LE TOUR DU MONDE 1864 viaje a españa

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76 LE TOUR DU MONDE.fiancé ne peut se reiuarier : il n'en est pas de intime dujeune homme.Après les fiançailles, on fixe en famille l'époque de lafête du mariage qui est quelquefois ajournée à plusieursannées. Cela dépend de la voloufé des parents, des horoscopesdes deux fiancés, et des prescrijitions de l'almanachimpérial, dont la science astrologitpie décidepour chaque semaine, pour chaque jour de l'année, lestemps fastes et néfastes.Une jeune chinoise n'apporte aucune dot; ce sont lesparents de l'époux qui payent une somme d'argent pourl'aclii-tcr, et qui font les cadeaux d'étofTes, de meuhleset de provisions. Si le père de l'épousée n'a pas d'enfantsmules qui héritent de lui à l'exclusion absolue des filles,il s'engage par avance à lui laissçr une partie de sa fortune; car ce sont ses neveux ou ses collatéraux masculinsqu'il préférera pour légataires de ses biens, alind'être assuré que ses héritiers accompliront les cérémoniesrituelles devant sa tombe et devant l'autel de ses ancêtres, ce dont une femme est regardée comme indigne.Les premières démarches sont toujours confiées àdes entremetteuses appelées mei-jin, et c'est seulementDame de Pékin.— Dessin de Slaal d'après l'album de Mme de Bourbonlon.(]ii,'ind les conditions sont réciproquement acceptées,que les deux familles échangent des visites. Tout lemonde alors peut voir la jeune fille, excepté celui quil'épouse : il doit s'en tenir au ouï-dire de ses parents.Les cérémonies du mariage varient beaucoup dansleurs formes, suivant les provinces. A Pékin, la mariéese rend en pompe au domicile de son époux qui la reçoità la porte de sa maison : elle est parée de ses plus beauxvêtements en soie brodée d'or et d'argent; ses longuesnattes noires sont diaprées de pierreries et de fleursartificielles (si la famille ne possède pas de bijoux,l'usage est d'en louer pour la journée chez les prêteurssur gages), sa figure est fardée, ses lèvres rougies,l'arc de ses sourcils est noirci, et ses vêtementssont inondés de musc. Un palanquin richement ornéet entouré de musiciens l'attend à la porte : elle seprésente devant sa mère qui lui attache sur sa tête levoile nuptial dont elle est entièrement recouverte. Il estd'usage que la mère et la fille se confondent alors engémissements, et la timide épouse doit être entraînée deforce de la maison paternelle; agir autrement seraitmanquer aux lois de la pudeur et du bon goût. Au momentoù le palanquin atteint la porte du domicile conjugal,on tire un feu d'artifice et les spectateurs font le

76 LE TOUR DU MONDE.

fiancé ne peut se reiuarier : il n'en est pas de intime du

jeune homme.

Après les fiançailles, on fixe en famille l'époque de la

fête du mariage qui est quelquefois ajournée à plusieurs

années. Cela dépend de la voloufé des parents, des horoscopes

des deux fiancés, et des prescrijitions de l'almanach

impérial, dont la science astrologitpie décide

pour chaque semaine, pour chaque jour de l'année, les

temps fastes et néfastes.

Une jeune chinoise n'apporte aucune dot; ce sont les

parents de l'époux qui payent une somme d'argent pour

l'aclii-tcr, et qui font les cadeaux d'étofTes, de meuhles

et de provisions. Si le père de l'épousée n'a pas d'enfants

mules qui héritent de lui à l'exclusion absolue des filles,

il s'engage par avance à lui laissçr une partie de sa fortune

; car ce sont ses neveux ou ses collatéraux masculins

qu'il préférera pour légataires de ses biens, alin

d'être assuré que ses héritiers accompliront les cérémonies

rituelles devant sa tombe et devant l'autel de ses an

cêtres, ce dont une femme est regardée comme indigne.

Les premières démarches sont toujours confiées à

des entremetteuses appelées mei-jin, et c'est seulement

Dame de Pékin.

— Dessin de Slaal d'après l'album de Mme de Bourbonlon.

(]ii,'ind les conditions sont réciproquement acceptées,

que les deux familles échangent des visites. Tout le

monde alors peut voir la jeune fille, excepté celui qui

l'épouse : il doit s'en tenir au ouï-dire de ses parents.

Les cérémonies du mariage varient beaucoup dans

leurs formes, suivant les provinces. A Pékin, la mariée

se rend en pompe au domicile de son époux qui la reçoit

à la porte de sa maison : elle est parée de ses plus beaux

vêtements en soie brodée d'or et d'argent; ses longues

nattes noires sont diaprées de pierreries et de fleurs

artificielles (si la famille ne possède pas de bijoux,

l'usage est d'en louer pour la journée chez les prêteurs

sur gages), sa figure est fardée, ses lèvres rougies,

l'arc de ses sourcils est noirci, et ses vêtements

sont inondés de musc. Un palanquin richement orné

et entouré de musiciens l'attend à la porte : elle se

présente devant sa mère qui lui attache sur sa tête le

voile nuptial dont elle est entièrement recouverte. Il est

d'usage que la mère et la fille se confondent alors en

gémissements, et la timide épouse doit être entraînée de

force de la maison paternelle; agir autrement serait

manquer aux lois de la pudeur et du bon goût. Au moment

où le palanquin atteint la porte du domicile conjugal,

on tire un feu d'artifice et les spectateurs font le

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