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LE TOUR DU MONDE 1864 viaje a españa

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,

blessés du combat de la veille, qui imploraient la générosilé

des assistants; le produit des offrandes fut versé

Pour terminer

le jour même dans la caisse de l'iiôpital.

la cérémonie, Mores et chrétiens, marchant deux à

deux et bras-dessus bras-dessous, accompagnèrent de

nouveau les reliques jusqu'à l'ermitage de Saiul-Georges,

et les danses recommencèrent de plus belle, touours

accompagnées de la même musique enragée et des

plus bruyantes détonations des fusils et des pétards.

Ces fêtes commémoratives

dans lesquelles

les Mores

jouent invariablement

le rôle des

vaincus, sont un témoignage

de la

vieille haine que

leur porte depuis des

siècles le peuple espagnol,

haine qui

s'est manifestée

d'une manière si

frappante dans la

récente guerre du

Maroc ; elles n'ont

pas lieu dans les

provinces

méridionales

seulement :

nous les avons vues

reproduites à Madrid,

avec quelques

variantes , dans le

cirque destiné aux

combats de taureaux.

Outre l'intérêt

d'un souvenir

historique, elles offrent

un des côtés

les plus curieux des

mœurs populaires

de la vieille Espagne

, et jamais

un étranger ne

trouvera une meilleure

occasion d'étudier

les costumes de

gala des habitants

des campagnes, qui

ne manquent pas

-^^

LE TOUR DU MONDE.

f 'Ml:

'y

de se rendre en foule à la grande fête nationale.

Pendant ces quatre grands jours de liesse , il fut consommé

à Alcoy une incommensurable quantité de Turrones,

espèce de nougat au miel et aux amandes trèsrenommé

dans le pays, et les vendeurs d'orcliala de

chu fus durent faire des affaires très-considérables; car

telles sont les principales consommations des fêtes populaires

du midi de l'Espagne. Quant au vin et aux liqueurs

fortes, éléments indispensables de toute kermesse flamande

et des réjouissances publiques de bien d'autres

pays, ils ne jouent qu'un rôle très-secondaire dans les

Paysan dAlcoy.

fêles espagnoles, oii il est excessivement rare de rencontrer

un ivrogne : un borracho serait montré au doigt,

et presque déshonoré dans la terre classique de la

sobriété.

Une heure après avoir quitté Alcoy, nous traversâmes

la jolie petite ville de Concentayna, dans une situation

charmante, et où les souvenirs des Arabes abondent,

comme dans toute

la contrée; nous y

remarquâmes surtout

une de ces

grandes tours carrées

,

construction

arabe qu'on appelle

el castitlfi, et qui fait

penser à celles de

l'Alhambra.

Quelques

heures

après,

nous arrivions à Jativa.

Jaliva est une des

villes les plus agréables

qu'il y

ait en

Espagne, et une ville

arabe par excellence.

Saccagée à l'époque

de la guerre

de succession, elle

perdit jusqu'à son

nom que Philippe V

remplaça par celui

de San Felipe ; mais

depuis, son ancien

nom a prévalu, et

c'est le seul usité

aujourd'hui. La ville

est adossée à une

haute montagne que

couronne une longue

ligne de vieux

murs crénelés, d'un

aspect

des plus rébarbatifs

; la campagne,

d'une admirable

fertilité , s'étend

à perte de vue.

^^^^^ j^ ^.^^j^^^^

au-dessus duquel les palmiers s'élèvent comme des

Jativa est la station la plus importante du chemin de

fer de Valence, chemin dout la voie unique n'est défendue

par aucune espèce de barrière, mais est bordée

sur la plus grande partie du parcours, d'orangers, de

mûriers et de grenadiers dont nous pouvions presque

atteindre les branches avec la main, en nous penchant

à la fenêtre du wagon.

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