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GENS DE GASCOGNE - Le Canard Gascon n°<strong>91</strong>-été 2021 Magazine GRATUIT et vacciné<br />
Un été pour<br />
se retrouver<br />
Fête romaine à<br />
ELUSA Antique<br />
Le trésor emmuré<br />
de Lombez<br />
La viticulture<br />
prépare l'avenir<br />
Le Floc<br />
apéritif de l'été<br />
Le plasticien de<br />
la Préhistoire<br />
Carrefour Market<br />
joue la carte locale<br />
La renaissance du<br />
cornichon gersois<br />
L'art du feutre<br />
au bout des doigts<br />
Famille Sempé<br />
rendez-vous à la ferme<br />
Du 4x4 dans les<br />
sous-bois gascons<br />
Domaine & Cave de Joÿ :<br />
les bonnes affaires<br />
Café des Sports<br />
convivialité à Lectoure<br />
Le défi des thermes de<br />
Castéra-Verduzan<br />
Jeanne Robert<br />
grande résistante<br />
Maria Vérone une<br />
féministe à redécouvrir<br />
Recyclez vos<br />
vieilles montres<br />
Travail : tendance<br />
co-working<br />
Matthieu Chazarenc<br />
batteur de jazz
Édito<br />
Avec ou sans les langues ?<br />
Le 29 mai dernier, de Perpignan à Guingamp, il y avait foule pour dénoncer les menaces qui planeraient sur les langues régionales et leur enseignement.<br />
L’avait-il seulement tournée sept fois dans sa bouche ?<br />
On parle là de Paul Molac, le député breton à l’initiative<br />
d’une proposition de loi visant à mieux protéger et promouvoir<br />
les langues régionales. Dans une France toujours jacobine,<br />
et avec un article 2 de la Constitution qui dit (depuis<br />
1992), que la langue de la République est le français, le sujet<br />
est reste délicat. Pourtant, à la surprise générale, son texte<br />
était adopté le 8 avril à une large majorité. Signe d’une évolution<br />
heureuse des mentalités. Qui ne voudrait pas, au fond,<br />
garantir la diversité linguistique du pays, et faire en sorte que<br />
les langues régionales, ici l’occitan, conservent des locuteurs<br />
et des enseignants ? En fait, pas tout le monde ! Le texte de<br />
Paul Molac, qui n’avait rien de séparatiste, s’est retrouvé sur<br />
le bureau du Conseil constitutionnel, lequel l’a non seulement<br />
retoqué pour partie, mais a trouvé le moyen d’affaiblir<br />
la position actuelle des langues régionales, pourtant bien<br />
fragile. En particulier l’enseignement dit immersif, effectué<br />
en grande partie dans une langue régionale. Depuis lors, il y<br />
a eu une bronca : manifestations de milliers de personnes à<br />
Guingamp, Bayonne, Pau, prises de parole assez vertes de<br />
présidents de région (alors en campagne électorale), et in fine<br />
une forme de rétropédalage au plus haut sommet de l’État.<br />
On verra bien ce qu’il en ressortira…<br />
Dans le Gers, la langue occitane est portée par une poignée de<br />
passionnés, d’enseignants et autres chargés de mission, sans<br />
oublier l’appui du conseil départemental. Sa transmission, à<br />
coup d’initiation et de sensibilisation selon l’âge des enfants<br />
(par exemple 1/2 h par semaine en maternelle), concernerait<br />
un quart des effectifs de l’enseignement public. Ce n’est pas<br />
tout à fait rien. Mais il y a encore loin, dans notre département,<br />
pour faire de l’occitan une vraie langue optionnelle.<br />
Dans le Gers, un « militantisme doux »<br />
En Gascogne, on ne rêve pas d’une Occitanie indépendante.<br />
Ceux qui transmettent l’occitan, notamment à L’Isle-Jourdain<br />
et à Vic-Fézensac, font preuve d’un « militantisme<br />
doux » et surtout opiniâtre. Ils ont été les premiers étonnés de<br />
voir le sujet des langues régionales faire la « Une », eux qui<br />
rament parfois avec des bouts de ficelle dans l’indifférence<br />
quasi générale. Ils savent néanmoins que<br />
leur combat n’est pas vain : ne dit-on<br />
pas, parfois, qu’un homme avec deux<br />
langues en vaut deux ? Adishatz !<br />
Hugues de Lestapis<br />
Le Canard Gascon<br />
Site web : www.lecanardgascon.com. Mail : lecanardgascon32@gmail.com - Tél. : 06 61 34 29 32<br />
Directeur de la publication : Hugues de Lestapis. Rédaction : Ingrid Carlander, Jean-Claude Ulian,<br />
Atelier Histoire du Clan, Arthur Pagani, Rose-Marie-Richard, Ostau Gascon, Jean-Louis Le Breton, Hugues de Lestapis.<br />
llustrations : Elger & Franck Raynal. Mots croisés : François Sumien. Impression : 15 000 exemplaires.<br />
Imprimeur : BCR Gimont (Gers). Maquette : Panache Communication. Publicité : 06 61 34 29 32.<br />
Éditeur : Les Éditions Guilleragues - 13, place Descamps - 32700 Lectoure<br />
Dépôt légal 1 er trimestre 2021 - Photo de couverture: © Fotolia.com - Autres photos : Le Canard Gascon, ou D.R.<br />
3
L<br />
Rendez-vous aux Estivales d’ELUSA !<br />
Entre Eauze et Montréal-du-Gers, les trois sites gallo-romains d’ELUSA<br />
promettent à leurs visiteurs une immersion amusante et éducative dans l’Antiquité !<br />
Après le succès de la première édition, la Fête romaine d'ELUSA revient en force sur deux jours !<br />
es Estivales d’ELUSA Capitale Antique<br />
s’affirment comme l’un des rendezvous<br />
phare de l’été gersois. Peu de sites<br />
proposent autant d’animations (30 au total)<br />
et d’activités entre juillet et août, de quoi<br />
attirer un public familial qui aime apprendre<br />
l’Histoire en s’amusant. On est ici chez les<br />
Gallo-Romains, donc aux sources de la<br />
Gascogne antique. Trois portes d’entrée pour<br />
ce voyage dans le temps : deux à Eauze,<br />
la Domus de Cieutat et le Musée avec son<br />
fameux Trésor (28054 pièces et autres objets<br />
précieux), et une à Montréal-du-Gers, la<br />
Villa de Séviac, avec ses 625 mètres carrés<br />
de mosaïques. Les Estivales se déploient<br />
naturellement sur les trois sites au gré des<br />
animations, le plus souvent en plein air et<br />
dans le respect des mesures sanitaires. Voici<br />
les principaux rendez-vous.<br />
Elus’Antik, nouveau rendez-vous !<br />
Du 19 au 25 juillet, à la Domus de Cieutat.<br />
Pour toute la famille, une semaine en<br />
compagnie des déesses et des dieux de la<br />
mythologie, comme invités à Eauze avec<br />
la complicité du Pôle culturel de la Ville.<br />
Au programme, des moments privilégiés<br />
d’échanges entre enfants et adultes autour de<br />
contes, d’ateliers créatifs, de jeux de piste,<br />
et de spectacles comme Le Destin de Persée<br />
joué par la C ie Anamorphose, ou La Mythe<br />
au Logis, par Corinne Duchêne. À vos super<br />
pouvoirs !<br />
Fête romaine<br />
Week-end du 24-25 juillet,<br />
à la Domus de Cieutat.<br />
Deux jours pour vivre l’Antiquité<br />
comme si vous y étiez ! Plus de vingt<br />
intervenants, gladiateurs et légionnaires,<br />
Du 4 juillet au 31 août<br />
village des artisans, spectacles, visites,<br />
ateliers à l’antique. C’est l’apothéose de la<br />
programmation des Estivales !<br />
À voir, entre autres, le spectacle Médicus<br />
par la compagnie Acta. Une représentation<br />
théâtrale pleine d’humour sur les aventures<br />
d’un gladiateur mythomane et de son<br />
médecin farfelu. Immanquables aussi, les<br />
visites théâtralisées de la Domus de Cieutat<br />
par l’association Novempopulana, pour<br />
mieux comprendre, comédiens et saynètes<br />
à l’appui, la vie quotidienne des habitants<br />
d’une maison de ville gallo-romaine.<br />
Les Nocturnales<br />
Les vendredis 30 juillet et 6 août,<br />
20 h, à la Villa de Séviac.<br />
Repas-concert dans un cadre enchanteur, au<br />
rythme des accords de jazz et des musiques<br />
cubaines.<br />
Se divertir et apprendre, des animations conçues pour les familles afin de mieux connaître l'Antiquité.<br />
Murder party à Séviac<br />
Comme un apéritif au programme des Estivales<br />
qui démarrera quelques jours plus tard, participez<br />
le 26 juin à une murder party (jeu de rôle<br />
grandeur nature) à Séviac. Un drame vient de<br />
se produire à la Villa : Lucius Pompeius Probus,<br />
le propriétaire, a été assassiné. Mais qui pouvait<br />
bien lui vouloir du mal ? À vous de mener<br />
l'enquête !<br />
Samedi 26 juin à 18 h, 10 € adulte<br />
et 5 € enfant de moins de 18 ans<br />
Sous les étoiles d’ELUSA<br />
Jeudi 12 août, de 14 h 30 à 0 h 30<br />
Au Musée et à la Domus de Cieutat.<br />
Une découverte de l’espace avec les<br />
spécialistes de l’association Les Étoiles de<br />
l’Albret, pour petits et grands : lecture de<br />
contes au musée, fabrication d’une fusée, du<br />
système solaire, conférence, pique-nique à<br />
la belle étoile, promenade céleste contée et<br />
observation de la voûte étoilée.<br />
Exposition sur la Villa de Séviac<br />
Tout l'été et jusqu'au 30 novembre au<br />
Musée archéologique d'Eauze.<br />
Une exposition événement pour conclure les<br />
50 ans de fouilles de ce site emblématique,<br />
une luxueuse demeure aristocratique.<br />
Exposition conçue et coordonnée par la Conservation<br />
Départementale du Patrimoine et des Musées/Flaran.<br />
Informations, horaires,<br />
tarifs et réservations :<br />
Tél. : 05 62 09 71 38<br />
contact@elusa.fr — www.elusa.fr<br />
Facebo<strong>ok</strong> : ELUSA Capitale Antique<br />
Les 30 ans du Floc de Gascogne, plus<br />
exactement les 30 ans de son AOC,<br />
auraient dû être fêtés en 2020. Un<br />
événement de plus torpillé par la crise<br />
sanitaire « On ne boit pas masqués… »,<br />
soupirait Patrick Farbos le 5 avril dernier<br />
à Eauze, lors des assemblées générales<br />
du Floc (syndicat et comité<br />
interprofessionnel). Il était question de<br />
l’activité de la filière, elle aussi secouée<br />
par la pandémie, avec des chiffres en<br />
berne. Mais le découragement n’est<br />
pas gascon. D’abord, avec 500 000<br />
bouteilles encore vendues en 2020, le<br />
Floc plie, mais ne rompt pas. Et puis les<br />
vignerons peuvent toujours s’adapter<br />
aux aléas du marché en décidant d’en<br />
produire moins (-21 % entre 2020 et<br />
2019). De quoi relativiser, et attendre le<br />
jour où la convivialité sera à nouveau<br />
permise.<br />
Des défis encore à relever<br />
Les vignerons du Floc voient toutefois<br />
plus loin. Car les défis du Floc demeurent<br />
: un produit doux, sensuel, aromatique,<br />
au carrefour stratégique des<br />
notions de terroir, de gastronomie et<br />
de vignoble, et pour autant un produit<br />
relativement confidentiel. En 2020, ce<br />
qui a été produit représente le volume<br />
Apéritif<br />
Le Floc de Gascogne, 30 ans après<br />
Le Floc, apéritif gascon par excellence, a des qualités qui devraient en faire une évidence.<br />
Au moins dans le Gers, où se situe 80 % du territoire de production.<br />
Le Floc se déguste rouge ou blanc, nature ou en cocktail...<br />
de 50 ha, soit une toute petite portion<br />
de l’aire d’appellation théorique. Patrick<br />
Farbos, président du comité du<br />
Floc, a exhorté la génération montante<br />
à défendre « cette appellation d’exception<br />
», et au besoin d’en renouveler<br />
l’approche. Ce sera le rôle, s’ils veulent<br />
l’endosser, de Rémi Gratian, gérant du<br />
domaine Polignac à Gondrin, de Carole<br />
Garreau, du domaine éponyme à<br />
Labastide-d’Armagnac, et de Jean-Luc<br />
Lapeyre, du domaine de La Haille, à<br />
Montréal-du-Gers. Ces trois vignerons<br />
ont été élus au conseil d’administration<br />
du syndicat du Floc, présidé depuis décembre<br />
2020 par la Landaise Myriam<br />
Darzacq. Parmi les idées dans l’air,<br />
imaginer un floc vieilli « comme le<br />
faisaient les anciens », le distribuer en<br />
bag-in-box ou en cubi, voire le vendre<br />
en vrac au négoce dans la limite de<br />
Carole Garreau, à la tête du château du même nom, pionnier du<br />
Floc dans les années 60-70.<br />
Rémi Gratian, militant du floc à Gondrin.<br />
l’aire d’appellation, ce qu’interdit la<br />
réglementation actuelle qui stipule que<br />
le floc doit être conditionné en bouteille<br />
de verre chez son élaborateur.<br />
« Pas un seul et même produit »<br />
Une chose est frappante dans le Gers.<br />
Le Floc n’y est pas souverain. Rares<br />
Le Floc, apéritif gascon et festif par excellence<br />
sont les restaurateurs qui le proposent<br />
d’emblée à leurs clients. On a même<br />
l’impression, en été au moins, que ce<br />
sont les touristes qui tirent les ventes<br />
de cet apéritif, mélange de jus de raisin<br />
(2/3) et d’armagnac jeune (1/3).<br />
C’est peut-être ce qui a conduit les<br />
promoteurs du Floc de tenter d’exister<br />
sur le marché toulousain, avec l’appui<br />
de Jean-Jacques Bolzan, adjoint au<br />
maire de la Ville rose, président de la<br />
fédération des marchés de gros, qui a<br />
toujours une caisse de Floc dans sa voiture.<br />
Néanmoins, le plus naturel serait<br />
de faire des Gersois (et des Landais) les<br />
premiers ambassadeurs du Floc, et surtout<br />
des pratiquants convaincus. Carole<br />
Garreau, nièce de Charles, l’auteur en<br />
1974 la première fabrication officielle<br />
du « Floc d’Armagnac », réalise 1/3<br />
de son chiffre d’affaires avec le floc.<br />
Autant dire que l’avenir de l’apéritif<br />
gascon lui tient à cœur. Pour elle, il<br />
faut développer les circuits de commercialisation<br />
au-delà de la Gascogne, et<br />
faire enfin comprendre au public que ce<br />
n’est « pas un seul et même produit »,<br />
en dépit de son caractère jeune et frais.<br />
A Gondrin, où sa famille a toujours<br />
défendu le floc, Rémi Gratian produit<br />
l’équivalent de 6000 bouteilles par an,<br />
en plus de vin et d’armagnac. « Le floc<br />
n’est pas facile à vendre, c’est vrai,<br />
mais partout en France les apéritifs locaux<br />
ont eux aussi du mal à se faire une<br />
place. Le floc a pour lui… qu’il est très<br />
bon ! Quand on le goûte, on y revient ».<br />
Hugues de Lestapis<br />
L'ABUS D'ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ.<br />
À CONSOMMER AVEC MODÉRATION<br />
4 5
À table !<br />
Le retour du cornichon gersois<br />
Culture familière de la région il y a encore 35 ans, le cornichon avait quasiment disparu.<br />
Mais son retour s’amorce, en mode bio, car la demande est là.<br />
Pascal Lafont, le dynamique patron des Vergers de Gascogne, à l’origine de la réintroduction du<br />
cornichon sur les terres gersoises.<br />
Le cornichon ? Les Français adorent.<br />
Ils en croquent 30 000 tonnes par<br />
an, surtout des petits, plutôt des<br />
épineux, c’est-à-dire non lisses. Ce<br />
qu’on sait moins, c’est que 99 % de la<br />
production vient de très loin, 19 % des<br />
pays de l’Est et 80 % d’Inde, où le coût<br />
de main d’œuvre est sept fois inférieur<br />
à ce qu’il est en France. Tout ce qu’on<br />
achète en grande distribution, même<br />
sous les marques totémiques Amora ou<br />
Maille, vient de là-bas. Ce que beaucoup<br />
ont oublié, c’est que la France a<br />
été longtemps autosuffisante en cornichons.<br />
Jusqu’au milieu des années 80,<br />
elle produisait ce qu’elle consommait.<br />
Spécialement dans le sud-ouest, en particulier<br />
dans le Gers. Nombreux sont<br />
