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LE TOUR DU MONDE 1864 viaje a españa

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personne

arrangements

disparaître ces épaves de la mort, aussi horribles à la

vue que dangereuses pour la santé publique. Dans quelques

villes, il existe, dit-on, des sociétés philanihropiques

qui font donner la sépulture aux pauvres, mais la

LE TOUR DU MUXUK. 75

seule chose que nous ayons pu constater, c'est la spécud'apercevoir

ni leurs épouses, ni leurs filles, ni même

les femmes âgées de leur famille. Pendant la guerre,

lirsque les officiers européens pénétraient jusque dans

les appartements les plus secrets pour faire des casernements,

les jeunes femmes étaient cachées dans des

lation de certains industriels, qui, moyennant un droit coffres ou sous des monceaux de vêlements. Elles se faassez

élevé , conservent dans des locaux affectés à cet

usage les corps des marchands ou des riches particuliers

des provinces éloignées, morts en voyage, et que leurs

familles font réclamer et transporter à grands frais.

Le mariage est loin d'être célébré avec la même

pompe que les funérailles.

La condition de la femme est servile en Chine. Il y a

un proverbe qui dit : La jeune fille est soumise. à ses parents,

l'épouse à son mari,

la mère à son fils. La

femme est considérée

comme inférieure à

l'honime; sa naissance est

un malheur; une fille ne

peut être qu'à charge à sa

famille, car elle doit être

enfermée jusqu'à l'époque

de son mariage, et comme

elle n'exerce aucune industrie,

elle no saurait dédommager

ses parents des

dans la maison paternelle

mangeant seule à l'écart,

regardée comme une

dépenses qu'elle leur occasionne.

Elle vil en récluse

servante

et en remplissant les

fonctions. Toute son instruction

consiste à savoir

manier l'aiguille et à préparer

les aliments. Le Gouvernement,

qui attache une

si grande importance à l'instruction

publique, et qui

a multiplié avec tant de

soins les écoles et les maisons

d'éducation, n'a pas

songé aux enfants du sexe féminin. La femme, c'est la

propriété de son père, de son frère, de son mari. Elle

n'a même pas d'état civil. On la marie sans la consulter,

sans lui faire connaître son futur époux, sans daigner lui

en dire le nom.

Chez les riches Chinois, les femmes mariées sont

complètement confinées dans le gynécée. Lors des rares

occasions où leur maître les autorise à se visiter entre

elles ou à aller visiter leurs parents, elles ne sortent que

dans des chaises hermétiquement closes. Les Chinois

de haut rang sont très-jaloux de tout ce qui touche à

leurs femmes, reléguées au fond d'un corps de bâ-

:

objets de toilette d'bommes et de femmes (voy. p

Dessin de Catenacci d'après une pliotc graphie.

miliarisèrent peu à peu cependant avec les figures européennes,

et dans lesderniers temps de l'occupation, chaque

fois que la musique militaire passait, faisant retentir les

rues de la ville de ses vigoureuses harmonies, on voyait de

petites mains ouvrir les châssis des fenêtres, et de jolies

têies aux longues tresses brunes se pencher pour écouter.

Il n'en est pas de même dans les classes pauvres :

les femmes sortent à visage découvert et jouissent

d'une certaine liberté chèrement

achetée par les travaux

pénibles et fatigants

auxquels elles sont condamnées.

Gesmalheureuses

créatures, qui servent de

bêtes de somme à leurs

maris sont dégradées, courbées

en deux, vieilles et

laides à vingt ans.

La polygamie existe en

Chine,

quoiqu'elle ne soit

pas reconnue par la loi

qui ne fait que la tolérer.

Quelque nombre de femmes

qu'ait un grand personnage,

il n'a jamais

qu'une épouse légitime, la

première. Les Chinois appellent

les autres, petites

ffinmes ou femmes de second

rang. Celles-ci doivent

obéissance à la femme légitime,

qui seule ne peut être

répudiée sans des raisons

légales. La loi ne dit rien

des autres que le mari

peut traiter suivant son

caprice.

Les veuves ne doivent pas se remarier; l'usage fait

considérer cela comme un déshonneur, et comme digne

du mépris public. La loi interdit même aux veuves de

mandarins de convoler à de secondes noces : la gloire

qu'elles ont eue de vivre avec un homme honoré de distinctions

publiques doit leur suffire.

Les mariages ou du moins les fiançailles sont souvent

conclus avant que les contractants aient atteint l'âge

d'adolescence. Cela dépend des conventions entre les parents,

et, comme l'obéissance des enfants est absolue,

la pensée ne leur viendrait même pas de

s'opposer aux

qu'on a pris pour eux. La cérémonie des

liment réservé. Aucun des membres de la diploma- fiançailles est considérée comme le mariage définitil;

tie européenne n'eût occasion, malgré des relations i

n'oserait contester la sainteté de cet engagéjournalières

et une certaine intimité avecles mandarins, ment qui est si .solennel qu't^ne fi:incéu qui perd son

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