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LE TOUR DU MONDE 1864 viaje a españa

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,

au milieu de terlres gazonués dont les ondulations imitent

dans la vallée les vagues de l'Océan.

Les maraîchers ont planté des choux, des laitues ot

des poireaux jusque sur ces sépultures.

Le Chinois peu délicat de son naturel trouve tout simple

que les morts nourrissent les vivants.

Déjà les voyageurs ajiercevaient devant eux, au fond

d;; la vallée , les coupoles dorées des deux lamaseries,

situées près de la porte méridionale de la ville dont elles

dominaient les autres édifices, et, clans le fond en amphithéâtre,

cette chaîne de montagnes qui est l'extrême

limite de la Chine septentrionale.

Quoique Kultjan soit très-peuplée et très-commerçante,

on n'y fut pas accueilli avec une curiosité aussi forcenée

qu'à Suan-hua-fou.

La présence des négociants russes, qui viennent y

convoyer leurs marchandises , et

dont un certain nombre habile la

ville pendant quelques mois, a habitué

les indigènes aux figures et

aux costumes européens.

L'hôtellerie la plus vaste de la

ville, située dans un quâvtier trèspopuleux,

avait été réservée entièrement

pour les voyageurs; ils s'y

rencontrèrent avec M. de Bahiseck,

ministre de Russie et sa femme, qui

devait retourner en Sibérie avec

M. et Mme de Bourboulon.

Ainsi, par suite de la présence

de sir Frederick Bruce, ministre

d'Angleterre, les représentants des

trois plus grandes puissances du

monde se trouvaient réunis dans

cette ville presque inconnue jusqu'alors

aux Européens.

L'hôtellerie était magnifiquement

ornée de drapeaux, de banderolles

et de festons en étoffe de coton

rouge, jaune et bleue. Sous le vestibule

un buffet avec des rafraîchissements

avait été dressé à l'avance

par les gens des légations de France et d'Anglelerie,

enfin rien n'avait été oublié pour donner l'apparat nécessaire

à la réception d'hôtes aussi distingués.

» 23 Mai. — J'ai prolité de la journée d'aujourd'hui

consacrée au repos pour faire une promenade

dans la ville où j'avais quelques objets indispensables à

acheter.

« KaUjan n'est pas aussi bien bâtie que les villes impériales

: c'est un vrai centre de commerce où abondent

les bazars et les étalages en plein vent; les rues y sont

étroites, sales, boueuses et très-puantes, l'encombrement

causé par la fouley est extrême.

« Pendant que les piétons marchent le long des maisons

et à la lile les uns des autres sur quelques dalles de

pierres exhaussées, les chaussées sont encombrées de

chariots, de chameaux, de mulets et de chevaux.

LE TOUR DU MONDE.

ulman hutji-liuci

« Quelquefois, très-souvent, devrais-je dire, une voiture

verse, et il en résulte un désordre excessif : les animaux

se débattent dans la boue au milieu des ballots

renversés, et les filous accourent en foule pour augmenter

la confusion dont ils profitent.

« J'y ai été frappée de l'e.xtrèrae variété de costumes

et de types qui résulte de la présence des nombreux

aîarchacds étrangers qui s'y donnent rendez-vous

et qui appartiennent aux diverses races de l'extrême

Orient.

! On y voit, comme dans toutes les villes chinoises

des industries et des industriels de toute sorte : à chaque

porte des marchands appelant la pratique en calculant

sur le swan-pan, à tous les coins de rue un rémouleur

agaçant du bruit de sa roue les dents des passants.

— D'après un dessin chinois.

« Ici, des portefaix, chargés de thé en briques enveloppé

dans des nattes et retenu sur

leur dos par des lanières en cuir,

défilent à la suite les uns des autres

en s'appnyaut sur de gros

bâtons ferrés; là, des restaurateurs

ambulants avec leurs fourneaux

toujours allumés campent sous leurs

auvents formés de deux perches

recouvertes d'un tapis de feutre.

Plus loin des bonzes mendiants

sont assis derrière une table sur

laquelle est un petit Bouddha en

cuivre et une sébile, et frappent

sur un tamtam pour implorer la

charité.

« Devant les étalages des boutiques

se tiennent les revendeurs chiuuis

prônant à haute voix leurs marchandises,

et attendant la pratique

qu'ils attirent par de belles paroles

et qu'ils dépouilleront s'ils le peuvent.

Des Tartares aux jambes nues,

aux costumes déguenillés, poussent

devant eux sans s'occuper des passants

des troupeaux de bœufs,

chevaux et de moulons, tandis que des Thibétaius se

font reconnaître à leurs habits somptueux, à leur loque

bleue à rebords en velours noir el à pompon

rouge, à leurs longs cheveux flottants sur leurs épaules

dans lesquels sont (i.xés des joyaux en or et en

corail.

a

plus loin des chameliers du Turkestaii coiffés du turban,

au nez aquilin et à la longue barbe noire, conduisent

avec des cris étranges leurs chameaux chargés

de sel; enfin les lamas mongols aux habits jaunes et

rouges avec la tête complètement rasée passent au grand

g;ilo))

dans les ruelles étroites, chercltant à faire admirer

leur adresse à diriger leurs chevaux indomptés, el contrastant

par leur tenue el leur allure avec celle d'un

marchand sibérien dont de temps en temps on aperçoit

la ])olonaise doublée en fourrures sur une redingote

de

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