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LE TOUR DU MONDE 1864 viaje a españa

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I.F. TOUR DU MONDE.

sommes,'! Pt'-kin, (Ji'|Miis i|ii(; nous avons prou vi' noire

force supérieure dans la dernière guerre, la diplomatie

européenne est traitée sur un pied d'égalité par les agents

du gouvernement chinois. Les entrevues ont lieu au

yamoun desalïaires étrangères; le prince Kong par déférence

rend les visites que lui font les ministres européens,

mais ne reçoit personne chez lui. Il y a ici en ce moment

de malheureux ambassadeurs Corésns, qui sont traités

encore avec moins d'égards que nous ne Tétions, il y a

quelques années. Ils attendent depuis six mois avec leurs

cadeaux et leurs tributs que le représentant de l'empereni'

daigne les recevoir, et ils attendront peut-être encore

longtemps. On les a logés dans un fou en ruines,

non loin de la légation française; tous les malins, en me

promenant à cheval, je les vois devant leur porte faisant

des échanges de marchandises avec les colporteurs du

quartier pour se payer des frais de leur amhassade indéhniment

prolongée. Ils ont un costume plein d'originalité,

entièrement blanc, avec une espère de lionnet composé

d'une carcasse en fil d'archal peint. J'ai voulu leur

négocier l'achat d'un de ces bonnets pour macolleciion,

mais cela est impossible : il paraît qu'un officier coréen

qui rentrerait dans son pays sans son couvre-chef, insigne

de son grade, serait déshonoré et de plus condamné

à s'ouvrir le ventre ! On comprendra que je n'aie

pas insisté !

o^'oici quels sont mes rapports de cérémonial avec les

mandarins des aiïaires étrangères : Quand je veu.x faire

une visite, pour ne pas surprendre celui que je vais voir,

je

me fais précéder d'un domcsiique portant ma carte;

j'agis ainsi sans façon pour gagner du temps, car je devrais,

suivant les règles de l'étiquetle, envoyer ma carte

deux heures auparavant, et attendre qu'on m'en ait renvoyé

une autre avant de partir. (Jes caries chinoises ordi

naireraent sur papier rouge (elles sont grises en ce moments

cause du deuil impérial) portent au milieu en gros

Bar tachele ( labnis Jujint,

caractères le nom du mandarin, sur les côtés le nom de

la personne à laquelle elles sont adressées, en bas quelques

détails .sur les affaires courantes, sur l'invitation

qu'on vous fait, et enfin le salut final qui est toujours ;

Je baisse la iHe devant vous.

Mou nom chinois de cérémonie

est Tou-ta-loié qui veut dire homme considérât le,

ou littéralement Ton vieillard respectable, 'fou est tout ce

qui reste de Trêves, car il est poli de ne prononcer que

la

première syllabe de votre nom '.

a Lorsque tous ces préliminaires sont terminés, je

me fais porter en chaise jusqu'au pied de l'escalier qui

conduit au salon des hôtes; le maître de la maison m'y

reçoit en se tenant à ma droite, puis passe à ma gauche

I. les Cliiiiois donnent aux ministres européens le titre de

Isiun-lchai, c'esl-h-din; commissaire impérial. En parU-uit à

M. de Bourboulon, ils l'appelaient Pou-la-gen. Pou représentait le

nom de famille et ta-ijm, qui signifie grand homme, est le titre

donné aux personna^'es imporlaiils. Sen-lchen ou lellri' C'Inil le

nom chinois des attachés cl des Interprèles de la léf.Mtion.

Il de IMesnei d'après un dessin chinois.

en me priant d'aller devant, et en m'accompagnant un

peu en arrière. Dans le salon commence une foule de

salamalecs (jue j'ai pris l'habitude d'abréger, quelque

mauvaise idée que j'aie pu donner îi mes hôtes de

mon éducation. Quand deux Chinois de haut rang se

visitent, il y en a pour une grande heure : dès le bas de

la salle, ils se saluent jusqu'à terre en se tenant les mains,

ils se disputent d'abord le côté le moins honorable (le

côté du nord dans une pièce est regardé comme la place

d'honneur); nouvelle dispute pour les sièges auxquels

ils font aussi la révérence avant de s'asseoir; quand le

thé est servi, autres discussions : « Je ne boirai pas le

premier. — Buvez donc. — Je n'en ferai rien...; » enfin

ils échangent quelques phrases insignifiantes, et après

avoir ainsi passé longtemps à ne se rien dire, c'est au

moment de partir que le visiteur aborde le motif sérieux

qui l'a amené. Au départ, même politesse, même empressement

alTeclé. Tout ce cérémonial est réglé d'avance

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