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L'Essentiel Prépas N°49_mai2021

L'Essentiel du Sup Prépas est le magazine numérique dédié aux professeurs des classes préparatoires, aux étudiants et à leurs parents. Chaque mois, retrouvez toute l'actualité des classes préparatoires économiques et commerciales et des Grandes Ecoles. Ce magazine vous est proposé par HEADway Advisory, cabinet de conseil en stratégie dédié à l'enseignement supérieur.

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MAI 2021 | N° 49<br />

CLASSES PRÉPAS ÉCONOMIQUES ET COMMERCIALES GÉNÉRALES<br />

ENTRETIENS<br />

Alice Guilhon (Cdefm)<br />

Nicolas Arnaud (Sigem)<br />

Jean-Christophe Hauguel (Sigem)<br />

Julien Manteau (HEC)<br />

Stéphanie Lavigne (TBS Education)<br />

Loïck Roche (Grenoble EM)<br />

Sébastien Chantelot (Excelia BS)<br />

DÉBATS<br />

Covid-19, comment les Grande<br />

écoles se sont réinventées<br />

RSE et développement durable :<br />

plus que jamais au programme !


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS<br />

ÉDITO + SOMMAIRE<br />

MAI 2021 N° 49<br />

AVEC LA CRÉATION DE LA CDEFM,<br />

LES ÉCOLES DE MANAGEMENT<br />

AFFIRMENT LEUR INDÉPENDANCE<br />

Elles en parlaient depuis longtemps : les écoles de management transforment<br />

leur Chapitre au sein de la Conférence des Grandes écoles (CGE)<br />

en conférence propre. À l’image de la Cdefi (Conférence des directeurs<br />

des écoles françaises d’ingénieur) pour les écoles d’ingénieurs est née le<br />

13 avril la Cdefm, la Conférence des directeurs des écoles françaises de<br />

management. Sa présidence est logiquement assurée par la présidente<br />

de l’actuel Chapitre et directrice générale de Skema, Alice Guilhon<br />

En 30 ans les écoles de management françaises ont acquis une taille et une réputation<br />

qui les différencient plus en plus des écoles d’ingénieurs. Leurs problématiques<br />

relatives à leur environnement concurrentiel, à leur modèle économique, à<br />

leur dimension internationale, à l’insertion professionnelle de leurs diplômés et aux<br />

relations avec les entreprises et organisations, à leur statut privé ou encore aux<br />

accréditations et classements, leur « confèrent un caractère atypique dans l’ESR et<br />

imposent d’être abordées, débattues et portées sur la place publique dans un cadre<br />

qui leur est propre » selon les mots de la Cdefm.<br />

Cette création correspond également à la formidable montée en puissance des<br />

effectifs des écoles de management ces quarante dernières années. En 1980 les<br />

seules écoles d’ingénieurs extérieures aux universités comptent quasiment deux<br />

fois plus d’étudiants que l’ensemble des écoles de management. En 2018 écoles<br />

d’ingénieurs universitaires et non universitaires réunies comptent un peu plus de<br />

164 000 étudiants quand l’ensemble des écoles de management dépasse les 187 000<br />

étudiants. Mais au sein de la Conférence des Grandes écoles (CGE) le poids des 39<br />

écoles de management du Chapitre reste bien inférieur à celui des 147 écoles d’ingénieurs.<br />

Résultat : une seule fois un président issu des rangs des écoles de management,<br />

Pierre Tapie pour l’Essec, a été élu à la tête de la CGE. Et il était ingénieur et<br />

avait dirigé auparavant une école d’ingénieurs… Avec la Cdefm les écoles ont enfin<br />

une conférence qui les représente.<br />

Les membres du conseil d’administration sont :<br />

- pour AUDENCIA Business School (fondateur), Christophe Germain, directeur général ;<br />

- pour EDHEC Business School (fondateur), Emmanuel Métais, directeur général,<br />

- pour ESC Clermont - Françoise Roudier, directrice générale ;<br />

- pour ESCP Business School (fondateur) - Frank Bournois, directeur général ;<br />

- pour ESSEC Business School (fondateur) - Vincenzo Esposito Vinzi, directeur général ;<br />

- pour HEC Paris (fondateur) - Eloïc Peyrache, directeur général<br />

- pour NEOMA Business School - Delphine Manceau, directrice générale ;<br />

- pour SKEMA Business School (fondateur) - Alice Guilhon, directrice générale ;<br />

- pour TBS Business School - Stéphanie Lavigne, directrice générale.<br />

Sommaire<br />

LES ESSENTIELS DU MOIS<br />

3 • « Avec la Cdefm nous allons pouvoir mieux<br />

porter nos spécificités »<br />

4 • « Le Sigem est une procédure<br />

très robuste »<br />

5 • Comment vont évoluer les concours ? :<br />

Julien Manteau fait le point pour HEC<br />

7 • « Toutes les écoles préfèrent organiser<br />

leurs oraux en présentiel »<br />

9 • Toujours plus digitale : ESCP inaugure sa<br />

« Phygital Factory »<br />

10 • L’EDHEC et EURECOM signent<br />

une alliance stratégique<br />

11 • BSB consacre 1M € à des fonds de soutien<br />

12 • PGE + MSc à la rentrée à l’EM Normandie<br />

ENTRETIENS<br />

15 • Stéphanie Lavigne, Directrice générale<br />

de TBS Education<br />

19 • Loïck Roche, Directeur général<br />

de Grenoble EM<br />

30 • Sébastien Chantelot,<br />

Directeur de Excelia BS<br />

33 • Thierry Picq, Ancien directeur<br />

de l’innovation de emlyon<br />

DOSSIER<br />

23 • RSE et développement durable :<br />

plus que jamais au programme !<br />

REPÈRES<br />

35 • Covid-19, comment les Grande écoles<br />

se sont réinventées<br />

Les commissions thématiques :<br />

- académique : Isabelle Huault,<br />

directrice générale de emyon BS ;<br />

- formation & numérique : Jean-François<br />

Fiorina, directeur général ajoint de<br />

Grenoble École de Management ;<br />

- territoires & financement : Francis<br />

Bécard, président de Y Schools.<br />

Olivier Rollot, rédacteur en chef<br />

ORollot<br />

« L’Essentiel du sup » est une publication du groupe HEADway<br />

Advisory, SAS au capital de 30 000 €, RCS 53298990200046 Paris,<br />

CPPAP 0920W93756, 33, rue d’Amsterdam, 75008 Paris.<br />

Directeur de la publication : Sébastien Vivier-Lirimont.<br />

Rédacteur en chef : Olivier Rollot (o.rollot@headway-advisory.com).<br />

Responsable commerciale : Fanny Bole du Chomont<br />

(f.boleduchomont@headway-advisory.com).<br />

Création graphique et mise en pages : Élise Godmuse / olo. éditions<br />

Photo de couverture : Excelia<br />

2


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

MAI 2021 N° 49<br />

« Avec la Cdefm nous allons pouvoir<br />

mieux porter nos spécificités »<br />

Le 9 avril est née la Conférence des directeurs des écoles françaises de management<br />

(Cdefm) dont Alice Guilhon, qui présidait jusqu’ici le Chapitre des écoles<br />

de management de la Conférence des Grandes écoles (CGE), est la première présidente<br />

pour les trois ans à venir.<br />

Pourquoi créer la Conférence des directeurs<br />

des écoles françaises de management (Cdefm).<br />

Les écoles de management n’étaient pas bien<br />

représentées par la Conférence des Grandes<br />

écoles (CGE) ?<br />

La création de la Cdefm n’est pas une opération<br />

contre la CGE mais une opération de rééquilibrage<br />

avec ce qui existait déjà du côté des écoles d’ingénieurs<br />

avec la Cdefi (Conférence des directeurs des<br />

écoles françaises d’ingénieur). Comme les écoles<br />

d’ingénieurs nous resterons membres de la CGE. Nous<br />

y sommes très bien traitées mais cela repose plutôt<br />

sur des individus, très bienveillants, plutôt que sur<br />

un système, qui serait pérenne. Parfois nous nous<br />

sentons noyés.<br />

Tout cela s’est fait en bonne intelligence. Aussi bien<br />

la présidente de la CGE, Anne-Lucie Wack, que son<br />

délégué général, Hughes Brunet, et l’autre vice-président<br />

écoles, Laurent Champaney, étaient au courant<br />

de notre démarche.<br />

Qu’est-ce que la création de la Cdefm va plus<br />

précisément changer pour les écoles de management<br />

?<br />

Les écoles de management ont beaucoup plus en<br />

commun entre elles que les écoles d’ingénieurs.<br />

Avec la Cdefm nous allons pouvoir mieux porter nos<br />

spécificités sans devoir systématiquement œuvrer au<br />

sein du système de la CGE. Sans être seulement une<br />

commission de la CGE. Nous disposons maintenant du<br />

véhicule nécessaire pour travailler et communiquer<br />

sereinement.<br />

En 2020 quand nous avons dû très vite réagir sur<br />

l’annulation des oraux cela a pu contrarier certaines<br />

écoles d’ingénieurs. Mais nous sommes obligés d’avoir<br />

cette réactivité. Notre modèle économique l’exige.<br />

Comme la Cdefi et la CPU entendez-vous être<br />

une « conférence représentative » ?<br />

Ce n’est pas possible car nos écoles sont à 99 %<br />

privées. D’ailleurs la CGE non plus n’est pas une<br />

conférence représentative. Le ministère de l’Enseignement<br />

supérieur, de la Recherche et de l’Innovation<br />

(MESRI) nous a en tout cas tout de suite indiqué que<br />

nous serions dans la boucle de toutes les décisions<br />

nous concernant.<br />

HEC, Essec, ESCP… quand on regarde les<br />

membres fondateurs de la Cdefm on a un peu<br />

le sentiment de voir le haut d’un classement<br />

des écoles de management françaises…<br />

Avec Frank Bournois, avec lequel j’ai beaucoup travaillé<br />

sur ce projet, nous avons programmé un lancement suivi<br />

d’une phase de croissance. Et pour cela il nous fallait<br />

la légitimité qu’apportent en France la participation des<br />

grandes écoles parisiennes au sens large. Le conseil<br />

d’administration est composé des écoles qui étaient<br />

investies déjà dans les commissions de la CGE, cela<br />

pour assurer la continuité. Les autres Grandes écoles<br />

dites de haut de tableau comme emlyon ou Grenoble EM<br />

sont à la tête de commissions emblématiques. Isabelle<br />

Huault par exemple prend la tête d’une commission<br />

cruciale, Académique. C’est celle du lien aussi entre<br />

les universités et nos écoles. Notre conseil d’administration<br />

est limité à neuf membres et tournera tous<br />

les trois ans. Les commissions permettent également<br />

aux écoles de s’exprimer et des<br />

commissions ad hoc vont se<br />

créer aussi en fonction des<br />

urgences<br />

Le Chapitre des écoles<br />

de management va-t-il<br />

s’éteindre ?<br />

Oui c’est dans la logique des<br />

choses. Nous souhaitons que<br />

toutes les écoles actuellement<br />

membres du Chapitre des<br />

écoles de management nous<br />

rejoignent. Mais nous n’en avons<br />

pas fait pour autant automatiquement<br />

des écoles membres<br />

de droit. Elles doivent décider.<br />

Aujourd’hui nous avons déjà<br />

une dizaine de candidatures en<br />

plus des membres fondateurs.<br />

3


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

MAI 2021 N° 49<br />

« Le Sigem est une procédure<br />

très robuste »<br />

Pendant six ans il fut « l’homme du Sigem ». Alors qu’il vient de laisser<br />

la place à Nicolas Arnaud, Jean-Christophe Hauguel, directeur général de l’ISC Paris,<br />

revient avec nous sur le fonctionnement d’un système dont il n’a eu qu’à se louer.<br />

Vous venez de quitter la présidence du Sigem<br />

après deux mandats de trois ans. Quel bilan en<br />

feriez-vous ?<br />

D’abord le sentiment d’un devoir accompli en ayant<br />

présidé un processus d’affectation en juin-juillet pour<br />

6 campagnes qui se sont toutes parfaitement passées.<br />

Avec la Direction des admissions et concours (DAC)<br />

de la CCI Paris-Ile-de-France, qui gère la plateforme<br />

informatique, nous travaillons pour le compte de la<br />

communauté des écoles de management.<br />

Avec tout le bureau du Sigem, le rôle du président<br />

est aussi de gérer les situations exceptionnelles, par<br />

exemple quand des candidats ne peuvent pas payer<br />

leur acompte ou contestent leur affectation. À nous<br />

alors de revenir à la procédure et de bien préciser les<br />

règles et d’être très factuel.<br />

Nous sommes également garants de la période de<br />

non-communication entre les écoles et les candidats<br />

d’une semaine environ avec, parfois, la nécessité d’effectuer<br />

des rappels à l’ordre.<br />

Ce qu’il faut retenir c’est que les écoles jouent le jeu et<br />

que les 10 000 candidats que nous gérons pour une petite<br />

trentaine d’écoles sont affectés entre 95 et 97 % dans<br />

les 7 500 places proposées par les écoles.<br />

Avec la pandémie de la Covid-19, 2020 a dû être<br />

une année très particulière pour vous…<br />

Cela a effectivement été l’année la plus compliquée avec<br />

pour la première fois des décisions qui n’ont pas été prises<br />

à l’unanimité des membres. Si la décision d’annulation des<br />

oraux a été prise à l’unanimité cela n’a pas été le cas pour<br />

celle de ne pas publier les désistements croisés qui est<br />

passée de justesse. Mais après août-septembre cela n’a<br />

plus été un sujet et cette année toutes les statistiques<br />

seront de nouveau publiées.<br />

Qu’est-ce qui a changé pendant vos mandats ?<br />

A minima le Sigem a été préservé et est aujourd’hui<br />

toujours aussi légitime et singulier dans sa transparence<br />

qui n’existe ni en admission sur titre ni en admission postbac.<br />

Ce que j’ai cherché à assurer ce sont deux grands<br />

équilibres. Entre BCE et Ecricome d’abord avec l’élection<br />

d’un vice-président qui permet de représenter les deux<br />

banques d’épreuves pour travailler en confiance. Avec<br />

François Dubreu, représentant de Kedge et d’Ecricome,<br />

cela a très bien fonctionné et il n’y a eu aucune crise.<br />

L’autre équilibre auquel j’ai tenu c’est celui entre les plus<br />

Grandes écoles et les plus modestes. Il faut maintenir<br />

cette diversité naturelle représentative de la diversité<br />

existante également en prépa. Demain les classes<br />

préparatoires ne doivent pas parler à seulement dix ou<br />

même cinq écoles mais bien à toutes les écoles de SIGEM.<br />

N’y a-t-il pas parfois un peu la tentation chez<br />

les plus grandes de créer une sorte de « super<br />

league » comme dans le football ?<br />

Nous parvenons à un taux de remplissage global des<br />

places offertes par les écoles de 97 % avec des équilibres<br />

complexes. Quand les plus grosses écoles, les<br />

plus prestigieuses, augmentent le nombre de places<br />

qu’elles offrent cela menace les plus petites, puisque la<br />

population d’élèves en classes préparatoires est stable<br />

autour de 10 000 élèves d’une classe d’âge.<br />

Résultat : il y a de moins en moins d’écoles dans<br />

le Sigem…<br />

L’ESC Pau est sortie, cette année l’ISG suit la même<br />

voie. Cela ne correspond pas à la logique d’écoles sur<br />

tout le territoire que nous défendons et à laquelle sont<br />

attachées les classes préparatoires. Notre responsabilité<br />

collective est bien de préserver une diversité dans<br />

SIGEM et non pas une « super league » où 10 écoles<br />

s’adressent à 10 CPGE.<br />

Qu’est-ce qu’il faudrait changer dans le Sigem ?<br />

C’est une question que je me suis beaucoup posée à<br />

mon arrivée. Le Sigem est une procédure très robuste<br />

qu’on ne peut pas vraiment améliorer. En revanche nous<br />

pouvons mieux communiquer avec les classes préparatoires<br />

et avec les candidats pour mieux anticiper chaque<br />

étape. Chaque année nous découvrons que certaines<br />

informations sont parfois difficiles à comprendre. Ce<br />

sera peut-être un chantier de la nouvelle présidence<br />

et je souhaite au passage tous mes vœux de réussite à<br />

Nicolas Arnaud qui a été élu très démocratiquement et à<br />

qui je suis ravi de transmettre le flambeau pour la suite.<br />

4<br />

Faites librement vos vœux !<br />

C’est le conseil de Jean-<br />

Christophe Hauguel aux<br />

préparationnaires : ne vous<br />

censurez pas dans vos<br />

veux : « Certains imaginent<br />

toujours qu’il faut classer<br />

ses vœux pour obtenir une<br />

école, quitte à ne pas mettre<br />

celle qu’ils souhaitent en<br />

tête, alors que la seule et<br />

unique stratégie à suivre est<br />

de faire ses vœux en fonction<br />

de ses seules préférences,<br />

totalement indépendamment<br />

de son rang. Toutes les écoles<br />

ne communiquent pas les<br />

rangs des candidats mais,<br />

quand c’est le cas, certains<br />

peuvent imaginer qu’étant<br />

classés 3000 ème ils n’ont<br />

aucune chance d’intégrer<br />

l’école par leurs vœux. Ils<br />

vont alors mettre en choix<br />

numéro 1 une école pour<br />

laquelle ils sont classés<br />

50 ème en croyant ainsi être<br />

assurés d’avoir une place.<br />

Mais rien n’indique qu’ils<br />

n’avaient aucune chance<br />

d’intégrer la première école<br />

à laquelle ils voulaient<br />

postuler. Et dans tous les cas<br />

ils pourront toujours intégrer<br />

une autre, dans laquelle ils<br />

étaient mieux placés, s’ils<br />

l’indiquent ensuite dans leurs<br />

vœux. En fait il ne faudrait<br />

sans doute ne pas du tout<br />

donner accès aux rangs des<br />

candidats pour qu’ils ne<br />

soient pas déformés dans<br />

leurs ordres de préférence ».


