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LE TOUR DU MONDE 1864 viaje a españa

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LE TOUR DU MONDE.

Grâce aux habitudes de proniple publicité de l'éminent

secrétaire du comité de Golha, M. Augustus Petermann,

ces communications fréquentes de la mission

africaine ont été périodiquement livrées à l'impatience

de l'Europe. Elles ont toutes paru de mois en mois dans le

journal géographique qui se publie à Golha sous la

direction de ÎNI. Petermann, et qui porte le titre de

Mittheilunfjcn, recueil précieux qui est devenu pour

l'Europe entière un centre de communication entre tous

les amis de la science. Un certain nombre de mémoires

et de lettres privées adressées au docteur Barth, l'illustre

précurseur de l'expédition de 1861, ont aussi paru dans

l'excellent journal géographique de Berlin. On a donc pu

suivre pas à pas la marche de l'expédition , et on en

connaissait depuis longtemps les résultats généraux'.

Une seule partie, la plus importante à plusieurs

égards, était encore inédile : ce sont les observations

astronomicpies et hypsomélriques, base fondamentale de

toute carie scientifique. C'est celle partie que vient de

publier le docteur Petermann, dans un des cahiers Complémentaires

{ Ergaensungshej'U'), qui se joignent de

temps à antre aux cahiers mensuels des Millheilungen,

quand un morceau d'une étendue considérable exige ce

supplément spécial. Celui-ci a pour titre : Expédition

iilkniande de L'Afrique orientale, 1861-1862. Recueil des

observations astronomiques, hypsomélriques et météorologiques,

des relevés trigonomélriqucs et des itinéraires,

(te MM. de Heuglin, Kinzclbach, Munzinger et Steudner,

dans l'Egypte orientale, le Soudan, et les territoires limitrophes

du nord de l'Abyssinie ; avec une notice générale

de M. Werner Munzinger, sur la part qu'il a prise à

l'expédition allemande depuis Massdoua jusqu'au Kordofan,

en 1861 et 1862^. Le calcul des éléments astronomiques

et hypsométriques envoyés par M. Kinzelbach,

puis la construction et la gravure des quatre cartes qui

présentent l'ensemble des itinéraires et des relevés trigonométriques

de la Mission entre la mer Rouge et le

Nil, ont nécessité le long relard de ce cahier, relard que

justifie suffisamment la beauté des caries qui font partie

de cette publication finale du Comité. Je dis de cette

publication finale, parce qu'elle semble être présentée

comme telle par le docteur Petermann ; et cependant

j'ai peine à croire, dans l'intérêt d'une publicité plus

large encore ,

que les communications fragmentaires

des Mittheilungen. et du Zeilschrifl ne soient pas reprises

et fondues dans une relation d'ensemble, à moins que

chacun des voyageurs dont se composait la mission ne

se propose de publier si'parément ses souvenirs personnels.

C'est en effet l'exemple que vient de donner M. Munzinger,

dans un volume du plus haut intérêt qu'il intitule

Éludes sur l'Afrique orientale (Ostafrilîanisclui Sludicn).

L'espace me manquerait même pour indiquer ici tout ce

1. Dans Ips ileu\ premiers volumes rie noire Année Géographii/ue

(1862, 1863), nous avons relevé par orrire de dates les communications

successives des membres de la mission, et nous en

avons donné la substance.

2. Vie (li'ulsrlie Expédition in Osl-Afrika, elc. Ergdnzungshefle.

Il" 13, l'iotha, Ju.stiis Prrihrs. juin \WA. ln-4".

que ce volume renferme de curieux et d'important; c'est

une tâche que l'on me permettra de renvoyer à l'Année

géographique.

iir

D'autant plus ([ue nous ne pouvons quitter cette région

du Nil supérieur et de la Haute-Nubie, si complètement

inconnue il y a quarante ans et que depuis

1820 tant de belles explorations ont signalée, sans mentionner

encore une publication dont elle a été récemment

l'objet en dehors de la mission de M. de Heuglin, publication

doublement remarquable au point de vue de

la beauté artistique et de la valeur scientifique. Je

veux parler du livre du docteur Robert Hartmann. C'est

encore une relation allemande; car depuis le savant

voyage de l'ingénieur autrichien Joseph Russegger en

1837, c'est surtout l'Allemagne qui a pris scientifiquement

possession de cette vaste région du haut Nil, en

même temps que le gouvernement égyptien y portait sa

dominalion politique.

Le docteur Hartmann accompagnait dans cette visite

au haut Nil le jeune baron Adalbert de Barnim, fils de

S. A. R. le prince Adalbert de Prusse. C'était en 1860.

On sait que la ville égyptienne de Khartoum est située

dans l'angle intérieur du confluent des deux bras supérieurs

dont se forme le fleuve d'Egypte, le Bahr el-

Abyad ou fleuve Blanc qui vient directement du sud (et

qui a été regardé de tout temps comme la branche principale

du grand fleuve), et le Bahr el-Azrek ou fleuve

Bleu, qui sort de l'Abyssinie et vient du sud- est. De

Khartoum, le noble voyageur et son savant compagnon

remontèrent non plus le fleuve Blanc, mais la vallée

plus orientale du fleuve Bleu.

Sous bien des rapports,

cette ligne moins fréquentée (quoique d'éminents explorateurs

l'aient aussi parcourue, Cailliaud, Russegger, et

en dernier lieu Lepsius, l'illustre archéologue), cette

ligne, disons-nous, est d'un grand intérêt. L'intérêt est

moins dans les cantons aurifères du Fazokl, auxquels la

route du fleuve Bleu conduit, que dans les souvenirs

historiques qui s'y rattachent. Ces territoires appartenaient

au royaume jadis si fameux de Méroé, dont les

origines et l'histoire se dérobent à demi sous les voiles

de la légende. Des ruines d'un caractère tout égyptien y

rappellent le souvenir des Automoles, ces fugitifs égyptiens

dont Hérodote nous a conservé l'histoire, et qui,

fuyant la domination de Psammétique, six siècles et

demi avant notre ère, vinrent fonder une colonie dans

ces contrées extrêmes de l'Ethiopie ;

plus tard enfin,

c'est là qu'on vit s'élever le royaume musulman de Sennâr,

dont le nom revient si souvent dans les vieilles relations,

et sur lequel domina longtemps la nation deminègre

des FouDghis, qui venait du sud. Ces contrées du

fleuve Bleu, comprises entre Khartoum et la frontière

nord-ouest de l'.Abyssinie, présentent encore à l'observateur

un autre sujet d'étude ; elles sont comme le point

de réunion des races diverses qui se partagent le nord

de l'Afrique. Là se trouvent rapprochés, et souvent en

contact, le nègre pur (le Nouba), le nègre métis (le

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