thèse : les pré-annonces de nouveaux<br />

produits. Comprenez les annonces<br />

par des entreprises du lancement<br />

futur de tel ou tel modèle ou jeu vidéo.<br />

« Une pratique étrange puisqu’elle<br />

informe les concurrents des projets<br />

d’innovation de l’entreprise. Mais il<br />

peut s’agir de mettre sur orbite un<br />

modèle ou d’imposer une norme<br />

24


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS<br />

PORTRAIT<br />

SEPTEMBRE <strong>2021</strong> N° 52<br />

technologique, voire de dissuader<br />

un concurrent de se lancer, quitte<br />

même à ne jamais lancer le produit. »<br />

L’occasion de goûter de près à son<br />

futur métier puisque, pendant ses<br />

années de thèse à HEC, Delphine<br />

Manceau est également assistante<br />

pédagogique et de recherche et<br />

commence à enseigner. Et elle<br />

poursuit dans cette voie. A 26 ans, elle<br />

décide de franchir l’Atlantique. Et pas<br />

pour n’importe quelle business school.<br />

Pour l’une des toutes meilleures :<br />

Wharton à Philadelphie. « Deux des<br />

trois grands spécialistes de mon sujet<br />

de thèse s’y trouvaient à ce momentlà.<br />

Une formidable expérience de<br />

travail avec eux tout autant qu’avec<br />

les autres doctorants en marketing<br />

mais aussi l’ensemble des doctorants<br />

internationaux. » Et pendant un an,<br />

la vie au centre d’une ville historique<br />

où elle se fait quantités d’amis futurs<br />

professeurs.<br />

Ses 18 années passées à ESCP<br />

Pour autant, l’idée ne lui vient pas<br />

de rester aux États-Unis. A 27<br />

ans Delphine Manceau revient en<br />

France pour devenir professeure de<br />

marketing à l’ESCP, l’école où elle avait<br />

été étudiante. Puis la voilà responsable<br />

de la majeure marketing. Et là nouvel<br />

appel du destin : on lui propose de<br />

prendre en charge la version française<br />

d’un livre majeur que tout étudiant en<br />

gestion se doit d’avoir lu, Marketing<br />

Management, la « bible du marketing »<br />

de Philip Kotler, qu’elle publie toujours<br />

aujourd’hui.<br />

En tout, Delphine Manceau restera<br />

18 ans à l’ESCP. En 2005, la voilà<br />

directrice académique chargée<br />

du pilotage de l’ensemble des<br />

programmes diplômants sur les 5<br />

campus. « C’était le moment de la<br />

mise en application du processus<br />

de Bologne et du LMD au niveau<br />

Delphine Manceau et Alain Joyeux reçoivent Jean-Michel Blanquer au congrès de l’APHEC en 2019<br />

