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LE TOUR DU MONDE 1864 viaje a españa

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8 LE TOUR DU MONDE.

pendance, dresse fièrement ses ruines comme ferait un

vieux mendiant drapé dans ses haillons.

Sax est le nom de la station suivante, et c'est la dernière

ville de la pro^^ncé d'Albacele; la voie fait de

nombreux détours et traverse plusieurs barrancos ou

ravins escarpés. A la sortie d'un assez long tunnel,

nous débouchâmes sur la jolie vallée d'Elda, qui s'étendait

à noire gauche, et nous atteignîmes Monovar, puis

bientôt après Xovelda,

deux petites

villes inondées de

soleil et situées au

milieu d'un pays

très-accidenté.

C'est non loin

de là qu'est le fameux

Pantano de

Tibi, grand réservoir

sen-ant à réunir

les eaux entre

deux montagnes ;

le mur gigantesque

qui les relient

a plus de soixante

pieds

d'épaisseur,

et cent cinquante

au moins d'élévation.

Ce meneilleux

travail, qu'on

croirait

l'œuvi-e

des Romains, date

de la fin du seizième

siècle et permet

d'arroser la

contrée dans les

temps de sécheresse.

La végétation

du royaume de

Murcie ,

qui est

presque tropicale,

nous dédommagea

de la monotonie

des plaines d'Albacele,

où nous

n'apercevions

que

des champs de blé

s'étendant à l'in-

(iiii,

dos chardons,

superbes il est

i-io.,ui» i.

vrai, mais un peu trop nombreux, et des rangé;es de

moulins h vent agitant leurs grandes ailes à l'horizon.

Les figuiers et les amandiers atteignaient des proportions

monstrueuses, et les ngnes, au feuillage rougi

p:ir un soleil digne de l'Afrique, étaient chargées d'énormes

grappes vermeilles comme l'ambre; bientôt le

train s'arrêta : nous étions à Alicante.

Alicante n'est autre chose qu'une ville de commerce,

ce qni ne l'empêche pas d'avoir, comme presque toutes

les villes d'Espagne, la prétention de remonter aux temps

les plus fabuleux : doit-on la regarder comme l'ancienne

Alona, ou bien est- elle bâtie sur l'emplacement de la

colonie romaine de Lucentum? La question a été débattue

dans un très-savant ouvrage du comte de Lumiares

y Valcarcel, qui n'est pas partisan de Lucentum ;

un fait certain, c'est que l'Alicante que nous vîmes est

une ville tout à

fait moderne : une

promenade très -

consciencieuse

ne

nous fit pas découvrir

le moindre

fragment de constructions

antiques,

aucun monument

arabe, et pas

même un édifice

du moyen âge

ou

de la Renaissance.

C'est avec aussi

peu de succès que

nous cherchâmes à

découvrir les minarets

chantés par

"\'ictor Hugo dans

une de ses plus

charmantes orientales

:

Alicante aux clochers

mêle les minarets.

Notre

grand

poète a peint, dans

cette orientale si

connue, les villes

d'Espagne les plus

célèbres en quelques

vers aussi

pleins de charme

que de couleur et

de vérité ; cependant

il faut reconnaître

qu'il a été

moins heureux

pour Alicante que

pour les autres villes

et que sa description

laisse un

peu à désirer sous le rapport de l'exactitude; car il serait

tout à fait impossible, avec la meilleure volonté du

monde et avec le plus grand amour de la poésie, d'y

trouver le moindre clocher ou le plus mince minaret.

L'hôtel de ville, qu'on appelle la casa municipal, est

un bâtiment assez imposant, d'une architecture correcte,

mais qui n'a rien d'orienlal,

malgré ses quatre grandes

tours carrées. Au milieu de la façade, sont sculptées

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