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LE TOUR DU MONDE 1864 viaje a españa

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LE TOUR DU MONDE.

3!.l

était Sam Bissoi. Doué d'un esprit très-siiljtil et trèséveillé

sur les intérêls de son ambition, cet liomme nous

était par là même tout dévoué. Je l'avais vu à l'œuvre;

nous avions combattu côte à côte dans mainte escarmouche

et je ne doute pas qu'il n'eût pour moi une

sorte d'attachement. Je l'appelai donc à mon aide ainsi

qu'un autre chef assez renommé quoique beaucoup moins

intelligent. Celui-ci s'appelait Punda Naïk. Je leur avais

fait connaître d'avance

le plan de

campagne auquel

je les associais et

s'était chargé de

il

me préparer un

accueil

favorable.

Ce fut par leur

entremise que j'invitai

tous les

chefs de village et

de district [moolahs)

à venir me

trouver avec leurs

interprètes ( digaloos)

sous les murs

du petit fort dr

Bodiagherry ,

celui-là

même oii

s'était réfugié eu

fin de compte le

dernier rajah et

où , après de longues

vicissitudes .

la mort était venue

le surprendre.

Mes anxiétés

étaient grandes à

la veille de cette

première

rencontre,

bien que j'eusse

déjà quelque^

chances de mon

côlé. J'étais

en effet

assez généralement

connu et les

populaiions me

voyaient sans trop

d'ombrage; c'était

par mon influence

([ue la plupart des

chefs avaient reçu

leur rang en vertu d'une coutume pratiquée autrefois par

leurs anciens rajahs et (pie nous avions maintenue, ne

voyant aucune raison de l'abolir. Presque tous répondirent

donc à mon appel et chacun arriva suivi d'une

nombreuse escorte. Ils étaient environ trois mille autoui

de l'arbre sous lequel je les reçus. Les cheis et leurs

principaux suivants s'assirent par terre en demi-cercle

;

derrière eux, réunis en groupe tt fumant à qui mieux

Punila-Naïk, chef khond. — Dessin de sir John Campbell.

mieux, le reste des Khonds prêtaient une oreille attentive.

C'étaient en général des jeunes gens de chacpie

tribu qui, par égard pour leurs anciens et vu la confiance

que ceux-ci leur inspirent, se permettent rarement de

prendre la parole dans un débat public.

Avec ces peuples à demi sauvages une argumenlalion

prolixe est de rigueur : il faut exposer le sujet dans le

plus grand détail; faire valoir un à un chaque motif de

persuasion ,

revenir

à satiété sur

les mêmes raisonnements;

aussi ma

harangue, que

Punda Naïk et

Sam Bissoi se chargèrent

d'interpréter

fut-elle d'une

longueur

extraparlementaire.

« Il ne s'agissait

pas, leur dis-je, de

blâmer le passé,

mais d'inaugurer

un meilleur avenir.

Le gouvernement

anglais avait

été

péniblement

affecté en apprenant

chaque année

qu'un nombre considérable

de victimes

étaient

expiatoires

sacrifiées

pour détourner la

colère des dieux.

C'était là une coutume

impie, barbare,

à laquelle

fallait

il

renoncer

pour jamais, sous

peine de rester en

arrière des autres

tribus, et montrer

moins

d'intelligence

et d'aptitude

à la civilisation.

Une nouvelle ère

allait commencer

pour eux. Ils n'étaient

plus sous le

joug d'un ignorant rajah qui ue s'intéressait ni à leur

bien-être, ni à leur bonheur. La fortune des armes les

avait fait passer sous l'empire du gouvernement anglais

dans les domaines duquel n'existait plus et ne pouvait être

toléré un rite si abominable. Ce gouvernement paternel

ne faisait pas de différence entre ses enfants : le Khond

et le Ooryah étaient égaux à ses yeux ; il protége?it également

la vie de l'un et de l'autre, il punissait de mort

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