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Spectrum_03_2021

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MAGAZINE DES ÉTUDIANT·E·S

DE L'UNIVERSITÉ DE FRIBOURG

STUDIERENDENMAGAZIN

DER UNIVERSITÄT FREIBURG

MAI 2021

FONDÉ PAR L'AGEF

L’Art de revivre

L’art à fleur de peau page 12

L’art contemporain, une escroquerie ? page 16-17

Kunst oder kann das weg?

An Kunst genesen Seite 14-15

Pole Dance: Eine Sportart, die aus der Reihe tanzt Seite 17

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SPECTRUM SUCHT DICH!

VERANTWORTLICHE*N MARKETING

Anzeigekund*innen suchen und die Werbeflächen im Spectrum planen,

verteilen und füllen.

In Kontakt stehen mit interessierten Werbekunden*innen, antwortem auf

deren Mails und Auskunftsperson zur Verfügung stehen.

Das Team bei der Organisation von internen und externen Anlässen

unterstützen

Planung und Umsetzung der Vermarktung der Printausgaben in enger

Zusammenarbeit mit der Administration.

Übersetzen von Texten der internen Kommunikation vom Französischen ins

Deutsche.

VERANTWORTLICHE*N WEB

Verwaltung und Wartung der Website mit Wordpress

Artikel auf der Website veröffentlichen

Verwalten von sozialen Netzwerken (Facebook, Twitter, Instagram)

Vorschlagen von Ideen für Inhalte und Artikel für das Web

Der Web-Manager ist Teil des Redaktionsausschusses. Du nimmts an

den Redaktionssitzungen und an den Ausschusssitzungen teil.

Beide Posten ab September 2021

Interessiert? Schicke uns deine

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spectrum@unifr.ch

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ÉDITO

SOMMAIRE - INHALT

Leonardo Mariaca

Rédacteur en chef

Katharina Schatton

Chefredakteurin

DISCUSSION Un procès sous

haute température à Fribourg

4-5

Rédaction

francophone

Deutschsprachige

Redaktion

L’Art de re-vivre

Alors que le Conseil fédéral autorise progressivement

la réouverture des restaurants, musées

et autres lieux de vie, la rédaction de Spectrum

a décidé de vous parler d’Art, avec un grand A.

Parce qu’il le mérite bien, ce grand A, pour compenser,

au moins un peu, de tous les adjectifs peu

flatteurs que nous lui avons attribués ces derniers

temps : « non-essentiel », « dispensable », « inutile

», il aura tout entendu le pauvre. Et pourtant

que serions-nous sans l’Art ? Eh bien ce que nous

sommes aujourd’hui. Ce que nous avons été ces

derniers mois, sans musées, librairies, théâtres ou

cinémas. Mais si nous sommes honnêtes envers

nous-même, si nous prenons le temps de nous

regarder dans une glace aujourd’hui, peut-on vraiment

qualifier l’Art de « dispensable » ?

Pour introduire notre dossier, Lara Diserens nous

partagera quelques pensées (10) pour ensuite

nous inviter à faire la rencontre du tatoueur Daniel

Hernandez (12). Eleonora Bobbia de son côté

nous présente un duo clownesque et diptyque :

les « Diptik » ( 16) alors qu’Iris Vuichard s’interroge

sur l’art contemporain : une escroquerie ?

(18-19). À côté de ça je vous parle d’un couple

poète/ illustratrice qui a édité son premier recueil

de poèmes illustrés (6) avant de vous présenter,

dans la page Fribourg, un groupe de musique de

rock approximatif (20).

Sur une autre note Maxime Corpataux et Luca

Poli sont partis à la rencontre d’Extinction Rebellion

pour parler du procès qui va secouer toute la

Suisse (4-5), alors qu’Alyna Reading et Meredith

Stella vous présentent un site internet pour retracer

l’histoire coloniale de Fribourg (8). Enfin,

Velia Ferracini pousse un coup de gueule contre

les taxes de l’Université de Fribourg (26).

