LE TOUR DU MONDE 1864 viaje a españa

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26 LI-: TOUR DU MONDE.blis en Espagne depuis tant de siècles : le lils de PhilippeII ne pouvait manquer d'ajouter à cette persécutioncelle contre les gitanos : il leur ordonna, en 1619, dequitter l'Espag^ne dans un délai de six mois, et leur défenditde revenir, sous peine de mort. Cependant quelques-unsobtinrent par exception la faveur de rester, àla condition de vivre sédentaires dans une ville de millefeux au moins. Il leur était interdit de porter le costumeelle nom d'Egyptiens, et de parler leur langage, « parceque, n'existant pas comme nation, leur nom devait êtreà jamais confondu et oublié. »Philippe l\ déclara, dans un édit de 1633, que leslois publiées contre eux en 1499 étaient insuffisantespour réprimer leurs excès; qu'ils n'étaient Egyptiensen aucune façon, ni par origine, ni autrement; il leurdéfendit tout commerce, grand ou petit, et leur enjoignitde vivre dans un quartier à part, séparés des autreshabitants, comme les Juifs ; « et pour détruire par tousles moyens le nom de gitanos, nous ordonnons que personnen'ose les appeler ainsi, ce nom devant être regardécomme une gi-ave injure; et rien de ce qui leurappartient, nom, costume ou actions, ne sera représentésoit en danses, soit de toute autre manière, sous peinede deux années de bannissement, et d'une amende decinquante mille maravédis, laquelle sera doublée encas de récidive, etc. »En 1692, Charles II défendit aux gitanos d'habiterdes villes de moins de mille feux; il leur interdit égalementdéporter des armes à feu, et d'exercer d'autre étatque celui d'agriculteurs. Par un édit plus sévère encore,publié en 1695, et qui ne contient pas moins de vingtneufarticles, le même roi leur défend particulièrementd'exercer l'état de forgeron, et de posséder des chevaux;il leur est accordé une mule et un âne pour les travauxdes champs; ceux qui abandonneront leur village serontpunis de six ans de galères. Un document publié à Madriden 1705 montre que les routes et les villagesétaient infestés par des bandes de gitanos, qui ne laissaientaux paysans ni repos ni sécurité; les corrcgidorcset autres agents avaient le droit de faire leu sur euxcomme bandits publics, dans le cas où ils refuseraientde livrer leurs armes ;on avait le droit de les poursuivrejusque dans les églises de refugio, asiles inviolables ordinairementpour tous les autres criminels, et mêmepour les parricides. Ces églises, qui servaient de refuge,étaient désignées par ces mots : Es de refugio, placésau-dessus de la porte principale ; on retrouve encorecette inscription sur quelques églises d'Espagne : nousl'avons remarquée notamment au-dessus du portail dela cathédrale d'Orihuela, où on peut la lire encore.Malgré les persécutions séculaires dont on vient delire un aperçu, les gitanos, plus heureux que les Juifs etque les IMorisques, ont trouvé le moyen de se mainteniren Espagne ; il faut dire que la plupart vivent dans laplus grande misère, méprisés des Espagnols qui continuentaies regarder comme une race maudite; maisleur rendant haine pour haine, mépris pour mépris.Il n'est pas de vices, pas de crimes, dont les gitanosn'aient été accusés depuis plusieurs siècles par les écrivainsespagnols : Martin del Rio, dans son curieux livresur la magie publié à la fin du seizième siècle, racontecomment il arriva, un jour qu'on célébrait la fête duCorpus Domini (la Fête-Dieu), que les gitanos demandèrentà être admis dans Tiniérieur d'une ville, pourdanser en l'honneur du saint sacrement, comme c'étaitla coutume ; ils se livrèrent donc à leurs danses, maisvers midi, une grande rumeur s'éleva parmi la population,à cause des nombreux vols que les gitanos venaientde commettre; les bohémiens s'enfuirent vers les faubourgs,et quand les soldats vinrent pour Jes arrêter,ilsrésistèrent d'abord à main armée, et leur opposèrentensuite des sortilèges et maléfices ;« en sorte que toutd'un coup, ajoute Martin del Rio, tout s'apaisa commepar enchantement, sans que j'aie jamais pu savoir comment,ïOn se souvient de la façon dont Cervantes traite lesgitanos dans les premières lignes de la gitanilla de Ma'drid, une des plus connues parmi ses A'ovelas ejemplares: n II semble, dit-il, que les gitanos et les gitanasne soient venus au monde que pour être voleurs; ilsnaissent de pères voleurs, sont élevés au milieu de voleurs,étudient pour devenir voleurs.... uUn auteur assure qu'en 1618, un bande, composée deplus de huit cents de ces malfaiteurs, parcourait lesCastilles et l'Aragon, commettant les crimes les plusatroces. Francisco deCordova raconte dans ses Didascaliacomment, vers la même époque, ils essayèrent de mettreau pillage la ville de Logroùo, dans la vieille Caslille,presque abandonnée de ses habitants à la suite d'unepeste qui avait désolé la contrée. On n'en finirait passi on voulait rapporter les accusations sans nombrequ'on faisait peser sur les gitanos; j'ai seulement vouluen donner quelques exemples pour faire comprendrecomment, encore aujourd'hui, ils vivent pour ainsi direisolés au milieu de la population, formant une caste àpart, se mariant toujours entre eux, et parlant une languequi n'est intelligible que pour eux seuls.Les gitanos d'aujourd'hui sont loins d'être aussi redoutablesque ceux d'autrefois : parmi les nombreux défautsqui leur étaient reprochés, un seul reste, c'est leur penchantau vol; ce penchant est général chez les gitanos,hommes ou femmes, enfants ou \'ieillai'ds , et onpeut affirmer que les lignes de Cervantes, citées un peuplus haut, sont restées vi'aies de tout point. A part cela,ils sont généralement de mœurs fortinoffensives, et il estassez rare d'en voir condamner pour assassinai ; il n'estpourtant pas sans exemple qu'ils aient entre eux de cessanglantes querelles, riiïas, dans lesquelles le fer doitdécider de la victoire; la cause en est souvent la jalousie,jamais le vol; car les gitanos, qui s'entendent si bien àvoler les chrétiens, les busnés comme il les appellentdans leur jargon, ne se volent jamais entre eux.Quelquefois, c'est la redoulable navaja, à la lamelongue et aiguë comme une feuille d'aloès, qui est leurarme de combat, mais les cachas, longs ciseaux qui leurservent à tondre les bêtes de somme, sont une arme plus