ceux qui ont pu s’acheter leur première<br />
Mobylette avec l’argent gagné en récoltant<br />
les cornichons l’été. A l’époque, il<br />
y avait une entreprise de transformation<br />
à Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne), capable<br />
de produire jusqu’à 25 tonnes de<br />
cornichons par jour, en saison ! Tout ça<br />
s’est écroulé. Fermeture d’usines, délocalisations,<br />
on connaît ça. Aujourd’hui,<br />
la France ne produit plus qu’1% de ce<br />
qu’elle consomme, soit 300 tonnes sur<br />
30 000 tonnes…<br />
Bio et made in France<br />
Mais l’histoire n’est pas finie. Le cornichon<br />
pourrait faire son retour dans<br />
le Gers. La conserverie des Vergers<br />
de Gascogne, fixée à Fleurance (après<br />
des décennies à Montestruc), cherche<br />
des producteurs locaux. « Il y a une<br />
demande pour des cornichons bio, soutient<br />
Pascal Lafont, qui a repris l’entreprise<br />
en 2014. Aujourd’hui, il existe<br />
une clientèle capable de payer plus<br />
cher des cornichons de qualité, bio, et<br />
cultivés en France ». Encore faut-il des<br />
producteurs. L’idée est de relancer une<br />
filière, qui serait capable de produire,<br />
en début de cycle, 18 tonnes de cornichons<br />
par saison, soit précisément ce<br />
Un marché dominé aujourd’hui par la production étrangère.<br />
que les Vergers de Gascogne doivent<br />
conditionner pour tenir l’engagement<br />
pris avec un distributeur bio d’envergure<br />
nationale. En d’autres termes, les<br />
cornichons sont déjà « achetés », reste à<br />
les fournir ! D’où cette rencontre organisée<br />
aux Vergers sous la houlette de la<br />
Chambre d’agriculture et de sa conseillère<br />
bio. L’enjeu, convaincre des agriculteurs/trices,<br />
déjà familiers du bio,<br />
Mieux vaut passer tous les jours dans les rangs, parce que les cornichons grossissent très vite.<br />
de diversifier leur production avec des<br />
cornichons.<br />
Plus c’est petit, plus c’est cher<br />
Sur le papier, ça peut rapporter gros.<br />
Les rendements sont généreux (de 6 à<br />
18 tonnes par hectare selon les variétés),<br />
les prix de vente attractifs (2 € à<br />
6,30 € au kilo selon la taille), soit une<br />
forte valeur ajoutée rapportée à une<br />
surface cultivée faible. Côté sombre,<br />
un besoin important en main d’œuvre,<br />
surtout pour la récolte du 15 juillet à la<br />
fin septembre, en sachant que le cornichon<br />
n’attend pas. 2 cm le vendredi,<br />
5 cm le dimanche, 10 cm le lundi. Le<br />
bon calibre étant le plus petit possible,<br />
il faut passer et repasser dans les rangs<br />
pour les dénicher (vert sur vert on ne<br />
voit rien, pas comme les tomates…).<br />
Trop gros, un cornichon perd tout ou<br />
partie de sa valeur. Des essais ont eu<br />
lieu via Les jardins de Cocagne, l’entreprise<br />
d’insertion fleurantine. Ils<br />
donnent des pistes sur les méthodes de<br />
culture, à plat sur butte ou sur fil. La<br />
question de la main d’œuvre, et de son<br />
coût, refroidissent les ardeurs. C’est là<br />
qu’il faut être inventif, s’allier, faire des<br />
achats mutualisés, etc. Certains agriculteurs<br />
l’ont d’emblée imaginé. Il y aura<br />
peut-être des cornichons gersois à l’été<br />
2022. Qui l’eût cru ?<br />
Hugues de Lestapis<br />
7
Évasion<br />
Des sous-bois gascons au désert marocain<br />
C’est près de Tournecoupe, sur un terrain dévolu aux joies du 4x4,<br />
que des équipages du rallye des Gazelles sont venus se former et s’entraîner.<br />
Courageuses les filles, on leur souhaite bonne chance !<br />
Les deux Gazelles Occitanes juchées sur leur pickup, prêtes à affronter le désert marocain.<br />
C’est le Gers version fun. Il existe à<br />
Pessoulens, près de Tournecoupe,<br />
en limite du Tarn-et-Garonne, un<br />
terrain privé d’une douzaine d’hectares<br />
taillé pour la conduite en tout-terrain.<br />
Baptême (enfants et ados compris), apprentissage,<br />
perfectionnement, journée<br />
franchissement, départ de raid, randonnée<br />
au long cours, le tout au volant de<br />
4x4 légendaires (Land Rover Defender,<br />
Jeep Wrangler Laredo, Range Rover<br />
V8…), l’offre développée par la société<br />
Étoile Bivouac est riche. Franck Guilbault,<br />
ancien de Latécoère et éditeur<br />
de road-bo<strong>ok</strong>s, a 30 ans d’expérience<br />
dans le domaine. Il est moniteur diplômé<br />
d’État, et depuis 2018 il fait de sa<br />
passion un métier à part entière. « Entre<br />
loisir et plaisir », dit-il, avec aussi l’idée<br />
de donner du tout-terrain une image<br />
vertueuse, sinon écologique. « Ici, on<br />
éduque les conducteurs à la cohabitation<br />
avec les autres utilisateurs des chemins<br />
».<br />
Réviser les bases, se motiver<br />
Ce dimanche dans une clairière détrempée<br />
par la pluie de la nuit, les conducteurs<br />
étaient des… conductrices. Une<br />
douzaine de femmes, bientôt au départ<br />
du rallye Aïcha des Gazelles du Maroc,<br />
raid exclusivement féminin, sans<br />
Franck Guilbault en prof de 4x4 : on révise la technique du<br />
treuillage pour se sortir des dunes, au cas où…<br />
GPS ni téléphone, juste à la carte et à<br />
la boussole, l’équipage gagnant étant<br />
celui qui aura réalisé le moins de kilomètres<br />
entre le départ et l’arrivée. Pour<br />
ceux qui connaissent, c’est une course<br />
mythique. Elle mobilise chaque année,<br />
hors crise sanitaire, près de 300 filles.<br />
Après plusieurs reports, la 30 e édition<br />
devrait normalement s'élancer au sud<br />
de l'empire chérifien le 17 septembre.<br />
La course est aussi une école de la patience<br />
! Les sept équipages présents à<br />
Pessoulens, certains venus avec leur<br />
véhicule de course, étaient en quelque<br />
sorte en week-end de « motivation ».<br />
L’occasion aussi de réviser quelques<br />
bases, comme le treuillage, ou comment<br />
se sortir d’un ensablement. De<br />
peaufiner la lecture d’une carte au<br />
1/100 000, de savoir tracer la navigation<br />
avec une règle graduée. De se remotiver<br />
aussi, comme l’équipage des<br />
Gazelles Occitanes (numéro 231), dont<br />
le départ prévu initialement en 2020 a<br />
été de report en report.<br />
Deux Gazelles Occitanes<br />
Anne-Frédérique Renard, 40 ans, et Sonia<br />
Mefrouch, 43 ans, sont de Toulouse.<br />
Mamans, anciennes collègues, elles<br />
n’ont aucune expérience de rallye dans<br />
le désert, et les voilà avec leur énorme<br />
Toyota Hilux décoré aux noms de leurs<br />
22 sponsors, prêtes à défendre leurs<br />
chances. Elles visent même le top 30<br />
des équipages dont c’est la première<br />
participation. Les Gazelles Occitanes<br />
se sont exercées à la conduite tout-terrain<br />
pour partie dans le Gers, chez<br />
Franck Guilbault. La formation aux<br />
rallyes africains fait partie des activités<br />
proposées par Étoile Bivouac. Une<br />
telle aventure ne peut pas s’improviser.<br />
Le courage, la détermination et la solidarité<br />
sont certes des valeurs de choix,<br />
mais sans technique, c’est l’enlisement<br />
assuré.<br />
Les exercices préparés par Franck<br />
Guilbault et son équipe ont capté l’attention<br />
des filles. Certaines étaient plus<br />
capées, un équipage (en quads) en est<br />
par exemple à son 15 e rallye des Gazelles<br />
! Mais toutes ont apprécié ce<br />
week-end « de partage » et le bivouac<br />
humide dans les sous-bois gersois. Il<br />
fera meilleur au Maroc.<br />
Hugues de Lestapis<br />
Contact<br />
Tél. Étoile Bivouac : 06 95 09 22 46<br />
8 9
Thermalisme<br />
Le nouveau défi de Castéra-Verduzan<br />
La plus petite des stations thermales du Gers est en sursis.<br />
Pour se relancer, elle doit impérativement multiplier sa fréquentation.<br />
Initiative<br />
Ils donnent une seconde vie aux montres<br />
À Lectoure, des personnes en situation de handicap recyclent des montres usagées<br />
pour en faire des « neuves » avec les composants qu’ils ont pu récupérer.<br />
Un bâtiment érigé en 1817 grâce à la générosité du marquis de Pins, un péristyle de style classique, des arcades bien mises en valeur.<br />
Castéra-Verduzan, à 20 min de route<br />
de Vic-Fezensac, est une petite<br />
ville équipée comme une grande :<br />
un hippodrome, une base de loisirs,<br />
un casino et un « établissement minéro-thermal<br />
», comme indiqué en lettres<br />
rouges au fronton d’un bâtiment qui<br />
porte encore beau. Les thermes de Castéra<br />
ont une longue histoire, mais elles<br />
sont aujourd’hui « en sursis », selon<br />
le mot de Pierre Espiet, cardiologue,<br />
maire de la commune à deux reprises.<br />
« Il y a un risque de fermeture de la station<br />
», soutient-il. Pas assez de curistes<br />
conventionnés, une absence de rentabilité,<br />
et in fine un risque sur l’économie<br />
de la commune (moins de retombées<br />
financières, des risques pour l'emploi…).<br />
Avec Barbotan et Lectoure,<br />
Castéra-Verduzan est le 3 e pôle thermal<br />
du Gers, le plus modeste. 300 curistes<br />
sous prescription médicale (*) par an,<br />
contre 1500 à Lectoure et 15 000 environ<br />
à Barbotan.<br />
La rhumatologie, le Graal<br />
C’est le seul, en France, à bénéficier<br />
d’un double agrément pathologies<br />
buccales et digestives. Cette qualité<br />
est aussi un défaut. Ce « marché » est<br />
étroit. « Pour que le centre thermal retrouve<br />
un niveau de rentabilité acceptable,<br />
il faudrait passer de 300 curistes<br />
à 1000 ou 1500 par saison », poursuit<br />
Pierre Espiet. Comment ? En décrochant<br />
un nouvel agrément, la rhumatologie,<br />
nettement plus rassembleuse. On<br />
a tous — on aura tous — des maladies<br />
des os, des articulations, des muscles,<br />
des tendons, etc. Rien qu’en écrivant<br />
cet article, une douleur survient…<br />
Reste que ça ne s’obtient pas comme<br />
ça. Il va falloir prouver l’efficacité des<br />
eaux thermales de Castéra-Verduzan<br />
dans l’accompagnement de ce genre de<br />
pathologies. Pour dire vite, une étude<br />
médicale en lien avec la faculté de Bordeaux<br />
va être entreprise. La rédaction<br />
des protocoles était encore en cours lors<br />
Vue de la piscine intérieure, les curistes ont l’air bien.<br />
C’était avant la crise sanitaire…<br />
de notre rendez-vous de mars à la mairie.<br />
Mais l’idée est d’offrir une cure à<br />
Castéra-Verduzan à des personnes suivies<br />
pour des problèmes de rhumatologie,<br />
d’arthrose du genou en l’espèce, et<br />
de vérifier, six mois après les soins, s’il<br />
y a eu amélioration de leur état, moins<br />
de douleurs, une meilleure aptitude à la<br />
marche. Si c’est suffisamment probant,<br />
l’Académie de médecine donnera le<br />
feu vert, suivront le conventionnement<br />
avec la Sécurité sociale, puis l’annonce<br />
au Journal officiel. Pierre Espiet, de<br />
même que l’actuel maire Claude Nef,<br />
se disent « confiants ». Il n’y a pas de<br />
plan B en fait, il faut que ça marche !<br />
Réponse en 2022.<br />
En quête d’un opérateur privé ?<br />
Ce n’est pas la commune qui pilote<br />
l’établissement thermal, elle y met<br />
d’ailleurs peu d’argent, mais le Département,<br />
et ça depuis 20 ans. Par un<br />
bail emphytéotique signé en 1997, la<br />
Commune de Castéra-Verduzan a en<br />
effet confié la gestion et les travaux à<br />
mener (remise à niveau des captages et<br />
des installations techniques) au Département<br />
du Gers et c’est en mai 2000,<br />
après des travaux de rénovation complète<br />
des cures de l’ancien bâtiment et<br />
la construction d’une extension (espace<br />
thermoludique et résidence de tourisme<br />
de 22 logements) que le nouveau centre<br />
thermal a pu rouvrir. Le Département a<br />
bien cherché à en confier la délégation<br />
à un partenaire privé, mais sans succès.<br />
Aujourd’hui, après y avoir beaucoup<br />
investi, il lui est interdit de continuer<br />
à supporter le déficit structurel des<br />
thermes. « Avec l’agrément rhumatologie,<br />
le centre redeviendrait séduisant, à<br />
terme, pour un opérateur privé », veut<br />
croire Pierre Espiet. Et ce serait justice,<br />
car d’après les archives dénichées sur<br />
place, Castéra-Verduzan était connu<br />
dès 1<strong>91</strong>0 pour soulager… les rhumatismes<br />
!<br />
Hugues de Lestapis<br />
(*) On ne parle pas ici des activités de<br />
thermoludisme, importantes à Castéra-Verduzan.<br />
Marie-Carmen en train de démanteler une montre. Des lots de montres usagées, un travail pour longtemps. Remontées, des montres (presque) neuves, uniques !<br />
C’est écologique, c’est social, et<br />
en même temps c’est un projet<br />
économique. Un triple défi qui se<br />
niche en bas de Lectoure, dans les locaux<br />
de MGH (Manufacture générale<br />
horlogère), propriétaire de la marque<br />
Lip. Depuis janvier 2021, des montres<br />
usagées y sont désossées et ce qu’on<br />
en sauve permet d’en fabriquer des<br />
« neuves », que le grand public pourra<br />
acheter. Signe particulier, les personnes<br />
choisies pour ce travail de précision<br />
sont en situation de handicap. Telle la<br />
Fleurantine Marie-Carmen, 56 ans, ancienne<br />
aide-maraîchère victime d’une<br />
opération au pied ayant mal tourné, ou<br />
Jean-Pierre, de Terraube, ex-menuisier-poseur,<br />
qui a vu son horizon professionnel<br />
compromis par un double<br />
infarctus. L’un et l’autre, après 15 jours<br />
de stage et deux ou trois semaines à se<br />
régler, ont ainsi remis le pied à l’étrier,<br />
quasiment à temps complet.<br />
Examen, tri, contrôle, test<br />
Accompagnés par des professionnels<br />
de MGH, ils sont quatre, à l’heure actuelle,<br />
à passer leur journée le nez penché<br />
sur une large lampe-loupe, pour<br />
examiner, démanteler, trier certains<br />
métaux, et identifier les composants<br />
encore intéressants. Chacun son rôle<br />
dans la petite chaîne. Marie-Carmen et<br />
Annie, sa sympathique voisine, qu’elle<br />
a connue aux Jardins de Cocagne de<br />
Fleurance, sont à la réception. Autour<br />
d’elles, des caisses remplies de montres<br />
en vrac (une centaine de pièces par<br />
caisse environ), de tous styles, abandonnées<br />
un jour par leur propriétaire<br />
dans une démarche vertueuse de recyclage<br />
via la filière Eco tempo. Chez<br />
MGH, il y a aujourd’hui l’équivalent<br />
de 1,5 tonne de montres usagées. Marie-Carmen<br />
a devant elle des tiroirs où<br />
elle va ranger les éléments qu’elle extrait<br />
de chaque montre : laiton, métal<br />
couleur, métal noir, métal or, plastique,<br />
cuir, carte mère (des montres digitales),<br />
cercle d’emboîtage, les cadrans en<br />
verre, etc. Une partie finira à la fonte,<br />
une autre va servir à reconstituer de<br />
nouvelles montres.<br />
Le trio à l’initiative, Christophe Loizon, AG2I, Jean-Louis Gèze,<br />
Agorea, Jean-Luc Bernerd, Eco Tempo. (photo Julie Gourdet)<br />
Une montre… unique !<br />
C’est la mission de Jean-Pierre et surtout<br />
de Corinne, qui œuvrent « dans le<br />