Aujourd’hui, on parle d’Art, cet Art qu’il est essentiel

de retrouver, que l’on attend toutes et tous de

retrouver. Tout mon soutien aux artistes de tout

horizon.

Frühlingserwachen

Geöffnete Terrassen und wärmere Temperaturen.

Es sind die scheinbar profanen Dinge, die inspirieren.

Wir erlauben uns in der neuen Spectrum-

Ausgabe deshalb ein Dossier zum Thema Kunst.

Und das zum Semesterende auf eine hoffentlich

leicht verdauliche Art.

Es gibt wohl tausend und eine Art, sich durch

Kunst auszudrücken, sie wahrzunehmen und

über sie zu sprechen. Als Auftakt zu unserem

Kunst-Dossier teilen Spectrums Webredakteurinnen

Estelle Zahner und Lara Diserens deshalb

ihre Gedanken zu dem Thema mit euch

(S. 10). Es folgen eine Auswahl an Gedichten unserer

Redakteurin Ella Lory (S. 13) und ein Text zu

Kunsttherapie und deren Wirkungsmechanismen

(S. 14-15). Zum Abschluss erfahrt ihr von Chantal

Mathys, wie kunstvoll es in der Sportart Pole-

Dance tatsächlich zu und her geht.

Neben dem Dossier erwarten euch wie immer

weitere interessante Artikel: Sina Gloor beispielsweise

nimmt euch mit in die Banksy-Ausstellung

in Basel (S. 7). Unsere Unipolitikverantwortliche

Florence Valenne stellt euch ein neues Online-Tool

vor, mit dem Diskriminierung auf dem

Campus bekämpft werden soll. Und im Text von

Matthias Venetz taucht ihr in die Arbeit und Passion

einer Freiburger Buch-Restauratorin ein (S.

21). Ausserdem drucken wir in dieser Ausgabe

unseren ersten englischen Text ab. Alexandra

Andrist hat sich darin die Frage gestellt, ob sich

Menschen während der Corona-Pandemie tatsächlich

mehr Haustiere angeschafft haben.

Schaut auch gerne einmal über den untenstehenden

QR-Code auf unserer Website vorbei. Neben

dem E-Magazine finden sich dort regelmässig

neue und exklusive Web-Artikel.

CULTURE · KULTUR

« Parfum d’éphémère », une poésie

qui dure

Banksy – «an unauthorized exhibition»

UNIPOLITIQUE · UNIPOLITIK

« Sur les traces coloniales de

Fribourg »

Kein Platz für Diskriminierung

LES PENSÉES DE...

DOSSIER

L’art est là, où on ne le voit pas ·

Kunst oder kann das weg?

FRIBOURG · FREIBURG

Du rock fribourgeois approximatif

Bücher, die Geschichte erzählen

SOCIÉTÉ · GESELLSCHAFT

La pandémie est-elle plus facile à

vivre pour un sagittaire

Pets and the Pandemic

SEXUALITÉ L’advanced pack

d’une sexualité épanouie

LGBTQIA+ Was hat meine

sexuelle Orientierung mit meinem

Blut zu tun?

COUP DE GUEULE Payer ses

taxes en temps de Covid, un

problème

PERSPEKTIVEN

CRITIQUES · KRITIKEN

COMITÉ · KOMITEE

6

7

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9

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DISCUSSION

Texte Maxime Corpataux et Luca Poli

Photo Léa Chabaud

Illustration Martin Vonlanthen

Un procès sous haute température

à Fribourg

À la suite de la fameuse manifestation du Black Friday à

Fribourg Centre, plus de 30 activistes du mouvement Extinction

Rebellion seront jugé·e·s à la fin du mois de mai.

’urgence climatique se trouve être la

L préoccupation majeure de nos débats

contemporains. Maints scientifiques de

renoms, des Prix Nobel, des membres du

GIEC, ne cessent d’alerter les consciences

sur un possible péril environnemental. Or

nos habitudes consuméristes, dont le Black

Friday, se trouvent en véritable porte-à-faux

avec ce problème. C’est ce qu’a voulu soulever

Extinction Rebellion (XR) Fribourg lors

de sa prestation.

