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L'ESSENTIEL DU SUP PREPAS_JUIN 2021

L'Essentiel du Sup Prépas est le magazine numérique dédié aux professeurs des classes préparatoires, aux étudiants et à leurs parents. Chaque mois, retrouvez toute l'actualité des classes préparatoires économiques et commerciales et des Grandes Ecoles. Ce magazine vous est proposé par HEADway Advisory, cabinet de conseil en stratégie dédié à l'enseignement supérieur.

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<strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> | N° 50<br />

CLASSES PRÉPAS ÉCONOMIQUES ET COMMERCIALES GÉNÉRALES<br />

ENTRETIENS<br />

Alexandre de Navailles (Kedge BS)<br />

Delphine Manceau (Neoma BS)<br />

Manuelle Malot (Edhec)<br />

Elian Pilvin (EM Normandie)<br />

Benoit Arnaud (Edhec)<br />

Philippe Dufourcq (CentraleSupélec)<br />

DÉBATS<br />

Quel avenir professionnel<br />

pour la « Génération Covid » ?<br />

La prépa,<br />

cette expérience de vie


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS<br />

ÉDITO + SOMMAIRE<br />

<strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

COMMENT ACCROITRE<br />

LA DIVERSITÉ SOCIALE DANS<br />

LES GRANDES ÉCOLES ?<br />

C’est un sujet particulièrement épineux qui divise les Grandes écoles. Si<br />

dans leur grande majorité les Grandes écoles comme les classes préparatoires<br />

reçoivent en moyenne un tiers de boursiers, il en va fort différemment<br />

dans les plus renommées.<br />

Justement le nouveau directeur général d’HEC, Eloïc Peyrache, entend faire progresser<br />

la part des boursiers de 15 à 20 % d’ici deux à trois ans. Pour y parvenir<br />

tous les étudiants qui passent le concours pour la première fois auront des points<br />

de bonification, à l’écrit comme à l’oral. Une bonification maintenue pour les seuls<br />

étudiants boursiers qui passent le concours une deuxième fois dans la mesure où<br />

ce sont eux qui profitent le plus de cette année supplémentaire.<br />

Mais bien d’autres idées sont sur la table. Par exemple en favorisant les candidats<br />

boursiers pendant le concours. Sur le modèle de ce qu’ont proposé les ENS l’Edhec<br />

réfléchit par exemple à un système de « double barre » d’admissibilité : les étudiants<br />

boursiers bien classés pourraient obtenir une seconde chance de façon à avoir accès<br />

aux oraux.<br />

HEC crée la PREP Etoile*. Toujours dans le cadre de sa politique d’égalité des<br />

chances, HEC lance le programme PREP Etoile* pour les élèves de prépas qui visent<br />

HEC en 2022. Un constat : en 2020 l’absence d’oraux n’avait pas modifié la structure<br />

sociale de recrutement d’HEC mais avait élargi le nombre de classes préparatoires<br />

permettant d’accéder à l’école. La raison : beaucoup de classes préparatoires ne<br />

préparent tout simplement pas oraux d’HEC. L’ambition est donc de « donner aux<br />

élèves le « plus » de confiance qui leur permettra de réussir et intégrer HEC ». Dans<br />

ce cadre HEC propose notamment un « programme souple, compatible avec le<br />

rythme de la prépa » en liaison avec un « parrain » étudiant à HEC pour un suivi<br />

individuel jusqu’au concours. Des sessions d’échange sur les épreuves des années<br />

précédentes avec les étudiants qui les ont le mieux réussies seront proposées ainsi<br />

que des sessions on-line de découverte culturelle en anglais et des invitations aux<br />

événements en ligne organisés par HEC.<br />

Préserver les concours. Si personne n’envisage aujourd’hui de s’attaquer aux<br />

concours post prépas, les écrits des concours postbac sont clairement attaqués.<br />

Avec la pandémie, nombreuses sont en effet les écoles qui se satisfont d’un recrutement<br />

sur dossier avec Parcoursup suivi d’un oral. Sans parler de Sciences<br />

Po dont la réforme du concours a réduit les écrits à la peau de chagrin. Certains<br />

établissements entendent ainsi pouvoir recruter plus ou moins comme bien il leur<br />

semble, sans bénéficier pour autant de l’expertise des professeurs de classes préparatoires.<br />

Les candidatures pour la PREP<br />

Etoile* d’HEC sont ouvertes jusqu’au<br />

5 juillet. Les critères d’éligibilité sont :<br />

• être futur(e) candidat(e) au<br />

concours HEC 2022 ;<br />

• être boursier(e) du CROUS ;<br />

• avoir eu mention TB au baccalauréat ;<br />

• justifier d’un niveau académique<br />

qui permette d’envisager une<br />

admission dans une école du Top 3.<br />

Olivier Rollot, rédacteur en chef<br />

ORollot<br />

Sommaire<br />

LES ESSENTIELS <strong>DU</strong> MOIS<br />

3 • Oraux des concours post prépas :<br />

il faut s’adapter !<br />

4 • BSB s’offre un nouveau<br />

campus à Lyon<br />

6 • Covid-19 : les alumni de ESCP<br />

ont soutenu les futurs diplômés<br />

7 • La CGE veut mieux intégrer les étudiants en<br />

situation de handicap<br />

8 • Neoma se projette dans l’après Covid<br />

9 • Parcoursup : en <strong>2021</strong> les lycéens ont choisi…<br />

10 • Le bac <strong>2021</strong> s’adapte à la pandémie<br />

11 • Choix des spécialités : qu’a fait la première<br />

cohorte du nouveau bac général ?<br />

PUBLI INFORMATION<br />

13 • Oraux de TBS : l’exigence n’exclut pas<br />

la bienveillance<br />

ENTRETIENS<br />

16 • Alexandre de Navailles,<br />

Directeur général de Kedge BS<br />

19 • Delphine Manceau,<br />

Présidente du Concours Ecricome<br />

21 • Elian Pilvin,<br />

Directeur général de l’EM Normandie<br />

30 • Benoit Arnaud,<br />

Directeur des programmes de l’Edhec<br />

33 • Philippe Dufourcq, Directeur général<br />

adjoint de CentraleSupélec<br />

DOSSIER<br />

23 • La prépa, cette expérience de vie<br />

REPÈRES<br />

34 • Quel avenir professionnel<br />

pour la « Génération Covid » ?<br />

« L’Essentiel du sup » est une publication du groupe HEADway<br />

Advisory, SAS au capital de 30 000 €, RCS 53298990200046 Paris,<br />

CPPAP 0920W93756, 33, rue d’Amsterdam, 75008 Paris.<br />

Directeur de la publication : Sébastien Vivier-Lirimont.<br />

Rédacteur en chef : Olivier Rollot (o.rollot@headway-advisory.com).<br />

Responsable commerciale : Fanny Bole du Chomont<br />

(f.boleduchomont@headway-advisory.com).<br />

Création graphique et mise en pages : Élise Godmuse / olo. éditions<br />

Photo de couverture : Montpellier BS<br />

2


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> MOIS<br />

<strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

Oraux des concours post prépas :<br />

il faut s’adapter !<br />

Pour éviter de voir des candidats ne pas pouvoir<br />

faire partie des groupes pour cause de Covid,<br />

l’Edhec a préféré en revenir cette année à des<br />

oraux classiques plutôt qu’à ses nouveaux<br />

oraux de groupe. La première partie, ou chaque candidat<br />

se présente, retrace son parcours, et expose<br />

ses motivations en 4 minutes reste inchangée. La<br />

troisième partie d’interaction et d’échange avec le jury<br />

passe d’une durée de 20 minutes à une demi-heure.<br />

L’ESC Clermont a quant à elle décidé de ne pas faire<br />

visionner des courts métrages aux candidats pour<br />

ne pas désavantager ceux qui devraient finalement<br />

passer leurs oraux à distance.<br />

L’Edhec fait également évoluer son épreuve de langues<br />

en abandonnant l’examen d’un texte. La préparation<br />

porte cette année sur une problématique se rapportant<br />

aux cultures et civilisations de la langue étudiée (et<br />

non plus sur un texte). La préparation est limitée au<br />

quart de l’épreuve, directement devant le jury (soit 5<br />

minutes de préparation, puis 15 minutes d’échange).<br />

Au programme une problématique se rapportant aux<br />

cultures et civilisations de la langue étudiée. Exemples<br />

de problématiques publiées par l’école :<br />

• Anglais : Every law-abiding citizen should be allowed<br />

to own a firearm. Discuss.<br />

• Allemand : Welchen sozialen Wert schaffen Unternehmen<br />

für unsere Gesellschaft – und wo vernichten<br />

Sie vielleicht auch Werte oder richten Schaden an ?<br />

• Espagnol : ¿Salud ? o ¿Seguridad ? ¿Puede la salud<br />

anular la protección de datos ?<br />

Grenoble EM fait également quelque peu évoluer ses<br />

oraux de langue. Les textes remis par le jury sont<br />

seulement réduits à 15 à 20 lignes au lieu de 45/50<br />

normalement. Le candidat a ensuite 10 minutes pour<br />

prendre connaissance de l’article et en préparer une<br />

synthèse, en présence du jury. Le candidat restitue<br />

sa synthèse à l’oral pendant 5 minutes. L’épreuve se<br />

termine par 15 minutes d’échange avec le jury<br />

Montpellier BS passe de la BCE à Ecricome<br />

On est loin du temps où Ecricome ne<br />

comptait plus que deux écoles, Neoma<br />

et Skema, après le départ de l’ICN. Un<br />

temps où on se demandait s’il ne serait<br />

pas plus raisonnable de ne faire qu’un seul<br />

concours et de fusionner avec la BCE.<br />

Puis tout changea en 2018. Sous l’impulsion<br />

de sa présidente, Delphine Manceau,<br />

Ecricome accueillait cette année-là<br />

Rennes SB et l’EM Strasbourg. En 2020<br />

le concours était ainsi relancé avec quatre<br />

écoles. Nouvelle bonne nouvelle en <strong>2021</strong><br />

avec l’arrivée – pour le concours 2022 –<br />

de Montpellier BS. « En cette période<br />

de changements, notamment liés à la<br />

réforme du baccalauréat et des classes<br />

préparatoires, ce nouveau pas en avant<br />

donnera l’opportunité à MBS de s’impliquer<br />

dans le processus d’évolution des<br />

modalités de concours ainsi que dans la<br />

conception collégiale des sujets au sein<br />

de la banque d’épreuves. » explique Bruno<br />

Ducasse, le directeur général de Montpellier<br />

Business School. « S’impliquer<br />

dans le processus d’évolution », voilà<br />

sans doute ce que recherchent les écoles<br />

au sein d’un concours dont les évolutions<br />

semblent plus souples qu’avec la BCE…<br />

Dans le même temps Montpellier Business<br />

School a quitté le concours Passerelle<br />

pour rejoindre le concours Ecricome<br />

Tremplin pour ses admissions sur titre.<br />

HEC : Eloïc Peyrache veut<br />

accélérer l’ouverture sociale<br />

Dans un entretien aux Echos<br />

le nouveau directeur général<br />

d’HEC, Eloïc Peyrache,<br />

explique comment il entend<br />

faire progresser la part des<br />

boursiers de 15 à 20 % d’ici<br />

deux à trois ans. Pour y<br />

parvenir tous les étudiants<br />

qui passent le concours pour<br />

la première fois auront des<br />

points de bonification, à<br />

l’écrit comme à l’oral. Une<br />

bonification maintenue pour<br />

les seuls étudiants boursiers<br />

qui passent le concours<br />

une deuxième fois. « En<br />

analysant les données du<br />

concours d’entrée, nous nous<br />

sommes aperçus que les<br />

étudiants boursiers sont ceux<br />

qui gagnent le plus à passer<br />

le concours une deuxième<br />

fois : leur probabilité de<br />

succès augmente très<br />

significativement, alors que<br />

la performance des nonboursiers<br />

est en général<br />

plus faible, sans doute parce<br />

que la classe préparatoire<br />

permet de rattraper leur<br />

retard », explique-t-il.<br />

3


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> MOIS<br />

<strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

BSB s’offre un nouveau<br />

campus à Lyon<br />

« Nous voulons recevoir 1 000 étudiants à Lyon en 2025 contre 370 aujourd’hui.<br />

Nous allons y croitre plus qu’ailleurs dans les années à venir. »<br />

Le directeur général de BSB (Burgundy School of<br />

Business), Stéphan Bourcieu, affirme plus que<br />

jamais son ambition pour le nouveau campus qu’il<br />

vient d’ouvrir à Lyon après y avoir investi 10 millions<br />

d’euros. Un campus que vous pouvez découvrir sur<br />

Youtube (avec l’appli et un casque virtuel même en 3D !).<br />

Ce nouveau campus doit notamment permettre à BSB<br />

de recruter sur toute la France : « Aujourd’hui la plupart<br />

de nos étudiants viennent du Nord de la France. A Lyon<br />

nous pouvons attirer beaucoup plus facilement des<br />

étudiants du grand sud, voire de l’Ouest, dans une ville<br />

très bien desservie par les transports ». De plus il est<br />

beaucoup plus simple d’organiser des formations en<br />

apprentissage à Lyon qu’à Dijon vu son écosystème<br />

et donc de permettre aux étudiants d’y étudier et d’y<br />

travailler sans avoir besoin de deux logements.<br />

Installée jusqu’ici dans le quartier Part-Dieu puis<br />

Confluence depuis 2013, voici maintenant BSB ans le<br />

8 e arrondissement yonnais, au cœur secteur Monplaisir,<br />

dans un bâtiment de 3 000 m 2 répartis sur 4 niveaux.<br />

« Nous avons pris un peu de temps car il fallait trouver<br />

un bâtiment pouvant recevoir du public. Nous sommes<br />

très heureux de pouvoir nous installer dans un quartier<br />

très dynamique qui compte deux grandes universités,<br />

Lyon 1 et Lyon 3 », explique Jean-Christophe Cattane,<br />

le directeur du campus lyonnais. C’est dans les anciens<br />

locaux de l’entreprise pharmaceutique Merck que BSB<br />

a finalement trouvé ses marques.<br />

A la rentrée <strong>2021</strong> les étudiants pourront indifféremment se<br />

positionner sur l’un ou l’autre campus en PGE. Ensuite des<br />

L’ICN passe ses MSc en alternance<br />

programmes spécifiques seront proposés. Le nouveau<br />

campus lyonnais dispose ainsi d’un pôle d’excellence<br />

en Digital Business & Artificial Intelligence avec le MSc<br />

Artificial Intelligence & Digital Technology Management,<br />

le MSc Green Tech & Sustainable Societies (nouveauté<br />

à la rentrée <strong>2021</strong>) et une spécialisation de Bachelor en<br />

Digital Management.<br />

NEOMA fête ses 150 ans<br />

C’est en 1871 que nait l’ESC<br />

Rouen suivie en 1928 par<br />

l’ESC Reims. En <strong>2021</strong><br />

l’école née de leur fusion<br />

en 2013, Neoma, fête donc<br />

ses 150 ans. Sous le hashtag<br />

#150yearsofpassion, cet<br />

anniversaire est l’occasion<br />

de rassembler toute la<br />

communauté de l’Ecole<br />

(étudiants, professeurs,<br />

collaborateurs, diplômés,<br />

partenaires...) autour de<br />

plusieurs opérations à partir<br />

du printemps <strong>2021</strong>, comme<br />

le lancement de quizz sur les<br />

réseaux sociaux et la création<br />

d’une collection capsule<br />

d’objets en édition limitée.<br />

Plusieurs initiatives mettent<br />

également les diplômés à<br />

l’honneur avec notamment<br />

la création d’un espace<br />

web, retraçant les parcours<br />

inspirants de 150 diplômés.<br />

L’installation d’un « Hall<br />

of Fame » sur chacun des<br />

campus, rassemblant les<br />

portraits de plusieurs alumni,<br />

est également prévue.<br />

EN BREF<br />

• Grenoble Ecole de<br />

Management (GEM)<br />

propose un nouveau<br />

parcours transcontinental<br />

: 30 étudiantes et étudiants<br />

pourront partir en<br />

janvier 2022 pour réaliser<br />

le 2 ème semestre de leur 2 ème<br />

année du Programme Grande<br />

école à Tbilissi en Géorgie<br />

au sein de la Caucasus<br />

School of Business (Caucasus<br />

University). Au programme :<br />

histoire de la route de la soie<br />

et son impact sur les relations<br />

commerciales actuelles.<br />

• Skema 5 ème ex-aequo<br />

avec Skema du Palmarès<br />

des écoles du commerce<br />

<strong>2021</strong> du Parisien Etudiant.<br />

C’est l’élément choc d’un<br />

classement qui distingue<br />

cette année écoles post<br />

prépas (seulement dix sont<br />

classées alors que beaucoup<br />

d’autres avaient répondu) et<br />

postbac. Du côté des écoles<br />

postbac justement c’est<br />

l’Iéseg qui l’emporte devant<br />

l’Essca et l’EM Normandie.<br />

En 2022 l’ICN généralise la possibilité de<br />

suivre en alternance ses 17 parcours de<br />

MSc, également accessibles en spécialisation<br />

du programme ICN Grande École,<br />

sur les trois campus de l’école : Nancy,<br />

Paris et Berlin. Dans ce nouveau cadre<br />

le campus de Nancy disposera de 2 formats<br />

d’enseignement en MSc 1, classique<br />

et alterné, à raison d’1 semaine en école<br />

et de 3 semaines en entreprise pour les<br />

MSc Banque et services financiers, Management<br />

de la supply-chain et logistique<br />

ou Marketing et ingénierie des affaires.<br />

L’alternance sera proposée tant en MSc<br />

1 que MSc 2 sur le campus de Paris au<br />

rythme d’1 semaine école et 3 semaines<br />

en entreprise et sur le campus de Berlin<br />

de 3 jours à l’école et 2 à 3 jours possibles<br />

en entreprise.<br />

4


6 e PROGRAMME<br />

GRANDE ÉCOLE<br />

CLASSEMENT<br />

SIGEM<br />

DEPUIS 19 ANNÉES<br />

CONSÉCUTIVES<br />

DIPLÔME VISÉ BAC +5<br />

never stop daring.<br />

« Parce que l’audace s’affirme avec le savoir, nous développons<br />

vos expériences, Parce que le talent s’exprime grâce à la<br />

culture, nous multiplions les influences, Parce que leadership<br />

et responsabilité doivent se faire écho, nous visons plus haut.<br />

Notre vocation ? Vous permettre de développer la vôtre ! »<br />

Nicolas ARNAUD<br />

Directeur Audencia Grande École<br />

Pour plus d’informations :<br />

Sylvie FROMAGEAU<br />

Responsable Concours & Admissions<br />

Tél.: 02 40 37 34 21<br />

sfromageau@audencia.com<br />

grande-ecole.audencia.com


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> MOIS <strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