calme et la concentration ». À eux la<br />
fin du puzzle pourrait-on dire, le rassemblement<br />
des pièces éparses jugées<br />
bonnes pour une seconde vie, la vérification<br />
de leur fonctionnement, et la<br />
« création » d’une nouvelle montre sous<br />
la marque eHo. « Une montre unique,<br />
sourit Marie-Carmen, impossible à reproduire<br />
! ». Vendue en outre à 50 ou<br />
100 €, soit moins cher que les entrées<br />
de gamme des concurrentes (vraiment)<br />
neuves. Avec la satisfaction, en plus,<br />
d’avoir fait un geste pour l’environnement.<br />
« Une caisse de 100 montres en<br />
vrac produit aujourd’hui entre 10 et 15<br />
montres rénovées, l’objectif est de passer<br />
à 30 », indique Jean-Louis Gèze.<br />
La 1 re entreprise adaptée du Gers<br />
Ce spécialiste de l’économie sociale,<br />
lui-même père d’un enfant handicapé,<br />
est le directeur d’Agorea la société qui<br />
pilote l’affaire avec l’appui de l’horloger<br />
MGH et de l’association auscitaine<br />
AG2I. « Agorea est la 1 re entreprise<br />
adaptée dans le Gers employant des<br />
personnes en situation de handicap, précise-t-il,<br />
ils sont quatre aujourd’hui, on<br />
voudrait passer à huit ». L’Ademe et la<br />
région Occitanie ont participé à la mise<br />
à feu d’Agorea, l’argent public finance<br />
aussi une partie des salaires (jusqu’à<br />
60 %). Mais l’important, disent les<br />
acteurs de cette belle initiative, « c’est<br />
d’acheter nos montres ! » (*).<br />
Hugues de Lestapis<br />
(*) Parmi les points de vente<br />
actuels dans le Gers :<br />
Boutique MGH (Lectoure),<br />
Le Comptoir solidaire (Auch).<br />
Par internet : www.leclubdelamontre.com<br />
10 11
Patrimoine<br />
Lombez, sa cathédrale, ses mystères…<br />
Sept statues en pierre du XV e siècle, emmurées depuis des lustres, ont été mises au jour à<br />
la faveur de travaux de restauration de l’édifice. Une belle surprise.<br />
La cathédrale de Lombez, de style gothique méridional, édifiée aux XIV e et XV e siècles, avec son étonnant clocher.<br />
Avec ses 2000 habitants, Lombez<br />
est la plus petite ville du Gers à<br />
disposer d’une cathédrale. Assez<br />
superbe qui plus est. Son clocher<br />
octogonal, d’inspiration toulousaine,<br />
culmine à 43 m. Il capte le regard de<br />
ceux qui s’en approchent, et ne le lâche<br />
pas de sitôt. On rêverait d’y monter<br />
pour embrasser la vue sur les vallons,<br />
les coteaux et bien sûr les Pyrénées.<br />
La commune de Lombez, à 22 km au<br />
sud de L’Isle-Jourdain, relève certes du<br />
Gers, mais elle fleure déjà la Haute-Garonne<br />
et ses briques rouges.<br />
Un trésor caché<br />
De couleurs il est également question<br />
dans l’affaire dite du « trésor caché ».<br />
Car les vestiges archéologiques découverts<br />
il y a peu, sept statues en pierre<br />
provenant d’une mise au tombeau du<br />
XV e siècle, ont conservé leur polychromie<br />
d’origine. « Des pièces exceptionnelles<br />
», selon Marie-Thérèse<br />
Gazeau-Caille, adjointe à la culture de<br />
la ville de Lombez et historienne de<br />
l’art, qui n’est pas pour rien dans leur<br />
réapparition. Les statues étaient en effet<br />
emmurées depuis 135 ans dans une<br />
des chapelles de la cathédrale, celle<br />
de Jean-Baptiste. À l’époque, en 1885<br />
donc, on avait décidé la pose d’un autel<br />
néogothique, celui qu’on voit aujourd’hui.<br />
Les statues médiévales devaient<br />
encombrer, l’entreprise chargée<br />
du chantier a sans doute reçu l’ordre de<br />
maçonner dessus. Attentat patrimonial<br />
peut-être, mais problème résolu.<br />
L’histoire aurait pu s’arrêter sous ce<br />
méchant coup de badigeon. C’était<br />
Une statue de femme à mi-corps, au visage presque intact<br />
malgré les vicissitudes du temps.<br />
compter sans l’opiniâtreté d’amateurs<br />
d’histoire, titillés par des indices<br />
concordants, et persuadés que si l’on<br />
savait chercher, on retrouverait les statues<br />
jadis escamotées. La restauration<br />
programmée des chapelles de la cathédrale,<br />
sous l’égide de Pierre Cadot,<br />
architecte du patrimoine, leur offrit une<br />
fenêtre. Une entreprise spécialisée en<br />
recherche géophysique fit passer un radar<br />
de très haute résolution à l’endroit<br />
supposé. Les murs étaient en quelque<br />
sorte « interrogés » par la science, et si<br />
la structure montrait des signes de perturbations,<br />
cela pouvait signifier que<br />
derrière, sait-on jamais…<br />
Marie-Thérèse Gazeau-Caille, ardente élue et historienne,<br />
passionnée par la découverte.<br />
Quand les murs parlent<br />
De fait, le mur « parla ». C’était à la<br />
mi-juillet 2020. Un premier découpage,<br />
le plus léger possible, laissa apparaître<br />
deux statues polychromes, et au fond<br />
de la cavité on pouvait en deviner deux<br />
autres. Et de sondage en sondage, on en<br />
découvrit sept au total, sans tête et passablement<br />
abîmées pour certaines (elles<br />
ont quand même plus de 500 ans !). Les<br />
spécialistes croient reconnaître Joseph<br />
d’Arimathie, Nicodème, Marie et Jean,<br />
Marie-Madeleine, soit les personnages<br />
traditionnels d’une représentation<br />
sculptée de la mise au tombeau de Jésus.<br />
Le 5 décembre 2020, les statues<br />
ont fait l’objet d’une demande de protection<br />
au titre des objets mobiliers des<br />
monuments historiques. Maintenant,<br />
qu’en faire ? Les restaurer, leur redonner<br />
une tête ? Et puis où les mettre ? La<br />
réponse appartient aux professionnels<br />
du patrimoine.<br />
Hugues de Lestapis<br />
Ça cloche à l’église de Plaisance<br />
Descendue de son socle pour travaux, la<br />
grosse cloche de l’église de Plaisance, alias<br />
le bourdon, aurait dû remonter là d’où elle<br />
venait. Mais la mairie en a décidé autrement,<br />
arguant de la fragilité de son support. La pièce<br />
de 2800 kg a failli être exposée sur la place<br />
de l’église. Des paroissiens s’en sont émus et<br />
ont pétitionné. Parmi eux, Marie-Charlotte de<br />
Cassagnac, issue de la célèbre famille qui a<br />
donné des députés gersois, dont le parrain du<br />
bourdon. La cloche est restée finalement dans<br />
l’église, même si elle est aujourd’hui en pénitence<br />
au fond de la nef. Loin de son plafond<br />
d’origine…<br />
13
Insolite<br />
Quand la Préhistoire refait surface...<br />
À côté d’Agen, un plasticien belge reconstitue des animaux préhistoriques<br />
de manière saisissante. Trois spécimens pourraient bientôt faire trembler le sol gersois.<br />
C’est à Simorre, entre Masseube et<br />
Samatan, que l’on verra peut-être<br />
un jour les œuvres d’Emmanuel<br />
Janssens-Casteels. À 58 ans, ce Belge<br />
fixé depuis deux décennies du côté<br />
de Prayssas (Lot-et-Garonne), exerce<br />
un métier rare : il fait revivre, à la demande<br />
et grandeur nature, mammouth,<br />
vélociraptor (dinosaure à deux pattes),<br />
calamar géant, sarchosuchus imperator<br />
(crocodile de 10 m de long), auroch,<br />
bison, etc. Il fabrique aussi des crânes<br />
d’espèces d’hommes disparues, et<br />
même, tout récemment, un loup-garou<br />
de 2 m de haut, « avec un air gentil pour<br />
ne pas affoler les enfants ». Ses clients<br />
ne sont pas des particuliers aux goûts<br />
bizarres, mais des musées, des écoles,<br />
des parcs à thèmes, des décorateurs<br />
de cinéma, des expositions itinérantes<br />
(les loups, les crocodiles…). Les commandes<br />
arrivent du monde entier, Emmanuel<br />
conçoit des pièces originales,<br />
en restaure d’autres, en loue au besoin.<br />
Des mastodontes dans le Gers<br />
Lors de notre passage, Emmanuel était<br />
en contact presque simultané avec Dubaï,<br />
la Corée-du-Sud et l’Allemagne.<br />
Avec aussi la modeste, mais charmante,<br />
cité de Simorre, dans l’Astarac,<br />
qui porte l’idée d’un parcours pédagogique<br />
et paléontologique, « Les Géants<br />
du Miocène ». Soit la reconstitution de<br />
trois mastodontes, lointains cousins des<br />
éléphants actuels et portant des noms<br />
scientifiques imprononçables ! On va<br />
les citer quand même : le Deinotherium<br />
(3,5 m de hauteur) aux défenses recourbées,<br />
le Gomphotherium Angustidens,<br />
« muse » à quatre défenses qui aurait<br />
inspiré les oliphants du Seigneur des<br />
Anneaux, et le Brachypotherium brachypus,<br />
sorte de rhinocéros court sur<br />
pattes, que l’on verra à demi-immergé<br />
dans une mare. Le projet a été plébiscité<br />
en mars dernier dans le cadre des budgets<br />
participatifs de la région Occitanie,<br />
« il est même le lauréat des lauréats<br />
avec le plus grand nombre de votes »,<br />
complète non sans fierté Éric Truffi, le<br />
maire de Simorre. À la clé, 80 000 €<br />
Emmanuel Janssens-Casteels dans son atelier pour la reconstitution d’un mammouth, un « bébé » de 3 m au garrot, avant la pose des<br />
poils laineux.<br />
de subventions, dont une grosse partie<br />
servirait à l’achat des mastodontes en<br />
question. Qui restent à « fabriquer ». Si<br />
tout s’enchaîne bien, mais il y a pas mal<br />
de maillons, les trois spécimens pourraient<br />
faire trembler le sol de l’Astarac<br />
en 2022.<br />
Exactitude scientifique<br />
Déambuler dans l’atelier d’Emmanuel<br />
est une expérience, disons insolite.<br />
On enjambe un anaconda, on frôle un<br />
squelette de dinosaure, une queue de<br />
baleine, une énorme raie manta, un yéti<br />
poilu qui vous toise sans indulgence.<br />
Le plus bluffant, c’est que ce bestiaire<br />
figé semble… bien vivant. « Non seulement<br />
je vise l’exactitude scientifique à<br />
100 %, en travaillant avec les meilleurs<br />
experts en paléontologie, mais je veux<br />
un résultat qui soit le plus proche de<br />
la réalité. Y compris pour des espèces<br />
disparues, avec pour seuls indicateurs<br />
des fragments d’os ». Pour reconstituer<br />
le reptile géant exposé au Muséum de<br />
Toulouse, il a fallu l’appui de chercheurs<br />
du CNRS, des patientes comparaisons<br />
avec des espèces voisines pour<br />
envisager la taille réelle de l’ossature.<br />
« Le reste, c’est de la sculpture pourrait-on<br />
dire. Une armature en mousse<br />
de polyuréthane, de la résine pour solidifier<br />
la pièce, l’ajout des dents, griffes,<br />
poils le cas échéant ou écailles, puis de<br />
la peinture pour faire surgir les détails,<br />
et une certaine forme de vie ».<br />
Des pièces jusqu’à 18 m de long !<br />
L’homme, qui a été technicien en prothèse<br />
dentaire et employé d’auto-école<br />
dans des vies précédentes, passe ainsi<br />
des mois sur certains projets « épuisants<br />
» à cause de leur volume (18 m de<br />
long, 4 m de haut et 6 m d’envergure<br />
pour le calamar géant). Des pièces qui<br />
quittent son atelier par petits bouts (six<br />
camions nécessaires parfois !), en attendant<br />
d’être remontées, notice aidant,<br />
une fois arrivés dans leur nouveau nid.<br />
« Pour Simorre, si l’affaire se conclut,<br />
les mastodontes seront à l’extérieur, ce<br />
qui suppose une résistance accrue et<br />
donc une technique différente », ajoute<br />
Emmanuel Janssens-Casteels. Son<br />
métier est si spécial qu’il n’existe pas<br />
dans la nomenclature française. Sa société<br />
Ophys (du grec serpent) est ainsi<br />
rangée parmi les « fabricants d’articles<br />
plastiques divers de fabrication courante<br />
». Même le yéti en sourit.<br />
Hugues de Lestapis<br />
Aux petits soins avec la gueule d’un énorme reptile crocodyliforme.<br />
Un crâne de canis dirus, plus gros qu’un loup, disparu il y a 10000 ans.<br />
Dans le jardin du plasticien, un tyrannosaure aux aguets. Pas vraiment de limite de taille pour les reconstitutions !<br />
Des crânes en vitrines, tous des ancêtres ?<br />
Sculpture en résine d’un crâne de Triceratops (famille des dinosaures), 2m10 de long.<br />
Le Big Foot, version américaine du yéti, 2m45 de haut. Pas l’énerver…<br />
14 15
Tous les chemins mènent à Lectoure.<br />
Même depuis le Zimbabwe,<br />
d’où est originaire Mme Deirdre<br />
Holcroft, docteure en agronomie. Sa<br />
spécialité ? La lutte contre le gaspillage<br />
et la perte de fruits et légumes : 30 %<br />
de la nourriture de la planète est perdue,<br />
dit-elle. Surtout dans les pays en développement.<br />
Et là voilà en Gascogne,<br />
ce qui est plutôt original ! « Ce n’est<br />
pas évident, j’en conviens, mon histoire<br />
commence dans la ferme de mon<br />
grand-père agriculteur, en Afrique de<br />
l’Est, au Zimbabwe. Je récoltais les<br />
pommes de ses vergers du matin au<br />
soir ». Loin de l’Afrique et de la ferme<br />
familiale, Deirdre étudiera à l’Université<br />
de Californie, à Davis, l’un des<br />
trois grands centres américains dédiés<br />
à la recherche agronomique.<br />
Le Gers, un lieu idéal<br />
pour travailler à l’international<br />
En préparant sa thèse, stupéfaite, elle<br />
découvre un scandale, le gaspillage<br />
mondial des fruits et légumes après leur<br />
récolte. Et décide de passer à l’action !<br />
Tout d’abord, en décrochant un master<br />
puis un doctorat en agronomie. Ce sera<br />
le début d’une prestigieuse carrière de<br />
consultante auprès des grandes firmes<br />
internationales productrices de fruits et<br />
de légumes. Mais comment peut-elle se<br />
Fruits et légumes<br />
Son combat contre le gaspillage<br />
Depuis Lectoure, Deirdre Holcroft, une experte en agronomie originaire du Zimbabwe<br />
lutte contre le gaspillage des fruits et des légumes. De quoi faire reculer la famine.<br />
Deirdre dans sa maison de Lectoure, jamais loin des plantes.<br />
sentir utile dans le Gers, loin de tout ?<br />
« Pas du tout. Je suis venue ici pour<br />
la vie ! J’y suis, j’y reste. Mon mari et<br />
moi connaissions déjà la France, c’est<br />
un pays que nous aimons. Nous avons<br />
acheté une maison. D’après moi, c’est<br />
le lieu idéal pour travailler à l’international,<br />
dans les pays où l’on a besoin<br />
de mes compétences ». Voilà Deirdre<br />
face aux Pyrénées, avec ordinateurs et<br />
papiers, munie de son bagage scientifique<br />
et de sa riche expérience de terrain<br />
: Ghana, Kenya, Afrique du Sud,<br />
Colombie, Mexique, elle conseille les<br />
grandes firmes. Avec au cœur, un projet<br />
fortement ancré, se battre pour éviter<br />
les famines. Au risque, qui sait, de<br />
perdre contact avec tous ses collègues.<br />
« Au contraire, nous parlons constamment<br />
sans être dérangés : échange d’expériences,<br />
on apprend sans cesse ».<br />
Sur le terrain, Deirdre prend la température des ananas.<br />
Au Ghana, entre notes et réflexions.<br />
De la récolte au client<br />
Entre la récolte et l’assiette, le parcours<br />
est riche d’accidents. Et c’est au début<br />
de la chaîne alimentaire qu’il faut agir.<br />
Une seule étape mal gérée, le fruit ou<br />
le légume perd toutes ses qualités, et<br />
il risque de pourrir. Surtout, dans les<br />
pays pauvres, mais cela arrive aussi<br />
