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LE TOUR DU MONDE 1864 viaje a españa

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LE TOUR DU MONDE. 165

comme une peau chagrinée, et les huiles dont ils s'oignent

pour se préserver des attaques de ces insectes,

n'ont jamais existé que dans l'imagination des voyageurs

qui les ont visités. La chevelure du Conibo est

noire, rude et abondante; sa lèvre supérieure et son

menton oiTrent à peine quelques poils clair-semés, et c'est

en vain que nous avons cherché parmi ces indigènes,

quelqu'une de ces barbes touffues dont le P. Girbal les

avait complaisamment dotés.

Les femmes conibos sont petites, replètes, assez disgracieuses,

mais n'ont pas cet abdomen ballonné et ces

membres grêles qui caractérisent un grand nombre d'indigènes

de leur sexe, parmi les peuplades du Sud. Elles

vont nues malgré la guerre d'extermination que leur font

les moustiques et se couvrent seulement d'une Irèspefite

bande d'étoffe

de couleur brune. Comme les femmes

des Antis et des Ghontaquiros, elles coupent leurs

cheveux en brosse au niveau des paupières et les laissent

flotter par derrière. Leur teint est aussi foncé que

celui des hommes et comme ceux-ci, elles noircissent

leurs gencives avec les pousses tendres de la plante

yanamucu.

Le vêtement des hommes consiste en un sac de coton

tissé (tari) pareil à celui des Amis et des Ghontaquiros,

Type conibo (mulier).

mais teint en brun et orné de grecques, de losanges, de

zigzags et autres dessins , tracés en noir à l'aide d'un

pinceau, et simulant une broderie.

L'habitude de se peindre le visage, quoique commune

aux deux sexes de la tribu conibo, est néanmoins plus

répandue chez l'homme que chez la femme. Le rouge et

le noir sont les couleurs consacrées par l'usage ; le premier

est tiré du bixa oreUana ou rocou, le second

est extrait du genipa ou huitoch. Le rouge n'est afieclé

qu'au visage seul. Le noir s'applique indistinctement à

toutes les parties du corps.

Nous avons vu de ces indigènes avec des cothurnes

peints qui s'arrêtaient à la cheville, ou des bottes à

l'écuyère qui leur montaient jusqu'au genou. Certams

avaient des justaucorps ouverts sur la poitrine et festonnés

autour des hanches, les plus modestes se contentaient

de peindre sur leurs mains des gants ou des mitaines

à filet.

La plupart de ces peintures, à demi tachées par la

tunique de l'indigène , n'étaient visibles qu'au moment

des ablutions.

Chez ces naturels, la coquetterie paraît être l'apanage

exclusif des mâles. Ils apportent à leur parure les soins

les plus minutieux, passent de longues heures à s'épi-

1er et à se peindre, sourient à leur fragment de miroir

,

([uand il leur arrive d'en posséder un et se

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