Spectrum_03_2021
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UNIPOLITIQUE
Text·e Alyna Reading et Meredith Stella
Illustration Louis Agassiz
« Sur les traces coloniales de
Fribourg »
Une interview avec les créatrices du site web « Sur les
traces coloniales de Fribourg ». Drei Frauen, die 2019 eine
Ausstellung zum Thema organisiert haben, berichten.
Quel est l’objectif du site Web ?
Simone Rees : Le monde colonial a eu un effet
sur la Suisse, et inversement la Suisse a eu
un impact sur le monde colonial. Le projet
« Sur les traces coloniales de Fribourg » a
comme objectif de communiquer ces interdépendances
spécifiques de la région à un
large public, de connecter la recherche et la
médiation ainsi que la science et la société.
Linda Ratschiller : L’envie c’est aussi de
rendre l’histoire postcoloniale de la
Suisse interactive. Le format du site
web nous permet d’initier un dialogue
avec les habitant·e·s du canton de
Fribourg. Iels sont invité·e·s à partager
leurs sources et leurs savoirs ainsi que
des témoignages de leurs ancêtres.
Nous espérons ainsi récupérer « des
trésors historiques ».
Können Sie uns ein Beispiel/eine
Anekdote über die Verbindung
zwischen Kolonialismus und Freiburg
geben?
SR: Ein Beispiel für die globale Relevanz
von Freiburger*innen im Kolonialismus
ist der 1807 in Môtier geborene
Naturwissenschaftler und Rassentheoretiker
Louis Agassiz. In der Schweiz sind verschiedene
Plätze, Strassen und Bergspitzen
nach ihm benannt. Aufgrund seiner rassentheoretischen
Arbeit findet aktuell eine
Debatte statt, ob diese Orte umbenannt
werden sollten. Gleichzeitig findet in den
USA eine Kontroverse statt darüber, ob die
Rechte an den Fotografien, welche Agassiz
an der Harvard University von amerikanischen
Sklav*innen machte, an deren Nachkommen
gehen sollten. Dies zeigt, wie die
koloniale Geschichte der Schweiz weltweit
relevant bleibt.
LR: Das Thema ist deshalb so spannend,
weil es so breit ist. Einerseits suchten Frei-
burger*innen in der kolonialen Welt ihr
Glück, als Auswander*innen, Missionar*innen
und Söldner. Andererseits hinterliess
der Kolonialismus auch in der Geschichte
des Kantons seine Spuren. In Freiburg begegnete
man dem Kolonialismus im Umfeld
der Mission und in der Populärkultur,
z.B in sogenannten «Völkerschauen». Auch
die Schokolade von Villars und Cailler wäre
ohne Sklaverei und Kolonialismus nicht
denkbar gewesen.
Illustration zu Louis Agassiz’ Aufsatz "Sketch of the Natural Provinces
of the Animal World and their Relation to the Different Types of Man"
aus Types of Mankind (1854)
Barbara Miller: Auch zeitlich erstreckt sich
Freiburgs koloniale Geschichte über 200
Jahre und reicht bis in die Phase der Dekolonisierung
hinein. So studierte z.B Jonas
Savimbi in Freiburg, bevor er zu einer der
zentralen Figuren im angolanischen Unabhängigkeitskrieg
der 1970er Jahre wurde.
Die Webseite thematisiert also nicht nur das
Zeitalter des Kolonialismus, sondern fragt
ebenso nach den kolonialen Spuren, die uns
bis heute begleiten.
Quel est votre public cible ?
BM : Le format du site web est idéal pour
s’adresser à un public divers. L’idée est de
créer un accès adapté aux différent·e·s utilisateur·rice·s
en offrant plusieurs possibilités
de naviguer le site. Toutefois, les jeunes
constituent un public cible très important.
Dans les écoles suisses, les imbrications
du pays avec le colonialisme restent sousexposées.
Il n’existe pratiquement pas de
matériel scolaire qui aborde l’histoire coloniale
de la Suisse, encore moins de Fribourg.
C’est pourquoi nous sommes actuellement
en contact avec la direction des écoles cantonales.
Le site web a suscité l’intérêt de
nombreux·ses enseignant·e·s qui souhaitent
sensibiliser leurs élèves à l’histoire (post-)
coloniale ainsi qu’aux répercussions
actuelles. À cette fin, la page
web se présentera d’une manière
qui parlera également à un public
plus jeune, autant au niveau visuel
qu’au niveau linguistique, et pourra
ainsi servir d’outil pour l’enseignement
de l’histoire.
Pour finir, voulez-vous rajouter
quelque chose ?
LR : L’idée du site est aussi de familiariser
les jeunes avec des sources
originales et le travail historique.
Iels auront l’occasion de fouiller
des actes, des photos et des objets
comme si iels étaient aux archives. Nous
espérons ainsi susciter leur passion pour la
recherche car l'histoire coloniale n'est pas
poussiéreuse. Au contraire, elle nous façonne
encore aujourd'hui.
BM : Ce que la science des questions sociales
contemporaines sait n'a pas encore atteint la
société au sens large. Il existe un fossé entre
ce que la science sait depuis longtemps et
ce que beaucoup de gens pensent, comme :
« la Suisse n'a pas participé au colonialisme ».
Il est essentiel que les connaissances sur le
colonialisme en Suisse parviennent aux esprits.
Si ce site web peut apporter une petite
contribution à cet égard, cela aura une grande
valeur pour nous. P
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