dans les pays riches. Notre agronome<br />
lectouroise entreprend de décrire les<br />
détails infinis de cette chaîne alimentaire<br />
si dure à maîtriser. En contrôlant<br />
toutes les étapes : époque de la récolte,<br />
conditionnement, conservation, emballage,<br />
transport, distribution, dans des<br />
conditions idoines de manipulation et<br />
de température adaptées, spécifiques<br />
pour chaque plante. Des caisses défectueuses<br />
sont une calamité. « J’ai<br />
conseillé des producteurs de melons,<br />
de cantaloupes (sorte de melons), et<br />
d’ananas, et travaillé pour une très<br />
grande société spécialisée dans l’emballage<br />
de la laitue, de fraises, et de<br />
salades de fruits prêtes à être consommées.<br />
Les écueils sont innombrables,<br />
trop souvent on ne s’y attend pas. On<br />
peut aider les pays riches comme les<br />
pays pauvres, en exerçant une exactitude<br />
d’une rigueur inimaginable,<br />
méconnue jusqu’à ce jour. Mon beau<br />
souvenir d’enfance : au Zimbabwe, à la<br />
ferme, mon père cueillait les pommes<br />
à l’odorat ! Juste par leur arôme, il jugeait<br />
qu’elles étaient mûres, prêtes à<br />
récolter. Puis on les frottait à la main<br />
pour les faire bien briller avant expédition.<br />
Car les pommes sont dotées d’une<br />
cire naturelle. Le parfum des pommes,<br />
la sensation de la peau dans ma main :<br />
la plus belle expérience de ma vie !»<br />
Tout a changé, toutes les techniques.<br />
Deirdre prend sa bêche et s’en va dans<br />
son potager sur les pentes de Lectoure.<br />
Ici, aucun souci de chaîne alimentaire,<br />
sauf les limaces !<br />
Ingrid Carlander<br />
Vins et spiritueux<br />
Le bel été du Domaine de Joÿ<br />
La famille Gessler vous accueille cet été sur son domaine situé à Panjas et dans sa cave de Nogaro.<br />
Offres exceptionnelles à l’appui. Profitez-en !<br />
Rendez-vous au domaine de Joÿ (Panjas)<br />
Voilà près d’un siècle que les Gessler<br />
sont arrivés à Panjas. La 4 e génération<br />
est incarnée aujourd'hui par Vanessa<br />
Gessler, fille d'Olivier, et Kévin Gessler.<br />
Entretemps, l’exploitation est passée<br />
de 15 ha à 180 ha de vignes, essentiellement<br />
en côtes de Gascogne. On y<br />
élabore des vins fruités, aromatiques et<br />
aussi des armagnacs raffinés, souvent<br />
Vanessa Gessler médaillés. Le Domaine de Joÿ est soucieux<br />
de biodiversité, il a reçu à ce titre la certification HVE<br />
(Haute valeur environnementale). Il a parallèlement entamé<br />
sa conversion en agriculture biologique avec une gamme de<br />
trois vins, blanc sec, blanc moelleux et rouge.<br />
Domaine de Joÿ<br />
Lieu dit À Joÿ - D33 - 32110 Panjas<br />
Tél. : 05 62 09 03 20<br />
www.domaine-joy.com<br />
info@domaine-joy.com<br />
Ouvert du lundi au vendredi de 9 h à 12 h<br />
et de 14 h à 18 h. Le samedi sur RDV.<br />
Visites sur RDV uniquement.<br />
Naturellement Joÿ<br />
Sec<br />
Cépages Colombard, Ugni-blanc,<br />
Gros Manseng. Nez très floral.<br />
Idéal pour des plateaux<br />
de fruits de mer, etc.<br />
Étape à la cave Vins Chez Moi (Nogaro)<br />
Agrandie, relo<strong>ok</strong>ée, lumineuse, aérée,<br />
la Cave Vins Chez Moi est le<br />
« royaume » de Kévin Gessler, frère de<br />
Vanessa. Il en a doublé la taille, et forcément<br />
le nombre de références : pas loin<br />
de 800 ! Bien sûr, les vins et les armagnacs<br />
du Domaine de Joÿ, mais aussi un<br />
large choix de vins français et étrangers,<br />
de nombreuses bières, des jus de fruits,<br />
Kévin Gessler un rayon de thés et cafés, des spiritueux<br />
(armagnac, whisky, rhum, vodka…), et même du saucisson.<br />
Location de tireuse à bière possible. Pour s’y retrouver, l’expertise<br />
de Kévin est imparable, il est assisté de Juliette, qui a<br />
aussi du répondant !<br />
Cave Vins Chez Moi<br />
2, av. de Daniate - 32110 Nogaro<br />
Tél. : 05 62 08 46 36<br />
distribution@domaine-joy.com<br />
Ouvert du mardi au samedi<br />
de 9 h 30 à 12 h 30 et de 15 h à 19 h.<br />
1 bouteille de rosé offerte pour 5 achetées<br />
Sur présentation de ce numéro au domaine ou à la cave, jusqu’au 31 août 2021.<br />
Panachage possible entre les 5 cuvées ci-dessous.<br />
Naturellement Joÿ<br />
Moelleux<br />
Cépages Gros Manseng et<br />
Petit Manseng. Nez citronné et<br />
senteurs de verveine.<br />
En apéritif, sur une poêlée de<br />
foie gras ou sur un dessert de<br />
fruits frais<br />
Naturellement Joÿ<br />
Rouge<br />
Cépages Merlot,<br />
Cabernet Sauvignon.<br />
Un nez de bourgeon de cassis<br />
et de framboise.<br />
Sur des viandes rouges, pot-au-feu,<br />
ou desserts en chocolat.<br />
La vie en Joÿ<br />
Blanc<br />
Cépages Sauvignon et Gros<br />
Manseng. Un vin limpide et<br />
brillant, au nez intense de fruits<br />
mûrs et une finale citronnée.<br />
En apéritif, avec des feuilletés, des<br />
viandes blanches.<br />
La vie en Joÿ<br />
Rouge<br />
Cépages Merlot et Cabernet<br />
Sauvignon. Vin rond et gourmand,<br />
arômes de fruits rouges<br />
et d’épices fraîches.<br />
Tous les plats conviviaux (barbecue,<br />
pizzas…), charcuteries.<br />
16 17
Tradition<br />
L’art délicat du feutre<br />
À Aux-Aussat, au sud du Gers, Annelie, une feutrière redonne du lustre<br />
à un savoir-faire ancestral et fabrique des vêtements très recherchés.<br />
Nouveau<br />
Changez votre façon de travailler !<br />
À Lectoure, La Manufacture Co-Working propose des espaces de travail partagés,<br />
une salle équipée pour la visioconférence, la fibre optique, et bien d’autres services.<br />
Annelie dans son atelier : répartir la laine, l'humidifier, l'amalgamer, la pétrir...<br />
Oui, le feutre ! la plus ancienne matière<br />
textile au monde, non tissée !<br />
Selon la légende, ce serait une découverte<br />
de ce bon Noé. Installé dans<br />
son Arche, il aurait eu tout son temps<br />
pour expérimenter la laine des moutons<br />
coincés avec les autres animaux.<br />
D’autres légendes racontent que le<br />
feutre aurait été inventé par les hommes<br />
de Néandertal, lassés de se faire étriller<br />
la peau par le cuir des bêtes sauvages.<br />
Le plus ancien vestige du feutre serait<br />
un bout de tenture murale trouvé en<br />
Turquie, daté de 640 av. J.-C.. Quasiment<br />
négligée jusqu’à peu, l’étrange<br />
matière était en péril. Mais aujourd’hui,<br />
ce textile aux propriétés extraordinaires<br />
connaît un formidable essor. Artistes<br />
et créateurs s’en emparent pour réaliser<br />
des objets incroyables, comme des<br />
habits de haute couture — sans une<br />
seule couture. Seul outil, la main. Dans<br />
son atelier d’Aux-Aussat entre Miélan<br />
et Marciac, au milieu des champs,<br />
Annelie Petitqueux, feutrière, crée des<br />
vêtements conçus pour vivre et rêver.<br />
Passionnée de feutre, elle est l’une des<br />
premières à exercer ce métier, officiellement<br />
reconnu comme métier d’art.<br />
La laine, une matière sensuelle<br />
Ceci n’est pas sorcier ? Non, c’est magique<br />
! Sur son plan de travail, elle<br />
choisit délicatement quelques brins<br />
de laine fine Mérinos (race de mouton<br />
d'Australie), si légers qu’ils paraissent<br />
transparents, les dispose méticuleusement,<br />
parallèlement, les tons sont naturels<br />
ou de teintes diverses. Ensuite<br />
elle saisit des fils de soie tout juste sortis<br />
d’un cocon, et ses mains frottant à<br />
peine ce bouquet de fibres, elle médite.<br />
Voilà que commence le travail puissant<br />
et délicat des mains. Elles vont pétrir,<br />
rouler, masser, malaxer, verser de<br />
l’eau savonneuse sur la matière, rincer,<br />
et pétrir, rouler, malaxer encore. Si la<br />
styliste poursuit ces gestes, ce sera un<br />
travail épuisant, concentré, méditatif, la<br />
naissance d’une matière inconnue, inédite.<br />
Tel l’inlassable travail d’un maître<br />
boulanger, les seules mains comme<br />
outil. Gestes douloureux pour le dos,<br />
les bras, au fur et à mesure que les<br />
couches de fibres s’ajoutent. Le feutre ?<br />
il est vivant, élémentaire, généreux. Il<br />
a une âme. Qui va s’incarner dans de<br />
merveilleux vêtements, légers, solides,<br />
durables, lavables.<br />
Un savoir à transmettre<br />
Il existe d’autres techniques pour des<br />
réalisations en feutre. On peut associer<br />
la laine avec le feutre, ce sera par<br />
exemple le loden ou le tweed. Mais<br />
ici, on décrit la technique spéciale du<br />
feutre Nuno, créée par cette artiste hors<br />
pair, Annelie. Elle a enseigné l’art du<br />
feutre en France et à l’étranger, exposé,<br />
monté des ateliers — même pour les<br />
enfants — croisant son exceptionnel<br />
savoir-faire avec d’autres artisans issus<br />
Les vêtements créés par Annelie sont des pièces uniques, à tous les sens du terme.<br />
de la filière laine. La théorie de base<br />
reste identique : les poils des moutons<br />
ou autres animaux à toison sont pourvus<br />
de minuscules écailles. La chaleur,<br />
l’humidité, la pression et les gestes<br />
répétés des mains font que les écailles<br />
s’entremêlent et s’accrochent les unes<br />
aux autres. D’où un textile unique, non<br />
tissé. Il faut savoir que chaque année, a<br />
lieu un gaspillage monstre : des tonnes<br />
de laine, jugées invendables par de<br />
trop nombreux éleveurs, sont brûlées<br />
ou jetées comme de vulgaires déchets !<br />
Face à ce défi, des centaines d’artisans<br />
spécialisés dans le lavage, le filage,<br />
le cardage, le tissage, le feutre, le tricot,<br />
l’isolation ont rejoint l’Atelier des<br />
Laines d’Europe né il y a une trentaine<br />
d’années. Grâce à la ténacité d’une fine<br />
experte, et fondatrice de l’association,<br />
Marie-Thérèse Chaupin, consciente<br />
des déboires et possibilités de la filière<br />
laine. Annelie Petitqueux en est l’une<br />
des premières adhérentes. Un musée du<br />
Feutre s’est établi dans les Ardennes :<br />
histoire du feutre, et lieu de création<br />
et d’expérimentation. Renaissent des<br />
gestes perdus, une qualité oubliée, une<br />
activité « essentielle » en ces années<br />
d’orages.<br />
Ingrid Carlander<br />
Contact : www.annafibre.com<br />
Un cadre de travail stimulant et confortable<br />
Avec la crise sanitaire, de nouveaux<br />
modes de travail ont émergé : télétravail,<br />
visioconférence au cœur<br />
de l’organisation, téléphone comme<br />
substitut des rendez-vous physiques,<br />
jusqu’aux plannings en ligne. Qu’en<br />
restera-t-il avec le déconfinement ? Pas<br />
mal de choses, qu’on le veuille ou non.<br />
D’ores et déjà, le télétravail est une<br />
pratique entérinée dans le quotidien<br />
des Français. C’est dire si l’intuition de<br />
Jean-Luc Bernerd était bonne, lorsqu’il<br />
a transformé une partie des locaux de<br />
la société MGH (Manufacture Générale<br />
Horlogère) en espaces de travail partagés.<br />
L’endroit se nomme La Manufacture<br />
Co-Working, il se situe au pied de Lectoure,<br />
à 30 mn d’Auch et d’Agen, il a<br />
son parking privé, et il fait corps avec<br />
les autres activités de MGH, c’est-àdire<br />
l’horlogerie avec la marque Lip,<br />
la réparation et le recyclage de montres<br />
usagées via la filière EcoTempo et eHo.<br />
On accède d’ailleurs à la Manufacture<br />
Co-Working par l’entrée principale de<br />
MGH, qui est aussi un lieu de vente des<br />
modèles Lip emblématiques et nouveaux.<br />
À partir de 4 € de l'heure, café compris.<br />
Un espace lumineux, propice à la créativité.<br />
Les espaces en question, modulables,<br />
sont à l’étage. Ils frappent par leur ambiance<br />
lumineuse, naturelle et confortable.<br />
Il y a une salle de réunion d’une<br />
capacité de 20 à 25 personnes, dotée<br />
d’un vidéoprojecteur et d’un large<br />
écran pour rendre une visioconférence<br />
confortable, et stable grâce à la<br />
fibre optique illimitée et sécurisée. On<br />
trouve aussi une salle de réunion pour<br />
8 personnes, avec paperboard. On<br />
passe ensuite dans les espaces de travail<br />
partagés, soit un open-space avec<br />
des îlots de postes de travail. Accès<br />
imprimante et photocopieur en sus.<br />
Le bar wifi, et bientôt un coin expositions.<br />
Autour, des canapés, un baby-foot, et<br />
une machine à café. Un cadre de travail<br />
stimulant et cool à la fois, comme on<br />
n’en a pas toujours au bureau et encore<br />
moins chez soi.<br />
Les utilisateurs potentiels de La Manufacture<br />
Co-Working sont donc nombreux<br />
: le dirigeant qui veut dépayser<br />
une réunion avec ses cadres ou ses<br />
commerciaux ; l’entrepreneur indépendant<br />
qui a besoin de travailler avec des<br />
outils modernes en toute sérénité, qui<br />
veut recevoir ses clients dans un endroit<br />
moderne, ou organiser lui-même<br />
des formations ; le jeune actif qui démarre<br />
sans locaux (possibilité de domiciliation<br />
de siège social et de boîte<br />
postale) ; le salarié itinérant qui veut<br />
se poser entre deux rendez-vous, voire<br />
l’étudiant qui souhaite réviser ses examens<br />
au calme, avec un internet qui ne<br />
déraille pas ; les hôtels ou les restaurants<br />
qui n’ont pas de salle de réunion<br />
ou de conférence.<br />
Des tarifs très accessibles<br />
On ajoutera une dimension d’échanges,<br />
de convivialité. Dans ces espaces de<br />
travail partagés, on croise forcément<br />
des gens, on parle boutique, métier et<br />
au besoin de ses expériences. Bref, ce<br />
genre d’endroit est aussi un lieu de vie<br />
pour se développer, progresser et se<br />
dépasser. Un espace-bar wifi est aussi<br />
proposé au rez-de-chaussée, dans ce<br />
qui est joliment appelé Le couloir du<br />
temps. Un écrin pour des événements à<br />
venir, expos ou autres.<br />
Les tarifs de La Manufacture Co-Working<br />
sont particulièrement abordables,<br />
à partir de 4 € de l’heure (avec café<br />
offert) dans l’open-space (15 € la journée),<br />
et à partir de 10 € ou 30 € de<br />
l’heure dans l’une ou l’autre des deux<br />
salles de réunion (50 € et 150 € la journée).<br />
Lamia vous accueille et sera votre<br />
guide, en anglais aussi.<br />
La Manufacture Co-Working,<br />
2, avenue de la Gare, 32700 Lectoure<br />
Accueil de 8 h 30 à 18 h (horaires d'été)<br />
Réservations : 05 62 68 93 33<br />
lamia@mgh-watches.com<br />
www.coworking-mgh.com<br />
Un lieu emblématique en bas de Lectoure.<br />
18 19
En chantier<br />
La Gascogne viticole bâtit son avenir...<br />
Un chai expérimental à Saint-Mont, une Maison du vignoble Gascogne-Armagnac<br />
à Eauze : la livraison des ouvrages est prévue pour 2022.<br />
... et s'adapte aux nouveaux consommateurs<br />
Joël Boueilh et Olivier Bourdet-Pées, président et directeur général de Plaimont.<br />
Certes les deux projets diffèrent, dans leur philosophie et<br />
dans leur genèse. Mais ils sont peu ou prou concomitants<br />
et défendent au fond une même cause : le terroir gascon<br />
et le travail de ses vignerons. Ceux de Plaimont, reconnaissables<br />