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS MAI 2021 N° 49<br />

Comment vont évoluer<br />

les concours ? :<br />

Julien Manteau fait le point pour HEC<br />

Directeur exécutif stratégie et développement de HEC Paris, Julien Manteau<br />

participe à ce titre à la définition des évolutions à venir des concours d’entrée<br />

dans les écoles de management post prépas. Nous revenons avec lui sur les évolutions<br />

à venir, les polémiques passées et les problèmes actuels.<br />

Les oraux des concours d’entrée dans les écoles<br />

de management post prépas vont bien se passer<br />

en présentiel cette année. Comment HEC Paris<br />

va-t-elle les organiser ?<br />

Ce sera avec un protocole sanitaire très strict et avec<br />

des flux de passage sur le campus réservés aux candidats<br />

et aux jurys. C’est beaucoup plus facile à organiser<br />

pour nous, qui ne recevons que 740 admissibles sur<br />

quatre sessions, que par exemple pour des écoles qui<br />

en reçoivent plus de 5 000. A HEC ils ne sont que 180<br />

à un instant T pendant les trois jours du concours. De<br />

plus ils sont logés sur le campus avec l’obligation de<br />

porter des masques dans les résidences.<br />

740 admissibles pour 400 places. Cela vaut<br />

vraiment la peine de présenter les oraux !<br />

Nous passons en effet de 5 250 candidats aux écrits à<br />

seulement 740 aux oraux. Et tous ont leur chance. Si dans<br />

les 100 premiers aux écrits la plupart ont toutes leurs<br />

chances d’être sélectionnés, parce qu’ils ont beaucoup<br />

d’avance et ont généralement un bon niveau à l’oral,<br />

ensuite tout est possible. Jusqu’au 740ème. Globalement<br />

ils avaient tous des notes à l’écrit entre 14,5 et 20 et ils<br />

vont maintenant être de nouveau classés entre 20 et<br />

parfois 2… L’oral mélange le classement des écrits.<br />

Justement, quelle a été l’influence de l’absence<br />

d’oraux en 2020 sur vos recrutements ?<br />

Elle n’a changé ni le pourcentage de boursiers ni celui<br />

d’hommes et de femmes que nous avons recrutés comme<br />

d’habitude. Ce que cela a changé c’est le nombre de<br />

classes préparatoires dont nos étudiants étaient issus.<br />

En effet certaines classes préparatoires préparent plus<br />

spécifiquement à nos oraux que d’autres et cela donne<br />

une prime à leurs candidats. Mais c’est vraiment dommage<br />

pour nous de ne pas avoir un maillage territorial plus fort.<br />

Il y a encore trop d’étudiants de classes préparatoires<br />

qui s’autocensurent. Nous allons d’ailleurs bientôt lancer<br />

avec notre déléguée à l’égalité des chances, Hélène<br />

Bermond, un programme d’accompagnement qu’on<br />

appellera « Prép Etoile » pour mieux accompagner des<br />

élèves à fort potentiel dans toute la France.<br />

L’évolution des concours suite à la réforme des<br />

classes préparatoires économiques et commerciales<br />

générales (ECG) provoque des débats<br />

assez vifs. Notamment en ce qui concerne les<br />

épreuves de langue. Pouvez-vous nous indiquer<br />

où vous en êtes de vos réflexions dans ce<br />

dossier où HEC est particulièrement engagé ?<br />

En commençant par les épreuves de langues<br />

par exemple.<br />

Aujourd’hui un groupe travaille sur leur refonte alors<br />

qu’il y a plus de vingt ans, depuis 1998 exactement, que<br />

rien n’a changé. La question que nous posons est toute<br />

simple : est-ce qu’on évalue aujourd’hui de la bonne<br />

Épreuve de la BCE<br />

annulée : mais qui a<br />

transmis le sujet au<br />

site Mister Prépa ?<br />

La publication du sujet<br />

de dissertation de culture<br />

général EDHEC - ESSEC<br />

sur le site de Mister Prépa<br />

peu après le début de<br />

l’épreuve, le jeudi 29 avril, a<br />

contraint la BCE à reporter<br />

l’épreuve. Du fait de cette<br />

communication anticipée,<br />

des candidats étaient en<br />

effet susceptibles d’avoir<br />

eu connaissance à l’avance<br />

du sujet dans les centres de<br />

concours situés au Maroc où<br />

l’épreuve commençai à 15<br />

h (heure française). De plus<br />

un candidat se présentant<br />

dans l’heure suivant le début<br />

de l’épreuve étant autorisé à<br />

composer, certains auraient<br />

également pu être prévenus<br />

du sujet en France même.<br />

Les écoles de la BCEn ne<br />

pouvant que « constater<br />

la rupture d’égalité qui en<br />

résulte », ont donc décidé de<br />

reprogrammer l’épreuve.<br />

Pour connaître l’origine<br />

de la fuite l’opérateur du<br />

concours et les écoles de<br />

la BCE vont porter plainte<br />

contre Mister Prepa pour «<br />

déterminer les conditions<br />

exactes qui ont conduit à la<br />

divulgation anticipée de ce<br />

sujet, et obtenir réparation<br />

du préjudice causé ».<br />

L’épreuve a été<br />

reprogrammée le lundi 17<br />

mai après-midi, de 14 h à<br />

18 h (heure française dans<br />

l’Hexagone) pour les 7<br />

473 candidats de la filière<br />

économique et commerciale<br />

concernés par cette épreuve.<br />

5


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS MAI 2021 N° 49<br />

façon toutes les compétences linguistiques acquises<br />

en classes préparatoires ? Comprenons-nous bien :<br />

nous sommes totalement satisfaits de la réforme des<br />

programmes qui vient d’être validée par les Inspections<br />

Générales de langues. Nous savons à quel point les élèves<br />

progressent pendant leurs deux années de prépas, à quel<br />

point c’est le jour et la nuit entre leur entrée et leur sortie.<br />

Mais évaluer les élèves seulement avec une traduction<br />

(40% de la note dont la moitié pourr la version) et de<br />

l’expression écrite ne valide pas forcément toutes les<br />

compétences acquises. Il faut éventuellement ajouter<br />

d’autres types d’exercices dans le cadre de l’épreuve.<br />

En tout cas il faut se poser la question.<br />

Aujourd’hui les concepteurs de la banque Elvi consultent<br />

ceux de la banque Iena, travaillent avec des professeurs<br />

de classes préparatoires et avec l’inspection générale.<br />

D’ici un mois nous devrions pouvoir discuter de plusieurs<br />

formats intéressants pour décider ensuite ensemble de<br />

la meilleure formule.<br />

Mais les professeurs de classes préparatoires<br />

se sont fermement opposés à vos premières<br />

propositions.<br />

C’est un malentendu. Nous avons rappelé les réformes<br />

opérées ces cinq dernières années au sein des concours<br />

des école d’ingénieurs, notamment à CentraleSupélec<br />

qui a totalement basculé vers une synthèse de texte,<br />

comme des exemples à benchmarker. Pas comme<br />

notre proposition. Nous savons que les professeurs<br />

tiennent beaucoup au maintien de l’épreuve de thème<br />

par exemple. Nos propositions viendront après la phase<br />

de consultation qui est en cours aujourd’hui.<br />

Quelles autres nouveautés prévoyez-vous dans<br />

les concours en 2023, quand arriveront les<br />

premiers élèves issus des nouvelles classes<br />

préparatoires ECG ?<br />

Un autre groupe de travail réfléchit à l’évolution de<br />

l’épreuve d’ESH suite à l’intégration du programme<br />

d’économie approfondie dans le programme d’ESH à<br />

partir de la rentrée 2021. Jusqu’ici l’économie approfondie<br />

était enseignée mais ne faisait pas l’objet d’une<br />

évaluation ce qui posait problème. Aujourd’hui la Dgesip<br />

et l’Inspecteur général en charge de piloter la réforme<br />

des programmes de classes préparatoires, Olivier<br />

Sidokpohou, ont clairement indiqué que toute matière<br />

enseignée devait être évaluée. La future épreuve devra<br />

donc évaluer les deux matières dans les trois épreuves<br />

conçues par HEC et l’Essec, Edhec et Skema et enfin<br />

Toulouse Business School.<br />

Quelles autres nouveautés les concours vont-ils<br />

connaitre en 2023 ?<br />

A HEC nous avons décidé de ne plus réaliser l’épreuve<br />

de contraction de texte pour la remplacer par la synthèse<br />

de textes et documents. Une épreuve que nous<br />

co-concevrons dorénavant avec ESCP. Il semble que<br />

toutes les autres écoles nous suivent dans cette évolution<br />

vers cette épreuve un peu plus stimulante et créative<br />

qu’est la synthèse. Bien sûr comme la contraction elle<br />

requiert également une certaine dose de technique.<br />

Nous souhaitons également que les thèmes choisis<br />

soient en rapport avec les grands enjeux de l’époque<br />

résumés par les 17 objectifs de développement durable<br />

de l’ONU – éducation, changements sociétaux, y compris<br />

par exemple les mutations engendrées par l’intelligence<br />

artificielle, paix sociale, changement climatique, etc..<br />

Pendant deux ans il est crucial que nos candidats soient<br />

sensibilisés à ces thématiques.<br />

L’actualité des concours c’est aussi la reprogrammation<br />

de la dissertation de culture générale<br />

EDHEC – ESSEC suite à des fuites. Que<br />

s’est-il passé ?<br />

Cette reprogrammation était la bonne décision à prendre<br />

pour respecter le principe d’égalité de tous les candidats,<br />

même si je mesure la frustration de ceux qui ont planché<br />

pour rien. Que s’est-il passé ? Nous avons décidé de<br />

porter plainte contre Mister Prépa pour faire la lumière.<br />

Mister Prépa précise avoir reçu l’information dès 13 h<br />

58, soit deux minutes avant le début des épreuves. Un<br />

candidat aurait-il pu retourner la feuille posée devant<br />

lui à 13 h 55 pour pouvoir commencer l’épreuve à 14<br />

h, voir le sujet, qui est très court, puis communiquer<br />

dessus avec l’extérieur via une montre connectée qui<br />

n’aurait pas été détectée par les surveillants ? C’est une<br />

hypothèse. En tout cas nous voulons savoir ce qui s’est<br />

passé pour préserver la réputation de nos concours.<br />

Comment a évolué<br />

l’enseignement de la<br />

gestion en France<br />

Concurrence nationale et<br />

internationale, régulation<br />

du « marché » de<br />

l’enseignement supérieur<br />

par un État qui se veut<br />

stratège mais aussi par les<br />

classements et accréditations,<br />

pertinence de la recherche<br />

en termes d’impact sur les<br />

pratiques pédagogiques et<br />

professionnelles… l’ouvrage<br />

« L’enseignement de la<br />

gestion en France » publié le<br />

6 mai 2021 fait le point sur<br />

cinquante ans d’évolution de<br />

l’enseignement en France.<br />

Dirigé par Alain Burlaud,<br />

professeur émérite du Cnam<br />

où il a dirigé l’Intec pendant<br />

10 ans, et Frank Bournois,<br />

le directeur général de<br />

ESCP, il établit comment<br />

l’enseignement de la gestion<br />

est peu à peu devenu une<br />

discipline incontournable.<br />

« L’enseignement de la<br />

gestion en France », éditions<br />

EMS (25€ en version papier<br />

et 19,99€ en e-book)<br />

6


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS MAI 2021 N° 49<br />

« Les écoles préfèrent organiser<br />

leurs oraux en présentiel »<br />

Directeur des programmes d’Audencia, Nicolas Arnaud vient de prendre<br />

la présidence du Sigem. Son premier dossier a été une certaine réorganisation<br />

des oraux. Ses explications sur la nouvelle procédure mise en œuvre.<br />

Vous venez de prendre la présidence du SIGEM.<br />

Le premier dossier que vous avez à traiter est<br />

celui des oraux. Le Chapitre des Grandes écoles<br />

de management a pris position. Comment cela<br />

va-t-il affecter l’ensemble des écoles du SIGEM ?<br />

Le Chapitre s’est prononcé pour que les oraux aient lieu<br />

le plus possible en présentiel mais avec une certaine<br />

souplesse. Cela nous a conduit à repousser d’une semaine<br />

le calendrier SIGEM, qui cette année se finissait<br />

relativement tôt. Nous avons donc repoussé la date des<br />

résultats d’affectation des candidats au 23 juillet. Ce qui<br />

signifie qu’ils auront cette année leurs résultats dans des<br />

conditions beaucoup plus favorables qu’en 2020 (12 août<br />

2020 l’an dernier compte tenu du contexte sanitaire).<br />

Comment vont finalement se dérouler les oraux<br />

des concours post prépa cette année ?<br />

Tout au long de la période initiale des concours, nous<br />

serons sur du 100 % présentiel. Ensuite, un candidat<br />

cas contact ou malade n’ayant pu se présenter pourra<br />

demander à bénéficier d’une deuxième date. Pour ceux<br />

qui devaient passer leurs oraux dans la première partie<br />

des concours, ce sera possible durant la période initialement<br />

prévue des oraux, c’est-à-dire jusqu’au 30 juin<br />

ou 7 juillet selon les écoles. Pour ceux qui se situaient<br />

dans la dernière ligne droite, ce sera après cette période.<br />

Exemple, le concours des écoles se terminant le 2 juillet,<br />

les candidats pourront se représenter à partir du 3 – si<br />

l’école souhaite les recevoir un samedi – ou dès le 5<br />

après le week-end. Idéalement, cela devrait se terminer<br />

le 13 au soir selon les préconisations de la Direction<br />

des admissions et concours (DAC), opérateur SIGEM,<br />

afin d’avoir le temps de tenir les jurys d’admission les<br />

jeudi 15 et vendredi 16 juillet, puis d’envoyer les résultats<br />

au SIGEM avant le week-end.<br />

Ces oraux de « rattrapage » se tiendront indifféremment<br />

en présentiel ou en distanciel ?<br />

Le Chapitre a souhaité laisser le choix aux écoles, certaines<br />

ne proposeront que du présentiel, d’autres du<br />

distanciel, et d’autres probablement les deux.<br />

Le choix du présentiel s’imposait pour les oraux ?<br />

Même pour les étudiants étrangers ou ultra-marins<br />

?<br />

Toutes les écoles préfèrent organiser leurs oraux en<br />

présentiel tout en étant conscientes du contexte et<br />

des signaux optimistes qui se dégagent aujourd’hui.<br />

Pour ce qui est des étudiants étrangers, le Maroc, par<br />

exemple, annonce une réouverture de ses frontières<br />

à partir du 20 mai et nous allons laisser le temps aux<br />

étudiants candidats de se préparer. Même chose pour<br />

les étudiants ultra-marins. Passer des concours entre<br />

de toute façon dans la catégorie des « motifs impérieux<br />

de déplacements ». De la même façon que les écoles<br />

d’ingénieurs l’ont affirmé ainsi que d’autres concours<br />

de l’administration publique, les écoles de management<br />

considèrent aussi que le distanciel ne peut être qu’un<br />

ultime recours. Si nous devions y être contraints, nous<br />

serions, cela étant, tout à fait en capacité de faire évoluer<br />

nos dispositifs.<br />

Il n’y aura forcément pas l’ambiance festive<br />

qu’on a pu connaître les années précédentes ?<br />

Nous allons respecter les mêmes règles que celles qui<br />

s’appliquent pour toute la population française. Les<br />

candidats et les jurys seront donc masqués, on ne se<br />

réunira qu’en petits groupes et il n’y aura pas d’activités<br />

se prêtant à une forte concentration de personnes. Donc<br />

pas de fêtes ou de soirées organisées par les équipes<br />

d’admisseurs bien sûr.<br />

Quelles sont vos grandes attentes pour le SIGEM<br />

dans les années à venir ?<br />

D’abord, que nous répondions aux attentes des écoles<br />

en cette année 2021 qui ne sera pas totalement celle du<br />

retour à la normale. J’ai la chance pour cela de pouvoir<br />

travailler avec bureau expérimenté, qui connaît très bien<br />

la mécanique du SIGEM,<br />

avec Béatrice Nerson,<br />

François Dubreu et Béatrice<br />

Rabet. Dans les évolutions<br />

possibles, il serait<br />

probablement intéressant<br />

de communiquer pour que<br />

le SIGEM soit mieux identifié<br />

et devienne un acteur sur<br />

son périmètre.<br />

7<br />

Sigem : les nouvelles dates<br />

Suite aux décisions prises<br />

par les écoles du Chapitre<br />

des Grandes écoles<br />

de la Conférence des<br />

Grandes écoles (CGE) sur<br />

l’organisation des oraux<br />

le nouveau calendrier<br />

SIGEM pour le concours<br />

2021 est le suivant :<br />

• Etape 1 pour les<br />

candidats : Inscription et<br />

paiement de l’acompte : du<br />

mardi 29 juin à 09h00 au<br />

mardi 13 juillet à 18h00 :<br />

• Etape 2 pour les<br />

candidats : Résultats<br />

d’admission et saisie des<br />

vœux : du lundi 19 juillet<br />

à 14h au mercredi<br />

21 juillet à 12h ;<br />

• Etape 3 pour les<br />

candidats : Consultation<br />

des résultats d’affectation<br />

le vendredi 23 juillet<br />

à partir de 14h00.<br />

La hotline SIGEM (0800<br />

800 441) sera ouverte du<br />

mardi 29 juin au mardi<br />

27 juillet de 09h00 à 12h00<br />

et de 14h00 à 18h00 en<br />

semaine et de 9h00 à 12h00<br />

le samedi. La hotline est<br />

fermée les dimanches<br />

ainsi que le 14 juillet.


6 e PROGRAMME<br />

GRANDE ÉCOLE<br />

CLASSEMENT<br />

SIGEM<br />

DEPUIS 19 ANNÉES<br />

CONSÉCUTIVES<br />

DIPLÔME VISÉ BAC +5<br />

never stop daring.<br />

« Parce que l’audace s’affirme avec le savoir, nous développons<br />

vos expériences, Parce que le talent s’exprime grâce à la<br />

culture, nous multiplions les influences, Parce que leadership<br />

et responsabilité doivent se faire écho, nous visons plus haut.<br />

Notre vocation ? Vous permettre de développer la vôtre ! »<br />

Nicolas ARNAUD<br />

Directeur Audencia Grande École<br />

Pour plus d’informations :<br />

Sylvie FROMAGEAU<br />

Responsable Concours & Admissions<br />

Tél.: 02 40 37 34 21<br />

sfromageau@audencia.com<br />

grande-ecole.audencia.com


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

MAI 2021 N° 49<br />

MBS réforme son PGE<br />

Le Programme Grande Ecole de Montpellier Business School<br />

se transforme à la rentrée 2021 pour « faire face aux nouveaux enjeux<br />

de société et de développement durable ».<br />

Cette évolution se traduit d’abord par le renforcement<br />

de la dimension transition sociale et<br />

environnementale. Tout au long de leur PGE, la<br />

totalité des étudiants suivront des cours et des<br />

soft skills dédiés au management et au développement<br />

durable puis participeront à un projet phare autour de<br />

cette dimension : un challenge sur les ODD (Objectifs de<br />

Développement Durable) de l’ONU en « pré-master », un<br />

séminaire d’Entrepreneuriat International en 2 ème année et<br />

un séminaire « Leadership Responsable » en 3 ème année.<br />

Quatre certificats dédiés à cette dimension et adossés<br />

aux chaires de MBS sont également proposés : Finance<br />

Durable, Management et Entrepreneuriat dans l’Economie<br />

Sociale et Solidaire, Management de la transformation<br />

écologique et solidaire et Diversité et Management Inclusif.<br />

La dimension digitale est la deuxième dimension des<br />

programmes à être impactée :<br />

- en 2 ème année, les étudiants pourront choisir 3 électifs sur<br />

la thématique du digital (Transformation digitale, Sharing<br />

economy and digital platform, Ressources humaines à<br />

l’ère du digital, etc.) ;<br />

- en 3 ème année, un module de tronc commun sur la<br />

programmation en low code verra le jour ainsi que 4<br />

certificats dédiés (Management de projets IT, Marketing<br />

digital et social selling, Marketing design et communication<br />

impactée online, Ingénieur d’affaires B2B et IT).<br />

Enfin la dimension internationale du PGE sera favorisée.<br />

En 2 ème année, le parcours sera réaménagé pour<br />

favoriser l’internationalisation à travers des départs en<br />

échanges académiques (1 semestre au choix ou 1 année<br />

entière) et des stages à l’étranger. Le calendrier du PGE<br />

sera également repensé pour permettre l’intégration<br />

d’enseignements 100 % en anglais qui augmenteront au<br />

fil du cursus ainsi qu’une meilleure professionnalisation<br />

à travers une période en entreprise rallongée.<br />

Le Hcéres publie son rapport d’évaluation de MBS<br />

C’était la première évaluation institutionnelle de MBS par<br />

le Hcéres (Haut Conseil de l’évaluation de la recherche<br />

et de l’enseignement supérieur) dont le rapport établit<br />

notamment que « MBS rassemble en son sein une communauté<br />

d’acteurs réellement animée par la volonté de<br />

faire de l’établissement un acteur de transformations<br />

sociales ». Autre satisfecit : « La trajectoire suivie par<br />

l’école ces dernières années, la capacité de celle-ci à<br />

interroger avec lucidité les opportunités offertes par son<br />

positionnement institutionnel, ainsi que la qualité de ses<br />

relations avec le monde socio-économique sont autant<br />

d’éléments qui donnent des gages de viabilité de ce modèle<br />

économique ». Avec un bémol : « MBS a parfaitement<br />

conscience d’évoluer dans un « environnement mouvant »<br />

et a prévu de se structurer de façon à être en mesure de<br />

procéder à une révision de son plan stratégique, selon<br />

une logique de « plan glissant ». »<br />

Dans les « points forts » de l’école les experts mettent<br />

notamment en avant des « valeurs fortes et partagées<br />

qui contribuent à donner à l’établissement une identité<br />

singulière dans le paysage de l’enseignement supérieur »,<br />

une très forte montée en puissance de l’activité de recherche<br />

et une « offre de formation de qualité, attractive<br />

et dont les voies d’accès favorisent l’ouverture sociale » .<br />

Herbert Castéran<br />

reconduit à la direction<br />

de l’EM Strasbourg<br />

Le conseil d’administration<br />

de l’EM Strasbourg, réuni<br />

le 16 avril, a renouvelé sa<br />

confiance à Herbert Castéran<br />

en le reconduisant dans ses<br />

fonctions de directeur général<br />

de l’école pour une durée<br />

de 5 ans à une très large<br />

majorité. Il devient ainsi le<br />

premier directeur général de<br />

l’EM Strasbourg à obtenir<br />

deux mandats depuis la<br />

création de l’école en 2007<br />

après la fusion de l’IECS<br />

et l’IAE de Strasbourg.<br />

Herbert Castéran a intégré<br />

l’EM Strasbourg en<br />

septembre 2010 où il fut<br />

notamment responsable<br />

de la filière marketing en<br />

apprentissage et créateur<br />

et responsable du master 2<br />

Management du tourisme.<br />

Diplômé de Sciences Po<br />

Toulouse, titulaire d’un DESS<br />

Statistiques et économétrie<br />

et d’un DEA Econométrie et<br />

économie mathématique (tous<br />

deux à Toulouse I), il crée à<br />

27 ans une société de conseil<br />

marketing à la tête de laquelle<br />

il accompagne de nombreuses<br />

collectivités territoriales et<br />

entreprises pendant 12 ans.<br />

À 36 ans il se lance dans<br />

une thèse en marketing<br />

qu’il achève à 40 ans.<br />

9


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS MAI 2021 N° 49<br />

Toujours plus digitale : ESCP inaugure<br />

sa « Phygital Factory »<br />

Installée dans le campus historique de ESCP à Paris sa première Phygital Factory<br />