L’acte en question

Vendredi 29 novembre 2019, Fribourg Centre,

hall d’entrée principale. Une journée

spéciale est organisée dans le centre commercial,

le fameux Black Friday, où bons

nombres de produits sont alors soldés ou en

promotion. Ce jour-là, un groupe d’activistes

a décidé de marquer les esprits par une

action théâtrale. En effet, une mise en scène

ubuesque a illuminé la pénombre du hall de

Fribourg : Certain·e·s des militan·e·s ont

osé le déguisement allégorique d’une Gaia

sanglante, cette déesse de la Terre, souffre de

l’activité de sa progéniture humaine. D’autres

partisant·e·s d’XR se sont inspiré·e·s du

Prométhée attaché à son rocher et ont alors

bloqué l’entrée principale du centre de leurs

corps en s’attachant à des caddies du supermarché,

empêchant l’accès aux quidams désireux·euses

d’accéder au site. Cette action

se déroulait dans le cadre d’une campagne

européenne nommée « Block Friday », desti-

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née à attirer l’attention sur cette journée qui

incite « à la surconsommation irresponsable

au regard du réchauffement climatique ».

Les motifs du mouvement XR Fribourg

n’étaient, selon les activistes, que purement

informatifs. Cette mise en scène n’avait pour

finalité que d’attirer l'attention sur les effets

néfastes de la surconsommation irresponsable

au regard du réchauffement climatique.

Les militant·e·s n’ont cessé de répéter ce

jour-là que les autres entrées étaient libres

d’accès. Il fallait juste se dégourdir un petit

peu les jambes, certes embarassé·e·s avec ses

achats pour certain·e·s. Les commerçant·e·s

ont porté plainte contre cette action et le

Tribunal pénal de la Sarine a convoqué 32

prévenu·e·s, âgé·e·s de 19 à 62 ans à la fin de

ce mois de mai pour un procès de 4 jours.

Extinction Rebellion contre Fribourg

Centre

Pour obtenir un aperçu plus personnel sur

cet événement, nous avons pu recueillir

différents témoignages d’activistes et nous

leur avons posé la question de leur ressenti

quant à leurs actes et à leur sentiment en

vue du procès. Dans un esprit de partialité,

la rédaction s’est également enquise de l’avis

de Fribourg Centre sur cette affaire. Dans

un premier temps, nous avons contacté son

gérant, mais celui-ci n’a pas souhaité répondre

à nos questions malgré nos nombreuses

relances en précisant qu’il n’avait rien à ajouter

d’autre que ce qui avait déjà été reporté

par les médias. Pour rappel, les faits reprochés

par le gérant du centre commercial

sont de l’ordre de la violation de domicile et

de la contrainte.

Colette Bugnon-Weber, enseignante et formatrice

à la HEP/FR ressent principalement

de la motivation et de la joie face à cet engagement.

Elle nous explique : « En effet, le

procès permet une onde de choc garantissant

une publicité à notre cause et de nos

idéaux. Néanmoins, on ne peut écarter une

certaine crainte, quoique le mouvement s’est

vu épaulé par un nombre important d’avocat·e·s

soutenant leurs engagements. » Mme

Bugnon-Weber avoue ressentir également

une tristesse profonde sur le constat qu’il

est devenu obligatoire d’utiliser des moyens

forts pour faire basculer les prises de

conscience alors que les signes et alarmes

climatiques ne datent pas d’hier.