Covid-19 : les alumni de ESCP<br />

ont soutenu les futurs diplômés<br />

C’est une histoire de solidarité intergénérationnelle comme savent en créer les alumni<br />

des Grandes écoles. Dans le cadre d’une opération « Ecoute solidaire »,<br />

un millier d’alumni s’est mobilisé en ce début d’année pour passer un appel<br />

aux 2 500 étudiants répartis sur les 6 campus de ESCP Business School<br />

(Paris, Londres, Madrid, Berlin, Turin et Varsovie).<br />

« Chacun devait décrocher son téléphone pour<br />

appeler deux ou trois étudiants de troisième<br />

année. Avec un coach spécialisé dans l’accompagnement,<br />

nous les avons formés notamment<br />

pour les aider à faire remonter les cas les plus sensibles »,<br />

explique la déléguée générale de ESCP Alumni, Eva Mollat<br />

du Jourdin. Forte de ses 65000 membres répartis partout<br />

dans le monde l’association ESCP Alumni organise de<br />

nombreux événements et rencontres en ligne. « Avec nos<br />

ateliers ou nos webinars nous sommes des boosteurs<br />

de carrière tout en faisant rayonner la marque », reprend<br />

la déléguée d’une association totalement indépendante<br />

de l’école pour laquelle la cotisation est depuis l’année<br />

dernière à vie dès l’entrée dans l’école.<br />

Depuis un an les événements sont devenus digitaux avec<br />

notamment un bootcamp consacré à l’intégration dans<br />

les cabinets de conseil. « Depuis cinq ans nous avions<br />

constaté que les diplômés intégraient moins les cabinets<br />

de conseil car ils y étaient moins préparés. Nous avons<br />

donc organisé des sessions avec les alumni sur ce qu’est<br />

vraiment le métier de consultant et simulé des entretiens<br />

de recrutement. » D’autres bootcamps ont également<br />

été organisés dans la finance, le marketing ou le digital.<br />

Parce qu’on a beau être étudiant de la plus ancienne<br />

école de commerce du monde on n’en est pas moins un<br />

étudiant un peu perdu en distanciel, l’opération « Ecoute<br />

solidaire » est emblématique d’un lien dans la communauté<br />

des alumni. « La moitié des binômes sont restés<br />

en contact depuis l’opération. La grande majorité des<br />

étudiants se sentaient déjà accompagnés et soutenus<br />

mais manquaient d’interaction sans se déclarer pour<br />

autant déprimés », rassure la déléguée générale. Parce<br />

que ce sont les alumni de demain ce sont les étudiants de<br />

dernière année de ESCP qui ont été appelés à l’initiative<br />

de Stéphane Distinguin, le président de ESC Alumni.<br />

Un double diplôme pour l’Isit et Excelia BS<br />

A la rentrée <strong>2021</strong> les étudiants en master<br />

2 des programmes Grande école obtenir<br />

le diplôme de l’ISIT et le diplôme<br />

Grande École d’Excelia Business School,<br />

tous deux visés par l’État et conférant le<br />

Grade de Master. Dans ce cadre les étudiants<br />

d’Excelia Business School, pourront<br />

bénéficier de la signature fortement<br />

interculturelle de l’ISIT en suivant des<br />

modules dédiés, par exemple, à la communication<br />

interculturelle, aux ressources<br />

humaines internationales, aux études de<br />

cas de management interculturel, à la<br />

géopolitique des crises et des conflits,<br />

aux régulations financières et économiques<br />

mondiales ou encore au motion<br />

et au data design. « L’hybridation des<br />

connaissances et des compétences a toujours<br />

été au cœur du projet pédagogique<br />

d’Excelia Business School. Ce partenariat<br />

affirme pleinement notre engagement<br />

de permettre à nos étudiants de multiplier<br />

les expériences pendant leur parcours<br />

» confie Sébastien Chantelot, directeur<br />

d’Excelia Business School.<br />

EN BREF<br />

• Enseignant-chercheur de<br />

KEDGE, Alfredo Jimenez<br />

fait partie des 40 meilleurs<br />

jeunes professeurs de<br />

business school dans le<br />

monde cités cette année par le<br />

site Poets & Quants (P&Q).<br />

• Bertrand Monnet,<br />

professeur titulaire de la<br />

Chaire EDHEC Management<br />

des risques criminels lance<br />

une série de documentaires<br />

TV sur l’économie criminelle.<br />

Diffusée sur NETFLIX<br />

à l’international, où elle<br />

s’intitulera Dirty Cash, et en<br />

France sur RMC story, où<br />

elle s’intitulera Le business<br />

du crime, un premier épisode<br />

a été diffusé le 18 mai.<br />

• L’EM Strasbourg<br />

Business School lance<br />

une certification en ligne<br />

autour de la Data Culture<br />

pour ses élèves de première<br />

et deuxième années<br />

du PGE de la rentrée<br />

<strong>2021</strong>-2022. Ce nouveau<br />

dispositif d’une durée de<br />

200 heures permettra aux<br />

étudiants de maîtriser la<br />

gestion des données.<br />

• Excelia a fait son entrée<br />

dans la Coopérative Carbone<br />

La Rochelle, en qualité de<br />

sociétaire. Première du genre<br />

en France, cette coopérative<br />

réunit entreprises, banques,<br />

collectivités locales,<br />

associations, organismes de<br />

formation et de recherche,<br />

associations et citoyens.<br />

Inscrite dans la stratégie<br />

« La Rochelle territoire zéro<br />

carbone », son objectif est<br />

d’accompagner et de financer<br />

les projets visant à réduire<br />

les gaz à effets de serre.<br />

6


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> MOIS <strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

La CGE veut mieux intégrer les<br />

étudiants en situation de handicap<br />

Al’occasion du lancement du Comité national de<br />

suivi de l’Université inclusive, la Conférence des<br />

grandes écoles (CGE) et son groupe de travail<br />

Handicap, font 17 propositions pour faciliter la<br />

vie et les études des jeunes en situation de handicap.<br />

Parmi ces 17 recommandations, la CGE formule deux<br />

propositions « particulièrement structurantes » :<br />

- la création d’une commission départementale de<br />

l’Enseignement Supérieur Inclusif (CDESI), qui aura pour<br />

but de traiter l’intégralité des besoins et demandes de<br />

l’étudiant en matière d’aménagements au sein de son<br />

établissement. En effet, la plupart des Maisons Départementales<br />

des Personnes Handicapées (MDPH) ne<br />

répondent plus aux demandes spécifiques des étudiants<br />

dans le cadre de leurs cursus.<br />

- la création d’un statut d’Apprenant en Situation de<br />

Handicap (SASH),dont l’étudiant pourra bénéficier pendant<br />

son cursus scolaire et lors des périodes de stage<br />

/ apprentissage en entreprise. L’objectif : simplifier les<br />

démarches administratives de l’apprenant, qui peuvent<br />

parfois être lourdes et complexes (aménagements dans<br />

la scolarité, demandes d’allocation d’aides financières…).<br />

Toutes les propositions de la CGE en faveur de l’inclusion<br />

des étudiants en situation de handicap sont détaillées<br />

dans un livre blanc.<br />

11 530 €<br />

Selon une note de la DEPP<br />

le coût moyen par étudiant<br />

atteint 11 530 € en 2019.<br />

S’ils augmenté de plus d’un<br />

tiers depuis 1980 et en dépit<br />

d’une dépense totale en<br />

hausse (+ 0,2 % en 2019 et<br />

+ 11,7 % en euros constants<br />

depuis 2009), le coût par<br />

étudiant est en baisse pour la<br />

sixième année consécutive<br />

(− 1,4 % en 2019 et − 7,9 %<br />

depuis 2009), car les effectifs<br />

augmentent fortement (+<br />

1,6 % en 2019 et + 21,3 %<br />

depuis 2009). En 2017, le<br />

coût moyen par étudiant<br />

en France était supérieur<br />

à la moyenne des pays de<br />

l’OCDE (16 950 équivalents<br />

dollars contre 16 330). Enfin<br />

le coût moyen varie de<br />

10 100 € pour un étudiant<br />

à l’université à 15 700 €<br />

en classes préparatoires.<br />

L’Essec au cœur d’un<br />

nouveau réseau de business<br />

schools européennes<br />

Comment a évolué l’enseignement<br />

de la gestion en France<br />

Concurrence nationale et internationale,<br />

régulation du « marché » de l’enseignement<br />

supérieur par un État qui se veut<br />

stratège mais aussi par les classements et<br />

accréditations, pertinence de la recherche<br />

en termes d’impact sur les pratiques pédagogiques<br />

et professionnelles… l’ouvrage<br />

« L’enseignement de la gestion en<br />

France » fait le point sur cinquante ans<br />

d’évolution de l’enseignement en France.<br />

Dirigé par Alain Burlaud, professeur émérite<br />

du Cnam où il a dirigé l’Intec pendant<br />

10 ans, et Frank Bournois, le directeur<br />

général de ESCP, il établit comment<br />

l’enseignement de la gestion est peu à peu<br />

devenu une discipline incontournable.<br />

« L’enseignement de la gestion en<br />

France », éditions EMS (25 € en version<br />

papier et 19,99 € en e-book) comprend<br />

les contributions de Marianne Blanchard,<br />

Frank Bournois, Alain Burlaud, Geneviève<br />

Causse, Hervé Colas, Bernard de<br />

Montmorillon, Jean-Philippe Denis, Véronique<br />

des Garets, Catherine Desjacques,<br />

Bernard Dizambourg, Aurélie Dudezert,<br />

Edgar Gnanou, Gilles Gouteux, Michel<br />

Kalika, Éric Lamarque, Jean- Fabrice Lebraty,<br />

Katia Lobre, Philippe Lorino, Marie-Pierre<br />

Mairesse, Delphine Manceau,<br />

Annie Médina, Nicolas Mottis, Marc<br />

Nikitin, Bertrand Quélin, Bernard Ramanantsoa,<br />

Roland Reitter, Olivier Rollot,<br />

Aurélien Rouquet, Maurice A. Saias,<br />

Maurice Thévenet.<br />

Aux côtés de l’Essec, la<br />

Copenhagen Business School,<br />

l’IE University et l’University<br />

of Mannheim Business<br />

School créent un réseau pour<br />

« accélérer l’unité politique<br />

et sociale de l’Europe,<br />

d’impulser une nouvelle force<br />

économique dans l’intérêt de<br />

tous et de tirer parti des atouts<br />

de la diversité européenne ».<br />

En matière d’échanges<br />

les étudiants intéressés<br />

pourront postuler pour un<br />

European Management<br />

Track au cours de l’été et de<br />

l’automne <strong>2021</strong>. Dès le mois<br />

d’août 2022, la première<br />

cohorte débutera le cycle par<br />

un séminaire d’introduction<br />

à Bruxelles. Après avoir fait<br />

connaissance et en avoir<br />

appris davantage sur les<br />

institutions européennes,<br />

la politique, l’histoire et<br />

les sociétés qui composent<br />

l’Europe, les étudiants se<br />

dirigeront vers leurs campus<br />

d’échange dans les écoles<br />

partenaires respectives pour<br />

le semestre d’automne 2022.<br />

7


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> MOIS <strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

Neoma se projette dans l’après Covid<br />

« Notre premier semestre de la rentrée <strong>2021</strong> s’effectuera 100 % en présentiel<br />

pour reprendre le goût du collectif. » La directrice générale de Neoma BS, Delphine Manceau<br />

a fait le bilan d’une année Covid qui a notamment « démontré toute l’importance du présentiel »<br />

et comment le distanciel est « différent et complémentaire ». L’occasion également<br />

de faire le point sur les évolutions du programme Grande école avec sa directrice, Imen Mejri.<br />

Cela été la priorité de Neoma depuis plus d’un<br />

an : conserver le lien avec des étudiants trop<br />

souvent encore loin de ses campus. Pour y<br />

parvenir l’école s’est particulièrement appuyée<br />

sur son « Wellness Center ». Créé au départ essentiellement<br />

pour aider les étudiants à trouver un logement ou<br />

une bourse il s’est adapté afin également de leur venir<br />

en aide médicalement ou psychologiquement. « Nous<br />

nous sommes rendu compte que la qualité de la vie et<br />

la psychologie de nos étudiants devenait un élément<br />

de plus en plus important et cela va continuer », confie<br />

Delphine Manceau qui affecte aujourd’hui 15 personnes<br />

à ce service mais aussi des intervenants occasionnels<br />

comme des psychologues.<br />

Alors que beaucoup de questions se posaient sur leur<br />

avenir professionnel, le services carrière de Neoma a<br />

également été très sollicité avec notamment la création<br />

d’ateliers de réorientation pour ceux dont les projets<br />

professionnels se sont fracassés sur la réalité du marché<br />

du travail. Et pour ceux qui n’avaient plus les moyens<br />

de financer leur scolarité ou leur vie quotidienne faute<br />

de petits boulots, un fonds de solidarité de 375 000 €<br />

a été mobilisé pour soutenir 700 étudiants. Enfin à l’international<br />

Neoma a permis à plus de 1 000 étudiants<br />

de réaliser leurs séjours académiques. « Nous avons<br />

repositionné nos accords des pays ne recevant plus<br />

d’étudiants – Etats-Unis, Chine, etc. – vers ceux les<br />

acceptant toujours comme la Corée ou les pays européens<br />

», commente la directrice, qui se félicite des<br />

« 79 % d’étudiants qui se disent satisfait de la façon<br />

dont nous les avons accompagnés ».<br />

La pandémie aura permis à l’école de se réinventer et<br />

d’innover avec notamment la création de son quatrième<br />

campus digital. 30 salles hybrides sont aujourd’hui en<br />

cours d’installation sur ses différents campus. « Le<br />

distanciel ne doit pas être un succédané du présentiel<br />

mais avoir une plus-value, par exemple en permettant<br />

de réunir ensemble des étudiants du monde entier. »<br />

Sont également en voie de création des salles dites<br />

« creativity room » et des espaces de co-working.<br />

Parce que se réinventer c’est aussi accroitre la diversité<br />

de son recrutement Neoma a investi 2,2 millions d’euros<br />

dans des bourses en 2020-<strong>2021</strong> soit un montant multiplié<br />

par trois ans deux ans. « En additionnant les 26 %<br />

d’étudiants boursiers que nous recevons et les 8 %<br />

d’étudiants étrangers que nous aidons nous atteignons<br />

les 34 % de boursiers », souligne Delphine Manceau.<br />

La recherche n’est pas en reste avec 20 enseignants-chercheurs<br />

recrutés chaque année – dont 72 % d’internationaux<br />

- qui ont permis à Neoma de multiplier le nombre<br />

de ses articles de recherche par deux en quatre ans et<br />

même par 2,5 pour le nombre d’articles étoilés. Quatre<br />

pôles d’excellence pluridisciplinaires structurent désormais<br />

la recherche de NEOMA.<br />

Sous l’impulsion de sa directrice depuis un an, Imen<br />

Mejri, le programme Grande école entend toujours mieux<br />

répondre à une génération « en quête de sens ». « Ils nous<br />

disent en priorité vouloir être citoyens du monde, créatifs<br />

et innovants, acteurs de la digitalisation et capables<br />

de transformer la complexité en opportunités et nous<br />

entendons leur répondre », détaille la directrice du PGE.<br />

Pour cela ont notamment été lancée une Coding School,<br />

quatre parcours « Géopolitique & Management » en<br />

partenariat avec l’Institut de Relations Internationales<br />

et Stratégiques (IRIS), quatre nouveaux parcours internationaux<br />

immerfifs (Golab in Big Data avec Tsinghua<br />

University par exemple) mais surtout 12 nouveaux<br />

doubles diplômes internationaux. « Nous sommes l’école<br />

française qui propose le plus grand nombre de doubles<br />

diplômes internationaux et même cinq triple diplômes »,<br />

souligne Imen Mejri.<br />

Le bâtiment du 13ème arrondissement de Paris où va bientôt s’installer Neoma<br />

Un nouveau campus à Paris<br />

Le nouveau campus parisien<br />

de Neoma ouvrira ses portes<br />

à la rentrée <strong>2021</strong> dans le 13 ème<br />

arrondissement de Paris. Sur<br />

6 500 m ² il pourra accueillir<br />

1 500 étudiants. Remplaçant<br />

le campus actuel situé dans<br />

le 9 ème arrondissement, le<br />

nouveau campus recevra<br />

des programmes postbac,<br />

des Mastères Spécialisés<br />

et des MSc ainsi que<br />

l’Executive MBA et des<br />

activités de formation<br />

continue. Le Programme<br />

Grande Ecole restera<br />

quant à lui exclusivement<br />

dispensé sur les campus<br />

de Rouen et de Reims.<br />

Neoma BS<br />

8


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> MOIS<br />

<strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

Parcoursup :<br />

en <strong>2021</strong> les lycéens ont choisi…<br />

En moyenne, en <strong>2021</strong> comme en 2020, la licence<br />

représente 33 % des vœux des listes sur Parcoursup<br />

en <strong>2021</strong> (y compris les 3,5 % de vœux<br />

en LAS), les CPGE 6 % et les DE sanitaire et social<br />

6 %. La part du nombre de vœux en BTS (30 %) a diminué<br />

de 0,8 point, celle en PASS (5 %) augmenté de 0,7 point<br />

selon la note flash du Système d’information et études<br />

statistiques (SIES) PARCOUR<strong>SUP</strong> <strong>2021</strong> Les vœux des<br />

lycéens à l’entrée dans l’enseignement supérieur.<br />

Les bacheliers généraux semblent se détourner<br />

peu à peu du <strong>DU</strong>T/BUT au profit des bacheliers technologiques.<br />

Si la part du nombre de vœux en BUT (10,7 %)<br />

a diminué de 0,8 point par rapport à celle en <strong>DU</strong>T de 2020<br />

cette baisse concerne uniquement les candidats de la<br />

série générale (-1,4 point). À l’inverse, les candidats de<br />

séries technologiques font plus souvent un vœu en BUT<br />

(57 %) contre 55 % en <strong>DU</strong>T l’année dernière). La demande<br />

en BTS des terminales technologiques et professionnelles<br />

s’est stabilisée à un niveau élevé (respectivement 82 %<br />

et 89 %).<br />

Le nombre moyen de vœux par candidat a augmenté,<br />

passant de 10,9 en 2020 à 12,8 en <strong>2021</strong>. Les<br />

terminales générales ont fait 14,6 vœux (+2,5 vœux), les<br />

technologiques 12,1 vœux (+1,2) et les professionnelles<br />

7,7 vœux (+0,8).<br />

La licence apparaît toujours comme une alternative<br />

pour ceux qui ont candidaté dans des filières<br />

sélectives. En effet, presque 9 candidats sur 10 ayant fait<br />

un vœu en CPGE, en école d’ingénieurs ou en école de<br />

commerce, candidatent également dans une licence. 89 %<br />

des candidats à une CPGE demandent ainsi également<br />

une licence, 38 % un BUT et 27 % une école d’ingénieurs.<br />

La part de candidats ayant confirmé au moins un<br />

vœu diminue et retrouve le niveau de 2019 (96,6 %) après<br />

le pic de 2020 (98,3 %). Cette baisse touche principalement<br />

les terminales professionnelles qui ne sont que 89,7 %<br />

à confirmer leurs vœux (-5 points par rapport à 2020),<br />

loin derrière les terminales technologiques (97,0 %) et<br />

générales (98,7 %).<br />

La part des candidats ayant confirmé au moins<br />

un vœu hors de l’académie de son lycée progresse à<br />

nouveau et atteint 74 % en <strong>2021</strong>, soit 5 points de plus<br />

que l’an dernier. Cette augmentation concerne toutes<br />

les séries : +6 points pour les terminales générales, +5<br />

points pour les technologiques et +3 points pour les<br />

professionnelles. La tendance est la même pour les seuls<br />

candidats boursiers (25 % des candidats) : 66 % font un<br />

vœu hors de leur académie d’origine (+5 points).<br />

Les listes de vœux des candidats boursiers sont<br />

différentes de celles de l’ensemble des candidats, en<br />

particulier les BTS sont les formations les plus souvent<br />

demandées. En moyenne, ces listes de vœux se composent<br />

à 40 % de BTS (contre 30 % pour l’ensemble), 28 % de<br />

licences (contre 33 %) et 9 % de BUT (contre 11 %). La<br />

part des CPGE est plus faible de 3 points (3 % contre 6 %.<br />

17 000 candidats<br />

de moins<br />

94 % des élèves de terminales<br />

scolarisés en France en<br />

<strong>2021</strong> se sont inscrits sur<br />

Parcoursup soit 640 800<br />

et donc 17 000 candidats<br />

de moins qu’en 2020. Une<br />

baisse qui s’explique par la<br />

dynamique démographique :<br />

le nombre d’élèves de<br />

terminales a baissé de<br />

21 700 à la rentrée 20 201,<br />

uniquement dans les filières<br />

générales et technologiques.<br />

Parallèlement, le nombre de<br />

formations (hors formations<br />

en apprentissage) proposées<br />

sur Parcoursup continue de<br />

progresser pour atteindre plus<br />

de 13 300 (+500 par rapport<br />

à 2020 et +2 500 depuis la<br />

création de la plate-forme).<br />

Une étudiante dans la bibliothèque d’Excelia<br />

Excelia<br />

9


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> MOIS <strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

