LE TOUR DU MONDE 1864 viaje a españa
,24 LE TOUR LU MOXDE.résolues. Suivant l'opinion la plus accréditée, ils seraientles descendants des anciens Tchinganes, originairementétablis sur les bords de l'Indus, et qui furent forcés d'abandonnerleur pays à 1 époque de l'invasion de Tamerlan: leur physionomie, bien plus asiatique qu'européenne,et leur langage, qui contient un nombre assezconsidérable de mots dérivant du sanscrit, donnent unegrande vraisemblance à cette hypothèse.Le nom de bolitmiens, qu'on donne chez nous à cetterace étrange et mystérieuse, vient sans doute de ce queles premières bandes qui émigrèrent eu France se fixèrentd'abord en Bohême. C'est principalement dans lesVosges , et dansquelquesendroitsdu Languedoc etde la Provencequ'on en retrouveencore chez nous,presque tous vivantà l'état nomade;leur nombreparait avoirdiminué d'unemanière assez sensible,surtout dansle Midi. On lesretrouve encoresous différentsnoms, dans presquetoutes les contréesde l'Europe :en Angleterre, oùils sont assez nombreux, et où ilsexercent quelquefoisla professionde boxeurs, on lesappelle Gypsies ,c'est-à-dire Égyptiens,sans douteà cause d'une anciennecoloniequ'on croit venued'Egypte ; il estprobable que cette/ ,. Paysans "émigration aurastationné assez longtemps dans ce pays : on assurequ'eux-mêmes se considèrent comme originaires d'Egypte;ils se donnent quelquefois entre eux le nom depharaons.Les Allemands les nomment zigeunes , les Suédois etles Danois Tartares, désignation qui tendrait à confirmerleur origine asiatique. Les Italiens et les Turcs lesappellent zingarl ou zingani, et enfin, comme nousl'avons vu , on les connaît généralement en Espagnesous le nom de gitanos; quelquefois aussi on les désignesous le nom de zincnli : c'est le nom qu'ils se donnentordinairement entre eux.On a estimé entre six cent mille et un million le chiffredes bohémiens qui existent aujourd hui en Europe :ils se trouvent en assez grand nombre en Hongrie, enTurquie et dans les provinces méridionales de la Russie; mais leur plus grande colonie est sans aucun doutedaus la Péninsule espagnole.C'est dans la première moitié du quinzième siècle queles gitanos apparaissent pour la première fois en Espagne;un auteur prétend qu'ils y seraient venus sous laconduite d'un certain Zingo, leur capitaine, qui leur auraitdonné le nom de Zincali. Ce qu'il y a de certain,c'est qu'on a la preuve que dès le quinzième siècle ils""'""'^- -T - -catholiquesétaient établis dansle pays : les roisFerdi -nand et Isabelle,rendirent en 1499,à Médina delCampo , un éditcontre eux, danslequel il leur étaitenjoint de résiderdans certaines villes, sous peined'être chassés duroyaume dans undélai de soixantejours.Don Carlos etdona Juana conliimèrentk Tolède,en 1539, l'édit deMediua del Campo,et ils y ajoutèrentun article portantque « si leségyplicns ,l'expirationaprèsdessoixante jours ,étaient trouvés enétat de vagabondage,ils seraientenvoyés aux galèrespour six ans. »Philippe II fitpublier à Madrid,en 1586, un édit qui confirmait ceux de ses prédécesseurs;de plus, dans le but de restreindre les vols et lesfourberies dont ils se rendaient constamment coupables,il leur était défendu de vendre aucune marchandisedans les foires et marchés, sans avoir obtenu unepermission particulière, mentionnant le lieu de leur résidence;faute de quoi, les objets mis en vente par euxétaient considérés comme ayant été volés, et devaientêtre confisqués.Philippe III venait de priver son pays d'un millionde sujets laborieux et industrieux, en expulsant, par undécret aussi barbare qu'impolitique , les Morisques éta-
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résolues. Suivant l'opinion la plus accréditée, ils seraient
les descendants des anciens Tchinganes, originairement
établis sur les bords de l'Indus, et qui furent forcés d'abandonner
leur pays à 1 époque de l'invasion de Tamerlan
: leur physionomie, bien plus asiatique qu'européenne,
et leur langage, qui contient un nombre assez
considérable de mots dérivant du sanscrit, donnent une
grande vraisemblance à cette hypothèse.