à leur béret-signature, sont gâtés. Leur coopérative,<br />
devenue l’un des gros acteurs vitivinicoles du Sud-Ouest, a<br />
décidé de se doter d’un chai expérimental, qui sera situé à<br />
proximité immédiate de la boutique de Saint-Mont, soit un<br />
lieu bien visible, le long de la route, qu’on pourra même<br />
visiter. « Ce sera la vitrine des convictions de Plaimont »,<br />
annonce Olivier Bourdet-Pées, le directeur. Vitrine des techniques,<br />
du savoir-faire maison, et champ d’expérimentation<br />
aussi. Ici, on fera de la R&D, c’est-à-dire de la recherche et<br />
du développement.<br />
Répondre aux nouveaux<br />
besoins du marché<br />
Penser les vins de demain, faire baisser, par exemple, leur<br />
degré d’alcool par voie naturelle, trouver des cépages mieux<br />
armés pour supporter les conditions climatiques du moment,<br />
anticiper ce qui va se passer dans les vignes plutôt que traiter<br />
après l’apparition de la maladie, répondre aux désirs (parfois)<br />
changeants des consommateurs, etc. Plaimont ne part<br />
pas sans rien, la coopérative dispose d’un patrimoine végétal<br />
exceptionnel dont on n’a pas encore percé tous les secrets.<br />
Un nouveau bâtiment dans l'axe de la coopérative existante.<br />
Les cépages manseng noir et tardif, abandonnés depuis de<br />
lustres, reprennent ainsi du service. « À partir d’un seul pied<br />
subsistant, on a pu planter près de 40 ha », précise Olivier<br />
Bourdet-Pées. Le projet de chai expérimental, équipé de<br />
cuves pour vinifier de petits ou moyens volumes (30 à 5000<br />
litres), sera à cet égard précieux. « Jusqu’alors, on faisait un<br />
peu de la cuisine sur le pouce, remarque Élodie Gassiolle,<br />
coordinatrice R&D à Plaimont, là on change de dimension ».<br />
« On pourra s’assurer de la répétabilité des résultats », insiste<br />
Joël Boueilh, le président de la coopérative. Et générer du<br />
chiffre d’affaires, car le métier de Plaimont c’est vendre des<br />
bouteilles.<br />
Un chai expérimental…<br />
pour faire le vin du futur<br />
Il faut donc imaginer un site tout à fait opérationnel, depuis<br />
la réception de la vendange jusqu’à l’étape du conditionnement,<br />
en passant par la vinification et l’élevage. Mieux, le<br />
grand public y aura accès, en visite guidée, et il pourra voir<br />
comment on fabrique le vin, au plus près. « Tout ce qu’on<br />
sait faire, on le montre, soutient Olivier Bourdet-Pées, aujourd’hui<br />
on ne peut plus rien cacher au public ». Une autre<br />
forme d’œnotourisme, qui complète ce que la coopérative<br />
a déjà mis sur pied avec succès, notamment au château de<br />
Sabazan, près d’Aignan.<br />
Les travaux de ce chai « du futur », dûment écoresponsable et<br />
« pour l’instant unique au monde », doivent démarrer avant<br />
l’été, pour une livraison estimée à la mi-2022. Il en coûtera<br />
2,5 millions d’euros, dont plus d’un tiers pris en charge<br />
par diverses aides publiques, en particulier une manne<br />
de 750 000 € de l’État dans le cadre du Plan de relance et<br />
50 000 € du Département. Plaimont a su actionner les bons<br />
leviers au bon moment. Le 22 mars, Olivier Dussopt, ministre<br />
délégué chargé des Comptes publics, et Olivia Grégoire,<br />
secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale, solidaire<br />
et responsable, alors en visite dans le Gers, n’ont pas<br />
manqué de passer par Plaimont et de saluer le futur chai. Une<br />
semaine plus tard, Philippe Martin, le président du Département,<br />
assistait lui aussi à la présentation du projet, y voyant<br />
quant à lui « le navire — amiral » de l’œnotourisme gersois.<br />
Une vitrine des savoir-faire de la viticulture gersoise.<br />
La "Maison" d'Éauze, une architecture sobre et élégante.<br />
À Eauze, toute la filière<br />
se regroupe<br />
Bien au nord de Saint-Mont, mais toujours dans l’ouest viticole<br />
du Gers, la future Maison du vignoble Gascogne-Armagnac<br />
est déjà en chantier. L’idée vient de loin. On pourrait<br />
dire en souriant qu’elle est même hors d’âge, 30 ans peutêtre.<br />
Et puis, sous l’impulsion de Vincent Piquemal, président<br />
de la fédération des vignerons indépendants de Gascogne, et<br />
de Jean-Pierre Drieux, président du syndicat des vins Côtes<br />
de Gascogne, ce qui paraissait impossible jusqu’alors s’est<br />
révélé pensable : réunir dans un même lieu à Eauze les différentes<br />
organisations professionnelles du vignoble. Patrick<br />
Farbos, le président de l’interprofession Armagnac, a joué lui<br />
aussi un rôle déterminant, comme souvent. Alain Desprats, le<br />
directeur du syndicat, a suivi cette longue maturation depuis<br />
son arrivée dans le Gers il y a 20 ans.<br />
A l'unisson, Vincent Piquemal, Patrick Farbos, Michel Gabas et Jean-Pierre Drieux.<br />
Une vocation professionnelle et aussi touristique.<br />
Pour les vignerons<br />
et le grand public<br />
Aujourd’hui, il dévoile avec un certain soulagement les<br />
contours de la future Maison, dont le nom définitif reste à<br />
fixer. Elle se dressera à la sortie d’Eauze, en face du garage<br />
Peugeot, sur la route qui mène à Nogaro. Les architectes<br />
(gersois) Garcia-Lier et Champagnat ont conçu un bâtiment<br />
assez réussi du point de vue esthétique, avec des rappels<br />
couleurs liées aux diverses robes des vins et spiritueux. La<br />
surface plancher est de 1700 mètres carrés, partiellement sur<br />
deux niveaux. Le rez-de-chaussée sera principalement dévolu<br />
à l’accueil du grand public sur plus de 300 mètres carrés<br />
(salles de dégustation, de réunion, d’exposition, de projection…).<br />
Le reste abritera tous les partenaires du projet, le<br />
syndicat des vins Côtes de Gascogne, l’interprofession de<br />
l’armagnac (BNIA), qui quittera donc son immeuble de la<br />
place de la Liberté, le comité du dloc (CIFG), l’Union des associations<br />
pour la restructuration du vignoble gersois (UAR-<br />
VG), la fédération des vignerons indépendants de Gascogne.<br />
Il y aura même des bureaux réservés au Pays d’Armagnac et<br />
à un pôle de la Chambre d’agriculture du Gers. Un lieu polyvalent<br />
donc, à la fois « porte d’entrée de tout le vignoble pour<br />
le grand public, et centre de ressources pour les vignerons<br />
et autres acteurs professionnels », détaille Alain Desprats.<br />
Pour les premiers, des espaces scénarisés et animés, comme<br />
une immersion dans l’univers du vin, des dégustations aussi.<br />
Pas de boutique en revanche, donc pas moyen d’acheter<br />
les produits qu’on déguste. Un choix parfaitement assumé :<br />
« Cette Maison n’a pas vocation à se substituer aux visites de<br />
chais, de caves, encore moins aux passages chez les cavistes<br />
locaux ». En outre, comment pourrait-on matériellement proposer<br />
à l’achat dans un même lieu tout ce que le territoire<br />
produit comme vins et spiritueux, soit peut-être plus de 1000<br />
références ?!<br />
Le soutien de l’État<br />
et des collectivités<br />
Pour les seconds, les vignerons, ils auront tout sous la main,<br />
avec en outre des possibilités de synergies entre les diverses<br />
interprofessions. Il en coûtera 2,2 millions d’euros, dont 1,8<br />
million pour les seuls travaux du bâtiment. Cet invesitssement<br />
devant être couvert à près de 50 % par des aides publiques<br />
(300 000 € de l’État au titre du soutien à l’innovation<br />
locale, 424 000 € de la Région Occitanie, 200 000 € de la<br />
mairie d’Eauze, 150 000 € du PETR Pays d’Armagnac présidé<br />
par Michel Gabas, le maire d’Eauze ou encore une aide<br />
sollicitée auprès du Conseil départemental). L’effort des collectivités<br />
locales est conséquent. Les enjeux en matière de<br />
tourisme et d’œnotourisme — un peu le mantra actuel de la<br />
filière — sont proportionnels.<br />
Mi-avril, lors de notre passage sur les lieux, une grue s’agitait,<br />
les appels d’offres pour la création des scénographies<br />
étaient lancés, l’appui des « pros » du tourisme local sollicité,<br />
dont celui d’ELUSA capitale antique. Rien de plus logique :<br />
les Gallo-Romains savaient déjà l’art de faire du vin. Inauguration<br />
prévue en février 2022.<br />
Hugues de Lestapis<br />
22 23
Histoire<br />
Une grande dame de la Résistance<br />
Jeanne Robert est de ces femmes, pour la plupart anonymes, qui se sont engagées<br />
très tôt dans la Résistance et y ont joué un rôle parfois méconnu, souvent minimisé.<br />
Jeanne Robert 1<strong>91</strong>4-2017<br />
E<br />
lle naît à Hasnon dans<br />
le Nord le 11 août 1<strong>91</strong>4.<br />
Son père dirige la scierie<br />
familiale, sa mère est couturière.<br />
Son éducation et sa formation<br />
(elle devient institutrice)<br />
développent chez elle le civisme<br />
et l’amour de son pays. C’est<br />
donc tout naturellement que dès<br />
le début de l’Occupation elle<br />
s’engage dans la Résistance où<br />
elle rencontre Maurice Rouneau<br />
qui deviendra plus tard son<br />
compagnon dans la vie. Dès<br />
le mois de juin 1941, elle est<br />
recherchée par la Gestapo de<br />
Lille. Attendue à la sortie de<br />
son école, mais prévenue par<br />
la directrice, elle parvient à<br />
s’échapper. Elle passe alors en zone libre et réussit à se faire nommer<br />
à Castelnau-sur-l’Auvignon, près de Condom dans le Gers.<br />
La création du réseau Victoire<br />
En octobre 1941, institutrice dans<br />
la classe unique de Castelnau-surl’Auvignon,<br />
elle renoue avec ses<br />
anciens compagnons réfugiés eux<br />
aussi dans le Sud-Ouest. C’est<br />
ainsi que le 12 avril 1942, dans le<br />
logement de l’école communale,<br />
elle participe à la création du réseau<br />
Victoire avec Maurice Rouneau (dit<br />
« Rendier » ou « Albert »), Pierre<br />
Wallerand, sous-officier au 105 e RI<br />
d’Agen et Roger Larribeau, maire<br />
du village. Envoyé par Londres, le<br />
major britannique George Reginald<br />
Starr (dit « colonel Hilaire »),<br />
George Reginald Starr 1904-1980<br />
officier du S.O.E. 1 , arrive à<br />
Castelnau-sur-l’Auvignon le<br />
27 novembre 1942. Logé chez le maire, il aura son PC clandestin<br />
chez l’institutrice. Starr structure et renforce le réseau dont il<br />
utilise les contacts et les renseignements. Il obtient du S.O.E. des<br />
parachutages d’armes destinés à équiper des groupes de combattants<br />
et organise de nombreuses opérations auxquelles Jeanne participe.<br />
Le 18 octobre 1943, après avoir échappé de justesse à plusieurs<br />
traquenards de la Gestapo, « Albert » et Jeanne sont obligés de quitter<br />
Castelnau-sur-l’Auvignon et la France,<br />
L’engagement continue en Angleterre<br />
Ils franchissent les Pyrénées dans le froid et la neige et après une<br />
traversée mouvementée de l’Espagne, embarquent à Gibraltar à<br />
bord d’un Dakota de la Royal Air Force. Ils arrivent en Angleterre<br />
le 29 décembre 1943. Jeanne continue la lutte en rejoignant le<br />
réseau du Colonel Buckmaster, puis le B.C.R.A. 2 de la France Libre.<br />
C’est en Angleterre qu’elle a son seul enfant, une fille Michèle née<br />
le 21 septembre 1944. Elle revient ensuite en France. Pendant son<br />
absence un drame s’est déroulé à Castelnau.<br />
Monument élevé à Castelnau en 1951 à la mémoire<br />
des morts du 21 juin 1944 dont les noms sont inscrits<br />
sur les piliers (photo MM)<br />
Le drame de<br />
Castelnau-surl’Auvignon<br />
À partir du réseau Victoire,<br />
un maquis international s’est<br />
constitué à Castelnau. Français<br />
commandés par Roger<br />
Prost, guérilleros espagnols<br />
commandés par Tomas<br />
Guerrero Ortega (dit Camilo),<br />
Italiens commandés par Enzo<br />
Lorenzi. Le 21 juin 1944, au<br />
matin, une colonne allemande<br />
venue par la route de Lectoure,<br />
tente d’encercler le village.<br />
Les maquisards se battent avec ardeur, mais ils sont inférieurs en<br />
nombre et en armes. La poussée allemande devient irrésistible. La<br />
population du village est évacuée. Les maquisards finissent par<br />
céder. Ils déplorent onze tués auxquels il faut rajouter trois civils. Les<br />
combats et l’explosion de la vieille tour carrée qui abritait un dépôt<br />
d’armes et de munitions ont détruit presque entièrement le village.<br />
Le 11 novembre 1948, la commune recevra la croix de guerre avec<br />
étoile de vermeil. C’est la seule du Gers. Tous les 21 juin a lieu une<br />
commémoration à laquelle Jeanne, bien que retirée en Gironde, a<br />
toujours participé.<br />
Titulaire notamment de la Médaille militaire et de la croix de<br />
guerre 1939-1945, elle est enfin décorée de la Légion d’honneur<br />
le 21 juin 2016. Son dernier combat sera la défense de l’école de<br />
Castelnau qui portait d’ailleurs son nom. Elle décède à Cadaujac en<br />
Gironde en septembre 2017 à l’âge de 103 ans, mais reste présente<br />
dans le Gers puisqu’elle est enterrée au cimetière de Condom.<br />
Atelier Histoire du Clan<br />
1) S.O.E. Special Operations Executive. Créé par Winston Churchill en juillet 1940,<br />
ce service secret avait pour but de soutenir les divers mouvements de résistance des<br />
pays d’Europe occupés par les Allemands.<br />
2) B.C.R.A Bureau central de Renseignements et d’Action créé à Londres par le<br />
général de Gaulle.<br />
Jeanne Robert âgée de 101 ans reçoit la Légion d’honneur des mains du préfet Pierre Ory (photo<br />
Le journal du Gers)<br />
24 25
Sortilège<br />
Guérir ses yeux à la source<br />
À Cazaux d’Anglès, près d’Auch, la source miraculeuse consacrée à saint Clair<br />
guérissait les maladies. Le site, comme le lavoir, ont été remis en état par la population.<br />
La bénédiction du lieu par le prêtre.<br />
Le lavoir d’Ardens restauré<br />
Dans la commune de Cazaux<br />
d’Anglès, dans l’arrondissement<br />
d’Auch, un chemin sinueux mène<br />
au hameau d’Ardens, où se cache une<br />
mystérieuse source jadis très fréquentée.<br />
Quelques témoignages d’un ancien<br />
pèlerinage sont parvenus jusqu’à nous.<br />
Laetitia Barbazan raconte : « une fois<br />
par an se déroulait une procession religieuse<br />
à la fontaine, censée guérir ou<br />
soigner les yeux. Louis Cazes portait<br />
La fontaine Saint-Clair, restée longtemps enfouie sous la<br />
végétation, a comme réapparu.<br />
Qui était saint Clair ?<br />
Originaire d’Orient, il était venu évangéliser<br />
l’Aquitaine. Nommé évêque<br />
d’Albi, il s’installa ensuite à Lectoure.<br />
Refusant d’adorer les dieux païens, il<br />
fut condamné par un tribunal et eut la<br />
tête tranchée. Sa dépouille aurait été<br />
déposée dans un sarcophage à Auch.<br />
Il se trouve désormais à Toulouse. Il a<br />
donné son nom à Saint-Clar. Une fontaine<br />
Saint-Clair guérissait les yeux<br />
également à Mormès, où était organisé<br />
un pèlerinage.<br />
Fontaine et lavoir<br />
Le lavoir est alimenté par les eaux de<br />
la source Saint Clair. Des lavandières<br />
venaient laver le linge dans ses eaux<br />