Le bac <strong>2021</strong> s’adapte à la pandémie<br />

Jean-Michel Blanquer a décidé d’aménagements supplémentaires<br />

pour les épreuves terminales du baccalauréat général et technologique<br />

et du baccalauréat professionnel.<br />

Les dates. Les épreuves terminales du baccalauréat<br />

général et technologique se tiendront aux dates<br />

prévues et selon les modalités précédemment<br />

arrêtées :<br />

- l’épreuve écrite de philosophie le 17 juin <strong>2021</strong> ;<br />

- l’épreuve du grand oral du 21 juin au 2 juillet <strong>2021</strong> ;<br />

- les épreuves anticipées de français en classe de première<br />

le 17 juin (épreuves écrites) et du 21 juin au 2 juillet<br />

(épreuve orale).<br />

L’épreuve de philosophie comportera quatre sujets<br />

au choix au lieu de trois : un sujet d’explication de texte<br />

philosophique, et trois sujets de dissertation (au lieu de<br />

de deux habituellement). Chaque exercice portera sur<br />

une des notions au programme. Lors de la publication des<br />

résultats, sera prise en compte pour chaque candidat la<br />

meilleure des deux notes qu’il aura obtenues, entre la note<br />

de l’épreuve terminale et la moyenne annuelle obtenue<br />

dans le cadre du contrôle continu en philosophie. Ainsi,<br />

aucun candidat ne sera lésé du fait des conditions de<br />

préparation à l’épreuve et l’implication de chacun sera<br />

considérée à sa juste mesure.<br />

Le grand oral. La première édition du grand oral a lieu<br />

cette année. Face à la diversité des états de préparation<br />

des élèves à cette nouvelle épreuve, plusieurs aménagements<br />

sont mis en œuvre pour cette session <strong>2021</strong> :<br />

- lors de la première partie de l’épreuve, consistant en un<br />

exposé de 5 minutes, chaque candidat pourra disposer<br />

des notes qu’il aura saisies lors de sa préparation de 20<br />

minutes ;<br />

- pendant la deuxième partie de l’épreuve, consistant en<br />

un entretien, le candidat pourra recourir à un support,<br />

comme un tableau, pour y illustrer ou expliciter ses propos<br />

(pour y poser une équation, y esquisser une carte, etc.) ;<br />

- chaque candidat présentera au jury un descriptif, visé<br />

par ses professeurs d’enseignements de spécialité et par<br />

la direction de son établissement, avec les points du programme<br />

qui n’auront éventuellement pas pu être étudiés.<br />

Les épreuves anticipées de français. En janvier<br />

dernier, un premier aménagement avait été effectué, avec<br />

une réduction importante du nombre de textes attendus<br />

: 14 dans la voie générale (au lieu de 20 textes), 7 dans la<br />

voie technologique (au lieu de 12 textes).<br />

Il sera en outre prévu que tous les sujets soient dédoublés :<br />

- pour la voie générale, deux séries de 3 sujets de dissertation<br />

seront donc proposés (chaque sujet de dissertation<br />

étant en rapport avec une des œuvres au programme)<br />

et deux commentaires sur deux objets d’étude distincts ;<br />

- pour la voie technologique, deux commentaires et deux<br />

contractions de textes, chacune suivie d’un essai, seront<br />

donc proposés.<br />

Rappel des précédents<br />

aménagements du bac<br />

Les évaluations communes<br />

de première et de terminale,<br />

ainsi que les épreuves<br />

terminales d’enseignement de<br />

spécialité, ont été annulées.<br />

Les notes de ces épreuves<br />

sont remplacées par les<br />

moyennes des bulletins<br />

scolaires obtenues dans le<br />

cadre du contrôle continu.<br />

Ces adaptations portent à<br />

82 %, au lieu de 40 %, la<br />

part du contrôle continu<br />

dans le calcul de la note<br />

finale du baccalauréat <strong>2021</strong>.<br />

Classement thématique Shanghai <strong>2021</strong> :<br />

82 établissements français classés<br />

Le classement <strong>2021</strong> des meilleures<br />

universités du monde par thématiques<br />

confirme celui de l’an dernier qui avait vu<br />

pour la toute première fois les établissements<br />

expérimentaux apparaître. L’université<br />

Paris Saclay est ainsi classée parmi<br />

les 100 meilleures universités mondiales<br />

dans 25 thématiques. Sorbonne Université<br />

est classée 19 fois, l’Université Grenoble<br />

Alpes 18 fois, Paris Sciences et Lettres<br />

15 fois, l’Université de Paris et l’Université<br />

de Montpellier 10 fois.<br />

En tout l’Université Paris Saclay est classée<br />

dans 11 thématiques différentes, Sorbonne<br />

Université 9 fois, Paris Sciences et<br />

Lettres, et l’Université Grenoble Alpes<br />

sont chacune classées 7 fois et l’Université<br />

de Paris 6 fois. Paris Saclay conserve la<br />

10<br />

1 ère place du classement en mathématique<br />

devant l’université américaine de Princeton,<br />

ce qui signe l’excellence française en<br />

la matière, Sorbonne Université occupant<br />

la 3 ème place. L’Université de Montpellier<br />

obtient la 3e place mondiale en matière<br />

d’écologie et Sorbonne Université la 3e<br />

place en océanographie.


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> MOIS <strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

Choix des spécialités :<br />

qu’a fait la première cohorte<br />

du nouveau bac général ?<br />

À la rentrée 2020, les élèves de terminale ont sélectionné pour la première fois<br />

deux enseignements de spécialité parmi les trois suivis en première. Voici leurs choix.<br />

La doublette la plus fréquente en terminale<br />

est la très classique « mathématiques, physique-chimie<br />

» issue pour moitié de la triplette<br />

« mathématiques, physique-chimie, SVT ».<br />

C’est aussi la doublette avec la plus importante<br />

surreprésentation d’élèves d’origine sociale très<br />

favorisée. La deuxième doublette la plus fréquente<br />

est « histoire-géographie, géopolitique et sciences<br />

politiques (HGGSP), SES » où quatre élèves sur<br />

dix avaient choisi les mathématiques en troisième<br />

enseignement de spécialité en première.<br />

Globalement notent les experts de la DEPP dans<br />

une note d’information publiée cette semaine, une<br />

« grande variété de triplettes conduit à une même<br />

doublette et inversement les élèves d’une même<br />

triplette se dirigent vers l’ensemble des doublettes<br />

possibles ». Les enseignements de spécialité artistiques<br />

sont les moins fréquemment abandonnés, avec<br />

les SES, entre la première et la terminale. Enfin les<br />

mathématiques sont conservées en enseignement<br />

de spécialité par 60 % des élèves, principalement<br />

par les garçons et les élèves d’origine sociale très<br />

favorisée.<br />

Les choix des scientifiques. Alors que 69 %<br />

des élèves faisaient des mathématiques en enseignement<br />

de spécialité en première, ils ne sont plus<br />

que 41 % en terminale.<br />

Parmi eux 80 % des élèves de terminale avec la<br />

doublette « mathématiques, physique-chimie »<br />

de terminale avaient, dès la première, choisi uniquement<br />

des enseignements de spécialité scientifiques.<br />

Cependant, 13 % d’entre eux n’avaient pas<br />

un profil aussi spécifique en première en ayant<br />

pour troisième enseignement de spécialité soit<br />

les sciences économiques et sociales (SES), soit<br />

les langues, littératures et cultures étrangères et<br />

régionales (LLCER).<br />

Les différences entre les choix des filles et ceux<br />

des garçons sont essentiellement liées au choix des<br />

enseignements de spécialité : « Sciences de l’ingénieur<br />

» et « Numérique, sciences informatiques »<br />

en première pour les garçons et « Sciences de la<br />

vie et de la Terre (SVT) » pour les filles.<br />

Les choix des littéraires. La deuxième doublette<br />

la plus fréquente est « HGGSP, SES » (15 % des<br />

élèves). 39 % des élèves ayant cette doublette<br />

en terminale faisaient des mathématiques en troisième<br />

enseignement de spécialité en première.<br />

50 % d’entre eux ont pris l’enseignement optionnel<br />

« mathématiques complémentaires » en terminale.<br />

26 % des élèves faisant cette doublette avaient<br />

choisi l’enseignement de spécialité « Langues,<br />

littératures et cultures étrangères et régionales<br />

(LLCER) », 20 % avaient choisi « humanités, littéra-<br />

Les enseignements<br />

optionnels de terminale<br />

Une autre note montre<br />

que 39 % des élèves de<br />

terminale générale suivent<br />

un enseignement optionnel<br />

(EO) en plus de leurs deux<br />

enseignements de spécialité.<br />

L’EO « mathématiques<br />

expertes » est choisi par<br />

34 % des élèves qui font<br />

des mathématiques en<br />

enseignement de spécialité.<br />

L’EO « mathématiques<br />

complémentaires » est<br />

quant à lui choisi par 61 %<br />

des élèves, qui ont arrêté<br />

les mathématiques en<br />

enseignement de spécialité.<br />

Ainsi, 59 % des élèves<br />

de terminale font des<br />

mathématiques, soit en<br />

enseignement de spécialité,<br />

soit en enseignement<br />

optionnel et 84 % des<br />

élèves qui faisaient des<br />

mathématiques en première<br />

en font encore en terminale.<br />

L’EO « droit et grands enjeux<br />

du monde contemporain »<br />

(DGEMC) est quant à lui<br />

choisi par 7 % de l’ensemble<br />

des élèves et par 14 %<br />

des élèves qui ne font<br />

pas de mathématiques en<br />

enseignement de spécialité<br />

en première et en terminale.<br />

La présence de mathématiques dans les triplettes et les doublettes,<br />

en fonction du sexe et de l'origine sociale des élèves<br />

11


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> MOIS <strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

ture et philosophie » et 9 % avaient choisi les SVT.<br />

Les différences de choix en fonction du sexe et de<br />

l’origine sociale sont moins marquées pour cette<br />

doublette que pour la précédente<br />

Les enseignements de spécialité en première générale en 2019<br />

et terminale générale en 2020 selon le sexe<br />

Les choix selon le sexe et l’origine sociale.<br />

D’une façon plus générale, le choix des mathématiques<br />

est très discriminant socialement. 46 % des<br />

élèves qui font des mathématiques en enseignement<br />

de spécialité en première et en terminale sont<br />

d’origine sociale très favorisée (contre 39 % parmi<br />

l’ensemble des élèves de première et de terminale<br />

générale) et 58 % sont des garçons (contre 44 %).<br />

Alors que 70 % des garçons qui faisaient des mathématiques<br />

en enseignement de spécialité en première<br />

ont conservé cette spécialité en terminale, ce n’est<br />

le cas que de 50 % des filles.<br />

Représentant 38 % des élèves de terminale générale<br />

en 2020, les élèves d’origine sociale très favorisée<br />

sont nettement surreprésentés (plus de 50 %) dans<br />

les combinaisons scientifiques. Les élèves d’origine<br />

sociale défavorisée, qui représentent quant à eux<br />

21 % des élèves de terminale générale en 2020,<br />

sont a contrario surreprésentés (plus de 28 %)<br />

dans les combinaisons centrées sur les sciences<br />

humaines et sociales et de façon générale dans les<br />

combinaisons les plus rares et les combinaisons<br />

incluant l’enseignement de spécialité.<br />

Les enseignements de spécialité en première générale en 2019<br />

et terminale générale en 2020 selon l’origine sociale<br />

12


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS PUBLI INFORMATION<br />

<strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

Oraux de TBS : l’exigence n’exclut<br />

pas la bienveillance<br />

Tout en évaluant la personnalité et le potentiel des admissibles,<br />

l’école toulousaine s’attache à accueillir au mieux les candidats<br />

et à ne pas les déstabiliser.<br />

« Avec la crise sanitaire, le contexte est suffisamment<br />

difficile pour ne pas ajouter des<br />

surprises susceptibles de dérouter les<br />

candidats ! » Voilà comment la directrice<br />

du Programme Grande Ecole de TBS Anne Rivière<br />

résume la philosophie qui a présidé cette année à<br />

l’organisation des oraux. L’établissement toulousain<br />

a opté pour des épreuves en présentiel, à quelques<br />

exceptions près : conformément à la demande de<br />

la BCE (Banque commune d’épreuves), plusieurs<br />

journées supplémentaires ont été ajoutées en fin de<br />

session pour permettre aux admissibles qui seraient<br />

malades ou cas contact de tout de même passer les<br />

oraux, en distanciel. De même, les candidats des<br />

Dom-Tom ou de pays étrangers comme le Maroc<br />

se verront proposer cette modalité s’ils sont dans<br />

l’impossibilité de se déplacer. « Certains trouveront<br />

peut-être l’oral moins stressant en visioconférence,<br />

tandis que d’autres au contraire seront moins à<br />

l’aise… De toute façon, compte tenu des contraintes<br />

actuelles, nous n’avions pas tellement d’autre choix »,<br />

souligne la directrice, pragmatique.<br />

Mais en définitive, le distanciel ne devrait concerner<br />

qu’un petit nombre de candidats : la grande majorité<br />

des 2 200 admissibles sont attendus à Toulouse<br />

à partir du 15 juin, dans le respect des consignes<br />

sanitaires et des gestes barrières. Au programme :<br />

deux oraux de langue (voir encadré) et surtout un<br />

« entretien de motivation et de personnalité ». Cette<br />

épreuve, un classique des écoles de commerce,<br />

commence par une discussion sur un article, suivie<br />

d’un échange avec un jury composé d’un enseignant<br />

de TBS et d’une ou deux personnes issues du monde<br />

de l’entreprise.<br />

DÉCRYPTAGE ET ARGUMENTATION PERSONNELLE<br />

Pour la première partie, les candidats doivent choisir<br />

parmi les 30 articles qui seront présentés au moment<br />

des résultats d’admissibilité. Certains, extraits de la<br />

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L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS PUBLI INFORMATION <strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

presse nationale, portent sur des sujets de société<br />

ou sur l’actualité internationale tandis que d’autres,<br />

prospectifs, ont été écrits par des professeurs de<br />

TBS qui imaginent la société du futur en extrapolant<br />

à partir d’une tendance actuelle.<br />

Enfin, des articles de vulgarisation scientifique<br />

sont proposés, dans la veine de ceux que publie<br />

le journal The Conversation : « c’est la petite nouveauté<br />

<strong>2021</strong>, souligne Anne Rivière. Cela permet<br />

de donner aux candidats un aperçu des travaux de<br />

nos enseignants-chercheurs. Alors qu’on interroge<br />

parfois l’utilité de la recherche dans les business<br />

schools, l’objectif est de montrer ce qu’une école<br />

comme la nôtre peut apporter à la société sur des<br />

sujets comme la consommation responsable ou<br />

l’impact de l’intelligence artificielle sur la prise de<br />

décision ». Pour TBS, il s’agit aussi de mettre en<br />

avant, dès le concours, l’intérêt de l’apprentissage<br />

par la recherche : une pédagogie qui contribue à<br />

éveiller la curiosité et trouve ensuite sa place au<br />

sein de la formation.<br />

Quel que soit le type d’article, les thèmes proposés<br />

sont variés, de manière à ce que chacun puisse<br />

trouver un sujet qui lui parle ou, plus exactement<br />

« qui parle à son cœur », conseille Anne Rivière.<br />

Car il ne s’agit pas d’étaler son savoir, mais plutôt de<br />

montrer, en cinq minutes, qu’on a compris le point de<br />

vue de l’auteur, qu’on est capable de l’analyser et de<br />

formuler un avis personnel argumenté. « Les connaissances<br />

académiques ont été validées en amont, au<br />

moment des écrits », rappelle la directrice pour qui<br />

« trop maîtriser un sujet peut finalement se révéler<br />

un écueil ». En effet, le jury n’attend pas du tout la<br />

synthèse d’une fiche bien préparée : davantage, il<br />

cherche à connaître le candidat et cette discussion<br />

autour d’un article est « une façon de briser la glace<br />

avant d’enchaîner sur l’entretien de personnalité et<br />

de motivation », indique la responsable.<br />

ENTRE PRÉPARATION ET SPONTANÉITÉ<br />

Pour celles et ceux qui ont déjà un projet professionnel<br />

en tête, c’est le moment de le partager avec le jury !<br />

Cependant, « nous savons très bien qu’à cet âge,<br />

les jeunes ne savent pas exactement quel métier ils<br />

veulent faire », nuance Anne Rivière pour qui « le seul<br />

point rédhibitoire serait de ne pas s’intéresser au<br />

monde de l’entreprise : il faut montrer un minimum<br />

de motivation pour cet environnement. Sinon, à quoi<br />

bon intégrer une école de commerce ? » Mieux vaut<br />

aussi avoir une idée des parcours proposés par<br />

TBS, sans pour autant connaître tous les modules<br />

dans le détail ! Mais le jury appréciera de voir que les<br />

candidats se sont renseignés sur l’école, même s’ils<br />

hésitent encore entre plusieurs voies. Dans tous les<br />

cas, « une ébauche de projet sera mieux acceptée<br />

qu’un projet préfabriqué auquel le candidat n’a pas<br />

vraiment réfléchi, prévient la directrice, d’autant plus<br />

que le jury risque de s’en apercevoir rapidement ! »<br />

D’où son conseil : « être le plus soi-même possible<br />

et réfléchir en amont aux idées clefs que l’on veut<br />

mettre en avant ».<br />

Néanmoins, si une bonne préparation est nécessaire,<br />

attention à conserver une certaine spontanéité car<br />

cet entretien est un échange, pas un monologue !<br />

« Certains candidats, passionnés de sport ou de<br />

musique, font en effet l’erreur de se laisser embarquer<br />

par leur enthousiasme, à tel point qu’ils monopolisent<br />

la parole et n’abordent qu’un seul sujet tout au long de<br />

l’entretien », regrette Anne Rivière. Or, l’écoute et la<br />

communication comptent pour une part importante<br />

de l’évaluation. Autres critères : la faculté d’analyse et<br />

l’ouverture au monde, la personnalité et le potentiel<br />

ainsi que la motivation et les valeurs. Comme pour<br />

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L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS PUBLI INFORMATION <strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