se veut un « lieu de co-création accessible à tous les étudiants et enseignants,<br />

mais aussi à tout le staff désireux de s’initier ou d’explorer le potentiel du digital<br />

appliqué à l’enseignement supérieur ».<br />

Avec une équipe de cinq personnes dédiées à<br />

l’innovation, elle se compose de trois espaces<br />

adjacents disposant chacun d’installations<br />

spécifiques :<br />

Emlyon ouvre un campus à Bombay<br />

• un espace DESIGN permet d’utiliser in situ des outils<br />

innovants comme un paperboard numérique ou encore<br />

un smartprojector de la startup Adok qui transforme<br />

n’importe quelle surface (tableau, bureau, mur, etc.) en<br />

un écran tactile dans une approche de design thinking ;<br />

• dans le 2 ème espace, SHARE, les étudiants peuvent suivre<br />

des modules d’expériences immersives grâce en réalité<br />

virtuelle ou encore collaborer dans le jumeau numérique<br />

de la Phygital Factory. Parmi les expériences proposées,<br />

il y a par exemple, l’entraînement à la prise de parole en<br />

public face à un amphithéâtre virtuel ;<br />

• le 3 ème espace, MAKE, est mis à disposition de celles<br />

et ceux qui souhaitent créer des contenus digitaux<br />

pédagogiques et originaux en mode microlearning ou<br />

réalité augmentée. Grâce à un fond vert et des caméras<br />

de captation, les enseignants peuvent par exemple,<br />

enregistrer et monter des cours magistraux en ligne<br />

en y incrustant des présentations.<br />

La Phygital Factory s’inscrit dans un plan de développement<br />

digital plus vaste porté par Anthony Hié, directeur<br />

de la transformation digitale et José Ramon Cobo, doyen<br />

associé en charge de l’innovation pédagogique. Le programme<br />

transformation phygital de ESCP initié en 2019<br />

et baptisé So’SCHOOL s’est donné pour objectif d’offrir<br />

d’ici à 2022 à tous les membres de la communauté ESCP,<br />

une « expérience phygitale unique » sur l’ensemble des 6<br />

campus que compte l’école. A termes, l’approche visée par<br />

ESCP pour le développement du digital sur ses campus<br />

est de 20/40 : 20 % minimum de numérique dans chaque<br />

cours, 40 % minimum en physique.<br />

Découvrez la Phygital Factory sur Youtube avec ce<br />

flashcode :<br />

EN BREF<br />

• Après une année blanche,<br />

le Triathlon Audencia – La<br />

Baule retrouve sa place dans<br />

le calendrier sportif les 18 et<br />

19 septembre prochains. Une<br />

nouvelle épreuve fera son<br />

apparition pour cette 34 ème<br />

édition de cet événement<br />

organisé par les étudiants de<br />

l’école. Plus d’informations<br />

sur www.triathlonaudencialabaule.com.<br />

• Le challenge annuel<br />

« Innovations that inspire »<br />

de l’AACSB (Association to<br />

Advance Collegiate Schools<br />

of Business) récompense<br />

cette année 24 business<br />

schools dont une seule<br />

en France, Grenoble EM,<br />

pour son challenge de la<br />

rentrée en mode virtuel :<br />

le « Virtual Reality 2020<br />

Back-to-School Challenge ».<br />

• Dans le cadre de l’opération<br />

« Ecoute Solidaire », plus de<br />

1 000 alumni de ESCP se sont<br />

mobilisés pendant 3 jours<br />

pour appeler plus de 2 600<br />

étudiants et échanger avec<br />

eux en cette période de crise<br />

sanitaire. Les Alumni ont<br />

jugé le moral des étudiants<br />

« plutôt bon » à 48 % et « très<br />

bon » à 46 %. Une grande<br />

majorité des étudiants, 75 %<br />

d’entre eux, ont déclaré<br />

se sentir accompagnés<br />

par leur famille, l’école,<br />

la communauté.<br />

• MBS obtient à nouveau<br />

l’accréditation AACSB<br />

(Association to Advance<br />

Collegiate Schools of<br />

Business) pour la durée<br />

maximale de 5 ans.<br />

C’est au cœur de Bombay au sein même<br />

du campus indo-gothique, classé monument<br />

historique, de St Xavier’s College<br />

que emlyon va disposer de son propre espace<br />

aux couleurs de l’école, Au-delà de<br />

ce hub innovant, les élèves d’emlyon auront<br />

accès à l’ensemble des installations<br />

(salles de cours, bibliothèque, laboratoires)<br />

de ce campus de 12,000 m². Dans<br />

un premier temps 250 étudiants franco-indiens<br />

devraient bénéficier de cette<br />

plateforme pédagogique. « Forte d’une<br />

première implantation à Bhubaneswar,<br />

emlyon business school réaffirme sa volonté<br />

de se positionner durablement en<br />

Inde au travers de ce nouveau campus<br />

emlyon à Mumbai. Nous sommes honorés<br />

d’être accueillis par le St Xavier’s College<br />

avec qui nous partageons les mêmes valeurs<br />

d’excellence académique, d’engagement<br />

social et environnemental, et d’ouverture<br />

sur le monde », explique Isabelle<br />

Huault, présidente du directoire et directrice<br />

générale de emlyon.<br />

10


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS MAI 2021 N° 49<br />

L’EDHEC et EURECOM signent<br />

une alliance stratégique<br />

Ecole d’ingénieur et centre de recherche de pointe<br />

en sciences du numérique, du Campus SophiaTech<br />

à Sophia Antipolis, EURECOM rassemble des<br />

partenaires académiques et industriels internationaux<br />

au service de la recherche et des étudiants.<br />

Après plus de 15 années de rapprochement progressif,<br />

EURECOM et l’EDHEC ont souhaité aller plus loin dans leur<br />

collaboration avec l’entrée de l’EDHEC au groupement<br />

d’intérêt économique (GIE) d’EURECOM. L’EDHEC y devient<br />

ainsi la seule école de management et fait désormais<br />

partie intégrante de son Groupement aux côtés d’universités<br />

européennes de premier plan comme TU Munich,<br />

Politecnico di Torino, NTNU ou Aalto University et des<br />

écoles de l’Institut Mines Telecom, membre fondateur<br />

du groupement.<br />

Les deux écoles souhaitent aujourd’hui capitaliser sur<br />

la forte complémentarité de leurs expertises au sein<br />

d’un écosystème original de création de connaissance<br />

de pointe pour répondre aux besoins de la société en<br />

croisant les compétences Tech et Management. Elles<br />

ont ainsi l’ambition de déployer un projet de recherche<br />

autour du thème « Tech, IA and Business » à l’échelle<br />

internationale et en partenariat avec les membres du<br />

GIE. Cette alliance revêtira également une dimension<br />

entrepreneuriale forte, les deux écoles mutualisant leurs<br />

ressources pour accélérer les initiatives de leurs étudiants<br />

et leur proposer des services complémentaires.<br />

Le partenariat s’est d’ores et déjà concrétisé par la signature<br />

d’un accord de double diplôme en management<br />

et Internet des objets. Dès la rentrée de septembre 2021,<br />

les étudiants du programme Grande Ecole de l’EDHEC<br />

pourront suivre les enseignements du Master « Internet<br />

of Things » d’EURECOM. Ils obtiendront le DNM d’EURE-<br />

COM ainsi que le Master in Management de l’EDHEC. De<br />

leur côté, les étudiants ingénieurs d’EURECOM auront la<br />

possibilité de compléter leur formation en intégrant l’un<br />

des quatre MSc suivants de l’EDHEC : Finance, Corporate<br />

Finance & Banking, Financial Markets ou International<br />

Accounting & Finance<br />

L’EM Normandie renforce la culture digitale<br />

et technologique de ses étudiants<br />

GEM a bien eu son gala !<br />

5 caméras tourelles ; 3<br />

cadreurs ; 28m 2 de mur<br />

LED ; l’équivalent de 4 poids<br />

lourds de matériel ; 22 écrans<br />

de retours ; 110 personnes<br />

sur site (dans le respect<br />

des contraintes sanitaires),<br />

6h de répétitions ; 12h de<br />

montage, 5h30 d’émission,<br />

3 cérémonies et 2 000<br />

connexions et une estimation<br />

d’environ 5 000 spectateurs :<br />

le GEM Gala retransmis en<br />

live sur internet ce samedi<br />

10 avril était accessible en<br />

direct aux 2 500 nouveaux<br />

diplômées et diplômés de<br />

GEM. Il a été tourné dans<br />

les locaux de l’Ecole qui<br />

ont été transformés pour<br />

l’occasion en plateau TV<br />

grandeur nature. « Nous<br />

n’en étions pas à notre<br />

coup d’essai en matière de<br />

digitalisation. En un an<br />

nous avons adapté nos cours<br />

grâce aux salles GEMHyflex,<br />

notre Défi de la rentrée<br />

(primé successivement par<br />

AACSB et par les Trophées<br />

du Digital Learning),<br />

notre Welcome Forum, nos<br />

Journées Portes Ouvertes,<br />

notre Forum Entreprises<br />

et dernièrement notre<br />

Festival de Géopolitique »,<br />

se félicite Jean-François<br />

Fiorina, le directeur<br />

général adjoint de GEM.<br />

Depuis septembre 2020, l’EM Normandie<br />

délivre un nouveau track « Management<br />

de l’Information et des Technologies »<br />

(MIT) obligatoire pour tous les étudiants<br />

du Programme Grande Ecole. Dispensé<br />

sur les quatre premières années du cursus,<br />

ce parcours digital et technologique<br />

alliant théorie et pratique, vise à « développer<br />

leurs appétences et leur agilité, à<br />

acquérir des certifications dans les domaines<br />

des NTIC, du digital et de l’entrepreneuriat<br />

et à favoriser leur insertion<br />

professionnelle grâce aux connaissances<br />

et compétences acquises ».<br />

Dans ce cadre les étudiants de 1 ère an-<br />

née post bac des campus de Caen, Paris<br />

et Oxford sont les premiers à suivre<br />

60 heures de cours sur 2 semestres pour<br />

acquérir les fondamentaux théoriques et<br />

pratiques de la culture digitale et technologique,<br />

crédités de 10 ECTS/an. Au<br />

programme aussi bien savoir utiliser de<br />

façon professionnelle les outils de bureautique<br />

(Word, Power Point, Excel, ...)<br />

qu’entreprendre dans un environnement<br />

tech et digital. Ce semestre est complété<br />

par le MOOC « Innover et entreprendre<br />

dans un monde numérique » développé<br />

par l’Institut Mines Telecom et validé par<br />

une certification.<br />

11


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS MAI 2021 N° 49<br />

BSB consacre 1M €<br />

à des fonds de soutien<br />

BSB crée des « Fonds BSB » consacrés à l’accompagnement<br />

des élèves et à l’innovation<br />

pédagogique. 1M € y est alloué dont la moitié dès<br />

2021. En tout ce sont 800000 € qui sont dédiés<br />

au soutien des élèves dont 400000 € (200000 € dès<br />

2021) pour des prêts d’honneur qui viennent compléter<br />

le dispositif de bourses au mérite de la Fondation BSB.<br />

Par ailleurs 350000 € (dont 150 000 € dès 2021) vont être<br />

consacrés à un fonds d’investissement dans les projets<br />

entrepreneuriaux des élèves de BSB en co-investissement<br />

sur des projets en incubation ou en post-incubation. Dès<br />

2021 ce sont aussi 50000 € qui vont être placés dans des<br />

bourses « BSB Talents » ont vocation à « accompagner<br />

des élèves talentueux dans leur quête de l’excellence et<br />

la réalisation de leurs projets ».<br />

Enfin 200 000 € vont être dédiés à l’innovation pédagogique.<br />

La création d’un Learning Lab by BSB doit notamment<br />

permettre d’expérimenter de nouvelles pédagogies et<br />

de créer de nouveaux enseignements exploitant en<br />

particulier les nouveaux outils digitaux. Le fonds « BSB<br />

Innovation », pour lequel 100 000 € sont libérés dès 2021,<br />

soutiendra ainsi les initiatives pédagogiques portées par<br />

les professeurs comme les élèves de l’École par l’attribution<br />

de bourses de financement sur appels à projets.<br />

Ces Fonds BSB viennent compléter le système de bourses<br />

mis en place depuis 2014 par la Fondation BSB : Bourses<br />

« Coup de pouce » (100 000 € par an), Bourses d’Excellence<br />

et de mérite (575 000 € potentiels), Bourses « BSB<br />

Start-up Studio » consacrées à l’entrepreneuriat.<br />

Grenoble EM partage sa technologie Hyflex<br />

EN BREF<br />

• Audencia ouvre cet été<br />

un nouveau programme<br />

international : le Master of<br />

Science « Data Management<br />

for Finance » s’adresse aux<br />

étudiants qui souhaitent<br />

prendre part au futur de la<br />

finance à l’ère du Big Data et<br />

de l’intelligence artificielle.<br />

• L’EDHEC Business<br />

School lance l’édition 2021<br />

du DataViz Challenge,<br />

première compétition<br />

étudiante de data<br />

visualisation (dataviz) en<br />

Europe, en partenariat<br />

avec l’UNICEF, Mazars et<br />

Tableau. Ce concours permet<br />

aux étudiants de développer<br />

leurs compétences en analyse<br />

et visualisation de données<br />

tout en aidant l’UNICEF.<br />

• Avec le soutien de la<br />

Principauté de Monaco<br />

ESCP Business School<br />

publie le premier baromètre<br />

annuel des tendances qui<br />

animent l’univers de la<br />

PropTech (abréviation de<br />

« property technology »<br />

elle fait référence aux<br />

logiciels, outils, plateformes,<br />

applications, sites web, et<br />

autres solutions numériques<br />

utilisées par les professionnels<br />

de l’immobilier).<br />

Grenoble Ecole de Management (GEM)<br />

a pris la décision de partager librement<br />

les éléments techniques de son dispositif<br />

GEMHyflex (sous licence creative commons<br />

CC-BY-SA) avec l’ensemble des<br />

établissements qui pourraient en avoir<br />

besoin. Cette solution complète, développée<br />

par GEM en 2020, permet aux<br />

enseignantes et aux enseignants de dispenser<br />

des cours simultanément à des<br />

élèves à distance et en présentiel avec les<br />

mêmes possibilités d’interaction que s’ils<br />

étaient tous réunis dans un même espace.<br />

« Les salles GEMHyflex apportent une<br />

réponse de qualité à la situation : après<br />

une courte formation et un accompagnement<br />

ciblé, les professeurs sont rapidement<br />

autonomes et retrouvent des sensations<br />

semblables à celles d’un cours<br />

qui ne serait dispensé qu’en présentiel.<br />

Les étudiantes et étudiants à distance<br />

participent sans aucune contrainte et se<br />

sentent, de fait, pleinement intégrés au<br />

groupe, au même titre que leurs collègues<br />

présents en salle de classe », explique Armelle<br />

Godener, directrice de la pédagogie<br />

à Grenoble Ecole de Management.<br />

Arte lance « Arte Campus »<br />

Trois ans après Educ’ARTE, son offre pédagogique<br />

en ligne à destination des collèges<br />

et lycées, ARTE Éducation lance<br />

ARTE Campus, un service numérique<br />

sur abonnement spécialement conçu pour<br />

l’enseignement supérieur et la formation<br />

des adultes. Ce service propose aux enseignants,<br />

formateurs et étudiants un accès<br />

légal et illimité à un catalogue de plus<br />

de 1 700 vidéos d’ARTE, indexées par<br />

grands domaines de connaissances et disponibles<br />

en français, allemand et anglais<br />

ainsi qu’à des outils pour intégrer les vidéos<br />

dans un contexte pédagogique : découpe<br />

et annotation d’extraits, création de<br />

cartes mentales, interfaçage avec les sites<br />

des universités et écoles.<br />

Le service compte déjà plus de 25 000<br />

étudiants abonnés en France métropolitaine<br />

grâce notamment aux abonnements<br />

souscrits par l’Université Paris 8<br />

ainsi que par des écoles spécialisées (management,<br />

cinéma, architecture, INSPE).<br />

À l’occasion du lancement, ARTE Éducation<br />

offre un accès gratuit à ARTE Campus<br />

d’un mois aux étudiants, enseignants<br />

et personnels des établissements afin de<br />

tester la ressource.<br />

12


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS MAI 2021 N° 49<br />

PGE + MSc à la rentrée<br />

à l’EM Normandie<br />

L’EM Normandie lance le double-diplôme Programme Grande École/ MSc.<br />

En plus de leur diplôme généraliste du PGE les étudiants pourront enrichir leur CV<br />

