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LE TOUR DU MONDE 1864 viaje a españa

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fendue sur le côli', mnis

convenablement

calfatée

avec un brai local , composé

(le cire vierpe, fie résine

de copal et de noir de

fumée.

En nous voyant prêts h

partir, hommes et femmes

se rapprochèrent subitement

de nous, et sous prétexte

de nous faire leurs

adieux, s'accrochèrent d'un

air -si singulier à nos ballots,

que la peur nous prit

et que nous ralliâmes lestement

nos pirof,'ues en

donnant l'ordre k nos nouveaux

rameurs de prendre

le large. Les indigènes

restés sur la plage, nous

saluèrent alors de cris

d'adieu qui ressemblaient

à des huées. Quelques

qualifications peu flatteuses,

que les interprètes

nous traduisirent, arrivèrent

à notre oreille. Quant

à nos rameurs , ils riaient

sous cape des insultes que

nous adressaient à distance

leurs compagnons.

Ainsi se terminèrent nos

relations avec les futurs

néophytes de la mission de

Santa-Rosa, qui, malgré

les bons sentiments dont

ils se piquaient, n'étaient

que des drôles grossiers et

d'adroits voleurs h. la tire.

Rien de particulier ne

signala les premières heures

de navigation avec nos

recrues. J'eus plus de

temps qu'il n'en fallait

pour relever une à une

les courbes multiples de

la rivière et prendre note

des singularités qu'elle

pouvait offrir. Aux amas

de pierres qui l'encombraient

en deçà de la gorge

de Tunkini, avaient succédé

comme on sait, des [

bancs de sable et de ga-

lets, puis des îlots arides,

remplacés plus loiu par

'

d'autres îlots couverts de

LK TOUR DT' MONDE.

:V

joncs, de roseaux, d'nnno-

à,-

i

I

thères et d'alismacées.

Maintenant c'était le tour

des grandes îles dont le

sol formé d'un compost

d'ocre, de sable et de cailloux,

engraissé par le détritus

de la végétation et

le limon fertilisant des

eaux à chaque crue de la

rivière , nourrissait avec

de grands buissons de

rliexias, de bignones, de

mélastomes , des ingas à

la pulpe cotonneuse, des

cécropias, des cédrèles, et

des bombax aux feuilles

trilobées. Ces îles clairsemées,

avec leur sol presque

au niveau de l'eau et

leur végétation composée

de masses de feuillage dont

on n'apercevait ni le tronc

ni les branches, ressemblaient

de loin à de grosses

bottes de verdure cou-

pées et trempant dans la

rivière.

I

Certaines d'entre elles

a offraient quelques espaces

î sablonneux où grouillait

?_ et s'agitait une étrange

i

population d'ophidiens, de

o sauriens, de quadrupèdes

J amphibies. Ici des loutres

péchaient gravement assises

sur leur train de derrière.

Là des couleuvres

s'enlaçaient aux branches

d'un arbre sec tombé sur

la plage. Plus loin , des

caïmans

symétriquement

alignés , recevaient d'à

plomb sur leur rugueuse

armure , les rayons d'un

soleil en état de cuire des

œufs. Autour de ces gigantesques

lézards, allaient

et venaient, avec la plus

complète insouciance, des

spatules à la livrée miparlie

grise et noire, de

blanches aigrettes, des hérons

bruns et de splendidts

pliénicoptères habillés

de pourpre. Ces écliassiers,

ornement animé du paysage,

formaient par la té'-

nuité de leurs jambes, la

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