Notre deuxième source, d’une vingtaine

d’année, a désiré rester anonyme : « Concernant

la procédure, je n'ai pas suivi assidûment

l'arrivée de chaque nouvelle, et globalement

je suis content·e que nous ayons un

procès groupé. Il tombe malheureusement

durant les derniers cours du semestre et

j'espère que le nombre d'audiences correspond

réellement à la grande considération

du Tribunal pour cette affaire. En ce qui

concerne mes actes, j'estime ne pas avoir

fait une chose immorale en tentant de mettre

en lumière l'absurdité de cette journée de

sur-consumérisme et de surproduction. De

plus, certaines personnes se sont emportées

mais nous n'avons rien empêché, seulement

crié une vérité absurde et ridicule. Je trouve

aussi qu’une telle plainte est exagérée et que

nous obtiendrons gain de cause, ce qui fera

date du point de vue sociétal et judiciaire.

Pour sobrement résumer, on peut dire que

c’est une grosse machinerie pour un acte anodin

et j’espère que l'avancée sur le plan de

la justice climatique sera à la hauteur de la

grandeur de ce procès. »

À problème mondiale, procès national

Ce procès, qui promet d’être spectaculaire,

reçoit en plus pléthore d’intervenant·e·s. Les

activistes sont représenté·e·s par une armada

d’avocat·e·s provenant de toute la Suisse

romande, dont notamment quatre avocat·e·s

fribourgeois·e·s ainsi que deux avocates vaudoises

membres de l’équipe qui avait obtenu

l’acquittement en première instance pour

les joueur·euse·s du match de tennis au Crédit

Suisse à Lausanne. La défense plaidera

l’État de nécessité pour acquitter les activistes

fribourgeois·e·s. De plus, bon nombre de

personnalités politiques, des professeur·e·s

d’université, des scientifiques et même le

prix Nobel Jacques Dubochet se sont rallié·e·s

à la cause du collectif et ont accepté

d’être témoins. « Chaque fois qu’un tribunal

a accepté d’entendre des scientifiques,

il a acquitté les activistes mis en cause », a

soulevé un des défenseurs fribourgeois, Me

Arnaud Nussbaumer.

Cette histoire a ceci d’intéressant qu’elle

permet de réfléchir à deux problématiques

essentielles : premièrement, est-ce qu’une

manifestation pacifique, informative et qui a

pour but de soulever et mettre en lumière un

problème bien réel peut-elle être répréhensible

et deuxièmement, est-il devenu trop

frigide, en état d’urgence climatique, de se

limiter aux armes de la démocratie et de ses

longues démarches ? Voici en quelques sortes

les questions cornéliennes que les juges

auront à trancher en ce début d’été 2021.P

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CULTURE

Texte Leonardo Mariaca

Illustration Andréa Savoy

« Parfum d’éphémère », une

poésie qui dure

Florent Morisod et Andréa Savoy ont écrit, illustré, édité

et publié un recueil de poèmes « Parfum d’éphémère ». De

l’idée à la réalisation, retour sur cette aventure.

L’une des nombreuses illustrations d’Andréa Savoy

qui se mêlent aux textes de Florent Morisod

lorent Morisod est étudiant en droit à

F l’Université de Fribourg, Andréa Savoy

est étudiante en Sciences de l’environnement

à l’Université de Genève, et c’est ensemble

qu’ils présentent « Parfum d’éphémère

», leur premier recueil de poèmes

illustrés. « L’idée d’une œuvre commune est

venue un jour où j’ai illustré plusieurs poèmes

de Florent pour lui faire une surprise »,

raconte Andréa Savoy. En couple depuis

des années, le duo se décide alors à se lancer

dans l’aventure, avec comme objectif de

mener à bien le projet avant la fin de l’année

2020. Pour la répartition des tâches, Florent

Morisod écrit et Andréa Savoy dessine.

« J’ai sélectionné de nombreux poèmes que

j’avais écrits il y a quelques années et

j’en ai réalisé de nouveaux spécialement

pour ce projet, afin de varier les

styles et les sujets » explique Florent

Morisod. De son côté, Andréa Savoy

balade son pinceau au fil des pages,

ici pour illustrer des poèmes, là pour

une création indépendante de l’écrit.