d’un MSc accrédité par la Conférence des Grandes écoles.<br />

L’orientation vers ce double-diplôme s’effectue en<br />

dernière année d’études, lors du choix de spécialisation<br />

de M2, dans le cadre des « Tracks Global<br />

et Expertise ». Six spécialisations sont éligibles :<br />

deux sur le campus de Paris (« International Events Management<br />

» et « Marketing and Digital Marketing in Luxury<br />

and Lifestyle »), deux sur celui de Caen (« Financial Data<br />

Management », « International Marketing and Business<br />

Development ») et deux au Havre : « International Logistics<br />

and Port Management » et « Supply Chain Management ».<br />

En complément du cursus classique, les étudiants suivront<br />

trois électifs de 25 heures chacun, abordant des questions<br />

pluridisciplinaires de management liées à l’éthique, à la<br />

gouvernance, à la digitalisation, etc. Ils termineront leur<br />

cursus par un stage de 6 mois dans la spécialité choisie.<br />

BSB plus que jamais lyonnaise<br />

BSB (Burgundy School of Business) a ouvert<br />

les portes de son nouveau campus à<br />

Lyon le 12 avril. Installée dans le quartier<br />

Part-Dieu puis Confluence depuis 2013,<br />

la voici maintenant dans le 8e arrondissement,<br />

au cœur secteur Monplaisir, dans<br />

un bâtiment de 3 000 m2 répartis sur 4 niveaux.<br />

De 200 étudiants en 2019 et 370 en<br />

2020, ils seront à terme entre 700 et 800<br />

à fréquenter ce nouveau campus, dont la<br />

moitié en alternance.<br />

Alors que les deux programmes majeurs<br />

de BSB sont dispensés sur le campus de<br />

Lyon (bachelor in Management et master<br />

Grande école, le campus dispose également<br />

d’un pôle d’excellence en Digital<br />

Business & Artificial Intelligence avec<br />

le MSc Artificial Intelligence & Digital<br />

Technology Management, le MSc Green<br />

Tech & Sustainable Societies (nouveauté<br />

à la rentrée 2021) et une spécialisation<br />

de Bachelor en Digital Management. Le<br />

Bachelor propose également une nouvelle<br />

spécialisation en Sustainable Business<br />

Management.<br />

Quatre nouveaux<br />

partenaires pour<br />

NEOMA en Asie<br />

Neoma a signé quatre<br />

nouveaux accords d’échange<br />

en Asie avec des institutions<br />

mondialement reconnues<br />

et accréditées : Dongguk<br />

University à Séoul (accréditée<br />

AACSB), Peking University<br />

HSBC Business School<br />

à Shenzhen (accréditée<br />

AACSB, AMBA et EPAS),<br />

The Chinese University<br />

of Hong Kong à Shenzhen<br />

(accréditée AACSB et<br />

AMBA) et IIM Udaipur en<br />

Inde à Udaipur (AACSB).<br />

Ces nouveaux partenariats,<br />

qui s’ajoutent au portefeuille<br />

de plus de 360 partenaires<br />

de NEOMA, seront actifs<br />

dès la rentrée 2021 et seront<br />

proposés aux étudiants du<br />

Programme Grande Ecole<br />

et du Global BBA dans le<br />

cadre de leurs semestres<br />

d’échange à l’international.<br />

KEDGE partenaire<br />

d’« Entrepreneurs<br />

dans la Ville »<br />

Destiné à accompagner des<br />

jeunes issus de quartiers<br />

prioritaires et porteurs<br />

d’un projet de création<br />

d’entreprise, le programme<br />

Entrepreneurs dans la Ville<br />

a été créé par la principale<br />

association d’insertion par le<br />

sport en France, Sport dans<br />

la Ville, et emlyon business<br />

school. Complémentaire de<br />

l’Ecole entrepreneuriale de<br />

Kedge, Entrepreneurs dans la<br />

Ville intègre des promotions<br />

de 15 à 25 porteurs de projets.<br />

De la sélection des projets à<br />

leu incubation le projet dure<br />

24 mois. Chaque participant<br />

est d’abord accompagné par<br />

un mentor pour l’élaboration<br />

de son business plan qui<br />

débouche sur un parcours<br />

d’accompagnement de<br />

18 mois en incubation.<br />

Au-delà des 24 mois<br />

d’accompagnement gratuit<br />

que propose le programme,<br />

des soutiens spécifiques<br />

peuvent être apportés aux<br />

entrepreneurs en fonction<br />

de leurs besoins.<br />

Créé à Lyon en 2007, le<br />

programme est également<br />

proposé à Paris, Lille,<br />

Saint-Etienne, et désormais<br />

à Marseille avec KEDGE<br />

qui assure la coordination<br />

opérationnelle et la<br />

supervision pédagogique de<br />

la formation Starter (certifiée<br />

emlyon business school).<br />

13


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN MAI 2021 N° 49<br />

Stéphanie Lavigne<br />

DIRECTRICE GÉNÉRALE DE TBS EDUCATION<br />

« Nous nous adressons à des étudiants<br />

de plus en plus actifs dans la salle de cours »<br />

TBS devient TBS Education et prend<br />

le statut de « société à mission » pour<br />

mieux répondre à ses engagements. Un<br />

nouveau plan stratégique, de nouveaux<br />

locaux, des droits de scolarité modulés<br />

selon les revenus des parents, beaucoup<br />

de nouveautés qu’évoque avec nous sa<br />

directrice générale, Stéphanie Lavigne.<br />

Olivier Rollot : Au cœur du nouveau plan<br />

stratégique que vous allez mettre en<br />

œuvre d’ici 2026, il y a la notion du « bienêtre<br />

pédagogique » de vos étudiants.<br />

Qu’entendez-vous par là ?<br />

Stéphanie Lavigne : Depuis cinq ans, TBS Education<br />

s’intéresse de plus en plus à la recherche en pédagogie.<br />

Nos professeurs nous ont fait remonter l’envie générale<br />

des étudiants d’avoir un autre accès au savoir. Nous<br />

avons donc effectué plusieurs enquêtes auprès de ces<br />

derniers pour comprendre comment nous pouvions<br />

renouveler nos formats d’apprentissage. Nous avons<br />

ainsi pu constater que les meilleures évaluations que<br />

faisaient nos étudiants concernaient les cours totalement<br />

revisités. Nous avons ensuite cherché quel<br />

était le point commun de ces cours plébiscités : c’était<br />

la notion de « bien être pédagogique » qui émergeait.<br />

Il faut aujourd’hui que nos contenus soient les plus<br />

adaptés possibles pour répondre aux besoins des<br />

entreprises. Nous sommes dans une optique d’évolution<br />

permanente pour que nos professeurs soient dans les<br />

meilleures conditions d’enseignement et d’expérimentations<br />

possibles. À nos étudiants, nous devons garantir<br />

que leur apprentissage soit effectif et mémorable et qu’il<br />

débouche sur des compétences vraiment maîtrisées.<br />

Aujourd’hui, ce sont vingt personnes qui travaillent<br />

ces sujets pour TBS Education, dont trois ingénieurs<br />

pédagogiques. C’est d’ailleurs l’un d’eux qui est responsable<br />

de la pédagogie, et non pas un professeur.<br />

Ces personnes accompagnent les professeurs pour<br />

qu’ils puissent à la fois avoir le temps de publier leurs<br />

recherches dans les revues et d’améliorer leurs pratiques<br />

pédagogiques.<br />

Aujourd’hui, nos professeurs qui publient le plus sont<br />

aussi de grands innovateurs. La frontière entre ces<br />

deux métiers est dépassée et nous en sommes fiers<br />

chez TBS Education. Au sein de l’école, l’innovation vient<br />

de professeurs de tous les âges, de tous les styles, de<br />

toutes les disciplines, et tous sont aujourd’hui aguerris à<br />

l’utilisation des outils. Il faut même parfois freiner certains<br />

de leurs projets d’innovation car ils sont trop nombreux !<br />

Le « CPF made by<br />

TBS Education »<br />

C’est tout à fait nouveau :<br />

chaque diplômé de TBS<br />

va avoir son propre CPF<br />

(compte personnel de<br />

formation) en complément<br />

de son CPF qu’il pourra<br />

mobiliser. Dès la rentrée<br />

2021-2022, TBS Education<br />

lance en effet le « CPF made<br />

by TBS Education », un<br />

compte pour ses alumni qui<br />

assure le développement de<br />

compétences et de soft skills<br />

tout au long de la carrière des<br />

diplômés et crée un système<br />

d’abonnement pour une offre<br />

en ligne (campus digital).<br />

O. R : Comment mettez-vous en œuvre ces<br />

innovations pédagogiques ?<br />

S. L : L’innovation pédagogique passe aussi par le lieu<br />

d’enseignement – pas forcément une salle de cours - et<br />

nous avons monté notre petit laboratoire de pratiques<br />

pédagogiques au sein duquel nous échangeons avec<br />

toutes les parties prenantes.<br />

© TBS Education<br />

14


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />

MAI 2021 N° 49<br />

Parce que nous nous adressons aujourd’hui à des<br />

étudiants de plus en plus actifs dans la salle de cours,<br />

et parce qu’ils ne sont plus seulement là pour consommer<br />

l’enseignement de façon passive, nos professeurs<br />

demandent des formations pour progresser et mieux<br />

capter leur attention, notamment en s’inspirant des<br />

arts dramatiques. D’ici 5 ans, nous voulons que les<br />

étudiants qui choisissent de venir étudier à TBS Education<br />

ne viennent pas seulement pour la réputation<br />

ou les classements, mais aussi parce que l’école est<br />

reconnue comme une école inspirante, une école dans<br />

laquelle on suit un cursus de plusieurs années mémorables<br />

avec une vraie expérience de cours.<br />

O. R : Quelle influence la pandémie de la<br />

Covid-19 a-t-elle eue sur vos innovations<br />

pédagogiques ?<br />

S. L : La pandémie nous a conduit à accélérer notre<br />

dynamique vers l’innovation. Avant la crise, nous n’avions<br />

pas imaginé que le distanciel puisse fonctionner aussi<br />

bien… Mais nous constatons aussi que nos étudiants<br />

n’aiment pas passer leurs journées sur Zoom ou Teams.<br />

Nous prenons le temps de bien réfléchir à la proportion<br />

de distanciel nous allons mettre en place dans les<br />

années à venir. Nous ne voulons pas que les étudiants<br />

associent distanciel et Covid. Bientôt, les cours de<br />

TBS Education seront résolument en présentiel, mais<br />

en proposant un mix avec du distanciel.<br />

O. R : Votre plan stratégique prévoit une<br />

hausse assez forte de vos effectifs : vous<br />

passeriez d’ici 2026 de 5500 à 7000<br />

étudiants. Quels programmes allez-vous<br />

privilégier pour cela ?<br />

S. L : Nous comptons principalement sur la montée en<br />

puissance de notre cursus bachelor. Il est aujourd’hui<br />

l’un des plus importants en France en termes d’effectifs<br />

et nous allons le développer plus particulièrement sur<br />

nos deux campus internationaux de Barcelone et Casablanca.<br />

Par le passé, nos campus à l’étranger recevaient<br />

nos étudiants pour diversifier leur cursus. Désormais,<br />

nous allons leur donner les moyens de se développer<br />

par eux-mêmes, avec une demande particulièrement<br />

forte au Maroc. En France, nous allons également créer<br />

deux nouvelles filières : e-santé et e-sport.<br />

Nous souhaitons également faire grandir notre executive<br />

education. La crise Covid-19 a entrainé une forte<br />

demande en redéploiement de compétences et nous<br />

avons encore une marge de développement importante<br />

sur le volet formations sur-mesure. Nous nous sommes<br />

d’ailleurs professionnalisés dans le recrutement en<br />

executive education.<br />

Quant au programme Grande école, il reste stable avec<br />

un nombre d’élèves issus de classes préparatoires<br />

qui se stabilise et nous voulons maintenir la qualité de<br />

notre recrutement.<br />

O. R : TBS Education a choisi de prendre le<br />

statut de « société à mission ». Pourquoi<br />

choisir d’opter aujourd’hui pour ce statut ?<br />

S. L : Nous l’avions déjà envisagé il y a un an et nous<br />

avions suspendu notre décision en raison de la crise<br />

sanitaire. Il y a maintenant 15 ans que TBS Education<br />

est très engagée dans les facteurs environnementaux<br />

et sociaux. À titre d’exemples, notre école possède le<br />

label DD&RS. Nos étudiants ont créé les Assises nationales<br />

étudiantes du développement durable (ANEDD)<br />

il y a plus de quinze ans. Cette année, 100 % de nos<br />

étudiants ont été formés aux enjeux du dérèglement<br />

climatique en participant à la Fresque du climat. Nous<br />

leur délivrons des certificats d’excellence lorsqu’ils<br />

suivent des parcours en développement durable et<br />

Responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Nous<br />

avons créé une Direction de la transition sociétale.<br />

Cette année, notre Bureau de l’humanitaire a été élue<br />

meilleure association étudiante française.<br />

Aujourd’hui nous souhaitons aller plus loin en déclarant<br />

une mission que nous pouvons tenir. Cette mission doit<br />

nous permettre de nous structurer et de rationaliser<br />

nos décisions qui ont à trait la RSE comme le développement<br />

durable.<br />

La cafétéria de TBS Education<br />

Trois grands domaines<br />

de recherche<br />

TBS Education entend<br />

s’appuyer « sur son corps<br />

professoral pour mener<br />

une recherche de pointe<br />

référencée dans les revues<br />

académiques internationales<br />

les plus prestigieuses » dans<br />

ces trois centres d’excellence :<br />

la RSE (responsabilité<br />

sociétale des entreprises) et<br />

le développement durable,<br />

l’Intelligence Artificielle<br />

& Business Analytics,<br />

l’Aéronautique et le spatial.<br />

© Christian Rivière<br />

15


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />

MAI 2021 N° 49<br />

O. R : La recherche de TBS Education est-elle<br />

déjà centrée sur ces questions ?<br />

S. L : Nous avons aujourd’hui la faculté la plus importante<br />

consacrée à ce sujet. Lorsque nous recrutons<br />

aujourd’hui un professeur, nous vérifions que ses<br />

recherches sont en résonnance avec notre projet.<br />

Dans 5 ans, nous voulons que TBS Education soit aussi<br />

choisie par les apprenants parce qu’elle place l’impact<br />

au cœur de sa mission.<br />

O. R : Vous êtes la première école post<br />

prépas à le faire. Dès la prochaine rentrée<br />

TBS Education va fixer le montant des frais<br />

de scolarité en fonction des revenus des<br />

familles. Comment cela va-t-il être organisé ?<br />

S. L : Cela va concerner tous les étudiants en formation<br />

initiale en première année de programme Grande<br />

école et dans les deux premières années de bachelor.<br />

Pour fixer ces nouveaux frais nous avons adopté un<br />

système très simple avec cinq tranches de réduction<br />

allant de 5 à 50 % des frais de scolarité. Nous comptons<br />

sur la progression de nos effectifs pour financer<br />

cette mesure. Aussi, il sera possible de suivre tout son<br />

cursus en alternance.<br />

O. R : Vous venez de l’évoquer.<br />

L’apprentissage est-il aujourd’hui très<br />

pratiqué au sein de vos cursus ?<br />

S. L : Oui, puisqu’il concerne aujourd’hui 60 % des<br />

étudiants des deux dernières années du programme<br />

Grande école (PGE). Il nous permet d’accueillir de très<br />

bons candidats sans qu’ils rencontrent de limites financières.<br />

Avec Anne Rivière, la directrice du PGE, nous<br />

réfléchissons à des maquettes pédagogiques 100 %<br />

en alternance, qui seront déployées dans les deux ans<br />

à venir. Nos étudiants nous disent que c’est un bon<br />

moyen de financer leurs études mais surtout qu’une<br />

formation en alternance maximise leur employabilité.<br />

O. R : L’actualité de TBS Education est<br />

également immobilière. Où en-est la<br />

construction de votre nouveau campus de<br />

Toulouse ?<br />

S. L : Nous avons signé le projet de construction avec<br />

Toulouse Métropole. Nous avons pris quelques mois<br />

de retard après le report des élections municipales,<br />

en raison de la pandémie. En septembre 2025, nous<br />

emménagerons sur un tout nouveau campus. Mais<br />

nos projets immobiliers ne sont pas que toulousains.<br />

Notre campus de Barcelone déménagera aussi, et cela<br />

dès janvier 2023, pour nous implanter dans un nouveau<br />

quartier dédié à l’innovation, tout près du port. Le 22#<br />

sera le district de l’innovation et de la créativité au sein<br />

duquel nous aurons notre école et nous allons créer<br />

une résidence étudiante de 700 lits. Cette nouvelle<br />

localisation géographique offrira beaucoup plus d’espaces<br />

pour les activités sportives ou les réceptions.<br />

Nous allons aussi déménager notre campus de Casablanca<br />

afin de pouvoir poursuivre notre développement.<br />

Nous allons nous établir dans un tout nouveau quartier<br />

autour du district financier.<br />

Enfin, à Paris, nous prévoyons de nous étendre dans<br />

de nouveaux locaux pour à la fois développer l’executive<br />

education et nos formations en apprentissage<br />

car beaucoup de nos étudiants sont employés dans<br />

la capitale.<br />

En 2023, nous pourrions donc avoir trois nouveaux<br />

campus. Cela devrait contribuer à la redynamisation<br />

de l’image de l’école.<br />

Une expansion<br />

en chiffres<br />

D’ici 2026 le chiffre<br />

d’affaires devrait passer<br />

de 55 M€ à 75 M€ avec<br />

des effectifs étudiants en<br />

progression de 5 500 à<br />

7 000 étudiants pour un<br />

pourcentage d’étudiants<br />

boursiers qui passerait de 20<br />

à 30 %. Le corps professoral<br />

permanent devrait de son<br />

côté croitre de 115 à 140<br />

professeurs permanents dont<br />

60 % d’intrenationaux.<br />

O. R : C’est un sujet épineux. Le « coût<br />

contrat » qui finance vos apprentis est-il<br />

suffisant pour couvrir vos coûts réels ?<br />

S. L : La prise en charge est beaucoup plus faible<br />

qu’ailleurs. En résultat, les entreprises ne veulent pas<br />

toujours prendre le relais des OPCO (opérateur de compétences)<br />

en raison d’un « reste à charge » trop élevé.<br />

Le hall de TBS Education<br />

© Christian Rivière<br />

16


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN MAI 2021 N° 49<br />

L’école du futur<br />

L’école du futur imaginée par<br />

TBS Education, reposera sur<br />

un mix de cours en distanciel<br />

et en présentiel. Afin d’assurer<br />

l’employabilité maximale<br />

aux apprenants à Toulouse<br />

et Paris, tout comme sur<br />

les campus internationaux,<br />

des espaces d’échanges<br />

et de partage, intitulés<br />

AGORA, accueilleront<br />

demain les entreprises<br />

© Manuel Huynh<br />

La bibliothèque de TBS Education<br />

O. R : Parlons encore international. Comment<br />

avez-vous géré les difficultés de se déplacer<br />

pour vos étudiants pendant cette période de<br />

pandémie ?<br />

S. L : Comme toutes les écoles, nous avons dû gérer les<br />

mécontentements de nos étudiants qui n’ont pu partir<br />

à l’international - sinon sur nos campus de Barcelone<br />

et Casablanca. Finalement, un nombre important de<br />

nos étudiants ont pu partir.<br />

Nous avons développé des cours à distance avec de<br />

grandes universités. Si les étudiants étaient perplexes<br />

au départ, ils ont vite compris l’intérêt de suivre des<br />

cours d’une grande université américaine, même à<br />

distance. Certains étudiants considèrent même que<br />

c’est une solution qui permet d’économiser bien des<br />