tout recrutement, la directrice reconnait qu’« il ne<br />

s’agit pas d’une science exacte. Cependant, le fait<br />

de croiser deux ou trois regards différents permet<br />

d’avoir un reflet assez fidèle de ce qui s’est passé<br />

pendant l’entretien ».<br />

OUVERTURE ET CONVIVIALITÉ<br />

Quels que soient leur parcours et leurs centres d’intérêt,<br />

TBS insiste sur le fait que tous les candidats<br />

ont leur chance : les expériences en entreprise sont<br />

autant valorisées que les jobs d’été, et des road<br />

trips peuvent être mis en avant au même titre qu’une<br />

passion pour le théâtre ou l’investissement dans un<br />

projet humanitaire. « Il n’y a pas de hiérarchie car nous<br />

ne voulons pas réduire la diversité des candidats,<br />

explique Anne Rivière. Et on ne leur demande pas<br />

d’avoir fait des choses extraordinaires, comme s’ils<br />

avaient 45 ans de vie derrière eux ! ». L’essentiel est<br />

de faire preuve de réflexivité : ce « soft skill » fait<br />

partie des compétences que TBS s’attache ensuite<br />

à développer chez ses étudiants.<br />

Dans cette perspective, s’entraîner avant le jour de<br />

l’oral peut aider à repérer ce qui est singulier ou non<br />

dans son parcours, en plus de se mettre en confiance.<br />

Bien sûr, cela n’empêchera pas le stress de montrer<br />

le jour J, et c‘est bien normal ! Cependant, « le jury<br />

n’est pas là pour déstabiliser les candidats, insiste<br />

Anne Rivière. On ne les met pas sur le grill comme<br />

cela pouvait être le cas il y a 30 ans ! »<br />

Au contraire, une grande attention est portée à l’accueil<br />

des admissibles, organisé par les « admisseurs », à<br />

savoir 90 étudiants de TBS chargés de mettre à l’aise<br />

les candidats et de veiller à ce tout se passe bien,<br />

du trajet entre la gare et l’école jusqu’aux repas, en<br />

passant par la découverte du campus et de la ville.<br />

Car les oraux sont également « l’occasion de tester<br />

l’ambiance d’une école, qui ne ressort pas forcément<br />

sur une plaquette : cela permet de voir si l’on s’y sent<br />

à l’aise, témoigne Antoine Gékière, lui-même passé il<br />

y a deux ans par ce « Tour de France des écoles ».<br />

Aujourd’hui responsable général des admisseurs de<br />

TBS, il dit aux candidats : « Concentrez-vous sur les<br />

épreuves, nous on s’occupe du reste ! ».<br />

Langues vivantes : des oraux sans surprise<br />

Souvent perçus par les élèves de<br />

classes préparatoires comme moins<br />

impressionnants que l’entretien de<br />

personnalité et de motivation, les oraux<br />

d’anglais et de LV2 correspondent<br />

généralement au travail réalisé tout au<br />

long de l’année. Mais si elles ne réservent<br />

pas de surprises, ces épreuves ne<br />

doivent pas pour autant être négligées.<br />

Concrètement, les candidats tirent au sort<br />

un article de presse étrangère et, après<br />

20 minutes de préparation, ils doivent en<br />

Au-delà de la logistique, les admissibles peuvent profiter<br />

de moments informels pour poser des questions<br />

pratiques aux admisseurs, glaner des informations<br />

sur les parcours ou la vie associative de TBS et<br />

ainsi peaufiner leur l’entretien – voire s’y entraîner<br />

une dernière fois, comme le propose l’association<br />

Easyjob. Conviviaux, ces échanges peuvent ainsi<br />

être utiles pour réussir son oral car, in fine, le jury<br />

cherche à évaluer comment un candidat se projette<br />

et si ses envies et ses valeurs sont en adéquation<br />

avec celles de l’école. En définitive, « les oraux sont<br />

une découverte mutuelle, conclut Antoine Gékière.<br />

Car de votre côté en tant qu’admissible, vous vivez<br />

déjà votre première expérience TBS. »<br />

faire un résumé au jury, en commentant les<br />

principaux points. Cet exposé de 10 minutes<br />

est suivi d’une discussion, de 10 minutes<br />

également. « L’objectif est de mesurer la<br />

capacité de communication des candidats,<br />

souligne Anne Rivière : nous évaluons<br />

leur niveau grammatical, la richesse et la<br />

précision du vocabulaire, ainsi que leurs<br />

connaissances du pays concerné ». Dès<br />

lors, l’échange avec l’évaluateur peut aller<br />

au-delà du sujet de l’article pour évoquer,<br />

par exemple, des questions de société.<br />

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L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS ENTRETIEN <strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

Alexandre de Navailles<br />

DIRECTEUR GÉNÉRAL DE KEDGE BS<br />

« KEDGE est aujourd’hui l’un des leaders européens<br />

en matière de recherche académique en management »<br />

Avoir de plus en plus d’impact en<br />

RSE (responsabilité sociétale des<br />

entreprises) et développement durable,<br />

développer l’impact et la visibilité<br />

des travaux de recherche auprès des<br />

différents publics de l’école, devenir<br />

l’école de référence de celles et ceux qui<br />

apprennent et réussissent en faisant…<br />

le nouveau plan stratégique de Kedge<br />

est très ambitieux. Son directeur<br />

général, Alexandre de Navailles,<br />

nous le présente en détails.<br />

Olivier Rollot : Plus d’un an après le début de<br />

la pandémie de la Covid-19 où en est Kedge ?<br />

Alexandre de Navailles : DQuand nous avons interrogé<br />

nos étudiants sur leur volonté ou non de revenir en<br />

présentiel ils se sont à 70 % prononcés pour le retour<br />

sur nos campus. Mais après le nouveau confinement ils<br />

ont repris leurs distances. Il y a sans doute une certaine<br />

commodité à rester chez soi alors que nos campus<br />

sont bien mornes sans l’ambiance et l’animation habituelles,<br />

sans cantine, avec une restauration distanciée,<br />

des associations très encadrées, des bibliothèques<br />

ouvertes mais seulement sur rendez-vous. Résultat :<br />

ce n’est pas facile non plus pour les professeurs de<br />

donner des cours devant seulement quatre étudiants<br />

présents dans la salle. Et nos professeurs consentent<br />

aussi énormément d’efforts à tenir le rythme et à assurer<br />

leurs cours en présentiel autant qu’ils le peuvent.<br />

En fait le distanciel a ses vertus, le présentiel bien<br />

évidemment, mais l’intermédiaire est complexe à mettre<br />

en œuvre. C’est aussi pour cela que nous investissons<br />

aujourd’hui massivement dans des équipements vidéo et<br />

technologique pour changer de gamme. D’ici à la rentré<br />

<strong>2021</strong> ce seront 100 % de nos 135 salles de cours qui<br />

seront équipées pour produire des cours en comodal<br />

d’excellente qualité.<br />

O. R : Dans le plan stratégique que vous avez<br />

présenté fin mars vous mettez l’accent sur<br />

l’impact que doit tout particulièrement avoir<br />

Kedge en matière de RSE (responsabilité<br />

sociétale des entreprises). Que voulez-vous<br />

démontrer ?<br />

A. de N : Sous le nom « KEDGE IMPAKT » nous fédérons<br />

toutes les activités de RSE et de développement durable<br />

que nous mettons en œuvre depuis déjà plus de dix<br />

ans, avec notamment le Sulitest que nous avons créé.<br />

Aujourd’hui nous souhaitons être neutres en carbone<br />

dès 2030. L’efficacité de notre action sera mesurée par<br />

un comité de développement durable. KEDGE a choisi<br />

le Positive Impact Rating (évaluation de référence par<br />

les étudiants de l’impact et de l’influence positive des<br />

écoles sur la société) comme indicateur de performance<br />

synthétique. Nous nous fixons pour objectif de passer<br />

Améliorer l’expérience<br />

étudiante<br />

KEDGE veut « être<br />

exemplaire dans l’expérience<br />

proposée à ses étudiants et<br />

diplômés ». Une direction de<br />

l’expérience étudiants a été<br />

créée et des comités étudiants<br />

par thématique sont mis en<br />

place mensuellement afin de<br />

suivre les résultats et les plans<br />

d’actions d’amélioration.<br />

Il s’agit également ainsi de<br />

renforcer la proximité avec<br />

les étudiants et de les rendre<br />

« acteurs de la démarche ».<br />

La démarche s’appuie sur<br />

une méthodologie alliant<br />

recherche appliquée, équipe<br />

support et mise en œuvre<br />

itérative avec les étudiants.<br />

Dans ce cadre Be-U est le<br />

dispositif d’accompagnement<br />

personnel et professionnel<br />

créé par KEDGE pour<br />

développer et valoriser les<br />

soft skills de ses étudiants.<br />

Kedge BS<br />

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L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS ENTRETIEN<br />

<strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

du niveau 3 au niveau 4, dit « transforming », en 2025<br />

et de rejoindre ainsi les dix meilleurs établissements<br />

classés au niveau mondial. Nous possédons d’ailleurs<br />

également un centre de recherche autour de ces questions<br />

environnementales et sociales. Côté étudiants en<br />

<strong>2021</strong> la totalité de nos nouveaux étudiants participera<br />

à une « Fresque du climat » et nous proposons déjà un<br />

master Finance durable tout en envisageant d’en créer<br />

un autre dédié à la RSE. Mais ce sont en réalité et surtout<br />

des sujets à diffuser dans tous nos programmes<br />

et à cet effet nous souhaitons veiller à ce que chacun<br />

de nos syllabi réponde d’une façon ou d’une autre aux<br />

ODD (objectifs du développement durable).<br />

La dimension sociale est également importante. Nous<br />

avons créé un rôle de doyenne associée à l’inclusivité<br />

– nous avons nommé une de nos professeurs, Anicia<br />

Jaegler - dont la mission principale sera d’aligner la<br />

pédagogie, la recherche et les relations étudiants<br />

avec nos valeurs d’inclusivité. Plus précisément sur<br />

les questions de handicap nous avons créé 40 postes<br />

de référents pour permettre leur accueil. Demain<br />

100 % de nos étudiants seront formés à l’accueil des<br />

personnes en situation de handicap. Nous souhaitons<br />

également accueillir 5 % de personnes en situation de<br />

handicap parmi nos collaborateurs d’ici 2025 contre<br />

1,6 % aujourd’hui.<br />

Même effort pour le développement de l’index femmes /<br />

hommes qui prend en compte la proportion de femmes<br />

dans chaque emploi, les salaires, les augmentations<br />

ou encore les conditions du retour des femmes après<br />

leur congé maternité. Aujourd’hui nous nous situons<br />

au-dessus de la barre des 75 – à 76/100 très exactement<br />

– et nous nous fixons comme objectif arriver à<br />

90/100 d’ici à 2025.<br />

O. R : Quels dispositifs d’ouverture sociale<br />

mettez-vous en œuvre ?<br />

A. de N : Kedge consacre aujourd’hui plus de 6M€ par<br />

an de soutien direct et indirect à l’inclusion sociale,<br />

l’objectif est d’augmenter cette enveloppe afin que<br />

100 % des foyers non imposables puissent en bénéficier.<br />

KEDGE ambitionne également d’accompagner<br />

plus de 1 000 collégiens et lycéens tous les ans par<br />

les dispositifs d’égalité des chances mais aussi avec<br />

l’école entrepreneuriale que nous avons montée et qui<br />

passera de 15 étudiants accueillis aujourd’hui à 150 d’ici<br />

2025. Cet effort d’inclusivité passera également par la<br />

montée en puissance de l’apprentissage qui concerne<br />

aujourd’hui 2 000 de nos étudiants.<br />

KEDGE compte 14 800 étudiants et 172 professeurs permanents<br />

sur huit campus (ici le campus de Bordeaux).<br />

O. R : La recherche de Kedge est renommée.<br />

Vous entendez la prendre « plus visible ».<br />

Comment ?<br />

A. de N : KEDGE est aujourd’hui l’un des leaders européens<br />

en matière de recherche académique en<br />

management avec une production de recherche qui<br />

compte plus de 110 000 citations structurées autour<br />

de ses 7 centres d’excellence et d’expertise. La quasi-totalité<br />

de nos professeurs sont des chercheurs<br />

et nous entendons en recruter 40 à 50 nouveaux d’ici<br />

2025 pour porter leur nombre à plus de 220. Notre<br />

projet a ainsi pour ambition de développer l’impact<br />

et la visibilité des travaux de recherche auprès des<br />

différents publics de l’école (entreprises, étudiants,<br />

académie et grand public/écosystème).<br />

Notre stratégie du développement inclut le renforcement<br />

des synergies au sein des centres existants (industries<br />

créatives, art de vivre, supply chain, durabilité, santé,<br />

etc.) et la proposition de nouveaux centres autour des<br />

« thématiques à fort potentiel ». La recherche permet<br />

à la fois de faire rayonner la marque, de chercher des<br />

financements et d’irriguer nos programmes. Elle est<br />

le fondement d’une école.<br />

Doubler le volume en executive education<br />

L’ambition de Kedge est de doubler à<br />

nouveau son volume d’activité en executive<br />

education après « 4 années de fort<br />

développement ». Pour ce faire Kedge va<br />

orienter ses actions vers la formation aux<br />

nouvelles compétences issues des multiples<br />

transitions auxquelles doivent faire face<br />

les organisations (numérique, pilotage par<br />

la donnée, mobilité, sociales et sociétales),<br />

en lien avec les centres d’excellence de<br />

l’école. A Paris de nouveaux programmes<br />

seront développés afin d’accueillir plus<br />

La cafétéria de TBS Education<br />

de 1 300 étudiants supplémentaires d’ici<br />

2025. Dans cet esprit un continuum de la<br />

formation est mis en place « pour permettre<br />

la montée en compétences permanente,<br />

notamment au travers de sa pédagogie<br />

par l’action ». KEDGE introduit dans ses<br />

parcours des certificats et badges, créés<br />

sur mesure ou en partenariat avec des<br />

acteurs et entreprises reconnus, afin de<br />

permettre à sa communauté de développer<br />

et mettre à jour ses compétences.<br />

Kedge BS<br />

17


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS ENTRETIEN<br />

<strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

Kedge BS<br />

O. R : L’expérience étudiante est également<br />

au cœur de votre stratégie. Quelles sont vos<br />

intentions en la matière ?<br />

A. de N : KEDGE souhaite créer de l’impact et apprendre<br />

à créer de l’impact, révéler et développer le potentiel<br />

de ses étudiants, les mettre au centre de tout. Nous<br />

voulons devenir l’école de référence de celles et ceux<br />

qui apprennent et réussissent en faisant et être exemplaire<br />

dans l’expérience proposée à ses étudiants et<br />

diplômés. Une direction de l’expérience étudiants a été<br />

créée et des comités étudiants par thématique sont<br />

mis en place afin de suivre les résultats et les plans<br />

d’actions d’amélioration en introduisant en particulier<br />

et pour compléter nos enquêtes annuelles, un « Net<br />

Promoter Score » (NPS) pour mesure leur satisfaction.<br />

Il s’agit également ainsi de renforcer la proximité avec<br />

les étudiants et de les rendre acteurs de la démarche.<br />

La démarche s’appuie sur une méthodologie alliant<br />

recherche appliquée, équipe support et mise en œuvre<br />

itérative avec quelques 300 étudiants délégués et trente<br />

autres délégués pour traiter de tous les sujets. Avec<br />

eux nos quatre directeurs de campus vont repenser<br />

leur mission autour de la vie étudiante.<br />

Nous voulons inclure de plus en plus les étudiants<br />

dans une logique où la pédagogie comprend beaucoup<br />

d’expérientiel. L’« induction week » de rentrée de notre<br />

programme Grande école va ainsi être déployée dès<br />

septembre pour toutes nos formations.<br />

O. R : Vous insistez beaucoup sur la<br />

dimension expérientielle. Elle est le ferment<br />

de la pédagogie de Kedge ?<br />

A. de N : Nos étudiants suivent à la fois un parcours<br />

d’enseignement et un parcours expérientiel. On apprend<br />

en faisant. Et on apprend aussi beaucoup de ses erreurs !<br />

400 de nos étudiants répondent par exemple chaque<br />

année à un « Challenge Innovation » dans lequel 60<br />

entreprises partenaires présentent autant de projets.<br />

Airbus Helicopters nous a même dit que les idées de<br />

nos étudiants avaient plus de valeur qu’une semaine<br />

de consulting avec un grand cabinet !<br />

O. R : Souvent on se demande quels sont les<br />

véritables résultats des plans stratégiques.<br />

Comment allez-vous les mesurer ?<br />

A. de N : En tout nous lançons 26 projets stratégiques<br />

que nous suivrons avec un « Project Management Office<br />

» (PMO) pour mesurer les évolutions chaque mois<br />

et structurer le suivi, qu’il s’agisse de l’expérience étudiante,<br />

de l’engagement des collaborateurs, la durabilité,<br />

l’inclusivité et, bien sûr, la performance économique.<br />

Cinq piliers qui seront mesurés régulièrement et suivis<br />

par des comités dédiés<br />

Toujours plus digitale<br />

KEDGE investit<br />

dans la formation et<br />

l’accompagnement du corps<br />

professoral via la formation<br />

Teaching with Innovative<br />

Pedagogy lancée en<br />

janvier <strong>2021</strong>. Ce programme<br />

de formation aux innovations<br />

pédagogiques a pour<br />

objectif de faire découvrir et<br />

expérimenter de nouvelles<br />

méthodes et outils qui<br />

promeuvent l’apprentissage<br />

actif, le peer learning et<br />

l’engagement des étudiants.<br />

Par ailleurs KEDGE<br />

investit dans ses moyens<br />

digitaux afin de proposer<br />

une expérience de cours<br />

optimale : 100 % des salles<br />

de cours seront connectées à<br />

la rentrée <strong>2021</strong>. Enfin Kedge<br />

entend proposer un nouveau<br />

modèle de distribution<br />

digitale de programmes de<br />

formation en ligne (blended<br />

et full distanciel). Cette offre<br />

permettra d’aller jusqu’à la<br />

délivrance de certificats et<br />

de diplômes et sera déployée<br />

également à l’international.<br />

18


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS ENTRETIEN <strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