Le style aquarelle un peu abstrait est

un choix délibéré : « Le but derrière

cette démarche étaient de laisser le

lecteur ou la lectrice suffisamment

dans le flou pour que chacun et chacune

se sentent libre de fournir sa

propre interprétation des poèmes et

des illustrations. »

Du papier…

Dans le même esprit de libre interprétation,

le recueil est séparé en

quatre chapitres non titrés. « Nous

avons construit notre livret pour qu’il

soit lu en une fois », précise Andréa

Savoy. « Il y a un suivi thématique

des poèmes et des illustrations, c’est

pourquoi il est plus intéressant de le

lire d’une traite plutôt que de lire un

poème de temps en temps, comme

on aurait tendance à le faire avec ce genre

de manuscrit », renchérit Florent Morisod.

Une fois le recueil terminé, encore fallaitil

l’éditer. Souhaitant vivre le processus de

création dans son entièreté mais aussi parce

que peu de maisons d’éditions publient des

recueils de poésies, le duo s’est tourné vers

l’autoédition. Pour des raisons éthiques, le

duo n’a pas voulu utiliser le service d’autoédition

d’Amazone, le plus populaire en soi,

et a préféré se faire imprimer à Sierre en

novembre 2020. « J’ai envoyé un document

PDF avec toutes les illustrations et les poèmes

déjà bien assemblée, chose qui aurait

sans doute été difficile sans mon expérience

de graphiste », explique Andréa Savoy.

Jusqu’en librairie

Après impression, le duo a créé un site internet

sur lequel il est possible de commander

leur ouvrage et a donc dû se décider pour

un prix de vente. « Le but ici était simplement

de pouvoir rentrer dans nos frais,

nous n’avions pas spécialement d’intention

de profit avec ce projet », précise Florent

Morisod. Après discussion, le prix arrêté est

de 25 francs, avec la possibilité sur leur site

de débourser 5 francs supplémentaires en

aide aux auteur·rice·s et pour les étudiants

et étudiantes, un prix de 20 francs leur est

proposé. Mais le duo a décidé de se challenger

une dernière fois en proposant son

livre en librairie : « Albert le Grand ainsi que

Librophoros ont tous les deux accepté de

nous vendre. J’y suis vraiment allé sans rien

y connaître, notre recueil entre les mains

afin de discuter », explique Florent Morisod.

Aujourd’hui, le duo a une multitude

d’idées de projets en tête, qu’il révèlera en

temps et en heures sur son site internet et

sur ses réseaux sociaux. « Finalement, l’ensemble

du travail nous a pris six mois, avec

énormément d’heures investies. Mais avoir

notre recueil entre les mains nous offre un

sentiment d’accomplissement : notre œuvre

n’est plus seulement une vague idée, mais

une création concrète, et c’est la première

fois que l’on peut réellement partager nos

arts respectifs avec le grand public. C’est une

belle fierté ! » P

Pour une petite critique du contenu,

je vous propose

en complément

d’article mon

avis sur « Parfum

d’éphémère ».

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KULTUR

Text Sina Gloor

Foto Corina Dürr

Banksy – «an unauthorized

exhibition»

Seit Kurzem zeigt die Basler Messe Werke des britischen

Street-Artists. Die Fragen, die die Ausstellung aufwirft,

sind schon so alt wie das Schaffen des Künstlers selbst.

Love Rat (2004) - Banksys Markenzeichen im

Siebdruck auf Papier ist aktuell in Basel zu

sehen.

eit Anfang März dürfen Schweizer

S Museen wieder Besucher*innen empfangen.

So auch die Messe in Basel, welche

zurzeit einige Werke Banksys ausstellt. Die

Ausstellung wurde vom anonymen Künstler

selbst nie autorisiert. Banksy-Ausstellungen

lösten in der Vergangenheit immer wieder

Diskussionen aus, da dieser selbst eigentlich

eine ablehnende Position gegenüber dem

kapitalistischen Kunstmarkt vertritt.