claires, lieu de vie souvent animé !<br />
Laetitia Barbazan, Madeleine Cazes,<br />
Léa Bacquerisse et Mme Bergès furent<br />
les dernières à fréquenter le lieu. Il fut<br />
abandonné sous les ronces depuis 1970,<br />
alors que la source se bouchait.<br />
Redécouverte et restauration<br />
par les habitants<br />
En 2000 la fontaine fut redécouverte<br />
et restaurée par des bénévoles enthousiastes,<br />
les anciens en tête, à qui<br />
cela rappelait de jolis souvenirs. Il fut<br />
également décidé de recréer le pèlerinage<br />
avec l’aide de l’abbé Sarniguet<br />
en 2001. À l’issue de la cérémonie fut<br />
offert un vin d’honneur, fédérant ainsi<br />
les habitants autour de ce beau projet.<br />
Désormais l’entretien est assuré par la<br />
commune et la cérémonie a lieu comme<br />
autrefois le dimanche de Quasimodo,<br />
qui est le dimanche suivant Pâques.<br />
Quelques pèlerins viennent encore se<br />
laver les yeux ou prendre de l’eau à la<br />
source Saint Clair.<br />
Rose-Marie Richard<br />
la croix ». D’autres, anciens se remémorent<br />
les cérémonies : « Le dimanche<br />
après Pâques (Quasimodo), partant de<br />
l’église, le groupe prenait ensuite le<br />
chemin du lavoir et se dirigeait vers la<br />
fontaine, qui était bénie par le prêtre ;<br />
celui-ci prononçait ensuite une oraison<br />
en faveur de saint Clair. Cette tradition<br />
a existé jusqu’à la dernière guerre, puis<br />
la fontaine est tombée dans l’oubli, disparaissant<br />
sous les arbres et les broussailles<br />
».<br />
Paulette Gavarret retrace l’histoire du lieu lors de la fête de Quasimodo.<br />
26 27
Livres<br />
La générale des suffragettes !<br />
Maria Vérone fut institutrice, chanteuse, journaliste, avocate et militante féministe.<br />
Injustement oubliée par l'Histoire, Jean-Louis Le Breton réhabilite sa mémoire.<br />
Maria Vérone : une biographie féministe de Jean-Louis Le Breton<br />
Née en 1874 Maria Vérone est<br />
issue d’une famille modeste.<br />
Ses parents sont libres-penseurs<br />
et, dès son enfance, ils l’emmènent<br />
dans des réunions où l’on discute avec<br />
passion de laïcité, de sciences et de<br />
religion. À dix-huit ans elle entame<br />
une carrière de conférencière dans<br />
toute la France portant avec vigueur<br />
une parole anticléricale et en faveur<br />
de la République Sociale. La mort de<br />
son père en novembre 1893 l’oblige<br />
à arrêter ses études pour travailler.<br />
Elle devient institutrice, mais elle est<br />
révoquée au bout de quatre ans en<br />
raison de ses conférences politiques<br />
enflammées. Sans le sou, elle aide sa<br />
mère comme couturière, puis entre<br />
au petit Théâtre Lyrique de la galerie<br />
Vivienne comme choriste. En 1897,<br />
elle commence à militer à la Ligue<br />
Française pour le Droit des Femmes<br />
(LFDF) et travaille comme journaliste<br />
à La Fronde, un quotidien entièrement<br />
réalisé par des femmes. Tout au long<br />
de sa vie, elle écrira dans plus de vingt<br />
journaux, dont le grand quotidien<br />
L’Œuvre jusqu’à sa mort.<br />
Une avocate engagée<br />
Tout en chantant, elle étudie le droit<br />
et obtient sa licence d’avocate en<br />
1907. Elle est la première à plaider en<br />
Cour d’assises à Paris 1 . Très active au<br />
Palais elle défend les filles-mères, les<br />
prostituées, les enfants des rues, les<br />
anarchistes et se forge une réputation<br />
d’avocate de la misère.<br />
Antimilitariste elle est pourtant très<br />
patriote et s’engage à fond pendant la<br />
Grande Guerre en créant à Paris et dans<br />
ses environs une quinzaine d’ouvroirs<br />
qui permettront à des centaines de<br />
femmes de travailler et de se nourrir.<br />
Une sorte de « Restos du cœur » avant<br />
l’heure qui fournira des milliers de<br />
repas aux nécessiteuses.<br />
Madame « quand-même » !<br />
En haut : Maria Vérone, en chapeau blanc, avec son état-major<br />
à la tribune du Sénat (reproduction d'un dessin paru dans l'Illustration<br />
avec l'aimable autorisation de l'Illustration). Ci-dessus, avocate engagée<br />
au Palais en 1907.<br />
Mais c’est dans la lutte féministe<br />
qu’elle va mener ses plus grands<br />
combats. Avec l’âge son militantisme<br />
politique s’est adouci, mais son<br />
féminisme s’est renforcé. Elle prend<br />
rapidement conscience que les partis,<br />
de gauche comme de droite, se soucient<br />
fort peu du sort des femmes. Or, à cette<br />
époque, elles sont considérées comme<br />
mineures, soumises à la volonté de<br />
leur père puis de leur mari. Elles n’ont<br />
pas le droit de voter, d’aller en justice,<br />
de disposer de leur salaire ou de leurs<br />
biens. Quand elles travaillent, elles sont<br />
moins payées que les hommes (c’est<br />
encore souvent le cas), moins protégées<br />
Maria Vérone, jeune avocate, à son bureau.<br />
aussi par les syndicats. En 1<strong>91</strong>9,<br />
Maria Vérone devient présidente de la<br />
LFDF. Elle va se battre pour la cause<br />
des femmes en France, mais aussi<br />
dans toutes les instances féministes<br />
internationales. De son vivant, elle<br />
ne verra jamais les Françaises voter,<br />
mais elle obtient tout de même de<br />
très jolis succès : l’émancipation de la<br />
femme mariée, le droit de conserver<br />
sa nationalité si elle épouse un<br />
étranger, la création des tribunaux pour<br />
enfants, etc. Ses empoignades avec les<br />
sénateurs rétrogrades et antiféministes<br />
sont restées célèbres et lui vaudront les<br />
surnoms de « Madame quand même ! » 2<br />
et de « Générale des suffragettes ».<br />
Jusqu’à la fin de sa vie (elle meurt en<br />
1938), elle mènera ses combats sur tous<br />
les fronts et multipliera les conférences,<br />
les discours, les congrès, les actions<br />
d’éclat militantes. Cette biographie très<br />
vivante nous fait revivre l’existence<br />
trépidante de Maria Vérone 3 et brosse<br />
un tableau complet du féminisme de<br />
l’entre-deux-guerres : ses victoires,<br />
ses défaites, ses querelles internes<br />
aussi. Un grand cahier photographique<br />
illustre très agréablement l’ouvrage et<br />
nous replonge dans cette époque qui<br />
fut belle… sauf pour la majorité des<br />
femmes !<br />
Arthur Pagani<br />
1 C’est Marguerite Dilhan, une Gersoise, qui plaida la<br />
première en cour d’assises à Toulouse en 1903.<br />
2 Elle avait jeté des tracts depuis la tribune sur les<br />
sénateurs en criant « Vive la République quand même ! »<br />
3 Elle était l'arrière-grand-mère de l'auteur...<br />
Maria Vérone - Un destin féministe<br />
Jean-Louis Le Breton<br />
Éditions Panache - 310 p. 21 €<br />
En vente sur : www.editionspanache.com<br />
Andy Warhol Le Renard Blanc<br />
Jean-Noël Liaut<br />
Allary éditions<br />
Le Pop art fracassera tous<br />
les codes de l'art et explosera<br />
dans un atelier mythique : la<br />
« Factory ». Aux commandes,<br />
un personnage excentrique,<br />
flamboyant, vulnérable, l’artiste<br />
Andy Warhol. Il dessine,<br />
peint à la chaîne. L’homme<br />
aux millions d’idées est<br />
entouré par une constellation<br />
d’admirateurs et de satellites,<br />
les plus beaux mâles du<br />
monde, et par les plus belles<br />
femmes de l’époque, Ultra<br />
Violet, Nico, Edvige. Cet<br />
univers délirant, Jean-Noël<br />
Liaut, auteur gersois, s’y est<br />
investi, méditant et recueillant<br />
les souvenirs de ceux qui ont<br />
côtoyé de près Warhol. Le<br />
biographe va décrypter ce<br />
parcours atypique : comment<br />
un individu timide et secret,<br />
quasi inculte et physiquement<br />
peu ragoûtant aura réussi<br />
à s’incarner en star mondiale.<br />
Le destin du monde<br />
occidental et celui de l'art<br />
seront bouleversés, la folie de<br />
consommation va s’emparer<br />
du public. Le dandy pop à la<br />
perruque argentée va incarner<br />
toute une époque.<br />
Ingrid Carlander<br />
Livres<br />
Warhol 1 er et Napoléon le Grand<br />
Deux livres sur ces deux empereurs, un ouvrage qui s’interroge sur le processus créatif de l’artiste,<br />
et un autre qui se propose de vous aider à prendre (enfin) la plume. Bel été de lectures !<br />
Vivre l’Art ou l’artifice<br />
Gilles-Marie Baur<br />
Éditions Panache<br />
Diplômé des Beaux-Arts de<br />
Nancy, professeur de dessin<br />
puis directeur artistique, illustrateur<br />
de presse, peintre et<br />
musicien, Gilles-Marie Baur<br />
a mené dans ce livre une réflexion<br />
essentielle sur l'artiste<br />
et le processus créatif.<br />
Qu'est-ce que l'art ? Qui peut<br />
se prétendre artiste ? Il décortique<br />
le phénomène de création<br />
et analyse les différents<br />
mouvements qui ont fini par<br />
conduire quelqu'un comme<br />
Marcel Duchamp à exposer<br />
une pissotière en affirmant<br />
faire de l'art.<br />
Jusqu'où l'art nous mène-t-il ?<br />
Par quelles routes ? L'analyse<br />
pertinente et argumentée de<br />
Gilles-Marie Baur démontre<br />
que parcourir le chemin artistique<br />
demande à la fois de<br />
l'engagement et du travail.<br />
Ce livre est une lecture<br />
salutaire pour quiconque<br />
s'intéresse à l'art. Chacun<br />
trouvera ici matière à approfondir<br />
sa connaissance de l'art<br />
et à appréhender œuvres et<br />
artistes avec un œil neuf.<br />
En vente sur le site des éditions<br />
Panache :<br />
www.editions-panache.com<br />
J.-L. L.B.<br />
Chroniques Napoléoniennes<br />
Pascal Cazottes<br />
Édition Les Trois Spirales<br />
Le bicentenaire de la mort<br />
de Napoléon 1 er génère une<br />
abondante littérature, et<br />
même des crispations autour<br />
du « bilan » du personnage. Le<br />
livre de Pascal Cazottes n’est<br />
pas de cette encre rabat-joie.<br />
Cet écrivain et chroniqueur<br />
aveyronnais admire Napoléon<br />
1 er , éperdument, il n’a<br />
aucune sympathie pour les<br />
pisse-froid de l’Histoire, qu’il<br />
pense manipulés depuis des<br />
lustres par les Anglais. Qui<br />
sait ? Mais son ouvrage n’est<br />
pas qu’une ode à la gloire de<br />
Napoléon 1 er, il donne aussi<br />
des éclairages sur des thèmes<br />
peu abordés, par exemple<br />
l’empereur et les animaux, ou<br />
l’empereur et le surnaturel.<br />
Il compare astucieusement<br />
Napoléon et Jules César,<br />
et revient sur l’affaire de<br />
la Louisiane, soit la vente<br />
par la France en 1803 de ce<br />
territoire alors bien plus grand<br />
qu’il ne l’est aujourd’hui. Les<br />
Américains voyaient là l’occasion<br />
de doubler leur superficie<br />
de l’époque, et Napoléon<br />
la joie de donner « un rival » à<br />
l’Angleterre, « qui tôt ou tard<br />
brisera son orgueil ».<br />
H.L.<br />
Mon Premier Roman<br />
Emmanuelle Pavon-Dufaure<br />
La Maison Hachette<br />
Un livre pour apprendre à<br />
écrire un livre ? L’idée est<br />
bonne et l’auteure une Gersoise<br />
d’adoption. Formatrice<br />
en ateliers d’écriture, Emmanuelle<br />
Pavon-Dufaure a conçu<br />
un « carnet » pour aider ceux<br />
qui n’osent prendre la plume<br />
à sauter le pas. Il y a des défis,<br />
des astuces, des quiz, des<br />
illustrations. De quoi stimuler<br />
son esprit créatif, commencer<br />
à rédiger, développer un style,<br />
et monter le brouillon d’une<br />
œuvre future. Au gré des<br />
exercices, le stylo s’assouplit<br />
et on prend confiance. La<br />
valise romanesque se remplit.<br />
Des personnages jusqu’alors<br />
vaporeux prennent corps,<br />
tout à coup ils se parlent, ils<br />
vivent, respirent, déçoivent,<br />
surprennent. L’histoire semble<br />
se tenir, reste à la dompter<br />
jusqu’à la phrase finale, autre<br />
paire de manches ! Mais les<br />
conseils de l’auteure, comme<br />
les citations de grands écrivains<br />
confrontés aux mêmes<br />
affres, décontractent quelque<br />
peu. Et puis Emmanuelle<br />
Pavon-Dufaure souligne que<br />
chacun a un roman qui sommeille<br />
en soi.<br />
H.L.<br />
28 29
Commerce<br />
Carrefour Market mise sur le local<br />
Les Carrefour Market de Fleurance, Nogaro, Gimont et Mirande recherchent des producteurs locaux<br />
afin de distribuer leurs produits dans les rayons.<br />
Le barbecue « américain », un must pour un été déconfiné. Du poisson frais et d’origine France dans cette criée. Aude et son rayon fromages et charcuteries à Fleurance.<br />
Bientôt l’été, doublé d’une sortie de crise<br />
sanitaire. Enfin ! Pourvu que ça dure,<br />
surtout. Les univers du jardin, du barbecue<br />
et des chaises relax ont pris la place<br />
qui doit être la leur en cette période, souvent<br />
à l’entrée même du magasin. Comme<br />
un air de vacances avant l’heure, pour des<br />
clients épuisés par des mois de contraintes.<br />
Frédéric Floriant, le directeur du Carrefour<br />
Market de Fleurance, sait toute l’importance<br />
de ces produits saisonniers, mais<br />
comme ses homologues de Nogaro, Gimont<br />
et Mirande, il a bien d’autres flèches à son<br />
arc. D’abord le local. « Nous cherchons des<br />
producteurs locaux, tous types de produits<br />
d’ailleurs, pas uniquement des fruits et des<br />
légumes, ça peut être des cosmétiques par<br />
exemple. L’important, c’est que ça vienne<br />
Carrefour Market<br />
Fleurance<br />
d’ici, et que les producteurs intéressés acceptent<br />
de distribuer dans les Carrefour<br />
Market d’Occitanie. “Plus c’est petit et<br />
local, plus ça m’intéresse”, insiste Frédéric<br />
Floriant, qui a même édité une affiche demandant<br />
à ses clients de l’aider à trouver<br />
des producteurs du coin. “Chères voisines,<br />
chers voisins, vous connaissez un producteur<br />
local ?” » Gageons qu’il y aura du répondant<br />
dans le Gers.<br />
Pain chaud toute la journée<br />
Autres points forts des Carrefour Market,<br />
le rayon Marée, avec un bac de la criée<br />
comme sur un port intitulé « la pêche du<br />
jour ». Origine France le plus souvent, « un<br />
impératif » souligne le directeur du magasin<br />
de Fleurance. Aude, la responsable du<br />
Vos magasins Carrefour Market<br />
Carrefour Market<br />
Mirande<br />
Carrefour Market<br />
Nogaro<br />
rayon Traiteur, a repensé ses étals et a référencé<br />
des produits gersois et régionaux,<br />
comme ce superbe jambon d’Auch ou les<br />
saucisses Perche Cazaux. Ajoutez à cela du<br />
pain chaud sorti du four proposé toute la<br />
journée, on a décidément toutes les raisons<br />
de préférer Carrefour Market pour faire ses<br />
courses.<br />
Nouveaux horaires<br />
à Fleurance<br />
À partir du lundi 28 juin,<br />
le magasin Carrefour Market de Fleurance<br />
fermera ses portes à 20 h, contre 19 h 30<br />
depuis le 19 mai dernier.<br />
Carrefour Market<br />
Gimont<br />
Famille Sempé, conserveurs (Loubédat) ... et si on prenait l’apéro à la ferme ?<br />
Du 1 er juillet au 31 août, de 17 h<br />
30 à 19 h, la famille Sempé propose<br />
une visite de sa ferme et une<br />
dégustation gratuite de ses produits<br />
autour d’un verre (*). Un apéro<br />
convivial chez des éleveurs de canards,<br />
qui disposent de leur propre<br />
