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LE TOUR DU MONDE 1864 viaje a españa

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2 '.12 LE TOUR DU MONDE.

à rendre un service positif au.\ sciences et même aux

intérêts français, en pénétrant dans ces régions presque

inconnues que suivent les marciiands russes et en soulevant

ainsi un coin du vuile niystéiieux qui les enveloppait

encore.

Cinq fois déjà ^I. et Mme de Bourboulon avaient fait

par mer la traversée de Chine en France ; ils ne se sentaient

guère attirés par la perspective de ce long et monotone

voyage, où l'on n'aperçoit que le ciel et l'eau et

où l'on est exposé pendant trois mois aux chaleurs torrides

el énervantes des mers équatoriales. D'autie part,

toulefuis, le trajet par terre présentait des diflicultés, des

fatigues et même des dangers qu'il était facile de prévoir

; il ne s'agissait de rien moins que de parcourir

huit mille kilomètres au milieu de peuplades presque

sauvages, dans des steppes et des déserts sans routes

frayées, de franchir des montagnes escarp 'es, de traverser

à gué de larges rivières, enfin de se réduire pour

la vie matérielle à coucher sous la tente et à manger du

laitage el du biscuit de mer détrempé.

Il y avait bien là de quoi donner à réfléchir à une

femme habituée à vivre au milieu de tout le coufortable

cl de tout le luxe de la civilisation européenne.

D'après les renseignements qu'on recueillit, la partie

lifficiledu voyage ne s'étendait pas à moins de deux mille

kilomètres qu'il fallait franchir pour arriver à la frontière

de Sibérie : nne fois là, le service des postes, admiraJdement

organisé jusque dans les jiarlies les plus

lointaines de l'empire russe, fourniiail des moyens de

transport rapides, sinon commodes.

C'était la Mongolie qu'il fallait traverser, pays immense,

habile par des peuples nomades et pasteurs,

iributaires du gouvernement chinois, auquel ils doivent

gratuitement leurs services pour les transports de voyageurs

et de marchandises.

M .

de Baluseck, ministre de Russie à Pékin, el Mme de

^^^^a^r^'S^'^^

Le lueur de rats, à Pékin. — Dessin de Emile Bay.ird d'après une gravure chinoise.

Baluseck étaient venus par cette voie dans la capitale de

la Chine : or, Mme de Bourboulon ne doutait point

qu'elle ne fût cajjable d'autant de courage que Mme de

Baluseck : le retour par terre fut donc décidé.

Alors il fallut s'occuper des nombreux préparatifs

qu'exigeait ce long voyage.

Le prince Kong, régent de l'empire chinois, fut prévenu

des intentions du ministre do France et promit que

des mandarins chinois et mongols de rang supérieur

escorteraient les voyageurs jusqu'aux limites de l'empire,

el que, loul en assurant leur sécurité, ils feraient

préparer à l'avance des chevaux, des relais, et même

des lentes et des campements.

On fil partir pour la France par la voie de mer

tous les gros bagages inutiles ou embarrassants. Quinze

jours aussi avant le déiiart définitif, une caravane

de dix chameaux fut envoyée à Kiachla, aux confins

He l'empire russe, avec du vin, du riz et autres

provisions de bouche de toute espèce, alin Je pouvoir

remplacer les vivres épuLsés durant la traversée de 'la

Mongolie.

]\L Bouvier, capitaine dugi'nie, se chargea de diriger

les charrons chinois qui devaient construire une dizaine

de petites voitures de transport, assez légères ])0ur être

IraÎLées par les cavaliers nomades, el assez solides pour

passer partout dans le désert.

Ces voitures, dans lesquelles prirent ])lace un sousofficier

du génie et deux soldats qui retournaient en

Europe avec le capitaine Bouvier, ainsi que les domestiques

de la légation, qui devaient accompagner le ministre

de France, furent expédiées trois jours avant le

départ di''linilir pour K'ilgau, ville fi-dulière de la Mongolie.

Une petite caravane de chameaux portant à dos les

bagages et les caisses de provisions

,

précéda aussi à

Kalgan l'arrivée des voyageurs qu'elle devait suivre, el

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