,,LE TOUR DU ^lOXDE.terrible encore, et qu'eux seuls savent manier avec dextérité.Il n'est guère en Espagne, depuis les Pyrénéesjusqu'aux Alpujarras, de cheval, mulet ou âne qui nepasse chaque année par les mains d'un esquUador outondeur gitano : cette industrie semble avoir été depuisplusieurs siècles leur privilège exclusif, et parmi lesEspagnols de vieille souche, cristianos vitjos y rancios,chrétiens rances et vieux, comme ils aiment à s'appelereux-mêmes, on ne trouverait que difficilement des esquiladores,si ce n'est dans quelques parties de l' Aragon.Les gitanos sont donc les seuls qui se servent pour lecombat de cette arme d'un nouveau genre : comme ilsportent presque toujours suspendue à leur ceinture lagrande trousse qui contient leurs cachas de différentesdimensions, ils ne sont pas longtemps à se mettre engarde en cas de duel. La longueur de leurs grands ciseauxatteint presque un pied et demi; seulement, aulieu de les tenir fermés et de s'en servir comme d'unpunal ou d'une navaja, ils les tiennent ouverts, les serrantde leurs mains noires et calleuses au point d'intersectiondes deux branches, de manière qu'on les croirait armésde ces anciens poignards italiens dont la lame s'ouvraiten deux au moyen de la pression d'un bouton.Un autre métier dont les gitanos ont le monopole,c'est celui de maquignon : il n'est pas de secret qu'ils neconnaissent pour donner aux rossinantes les plus maigresla vigueur, ou du moins l'apparence de la vigueur:nous eûmes, au marché de Totana, l'occasion d'admirerleur merveilleuse adresse sous ce rapport. Quant auxfemmes, elles n'exercent guère d'autre métier que celuide danseuses et de diseuses de bonne aventure : dèsqu'elles aperçoivent un étranger, elles se dii-igent verslui, prennent sa main, et, lisant dans les plis, elles prononcentd'un air inspiré quelques paroles inintelligibles,qui leur valent ordinairement quelques menues piècesde monnaies.M. Georges Borrow, l'auteur du curieux livre intituléThe Zincali, est celui qui les a le mieux étudiés : on saitqu'il eut la patience d'apprendre leur langue, le calô, etqu'il vécut plusieurs années au milieu d'eux pour lesconvertir au protestantisme ; il raconte qu'un jour, ayantun mulet chargé de bibles, un gitano prit son chargementpour des paquets de savon : « Oui, lui répondit-il,c'est du savon, mais du savon pour nettoyer les âmes ! »Cet apôtre des gitanos avait fini par se faii-e passer pourun des leurs : cependant ceux qui les connaissent bienont de la peine à croire qu'il ait fait beaucoup de prosélytesparmi eux.Un peu avant de quitter Totana , nous vîmes dans lacour de la posada une de ces petites scènes de toilettecomme il n'est pas rare d'en rencontrer en Andalousie,et qui nous rappela certains détails de mœurs cpû nousavaient déjà frappés à Naples et dans le ghetto de Rome.Une superbe gitana d'une vingtaine d'années , brunecomme une Morescpie , aux longs cils et aux cheveuxnoirs et crépjvi) les oreilles chargées de lourds pendants,se tenait debout derrière une vieille femme accroupievéritable type de sorcière, dans les bras de laquelle dormaitun