Delphine Manceau<br />

PRÉSIDENTE <strong>DU</strong> CONCOURS ECRICOME<br />

« Mon objectif de présidente a été d’élargir le nombre d’écoles<br />

participantes pour assurer la pérennité du concours »<br />

Réduit à deux écoles en 2018 le<br />

Concours Ecricome s’interrogait sur son<br />

avenir même. En trois ans sa présidente<br />

et directrice générale de Neoma BS,<br />

Delphine Manceau, aura su convaincre<br />

trois nouvelles écoles de le rejoindre.<br />

Le bilan de son action alors qu’approche<br />

la fin de son mandat à la présidende du<br />

concours.<br />

Olivier Rollot : Vous allez bientôt passer à la<br />

main à la présidence d’ECRICOME. Quand<br />

vous y êtes arrivée en 2018 le concours ne<br />

comprenait plus que deux écoles, NEOMA<br />

que vous dirigez et Kedge, et beaucoup se<br />

demandaient si le concours avait encore<br />

un avenir. Quel bilan tirez-vous de votre<br />

présidence ?<br />

Delphine Manceau : Effectivement en 2017, après le<br />

départ de l’ICN, nous n’étions plus que deux écoles et la<br />

question de maintenir le concours pouvait se poser. Notre<br />

analyse était qu’il fallait le maintenir avec ses atouts.<br />

Ce sont aussi bien sa très bonne image générale, une<br />

excellente réputation et un fort capital sympathie auprès<br />

des professeurs de classes préparatoires, mais aussi<br />

ses spécificités de proposer un contingent de places<br />

réservées aux élèves issus de classes préparatoires<br />

littéraires et le fait d’allier un concours prépa et un<br />

concours admission sur titre (AST).<br />

Dès lors, mon objectif de présidente a été d’élargir le<br />

nombre d’écoles participantes pour assurer la pérennité<br />

du concours. En 2018, ce sont d’abord l’EM Strasbourg<br />

et Rennes SB qui nous ont rejoint et ont recruté pour la<br />

première fois en 2020 avec ECRICOME. Et cette année,<br />

en prévision du concours 2022, c’est Montpellier BS<br />

qui se joint à nous. Ce qui est une excellente nouvelle !<br />

à l’unanimité et dans laquelle le président joue un rôle<br />

d’animateur. J’ajoute que le processus ECRICOME est<br />

que chaque candidat postule à toutes les écoles de<br />

la banque, ce qui crée une certaine solidarité entre<br />

les écoles.<br />

O. R : Les résultats suivent ?<br />

D. M : Ce sont très précisément 7 808 candidats issus<br />

des classes préparatoires de la filière économique et<br />

commerciale qui se sont portés candidats au concours<br />

PRÉPA <strong>2021</strong> d’ECRICOME. Soit une hausse de 0,7 %<br />

cette année et de 2 % sur les trois dernières années.<br />

Autrement dit, nous augmentons notre attractivité<br />

avec davantage d’étudiants de prépas qui candidatent<br />

à ECRICOME.<br />

Un nouveau site<br />

Le nouveau site du concours<br />

ECRICOME est en ligne<br />

depuis quelques semaines. La<br />

navigation et l’arborescence<br />

du site ont été revues. Le<br />

parcours utilisateur a été<br />

repensé pour permettre<br />

à ce dernier d’accéder<br />

facilement à l’information<br />

qu’il recherche. De plus il<br />

propose à ses internautes<br />

un site en responsive design<br />

qui s’adapte aux différentes<br />

résolutions d’écran.<br />

https://www.ecricome.org/<br />

O. R : Qu’est-ce que ces écoles viennent<br />

chercher chez ECRICOME ?<br />

D. M : Je vous le disais, cette image, ce capital sympathie<br />

mais aussi un « esprit club » comme nous l’appelons,<br />

avec une culture commune où les décisions sont prises<br />

Neoma BS<br />

19


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS ENTRETIEN<br />

<strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

Parmi les autres tendances, on note chez les candidats<br />

une stabilité du taux de boursier à 28 %, de la répartition<br />

femme (52 %)/homme (48 %), et du taux de cubes (12 %).<br />

Sur les candidats issus de khâgnes, nous observons<br />

une hausse de +18 % entre 2019 et <strong>2021</strong> ! Enfin, sur le<br />

concours AST Tremplin, l’évolution sur cette période<br />

de deux ans est une hausse des candidatures de +21 %<br />

pour les Tremplin 1 (AST pour une entrée en 1 ère année<br />

des PGE) et +30 % cette fois pour les Tremplin 2 (entrée<br />

en 2 ème année après une licence ou un bac +3).<br />

O. R : Les oraux se présentent bien ? Vous ne<br />

serez pas trop gênés par la pandémie ? Des<br />

dispositifs spécifiques sont-ils prévus pour<br />

les malades ou cas contacts ?<br />

D. M : C’est un vrai plaisir d’accueillir les candidats sur<br />

nos campus pour les oraux ! Cela se passe très bien, et<br />

nos étudiants admisseurs, comme les candidats, sont<br />

ravis d’être sur place, de se voir et de se parler « en<br />

vrai ». Les oraux sont toujours un moment de fête et<br />

cette année ils prennent une saveur particulière. Nous<br />

respectons bien-sûr scrupuleusement les consignes<br />

sanitaires, pas de soirée ou de gens trop nombreux<br />

en amphi ensemble, mais quelle joie de se retrouver !<br />

O. R : La question de l’évolution des concours<br />

est plus que jamais d’actualité. Notamment<br />

pour accroitre la diversité sociale dans les<br />

écoles. Que pensez-vous de l’idée de bonifier<br />

les candidats « carrés » ou de mettre des<br />

barres d’admissibilité différentes pour les<br />

boursiers ou non boursiers ?<br />

D. M : Il faut distinguer deux sujets : la bonification des<br />

carrés vs les cubes et ce quelle que soit leur origine<br />

sociale, sujet qui est sur la table depuis des années<br />

puisque les écoles d’ingénieurs ont ce système ; et des<br />

dispositifs de « discrimination positive » avec soit une<br />

bonification différenciée soit une barre différenciée<br />

pour les boursiers. Nous réfléchissons sur ces deux<br />

sujets au sein du Concours ECRICOME pour définir une<br />

position commune dans les prochains mois.<br />

Sur le plan de la diversité, nous avons intégré près<br />

de 30 % d’étudiants boursiers dans les quetre écoles<br />

ECRICOME. Le concours ne génère donc pas de discrimination<br />

car le nombre de boursiers est le même<br />

parmi les candidats et les reçus, et même un peu<br />

supérieur chez les reçus. Le vrai sujet est donc « le<br />

vivier », c’est-à-dire encourager les boursiers à faire<br />

une prépa et à postuler dans les Grandes Ecoles. Cela<br />

se joue bien en amont, au sein du système scolaire.<br />

Quatre directeurs et bientôt cinq réunis<br />

au sein du concours Ecricome<br />

O. R : Les concours restent le meilleur moyen<br />

de recruter des candidats ?<br />

D. M : J’en suis convaincue. Sur le post bac, par exemple,<br />

des épreuves nationales communes à tous les candidats,<br />

au cours desquelles ils sont seuls face à leur<br />

copie, permettent d’avoir des notes comparables qui<br />

ne soient pas biaisées par des habitudes différentes<br />

de notation entre établissements.<br />

On cite souvent les pratiques internationales pour<br />

expliquer les notes sur dossiers, mais gardons en<br />

tête qu’aux Etats-Unis par exemple, il y a des tests<br />

du type SAT ou GMAT qui permettent d’étalonner les<br />

candidats entre eux.<br />

En outre, le fait que, dans les concours, le détail des<br />

notes soient publiés permet à chaque candidat de<br />

comprendre pourquoi il est admis ou non. Cela permet<br />

de faire du dispositif de sélection une expérience<br />

apprenante, de savoir où on a été bon et moins bon.<br />

OR<br />

20


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS ENTRETIEN <strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

Elian Pilvin<br />

DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’EM NORMANDIE<br />

« A Paris nous aurons un campus<br />

de classe mondiale ! »<br />

L’EM Normandie déménage à Paris pour<br />

s’installer sur un nouveau campus. Et ne<br />

fait pas les choses à moitié : de 3 700 m2<br />

elle passe à 14 000 m2 avec un bâtiment<br />

flambant neuf dessiné par Jean-Michel<br />

Wilmotte. Rencontre avec un directeur<br />

plus que jamais ambitieux pour son<br />

école : Elian Pilvin.<br />

Olivier Rollot : L’EM Normandie s’installera<br />

en janvier 2022 dans un tout nouveau<br />

campus de 14 000 m 2 aux portes de Paris, à<br />

Clichy. Un bâtiment tout neuf conçu par le<br />

célèbre architecte Jean-Michel Wilmotte.<br />

C’est un formidable bond en avant pour l’EM<br />

Normandie qui ne disposait jusqu’ici que de<br />

3 700 m 2 à Paris !<br />

Elian Pilvin : Notre premier projet pour le campus<br />

de Paris était de déménager en plusieurs phases en<br />

conservant deux sites jusqu’en 2025. Aujourd’hui, nous<br />

sommes arrivés à un accord avec le propriétaire de<br />

notre nouveau bâtiment, le Groupe GDG, pour directement<br />

nous implanter sur un seul campus. Nous avons<br />

la chance de pouvoir y bénéficier d’une architecture<br />

conçue à la base pour des bureaux mais pensée comme<br />

un campus. En janvier 2022 nous allons investir d’abord<br />

5 600 m 2 puis les autres 8 000 m 2 en septembre 2022.<br />

Les étudiants des deux premières années de notre<br />

programme Grande école (U1 et U2) seront les premiers<br />

à s’y installer. A terme, ce campus proposera une large<br />

offre de formations, du postbac à l’Executive Education.<br />

O. R : Pourquoi avoir choisi de vous installer à<br />

Clichy, qui n’est pas une ville universitaire ?<br />

E. P : Clichy est au cœur du développement du Grand<br />

Paris, tout près de la nouvelle cité judiciaire. Le Campus<br />

EM Normandie sera voisin des sièges de l’Oréal, Amazon,<br />

G7 ou encore Etam. Il sera également très bien desservi<br />

en transports. Autant nous avions envisagé au départ<br />

nous installer à La Défense par défaut, autant Clichy<br />

est aujourd’hui un site adapté au développement d’un<br />

campus. Nous avons eu un vrai coup de cœur pour<br />

ce quartier plus humain, plus chaleureux. Nous allons<br />

nous impliquer avec la mairie qui a de grands projets<br />

pour la ville et est ravie de voir arriver 3 000 étudiants,<br />

qui contribueront à dessiner le futur.<br />

O. R : A Paris l’EM Normandie va donc passer<br />

de 3 700 à 14 000 m2. Comment allez-vous<br />

vous y développer ?<br />

E. P : Nous allons faire progresser notre nous campus<br />

de manière graduelle avec de nouveaux programmes qui<br />

naitront dans les quatre années à venir. En septembre<br />

prochain nous y recevrons déjà 2 050 étudiants sur<br />

les 5 500 que compte l’école. A terme, en 2025, nous<br />

visons les 6 500 étudiants. Nous ne faisons pas partie<br />

de ceux qui pensent que les arbres montent au ciel.<br />

EM Normandie<br />

Le PGE évolue<br />

A la rentrée <strong>2021</strong>, le<br />

Programme Grande Ecole de<br />

l’EM Normandie s’enrichit de<br />

nouveaux parcours à la carte.<br />

Les étudiants bénéficieront<br />

de près de 200 heures de<br />

cours de « Management<br />

de l’Information et des<br />

Technologies », auront<br />

accès à un parcours 100 %<br />

en anglais dès la 1 ère année<br />

sur le campus de Paris (en<br />

plus de Caen et Oxford déjà<br />

proposés), et à un plus vaste<br />

choix d’électifs. En 1 ère année<br />

(U1), les bacheliers font<br />

ainsi leur choix parmi une<br />

vingtaine d’électifs tels que :<br />

Astronomie /Entreprendre<br />

en Économie Sociale et<br />

Solidaire / Histoire/histoire<br />

des religions / Management<br />

des organisations sportives<br />

/ Management et art /<br />

Psychologie / Managerial<br />

Communication and<br />

Critical Thinking / New<br />

Trends in Marketing...<br />

Au niveau Master, les<br />

étudiants pourront étudier<br />

entre 6 mois et 2 ans sur<br />

le campus de Dublin ou<br />

suivre la nouvelle filière<br />

Alternance en anglais à<br />

Paris. Délivré sur le campus<br />

de Dublin, le nouveau M2<br />

Digital Sales vise à former<br />

des leaders de la vente et du<br />

numérique afin de déployer<br />

des stratégies digitales<br />

pour engager et connecter<br />

des acheteurs B2B et B2C.<br />

Plus largement les étudiants<br />

bénéficieront de nouvelles<br />

destinations internationales<br />

pour des séjours d’études<br />

en université partenaire,<br />

pourront opter pour l’une des<br />

2 nouvelles spécialisations<br />

de M2 ou obtenir un double<br />

diplôme PGE/ MSc.<br />

21


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS ENTRETIEN <strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

Notre croissance sera raisonnable avec de l’ordre<br />

de 100 à 150 étudiants de plus par an pour nos trois<br />

campus français.<br />

Le bâtiment flambant neuf dans lequel l’EM Normandie<br />

va installer son nouveau campus parisien.<br />

Notre croissance nous la voyons plutôt à l’international<br />

en attirant plus d’étudiants venus du monde entier. Pour<br />

cela être à Paris est un accélérateur d’attractivité. A<br />

Paris nous aurons un campus de classe mondiale !<br />

Bien sûr c’est un risque à prendre mais mieux vaut<br />

le prendre aujourd’hui et non lorsque nos économies<br />

mondiales sortiront de la crise. Nous devons être<br />

ambitieux, ce projet nous fait gagner 4 ans sur nos<br />

orientations stratégiques et nous permet d’être prêts<br />

pour dessiner l’enseignement post-Covid.<br />

O. R : Comment allez-vous articuler votre<br />

stratégie entre vos différents campus ?<br />

E. P : Nous voulons thématiser nos campus. La force<br />

d’une école globale c’est de se projeter dans différentes<br />

directions, pas de proposer exactement la même chose<br />

sur chaque campus. Nous allons donc donner des<br />

colorations locales à chacun et y amener des équipements<br />

spécifiques. Au Havre par exemple la dimension<br />

portuaire, la supply chain, s’imposent naturellement. Et<br />

nos étudiants pourront ainsi construire leur parcours<br />

sur nos campus en fonction de leurs spécialisations.<br />

O. R : On imagine que ce nouveau<br />

campus répond à toutes les exigences<br />

environnementales ?<br />

E. P : Il respecte effectivement toutes les normes<br />

environnementales pour être neutre en carbone, voire<br />

même positif, ce qui constitue aujourd’hui un objectif<br />

majeur pour les Grandes écoles. Nous y travaillons<br />

pour tous nos campus.<br />

O. R : Pourriez-vous accueillir d’autres écoles<br />

dans vos locaux ?<br />

E. P : Tout est possible dans le cadre d’un modèle<br />

partenarial.<br />

O. R : A la base ce sont des bureaux qui<br />

devaient être accueillis dans vos nouveaux<br />

locaux. Comment les transformez-vous en<br />

campus ?<br />

E. P : Le cabinet Wilmotte nous accompagne dans la<br />

conception. Dès le départ le bâtiment était conçu avec<br />

des espaces très ouverts, des plateaux qu’on peut<br />

cloisonner et décloisonner très facilement. Nous allons<br />

ainsi être en capacité de poser les bases du campus<br />

du xxi ème siècle.<br />

EM Normandie<br />

O. R : Covid ou pas, digital ou pas, les campus<br />

restent essentiels ?<br />

E. P : La crise sanitaire nous aura montré que plus on fait<br />

du digital dans de grands groupes, plus il est nécessaire<br />

de faire du présentiel en petits groupes. La salle de<br />

classe sera de plus en plus un espace d’apprentissage<br />

en mode projet ou de prototypage. Sur 10 étages -dont<br />

sept dédiés aux salles de cours - nous pourrons faire<br />

évoluer nos modalités d’apprentissage en fonction de<br />

l’évolution des modes de formation. Notre campus sera<br />

tout sauf figé avec un space planning très évolutif. Et<br />

nous voulons également qu’il constitue un continuum<br />

avec la ville, un trait d’union vers la cité.<br />

Le prochain terrain de bataille de l’enseignement supérieur<br />

ne sera pas seulement la qualité des formations.<br />

Quelle différence y a-t-il à ce niveau entre une école<br />

accréditée, classée 7 ème ,12 ème ou 18 ème ? La course à<br />

l’excellence ne concernera que les quatre ou cinq les<br />

plus réputées. Ensuite la différence se fera de plus en<br />

plus sur l’expérience étudiante. Et les campus en sont<br />

la donnée essentielle.<br />

Jusqu’à 3 000 personnes<br />

Pouvant accueillir 3 000<br />

personnes en simultané, le<br />

nouveau campus parisien<br />

de l’EM Normandie<br />

disposera sur 10 niveaux de<br />

superstructure, de salles de<br />

cours équipées des dernières<br />

technologies (présentiel/<br />

distanciel/mode hybride),<br />

d’amphithéâtres modernes<br />

(un auditorium en gradins<br />

s’ouvrant sur l’un de ses deux<br />

jardins intérieurs, un amphi<br />

au 8 ème étage avec une « vue<br />

imprenable » sur Paris), de<br />

2000 m² de jardins intérieurs<br />

et de terrasses végétalisées,<br />

d’espaces de détente et de<br />

bien-être, de co-working, de<br />

flex-office, d’incentive, de<br />

restauration et d’afterwork,<br />

d’équipements sportifs, d’un<br />

showroom des technologies<br />

éducatives, de salles EdTech,<br />

d’un Learning Center, d’une<br />

gaming zone pour la vie<br />

associative, d’une Maison des<br />

Alumni, et d’un incubateur.<br />

De nouveaux partenaires<br />

internationaux<br />

La liste des partenaires<br />

académiques internationaux<br />

de l’EM Normandie<br />

s’enrichit cette année<br />

d’une dizaine d’universités<br />

accréditées EQUIS et/ou<br />

AACSB, telles MC Master<br />

University au Canada,<br />

Rabat Business School au<br />

Maroc, Zurich University of<br />

Applied Sciences en Suisse,<br />

Southern Utah University<br />

aux Etats-Unis et Ichec<br />

Brussels Management<br />

School en Belgique.<br />

22


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS DOSSIER<br />

<strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

La prépa,<br />

cette expérience<br />

de vie<br />

Chaque année depuis 2014 le NewGen Talent Centre<br />

de l’Edhec publie une enquête consacrée aux élèves<br />

de classes préparatoires candidats au concours<br />

BCE intitulée « Au-delà de la prépa, l’expérience<br />

de vie ». Retour sur les grands enseignements<br />

de la dernière édition alors que les inscriptions<br />

en classes préparatoires connaissent une hausse<br />

spectaculaire cette année.<br />

Inseec BS<br />

23


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS DOSSIER<br />

<strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

« Enrichissante, challengeante, passionnante<br />

» mais aussi « heureuse, collective,<br />

variée », selon l’étude que mène chaque<br />

année le NewGen Talent Centre de l’Edhec<br />

les adjectifs qui décrivent le mieux les<br />

classes préparatoires font ressortir un<br />

univers ouvert, loin des stéréotypes qui lui<br />

collent encore parfois à la peau. Résultat :<br />

cette année le nombre d’inscriptions en<br />

classes préparatoires – toutes prépas<br />

confondues - connait une hausse de 28 %<br />

sur Parcoursup. « La classe prépas est<br />

un cadre de travail rassurant car très<br />

structuré », commente Manuelle Malot, la<br />

directrice carrières de l’Edhec et de son<br />

NewGen Talent Centre, qui insiste : « On<br />

est loin des stéréotypes du professeur<br />

sadique. Au contraire les élèves mettent<br />

en avant leur capacité à les accompagner<br />

et cet encadrement arrive très haut dans<br />

les « sources d’épanouissement » de la<br />

classe préparatoire ».<br />

Acquérir des méthodes de travail<br />

Dans « challengeante » il y a « pression<br />

». Un peu moins ressentie par les<br />

garçons que les filles (respectivement<br />

estimée à 6,5 et 7,2 sur une échelle de<br />

10) elle est aussi jugée motivante par<br />

les deux (respectivement estimée à 6,8<br />

et 7 sur une échelle de 10). Surtout la<br />

classe préparatoire est une source d’épanouissement<br />

apportant au premier chef<br />

« stimulation intellectuelle » (pour 95 %<br />

des sondés), « acquisition de qualités<br />

personnelles » (92 %) et « envie de se<br />

dépasser » (à 90 %). Par ailleurs c’est le<br />

« contenu des enseignements » à 84 %<br />

qui arrive en tête des critères de choix de<br />

la classe préparatoire devant de nouveau<br />

le « challenge » (83 %) et « l’acquisition<br />

de méthodes de travail ». « Ces deux<br />

années ont une valeur en elles-mêmes.<br />

J’ai appris à travailler, à faire usage d’une<br />

bibliothèque, à repousser toujours plus<br />

Méthodologie<br />

L’enquête du NewGen<br />

Centre de l’Edhec a été<br />

réalisée en mai 2020 auprès<br />

des candidats aux grandes<br />

écoles de management avant<br />

les épreuves d’admission.<br />

Il a analysé les réponses<br />

de 2028 élèves passés par<br />

une classe préparatoire.<br />

Une pondération sur le<br />

sexe a été effectuée pour<br />

rétablir l’équilibre entre<br />

les caractéristiques des<br />

répondants et celles du panel.<br />

Les répondants étaient :<br />

• 49 % de femmes et<br />

51 % d’hommes ;<br />

• 88 % de candidats au<br />

concours BCE et 12 %<br />

de candidats au concours<br />

Pré-master (Prépa<br />

Scientifique et D1/D2) ;<br />

• 65 % ont fréquenté un<br />

établissement public,<br />

28 % un établissement<br />

privé sous contrat, 6 % un<br />

établissement privé hors<br />

contrat et 1 % ne savent pas.<br />

UNE EXPÉRIENCE ENRICHISSANTE,<br />

CHALLENGEANTE ET PASSIONNANTE<br />

LEUR APPRÉCIATION DE LA CLASSE PRÉPARATOIRE<br />

1<br />

2<br />

3<br />

Enrichissante<br />

(95%)<br />

Passionnante<br />

(88%)<br />

Challengeante<br />

(86%)<br />

Enrichissante<br />

(94%)<br />

Challengeante<br />

(89%)<br />

Passionnante<br />

(86%)<br />

Q : « Vos années d’études en classe préparatoire furent une expérience : »<br />

Les répondants positionnent un curseur entre 2 antonymes, sur une échelle allant de -3 à +3. Les réponses sont regroupées selon qu’elles convergent plutôt vers<br />

l’un ou l’autre des adjectifs.<br />

EDHEC NewGen Talent Centre © - AU-DELÀ DE LA PRÉPA, L’EXPERIENCE DE VIE 3<br />

24


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS DOSSIER <strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