coûts ou du temps de transport.<br />

Même si nous travaillons aujourd’hui avec plusieurs<br />

universités partenaires qui ont les mêmes demandes,<br />

nous ne souhaitons pas faire une croix sur l’expérience<br />

internationale, qui reste l’une des principales attentes<br />

de nos étudiants. La question se pose également pour<br />

savoir si des accords de cours à distance avec des<br />

universités partenaires peuvent suffire pour valider le<br />

semestre à l’étranger obligatoire dans nos écoles… Les<br />

cours ne constituent qu’une partie de cette expérience.<br />

O. R : Le distanciel n’est pas la solution<br />

pérenne pour les écoles mais il permet<br />

quasiment de tout faire. Même votre remise<br />

des diplômes !<br />

S. L : Cette année, nous avons effectivement réalisé<br />

cette remise de diplômes via un format 100 % vidéo<br />

en direct avec seulement les principaux responsables<br />

de l’école, quelques étudiants et un animateur sur<br />

le plateau. Le service communication a organisé la<br />

remise des diplômes virtuelle en faisant participer les<br />

étudiants pour enrichir le site web évènementiel avec<br />

leurs photos, leurs montages vidéos et leurs souvenirs.<br />

Nous sommes tout de même conscients qu’il manquait<br />

encore une dimension festive. Nous avons d’ailleurs<br />

promis à nos diplômés que nous nous retrouverions<br />

pour un événement festif au cours de l’année si le<br />

contexte sanitaire nous le permet.<br />

17


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN MAI 2021 N° 49<br />

Loïck Roche<br />

DIRECTEUR GÉNÉRAL DE GRENOBLE EM<br />

« Je veux que l’école<br />

puisse susciter des débats »<br />

Devenue il y a peu une « société à<br />

mission », Grenoble EM entend plus<br />

que jamais se positionner comme une<br />

école de débats tout en se réinscrivant<br />

dans son identité d’école portée sur les<br />

technologies. Son directeur général,<br />

LoÏck Roche, revient avec nous sur<br />

son école au moment où elle produit un<br />

nouveau plan stratégique.<br />

Olivier Rollot : Grenoble EM est la première<br />

école de management française à adopter le<br />

statut de « société à mission ». Qu’est-ce que<br />

cela représente pour vous ?<br />

Loïck Roche : Avec la « School for Business and Society<br />

» que nous portons depuis plusieurs années, être<br />

aujourd’hui société à mission marque, à la fois, le terme<br />

et la réalisation de notre plan stratégique précédent et,<br />

à la fois, l’ouverture et le socle de notre plan stratégique<br />

GEM 2025. Être une société à mission, c’est se donner<br />

un cadre, une contrainte positive, pour prendre et tenir<br />

des engagements plus ambitieux encore.<br />

Cela veut dire aussi mettre en place un comité de<br />

mission. Ce comité a pour objet de suivre et d’évaluer<br />

la conformité de la gestion de l’entreprise par rapport<br />

à la mission.<br />

C’est un message fort d’engagement sur des causes<br />

très précises, c’est aussi un message fort de cohérence<br />

entre ce que nous disons et ce que nous faisons. Dans<br />

nos activités d’enseignement, dans nos activités de<br />

recherche.<br />

Pour exemples : la création de notre certificat Leadership<br />

responsable ; nos chaires de recherche : Energy for<br />

Society ; Territoires en Transition ; Digital Organization<br />

& Society...<br />

Naturellement, des questions se posent. Je pense à<br />

l’international. Bien sûr, il sera toujours possible de<br />

voyager pour les étudiantes et les étudiants – l’interculturel<br />

ne s’acquiert pas par les livres ou sur Internet.<br />

Pour nos professeurs, j’ai demandé au doyen du corps<br />

professoral un travail qui doit aboutir à repenser les<br />

règles pour pouvoir se déplacer.<br />

O. R : Qu’est-ce cela signifie aujourd’hui<br />

d’être une « School for Business and<br />

Society » alors qu’il y a déjà dix ans que vous<br />

avez lancé le concept ?<br />

L. R : À l’initial, la compréhension tout à fait disruptive<br />

dans le monde des écoles, et plus largement des organisations,<br />

que nous devions aller au-delà de notre<br />

mission pour nous emparer des grands défis et enjeux<br />

du xxi e siècle et ainsi, par notre travail avec et pour les<br />

élèves, par notre travail avec et pour les entreprises,<br />

contribuer à améliorer le bien-être de la société.<br />

Aujourd’hui, cela veut dire tout autant être une école<br />

ouverte. C’est là un enseignement de la crise. L’éducation,<br />

au sens le plus large, j’y inclus notamment les<br />

innovations pédagogiques..., doit être considérée<br />

comme un bien commun. Pour exemple très concret,<br />

nous avons mis à disposition de la communauté académique,<br />

ce qui a été présentée à juste titre comme<br />

une vraie rupture pour enseigner, avec toutes les<br />

possibilités et configurations souhaitées, à la fois en<br />

présentiel et en distanciel, ce que nous avons appelé<br />

les salles GEM Hyflex.<br />

Loïck Roche sélectionné<br />

pour participer à<br />

la Convention des<br />

Entreprises pour<br />

le Climat (CEC)<br />

Loïck Roche fait partie<br />

de la 2 ème vague de 30<br />

dirigeants sélectionnés pour<br />

participer à la Convention<br />

des Entreprises pour le<br />

Climat (CEC). Il rejoint<br />

ainsi d’autres dirigeants<br />

de structures du territoire<br />

grenoblois qui rayonnent dans<br />

le monde comme ARaymond,<br />

Photoweb (sélectionnées<br />

lors de la première vague de<br />

30 dirigeants annoncée en<br />

mars 2021), Petzl et Keria<br />

(sélectionnées lors de cette<br />

seconde vague annoncée en<br />

avril 2021). La Convention<br />

des Entreprises pour le<br />

Climat se déroulera de<br />

juillet 2021 à mars 2022.<br />

Les dirigeants sélectionnés<br />

sont destinés à former un<br />

collectif de 150 décideurs<br />

qui co-construiront les<br />

feuilles de route alignant<br />

leurs entreprises sur<br />

l’objectif donné aux Citoyens<br />

en 2019. Ils viseront au<br />

moins 40 % de réduction<br />

d’émissions de gaz à effet<br />

de serre d’ici 2030 mais<br />

également la régénération de<br />

la biodiversité et l’écriture<br />

d’un futur désirable.<br />

© GEM<br />

18


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />

MAI 2021 N° 49<br />

Autre exemple, je veux que l’école, aujourd’hui puisse<br />

susciter des débats. Je suis aujourd’hui beaucoup<br />

trop seul parmi les directeurs et les directrices des<br />

écoles à avoir pris publiquement position sur des sujets<br />

aussi importants que les caricatures, le racialisme,<br />

l’islamo-gauchisme, l’écriture inclusive.<br />

Retour sur le campus d’étudiants dument masqués<br />

Si nous ne participons pas à ces débats, alors je pense<br />

que nous manquons à notre premier devoir d’éthique<br />

de responsabilité. Mieux, nous devons prendre parti,<br />

quitte, parfois, savoir dire aussi : « Nous ne savons pas ».<br />

O. R : Les débats sur l’islamo-gauchisme<br />

présupposé de certains ont été vifs chez<br />

vos voisins de Sciences Po Grenoble il y<br />

a quelques semaines. Avec notamment<br />

l’affichage des noms de professeurs<br />

désignés comme anti-Islam par des<br />

militants de l’Unef. Comment jugez-vous ces<br />

événements ?<br />

L. R : Je ne pouvais pas réagir. Par respect pour la<br />

direction de Sciences Po, qui – peut-être aux prises<br />

avec d’autres contraintes (nécessité de croiser avec<br />

le Rectorat ? avec le Ministère ?) n’a pas réagi avant<br />

plusieurs jours. Il n’y a pourtant aucune hésitation à<br />

avoir en ces cas. Réaction immédiate, sans se prononcer<br />

sur le fond, car l’immédiateté empêche par définition<br />

d’avoir tous les éléments, mais réaction immédiate<br />

pour condamner avec force l’affichage des noms de<br />

professeurs, jetés en pâture en quelque sorte et donc,<br />

parce que les mots ont un sens, livrés pour être détruits.<br />

O. R : Grenoble EM vient de présenter sa<br />

nouvelle stratégie avec notamment le<br />

lancement de la « TIM Live Academy » qui<br />

doit « promouvoir de nouveaux talents<br />

créatifs pour un futur technologique<br />

durable ». C’est une sorte de retour aux<br />

sources technologiques pour GEM ?<br />

L. R : GEM a une identité très forte sur le Management<br />

des technologies et de l’innovation (MTI) et nous sommes<br />

reconnus pour cela. Pour autant, il est tout aussi évident,<br />

que beaucoup d’écoles – parce que ce sujet s’impose –<br />

nous ont suivi et travaillent aujourd’hui souvent très bien<br />

sur ces mêmes dimensions, nous devons aujourd’hui<br />

redonner un nouvel élan et une nouvelle dimension à<br />

de qui est constitutif de l’ADN de GEM.<br />

Du plus simple : faire que tout étudiant soit confronté à<br />

l’Intelligence artificielle (IA) ; aux Big Data ; aux systèmes<br />

embarqués ; à la cybersécurité ; à la convergence entre<br />

nanosciences, biotechnologies, sciences cognitives<br />

et technologies de l’information ; à la Robotique ; etc.<br />

Au moins simple : inventer et prototyper pour relever<br />

de vrais défis utiles à la société et aux entreprises ;<br />

expérimenter un parcours personnalisé et adapté aux<br />

envies, besoins et projets professionnels des élèves<br />

au contact des entreprises et organisations ; etc. Et<br />

cela, dans toutes nos activités, France et international.<br />

Je crois aux écoles d’identité.<br />

O. R : A l’international également vous faites<br />

évaluer vos pratiques ?<br />

L. R : Dans ce que nous appelons le Parcours Transcontinental,<br />

il est possible pour les élèves d’étudier, au<br />

cours de leur scolarité, dans quatre ou cinq campus<br />

dans le monde. Des campus toujours emblématiques<br />

comme McGill, George Washington University (GWU),<br />

Cambridge, Pace University. Nous sommes membres<br />

fondateurs à Grenoble du Campus mondial d’innovation<br />

Giant (GEM, GINP, CEA, UGA, CNRS, EMBL, ILL, ...). Des<br />

écosystèmes scientifiques et technologiques, comme<br />

celui de GIANT, il en existe une quinzaine dans le monde,<br />

avec qui nous sommes, par notre appartenance à<br />

GIANT, partenaires. Ils sont à Taïwan, en Corée du<br />

Sud, au Japon, sur la côte Est et Ouest des États-<br />

Unis... L’idée, doubler le nombre de nos destinations<br />

de notre Transcontinental avec des Business schools<br />

ou Universités liées à ces mêmes écosystèmes sur les<br />

thématiques du MTI.<br />

Devenir une société<br />

à mission<br />

GEM devient la première<br />

grande business school<br />

française à prendre le<br />

statut de société à mission.<br />

Dans ce cadre sa « raison<br />

d’être » est d’« Apporter des<br />

réponses, par la formation<br />

et la recherche, aux grands<br />

défis de la transition<br />

écologique, sociétale et<br />

économique, et contribuer<br />

à un monde plus résilient,<br />

plus juste, plus pacifique,<br />

plus responsable ». Les<br />

objectifs ou grandes causes<br />

sont : Éthique et intégrité /<br />

Égalité entre les personnes<br />

/ Éducation pour toutes et<br />

tous / Paix économique<br />

/ Transition écologique.<br />

Sur les cinq prochaines<br />

années ce sont 7,5 millions<br />

d’euros qui vont être investis<br />

par GEM pour tenir ses<br />

engagements en ce sens.<br />

© GEM<br />

19


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />

MAI 2021 N° 49<br />

Un campus au cœur de Grenoble<br />

O. R : Après cette année dominée par la<br />

pandémie, comment faut-il mêler présentiel<br />

et distanciel à l’avenir ?<br />

L. R : Notre rentrée 2020, 100 % en ligne, a été distinguée<br />

par un prix de l’AACSB (Association to Advance Collegiate<br />

Schools of Business) dans le cadre du Challenge<br />

« Innovations that Inspire ? ». Cela colle, point pour<br />

point, avec notre vision : « Être reconnue comme une<br />

des grandes écoles les plus innovantes et influentes<br />

de son temps pour un monde plus résilient, plus juste,<br />

plus pacifique, plus responsable. »<br />

O. R : Votre autre nouveau grand<br />

développement est pédagogique avec ce<br />

que vous avez appelé le « GEM Digital Twin ».<br />

Dites-nous en plus.<br />

L. R : Comme nous avons dessiné hier l’avenir des<br />

écoles, avec l’évolution nécessaire des business shools<br />

en schools for business for society – aujourd’hui toutes<br />

les écoles y sont – nous dessinons aujourd’hui ce que<br />

sera, pour partie au moins, l’école de demain. Créer<br />

avec les dernières technologies de l’univers des jeux<br />

vidéo, ce qu’a été la banque en ligne à la banque de<br />

détail. Autrement dit, créer un nouveau monde virtuel<br />

académique, inspiré des jeux vidéo les plus innovants<br />

et fondé sur les dernières avancées technologiques<br />

pour apprendre, évoluer, agir, interagir, ressentir et<br />

créer comme dans le monde réel.<br />

Là aussi, et comme nous croyons à une école ouverte,<br />

à la coopération, nous avons proposé – mais sans<br />

succès à ce jour – et cela pourrait se faire alors sous<br />

l’égide de la Région, de co-construire et co-porter ce<br />

projet avec le Groupe ESC Clermont et l’emlyon, et<br />

créer alors, pour ce projet, une entité partagée AURA<br />

Business School.<br />

© GEM<br />

Je pense qu’il y a de la place pour les 2 mondes. Le<br />

Présentiel et le Distanciel. J’ai toujours beaucoup<br />

aimé, sans naturellement pour des questions d’âge<br />

y avoir assisté, l’enseignement à Vincennes, dans les<br />

années 1970. Des enseignements ouverts, aux delà<br />

des étudiantes et des étudiants inscrits, à quiconque<br />

souhaitait suivre des cours. À l’autre bout du spectre,<br />

on a maintenant les salles GEM Hyflex. Mais, quelque<br />

part, la philosophie reste la même. Permettre le plus<br />

de configurations possibles pour suivre et participer à<br />

des enseignements. En 2023, et pour exemple, grâce<br />

au dispositif GEM Hyflex qui sera généralisé à toutes<br />

nos salles de cours (Grenoble et notre nouveau Campus<br />

GEM Paris 2023), la question du handicap qui, jusqu’alors<br />

pouvait empêcher une personne d’être présente (alors<br />

qu’elle remplissait les conditions d’admission), ne sera<br />

plus jamais un frein à l’accès à nos programmes.<br />

O. R : Vous entendez aujourd’hui faire entrer<br />

des sociétés ou des banques au capital<br />

de GEM qui, rappelons-le, est un EESC<br />

(établissement d’enseignement supérieur<br />

consulaire). Comment allez-vous procéder ?<br />

L. R : Nous sommes-là, point pour point, dans le respect<br />

de l’esprit de la loi Mandon (pour GEM, modification<br />

de statut au 1 er janvier 2016 de GEM établissement de<br />

la CCI de Grenoble en filiale GEM EESC de la CCI de<br />

Grenoble – exactement en cela comme HEC, ESCP...).<br />

Les grands marqueurs de la loi sont : le transfert de la<br />

marque, des bâtiments, et l’entrée de nouveaux investisseurs<br />

au capital de l’École. Les investissements à<br />

consentir pour continuer à progresser, à être toujours<br />

aussi compétitifs, à suivre notre stratégie GEM 2025 :<br />

« Être un Business Lab for Society, véritable R&D pour<br />

l’enseignement et les pratiques de management dans<br />

le monde », ont été chiffrés à 32 M€ sur 5 ans. Nous<br />

avons aujourd’hui 5 grands types d’actionnaires (ceux-ci<br />

pouvant s’additionner). Les banques/BPI ; les industriels<br />

de notre territoire et écosystème ; les institutionnels<br />

et grands opérateurs ; les diplômées et diplômés de<br />

GEM ; les collaboratrices et les collaborateurs de GEM.<br />

GEM lance « TIM-<br />

LIVE Academy<br />

« Forte de son positionnement<br />

historique en management<br />

de la Technologie et de<br />

l’innovation », GEM lance<br />

la « TIM-LIVE Academy ».<br />

Pour « promouvoir de<br />

nouveaux talents créatifs<br />

pour un futur technologique<br />

durable », la TIM-LIVE<br />

Academy formera ses élèves<br />

aux compétences-clés<br />

répondant durablement à la<br />

digitalisation des secteurs<br />

tout en proposant un socle de<br />

connaissances de base dans<br />

tous les programmes de GEM<br />

(Intelligence artificielle,<br />

Big Data, cybersécurité,<br />

systèmes embarqués ; etc.)<br />

et en fédérant autour d’elle<br />

un réseau international<br />

d’acteurs technologiques,<br />

scientifiques académiques et<br />

professionnels, pour « créer<br />

de nouveaux standards<br />

d’apprentissage ». Pour y<br />

parvenir ce sont 10 millions<br />

d’euros qui vont être investis<br />

par GEM pendant les cinq<br />

prochaines années.<br />

20


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN MAI 2021 N° 49<br />

O. R : Mais pourquoi investir dans un EESC<br />

sachant que les actionnaires n’y touchent<br />

pas de dividende ?<br />

L. R : Investir dans l’éducation, et tout particulièrement<br />

dans les écoles de management, est très certainement<br />

aujourd’hui l’un des meilleurs investissements que l’on<br />

puisse faire. Pour les valeurs portées par le monde de<br />

l’éducation bien sûr même si on comprendra qu’aux<br />

yeux d’un investisseur cela ne puisse pas toujours<br />

être suffisant. Pour parler retour sur investissement,<br />

une école, comme GEM, vaudra dans 5 ans 3 fois plus<br />

que son prix d’aujourd’hui.<br />

O. R : Une question plus « politique ».<br />

Comment réagissez-vous à la création de<br />

la Conférence des directeurs des écoles<br />

françaises de management (Cdefm). Quand<br />

vous étiez président du Chapitre des écoles<br />

de management de la Conférence des<br />

Grandes écoles (CGE) vous défendiez déjà<br />

ardemment les spécificités de vos écoles.<br />

L. R : Tout ce qui peut favoriser notre capacité à être<br />

écoutés et entendus, doit être mis en œuvre. J’avais<br />

effectivement posé – ce qui n’avait pas voulu être entendue,<br />

comme souvent la vérité – que beaucoup des<br />

combats menés, pour ne pas dire tous les combats<br />

menés – avaient été perdus par les écoles. Dit autrement,<br />

quel que soit les gouvernements, je ne suis pas<br />

certain que l’on trouve une seule décision, ou une seule<br />

loi, qui ait aidé de façon réelle et sérieuse à accroître la<br />

compétitivité des écoles ? Nous restons en arrière-fond<br />

sur des lignes qui seront toujours mortifères dès lors<br />

qu’elles voudront opposer Universités et Grandes<br />

Écoles de Management. Le vrai combat, le seul qui<br />

m’intéresse, c’est la compétitivité de l’enseignement<br />

supérieur en France à l’international.<br />

C’est aussi ce que je défends avec ce que j’ai appelé La<br />

Théorie du Lotissement. Comme dans un lotissement<br />

la valeur de ma maison est étroitement corrélée à la<br />

valeur de la maison du voisin. Le jour où l’on aura compris<br />

que tout ce qui est bon pour l’Université est bon<br />

pour les Écoles car cela crée de la valeur d’ensemble<br />

pour l’enseignement supérieur et donc pour la France,<br />

on aura fait un grand pas. Le jour où l’on aura compris<br />