Street-Art für mehr Freiheit

Die Ausstellung wurde von Stefano Antonelli,

Gianluca Marziani und Acoris Andipa

konzipiert. Die Werke Banksys werden in

den durchgehend schwarzen Räumen gut

in Szene gesetzt. Die Ausstellung greift viele

der bekanntesten Motive Banksys auf, wie

beispielsweise die Ratte. Sie ist zudem Banksys

Markenzeichen. Auch Ausführungen

des «Blumenwerfers» werden gezeigt. Ursprünglich

hatte Banksy dieses Motiv in Palästina

an eine Hauswand aufgetragen, wie

es für seine Street-Art üblich ist. Ein Mann

wirft dabei eine Hand voll Blumen anstelle

von Steinen oder Ähnlichem. Das Werk

ist ein Beispiel für die Themen, die Banksy

wichtig sind und die er in seiner Kunst

thematisiert. Der Street-Artist spricht sich

für Freiheit und gegen Krieg, den sozialen

Überwachungsstaat sowie Kapitalismus

aus. Banksys Meinung zum Kapitalismus,

besonders auch zum Kapitalismus innerhalb

des Kunstmarktes, tritt am Schluss der

Ausstellung nochmals klar hervor. Dort läuft

ein Film einer Auktion in London, bei der

eine Ausführung von Banksys Motiv, das

Mädchen mit dem Ballon, für viel Geld versteigert

wurde. Im Rahmen des Bildes war

jedoch ein Schredder eingebaut, der beim

Verkauf gut die Hälfte des Bildes zerstörte.

Damit macht Banksy deutlich, dass er den

kapitalistischen Aspekt seiner Kunst nicht

unterstützt.

Pest Control und andere Probleme

Banksy nimmt die ablehnende Haltung

gegen den Kunstmarkt nicht nur durch die

Themen in seinen Werken auf, sondern

vertritt sie auch durch seine Person selbst.

Seine Anonymität ist dabei nur ein Aspekt.

So lässt sich Banksy auch nicht durch Galerien

vertreten. Das Kuratoren-Team musste

die Werke in einem aufwendigen Prozess

bei Privatpersonen zusammensuchen. Zu

Beginn seines Schaffens konnten die Werke

noch günstig gekauft werden. Als mit

der Zeit die Preise jedoch stark anstiegen,

stoppte Banksy den Vertrieb seiner Werke.

Auf die zunehmenden Fälschungen auf dem

Kunstmarkt reagierte Banksy 2008 zudem

mit der Gründung seiner Firma Pest Control,

zu Deutsch «Schädlingsbekämpfung». Auch

hier tritt wieder die Ratte als sein Markenzeichen

auf. Pest Control übernimmt seit damals

die rechtliche Vertretung des Künstlers

und stellt Zertifikate für echte Banksy-Werke

aus. Auch die gezeigten Stücke in Basel

sind alle durch Pest Control zertifiziert. Ein

weiterer Dorn im Auge des Anti-Kapitalisten

sind die Merchandising-Produkte: Diese

sind in der Regel nicht zertifiziert und werden

vom Künstler selbst verurteilt. Auch

in Basel stehen solche Produkte nicht zum

Verkauf.

Banksy im Museum?

Es wird offensichtlich, dass das Ausstellen

von Banksy in einem Museum nicht unproblematisch

ist. So diskutieren die Medien

auch in Bezug auf die Basler Messe, ob die

Ausstellung Banksys Street-Art in einem

Museum, das Eintrittsgeld verlangt, vertretbar

ist. Das Kuratoren-Team vertritt jedoch

die Auffassung, dass das Ausstellen im Museum

wichtig sei. Immer mehr würden seine

Werke auf den Strassen zerstört werden.

Auch dem kapitalistischen Element versuchen

sie entgegenzuwirken, indem der Eintrittspreis

nur kostendeckend für die Ausstellung

ist. Die Basler Messe zeigt folglich

nicht nur eine Ausstellung Banksys Werke,

sondern bringt sich mit ihrer «unauthorized

exhibition» selbst in die Diskussion um den

Künstler und sein Schaffen ein. P

Die Website der

Banksy-Ausstellung

in Basel findest

du hier:

Ein Blick auf

die Website von

Pest Control lohnt

sich ebenfalls:

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UNIPOLITIQUE

Text·e Alyna Reading et Meredith Stella

Illustration Louis Agassiz

« Sur les traces coloniales de

Fribourg »

Une interview avec les créatrices du site web « Sur les

traces coloniales de Fribourg ». Drei Frauen, die 2019 eine

Ausstellung zum Thema organisiert haben, berichten.