LA STIMULATION INTELLECTUELLE POUR TOUS ET DES<br />

FEMMES PLUS SENSIBLES À L’ENCADREMENT<br />

LEURS SOURCES D’ÉPANOUISSEMENT<br />

Q : Parmi ces propositions, lesquelles ont contribué à votre épanouissement ? % déclarant être plutôt ou totalement d’accord avec la proposition<br />

EDHEC NewGen Talent Centre © - AU-DELÀ DE LA PRÉPA, L’EXPERIENCE DE VIE 5<br />

loin mes limites, à oser être exigeant »,<br />

révèle par exemple un élève interrogé<br />

par l’Edhec.<br />

A refaire ou pas ?<br />

Au total 77 % des élèves interrogés<br />

feraient encore le choix de la classe<br />

préparatoire s’il avait un nouveau choix<br />

à faire. Autre verbatim d’élève sort de<br />

classe préparatoire pour l’expliquer :<br />

« Ces deux années de prépa sont très<br />

enrichissantes, à tous les points de vue :<br />

elles permettent de se dépasser, de<br />

fournir un effort très important pendant<br />

longtemps, ce qui est une très bonne<br />

chose pour apprendre à s’organiser dans<br />

son travail, et à être efficace. De plus,<br />

la qualité de l’enseignement, surtout en<br />

termes de culture générale est des plus<br />

enrichissante, et permet d’avoir une<br />

vision plus claire sur le monde et son<br />

fonctionnement. De plus, les rencontres<br />

que j’y ai faites sont extraordinaires. J’ai<br />

tissé des amitiés qui, je pense, vont être<br />

durables. Je pense que pendant ces deux<br />

ans, j’ai vécu à la fois les moments les plus<br />

difficiles, comme les plus passionnants<br />

de ma vie jusqu’ici, avec des personnes<br />

géniales ».<br />

Quant aux 8 % qui ne referaient pas de<br />

classes préparatoires, ils mettent avant<br />

tout en avant la pression ressentie - « Cela<br />

reste une longue période sous pression,<br />

où notre vie est entre parenthèses et qui<br />

nécessite un investissement très lourd<br />

de sa personne. C’est assez éprouvant<br />

moralement et physiquement » - mais<br />

aussi l’impossibilité de vivre une vie en<br />

dehors de la prépa ni de se préparer à<br />

l’avenir : « La prépa ne donne pas l’opportunité<br />

aux étudiants de s’épanouir<br />

dans des activités culturelles, sportives<br />

ou artistiques, ce qui est fort dommage.<br />

De plus, elle ne permet pas de prendre<br />

le temps de réfléchir très sérieusement<br />

à un avenir professionnel concret. » La<br />

synthèse à cet autre élève : « Pour faire<br />

une classe préparatoire il faut avoir une<br />

L’impact de l’annulation<br />

des oraux en 2020<br />

Le NewGen Talent Centre a<br />

interrogé les élèves sur leur<br />

année particulière en temps<br />

de Covid et notamment sur<br />

la suppression des oraux en<br />

2020. A 49 % ils pensent<br />

que cette annulation aura<br />

eu un impact défavorable<br />

(26 % pensent qu’elle n’a<br />

pas eu d’impact et autant<br />

un impact positif).<br />

25


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS DOSSIER<br />

<strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

ILS VONT EN PRÉPA POUR LES ENSEIGNEMENTS<br />

MAIS AUSSI POUR L’EXPÉRIENCE<br />

LES CRITÈRES <strong>DU</strong> CHOIX DE LA CLASSE PRÉPA<br />

1<br />

2<br />

Le contenu des<br />

enseignements (86%)<br />

L’acquisition de méthodes<br />

de travail (83%)<br />

Le challenge<br />

(84%)<br />

Le contenu des<br />

enseignements (82%)<br />

3<br />

Le challenge<br />

(81%)<br />

L’acquisition de méthodes<br />

de travail (81%)<br />

Q : Pour chacun de ces critères, dites s'ils ont été importants dans votre choix de la classe préparatoire ?<br />

% déclarant les critères ‘assez important’ et ‘très important’<br />

EDHEC NewGen Talent Centre © - AU-DELÀ DE LA PRÉPA, L’EXPERIENCE DE VIE 6<br />

grande capacité de travail, aimer les<br />

matières proposées et être déterminé<br />

et motivé pour obtenir l’école que l’on<br />

s’est fixé comme objectif, il faut aussi<br />

savoir être humble et parfois accepter les<br />

défaites. C’est une expérience fabuleuse<br />

mais qui n’est vraiment pas faite pour<br />

tout le monde. »<br />

Quels autres choix ?<br />

En amont de leur choix final les étudiants<br />

ont candidaté dans d’autres filières. Surprise<br />

: alors que beaucoup estiment que<br />

les bachelors des écoles de commerce<br />

entrent en concurrence avec la classe<br />

préparatoire, seuls 3 % des élèves ont<br />

pu un moment hésiter entre les deux<br />

filières. En fait la concurrence la plus<br />

rude est du côté des filières universitaires<br />

sélectives, qui auraient pu être le choix<br />

final pour 20 % des futurs élèves de<br />

prépas, comme non sélectives (14 %)<br />

mais aussi des classe préparatoires<br />

scientifiques (11 %).<br />

ALTERNATIVES À LA PRÉPA ENVISAGÉES<br />

Quel est le choix qui rentrait le plus en concurrence avec la prépa ?<br />

Q : Avant de choisir votre classe préparatoire, aviez-vous candidaté à une autre filière ? Si oui, laquelle ?<br />

EDHEC NewGen Talent Centre © - AU-DELÀ DE LA PRÉPA, L’EXPERIENCE DE VIE 13<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

Licence universitaire<br />

sélective (21%)<br />

Licence universitaire<br />

(14%)<br />

Licence en Droit<br />

(13%)<br />

IEP / Sciences Po<br />

(8%)<br />

5 Prépa littéraire (8%)<br />

Licence universitaire<br />

sélective (19%)<br />

Prépa scientifique<br />

(15%)<br />

Licence universitaire<br />

(15%)<br />

IEP /Sciences Po<br />

(8%)<br />

Ecole de commerce<br />

post bac / Master<br />

(8%)<br />

26


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS DOSSIER<br />

<strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

Quel avenir professionnel ?<br />

A l’entrée en classe préparatoire deux<br />

jeunes sur cinq se projettent créateur<br />

d’entreprise ou freelance. De plus en plus<br />

dans des entreprises à « taille humaine »<br />

et surtout seulement à 60 % à envisager<br />

de partir travailler à l’international après<br />

leur diplôme quand, en 2014, ils étaient<br />

sept sur dix.<br />

En termes de secteurs d’activité les choix<br />

sont très sexués : les femmes plébiscitent<br />

le marketing quand les hommes restent<br />

attachés à la finance. Enfin ils restent à<br />

86 % confiants ou très confiants quant<br />

à leur intégration future dans le monde<br />

du travail (les « très confiants » passent<br />

seulement de 32 % à 26 %).<br />

LES ENTREPRISES À TAILLE HUMAINE SE<strong>DU</strong>ISENT PLUS DE<br />

DEUX JEUNES SUR CINQ…<br />

Dans 5 ans, quelle serait la taille de votre<br />

entreprise ?<br />

7%<br />

10%<br />

Une<br />

microentreprise<br />

(jusqu'à 9<br />

personnes)<br />

rappel 2019 2 020<br />

50% des prépas désiraient travailler pour une<br />

entreprise de plus de 500 salariés en 2014<br />

33% 35%<br />

Une petite ou<br />

moyenne<br />

entreprise (de<br />

10 à 249<br />

personnes)<br />

27%<br />

24%<br />

Une entreprise<br />

de taille<br />

intermédiaire<br />

(de 250 à 4 999<br />

personnes)<br />

33%<br />

31%<br />

Une grande<br />

entreprise (5<br />

000 personnes<br />

et plus)<br />

Quel serait le type de votre entreprise ?<br />

4% 4%<br />

Une entreprise<br />

coopérative ou<br />

mutualiste<br />

rappel 2019 2 020<br />

84%<br />

80%<br />

Une entreprise<br />

du secteur<br />

privé<br />

5% 6% 7%<br />

10%<br />

Une entreprise<br />

du secteur<br />

public<br />

Une ONG ou<br />

une association<br />

EDHEC NewGen Talent Centre © - AU-DELÀ DE LA PRÉPA, L’EXPERIENCE DE VIE 24<br />

DIRECTION GÉNÉRALE, FONCTIONS FINANCIÈRES ET<br />

MARKETING SONT LES PLUS CIBLÉES<br />

Votre domaine de fonction % serait des répondants : (3 réponses possibles, % des répondants) % des répondants<br />

TOP10 Femmes<br />

TOP10 Hommes<br />

1<br />

2<br />

Marketing<br />

Management / Direction générale<br />

38%<br />

34%<br />

1<br />

2<br />

Finance en banque et institution<br />

financière<br />

Management / Direction générale<br />

43%<br />

40%<br />

3<br />

Communication / Evènementiel<br />

31%<br />

3<br />

Conseil<br />

23%<br />

4<br />

5<br />

Finance en banque et institution<br />

financière<br />

Commercial<br />

20%<br />

18%<br />

4<br />

5<br />

Marketing<br />

Commercial<br />

18%<br />

16%<br />

6<br />

Ressources humaines<br />

17%<br />

6<br />

Administration d’entreprise<br />

16%<br />

7<br />

Conseil<br />

17%<br />

7<br />

Etudes (R&D / BE / Data Analyse)<br />

16%<br />

8<br />

9<br />

Juridique<br />

12%<br />

Etudes (R&D / BE / Data Analyse) 12%<br />

8<br />

9<br />

Comptabilité / Contrôle de gestion<br />

/ Finance d’entreprise<br />

13%<br />

Audit 11%<br />

10<br />

Administration d’entreprise 11%<br />

10<br />

Technologies de l’information /<br />

Digital<br />

10%<br />

EDHEC NewGen Talent Centre © - AU-DELÀ DE LA PRÉPA, L’EXPERIENCE DE VIE 27<br />

27


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS DOSSIER<br />

<strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

« La classe prépas est un cadre de travail<br />

rassurant car très structuré »<br />

Edhec BS<br />

Manuelle Malot, directrice<br />

carrières de l’Edhec et de son<br />

NewGen Talent Centre, est à<br />

l’origine de l’enquête que mène<br />

chaque année sa direction<br />

sur le devenir des élèves<br />

de classes préparatoires<br />

et leur appréciation de<br />

leur expérience. De plus<br />

en plus positive chaque<br />

année selon son étude.<br />

Pouvez-vous nous expliquer<br />

l’objectif de l’enquête « Au-delà<br />

de la prépa, l’expérience de vie »,<br />

comment elle est réalisée et surtout<br />

comment les réponses évoluent<br />

d’année en année depuis 2014 ?<br />

La classe préparatoire déclenche souvent<br />

des réactions passionnées et je suis<br />

convaincue que ce sont ceux qui l’ont<br />

expérimentée qui en parlent le mieux. Le<br />

premier objectif de cette étude était donc<br />

de donner la parole aux élèves en fin de<br />

classe prépa pour qu’ils racontent ce qu’ils<br />

qualifient eux même d’ « expérience de<br />

vie ». Dans cette enquête annuelle nous<br />

interrogeons l’ensemble des candidats<br />

de la BCE (banque commune d’épreuves)<br />

à l’EDHEC – environ 8 000– entre leurs<br />

épreuves écrites et orales et nous analysons<br />

chaque année plus de 2 300 réponses.<br />

La classe prépa apparait réellement comme<br />

une expérience transformatrice de l’élève<br />

mais aussi comme le socle fondateur du<br />

début de parcours professionnel. Les<br />

élèves pointent notamment les qualités<br />

qu’ils ont développées en prépa et qui<br />

leur seront utiles dans leur carrière.<br />

L’évolution la plus notable depuis 2014 est<br />

le renforcement de l’aspect collectif de<br />

l’expérience étudiante en prépa. En 2014<br />

les élèves évoquaient peu cette dimension<br />

collective de l’expérience alors qu’aujourd’hui<br />

72 % la considèrent comme un élément<br />

d’appréciation de la classe préparatoire.<br />

Un autre qualificatif progresse également<br />

c’est « heureuse » cité par 79 % des<br />

élèves pour décrire leur expérience. Si<br />

« enrichissante » (95 %) des réponses<br />

reste le qualificatif cité en premier on<br />

voit comment, en 7 ans seulement, les<br />

professeurs de classes préparatoires ont<br />

su changer l’état d’esprit de la prépa et<br />

mettre l’expérience collective au cœur de<br />

l’apprentissage. Un esprit de camaraderie<br />

qui fait dirent à nos élèves qu’ils se sont<br />

fait en prépa des « amis pour la vie ».<br />

L’esprit de compétition reste<br />

néanmoins un élément fort de la<br />

classe préparatoire ? Sinon avec les<br />

autres élèves de la classe au moins<br />

avec ceux des autres classes ?<br />

Même pas. C’est avant tout une compétition<br />

avec soi-même. Ce que nous entendons<br />

aujourd’hui c’est que les professeurs<br />

de classes préparatoires parviennent à<br />

tirer de chaque élève le meilleur de luimême.<br />

Les emmener là où ils ne pensaient<br />

pas pouvoir arriver. Cela dépasse<br />

l’esprit de compétition pour devenir<br />

un challenge, celui de se dépasser.<br />

La classe préparatoire est vraiment<br />

devenue un univers d’entraide ?<br />

C’est un cadre de travail rassurant car<br />

très structuré nous rapportent les élèves.<br />

Ils travaillent en petits groupes, encadrés<br />

par des professeurs référents investis.<br />

On est loin des stéréotypes du professeur<br />

sadique. Au contraire les élèves mettent<br />

en avant leur capacité à les accompagner<br />

et cet encadrement arrive très haut dans<br />

les « sources d’épanouissement » de la<br />

classe préparatoire. Alors que c’est toujours<br />

la « stimulation intellectuelle » qui est<br />

classée première, les élèves plébiscitent<br />

les classes préparatoires comme<br />

un univers qui donne la priorité aux<br />

élèves quand l’université leur semblent<br />

donner avant tout de l’importance aux<br />

professeurs. « C’est dur mais nous<br />

sommes valorisés et considérés » nous<br />

disent-ils. « Bien sûr il y a des devoirs sur<br />

table tous les samedis mais il faut oser<br />

être exigeant ! » C’est là qu’on voit que les<br />

classes préparatoires sont mal nommées,<br />

elles ne font pas que « préparer »,<br />

elles ont de la valeur en elles-mêmes<br />

au-delà du concours. « On y a forgé ce<br />

que nous sommes aujourd’hui ! » nous<br />

disent les jeunes en fin de prépas.<br />

Les filles et les garçons que<br />

vous interrogez ont-ils des<br />

représentations différentes<br />

de leur expérience ?<br />

Pour les garçons le challenge est une<br />

motivation encore plus importante que<br />

les filles. Sans doute parce que ces<br />

dernières sont déjà depuis les études<br />

secondaires dans le challenge. Elles<br />

considèrent d’ailleurs la pression comme<br />

moins « motivante » que les garçons.<br />

On peut se transformer en prépa ?<br />

Le choix de la classe préparatoire c’est<br />

pour beaucoup s’obliger enfin à travailler<br />

intensément sans l’avoir trop fait jusquelà.<br />

Les grandes classes préparatoires<br />

ne s’y trompent pas qui recrutent en<br />

priorité des élèves aux multiples activités<br />

extrascolaires chez lesquels elles<br />

détectent un potentiel de progression<br />

grâce au temps qu’ils pourront mobiliser<br />

pour travailler. Pour ceux-là la classe<br />

préparatoire est souvent la première<br />

confrontation à l’effort. La prépa est une<br />

expérience qu’ils jugent transformatrice<br />

quand ils nous disent « la prépa m’a<br />

rendu fier de moi », qu’elle « m’a appris<br />

sur mon potentiel psychologique et<br />

mes capacités physiques ». Ils savent<br />

combien d’heures ils sont capables<br />

de travailler efficacement par jour,<br />

jusqu’à quelle heure ils sont efficaces »<br />

et cela leur servira toute leur vie.<br />

Ce serait d’ailleurs intéressant de juger<br />

les classes préparatoires sur leur<br />

potentiel de progression de leurs élèves<br />

et pas seulement sur leurs résultats. De<br />

montrer comment elles sont deux années<br />

d’apprentissage et de progression<br />

personnelle avec des professeurs<br />

qui se font un point d’honneur<br />

d’accompagner au mieux leurs élèves.<br />

28


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS DOSSIER <strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

Neoma BS<br />

Au moment du choix de leur<br />

orientation vers quelles autres<br />

filières les élèves que vous avez<br />

interrogés auraient-ils pu se diriger ?<br />

Essentiellement les filières universitaires<br />

sélectives, les doubles licences, les licences<br />

sélectives telles que Paris-Dauphine ou<br />

alors d’autres filières de prépa. Pour 18 %<br />

des élèves que nous avons interrogés cette<br />

année le principal dilemme était le choix<br />

entre la classe préparatoire et ces filières<br />

universitaires sélectives, très loin devant<br />

les écoles de management postbac (6 %)<br />

et encore plus les bachelors et BBA (3 %).<br />

11 % ont également pensé aller vers une<br />

classe préparatoire scientifique. D’ailleurs<br />

à l’EDHEC nous recrutons beaucoup de<br />

ces élèves qui avaient choisi une classe<br />

préparatoire scientifique et retournent<br />

finalement vers une école de management<br />

dans notre concours pré-master.<br />

Qu’est-ce qu’il faudrait améliorer<br />

selon les élèves que vous interrogez ?<br />

Certains étudiants de prépa regrettent<br />

de ne pas avoir pu aller à la rencontre des<br />

écoles, de ne pas avoir pu se projeter dans<br />

l’après prépa, ne pas avoir eu le temps<br />

de réfléchir à leur avenir professionnel<br />

en raison de l’intensité du programme.<br />

Il faudrait sans doute laisser plus de<br />

temps en prépa pour présenter les<br />

filières, les doubles diplômes, les<br />

échanges internationaux, les réalités<br />

du monde économique, l’évolution<br />

des métiers. Bref plus d’interactions<br />

avec le monde d’après prépa...<br />

Mais les élèves ce classes<br />

préparatoires savent-ils<br />

alors se projeter dans leur<br />

avenir professionnel ?<br />

Oui avec là aussi des faits notables. 39 %<br />

disent ainsi ne pas vouloir être salariés<br />

mais plutôt entrepreneurs, freelances ou<br />

indépendants. Ils se voient aussi travailler<br />

dans des entreprises de moins grande<br />

taille : en 2014 ils étaient 50 % à vouloir<br />

ensuite travailler dans des entreprises<br />

de plus de 5 000 salariés contre 30 %<br />

aujourd’hui. Ils sont aussi un peu plus<br />

nombreux à vouloir travailler en France : 6<br />

sur 10 envisagent aujourd’hui une carrière<br />

internationale contre 7 sept sur 10 il y a<br />

deux ans. Et ils gardent une très grande<br />

confiance dans leur future capacité à<br />

intégrer au mieux le marché du travail malgré<br />

l’incertitude de la situation économique.<br />

Ce qu’en disent les élèves<br />

• « La classe préparatoire<br />

m’a ouvert la porte de la<br />

réflexion. Jamais je ne m’étais<br />

posée autant de questions. »<br />

• « La prépa m’a également<br />

rendue fière de moi et m’a<br />

beaucoup appris sur mes<br />

capacités, mes limites. »<br />

• « La classe prépa a été une<br />

expérience très stimulante au<br />

niveau intellectuel, mais audelà<br />

de cette raison j’y ai fait<br />

des rencontres extraordinaires<br />

et j’ai créé des liens avec les<br />

autres étudiants qui m’ont<br />

marqué de façon indélébile. »<br />

• « Je pense avoir<br />

énormément changé, évolué<br />

durant ces deux années<br />

de prépa qui furent très<br />

enrichissantes. Je suis<br />

apte aujourd’hui à avoir de<br />

vraies opinions, à animer<br />

un débat sans me démonter,<br />

j’ai pris confiance en moi<br />

et j’ai également appris à<br />

me connaître pour pouvoir<br />

savoir ce que je veux faire<br />

de ma vie, notamment au<br />

niveau professionnel. »<br />

29


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS ENTRETIEN <strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