enfant; un autre enfant prescpae nu, couché àcôté d'un large pandero aux pieds de sa grand'mère,nous regardait d'un air sauvage et mélancolique, la têteappuyée sur sa main ; la Jeune fille, les mains plongéesdans la chevelure ébouriffée et gi-isonnante de la neillegitana, se livrait consciencieusement à une chasse active,vi'ai devoir filial, tandis qu'un autre gitano à la mine rébarbative,à la peau couleur de bistre, la tête coiffée d'unfoulard tombant derrière la nuque, se tenait gravementen arrière du groupe, contemplant d'un air sérieux etindifférent une scène à laquelle il paraissait habitué.Nous avions recommandé à notre calesero de se tenirprêt dès le lever du soleil; car il était important de partirde Totana de très-grand matin , afin d'arriver à Lorcaavant la chaleur du jour. La contrée que nous traversâmesmanque absolument d'eau; aussi est-elle poudreuseet desséchée, et les bords de la route n'offraientplus cette plantureuse végétation que nous admirionstant aux environs de Murcie. Bien que le soleil ne fûtpas encore très-élevé au-dessus de l'horizon quand nousarrivâmes à Lorca, nous sortîmes de notre galère complètementpoudrés à blanc par la poussière du chemincomme si nous avions fait vingt lieues, tandis que nousvenions d'en faire à peine cinq ou six.Lorca est une grande ville, à l'aspect assez sauvage,aux rues tortueuses et escarpées; on estime sa populationà quarante-cinq mille âmes, chiffre qui nous parut exagéré,autant cju'un séjour peu prolongé nous permitd'en juger. Au-dessus de la ville s'élève un monticulecouvert de cactus et d'aloès, le Monte de Oro, au pied duquelcoule, — quand elle a de l'eau, — une rivière appeléeel Sangonera, ou de son ancien nom arabe et Guadalentin,qui va se jeter dans le Ségura, la rivière deMm-cie. Sur les pentes du Monte de Oro est bâtie lavieille ville arabe dont il reste encore des tours carréeset des murs crénelés en briques d'un ton rougeâtre ; c'estdans cette partie de la ville qu'habitent la partie pauvrede la population et quelques gitanos. La partie basse,située sm" l'autre rive du Guadalentin, est beaucoupplus propre et mieux bâtie; en revanche les grandesrues modernes, qui viennent aboutu- à la Plaza ^layor,n'ont aucun caractère particulier.Lorca n'est pas très-riche en monuments : c'est àpeine s'il faut citer la cathédrale, sous l'invocation desan Patricio, grand édifice corintliien, froid et correct,et une petite église gothique ,appelée Santa Mariacomme celle d'Elche. L'Alameda, qui s'étend sur lebord de la rivière, est une promenade agréable, aprèsla chaleur du jour seulement, car le climat de Lorca estun des plus chauds de l'Espagne. Nous aperçûmes, ennous promenant dans la Corredera, un pilastre antique,sur lequel est gravée une inscription à moitié effacée del'époque romaine : les habitants de Lorca sont très-fiersde ce fragment ,qu'ils considèrent avec raison commeun titre de noblesse pour leur ville, à lacp.ielle il donneune existence authentique de dix- huit cents ans, etdont l'ancien nom, Elicroca, a été changé par les Arabesen celui qu'il porte encore aujourd'hui.