conserverie. L’élevage a été lancé<br />
dans les années 80 par Bernard et<br />
Régine Sempé à Loubédat, entre<br />
Nogaro, Marciac et Eauze. Il est dirigé<br />
aujourd’hui par leur fils Nicolas<br />
et sa femme Gaëlle. La méthode se<br />
Evidemment, ça donne envie…<br />
Visite et dégustation gratuite ! L’occasion de mieux connaître les productions maison.<br />
veut traditionnelle, pas plus de 250<br />
canetons tout juste éclos par mois,<br />
un gavage au bout de 14 semaines<br />
au maïs entier cuit produit sur l’exploitation.<br />
Et au bout du cycle, une<br />
fabrication « maison » de conserves<br />
de foie gras, et autres rillettes, pâtés,<br />
confits, cassoulets, que les<br />
Sempé vendent sous leur nom.<br />
Au plus près des installations<br />
Des médailles régulières ont salué<br />
ce parti-pris d’une production fermière<br />
et soigneuse. C’est dire si<br />
l’adresse est bonne, et que l’apéro<br />
promet. D’autant que la famille<br />
Sempé recevra les groupes dans<br />
une salle de dégustation tout juste<br />
Le Café des Sports (Lectoure) ... bien plus qu’un bistrot, un lieu de vie<br />
clientèles, le décor suranné, mais si<br />
familier, et le vaste espace surélevé<br />
au fond pour la restauration, qui a<br />
pu reprendre en juin. Ces derniers<br />
mois, ils n’ont jamais perdu le lien<br />
avec leur clientèle, en proposant,<br />
entre autres, des cafés à emporter.<br />
Un duo père/fille<br />
rénovée, spacieuse, lumineuse,<br />
soutenue par une belle poutraison.<br />
Dans cette « maison de qualité »,<br />
comme une plaque le souligne<br />
justement, on entretient la pure tradition<br />
gersoise, celle des « grandsmères<br />
d’autrefois », on a à cœur de<br />
la partager, de la transmettre, de la<br />
faire comprendre au besoin. L’apéro<br />
est donc l’occasion d’une visite<br />
des installations, depuis le pré où<br />
s’ébattent les canards, jusqu’à la<br />
conserverie aux normes sanitaires<br />
européennes. Cet été, ne manquez<br />
pas ce rendez-vous à la fois amical<br />
et instructif. Notre conseil, inscrivez-vous<br />
vite !<br />
femme, est « un grand actif ». Il a été<br />
tour à tour agriculteur, patron d’une<br />
conserverie, créateur de plats cuisinés,<br />
juré au Concours général pour<br />
le foie gras. « Au fond, j’ai toujours<br />
rêvé d’avoir un restaurant ». L’idée<br />
fait son chemin en famille. Justine,<br />
après des études d’infirmière, s’imagine<br />
assez bien dans un bar, « au<br />
contact des clients ». Des projets<br />
sont conçus, certains manquent<br />
d’aboutir. Justine va se former chez<br />
Gérard Tête, à la Ferme de Flaran.<br />
Et puis l’affaire du Café des Sports<br />
(*) Sur inscription, groupe de 20 personnes<br />
maxi, respect des mesures<br />
barrières.<br />
Famille Sempé<br />
Lieu-dit Barbefine<br />
32110 Loubédat<br />
Tél. : 05 62 09 19 64<br />
www.famillesempe.fr<br />
contact@famillesempe.fr<br />
Un élevage traditionnel et responsable.<br />
se présente. Le jeune ménage<br />
belge, qui avait récemment pris la<br />
succession de Patrick Bayonne<br />
ne s’éternise pas. Place aux Pysz,<br />
pour une nouvelle histoire. « On a<br />
respecté les lieux et les gens, dit<br />
Laurent Pysz, l’ancienne équipe<br />
est restée». Lui s’occupe plutôt de<br />
la partie restauration, et Justine du<br />
bar et des événements. L’âme du<br />
Café des Sports flotte toujours, évidemment<br />
avec le rugby le dimanche<br />
après les matchs, vieille tradition<br />
qu’on a hâte de retrouver. Il y a<br />
aussi le tarot, le club taurin, le Lion’s<br />
Club, là encore, dès que possible.<br />
A l’étage, un espace séminaire. « Il<br />
faut que ce soit le lieu de vie de tous<br />
les Lectourois ». Et depuis la mi-mai<br />
2021, c’est en passe de redevenir<br />
une réalité.<br />
Une adresse mythique<br />
C<br />
’est l’endroit le plus emblématique<br />
de Lectoure, à la fois le Laurent et Justine Pysz, heureux<br />
cœur et le poumon de la rue Nationale<br />
depuis 1885 ! Il a été repris<br />
de vous retrouver.<br />
Frédéric Floriant<br />
Christelle Aubié<br />
Dominique<br />
Christelle Aubier<br />
à Fleurance<br />
à Mirande<br />
Séguet à Nogaro<br />
à Gimont<br />
en juillet 2019 par la famille Pysz, et Les Pysz, ce sont Laurent et Justine,<br />
après un long hiver sanitaire, il revit père et fille. Des vrais Lectourois<br />
enfin, en terrasse d’abord, avant depuis trois générations. Laurent<br />
de pouvoir élargir progressivement y tient. Il parle de son grand-père<br />
Route de Lectoure Bd des Pyrénées<br />
Avenue Périé<br />
Bd du Nord<br />
l’offre, au gré des contraintes de qui habitait Lectoure, de sa mère<br />
Le Café des Sports<br />
jauge. Les nouveaux propriétaires employée en bas dans l’usine de<br />
73, rue Nationale<br />
32500 Fleurance 32300 Mirande<br />
32110 Nogaro<br />
32200 Gimont<br />
ont veillé à maintenir tout ce qu’on marqueterie (au passage, il aimerait<br />
32700 Lectoure<br />
05 62 06 63 65<br />
05 62 66 86 60<br />
05 62 09 03 55<br />
05 62 67 74 75<br />
aime dans cet endroit : l’ambiance bien retrouver des pièces de cette<br />
Ouvert tous les jours<br />
tamisée du bar avec ses grands époque), de sa fille qui a fait toute<br />
à partir de 7 h<br />
lustres, le mélange unique des sa scolarité en ville. Lui, selon sa<br />
Tél. : 05 62 68 87 08<br />
Au fond du bar, un vaste espace.<br />
30 31
Made in 32<br />
Le Canard Gascon est imprimé dans le Gers<br />
Après des années de fabrication en Espagne, le Canard Gascon est imprimé<br />
désormais par l’entreprise BCR à Gimont. Un choix de cœur et aussi de raison.<br />
Philippe Salles, Thierry Dahache, imprimeurs, et Hugues de Lestapis, éditeur du Canard Gascon.<br />
On ne peut pas vanter sans arrêt les circuits courts et les<br />
valeurs de proximité sans en tirer, un jour ou l’autre,<br />
toutes les conséquences. Voilà pourquoi nous avons<br />
décidé de rapatrier en France, et même dans le Gers, l’impression<br />
du Canard Gascon, qui était assurée jusqu’alors par<br />
un prestataire espagnol. Le numéro que vous avez en main<br />
est donc le premier 100 % gascon, fabriqué par l’imprimerie<br />
BCR, de Gimont. Fondée en 19<strong>91</strong> par Jean-Luc Cordenos et<br />
Christian Riscle, BCR est bien connue dans le département<br />
et maintenant de toute l’Occitanie avec des clients emblématiques<br />
comme Comtesse du Barry, Fleurons de Lomagne,<br />
Plaimont, les vins de Madiran, diocèse de Toulouse… BCR<br />
imprime et façonne tout type de documents d’imprimerie allant<br />
de la simple carte de visite à la brochure sophistiquée<br />
et autres packagings ainsi que tous les supports numériques<br />
grand format. BCR a une large clientèle diversifiée allant de<br />
la petite association aux moyennes et grosses entreprises.<br />
Jusqu’aux affiches grand format<br />
C’est en avril 2017 que Thierry Dahache et Philippe Salles<br />
rachètent l’entreprise. Avec d’emblée la construction d’une<br />
extension de 500 m² pour implanter une machine 4 couleurs<br />
72 x 102 et disposer d’un atelier de façonnage moderne. L’entreprise<br />
a depuis investi et développé son chiffre d’affaires<br />
pour passer de 2,9 M€ à 4,2 M€ en 2019 et de 14 à 20 salariés.<br />
Elle vient d’étoffer son offre et peut répondre à toute<br />
les demandes d’affiches grand format/roll-up/bâche et toute<br />
la signalétique adhésive et panneaux rigides. Bref, le Canard<br />
Gascon est entre de bonnes mains, au pays.<br />
Hugues de Lestapis<br />
Un artiste reconnu et inspiré.<br />
Jazz<br />
Le petit prince de la batterie<br />
Matthieu Chazarenc, né à Agen, est une référence dans le monde du jazz.<br />
Il a joué avec les plus grands, même Aznavour. Il passe cet été dans le Gers.<br />
Il faut être familier du jazz pour<br />
connaître Matthieu Chazarenc, la<br />
quarantaine, batteur hors pair, auteur<br />
de deux albums couverts d’éloges, qui<br />
ne renie pas son Sud-Ouest natal, même<br />
s’il a bourlingué avec ses baguettes<br />
dans le monde entier. Sa biographie est<br />
déjà longue, mais on sait moins ses débuts<br />
du côté de Bon-Encontre (Lot-et-<br />
Garonne), il y a une vingtaine d’années,<br />
au Delbès Jazz Club. Une association<br />
locale, jusqu’alors spécialisée dans les<br />
livres, venait de se lancer dans l’aventure<br />
d’un club de jazz, sous la houlette<br />
du maire et de son épouse, Francis et<br />
Marie-Claude Auradou, et avec l’appui<br />
sonnant d’amis musiciens professionnels.<br />
Pas des moindres. Citons Bernard<br />
Maury, un Agenais qui a fait ses classes<br />
au lycée Maréchal Lannes de Lectoure,<br />
devenu pianiste de talent et professeur<br />
exceptionnel, « patron », aussi, de la<br />
prestigieuse « Bill Evans Academy »<br />
à Paris, et coprésident le temps d’un<br />
mandat de l’Association des musiciens<br />
de jazz français en compagnie de<br />
Guy Laffitte, le fabuleux saxophoniste<br />
gascon. À la disparition de ce dernier,<br />
le Delbès Jazz Club prit d’ailleurs le<br />
nom de Guy Laffitte.<br />
C’est là que débarqua un beau jour<br />
un tout jeune batteur agenais désireux<br />
de se produire dans ce lieu. Matthieu<br />
Chazarenc, donc, souriant et réservé. Il<br />
enthousiasma le public. Le monde du<br />
jazz outre-Atlantique a ses rois (King<br />
Oliver et Louis Armstrong), son duc<br />
(Duke Ellington), son comte (Count<br />
Basie) et même son président (« Pres »<br />
Lester Young), pourquoi pas un « petit<br />
prince » de la batterie en Gascogne ?<br />
Premiers cours à 6 ans<br />
Matthieu est né à Agen en 1977 et a<br />
pris ses premiers cours de batterie à<br />
6 ans ! Entré en classe de percussion<br />
classique au conservatoire de Pau,<br />
il y demeure cinq ans et en 1996 se<br />
consacre à la batterie jazz au Centre<br />
national de la création musicale de<br />
Nancy. L’année suivante il traverse<br />
l’Atlantique et rencontre de nombreux<br />
musiciens, approfondissant sa connaissance<br />
de l’instrument et se produisant<br />
avec certains. Au retour, il poursuit ses<br />
études au Conservatoire à rayonnement<br />
régional de Toulouse où il obtient le<br />
Un quartet récent, mais déjà soudé au fil de nombreux concerts<br />
et tournées.<br />
premier prix à l’unanimité du jury ainsi<br />
que le diplôme d’État de batterie jazz.<br />
Batteur infatigable, il collabore à de<br />
nombreuses formations allant du New<br />
Orléans au big band, passant aussi par<br />
la variété, par exemple Olivia Ruiz, ou<br />
l’art lyrique avec Nathalie Dessay. En<br />
septembre 2 000, il rejoint Paris où il<br />
retrouve Bernard Maury et intègre le<br />
conservatoire national et fait partie de<br />
la classe de jazz avec comme professeur<br />
Daniel Humair. Les portes des clubs de<br />
la capitale s’ouvrent alors et il accompagne<br />
bon nombre de musiciens de la<br />
scène actuelle. Mais de retour au pays,<br />
il n’oublie jamais ses amis en Aquitaine<br />
ou en Occitanie comme à Marciac ou à<br />
Puymirol. La liste des grands du jazz<br />
« Canto II-Cançon »,un enracinement dans le sud-ouest natal.<br />
que sa batterie a accompagnés est trop<br />
longue pour être déroulée ici. Disons<br />
juste, même si ce n’est pas un jazzman,<br />
que Charles Aznavour l’a choisi<br />
comme batteur dans son orchestre<br />
lors de son ultime tournée mondiale.<br />
Mais Matthieu Chazarenc se veut aussi<br />
compositeur. C’est même son rêve. En<br />
2017, la formation Canto prend corps.<br />
Un groupe, deux albums<br />
Le groupe rassemble autour de Matthieu,<br />
Christophe Wallemme à la<br />
contrebasse, Sylvain Gontard au bugle,<br />
et Laurent Derache à l’accordéon.<br />
Lors de la sortie du premier CD en<br />
mars 2018, c’est à Saint Créac, près de<br />
Saint-Clar, que la tournée fait halte et<br />
l’on compta plus de spectateurs que la<br />
commune n’a d’habitants ! Pour Canto<br />
II, sorti en mars dernier, Matthieu fait<br />
appel au grand guitariste Sylvain Luc<br />
et à son groupe habituel. Il ancre davantage<br />
ses créations en Occitanie avec<br />
notamment « Garona », composition où<br />
racines, souvenirs et avenir illuminent<br />
l’espoir d’un pays vivant par sa langue<br />
et son peuple. Comme un symbole,<br />
l’enregistrement a lieu à Astaffort dans<br />
un studio bien connu. Dans son numéro<br />
de mai, Jazz magazine parle de<br />
«véritable régal». Dans le cadre de la<br />
tournée nationale un parcours gascon<br />
est prévu : à Puymirol (47), au festival<br />
Puym' jazz le 22 juillet et à Saint-Clar<br />
(32) le 14 août à 20 h sous la halle. Ne<br />
le manquez surtout pas !<br />
Jean Claude Ulian<br />
32 33
Agenda<br />
Musique Halles de Lomagne, opus 2<br />
2 e festival de piano et de création musicale du 10 juillet au 12 août en Lomagne<br />
et en Gascogne toulousaine. Une programmation ambitieuse et éclectique.<br />
Création Tango Schwarz<br />
Alejandro Schwarz, créations et guitare,<br />
est l’un des principaux compositeurs<br />
actuels de tango. Dimitri Maslennikov,<br />
né à Saint-Pétersbourg, remporte<br />
à 13 ans le concours Rostropovitch.<br />
Marina di Giorno, née à Toulouse, pianiste<br />
hors-norme.<br />
La Romieu, Jardins de Coursiana,<br />
mercredi 21 juillet, 21 h<br />
Flamarens, jeudi 22 juillet, 19 h<br />
Lombez, dimanche 8 août, 19 h.<br />
Le violon de Saint-Saëns<br />
Amateurs de musique classique,<br />
de piano, mais aussi de violon,<br />
de danse, de polyphonies corses,<br />
de guitare, et même d’euphonium, préparez<br />
bien votre agenda d’été ! Avec<br />
24 concerts répartis sur un mois entre<br />
Saint-Clar, Flamarens, La Romieu<br />
(jardins de Coursiana), Mauvezin,<br />
Cologne, Gimont et Lombez, le festival<br />
Musique Halles de Lomagne, dont<br />
c’est seulement la deuxième édition,<br />
frappe fort. Organisé par l’association<br />
lectouroise PianoNovo, ce festival propose<br />
huit programmes différents avec<br />
aussi deux peintres partenaires, Gérard<br />
Barbe et Willem Heijkoop.<br />
uNopia, du piano en camion<br />
Guilhem Fabre au piano<br />
Guilhem Fabre, piano, François Michonneau,<br />
comédien, Sarah Margaine,<br />
piano. Le « décor » est original puisque<br />
les artistes se produisent dans un camion-scène,<br />
ce qui permet à la musique<br />
d’être portée partout de manière itinérante.<br />
Clin d’œil gascon, Guilhem Fabre<br />
a des racines gersoises.<br />
Cologne, samedi 10 juillet, 21 h<br />
Lombez, dimanche 11 juillet, 19 h<br />
La Romieu, Jardins de Coursiana,<br />
mercredi 14 juillet, 21 h<br />
Gimont, samedi 17 juillet, 21 h<br />
Mauvezin, mardi 10 août, 21 h<br />
Bassoues, domaine de Bilé, jeudi 12 août, 19 h<br />
A Funtana, polyphonies corses<br />
A Funtana, « la fontaine », un lieu de<br />
vie, d’échange, où les voix de femmes<br />
se mêlaient autrefois au chant de l’eau.<br />
A Funtana, c’est aussi l’histoire de<br />
trois femmes, Fanny Châtelain, Muriel<br />