© Neoma BS<br />

© Neoma BS<br />

européen, et travailler dans une<br />

Ecole avec 5 campus en Europe m’a<br />

donné un regard privilégié sur cette<br />

évolution majeure de l’enseignement<br />

supérieur ». Cinq ans plus tard, elle<br />

fonde l’Institut pour l’innovation et la<br />

compétitivité. « Je voulais évoluer<br />

et l’occasion s’en est trouvée quand<br />

Christine Lagarde, alors Ministre<br />

de l’Economie, a demandé à Pascal<br />

Morand, à l’époque directeur général<br />

de l’ESCP, un rapport sur l’innovation<br />

puis a été la marraine de l’Institut.<br />

Nous avons alors promu une vision<br />

large de l’innovation, pas seulement<br />

liée à la R&D mais aussi aux usages,<br />

au design, aux modèles économiques.<br />

De même nous avons voulu montrer<br />

que des industries peuvent être<br />

innovantes au-delà des brevets. »<br />

L’institut est un Think Tank à la<br />

rencontre entre le monde académique,<br />

les entreprises et les pouvoirs<br />

25


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS<br />

PORTRAIT<br />

SEPTEMBRE <strong>2021</strong> N° 52<br />

Delphine Manceau en 2008 avec ses équipes de ESCP<br />

School. « C’était aller dans le « vrai<br />

privé » et dans une école dont<br />

j’appréciais le caractère innovant et<br />

entrepreneurial. » Mais les choses<br />

se compliquent quand le président<br />

de Laureate France informe Delphine<br />

Manceau que son groupe sera<br />

bientôt racheté. « J’avais tellement<br />

muri ma décision que j’ai décidé<br />

d’y aller, sans savoir qui serait le<br />

nouvel acquéreur. » Nous sommes en<br />

mars 2016, le groupe Inseec rachètera<br />

le groupe Laureate France en juillet.<br />

« J’ai mis en œuvre tout un travail<br />

sur le positionnement de l’EBS, sa<br />

restructuration et l’obtention des<br />

accréditations. Ce fut court, 18 mois à<br />

peine, mais intense. ».<br />

publics. Delphine Manceau rentre ainsi<br />

dans le groupe d’experts auprès du<br />

Commissaire européen à la recherche<br />

et à l’innovation.<br />

A la suite des relations privilégiées<br />

liées avec les entreprises, tout au<br />

long de nombreuses auditions et<br />

présentations de ses contributions<br />

sur l’innovation, Delphine Manceau<br />

prend son dernier poste au sein<br />

de l’ESCP : celui de directrice de la<br />

division corporate Europe en charge<br />

des partenariats entreprises, de<br />

l’Executive Education et notamment<br />

de l’Executive MBA. C’est alors que<br />

la nécessité de changer d’Ecole lui<br />

semble de plus en plus évidente. « Non<br />

pas que je me sentais mal à l’ESCP<br />

mais je sentais que c’était maintenant<br />

ou jamais qu’il fallait quitter le nid. »<br />

Elle avait en effet déjà renoncé à un<br />

poste prestigieux. « Aurais-je dû<br />

accepter la direction des programmes<br />

d’executive education de Judge<br />

Business School, à Cambridge ? »<br />

Alors en poste à l’ESCP, elle ne<br />

franchit pas le pas « parce que c’était<br />

trop compliqué au plan familial ».<br />

Elle avait pourtant réussi les étapes<br />

et rencontré des personnalités<br />

scientifiques mais aussi les membres<br />

de la haute société britannique qui<br />

composent le conseil d’administration<br />

de l’école. « C’était fascinant. A la fois<br />

comme lieu intellectuel et comme<br />

potentiel d’innovation ce qui reste ma<br />

passion. »<br />

Un choix judicieux<br />

Nous voilà en 2016. Delphine Manceau<br />

se voit proposer un nouveau<br />

challenge : prendre la direction d’une<br />

petite école de commerce, privée,<br />

membre d’un grand groupe américain,<br />

Laureate : l’EBS European Business<br />

© ESCP<br />

Son travail y est tellement salué<br />

qu’il attire le regard des recruteurs<br />

de l’enseignement supérieur, à la<br />

recherche de la perle rare capable<br />

de relancer NEOMA après la période<br />

de fusion. « En juillet 2017 on m’a<br />

proposé le poste et dès septembre<br />

j’y étais. » Pendant trois mois la toute<br />

nouvelle directrice va écouter ses<br />

équipes. « En résumé la fusion était<br />

réussie, la réorganisation faite, le<br />

modèle économique robuste, mais il<br />

fallait donner une identité à l’école qui<br />

dépasse la simple fusion entre Reims<br />

et Rouen. Il fallait donner du sens ! »<br />

En s’appuyant notamment sur son<br />

expertise en marketing, Delphine<br />

Manceau s’est employée depuis<br />

quatre ans à créer ce projet commun.<br />

Aujourd’hui, s’appuyant notamment<br />

sur la remontée dans les classements<br />

– qui a « recréé de la fierté » -, sur le<br />

sentiment d’appartenance et les traits<br />

distinctifs de l’Ecole, elle poursuit le<br />

développement et la progression de<br />

l’Ecole. Mais elle a surtout dû gérer<br />

26


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS<br />

PORTRAIT<br />

SEPTEMBRE <strong>2021</strong> N° 52<br />

la crise du Covid depuis plus d’un<br />

an. « En cette rentrée nous avons le<br />

bonheur de voir nos étudiants revenir<br />

sur nos campus. C’est une rentrée<br />

très chargée en émotion. Notamment<br />

pour les étudiants de deuxième année<br />

qui accueillent les premières années<br />

comme eux n’ont pas pu l’être. » La<br />

crise, NEOMA l’a affrontée avec l’atout<br />

d’une transformation digitale bien<br />

avancée avec plusieurs réalisations<br />

telles que le campus virtuel ou les<br />

cas en réalité virtuelle. « De même,<br />

nous avions créé il y a trois ans un<br />

service wellness qui a pu soutenir<br />

nos étudiants, et particulièrement<br />

nos étudiants internationaux. » Et<br />

maintenant ? « Nous travaillons sur le<br />

projet pédagogique de demain avec<br />

tout ce que nous avons testé et appris<br />

autour de l’enseignement à distance. »<br />

En compagnie du président de NEOMA,<br />

Michel-Edouard Leclerc, et du maire<br />

du XIII ème arrondissement de Paris, Jérôme Coumet,<br />

Delphine Manceau pose la première pierre<br />

du futur campus de NEOMA à Paris en 2019<br />

© Neoma BS<br />

Ses grandes dates<br />

Sa formation<br />

1986-1987 : classe préparatoire<br />

EC à Louis-Le-Grand<br />

1987-1990 : ESCP<br />

1992-1996 : Doctorat à HEC Paris<br />

1996-1997 : Senior fellow à Wharton<br />

2003 : HDR (habilitation à diriger les<br />

recherches) à l’université Grenoble Alpes<br />

Sa carrière<br />

1993-1996 : Assistante<br />

pédagogique à HEC Paris<br />

1997-2016 : professeur puis directrice<br />

académique, fondatrice et directrice<br />

de l’Institut pour l’Innovation et la<br />

compétitivité et directrice division<br />

Corporate Europe à ESCP<br />

2016-2017 : Directrice générale de l’EBS<br />

Depuis 2017 : Directrice générale<br />

de NEOMA business school<br />

Ses engagements<br />

Depuis <strong>2021</strong> : membre du conseil<br />

d’administration de la Conférence<br />

des directeurs des écoles françaises<br />

de management (Cdefm)<br />

Depuis 2019 : vice-présidente de la<br />

Commission amont et trésorière de la<br />

Conférence des Grandes écoles (CGE)<br />

Depuis 2019 : Membre du Equis Committee<br />

2018-2020 : Présidente de l’European<br />

Advisory Council de l’AACCSB International<br />

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