Le nom de bolitmiens, qu'on donne chez nous à cette
race étrange et mystérieuse, vient sans doute de ce que
les premières bandes qui émigrèrent eu France se fixèrent
d'abord en Bohême. C'est principalement dans les
Vosges , et dans
quelques
endroits
du Languedoc et
de la Provence
qu'on en retrouve
encore chez nous,
presque tous vivant
à l'état nomade;
leur nombre
parait avoir
diminué d'une
manière assez sensible,
surtout dans
le Midi. On les
retrouve encore
sous différents
noms, dans presque
toutes les contrées
de l'Europe :
en Angleterre, où
ils sont assez nombreux
, et où ils
exercent quelquefois
la profession
de boxeurs, on les
appelle Gypsies ,
c'est-à-dire Égyptiens,
sans doute
à cause d'une ancienne
colonie
qu'on croit venue
d'Egypte ; il est
probable que cette
/ ,. Paysans "
émigration aura
stationné assez longtemps dans ce pays : on assure
qu'eux-mêmes se considèrent comme originaires d'Egypte;
ils se donnent quelquefois entre eux le nom de
pharaons.
Les Allemands les nomment zigeunes , les Suédois et
les Danois Tartares, désignation qui tendrait à confirmer
leur origine asiatique. Les Italiens et les Turcs les
appellent zingarl ou zingani, et enfin, comme nous
l'avons vu , on les connaît généralement en Espagne
sous le nom de gitanos; quelquefois aussi on les désigne
sous le nom de zincnli : c'est le nom qu'ils se donnent
ordinairement entre eux.
On a estimé entre six cent mille et un million le chiffre
des bohémiens qui existent aujourd hui en Europe :
ils se trouvent en assez grand nombre en Hongrie, en
Turquie et dans les provinces méridionales de la Russie
; mais leur plus grande colonie est sans aucun doute
daus la Péninsule espagnole.
C'est dans la première moitié du quinzième siècle que
les gitanos apparaissent pour la première fois en Espagne;
un auteur prétend qu'ils y seraient venus sous la
conduite d'un certain Zingo, leur capitaine, qui leur aurait
donné le nom de Zincali. Ce qu'il y a de certain,
c'est qu'on a la preuve que dès le quinzième siècle ils
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catholiques
étaient établis dans
le pays : les rois
Ferdi -
nand et Isabelle,
rendirent en 1499,
à Médina del
Campo , un édit
contre eux, dans
lequel il leur était
enjoint de résider
dans certaines villes
, sous peine
d'être chassés du
royaume dans un
délai de soixante
jours.
Don Carlos et
dona Juana conliimèrent
k Tolède,
en 1539, l'édit de
Mediua del Campo,
et ils y ajoutèrent
un article portant
que « si les
égyplicns ,
l'expiration
après
des
soixante jours ,
étaient trouvés en
état de vagabondage,
ils seraient
envoyés aux galères
pour six ans. »
Philippe II fit
publier à Madrid,
en 1586, un édit qui confirmait ceux de ses prédécesseurs;
de plus, dans le but de restreindre les vols et les
fourberies dont ils se rendaient constamment coupables,
il leur était défendu de vendre aucune marchandise
dans les foires et marchés, sans avoir obtenu une
permission particulière, mentionnant le lieu de leur résidence;
faute de quoi, les objets mis en vente par eux
étaient considérés comme ayant été volés, et devaient
être confisqués.
Philippe III venait de priver son pays d'un million
de sujets laborieux et industrieux, en expulsant, par un
décret aussi barbare qu'impolitique , les Morisques éta-