Chiaramonti, et Françoise Roudier, qui<br />
servent magnifiquement le chant corse.<br />
Flamarens, jeudi 15 juillet, 19 h<br />
Saint-Clar, vendredi 16 juillet 21 h<br />
François Pineau Benois<br />
François Pineau-Benois, violon, Victor<br />
Metral, piano. Deux solistes de haut<br />
niveau pour des chefs-d’œuvre de la<br />
musique française, avec un hommage<br />
particulier au génie de Camille Saint-<br />
Saëns, mort il y a un siècle.<br />
Saint-Clar, vendredi 23 juillet, 21 h<br />
Cologne, samedi 24 juillet, 21 h<br />
Lombez, dimanche 25 juillet 19 h<br />
Trio et danseuse classique<br />
François Pineau-Benois, violon, Antonin<br />
Le Faure, alto, Tiphaine Lucas,<br />
violoncelle, Vaena Bercy, danseuse.<br />
Ils ont en commun la jeunesse et d’être<br />
lauréats de concours internationaux.<br />
Mention spéciale pour Vaena Bercy,<br />
une Gersoise, qui perfectionne son art<br />
à Toulouse.<br />
Mauvezin, mardi 27 juillet, 21 h<br />
La Romieu, Jardins de Coursiana,<br />
mercredi 28 juillet, 21 h<br />
Flamarens, jeudi 29 juillet, 19 h<br />
Récital Brahms & Schubert<br />
Roustem Saïtkoulov, issu de la prestigieuse<br />
école russe de piano, partenaire<br />
principal du violoniste Maxime Vengerov,<br />
est un des plus fins virtuoses<br />
du monde. Le voir dans le Gers et les<br />
Landes est un privilège !<br />
Saint-Clar, vendredi 30 juillet, 21 h<br />
Château de Castex d’Armagnac,<br />
samedi 31 juillet, 21 h<br />
Lombez, dimanche 1er août, 19 h<br />
Sensation Euphonium<br />
Lilian Meurin, euphonium, Victor Metral,<br />
piano, pour un concert alliant classique<br />
(Rachmaninov et Bizet) et moderne<br />
(Greif, Philippot). L’euphonium<br />
est un instrument rare, de la famille des<br />
cuivres, qu’on peut rapprocher du tuba.<br />
La Romieu, Jardins de Coursiana,<br />
mercredi 4 août, 21 h<br />
Flamarens, jeudi 5 août, 19 h<br />
Gimont, samedi 7 août, 21 h<br />
Les Mains Symphoniques,<br />
concert à deux pianos<br />
Le duo « Les Mains Symphoniques » a<br />
été créé par les pianistes Anna Jbnova<br />
et Tom Grimaud, tous deux diplômés<br />
du Conservatoire Supérieur de Paris,<br />
et lauréats de nombreux concours internationaux.<br />
Il est né de leur amour<br />
commun pour le répertoire symphonique,<br />
et des capacités uniques du piano<br />
pour jouer les œuvres écrites pour<br />
l’orchestre.<br />
Saint-Clar, vendredi 6 août, 21 h<br />
Auch<br />
Échappées d’été<br />
Le Circa propose des spectacles<br />
gratuits en juillet, acrobaties,<br />
danse, œuvres poétiques. Par<br />
exemple Entremadeira, de la c ie<br />
Um Passo a Frente, le 21 juillet<br />
à 19 h, au cloître de Memento.<br />
Castelnau-Barbarens<br />
26 juin<br />
Festi-concerts du Rondèu<br />
Rémi Geffroy avec son nouvel<br />
ensemble Odysseus pour un<br />
repas concert. Une invitation<br />
au voyage, extérieur comme<br />
intérieur. Batterie, guitare folk,<br />
quatuor à cordes, accordéon<br />
diatonique. Concert de Bargainatt<br />
le lendemain, musique<br />
traditionnelle.<br />
Clermont-Savès<br />
11 septembre<br />
Shine on<br />
Concert de fin d’été du FestipopRockEstival,<br />
en plein air<br />
et en soirée, groupe tarbais,<br />
hommage à Pink Floyd.<br />
Tribal-Voix à 16 h 30, puis<br />
visite du château, monument<br />
classé, par le propriétaire à<br />
18 h 30.<br />
Fleurance<br />
6-13 août<br />
Festival d’astronomie<br />
30 e édition d’un festival unique<br />
en Europe, parrainé par Hubert<br />
Reeves.<br />
La Romieu<br />
23-24 juillet<br />
Musique en Chemin<br />
11 e édition de ce festival<br />
consacré aux musiques instrumentales<br />
et vocales de la<br />
Renaissance.<br />
Lectoure, La Romieu<br />
10 juillet — 19 septembre<br />
L’Été photographique.<br />
Le festival organisé par le<br />
Centre d’art et de la photographie<br />
de Lectoure, est un<br />
rendez-vous majeur de l’été<br />
gersois. Les expositions se<br />
tiennent à Lectoure, au Centre<br />
d’art, à la Cerisaie, à l’ancienne<br />
école Bladé, à la halle aux<br />
grains, dans les allées Montmorency,<br />
et pour la première fois<br />
dans le cloître de la collégiale<br />
de La Romieu. L’occasion de<br />
découvrir des artistes passionnants,<br />
jeunes souvent, et des<br />
œuvres fortes qui interrogent<br />
Agenda<br />
nos perceptions, voire renouvellent<br />
notre imaginaire. À ne<br />
pas manquer !<br />
Lectoure, Eauze, Condom,<br />
Fleurance, Lavardens,<br />
Flaran,Terraube<br />
25 juillet-15 août<br />
Nuits musicales en Armagnac<br />
Une belle programmation avec<br />
plusieurs opéras, par exemple<br />
le Don Pasquale de Donizetti<br />
qui sera donné à Lectoure le<br />
6 août, puis à Eauze le 8 août.<br />
À noter un récital Haendel,<br />
Cosi fa l’Amor, au château de<br />
Lavardens le 14 août.<br />
Lectoure<br />
16 juillet<br />
Concert de Nadau<br />
21 h au stade.<br />
Organisation les Gasconnades.<br />
20-25 juillet<br />
Lectoure à voix haute<br />
Lectures, rencontres, interventions<br />
de professionnels et<br />
d’amateurs. Thème de ce 7 e<br />
festival : Médi-terra-née (s).<br />
5-8 août<br />
Tour de Corhaut<br />
Exposition du peintre Gérard<br />
Barbe.<br />
Vernissage le vendredi 5 août,<br />
18 h<br />
Lombez<br />
22-29 août<br />
Festival musical<br />
4 e édition organisée par l’association<br />
des amis de l’orgue de<br />
Lombez et de Samatan.<br />
Loubédat<br />
Jeudi 15 juillet<br />
Flamarens<br />
Marché des producteurs<br />
18 juillet, 10 h-19 h<br />
Marché des producteurs de 18 h<br />
Les Estivales<br />
à 21 h avec assiettes à consommer<br />
sur place, puis concert de la d’Armagnac<br />
Sainte-Christie-<br />
Un dimanche pas comme les<br />
autres au château de Flamarens,<br />
C<br />
pour les Estivales. Arthur et<br />
ie Guillaume Lopez Trio à 21 h Jeudi 12 août Marché<br />
dans le cadre de leur tournée Marché des producteurs de 18 h<br />
Marie-Hélène Gadel vous<br />
Tournez villages ! Gratuit. Tout à 21 h avec assiettes à consommer<br />
sur place et animations<br />
accueillent dès le matin autour<br />
public.<br />
d’artistes, d’artisans et de<br />
proposées par des associations<br />
producteurs locaux. À noter<br />
la présence de Perry Taylor,<br />
Marciac, Aignan, Termes de la commune. Spectacle « 2<br />
Contact et réservations :<br />
points 0 » (théâtre de l’absurde)<br />
l’illustrateur bien connu. Restauration<br />
possible sur place<br />
PianoNovo.org - Tél.: 06 13 52 94 86<br />
d’Armagnac<br />
de la C<br />
offices de tourisme.<br />
8-16 juillet<br />
ie Kiroul à 21 h 30.<br />
Gratuit. À partir de 7 ans.<br />
avec notamment un food-truck.<br />
Tarifs à partir de 15 €.<br />
Les Jours excentriques<br />
Lecture de conte à 15 h, concert<br />
Théâtre, danse, musique, ci-<br />
Mauvezin, mardi 20 juillet, 21 h<br />
34 35<br />
né-concert, des spectacles pluridisciplinaires<br />
à découvrir en<br />
famille. Par exemple Anda-Lutz<br />
et l’orchestre de chambre de<br />
Toulouse, à l’Astrada le vendredi<br />
16 juillet à 20 h 30.<br />
Marciac<br />
24 juillet-4 août<br />
Festival de jazz<br />
Kool and the Gang (26 juillet),<br />
Zucchero (28 juillet), Ibrahim<br />
Maalouf (30 juillet), Earth<br />
wind and Fire (2 août)… c’est<br />
le grand retour du JIM après<br />
l’édition blanche de 2020.<br />
Monguilhem<br />
Jeudi 29 juillet<br />
Marché<br />
Marché des producteurs de<br />
18 h à 21 h avec assiettes à<br />
consommer sur place et animations<br />
jeux en bois. Spectacle<br />
« Verbena » (danse) de la C ie<br />
toulousaine La Baraque. Gratuit.<br />
Tout public.<br />
Plieux<br />
24 juillet-26 août<br />
Regards sur le Gers<br />
Exposition d’œuvres d’artistes<br />
femmes, dont Alexandra Motte,<br />
Véronique Blanchet-Jehier,<br />
Marie-Claude Delesse, Sarah<br />
Spence. Sous la houlette de<br />
l’association Plieuxarts.
Agenda<br />
Saint-Griede<br />
Jeudi 26 août<br />
Marché<br />
Atelier de mouvement,<br />
d’acrobatie et de portés par les<br />
artistes du Cirque Compost de<br />
18 h 30 à 19 h 30. Marché des<br />
producteurs de 18 h à 21 h avec<br />
assiettes à consommer sur place<br />
et animations jeux en bois.<br />
Spectacle du Cirque Compost.<br />
Gratuit. Tout public.<br />
Samatan-Lombez<br />
Les métiers d’artistes<br />
Visites d’ateliers d’artistes. Six<br />
d’entre eux ont accepté d’ouvrir<br />
leur espace de travail et de<br />
partager un peu de leur temps<br />
de création. Notamment Véronique<br />
Combes et Jean-Patrick<br />
Magnoac le 7 juillet, ou Alain<br />
d’Antin de Vaillac, le mercredi<br />
25 août à partir de 14 h. réservation<br />
via le 06 18 56 44 60.<br />
Samatan<br />
22-24 juillet<br />
Théâtre d’été<br />
Trois jours de théâtre en immersion<br />
totale autour de la halle au<br />
gras, mêlant troupes professionnelles<br />
et amateurs. Pour tous les<br />
publics.<br />
Seissan<br />
2-4 juillet<br />
Welcome in Tziganie<br />
14 e édition de ce festival où<br />
l’on s’affranchit volontiers<br />
des frontières géographiques<br />
et artistiques. Hommage à<br />
Paco de Lucia par Pascual<br />
Gallo, l’un des plus brillants<br />
guitaristes de flamenco actuels.<br />
On ira aussi dans les ruelles de<br />
Barcelone avec la Rumbason<br />
de Tato Garcia & Peret Reyes,<br />
dans les plaines de Russie avec<br />
le groupe Arbat, jusqu’aux<br />
cultures musicales juives avec<br />
le nouveau projet d’Éric Slabiak.<br />
Avec le partenariat amical<br />
du Canard Gascon<br />
Termes d’Armagnac<br />
3-7 août<br />
Les Moissons d’Été<br />
Du spectacle vivant au cœur<br />
d’une forêt, sous la houlette de<br />
la compagnie des Attracteurs<br />
étranges, avec Ladji Dialo,<br />
Agathe Molière, Doclaine…<br />
Villefranche d’Astarac,<br />
Betcave-Aguin, Simorre,<br />
Boulaur<br />
7-10 juillet<br />
Les Musicales des Coteaux de<br />
Gimone<br />
18 e édition, avec notamment le<br />
nouveau quatuor tchèque Prazak,<br />
la soprano Helen Kearns,<br />
et le guitariste Emmanuel<br />
Rossfelder.<br />
Les mots croisés de François Sumien<br />
(Solution page 39)<br />
Horizontalement :1 – Ragoût de restes de viande. 2 – Soignerais.<br />
3 – Mises en vers- Loin d’être imaginaire. 4 – À la fois ville,<br />
golfe et ancien protectorat anglais – Dégât causé par des bombes<br />
– Cœur de grès. 5 – Soutient le navire – Plus connus sous le nom<br />
de cousins. 6 – Caressée. 7 – Il est très coloré et il cajole – Pas<br />
consanguin.8 – Adorable – Mot de passe. 9 – À l’origine de fleurs<br />
très connues – Abréviation latine – Enlever. 10 – Il est en orbite<br />
– pas à moi. 11 – Situées chez le notaire – Itou.<br />
Verticalement :A – Ruses habiles. B – Preuve de sècheresse –<br />
Dans le surnom d’un fameux boxeur. C – Décourageants. D – À<br />
moi – Bête de jeu – Début de cécité. E – Chasse les fidèles –<br />
Pour une connaissance – Ils peuvent avoir leurs ciels. F – Faire de<br />
grands gestes en tous sens. G – Il a eu son âge – On l’a à la bouche<br />
- Dans le koala, pas dans le lémurien. H – Méprisée – Organisme<br />
de paix. I – Commune de la Drôme – Bête de somme. J – 38 en<br />
France – Petits villages réunionnais. K – Ferai le rat.<br />
36 37
Parlons gascon - Parlem gascon<br />
Une anthologie des poétesses d’oc<br />
C’est le projet de Paulina Kamakine, elle-même jeune poétesse de 30 ans.<br />
Elle a rassemblé des œuvres d’auteures contemporaines, car il y en a. Extraits.<br />
Avant de se quitter<br />
Grille de Sud<strong>ok</strong>u<br />
Rêves<br />
De te voir<br />
Renaître ;<br />
Semence<br />
De chagrin !<br />
Le souvenir<br />
De ton nom<br />
De baptême,<br />
Terre d’Òc ;<br />
Perdu,<br />
Oublié<br />
Comme l’enfance<br />
Dans le gouffre<br />
De la nuit,<br />
Froide.<br />
Ta voix<br />
Si forte<br />
Soudain<br />
D’avoir été<br />
Effacée,<br />
Revient...<br />
Nous t’écoutons<br />
À la pointe du jour<br />
Terre<br />
Argileuse,<br />
Siliceuse,<br />
Terre<br />
De nouvelles<br />
Couleurs<br />
De nouvelles<br />
Douleurs<br />
Terre<br />
De sang<br />
De feu<br />
Chef d’œuvre<br />
Ardent,<br />
Passionné<br />
De l’Histoire<br />
Abandonnée,<br />
Par tes sœurs<br />
Méprisée,<br />
Par ton peuple...<br />
Donne-nous<br />
Encore<br />
L’humus<br />
Qui sera<br />
Ta Renaissance !<br />
Terre prodigue,<br />
Langue de joie,<br />
Reviens encore<br />
Inonder tes enfants<br />
De tes mots<br />
De ton histoire !<br />
Croîs !<br />
Ivre<br />
D’eau,<br />
Ivre<br />
De soleil...Et que<br />
verdissent<br />
Pour l'éternité<br />
Tes feuilles !<br />
Élevées<br />
De nos mains<br />
Vers le ciel ;<br />
Langue d’Òc<br />
Nous sommes,<br />
Tes poétesses,<br />
Cette promesse,<br />
Ces racines<br />
Qui feront<br />
De toi,<br />
Un arbre<br />
À l’écorce<br />
Solide !<br />
Sauneis<br />
De’t véder<br />
Renàisher ;<br />
Semença<br />
De chagrin !<br />
Lo sovier<br />
Deu ton nom<br />
De batiau,<br />
Tèrra d’òc ;<br />
Perdut,<br />
Desbrombat<br />
Com l’enfança<br />
Dens lo gorg<br />
De la nueit,<br />
Hreda.<br />
La toa votz<br />
D’un còp<br />
Tan hòrta<br />
D’èster estada<br />
Boishada,<br />
Que torna...<br />
T’escotam<br />
A só lhevant<br />
Tèrra<br />
Argelosa,<br />
Siliciosa,<br />
Tèrra<br />
De navèras<br />
Colors<br />
De navèras<br />
Dolors<br />
Tèrra<br />
De sang<br />
De huec<br />
Cap d’òbra<br />
Ardent,<br />
Apassionat<br />
De l’istòria<br />
Abandonat,<br />
Per las toas sòrs<br />
Mespresat,<br />
Deu ton pòble...<br />
Balha’ns<br />
Enqüèra<br />
L’umus<br />
De la toa<br />
Renaishença !<br />
Tèrra prodiga,<br />
Lenga de jòia,<br />
Adaiga<br />
Un còp de mei<br />
Los tons dròlles<br />
Dab los tons mots<br />
Dab la toa istòria !<br />
Creish !<br />
Briaga<br />
D’aiga,<br />
Briaga<br />
De sorelh...E que<br />
verdegen<br />
Tostemps<br />
Las toas huelhas !<br />
De las nòstas mans<br />
De cap<br />
Tau cèu ;<br />
Lenga d’òc<br />
Qu’èm<br />
Nosautas,<br />
Poetessas<br />
Las toas arraditz,<br />
Que haram<br />
De tu,<br />
Un arbe<br />
De rusca<br />
Solida !<br />
(Solution dans notre prochain numéro)<br />
Solution des mots croisés<br />
Solution du numéro précédent<br />
Un journal, quelle aventure !<br />
Repris et relancé fin 2019, bousculé — comme tant d’autres activités<br />
— lors de la crise sanitaire, le Canard Gascon a réussi à maintenir<br />
peu ou prou son rythme de parution, 8 éditions avec ce numéro d’été.<br />
Quelle aventure en fait ! Et quel régal, pour un néo-gascon, de découvrir<br />
le Gers par le prisme de ses habitants, de ses routes, de ses paysages,<br />
de ses vignes, de son patrimoine, et de sa proverbiale convivialité.<br />
Il faudra toutefois rouler encore beaucoup, parler avec plus de gens<br />
encore, pour tout saisir, si c’est possible, de l’immense richesse de ce<br />
petit pays à la si grande histoire. On y est prêt. Vous venez ?<br />
Le magazine qui fait plaisir<br />
15 000 exemplaires tous les deux mois dans le Gers<br />
www.lecanardgascon.com<br />
Le Canard Gascon<br />
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