Benoit Arnaud<br />

DIRECTEUR DES PROGRAMMES DE L’EDHEC<br />

« Le métier premier des écoles est d’enseigner<br />

sur les campus au plus près des étudiants »<br />

La pandémie a tout bouleversé mais que<br />

sera la « new normal » qui s’annonce<br />

pour la rentrée ? Les réponses de Benoit<br />

Arnaud, directeur des programmes de<br />

l’Edhec, spécialiste de l’enseignement<br />

en ligne et à l’écoute d’une génération<br />

« mure et imprégnée des dimensions<br />

environnementales et sociales ».<br />

Olivier Rollot : Il semble que nous soyons en<br />

bonne voie de sortir de la pandémie. Quel<br />

bilan tireriez-vous pour l’Edhec de cette<br />

période ?<br />

Benoit Arnaud : La pandémie Covid-19 a été l’accélérateur<br />

de toutes les transitions numériques, logistiques<br />

mais aussi humaines. Nous avons bien compris que<br />

le métier premier des écoles était d’enseigner sur<br />

les campus au plus près des étudiants. Nous avons<br />

constaté que ces derniers, lorsqu’ils étaient en échange<br />

à l’étranger, ont su faire preuve d’agilité et d’imagination<br />

pour, par exemple, trouver des solutions afin de rejoindre<br />

leur pays d’accueil. Ces compétences correspondent<br />

à des attentes fortes des entreprises qui voient en eux<br />

une génération capable de résilience dans une période<br />

qui leur a été particulièrement difficile. D’ailleurs, si<br />

l’on considère leur insertion professionnelle, ils se<br />

placent bien partout à l’exception des secteurs les<br />

plus en difficulté.<br />

Il faut aussi parler des professeurs qui ont dû repenser<br />

l’ensemble de leurs cours pour passer en distanciel, et<br />

dont je salue le travail. A l’avenir, le distanciel restera<br />

une ressource car il offre de la flexibilité aux étudiants<br />

et propose une expérience pédagogique très différente<br />

de ce que les jeunes vivent sur les campus. C’est<br />

précisément ce que nous demandent les étudiants qui,<br />

au fil des enquêtes, se disent satisfaits de leur année,<br />

autant qu’en 2019.<br />

On attend maintenant beaucoup de nouveautés pour<br />

notamment adapter les cours à chaque étudiant. On<br />

devra aussi aller vers davantage d’immersions en ligne<br />

et même imaginer des « business trips » à distance<br />

pour améliorer notre empreinte carbone.<br />

O. R : La rentrée <strong>2021</strong> se fera en 100 %<br />

présentiel ?<br />

B. A : C’est ce qui est prévu, avec peut-être des<br />

jauges à respecter en fonction d’éventuels rebonds de<br />

l’épidémie, et avec la flexibilité offerte par le distanciel,<br />

initiée avant la pandémie.<br />

O. R : Ce monde décarboné que vous évoquez<br />

va-t-il générer de nouveaux métiers ?<br />

B. A : Les questions d’environnement et l’essor des<br />

mouvements en faveur d’une économie décarbonée<br />

font émerger de nouvelles pratiques. A l’EDHEC c’est<br />

notamment à travers le prisme de nos programmes en<br />

finance que nous agissons, en plaçant notre enseignement<br />

et notre recherche au service d’une économie<br />

Un tout nouveau poste<br />

Benoît Arnaud a été nommé<br />

en septembre 2020 directeur<br />

des programmes de l’Edhec,<br />

un tout nouveau poste qui<br />

répond à une double ambition<br />

: favoriser l’hybridation des<br />

savoirs et des compétences<br />

et encourager les synergies<br />

et promouvoir l’innovation<br />

au sein de l’ensemble du<br />

portefeuille de programmes.<br />

Cette nomination « témoigne<br />

de la confiance et de la<br />

reconnaissance de l’Ecole<br />

pour le succès d’EDHEC<br />

Online et le développement<br />

de l’Executive Education ».<br />

Benoît Arnaud dirige<br />

Edhec Online depuis 2018<br />

et son Executive Education<br />

depuis 2010, date à laquelle<br />

l’Edhec a racheté la MIP<br />

Business school dont il était<br />

le directeur et le fondateur.<br />

Il est titulaire d’un MSc<br />

des Mines ParisTech et<br />

d’un MBA de l’Insead.<br />

Cette année a finalement été un formidable accélérateur<br />

pour l’enseignement à distance : au niveau mondial<br />

16 milliards d’euros ont été investis dans les EdTechs.<br />

Edhec BS<br />

30


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS ENTRETIEN <strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

Le campus niçois de l’Edhec<br />

Quelles mutations<br />

pour l’enseignement<br />

supérieur ?<br />

Edhec BS<br />

plus responsable. Les travaux de nos chercheurs en<br />

matière de finance durable incitent les investisseurs à<br />

réfléchir à l’empreinte carbone de leurs investissements.<br />

L’une de nos initiatives emblématiques dans ce domaine<br />

est la création d’un MSc en finance durable (« Climate<br />

Change & Sustainable Finance ») en partenariat avec<br />

Mines ParisTech qui accueillera dans le cadre d’un<br />

double diplôme ses premiers étudiants en septembre<br />

prochain. Des cours de vulgarisation sur ces enjeux<br />

irriguent également l’ensemble de nos cursus depuis les<br />

journées d’accueil de nos primo-entrants organisées<br />

autour de la fresque du Climat jusqu’à nos Masters et<br />

nos programmes d’Executive Education.<br />

Nos étudiants participent de plus en plus à des projets<br />

« à impact », qu’il s’agisse d’urgence climatique, d’insertion<br />

sociale ou encore de transition agro-alimentaire.<br />

C’est une génération très mure et imprégnée de ces<br />

questions. D’ailleurs de nombreuses startups fondées<br />

par des étudiants de l’EDHEC, telles que Yuka ou plus<br />

récemment 900.care, s’inscrivent dans ce mouvement<br />

vers une économie durable. Mettre le business au service<br />

du bien commun est essentiel à leurs yeux. Ils veulent<br />

rejoindre des entreprises qui respectent ces objectifs,<br />

des entreprises qui leur donnent de l’autonomie pour<br />

s’exprimer et agir pour changer le monde.<br />

O. R : On parle beaucoup aujourd’hui<br />

d’hybridation des savoirs. L’Edhec a par<br />

exemple signé un accord avec Sciences Po<br />

Lille. Cette hybridation est une priorité pour<br />

l’Edhec ?<br />

B. A : C’est un axe fort de notre plan stratégique. Elle<br />

passe par exemple par le recrutement d’étudiants<br />

qui ne sont pas issus des business schools ou de<br />

formation en gestion. Nous recevons ainsi chaque<br />

année 1 600 candidatures d’étudiants diplômés issus<br />

de cursus divers (ingénieurs, filières littéraire, gestion,<br />

etc.). Cette hybridation des connaissances se traduit<br />

également par des doubles diplômes comme celui que<br />

vous évoquez avec Sciences Po Lille mais aussi par des<br />

parcours croisés à l’international avec des universités<br />

de renom : SKK à Seoul pour la Data ou Berkeley Haas<br />

à San Francisco pour les Humanités.<br />

Nous proposons à nos étudiants un vaste portefeuille de<br />

certificats et de doubles diplômes dans des disciplines<br />

connexes au management - digital, science politique,<br />

humanités etc. - qui répond aux aspirations des jeunes<br />

générations et correspond à une forte demande des<br />

entreprises. Le droit enfin est un axe historique de<br />

l’EDHEC : notre accord avec l’université catholique<br />

de Lille permet à nos étudiants d’acquérir une double<br />

compétence en droit et management avec in fine la<br />

possibilité de présenter l’examen du barreau.<br />

Encore plus à l’heure d’un<br />

Covid-19 qui ne semble<br />

pas prêt à disparaître,<br />

l’enseignement supérieur<br />

doit se réinventer. En<br />

France, au Royaume-Uni,<br />

aux Etats-Unis, en Inde et<br />

en Afrique du Sud, dans<br />

ces cinq pays phares en<br />

matière d’enseignement,<br />

l’EDHEC Business School et<br />

OpinionWay, en partenariat<br />

avec l’Institut Montaigne,<br />

ont mené l’enquête. Publiée<br />

en juillet 2020, leur étude<br />

Les nouvelles frontières de<br />

l’enseignement supérieur<br />

« compare leur vision et<br />

leur perception des défis<br />

que les systèmes éducatifs<br />

devront relever pour les<br />

générations futures ». Avec<br />

un résultat immédiat : le<br />

recours à la digitalisation de<br />

l’enseignement est plébiscité.<br />

31


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS ENTRETIEN <strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

Edhec BS<br />

Le campus lillois de l’Edhec<br />

Outre la réponse au défi environnemental, l’hybridation<br />

des savoirs est l’une de nos deux grandes évolutions<br />

sans oublier le développement de l’entrepreneuriat.<br />

EDHEC Entrepreneurs accompagne plus de 600 projets<br />

de création d’entreprises chaque année et près<br />

de 100 startups sont aujourd’hui incubées à Station F<br />

à Paris où elles bénéficient d’un environnement très<br />

stimulant pour se développer. Nous avons également<br />

un partenariat avec l’incubateur de Berkeley pour que<br />

les créateurs d’entreprise puissent s’installer dans la<br />

Silicon Valley. Le tout dans une logique de transmission<br />

entre les plus jeunes et des profils plus expérimentés<br />

qui les guident et leur prodiguent de précieux conseils.<br />

Nos 45000 alumni sont un formidable relais pour cela.<br />

O. R : Parlons actualité. Comment vont se<br />

dérouler vos oraux ? Comme d’habitude ?<br />

B. A : Cette année, nous avons pris la décision de ne pas<br />

organiser d’oraux de groupe pour éviter que certains,<br />

malades ou cas contacts, ne puissent pas y participer.<br />

Nous le regrettons car cette épreuve originale nous<br />

permet de mieux connaître chaque candidat, son profil<br />

et son fonctionnement au sein d’une équipe.<br />

Il n’en reste pas moins que des oraux plus classiques<br />

auront lieu : ils seront l’occasion pour des personnalités<br />

de se révéler, de montrer une richesse de vie qu’on<br />

ne perçoit pas forcément dans les écrits, parce qu’ils<br />

ont travaillé dans une ONG, ont vécu à l’étranger, etc.<br />

O. R : La question des concours rejoint celle<br />

de votre recrutement et donc d’une diversité<br />

sociale jugée insuffisante. Que faut-il faire<br />

pour y remédier ?<br />

B. A : C’est un sujet majeur qui prend corps bien avant<br />

l’entrée dans une Grande école ou à l’université. Un vrai<br />

problème de société ! Dès le collège certains jeunes<br />

s’autocensurent et s’interdisent à tort l’accès à l’enseignement<br />

supérieur. Pour surmonter l’obstacle financier<br />

nous avons mis en place une politique de solidarité généreuse<br />

et proactive : 25 % de nos étudiants bénéficient<br />

d’une bourse d’études, soit 10 millions d’euros reversés<br />

chaque année. Pour promouvoir l’égalité des chances,<br />

nous réfléchissons aussi à proposer un système de<br />

« double barre » d’admissibilité : les étudiants boursiers<br />

bien classés pourraient obtenir une seconde chance<br />

de façon à avoir accès aux oraux.<br />

Nous sommes également favorables au « prêt<br />

contingent », c’est-à-dire remboursé par les étudiants<br />

en fonction de leurs revenus une fois entrés sur le<br />

marché du travail.<br />

O. R : L’Edhec envisage-t-elle de conditionner<br />

le montant de ses frais de scolarité aux<br />

revenus des parents comme le font deux<br />

autres écoles cette année ?<br />

B. A : C’est déjà ce que nous faisons depuis longtemps<br />

en attribuant des bourses aux étudiants les moins<br />

favorisés et, en particulier, aux échelons 6 et 7. Par<br />

ailleurs nous disposons d’un fonds d’urgence doté<br />

de plusieurs centaines de milliers d’euros pour aider<br />

des étudiants en difficulté ponctuelle. Cette année,<br />

certains d’entre eux n’ont par exemple pas pu trouver<br />

de « jobs » d’appoint. Grâce à ce dispositif de solidarité<br />

nous avons pu les soutenir financièrement.<br />

32


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS ENTRETIEN <strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

Philippe Dufourcq<br />

DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT DE CENTRALE<strong>SUP</strong>ÉLEC<br />

« CentraleSupélec<br />

est un « inventeur d’ingénieurs » »<br />

Dans un beau livre qui vient de paraitre,<br />

CentraleSupélec, inventeur d’ingénieurs,<br />

CentraleSupélec raconte près de 200<br />

ans d’histoire. L’occasion de revenir<br />

aux sources d’une école d’ingénieur<br />

emblématique tout autant que de<br />

s’intéresser à son présent avec son<br />

directeur général adjoint, Philippe<br />

Dufourcq.<br />

Olivier Rollot : CentraleSupélec se raconte<br />

dans un livre aux Editions du Cherche Midi,<br />

« CentraleSupélec, inventeur d’ingénieurs ».<br />

Pourquoi avoir choisi cette année pour<br />

publier ce livre ? Vous ne fêtez pas<br />

d’anniversaire particulier.<br />

Philippe Dufourcq : Mais si. La sortie de la première<br />

promotion des étudiants du nouveau cursus Centrale-<br />

Supélec. Certes beaucoup sont encore en césure mais<br />

c’était important de célébrer ces premiers diplômés en<br />

<strong>2021</strong>. Ce livre est aussi un moyen de redonner du sens<br />

à l’histoire de notre école et de souder la communauté<br />

centralienne autour de femmes et d’hommes qui ont<br />

marqué l’histoire industrielle, scientifique et sociétale,<br />

en France et à l’international : André Michelin, Armand<br />

Peugeot, Louis Blériot, Louis Breguet, Louis Leprince<br />

Ringuet, Jean-Luc Lagardère, Francis Bouygues, Thierry<br />

Breton ou encore Boris Vian ou le chanteur Antoine.<br />

O. R : Qu’est-ce qui caractérise toujours<br />

CentraleSupélec 192 ans après sa création ?<br />

Ph. D : Tout est dans le titre de l’ouvrage : CentraleSupélec<br />

est un « Inventeur d’ingénieurs ». Depuis bientôt<br />

200 ans nous avons toujours eu la volonté d’inventer<br />

des ingénieurs pour la société et l’économie. Cela nous<br />

a toujours distingué d’autres écoles crées pour former<br />

des commis de l’Etat. Fomer des ingénieurs pour l’industrie<br />

a toujours été dans l’ADN de Centrale et plus<br />

tard de Supélec qui est née de son côté avec l’apparition<br />

de l’électricité. Aujourd’hui nous formons toujours des<br />

ingénieurs pour qu’ils soient efficaces pendant quarante<br />

ans. Pas d’obsolescence programmée chez nous !<br />

O. R : Comme l’ensemble des écoles<br />

d’ingénieurs les plus renommées vous<br />

formez des ingénieurs dits « généralistes ».<br />

Comment définiriez-vous un ingénieur<br />

généraliste ?<br />

Ph. D : C’est une question à laquelle j’ai souvent dû<br />

répondre à l’étranger, notamment en développant<br />

Centrale Casablanca au Maroc où la notion d’ingénieur<br />

généraliste n’existait pas. D’autant que quand on pense<br />

à généraliste on pense à un médecin qui ne se serait<br />

pas spécialisé. Un ingénieur généraliste c’est comme<br />

dans un orchestre : il y a beaucoup d’instrumentistes<br />

et un chef d’orchestre qui est moins bon que chacun<br />

d’entre eux dans la pratique de leur instrument mais<br />

est capable de tous les diriger. Un ingénieur généraliste<br />

c’est quelqu’un capable de manager d’autres ingénieurs,<br />

et pas seulement, après avoir reçu une formation large<br />

qui le met en capacité de traiter beaucoup de sujets<br />

scientifiques sans jamais être au niveau d’un spécialiste.<br />

Un ingénieur généraliste c’est quelqu’un qui permet à<br />

toutes les compétences de travailler ensemble.<br />

Un beau livre<br />

CentraleSupélec, inventeur<br />

d’ingénieurs (Fabienne<br />

Walks, Le Cherche Midi, 160<br />

pages, 28 €) retrace l’histoire<br />

industrielle française par<br />

les étudiants, professeurs,<br />

entrepreneurs et industriels<br />

de l’école, qui ont « su<br />

répondre aux nouveaux défis<br />

d’un monde en mutation<br />

permanente » depuis sa<br />

création en 1829. « Quelle que<br />

soit la branche que vous avez<br />

choisie, dans votre vie future,<br />

appliquez-vous à développer<br />

un progrès, aussi minime<br />

soit-il. Vous en ferez un bien<br />

général », proclamait Gustave<br />

Eiffel (promotion 1852).<br />

CentraleSupélec compte<br />

aujourd’hui l’une des plus<br />

importantes communautés<br />

d’alumni françaises<br />

avec 45 000 membres<br />

CentraleSupélec<br />

33


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS ENTRETIEN <strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