que tout ce qui est bon pour les Écoles est bon pour<br />

les Universités car cela crée tout autant de la valeur<br />

d’ensemble pour l’enseignement supérieur et pour la<br />

France, on aura fait, ce jour-là, un pas de géant.<br />

O. R : Les causes sont au cœur des<br />

préoccupations de vos étudiants !<br />

L. R : Là aussi, peut-être que je me démarque des<br />

pensées et paroles melliflues. Arrêtons avec l’idolâtrie<br />

envers les jeunes générations. Ils sont aussi formidables<br />

que l’étaient leurs aînés. Mais ils portent aussi les mêmes<br />

fautes. Je pense aux violences sexistes et sexuelles,<br />

au racisme, etc. Bien sûr, et comme pour leurs aînés,<br />

c’est une minorité, mais il n’empêche. C’est pour cela<br />

qu’à GEM, j’ai voulu que notre première cause, avant<br />

toutes les autres, pour laquelle nous nous engageons<br />

c’est ce que j’ai appelé Éthique et Intégrité. Plus précis,<br />

cela veut dire : « Agir avec éthique et défendre l’intégrité<br />

physique et morale des personnes : refuser tout<br />

comportement ou parole portant atteinte aux droits,<br />

à la santé et la dignité de chaque individu », et cela<br />

correspond à l’objectif de développement durable<br />

(ODD) n°3 défini par l’ONU.<br />

O. R : Mais alors comment définiriez-vous<br />

l’école de management à la française ?<br />

L. R : Elle est, quelque part, un joli prolongement de<br />

ce qui pourrait caractériser celles et ceux qui vivent<br />

en France. Une capacité incroyable à innover, souvent<br />

même avec presque rien en comparaison des meilleures<br />

écoles dans le monde qui bénéficient de moyens, à commencer<br />

financiers, dix fois, cent fois supérieurs. Génie<br />

français en quelque sorte qui leur permet de donner le<br />

change, et parfois mieux encore. Plus discutable, c’est<br />

aussi une capacité hors norme à se battre entre elles<br />

et à perdre de vue l’essentiel, la seule compétition qui<br />

vaille, la compétition internationale.<br />

Plus profond peut-être, ce qu’elle doit être aussi. Si<br />

ce n’est la lumière de l’enseignement des sciences de<br />

management dans le monde, au moins être un phare.<br />

Ce qu’elle doit porter, au-delà<br />

de ses enseignements, de sa<br />

recherche, la volonté sans faille<br />

de contribuer à ce que les jeunes<br />

d’aujourd’hui deviennent d’honnêtes<br />

personnes. Porter ce que<br />

j’appelle une écologie humaine.<br />

La compréhension que c’est<br />

parce que nous travaillons sur<br />

la paix économique que nous<br />

pourrons faire ouverture, pour<br />

de vrai, à deux autres formes<br />

de paix : la paix sociale et la paix<br />

environnementale.<br />

Une étudiante expérimente<br />

un casque de réalité virtuelle<br />

dans le GEM Labs<br />

© GEM<br />

21


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER<br />

MAI 2021 N° 49<br />

RSE et développement<br />

durable : plus que jamais<br />

au programme !<br />

La responsabilité sociétale des entreprises<br />

et le développement durable sont plus que jamais<br />

au programme des Grandes écoles.<br />

Autant pour répondre aux demandes<br />

des entreprises que de celles des étudiants<br />

et entrer ainsi en résonnance avec les objectifs de<br />

développement durable (ODD) de l’ONU.<br />

Notre enquête du mois.<br />

© Escp Europe<br />

22


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER<br />

MAI 2021 N° 49<br />

Le Times Higher Education publie<br />

depuis deux ans un « Impact<br />

Rankings » qui mesure l’accomplissement<br />

des universités du monde entier<br />

en termes d’objectifs de développement<br />

durable de l’ONU. Alors que ce sont les<br />

universités australiennes qui dominent<br />

ce classement il faut remonter au-delà du<br />

centième rang pour voir apparaitre une<br />

école d’ingénieurs française. Et aucune<br />

école de management n’est classée.<br />

Alors que les indicateurs de RSE et de<br />

développement durable se font encore<br />

attendre dans les classements français, les<br />

plans stratégiques des écoles de management<br />

se succèdent avec au moins un point<br />

commun : la volonté de mettre en avant les<br />

dimensions RSE (responsabilité sociétale<br />

des entreprises) et développement durable.<br />

« Nous nous inscrivons dans un système<br />

de valeurs qui vont aller au-delà de la RSE<br />

(responsabilité sociétale des entreprises)<br />

puisque nous parlons déjà aujourd’hui d’ESG<br />

pour « environnement, social et gouvernance<br />

», à l’instar des grands groupes en<br />

pointe sur le sujet. La nomination au Comité<br />

exécutif de l’école d’un Dean associé au<br />

développement durable s’inscrit dans cet<br />

engagement au cœur de notre mission,<br />

et auquel nos étudiants sont de plus en<br />

plus attentifs en nous présentant leurs<br />

priorités », définit le directeur général de<br />

ESCP, Frank Bournois, qui insiste : « Avec<br />

la poursuite de l’excellence académique,<br />

pédagogique et expérientielle, cette dimension<br />

sera un des piliers de notre stratégie<br />

à venir, conforme à notre statut unique<br />

d’école européenne qui nous permet un<br />

regard original mais nécessaire sur le monde<br />

d’aujourd’hui ». Même volonté du côté de<br />

l’Edhec dont la stratégie « EDHEC for Future<br />

Generations » marque selon son directeur<br />

Le label DD&RS<br />

Fruit du travail collectif<br />

d’une dizaine d’universités<br />

et de grandes écoles le<br />

label DD&RS permet de<br />

valoriser nationalement<br />

et internationalement au<br />

meilleur rapport bénéfices/<br />

coûts les démarches de<br />

développement durable et<br />

de responsabilité sociétale<br />

des établissements<br />

d’enseignement supérieur<br />

et de recherche et de<br />

« monter en compétences<br />

au sein d’un collectif<br />

d’établissements engagés ».<br />

23


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER MAI 2021 N° 49<br />

général, Emmanuel Métais « la volonté de<br />

mettre nos programmes et notre recherche<br />

au service de grandes causes sociétales.<br />

C’est un mouvement auquel on assiste un<br />

peu partout. Les business schools doivent<br />

faire en sorte que le business devienne une<br />

solution aux grands défis qui se posent :<br />

le changement climatique, les inégalités<br />

de richesses, l’inclusion ou encore le bon<br />

usage de la technologie ».<br />

Devenir des « sociétés à mission »<br />

C’est un signal fort de leur volonté de<br />

montrer leur implication dans la société.<br />

Grenoble EM, TBS Education, emlyon,<br />

les unes après les autres des écoles de<br />

management deviennent des « sociétés à<br />

mission ». « Avec la « School for Business<br />

and Society » que nous portons depuis<br />

plusieurs années, être aujourd’hui société<br />

à mission marque, à la fois, le terme et la<br />

réalisation de notre plan stratégique précédent<br />

et, à la fois, l’ouverture et le socle<br />

de notre plan stratégique GEM 2025. Être<br />

une société à mission, c’est se donner un<br />

cadre, une contrainte positive, pour prendre<br />

et tenir des engagements plus ambitieux<br />

encore », signifie le directeur général de<br />

Grenoble EM, Loïck Roche.<br />

Même volonté du côté de TBS Education<br />

comme l’explique sa directrice générale,<br />

Stéphanie Lavigne, qui opte également<br />

pour le statut : « Il y a maintenant 15 ans<br />

que TBS Education est très engagée dans<br />

les facteurs environnementaux et sociaux.<br />

À titre d’exemples, notre école possède le<br />

label DD&RS. Nos étudiants ont créé les<br />

Assises nationales étudiantes du développement<br />

durable (ANEDD) il y a plus de<br />

quinze ans. Aujourd’hui nous souhaitons<br />

aller plus loin en déclarant une mission<br />

que nous pouvons tenir. Cette mission doit<br />

nous permettre de nous structurer et de<br />

rationaliser nos décisions qui ont à trait la<br />

RSE comme le développement durable ».<br />

Direction de la transition sociétale alors<br />

que Kedge a créé un poste de doyenne<br />

associée à l’inclusivité confié à l’une de ses<br />

professeurs, Anicia Jaegler, dont la mission<br />

principale sera « d’aligner la pédagogie, la<br />

recherche et les relations étudiants avec<br />

les valeurs d’inclusivité de l’école ».<br />

Sous le nom « KEDGE IMPAKT » Kedge<br />

BS fédère ainsi toutes les activités de<br />

RSE et de développement durable qu’elle<br />

met en œuvre depuis déjà plus de dix<br />

ans, avec notamment le Sulitest qu’elle a<br />

créé. Aujourd’hui elle souhaite également<br />

être neutre en carbone dès 2030. « L’efficacité<br />

de notre action sera mesurée par<br />

un comité de développement durable.<br />

KEDGE a choisi le Positive Impact Rating<br />

Audencia crée une école dédiée : Gaïa<br />

Une école va encore plus loin que les autres<br />

cette année : Audencia, qui crée une école<br />

dédiée à la transition écologique et sociale :<br />

Gaïa. « Ce sera une école immersive au sein<br />

de laquelle tous les étudiants d’Audencia<br />

effectueront des étapes de leur cursus<br />

pour acquérir des compétences en<br />

développement durable et en transition<br />

écologique et sociale. Elle possédera<br />

son bâtiment propre, son incubateur et<br />

son catalogue de formations dans tous<br />

les domaines », commente le directeur<br />

général d’Audencia, Christophe Germain.<br />

Un étudiant du programme Grande école<br />

devra par exemple y suivre des modules<br />

de formation sur les basiques liés aux<br />

Les Assises nationales<br />

étudiantes du<br />

développement durable<br />

Les Assises nationales<br />

étudiantes du développement<br />

durable (ANEDD) sont<br />

nées en 2007 à TBS sous<br />

l’impulsion de l’association<br />

étudiante Bureau du<br />

Développement Durable<br />

(B3D). Elles ont donné<br />

naissance au REFEDD,<br />

le Réseau Français<br />

des Étudiants pour le<br />

Développement Durable.<br />

Ce regroupement fédère<br />

aujourd’hui plus de 100<br />

associations étudiantes<br />

françaises de développement<br />

durable autour d’une<br />

charte commune.<br />

sujets de l’alimentation, de l’agriculture, de<br />

l’écologie, des équilibres sociaux ou encore<br />

de l’urbanisme, puis des enseignements<br />

en lien avec sa spécialisation. De plus,<br />

une série de cours et d’activités gratuites<br />

seront ouverts à tous, pour permettre à<br />

tous ceux qui se sentent concernés par<br />

les grands enjeux contemporains de se<br />

former, ou de se reconvertir. « Gaïa est<br />

une école qui se veut invasive, dans le bon<br />

sens du terme, pour irriguer l’ensemble<br />

de nos activités. Pour l’instant, elle n’a<br />

pas vocation à délivrer des diplômes mais<br />

cela peut évoluer dans les cinq ans à<br />

venir », s’interroge Christophe Germain.<br />

Fédérer ses moyens<br />

Cette volonté de consacrer une grande partie<br />

de ces efforts au développement durable<br />

débouche sur de nouvelles organisations.<br />

TBS a par exemple crée cette année une<br />

© Audencia<br />

24


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER<br />

MAI 2021 N° 49<br />

(évaluation de référence par les étudiants<br />

de l’impact et de l’influence positive des<br />

écoles sur la société) comme indicateur<br />

de performance synthétique. Nous nous<br />

fixons pour objectif de passer du niveau 3<br />

au niveau 4, dit « transforming », en 2025<br />

et de rejoindre ainsi les dix meilleurs établissements<br />

classés au niveau mondial »,<br />

indique son directeur général, Alexandre de<br />

Navailles, qui insiste : « Ce sont des sujets<br />

à diffuser dans tous nos programmes et à<br />

cet effet nous souhaitons veiller à ce que<br />

chacun de nos syllabi réponde d’une façon<br />

ou d’une autre aux ODD ».<br />

Se donner des missions pour la<br />

société<br />

Qu’elles soient ou non devenues des<br />

sociétés à mission les écoles de management<br />

inscrivent dans leur plan stratégique<br />

leur volonté de servir la société. « La RSE<br />

n’est plus une notion superflue que l’on<br />

plaque sur les entreprises. Et les jeunes<br />

tiennent à voir ces dimensions portées<br />

par les écoles. Il s’agit d’une véritable<br />

inflexion plébiscitée par la société comme<br />

par des étudiants, qui veulent voir le<br />

monde progresser. Par sa signature<br />

« Make an Impact », l’EDHEC a d’ailleurs<br />

été la première à l’inscrire au fronton de<br />

l’école. D’une certaine manière, c’est<br />

dans son ADN depuis sa fondation au<br />

sein de l’Université catholique de Lille »,<br />

commente Emmanuel Métais.<br />

Etre une société à mission veut dire aussi<br />

mettre en place un comité de mission<br />

qui a pour objet de suivre et d’évaluer la<br />

conformité de la gestion de l’entreprise<br />

par rapport à la mission. Dans ce cadre<br />

la « raison d’être » de GEM est d’« Apporter<br />

des réponses, par la formation<br />

et la recherche, aux grands défis de la<br />

transition écologique, sociétale et économique,<br />

et contribuer à un monde plus<br />

résilient, plus juste, plus pacifique, plus<br />

responsable ». Les objectifs ou grandes<br />

causes de GEM sont : Éthique et intégrité<br />

/ Égalité entre les personnes / Éducation<br />

pour toutes et tous / Paix économique /<br />

Transition écologique.<br />

Etre exemplaire sur ses campus<br />

Pour démontrer ses valeurs environnementales<br />

le mieux est de le faire sur ses<br />

campus comme l’explique Bruno Ducasse,<br />

le directeur général de MBS : « MBS est la<br />

grande école de management leader en<br />

matière de diversité et d’ouverture sociale.<br />

Jusqu’à présent nous avons essentiellement<br />

travaillé sur le « S » (« Social ») de<br />

RSE. Aujourd’hui nous voulons y ajouter<br />

le « E » (« Environnement »). D’abord en<br />

étant nous-mêmes exemplaires dans la<br />

construction de notre nouveau campus.<br />

Nous avons aujourd’hui sélectionné quatre<br />

architectes et nous déciderons au printemps<br />

du projet retenu qui verra le jour<br />

en 2024. Ce sera un bâtiment à très bas<br />

Le Positive<br />

Impact Rating<br />

ESCP crée un département de la durabilité<br />

Quelles sont les limites de la croissance ?<br />

Que faut-il faire pour aligner les marchés et<br />

la préservation des ressources naturelles<br />

et sociales ? Comment mettre en œuvre de<br />

nouveaux business models et un véritable<br />

leadership pour la durabilité ?.. ESCP<br />

entend former 100 % de ses étudiants à<br />

la durabilité et à l’impact de cette dernière<br />

sur la refonte du monde des affaires.<br />

Pour mettre en œuvre cette vision et<br />

consolider les efforts en cours, ESCP<br />

crée un département académique à part<br />

entière, avec pour mission d’être un chef<br />

de file dans l’établissement de la durabilité<br />

Le Positive Impact Rating<br />

a été initié par un groupe<br />

d’experts d’école de<br />

management et a été fondé<br />

avec pours partenaires<br />

WWF, Oxfam International<br />

et l’UNGC Suisse, avec le<br />

soutien actif des fonds VIVA<br />

Idea et de la Mission Possible<br />

Foundation. Il est dirigé par<br />

des organisations étudiantes<br />

internationales, notamment<br />

oikos, SOS et AIESEC<br />

International afin de garantir<br />

que le PIR capte la voix des<br />

élèves dans chaque école.<br />

comme un sujet transversal au sein de<br />

l’école. « Paradoxalement, dans le domaine<br />

de la durabilité, nous sommes confrontés<br />

à une véritable crise de croissance : que<br />

ce soit du point de vue de la recherche<br />

ou des enseignements, les attentes<br />

augmentent énormément et nous devons<br />

renforcer les ressources dédiées et<br />

accroître la coordination. La création de ce<br />

département permettra un positionnement<br />

fort et unique de ESCP parmi les grandes<br />

écoles de commerce en Europe et dans<br />

le monde », commente Aurélien Acquier,<br />

doyen associé pour la transition durable.<br />

© ESCP<br />

25


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER<br />

MAI 2021 N° 49<br />

bilan carbone et à énergie positive dans<br />

un quartier qui se veut exemplaire ».<br />

Le site américains Poets & Quants<br />

consacre un article à ce sujet : The Business<br />

Schools Making Their Campuses<br />

More Sustainable<br />

Des actions auprès des étudiants<br />

Tous ces efforts de structuration ont été<br />

précédés par des réalisations emblématiques<br />

avec notamment la participation des<br />

étudiants à la Fresque du climat. Après son<br />

célèbre Humacité© Excelia BS a lancé en<br />

2020 « Climacité© » pour répondre à tous<br />

ses engagements au niveau environnemental.<br />

Elle a commencé à tester ce nouveau<br />

challenge au sein de son programme<br />

Bachelor Business et aujourd’hui tous les<br />

programmes, de toutes ses écoles, sont<br />

concernés. « Avec Humacité© nous avons<br />

été les pionniers en la matière sur la question<br />

de l’engagement social des étudiants.<br />

Nous tenons à ce ces derniers puissent<br />

mettre en œuvre une triple performance<br />

dès leur diplomation : une performance<br />

économique, sociale, et environnementale<br />

dont nous savons qu’elle constitue dès à<br />

présent le cœur du développement des<br />

organisations », établit le directeur de<br />

l’école, Sébastien Chantelot.<br />

Dans le même esprit plus de 600 étudiants<br />

des programmes Bachelor et Grande<br />

Ecole de MBS ont œuvré pour répondre<br />

aux enjeux de la transition économique,<br />

écologique et sociétale afin d’atteindre<br />

les 17 ODD des Nations unies. En trois<br />

jours, les étudiants ont dû proposer une<br />

© EDHEC<br />

solution organisationnelle sous forme d’un<br />

business plan durable, afin de résoudre une<br />

problématique concrète posée par des<br />

acteurs du territoire d’Occitanie, en lien<br />

avec les ODD. A travers plusieurs ateliers<br />

(hackathon, Fresque du climat, business<br />

plan durable), le Challenge ODD a conduit<br />

les étudiants à présenter leurs solutions à<br />

des problématiques du territoire d’Occitanie<br />

devant un jury d’experts de la transition.<br />

Estimer les compétences acquises<br />

Pour mesurer les compétences acquises<br />

par ses étudiants tout au long de ses missions,<br />

Excelia va créer un « observatoire<br />

des compétences ». « Aujourd’hui toutes les<br />

écoles produisent des dispositifs comme<br />

les nôtres mais personne n’en analyse<br />

vraiment les apports. Nous démarrons<br />

avec Humacité© en enquêtant sur toute une<br />

promotion pour comprendre comment les<br />

étudiants évoluent. Ainsi nous allons pouvoir<br />

créer des « portefeuilles de dispositifs<br />

expérientiels » et mesurer comment les<br />

étudiants progressent à partir de notre<br />

pédagogie singulière qui fait constamment le<br />