Quel est l’objectif du site Web ?

Simone Rees : Le monde colonial a eu un effet

sur la Suisse, et inversement la Suisse a eu

un impact sur le monde colonial. Le projet

« Sur les traces coloniales de Fribourg » a

comme objectif de communiquer ces interdépendances

spécifiques de la région à un

large public, de connecter la recherche et la

médiation ainsi que la science et la société.

Linda Ratschiller : L’envie c’est aussi de

rendre l’histoire postcoloniale de la

Suisse interactive. Le format du site

web nous permet d’initier un dialogue

avec les habitant·e·s du canton de

Fribourg. Iels sont invité·e·s à partager

leurs sources et leurs savoirs ainsi que

des témoignages de leurs ancêtres.

Nous espérons ainsi récupérer « des

trésors historiques ».

Können Sie uns ein Beispiel/eine

Anekdote über die Verbindung

zwischen Kolonialismus und Freiburg

geben?

SR: Ein Beispiel für die globale Relevanz

von Freiburger*innen im Kolonialismus

ist der 1807 in Môtier geborene

Naturwissenschaftler und Rassentheoretiker

Louis Agassiz. In der Schweiz sind verschiedene

Plätze, Strassen und Bergspitzen

nach ihm benannt. Aufgrund seiner rassentheoretischen

Arbeit findet aktuell eine

Debatte statt, ob diese Orte umbenannt

werden sollten. Gleichzeitig findet in den

USA eine Kontroverse statt darüber, ob die

Rechte an den Fotografien, welche Agassiz

an der Harvard University von amerikanischen

Sklav*innen machte, an deren Nachkommen

gehen sollten. Dies zeigt, wie die

koloniale Geschichte der Schweiz weltweit

relevant bleibt.

LR: Das Thema ist deshalb so spannend,

weil es so breit ist. Einerseits suchten Frei-

burger*innen in der kolonialen Welt ihr

Glück, als Auswander*innen, Missionar*innen

und Söldner. Andererseits hinterliess

der Kolonialismus auch in der Geschichte

des Kantons seine Spuren. In Freiburg begegnete

man dem Kolonialismus im Umfeld

der Mission und in der Populärkultur,

z.B in sogenannten «Völkerschauen». Auch

die Schokolade von Villars und Cailler wäre

ohne Sklaverei und Kolonialismus nicht

denkbar gewesen.

Illustration zu Louis Agassiz’ Aufsatz "Sketch of the Natural Provinces

of the Animal World and their Relation to the Different Types of Man"

aus Types of Mankind (1854)

Barbara Miller: Auch zeitlich erstreckt sich

Freiburgs koloniale Geschichte über 200

Jahre und reicht bis in die Phase der Dekolonisierung

hinein. So studierte z.B Jonas

Savimbi in Freiburg, bevor er zu einer der

zentralen Figuren im angolanischen Unabhängigkeitskrieg

der 1970er Jahre wurde.

Die Webseite thematisiert also nicht nur das

Zeitalter des Kolonialismus, sondern fragt

ebenso nach den kolonialen Spuren, die uns

bis heute begleiten.

Quel est votre public cible ?

BM : Le format du site web est idéal pour

s’adresser à un public divers. L’idée est de

créer un accès adapté aux différent·e·s utilisateur·rice·s

en offrant plusieurs possibilités

de naviguer le site. Toutefois, les jeunes

constituent un public cible très important.

Dans les écoles suisses, les imbrications

du pays avec le colonialisme restent sousexposées.

Il n’existe pratiquement pas de

matériel scolaire qui aborde l’histoire coloniale

de la Suisse, encore moins de Fribourg.