O. R : Avec la montée en puissance des<br />

technologies partout, est-ce le manager de<br />

demain ?<br />

Ph. D : C’est un manager formé pour les sciences. Il n’a<br />

pas vocation à tout manager. Pour qu’il soit vraiment<br />

efficace il faut qu’il y ait des technologies à maîtriser.<br />

Il est donc très bien placé pour diriger dans tous les<br />

domaines qui engagent des sciences.<br />

CentraleSupélec a inauguré son nouveau campus de Saclay en 2017<br />

O. R : Aujourd’hui CentraleSupélec est un<br />

membre éminent, fondateur, de l’université<br />

Paris-Saclay. Qu’est-ce que vous apporte<br />

cette grande université cette année classée<br />

14 ème mondiale dans le fameux Classement<br />

de Shanghai ?<br />

Ph. D : Et aussi première mondiale en mathématiques,<br />

devant Princeton, et 9 ème mondiale en physique ! Paris-Saclay<br />

est aujourd’hui un élément stratégique très<br />

fort pour nous. Paris-Saclay nous ouvre encore plus<br />

grandes les portes du marché international. Alors que<br />

nous n’avons plus à faire nos preuves en France le<br />

recrutement des « free movers », ces étudiants susceptibles<br />

de s’inscrire partout dans le monde, qui passent<br />

d’un pays à l’autre pour se construire un programme,<br />

cherchent ce qu’il y a de mieux partout, est devenu<br />

crucial. Aujourd’hui sur une population de 250 millions<br />

d’étudiants dans le monde, plus de cinq millions sont<br />

des « free movers ». Or quand ils regardent du côté<br />

des grandes universités américaines asiatiques, ce<br />

sont des universités pluridisciplinaires qui tiennent le<br />

haut des classements. Ces étudiants ne s’intéressent<br />

pas seulement à une école d’ingénieurs mais à tout un<br />

environnement tel que peut leur proposer une grande<br />

université comme Paris-Saclay.<br />

Dans ce cadre être un membre fondateur comme l’est<br />

CentraleSupélec est important. Nous faisons partie des<br />

fondations et des fondamentaux. Sans ses Grandes<br />

écoles Paris-Saclay serait bancale. Nous lui apportons<br />

nos compétences en ingénierie à l’image de ce qu’on<br />

trouve dans les grandes universités américaines comme<br />

Caltech ou autres dans lesquelles l’école d’ingénierie est<br />

un pilier indispensable. Nous lui apportons également<br />

notre connaissance du monde économique et nos 180<br />

partenaires industriels.<br />

Et en retour Paris-Saclay nous apporte une forme<br />

compréhensible pat tous partout dans le monde. Sans<br />

oublier dix Prix Nobel que nous mettons en avant et<br />

auprès desquels certains étudiants pourront effectuer<br />

leur thèse. En pilotant la Graduate School Sciences de<br />

l’ingénierie et des systèmes nous avons 2,5 fois plus<br />

de puissance que n’en avait CentraleSupélec seule.<br />

CentraleSupélec<br />

O. R : Il y a Paris-Saclay et il y a le Groupe des<br />

Ecoles Centrale qui regroupe le cinq écoles<br />

Centrale françaises. Comment faites-vous<br />

cohabiter ces dimensions territoriale et<br />

nationale ?<br />

Ph. D : Ils ont des rôles bien différents. Le Groupe des<br />

Ecoles Centrale gère nos implantations internationales.<br />

Nous opérons avec des « flying professors » de l’ensemble<br />

des écoles sans lesquels grâce auxquels nous<br />

pouvons être présents partout.<br />

Le Groupe des Ecoles Centrale opère également notre<br />

concours commun qui permet aux candidats de postuler<br />

des écoles de plusieurs segments. Par ailleurs nous<br />

tenons à ce que le Groupe des Ecoles Centrale garde<br />

une structure associative et agile. Ce n’est pas une<br />

holding dont la tête de pont serait à Paris. Chaque école<br />

a sa personnalités morale et juridique, ses colorations,<br />

qui peuvent attirer des candidats différents. Notre<br />

appartenance à Paris-Saclay n’a rien d’antinomique.<br />

O. R : Comment développez-vous la marque<br />

Centrale à l’étranger ?<br />

Ph. D : Que ce soit à Pékin, Hyderabad (Inde) ou Casablanca,<br />

nous implantons des formations d’ingénieur<br />

généralistes qui n’y existaient pas. Début 2000 c’est<br />

ainsi que les autorités chinoises se sont intéressées<br />

à notre modèle de formation et ont voulu le tester.<br />

Avec tout de suite un grand succès : en 2005 nous y<br />

avions reçu 300 000 dossiers pour les 100 place que<br />

nous ouvrions.<br />

34


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS ENTRETIEN <strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

Dans chaque pays nous nous adaptons aux spécificités<br />

locales. Au Maroc notre objectif est ainsi de recevoir<br />

30 % d’étudiants issus de pays subsahariens dans<br />

lesquels les entreprises marocaines veulent s’implanter.<br />

En Inde nous avons finalement préféré ouvrir un<br />

bachelor en quatre ans qu’une école d’ingénieurs car,<br />

de toute façon, les meilleurs étudiants indiens partent<br />

aux États-Unis pour effectuer leur master. Et le succès<br />

est là avec 450 étudiants dans chaque promotion.<br />

L’autre spécificité locale est le type de partenaires<br />

avec lequel nous opérons. Centrale Pékin est née d’un<br />

partenariat entre l’Université de Beihan (l’Université<br />

d’aéronautique et d’astronautique de Pékin) quand<br />

en Inde notre partenaire est une entreprise privée,<br />

Mahindra. Enfin Centrale Casablanca est le fruit d’un<br />

accord inter Etats entre la France et le Maroc. A chaque<br />

fois il faut réinventer le modèle, ce que des universités<br />

même expérimentales auraient bien du mal à faire, et il<br />

faut pour cela toute l’agilité qu’a le Groupe des Ecoles<br />

Centrale.<br />

O. R : Il y a encore beaucoup à faire en<br />

termes d’égalité des chances ?<br />

Ph. D : Si nous voulons jouer notre rôle nous devons<br />

être des reflets de la société civile alors qu’aujourd’hui<br />

nous nous privons de beaucoup de potentiel. Pour<br />

augmenter la valeur de nos diplômes nous devons<br />

aller chercher des talents qui ne viennent pas vers<br />

nous aujourd’hui.<br />

Pour autant nous rejetons toute discrimination positive.<br />

Ce serait le contraire de ce qu’il faut faire en risquant<br />

de diminuer la valeur de nos diplômes. Mais c’est un<br />

travail de fond. Nous avons ainsi voté une feuille de<br />

route qui prévoit une augmentation du nombre de<br />

boursiers comme du nombre de filles de 1 % par an.<br />

Membre de l’Université Paris-Saclay, CentraleSupélec<br />

se classe dans le top 15 des universités mondiales<br />

Pour nous faire connaître nous comptons aussi bien<br />

sur la réputation de nos grands anciens – Michelin,<br />

Eiffel, etc. – que sur nos 100000 alumni présents dans<br />

le monde entier avec partout des postes intéressants<br />

et enfin sur l’agilité que nous démontrons constamment.<br />

O. R : Nous avons beaucoup parlé du<br />

passé de CentraleSupélec. Comment vous<br />

projetez-vous aujourd’hui dans l’avenir ?<br />

Ph. D : Nous comptons toujours nous appuyer sur les<br />

trois pieds que sont l’excellence de la recherche, qui<br />

fait que nous ingénieurs ne sont jamais obsolètes, le<br />

développement des connexions avec le monde économique,<br />

qui permet de nous actualiser en permanence,<br />

et le remise en cause permanente de notre pédagogie<br />

pour nous adapter à chaque génération. Aujourd’hui le<br />

développement du numérique, de l’Intelligence artificielle<br />

(IA) et de nouvelles réponses aux enjeux sociétaux<br />

sont au cœur des refontes de nos cursus tous les<br />

cinq ou six ans.<br />

O. R : Quels sont les grands thèmes qui vous<br />

animent aujourd’hui ?<br />

Ph. D : Il nous faut d’abord investir les nouveaux terrains<br />

de l’ingénieur. Avec le développement de l’informatique<br />

les ingénieurs sont plus en plus présentes dans la<br />

santé, le sport, les biotechnologies… Ensuite favoriser<br />

l’entrepreneuriat. Aujourd’hui l’innovation nait plus en<br />

plus dans des start up ou les spin off et de moins en<br />

moins dans les grandes entreprises. Enfin nous devons<br />

mieux répondre aux enjeux sociétaux en favorisant<br />

l’égalité hommes/femmes et la diversité sociale.<br />

CentraleSupélec<br />

35


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS DÉBAT<br />

<strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

Quel avenir professionnel<br />

pour la « Génération<br />

Covid » ?<br />

Touchés, pas coulés. Face à la crise et à la pandémie les jeunes diplômés n’ont pas<br />

modifié leurs aspirations professionnelles et sont même « de plus en plus exigeants<br />

en matière d’engagement des acteurs économiques et en quête de sens à l’échelle<br />

individuelle » selon le troisième baromètre « Les talents, ce qu’ils attendent de leur<br />

emploi » réalisé par le BCG, la Conférence des grandes écoles et IPSOS auprès de plus<br />

de 2 000 étudiants et diplômés des grandes écoles aux mois de mars et avril <strong>2021</strong>.<br />

Si les Grandes écoles constatent aujourd’hui<br />

avec soulagement que leurs diplômés<br />

ont pu se placer, la crise sanitaire<br />

et économique n’en a pas moins fait chuter<br />

le taux d’emploi de l’ensemble des<br />

jeunes diplômés, et dégradé la qualité de<br />

ces emplois selon le Baromètre <strong>2021</strong> de<br />

l’insertion des jeunes diplômés que publie<br />

l’Apec. Comme l’explique l’étude,<br />

les « diplômés bac+5 et plus de la promotion<br />

2019 ont été amenés à faire des<br />

concessions pour décrocher un poste,<br />

des concessions que les jeunes sans emploi<br />

s’attendent eux aussi à devoir faire ».<br />

tique à celle de la promotion précédente,<br />

soit 57 % des jeunes en emploi. Il n’en va<br />

pas de même pour les salaires : la rémunération<br />

brute annuelle médiane s’élève<br />

à 31 000 €, contre 32 000 l’année précédente<br />

soit une baisse de 3 %.<br />

Afin d’accéder à un emploi, les jeunes diplômés<br />

de 2019 ont également fait preuve<br />

d’une plus grande flexibilité quant à certains<br />

aspects du poste. Au global, sur l’ensemble<br />

des critères, l’adéquation de l’emploi<br />

occupé par rapport aux souhaits est<br />

Moins d’emplois et de<br />

moindre qualité.<br />

Seuls 69 % des diplômés bac +5 et plus<br />

de la promotion 2019 sont en emploi 12<br />

mois après l’obtention de leur diplôme.<br />

La dégradation de l’accès à l’emploi s’accompagne<br />

d’une détérioration des conditions<br />

d’emploi. Sur un marché de l’emploi<br />

peu porteur, les jeunes diplômés ont fait<br />

le choix, pour être en poste, d’accepter<br />

des conditions qui n’étaient pas toujours<br />

conformes à leurs attentes.<br />

La proportion des jeunes en CDI diminue<br />

de 10 points (59 %) après deux années<br />

de stabilité. Davantage de contrats<br />

précaires ont été proposés par les entreprises.<br />

La part des jeunes titulaires d’un<br />

contrat à durée déterminée s’élève à 37 %,<br />

soit une hausse de 12 points par rapport<br />

à la précédente promotion et le niveau<br />

le plus élevé depuis cinq ans. Pour autant,<br />

la proportion de cadres reste iden-<br />

Méthodologie de l’enquête l’Apec.<br />

Cette 5 ème vague du baromètre Apec de<br />

l’insertion des jeunes diplômés repose sur<br />

l’interrogation de 1 000 jeunes diplômés<br />

de niveau Bac +5 ou plus et de 500 jeunes<br />

diplômés de niveau Bac +3/4, âgés de 20<br />

à 30 ans au moment de l’enquête, ayant<br />

obtenu leur diplôme en 2019 et résidant en<br />

France métropolitaine. Seuls les diplômés<br />

ayant terminé leurs études supérieures<br />

et étant soit en emploi, soit en recherche<br />

d’emploi 12 mois après l’obtention de leur<br />

diplôme, étaient éligibles pour l’interrogation.<br />

Le terrain en ligne a été mené entre le<br />

18 janvier et le 16 février <strong>2021</strong> par l’institut<br />

Potloc, le recrutement des répondants<br />

ayant été mené sur les réseaux sociaux.<br />

36


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong><br />

PRÉPAS<br />

DÉBAT <strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

en recul : 26 % des jeunes en emploi déclarent<br />

occuper un poste qui ne correspond<br />

pas à leur niveau de qualification<br />

(contre 18 % pour la promotion précédente)<br />

et 19 % un emploi qui ne correspond<br />

pas à leur discipline de formation<br />

(contre 15 %). La proportion de celles et<br />

ceux qui qualifient leur emploi de job alimentaire<br />

diminue légèrement (-2 points) ;<br />

quoi qu’il en soit, cette part demeure non<br />

négligeable (18 %).<br />

Les diplômés de 2019 en recherche d’emploi<br />

se disent particulièrement pessimistes<br />

et apparaissent prêts à davantage<br />

de concessions pour trouver un emploi<br />

que celles et ceux des promotions précédentes.<br />

En particulier, 83 % sont prêts à<br />

accepter un contrat qui ne soit pas un CDI<br />

(+6 points). Ils sont aussi 7 sur 10 à envisager<br />

d’accepter un salaire inférieur à celui<br />

envisagé. Enfin, le fait d’occuper un emploi<br />

qui ne correspondrait pas à leur niveau<br />

de diplôme, évoquant le concept de<br />

déclassement social, progresse dans les<br />

esprits : plus de la moitié des jeunes en<br />

recherche se disent prêts à l’accepter, soit<br />

une progression de 10 points par rapport<br />

à la promotion précédente.<br />

les jeunes issus de la filière lettres-langues-arts<br />

(LLA) s’en sortent moins bien<br />

que leurs homologues : à 6 mois, seulement<br />

53 % sont en emploi et à 12 mois,<br />

à peine 6 diplômés sur 10 sont insérés.<br />

Si, dans toutes les disciplines, les taux<br />

d’emploi à 6 mois et à 12 mois des jeunes<br />

diplômés 2019 marquent un recul par<br />

rapport à la promotion précédente, elles<br />

n’ont pas été touchées au même degré. Les<br />

baisses ont été relativement moins fortes<br />

en ST (-6 points pour le taux à 6 mois et<br />

-13 points pour celui à 12 mois) et en SHS<br />

(respectivement -10 points et -12 points).<br />

Les lettres, langues et arts (LLA) est celle<br />

où les taux d’emploi ont le plus régressé :<br />

-20 points pour celui à 6 mois et -26 points<br />

pour celui à 12 mois. Alors que pour la<br />

vague précédente, cette filière connaissait<br />

une insertion similaire aux disciplines<br />

DEG et SHS, ce sont les jeunes diplômés<br />

qui ont le plus pâti de la crise.<br />

La pandémie : une<br />

« déflagration » pour<br />

les étudiants.<br />

Selon l’étude de la Conférence des<br />

Grandes écoles (CGE), du BCG et d’Ipsos<br />

la crise du coronavirus a été vécue<br />

comme un « véritable choc » par les étudiants<br />

des Grandes écoles qui « éprouvent<br />

inquiétudes et difficultés à se projeter<br />

vers l’avenir ». Près de deux tiers d’entre<br />

eux ont eu le sentiment de décrocher pendant<br />

leur année d’étude (63 %) et estiment<br />

qu’ils vont devoir faire des concessions<br />

pour leur premier emploi par rapport à ce<br />

qu’ils avaient envisagé avant la Covid19<br />

(63 %). Plus encore, une majorité des étudiants<br />

se dit peu confiante envers l’avenir<br />

(54 %) et 18 % ont renoncé à leur projet<br />

professionnel et ne savent plus quoi faire<br />

vis-à-vis de leur futur.<br />

Au-delà de l’impact de la pandémie sur<br />

leur trajectoire professionnelle, la plupart<br />

des étudiants a eu l’impression d’avoir été<br />

sacrifiée : 83 % d’entre eux jugent que la<br />

qualité de leur formation a été affectée,<br />

79 % pensent avoir été privés de leurs<br />

plus belles années et 71 % ont le sentiment<br />

d’appartenir à une génération sacri-<br />

Quelles disciplines s’en<br />

sortent le mieux ?<br />

Toujours selon l’enquête de l’Apec, les<br />

jeunes diplômés de 2019 en sciences technologiques<br />

(ST) sont les mieux insérés :<br />

70 % sont en emploi 6 mois après l’obtention<br />

de leur diplôme, et 78 % 12 mois<br />

après (61 % sont toujours dans leur premier<br />

emploi à cette échéance) . Pour ces<br />

deux indicateurs, les taux d’emploi des diplomés<br />

en sciences humaines et sociales<br />

(SHS) et en droit-économie-gestion (DEG)<br />

suivent la tendance générale. En revanche,<br />

37


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong><br />

PRÉPAS<br />

DÉBAT <strong>JUIN</strong> <strong>2021</strong> N° 50<br />

fiée au nom de la sécurité sanitaire. « A<br />

court terme, la crise a profondément marqué<br />

les étudiants des grandes écoles qui<br />

ont souffert à bien des égards de cette situation<br />

inédite. A long terme, nul ne peut<br />

prédire comment le sentiment largement<br />

éprouvé d’injustice va se traduire. Les entreprises<br />

et les managers devront sans aucun<br />

doute redoubler d’attention pour intégrer<br />

au mieux cette prochaine génération<br />

d’actifs », constate Jean-Michel Caye, directeur<br />

associé senior au BCG.<br />

leur demande ce qui les rendrait fiers au<br />

cours de leur vie professionnelle : « Avoir<br />

été utile, avoir apporté des changements<br />

positifs à la société ».<br />

Une quête de sens qui se retrouve dans<br />

l’arbitrage fait entre sécurité de l’emploi et<br />

engagement : à rémunération égale, 63 %<br />

des étudiants privilégieraient un emploi<br />

plus précaire mais porteur de sens plutôt<br />

qu’un emploi stable mais plus éloigné de<br />

leurs valeurs. Les jeunes actifs, eux, seraient<br />

prêts à réduire leur salaire de 12 %<br />

en moyenne pour aller travailler dans une<br />

entreprise davantage en accord avec leurs<br />

convictions sociales et environnementales.<br />

Au-delà de la question des engagements<br />

de l’entreprise, les jeunes talent aspirent<br />

surtout à être utile dans leur métier au<br />

quotidien. A la question « Qu’est-ce qui<br />

est plus important pour vous lorsqu’on<br />

vous parle de sens au travail en entreprise<br />

? », le fait d’avoir une visibilité sur<br />

l’intérêt de ses tâches et en quoi elles participent<br />

à Ia performance de l’entreprise<br />

arrive en première place. Comment l’assure<br />

Laurent Champaney, vice-président<br />

de la Conférence des grandes écoles et directeur<br />

des Arts et Métiers : « Il n’est pas<br />

question de se retrouver à faire « un job<br />

vide de sens ». Les jeunes regardent évidemment<br />

l’engagement des entreprises<br />

et leur sincérité mais regardent aussi, et<br />

surtout l’utilité de leurs missions et leur<br />

apport au sein de l’entreprise ».<br />

Sébastien Gémon<br />

Les attentes des jeunes<br />

restent les mêmes.<br />

En dépit de la pandémie, les aspirations<br />

professionnelles des jeunes talents n’ont<br />

pas changé en profondeur. L’intérêt du<br />

poste, l’ambiance au sein de l’entreprise et<br />

le fait qu’elle se trouve en phase avec leurs<br />

valeurs demeurent les critères de choix essentiels,<br />

loin devant la rémunération (qui<br />

arrive en 11 ème position), ou la possibilité<br />

de télétravailler (19 ème position).<br />

Peut-être encore plus en période de crise,<br />

les grands groupes demeurent le choix numéro<br />

un des étudiants et des diplômés et<br />

leur attractivité augmente même auprès<br />

des jeunes actifs : 51 % des étudiants et<br />

50 % des diplômés souhaitent rejoindre<br />

un grand groupe. A l’inverse l’intérêt pour<br />

les startups recule avec seulement 14 %<br />

des étudiants et des diplômés des grandes<br />

écoles qui aimeraient travailler dans cet<br />

univers.<br />

La hiérarchie des secteurs privilégiés a<br />

peu évolué également en comparaison<br />

des précédentes éditions du baromètre :<br />

l’environnement est toujours largement<br />

en tête avec 71 % des étudiants et 81 %<br />

des diplômés intéressés d’y travailler, suivi<br />

par le secteur des énergies, du conseil<br />

et de l’humanitaire. Un podium cohérent<br />

avec la réponse arrivant en tête lorsqu’on<br />

Méthodologie de l’enquête de la CGE et du BCG.<br />

L’étude a été menée auprès de 1 349<br />

étudiants et 906 anciens élèves issus de 138<br />

écoles. Cette enquête est une consultation,<br />

cela signifie qu’elle s’adresse à tous les<br />

répondants volontaires, permettant de<br />

récolter un maximum de réponses auprès<br />

d’une population. Elle n’a cependant pas<br />

une vocation de représentativité de la<br />

population interrogée. La consultation<br />

s’est faite du 17 mars au 22 avril <strong>2021</strong>.<br />

38

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