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blis en Espagne depuis tant de siècles : le lils de Philippe

II ne pouvait manquer d'ajouter à cette persécution

celle contre les gitanos : il leur ordonna, en 1619, de

quitter l'Espag^ne dans un délai de six mois, et leur défendit

de revenir, sous peine de mort. Cependant quelques-uns

obtinrent par exception la faveur de rester, à

la condition de vivre sédentaires dans une ville de mille

feux au moins. Il leur était interdit de porter le costume

elle nom d'Egyptiens, et de parler leur langage, « parce

que, n'existant pas comme nation, leur nom devait être

à jamais confondu et oublié. »

Philippe l\ déclara, dans un édit de 1633, que les

lois publiées contre eux en 1499 étaient insuffisantes

pour réprimer leurs excès; qu'ils n'étaient Egyptiens

en aucune façon, ni par origine, ni autrement; il leur

défendit tout commerce, grand ou petit, et leur enjoignit

de vivre dans un quartier à part, séparés des autres

habitants, comme les Juifs ; « et pour détruire par tous

les moyens le nom de gitanos, nous ordonnons que personne

n'ose les appeler ainsi, ce nom devant être regardé

comme une gi-ave injure; et rien de ce qui leur

appartient, nom, costume ou actions, ne sera représenté

soit en danses, soit de toute autre manière, sous peine

de deux années de bannissement, et d'une amende de

cinquante mille maravédis, laquelle sera doublée en

cas de récidive, etc. »

En 1692, Charles II défendit aux gitanos d'habiter

des villes de moins de mille feux; il leur interdit également

déporter des armes à feu, et d'exercer d'autre état

que celui d'agriculteurs. Par un édit plus sévère encore,

publié en 1695, et qui ne contient pas moins de vingtneuf

articles, le même roi leur défend particulièrement

d'exercer l'état de forgeron, et de posséder des chevaux;

il leur est accordé une mule et un âne pour les travaux

des champs; ceux qui abandonneront leur village seront

punis de six ans de galères. Un document publié à Madrid

en 1705 montre que les routes et les villages

étaient infestés par des bandes de gitanos, qui ne laissaient

aux paysans ni repos ni sécurité; les corrcgidorcs

et autres agents avaient le droit de faire leu sur eux

comme bandits publics, dans le cas où ils refuseraient

de livrer leurs armes ;

on avait le droit de les poursuivre

jusque dans les églises de refugio, asiles inviolables ordinairement

pour tous les autres criminels, et même

pour les parricides. Ces églises, qui servaient de refuge,

étaient désignées par ces mots : Es de refugio, placés

au-dessus de la porte principale ; on retrouve encore

cette inscription sur quelques églises d'Espagne : nous

l'avons remarquée notamment au-dessus du portail de

la cathédrale d'Orihuela, où on peut la lire encore.