lien entre les apports de la salle de cours et<br />

ceux des expériences auxquelles se prêtent<br />

nos étudiants durant leurs parcours »,<br />

spécifie Sébastien Chantelot.<br />

Même volonté de MBS de mesure l’impact.<br />

Un projet de recherche-action y est mené<br />

avec la Chaire COAST est mené afin de<br />

mesurer et améliorer l’impact des ateliers<br />

de La Fresque du Climat sur l’attitude et<br />

les actions climat des étudiants, dans un<br />

« processus d’amélioration continue de<br />

la formation ».<br />

Des certificats dédiés<br />

A l’image du Sulitest que font passer<br />

de nombreuses Grandes écoles des<br />

certificats d’excellence sont délivrés<br />

aux étudiants de TBS Education lorsqu’ils<br />

suivent des parcours en développement<br />

durable et RSE. MBS va également développer<br />

en 2021-2022 des formations et<br />

proposer aux étudiants de passer des<br />

certificats sur différentes thématiques<br />

ayant trait à la RSE. En 2022-2023 elle<br />

généralisera ces certificats dans le PGE<br />

Le Sulitest<br />

L’idée fondatrice du Sulitest<br />

est que pour construire<br />

un monde durable, il est<br />

« impératif d’améliorer<br />

les connaissances, les<br />

compétences et les mentalités<br />

sur le développement<br />

durable de tous les décideurs<br />

économiques et politiques<br />

actuels et futurs ». Sulitest<br />

fournit donc aux citoyens<br />

et aux organisations des<br />

« outils, reconnus localement<br />

et internationalement, pour<br />

accroître leur apprentissage<br />

et leur niveau de conscience<br />

sur les enjeux globaux ».<br />

26


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER<br />

MAI 2021 N° 49<br />

comme dans ses MSc.<br />

La RSE est également un engagement très<br />

ancien de l’EM Strasbourg qui possède en<br />

son sein la plus ancienne chaire – créée<br />

en 2008 – qui lui est dédiée. « Cela nous<br />

amène à prendre beaucoup d’initiatives<br />

avec la mise en place de solutions pédagogiques<br />

innovantes comme « C for<br />

CSR », une plateforme d’apprentissage<br />

créée en 2014 autour de la RSE, profondément<br />

remaniée ces dernières années,<br />

qui permet d’obtenir un certificat RSE »,<br />

commente le directeur général de l’école,<br />

Herbert Castéran.<br />

Réduire les inégalités<br />

Les engagements des écoles sur les questions<br />

d’égalité sont également nombreux.<br />

Comme l’ensemble des entreprises Kedge<br />

développe son index égalité professionnelle<br />

femmes / hommes - qui prend en compte la<br />

proportion de femmes dans chaque emploi,<br />

les salaires, les augmentations ou encore<br />

les conditions du retour des femmes après<br />

leur congé maternité – avec comme objectif<br />

arriver à 90/100 d’ici à 2025 alors qu’elle<br />

se situe aujourd’hui juste au-dessus de la<br />

barre des 75, à 76/100 très exactement.<br />

Sur les questions de handicap Kedge a créé<br />

40 postes de référents pour permettre leur<br />

accueil. « Demain 100 % de nos étudiants<br />

seront formés à l’accueil des personnes<br />

en situation de handicap. Nous souhaitons<br />

également accueillir 5 % de personnes en<br />

situation de handicap parmi nos collaborateurs<br />

d’ici 2025 contre 1,6 % aujourd’hui »,<br />

rappelle Alexandre de Navailles.<br />

Cap sur la recherche<br />

Si Kedge peut mettre en action une stratégie<br />

largement fondée les questions environnementales<br />

et sociales c’est qu’elle possède<br />

également un centre de recherche qui leur<br />

est dédié. MBS a de son côté créé une chaire<br />

en sustainability et un « Yunus Center » (du<br />

nom du Prix Nobel de la paix 2006) pour<br />

travailler sur les questions de microfinance<br />

dans les pays développés. C’est le cinquième<br />

centre en France en recherche, pédagogie<br />

et expériences concrètes sur cette matière.<br />

Et pour devenir la référence mondiale en<br />

matière de « finance durable » l’Edhec accélère<br />

le développement de sa nouvelle filiale<br />

Scientific Infra avec pour ambition de devenir<br />

le leader mondial sur les investissements en<br />

infrastructures comme l’analyse Emmanuel<br />

Métais : « Nous sommes là dans la finance<br />

du réel. Notre centre de recherche à Singapour<br />

travaille sur de grandes bases de<br />

données composée de plus de 1 000 projets<br />

d’infrastructure, pour produire des indices<br />

que nous allons vendre aux investisseurs<br />

pour guider leurs choix. Nous voulons,<br />

ainsi que nos professeurs et chercheurs,<br />

résolument basculent vers une finance<br />

soutenable, encore plus utile à la société ».<br />

Olivier Rollot<br />

La Fresque du climat<br />

L’Institut Mines Télécom (IMT) se mobilise<br />

pour la transition énergétique<br />

Il y a longtemps que les écoles des Mines – et<br />

tout particulièrement Mines ParisTech - se<br />

préoccupent de transition énergétique et<br />

environnementale. Aujourd’hui l’Institut<br />

Mines Télécom (IMT), dont l’Institut Mines<br />

Télécom business school est l’école de<br />

management, entend aller plus loin et a<br />

confié en ce sens une mission à Frédérique<br />

Vincent, sa directrice de l’enseignement<br />

et de l’international mais aussi spécialiste<br />

du sujet pour y. avoir travaillé près de<br />

trente ans au sein des Mines ParisTech :<br />

« Nous sommes interpellés par tous ces<br />

jeunes qui veulent aller plus loin. L’enjeu est<br />

aujourd’hui pour nous de généraliser les<br />

approches pour que tous nos étudiants aient<br />

accès à des formations ». Une approche<br />

en phase avec l’approche compétences<br />

que mettent en avant aujourd’hui les<br />

écoles pour que les étudiants fassent<br />

le lien environnemental entre toutes<br />

les disciplines qu’on leur enseigne.<br />

L’ingénieur du monde de demain. La<br />

réflexion de l’IMT porte également sur les<br />

compétences que doit avoir l’ingénieur du<br />

monde de demain, que chaque école décline<br />

ensuite avec ses spécificités. « Il faut bien<br />

comprendre ce que c’est que se former à la<br />

transition énergétique, avec des formations<br />

et des socles communs à toutes les écoles,<br />

pour former les enseignants à des méthodes<br />

pédagogiques un peu différentes », observe<br />

Frédérique Vincent. « Il faut contextualiser<br />

l’apprentissage de la transition énergétique<br />

et environnementale dans chaque discipline.<br />

La Fresque du climat a pour<br />

objectifs de sensibiliser le<br />

public au moyen d’un serious<br />

game collaboratif où les<br />

participants co-construisent<br />

une fresque résumant les<br />

mécanismes du changement<br />

climatique tels qu’expliqués<br />

dans les rapports du GIEC.<br />

Montrer comment il doit imprégner un cours<br />

sur les systèmes énergétiques, le véhicule<br />

électrique ou encore la mobilité durable »,<br />

précise Anne Monnier, la chargée de mission.<br />

Une contextualisation qui ne se limite<br />

pas à la sphère technique. Dans chaque<br />

école de l’IMT sont également présents<br />

des sociologues qui peuvent permettre<br />

aux étudiants comme aux enseignants<br />

d’aller plus loin dans leur réflexion. « Il<br />

faut apprendre à penser et écouter et<br />

pas seulement à se dépêcher vers une<br />

solution comme le font trop souvent les<br />

ingénieur alors que la part d’inconnue est<br />

considérable », note Frédérique Vincent.<br />

Des actions ciblées. La totalité des 2 700<br />

étudiants de première année de l’IMT ont<br />

suivi cette année des Fresques du climat.<br />

Un « tribunal pour les générations futures »<br />

s’est également emparé de la thématique<br />

« Menace ou solution : quel impact du<br />

numérique pour la planète ? ». Pour aller<br />

plus loin l’IMT travaille aujourd’hui sur la<br />

création d’une Fresque de la renaissance<br />

écologique et s’intéresse également à la<br />

Fresque du numérique, un atelier pour<br />

comprendre en équipe et de manière ludique<br />

les enjeux environnementaux du numérique.<br />

A consulter :<br />

• Le Cahier de veille de la Fondation<br />

Mines-Télécom sur les enjeux<br />

de la transition écologique<br />

• Bilan Forum Sobriété Numérique<br />

• Présentation de la chaire ingénierie<br />

numérique et transition environnementale<br />

27


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />

MAI 2021 N° 49<br />

Sébastien Chantelot<br />

DIRECTEUR DE EXCELIA BS<br />

« Avec une utilisation intelligente du digital<br />

nous avons pu satisfaire nos étudiants »<br />

Recrutant désormais aussi bien après le<br />

bac qu’en classes préparatoires, Excelia<br />

BS s’implante dans de nouvelles villes, à<br />

Tours où elle prend le relais de l’Escem,<br />

mais aussi Poitiers. Son directeur,<br />

Sébastien Chantelot revient sur les<br />

spécificités d’une école et d’un groupe<br />

de plus en plus multi-programmes et<br />

multi-campus.<br />

Olivier Rollot : Les écrits des concours ont<br />

commencé sans problème. Mais qu’en serat-il<br />

des oraux ?<br />

Sébastien Chantelot : Pour Excelia Business School,<br />

tenir les concours oraux en présentiel est déterminant<br />

car nous faisons partie des écoles « coup de cœur »<br />

où lorsque les candidats viennent passer les concours<br />

dans nos campus, ils se rendent compte de la qualité<br />

de l’Ecole, de son ADN d’accompagnement, de son<br />

positionnement Responsable et de l’excellence de<br />

ses diplômés, au-delà des seules indications liées aux<br />

différents classements.<br />

Et puis tout simplement, nous le constatons déjà avec<br />

les oraux des concours d’entrée des formations inscrites<br />

sur Parcoursup, moins de 20 % des candidats<br />

souhaitent passer l’oral en distanciel. Après cette année<br />

encore difficile, elles et ils veulent bouger et rencontrer<br />

du monde ! C’est d’autant plus important qu’il s’agit de<br />

leur avenir. Cela renforce notre volonté de privilégier<br />

le présentiel, tout en respectant avec les plus grandes<br />

vigilance et rigueur les consignes sanitaires.<br />

conceptuels issus de la salle de cours. Notre dispositif<br />

expérientiel est très riche : Humacité©, Climacité©,<br />

Cap’Anglophone, expatriation académique à l’étranger,<br />

double-diplôme à l’étranger, ou double-diplôme hybride<br />

en France, stages, etc. Le programme Master Grande<br />

Ecole en 3 ans imposait aux étudiants de faire un choix<br />

et donc… de renoncer à vivre certaines expériences en<br />

raison de la durée du parcours. Avec cette extension à<br />

cinq année, l’étudiant peut intégrer dès le post-bac le<br />

programme et prendre part à l’ensemble des dispositifs<br />

académiques et expérientiels que nous proposons.<br />

L’étudiant va pouvoir maximiser toutes ces expériences,<br />

vivre des immersions beaucoup plus fortes ; les expériences<br />

à l’international notamment seront beaucoup<br />

plus nombreuses. De plus, ce qui nous intéressait<br />

principalement, c’est de pouvoir façonner le profil de<br />

nos diplômés dès la sortie du baccalauréat.<br />

Le Plan Anti-Covid<br />

Tous Ensemble<br />

Pendant le premier<br />

confinement, Excelia<br />

avait mis en place des<br />

mesures pour lutter contre<br />

l’isolement et le décrochage<br />

de ses étudiants. Face au<br />

prolongement de la situation,<br />

Excelia s’est appuyé sur cette<br />

expérience pour renforcer<br />

ce plan d’actions autour<br />

de trois axes : l’éducation,<br />

l’expérientiel et le bienêtre<br />

étudiant. Baptisée<br />

PACTEbyexcelia , comme<br />

Plan Anti-Covid Tous<br />

Ensemble, cette initiative<br />

poursuit l’objectif de<br />

permettre aux étudiants de<br />

vivre une expérience réussie.<br />

« L’objectif est de fournir<br />

aux étudiants, les clés pour<br />

explorer les ressorts positifs<br />

de cette période, vivre de<br />

nouvelles expériences,<br />

s’inventer de nouvelles<br />

mobilités et prendre soin de<br />

leur bien-être », commente<br />

Bruno Neil, le directeur<br />

général de Excelia Groupe.<br />

O. R : L’actualité d’Excelia BS c’est le passage<br />

de son master Grande école à un format<br />

bac+5 comme c’est le cas à l’EM Normandie.<br />

Un changement que vient d’entériner<br />

la Cefdg (Commission d’évaluation des<br />

formations et diplômes de gestion). Pourquoi<br />

cette spectaculaire réforme ?<br />

S. C : Excelia Business School a toujours fait reposer<br />

sa pédagogie sur des dispositifs expérientiels venant<br />

compléter les apports théoriques, notionnels, et<br />

© Excelia<br />

30


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN MAI 2021 N° 49<br />

Un amphithéâtre d’Excelia BS<br />

L’international at home<br />

Parce que l’international est<br />

bien souvent « at home »<br />

cette année ont été créées<br />

des « classes miroir »<br />

sous la forme de cours en<br />

duplex avec un partenaire<br />

académique international.<br />

La première s’est déroulée<br />

du 14 au 16 novembre,<br />

avec l’Université du centre<br />

d’études macroéconomiques<br />

d’Argentine, à Buenos<br />

Aires, sur les thématiques<br />

« Globalization and current<br />

debates » et « Covid and<br />

Internationalisation.<br />

© Excelia<br />

Le programme reste néanmoins accessible post-prépas<br />

et en admission sur titre, et l’ensemble de ces profils<br />

participe à la diversité des étudiants futurs diplômés<br />

d’Excelia Business School. Cette diversité est très<br />

importante, surtout au regard de la réforme des DUT<br />

qui passe en 3 ans et ne pourront nous rejoindre qu’en<br />

première année de Master, avec une volonté croissante<br />

de la part de ces étudiants de privilégier l’alternance,<br />

au détriment d’autres expériences qui font la richesse<br />

de notre programme Master Grande Ecole.<br />

O. R : Autre nouveauté : dorénavant tous les<br />

étudiants du master Grande école pourront<br />

également obtenir un MSc !<br />

S. C : 25 spécialités leur seront ouvertes en cinquième<br />

année avec à la clé pour la plupart des doubles diplômes.<br />

Le programme Master Grande Ecole est un programme<br />

généraliste, même s’il propose des dernières années<br />

toute ou partie spécialisante. Obtenir un MSc prouve<br />

qu’au-delà d’une majeure plus ou moins spécialisante,<br />

on s’est bien engagé dans une expertise.<br />

O. R : L’actualité d’Excelia BS c’est aussi<br />

l’ouverture de deux nouveaux campus, à<br />

Tours, où vous étiez auparavant partenaire<br />

du groupe GES au sein de l’Escem et<br />

maintenant seuls aux commandes, et<br />

Orléans. Quels diplômes allez-vous y<br />

développer ?<br />

S. C : Nous allons y dispenser à la fois notre programme<br />

master Master Grande Ecole postbac, notre<br />

programme bachelor Business et sept programmes<br />

Master of Science avec des spécialisations en marketing<br />

digital, en finance, en management, ou encore en<br />

Achats et Supply Chain. À Orléans nous dispenserons<br />

le programme bachelor Bachelor Business et quatre<br />

programmes Master of Science. dont les spécialisations<br />

répondent très précisément aux besoins du territoire<br />

en termes de profil de diplômés d’une Grande Ecole<br />

de Management.<br />

O. R : Le groupe Excelia est de plus en plus<br />

multi-campus dans une grande région<br />

Ouest !<br />

S. C : Le Groupe ouvre également effectivement une<br />

école spécialisée en santé à Rochefort, déploie les activités<br />

d’Excelia Digital School à Niort et celles d’Excelia<br />

Tourism & Hospitality School à Tours. Dès la prochaine<br />

rentrée, nous ouvrons également une une Ecole d’Immobilier.<br />

C’est important pour nous d’atteindre d’une<br />

part, d’atteindre une taille critique et de renforcer<br />

notre positionnement de Groupe multi-écoles et multi-campus.<br />

D’autre part, cela permet également une<br />

large hybridation entre les parcours. Toute la difficulté<br />

ensuite est d’aligner les équipes sur le même niveau<br />

de qualité partout, et de faire que l’expérience Excelia<br />

soit la même pour tous nos étudiants quel que soit<br />

le campus, ce que nous savons toutefois bien faire<br />

aujourd’hui.<br />

O. R : Après le célèbre Humacité© vous avez<br />

lancé en 2020 « Climacité© ». Pourquoi ces<br />

deux missions ?<br />

S. C : Climacité© répond à tous nos engagements au<br />

niveau environnemental. Nous avons commencé à tes-<br />

31


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN MAI 2021 N° 49<br />

ter ce nouveau challenge au sein de notre programme<br />

Bachelor Business et aujourd’hui tous les programmes,<br />

de toutes nos écoles, sont concernés. Avec Humacité©<br />

nous avons été les pionniers en la matière sur la question<br />

de l’engagement social des étudiants. Nous tenons à<br />

ce ces derniers puissent mettre en œuvre une triple<br />

performance dès leur diplomation : une performance<br />

économique, sociale, et environnementale dont nous<br />

savons qu’elle constitue dès à présent le cœur du<br />

développement des organisations.<br />

En outre, nous voulons passer la vitesse supérieure<br />

en créant un « observatoire des compétences » qui<br />

mesurera les compétences acquises par les étudiants<br />

tout au long de ces missions. Aujourd’hui toutes les<br />

écoles produisent des dispositifs comme les nôtres<br />

mais personne n’en analyse vraiment les apports.<br />

Nous démarrons avec Humacité© en enquêtant sur<br />

toute une promotion pour comprendre comment les<br />

étudiants évoluent. Ainsi nous allons pouvoir créer<br />

des « portefeuilles de dispositifs expérientiels » et<br />

mesurer comment les étudiants progressent à partir<br />

de notre pédagogie singulière qui fait constamment<br />

le lien entre les apports de la salle de cours et ceux<br />

des expériences auxquelles se prêtent nos étudiants<br />

durant leurs parcours.<br />

Nous mettons de plus en place une Direction de l’Expérientiel<br />

Apprenant pour mesurer tout ce qui se<br />

fait dans et en dehors de la salle de classe. C’est un<br />

deuxième pôle d’accompagnement à la trajectoire<br />

professionnelle après notre Talent Centre. Le troisième<br />

pôle est l’entrepreneuriat, la vie associative et tout le<br />

travail que nos étudiants effectuent en mode projet et<br />

à travers leur engagement.<br />

O. R : Comment Excelia BS vit-elle cette<br />

« période Covid » ?<br />

S. C : Aujourd’hui 20 % de nos étudiants sont présents<br />

sur nos campus avec un jeudi après-midi dédié à la vie<br />

associative. Notre cérémonie de diplômes s’est muée<br />

en un « live show »type NRJ Music Award avec des<br />

murs d’images sur lesquels étaient nos diplômés, le<br />

jeté de toques était virtuel. C’est une façon pour nous<br />

de faire vivre différemment l’expérience étudiante.<br />

Avec une utilisation intelligente du digital nous avons<br />

pu satisfaire nos étudiants selon toutes les études<br />

