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LE TOUR DU MONDE 1864 viaje a españa

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bronze

82 LE TOUR DU MONDE.

broDzedoré el éinaillé, des jardinières et des lorbeilles

contenant des fleurs, des tal)lpaux sur papier de riz, et

enfin la tablette inévitable contenant quelque sentence

morale ou une invocation aux ancêtres. Il n'y a point de

lenêtres proprement dites : des ouvertures carrées, percées

sur le côté quand la pièce donne sur la cour ou sur

les jardins, ménagées entre les doubles poutres qui soutiennent

le toit lorsqu'on pourrait être vu de la rue ou

des maisons voisines, laissent pénétrer un faible jour à

travers les interstices d'un grillage com])osé de minces

lames de bois entre -croisées qui forment une jalousie

fixe.

C'est dans ces mystérieux appartements que les gens

riches passent la moitié de leur existence, s'adonnant à

une voluptueuse paresse; il est presque impossible à un

Européen d'y pénétrer, et, autant les Cliinois sont disposés

à être communicatiis dans les allaires, dans les

fêtes, dans les réreplions, autant ils sont réservés dans

tout ce qui touche à leur vie intime.

La paresse physique est poussée à un haut point en

Chine ; il est considéré comme malséant de marcher, de

se promener, de se servir de ses membres. Rien n'étonne

plus les indigènes que le besoin de locomotion

qui nous caractérise. Ils s'accroupissent sur leurs mollets,

allument leur pipe, déploient leur éventail, et contemplent

d'un œil goguenard les promeneurs européens

^^^

Drûle-parfura, en uiuii ft (JliiinJellor i

émaillé.— Dessin de Catenacci d'après deux dessins cliinois.

qui vont et viennent d'un bout à l'autre de la rue, en

marrpiant le pas avec une précision mathématique. Quand

on fait à pied des visites oflicielles, il faut s'excuser

de n'être venu ni à cheval ni en palanquin, car c'est

marquer peu de considération pour le personnage qu'on

va voir ainsi. Le palanquin surtout est d'un usage incessant.

A Pékin, il y a de grands établissements poui- la location

des palanquins, où l'on en trouve de disponibles à

toute heure. On paye environ une piastre par jour pour

ceux qui sonl portés par six hommes; pour quatre hommes,

c'est une derai-])iastre ; deux hommes, cent sapèques.

La légation de France a pour son service vingtquatre

porteurs revêtus de tuniques bleues avec colletset

bordures aux trois couleurs. Les palanquins sont généralement

ouverts par devant et par derrière; il y a une

fenêtre ou plutôt un carreau fixe sur le côté, et une

banquette transversale sur laquelle on s'asseoit.

La passion du jeu est l'un des fléaux de la Chine;

fléau qui en a engendré mille autres dans tous les rangs,

tous les âges de la société. Dans les rues de Pékin, on

rencontre une foule de petits tripots ambulants, tantôt

un jeu de dés placé dans un gobelet de enivre sur un

escabeau, tantôt une loterie composée de bâtonnets contenant

des numéros que le croupier fait sauter dans un

tube en fer-blanc. La foule se presse autour de ces industriels,

et l'ouvrier qui passe, cédant à une tentation

irrésistible, vient y perdre en quelques heures les pénibles

épargnes de son travail. Les coolies attachés al'ar-

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