Malgré les persécutions séculaires dont on vient de

lire un aperçu, les gitanos, plus heureux que les Juifs et

que les IMorisques, ont trouvé le moyen de se maintenir

en Espagne ; il faut dire que la plupart vivent dans la

plus grande misère, méprisés des Espagnols qui continuent

aies regarder comme une race maudite; mais

leur rendant haine pour haine, mépris pour mépris.

Il n'est pas de vices, pas de crimes, dont les gitanos

n'aient été accusés depuis plusieurs siècles par les écrivains

espagnols : Martin del Rio, dans son curieux livre

sur la magie publié à la fin du seizième siècle, raconte

comment il arriva, un jour qu'on célébrait la fête du

Corpus Domini (la Fête-Dieu), que les gitanos demandèrent

à être admis dans Tiniérieur d'une ville, pour

danser en l'honneur du saint sacrement, comme c'était

la coutume ; ils se livrèrent donc à leurs danses, mais

vers midi, une grande rumeur s'éleva parmi la population,

à cause des nombreux vols que les gitanos venaient

de commettre; les bohémiens s'enfuirent vers les faubourgs,

et quand les soldats vinrent pour Jes arrêter,

ils

résistèrent d'abord à main armée, et leur opposèrent

ensuite des sortilèges et maléfices ;

« en sorte que tout

d'un coup, ajoute Martin del Rio, tout s'apaisa comme

par enchantement, sans que j'aie jamais pu savoir comment,

ï

On se souvient de la façon dont Cervantes traite les

gitanos dans les premières lignes de la gitanilla de Ma'

drid, une des plus connues parmi ses A'ovelas ejemplares

: n II semble, dit-il, que les gitanos et les gitanas

ne soient venus au monde que pour être voleurs; ils

naissent de pères voleurs, sont élevés au milieu de voleurs,

étudient pour devenir voleurs.... u

Un auteur assure qu'en 1618, un bande, composée de

plus de huit cents de ces malfaiteurs, parcourait les

Castilles et l'Aragon, commettant les crimes les plus

atroces. Francisco deCordova raconte dans ses Didascalia

comment, vers la même époque, ils essayèrent de mettre

au pillage la ville de Logroùo, dans la vieille Caslille,

presque abandonnée de ses habitants à la suite d'une

peste qui avait désolé la contrée. On n'en finirait pas

si on voulait rapporter les accusations sans nombre

qu'on faisait peser sur les gitanos; j'ai seulement voulu

en donner quelques exemples pour faire comprendre

comment, encore aujourd'hui, ils vivent pour ainsi dire

isolés au milieu de la population, formant une caste à

part, se mariant toujours entre eux, et parlant une langue

qui n'est intelligible que pour eux seuls.

Les gitanos d'aujourd'hui sont loins d'être aussi redoutables

que ceux d'autrefois : parmi les nombreux défauts

qui leur étaient reprochés, un seul reste, c'est leur penchant

au vol; ce penchant est général chez les gitanos,

hommes ou femmes, enfants ou \'ieillai'ds , et on

peut affirmer que les lignes de Cervantes, citées un peu

plus haut, sont restées vi'aies de tout point. A part cela,

ils sont généralement de mœurs fort

inoffensives, et il est

assez rare d'en voir condamner pour assassinai ; il n'est

pourtant pas sans exemple qu'ils aient entre eux de ces

sanglantes querelles, riiïas, dans lesquelles le fer doit

décider de la victoire; la cause en est souvent la jalousie,

jamais le vol; car les gitanos, qui s'entendent si bien à

voler les chrétiens, les busnés comme il les appellent

dans leur jargon, ne se volent jamais entre eux.

Quelquefois, c'est la redoulable navaja, à la lame

longue et aiguë comme une feuille d'aloès, qui est leur

arme de combat, mais les cachas, longs ciseaux qui leur

servent à tondre les bêtes de somme, sont une arme plus

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