que nous avons réalisées. Cela passe par exemple<br />

par des cours en distanciel plus courts et des cours<br />

en présentiel plus axés sur l’action et l’acquisition de<br />

compétences. Mais nous avons pu aussi mesurer<br />

le niveau de désarroi de certains de nos étudiants<br />

avec des dispositifs d’écoute qui étaient absolument<br />

nécessaires.<br />

Vivre à La Rochelle : le « soft power » selon Excelia BS<br />

O. R : Hors Covid quel bilan tirez-vous pour<br />

Excelia BS l’année passée ?<br />

S. C : Déjà titulaire du label AACSB (Association to<br />

Advance Collegiate Schools of Business) nous avons<br />

obtenu également Equis et Amba et sommes maintenant<br />

triplement accrédités. En dépit d’une déception dans<br />

le recrutement des élèves de classes préparatoires<br />

nous avons augmenté notre recrutement de 10 à 15 %<br />

avec notamment un très bon résultat en admission sur<br />

titre (AST) avec le concours Passerelle. Nous recevons<br />

dans ce cadre de plus en plus d’étudiants titulaires<br />

d’une licence universitaire, notamment en sciences<br />

économiques, ce qui est un gage de qualité.<br />

O. R : Vous avez évoqué la création d’une<br />

« école par abonnement ». En quoi cela<br />

consistera-t-il ?<br />

S. C : Notre ambition est de créer un modèle où l’apprenant,<br />

quel qu’il soit, puisse accéder aux contenus<br />

dont il a besoin, dans la temporalité qui l’intéresse, à<br />

l’endroit qui lui convient. Cela passe donc par des dispositifs<br />

d’abonnement permettant d’avoir accès à tout<br />

ou partie de nos parcours et ce pour l’ensemble de nos<br />

écoles. Les possibilités d’hybrider les contenus sont en<br />

outre nombreuses eu égard de l’ensemble des écoles<br />

que propose Excelia. Ce modèle d’abonnement pourra<br />

également signifier la gratuité de certains contenus<br />

ou sans coût pour l’apprenant avec la possibilité de<br />

s’appuyer sur un tiers-financeur. Dès lors, les parcours<br />

pourront être proposé à la carte et l’apprenant<br />

constituer lui-même ou accompagné une architecture<br />

de contenus en fonction de ses besoins, de ses projets<br />

et de ses aspirations.<br />

32<br />

© Excelia


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />

MAI 2021 N° 49<br />

Thierry Picq<br />

ANCIEN DIRECTEUR DE L’INNOVATION DE EMLYON<br />

« On ne vient plus sur un campus uniquement<br />

pour travailler mais pour vivre une dimension<br />

expérientielle faite de surprises et d’émotions »<br />

Au centre de Lyon le Silex a été un<br />

formidable prototype de ce que<br />

pouvait aujourd’hui être un lieu de<br />

travail et de rencontres. Sur 1 000 m 2<br />

ont pu se rencontrer et travailler<br />

ensemble pendant presque deux ans<br />

entrepreneurs, étudiants, start up.<br />

L’occasion pour emlyon de tester de<br />

nouveaux espaces et de nouvelles<br />

relations de travail comme nous<br />

l’explique Thierry Picq, instigateur du<br />

projet, ancien directeur de l’innovation<br />

de emlyon dont il est aujourd’hui<br />

professeur, qui vient de publier un livre<br />

consacré au Silex.<br />

Olivier Rollot : Sous le titre « Penser,<br />

travailler et apprendre autrement » vous<br />

venez de publier un livre qui présente le<br />

laboratoire d’innovation de emlyon, le Silex.<br />

Que retenez-vous de cette expérience<br />

grandeur nature que vous avez menée<br />

d’avril 2018 à décembre 2019 ?<br />

Thierry Picq : Il s’agissait pour nous de faire un retour<br />

très précis sur cette expérience, forcément provisoire,<br />

que nous avons menées pendant un an et demi et ce<br />

qu’elle a apporté et apportera à emlyon. Nous voulons<br />

montrer comment l’innovation nait et comment elle est<br />

favorisée par les espaces.<br />

Le Silex était également un prototype sur 1 000 m 2<br />

de ce que nous voulons maintenant voir naitre sur<br />

les 30 000 m 2 de notre nouveau campus à Gerland.<br />

Comment des concepts clés comme la modularité, la<br />

transparence, l’ouverture sur l’extérieur peuvent se<br />

développer au sein d’un campus de centre-ville. Après<br />

nos campus de Paris et Casablanca, qui sont des sortes<br />

d’étapes intermédiaires, le Silex a été un prototype du<br />

campus apprenant que sera notre nouveau bâtiment.<br />

O. R : La pandémie de la Covid-19 a-t-elle<br />

confirmé les conclusions auxquelles vous<br />

étiez arrivées pour créer votre nouveau<br />

campus à Gerland ?<br />

Th. P : La question du retour sur les campus se pose<br />

plus que jamais. Il faut penser des lieux nouveaux pour<br />

donner encore plus envie d’y revenir. Aujourd’hui on ne<br />

vient plus sur un campus uniquement pour travailler<br />

mais pour vivre une dimension expérientielle faite de<br />

surprises et d’émotions.<br />

Le nouveau campus de Gerland doit permettre à l’école<br />

de continuer sa croissance en repensant les espaces<br />

traditionnels. Nous allons au-delà des amphis et des<br />

bureaux fermés classiques en jouant à la fois sur<br />

© emlyon BS<br />

Un livre pédagogique<br />

Le livre « Penser, travailler<br />

et apprendre autrement »<br />

est disponible sur simple<br />

demande à l’adresse suivante :<br />

picq@em-lyon.com<br />

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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN MAI 2021 N° 49<br />

© emlyon BS<br />

une configuration multi-usages et sur la flexibilité<br />

des programmes. Il ne faut pas uniquement réfléchir<br />

à des programmes sui ont tous lieu de 9 h à 12 h au<br />

même endroit.<br />

En ce sens la Covid a été un accélérateur de la prise<br />

de conscience. La preuve que le distanciel fonctionne<br />

et qu’il faut l’articuler avec le présentiel pour atteindre<br />

le maximum d’efficacité.<br />

O. R : Il faut tout investir sur le distanciel<br />

aujourd’hui ?<br />

Th. P : Non. Nous avons aussi besoin de retrouver<br />

les autres dans des structures collectives. Mais il<br />

faut repenser les espaces physiques pour susciter<br />

l’envie. Les espaces physiques doivent être des lieux<br />

de stimuli et de mise en mouvement. Il faut pouvoir<br />

changer l’espace dans une même séquence de cours.<br />

Voire sortir du campus. C’est aussi pour cela que nous<br />

avons prévu de larges espaces de circulation dans<br />

notre nouveau campus pour aller vers une ville dont<br />

nous serons au cœur.<br />

O. R : Comment avez-vous travaillé avec les<br />

architectes de votre nouveau campus ?<br />

Th. P : Le Silex a été très utile pour présenter aux quatre<br />

promoteurs pressentis notre « cahier de concepts » qu’il<br />

fallait ensuite transformer en un plus classique « cahier<br />

des charges ». Le Silex leur a permis de comprendre<br />

de façon concrète notre modèle pédagogique. Ensuite<br />

nous avons pu choisir l’architecte avec lequel nous<br />

nous sentions les plus à l’aise pour avancer et adapter<br />

notre concept à un bâtiment qui a des contraintes de<br />

sécurité et d’ouverture au public. Nous tenons particulièrement<br />

par exemple à ce que notre Learning Hub,<br />

notre bibliothèque, soit ouverte à tous.<br />

O. R : Avant le Silex il y avait un learning lab<br />

co-réalisé avec Centrale Lyon. Comment<br />

s’imbriquent les deux expériences ?<br />

Th. P : Elles sont complémentaires. Le learning lab<br />

que nous avions monté avec Jean-Pierre Berthet est<br />

le pilote d’un réseau qui s’est développé depuis et<br />

est dirigé par le directeur de Télécom Saint-Etienne<br />

et président de la Cdefi, Jacques Fayolle. Dans ces<br />

learning labs il s’agit essentiellement de travailler sur<br />

les questions de pédagogies et de technologies.<br />

Le Silex entendait lui être un laboratoire de changement<br />

culturel pour transformer l’organisation du travail. Il<br />

ne se limitait pas à la seule pédagogie. Il se voulait un<br />

laboratoire des nouvelles pratiques du travail et de<br />

l’enseignement avec une logique moins cloisonnante<br />

que dans les écoles en mêlant les publics – étudiants,<br />

professionnels, professeurs, start up, etc. – sur un<br />

même lieu ouvert à tous. Un lieu de sérendipité et<br />

d’innovation.<br />

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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DÉBAT<br />

MAI 2021 N° 49<br />

Covid-19,<br />

comment les Grande écoles<br />

se sont réinventées<br />

2. Soutenir ses étudiants<br />

De déconfinement en reconfinement,<br />

un an après le choc de mars 2020, l’enseignement<br />

supérieur a su faire preuve<br />

de sa résilience et de la solidarité pour<br />

continuer à dispenser aux étudiants une<br />

expérience à la hauteur de leurs attentes.<br />

Au travers notamment des témoignages<br />

issus du Livre blanc « Des<br />

études à l’emploi, les Grandes écoles<br />

se réinventent » nous vous proposons<br />

la deuxième partie d’une suite de trois<br />

articles consacrés au bilan de la pandémie<br />

et à ses conséquences dans l’avenir.<br />

Relire le premier article sur le blog<br />

de l’Essentiel du Sup : La révolution<br />

numérique.<br />

« Les Grandes Écoles sont plus que jamais<br />

aux côtés de leurs étudiants pendant<br />

leur cursus, leur recherche de stage<br />

ou d’emploi. Avec un objectif : les aider à<br />

se réaliser au travers de leurs cours, de<br />

leurs activités associatives, de leurs expériences<br />

en entreprises », signifie ainsi<br />

le directeur général d’Audencia, Christophe<br />

Germain, dans le Livre blanc « Des<br />

études à l’emploi, les Grandes écoles se<br />

réinventent » publié par son école avec les<br />

équipes éditoriales de HEADway Advisory.<br />

Un Christophe Germain qui entend<br />

bien aussi tracer des perspectives : « Ce<br />

que nous avons appris pendant cette pandémie<br />

nous sert et nous servira. La génération<br />

qui arrive sur le marché du travail,<br />

trop souvent qualifiée à tort de génération<br />

« sacrifiée », sera avant tout résiliente,<br />

déterminée et combative, probablement<br />

encore plus apte à gérer les grands défis<br />

de demain ».<br />

sements s’organisent, basculent leur enseignement<br />

à distance, se réorganisent.<br />

« Il a fallu rassurer les élèves, leur expliquer<br />

qu’ils étaient tous dans le même<br />

bain. Le plus difficile à gérer pour eux,<br />

et donc pour nous, était l’incertitude,<br />

d’abord sur la tenue ou non des écrits,<br />

qui n’a été confirmée qu’en mai, se souvient<br />

Philippe Joyeux, le président de l’Association<br />

des professeurs de classes préparatoires<br />

économiques et commerciales<br />

(APHEC) interrogé dans le numéro de<br />

janvier 2021 du magazine « l’Essentiel<br />

<strong>Prépas</strong> ». Ensuite, il a fallu trouver des<br />

solutions pour remplir la longue période<br />

entre début avril et fin juin, jusqu’aux<br />

concours. C’était une période inédite,<br />

mais il fallait absolument que les étudiants<br />

conservent et consolident leurs<br />

En 2020-2021 on suit ses cours masqués comme ici à Grenoble EM<br />

acquis. Dans ce sens, nous avons donc<br />

organisé et coordonné des séances de<br />

révisions, de questions-réponses, des visioconférences<br />

avec leurs professeurs… ».<br />

Mais il n’y a pas que les cours qui sont<br />

impactés. C’est toute la vie étudiante qui<br />

pâtit du virus et notamment des jobs étudiants<br />

et des stages qui permettent à beaucoup<br />

d’étudiants de financer leurs études.<br />

Voire de survivre pour les plus défavorisés<br />

que les établissements d’enseignement<br />

supérieur vont particulièrement soutenir.<br />

« Nous savions que nous allions avoir un<br />

afflux de demandes, aussi avons-nous décidé<br />

de nous appuyer sur la commission<br />

d’aides sociales qui existait déjà. Nous<br />

avons misé sur la confiance pour gagner<br />

en efficacité et nous avons versé en<br />

Rassurer et soutenir<br />

Et soudain le choc ! En mars 2020 les<br />

étudiants sont contraints de rester chez<br />

eux, ne peuvent plus partir à l’international<br />

et doivent même en revenir pour<br />

beaucoup. En quelques jours les établis-<br />

© GEM<br />

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L’ESSENTIEL DU SUP<br />

PRÉPAS<br />

DÉBAT MAI 2021 N° 49<br />

quatre mois ce que nous accordons d’habitude<br />

en cinq ans », rappelle Anne-Marie<br />

Tournepiche, vice-présidente vie étudiante<br />

et vie de campus de l’université de Bordeaux<br />

quand Clémence Guérin, qui était<br />

étudiante en fin de première année dans<br />

l’école nantaise quand elle a appris que<br />

son stage dans une auto-école ne pourrait<br />

pas avoir lieu se souvient : « En tant que<br />

boursière, j’ai reçu un mail d’Audencia<br />

qui expliquait qu’on pouvait bénéficier<br />

d’une bourse de 500 euros si notre stage<br />

rémunéré avait été annulé Ce n’était évidemment<br />

pas autant que ce que j’aurais<br />

gagné en stage mais cela m’a permis de<br />

payer mon loyer ».<br />

Dans ce cadre les fondations vont jouer<br />

un rôle essentiel. C’est même dans cet esprit<br />

que la Fondation Paris School of Business<br />

a lancé en 2020 son activité et ouvert<br />

un fonds d’aide COVID-19. Créée à<br />

l’initiative de plusieurs diplômés de Paris<br />

School of Business elle dotée d’un budget<br />

de plus de 200000 € afin d’« œuvrer pour<br />

une société plus égalitaire et durable ».<br />

« Nous avons bénéficié de la tendance<br />

globale d’une hausse de la générosité des<br />

Français », souligne Alexis Méténier, directeur<br />

de la fondation Insa Lyon, dont le<br />

« dispositif solidarité a mobilisé quatre<br />

personnes quasiment à temps plein pendant<br />

trois mois ». Et parce que la situation<br />

a été particulièrement difficile pour les<br />

étudiants internationaux des écoles telle<br />

Grenoble EM ont créé des cellules de soutien<br />

en ligne et médicales dans différentes<br />

langues pour répondre aux questions des<br />

étudiants dans leur langue et leur culture.<br />

Restaurer le lien<br />

Les besoins des étudiants ne sont pas que<br />

pédagogiques et financiers. La détresse<br />

psychologique que vivent certains devient<br />

vite un sujet central. « Nous avons proposé<br />

des ateliers et conférences sur la prévention<br />

des risques, en permettant également<br />

des rendez-vous distanciels chaque<br />

semaine avec des professionnels de santé.<br />

Nous avons aussi fait appel à des spécialistes<br />

du développement personnel<br />

pour accompagner nos étudiants », explique<br />

Matthieu Lucas, responsable du<br />

pôle wellness de Neoma BS. Un accompagnement<br />

qui concerne également les<br />

personnels « Ma plus grosse inquiétude :<br />

éviter qu’il n’y ait pas de collaborateur<br />

seul, isolé. Heureusement, les managers<br />

ont joué le jeu, en assurant une grande<br />

proximité avec les équipes, et en repérant<br />

les situations personnelles particulières,<br />

pouvant être difficiles. Typiquement, face<br />

des salariés angoissés par la situation,<br />

devant jongler entre le travail et la gestion<br />

des enfants à la maison pendant le<br />

© NEOMA BS<br />

En 2021-2022 pourra-t-on se démasquer ?<br />

premier confinement, nous avons essayé<br />

de nous montrer les plus rassurants possibles,<br />

pour qu’ils ne culpabilisent pas de<br />

ne pas réussir à tout faire », confie Delphine<br />

Lambert, directrice des ressources<br />

humaines d’Audencia.<br />

Passée la période de sidération, les associations<br />

étudiantes ont également su réinventer<br />

leur rôle pour recréer un lien, même<br />

virtuel, entre les étudiants. À l’Essec, il<br />

a par exemple fallu repenser les parrainages<br />

des nouveaux étudiants par les actuels.<br />

« Chaque parrain a créé un faux<br />

compte Facebook et a échangé ainsi avec<br />

son filleul. Ils apprenaient à se connaître,<br />

via des défis, et au bout d’une semaine,<br />

le parrain révélait sa vraie identité, raconte<br />

Milo Morel, président du BDE. En<br />

une semaine, plus de 3 500 défis ont été<br />

organisés par 150 étudiants ! » A CentraleSupélec<br />

le Bureau des arts (BDA) n’a<br />

pas voulu abandonner sa « Semaine des<br />

Arts ». « Nous choisissions un thème et les<br />

étudiants devaient trouver un poème qui<br />

y correspondait. Ensuite, nous nous chargions<br />

de la livraison du poème à la personne<br />

de leur choix, de façon anonyme<br />

s’ils le souhaitaient, explique Louis Soumoy,<br />

président du BDA, qui a « livré 700<br />

poèmes en une semaine. »<br />

« Bringing International<br />

at Home »<br />

« Ce qui a le plus changé en un an, c’est<br />

la dimension internationale des parcours,<br />

un passage obligé pour être diplômé,<br />

confie Claude Lombard, directrice des<br />

études et des admissions à Audencia.<br />

Ce fut le premier secteur impacté par la<br />

crise sanitaire. Il nous a fallu être très réactif<br />

et trouvé des solutions lorsque les<br />

universités concernées par les échanges<br />

n’étaient pas en mesure de proposer des<br />

cours à distance ou que le décalage horaire<br />

ne permettait pas de les suivre ». Il<br />

lui a donc fallu « développer des solutions<br />

alternatives en proposant aux étudiants<br />

de choisir des cours en distanciel dispensés<br />

par des intervenants internationaux<br />

organisés par Audencia ou les universités<br />

partenaires ».<br />

Autre exemple avec l’Estia, école d’ingénieurs<br />

du pays basque qui s’est construire<br />

autour d’un projet européen appuyé notamment<br />

sur des universités britanniques,<br />

et Grenoble EM. Soutenu par l’Ambassade<br />

de Grande Bretagne, elles ont monté<br />

E-mobility un programme de recherche<br />

né de la volonté de proposer des alternatives<br />

à la mobilité internationale étudiante.<br />

Dans ce cadre 30 étudiants de l’ESTIA,<br />

de GEM et de l’University of London ont<br />

participé à une classe expérimentale intitulée<br />

« Bringing International at Home »<br />

dans le cadre de laquelle les étudiants<br />

suivenn plusieurs workshops, conférences,<br />

cours de langues et même la visite virtuelle<br />

d’un musée britannique. Une solution<br />

qui va au-delà d’une seimple réponse<br />

à une crise ponctuelle comme le souligne<br />

Patxi Elissalde, le directeur général de<br />

l’ESTIA : « Si la crise sanitaire représente<br />

une contrainte forte pour les écoles qui<br />

ont à cœur de maintenir l’excellence de<br />

leurs formations, elle est aussi constitutive<br />

d’opportunités. Le programme E-mobility<br />

que nous pilotons en apporte la démonstration.<br />

Repenser la façon dont nos<br />

étudiants tissent leurs liens à l’international<br />

en réduisant notre impact environnemental<br />

et en favorisant l’inclusion, grâce<br />

à l’apport des technologies numériques,<br />

constitue une réelle avancée ».<br />

Sébastien Gémon<br />

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