C’est pourquoi nous sommes actuellement

en contact avec la direction des écoles cantonales.

Le site web a suscité l’intérêt de

nombreux·ses enseignant·e·s qui souhaitent

sensibiliser leurs élèves à l’histoire (post-)

coloniale ainsi qu’aux répercussions

actuelles. À cette fin, la page

web se présentera d’une manière

qui parlera également à un public

plus jeune, autant au niveau visuel

qu’au niveau linguistique, et pourra

ainsi servir d’outil pour l’enseignement

de l’histoire.

Pour finir, voulez-vous rajouter

quelque chose ?

LR : L’idée du site est aussi de familiariser

les jeunes avec des sources

originales et le travail historique.

Iels auront l’occasion de fouiller

des actes, des photos et des objets

comme si iels étaient aux archives. Nous

espérons ainsi susciter leur passion pour la

recherche car l'histoire coloniale n'est pas

poussiéreuse. Au contraire, elle nous façonne

encore aujourd'hui.

BM : Ce que la science des questions sociales

contemporaines sait n'a pas encore atteint la

société au sens large. Il existe un fossé entre

ce que la science sait depuis longtemps et

ce que beaucoup de gens pensent, comme :

« la Suisse n'a pas participé au colonialisme ».

Il est essentiel que les connaissances sur le

colonialisme en Suisse parviennent aux esprits.

Si ce site web peut apporter une petite

contribution à cet égard, cela aura une grande

valeur pour nous. P

8 spectrum 05.21


UNIPOLITIK

Text Florence Valenne

Illlustration Shutterstock

Kein Platz für Diskriminierung

Equopp, die AGEF-Kommission für Gleichstellung und

soziale Gerechtigkeit, hat mit dem Vorstand der AGEF

ein Tool zur Meldung von Diskriminierungen an der Universität

Freiburg entwickelt.

ast du an der Universität Freiburg

H schon einmal eine Situation erlebt, in

der du dich durch ein Verhalten oder einen

Kommentar diskriminiert oder ungleich behandelt

gefühlt hast? Oder hat dir jemand

von einer solchen Erfahrung erzählt? An

der Universität Freiburg sollten Diskriminierungen

aller Art keinen Platz haben.

Niemand darf aufgrund der (ethnischen)

Herkunft, des Geschlechts, der Religion, der

Weltanschauung, einer Beeinträchtigung,

des Alters oder der sexuellen Identität benachteiligt

werden. Zudem ist die universitäre

Gemeinschaft dazu verpflichtet, zum

respektvollen und toleranten Umgang am

Arbeits- und Studienplatz beizutragen. Gerade

weil Universitäten Orte sind, an denen

Wissen produziert und verhandelt wird, ist

es wichtig, dass sie Toleranz beispielhaft

vorleben.

Uni ohne Vorurteile

Es kommt trotzdem vor, dass Betroffene

aus Sorge vor möglichen Nachteilen davon

absehen, sich zu wehren oder Unterstützung

zu suchen. Die Verinnerlichung

dieser empfundenen Diskriminierung und

das Unwohlsein kann sich negativ auf den

Bildungserfolg von Betroffenen auswirken.

Die Equopp und der Vorstand des AGEF

möchten sich aus diesem Zweck für eine

Kultur des Hinsehens einsetzen und gegen

Diskriminierungen vorgehen. «Wir glauben,

dass nur ein diskriminierungssensibler und

gleichberechtigter Umgang es ermöglicht,

sich an der Uni wohlzufühlen. Nur so können

alle ihre Potenziale voll ausschöpfen»,

erklärt Lara Torbay, Mitgründerin der vom

Studienrat (SR) beauftragten Arbeitsgruppe

zur Bekämpfung von Diskriminierung im

Universitätskontext.

Die Einrichtung des Tools

Die Idee zum Projekt entstand 2019 im

Zuge der Homophobievorwürfe gegen eine

Dozierende, die zu dem Zeitpunkt an der

Theologischen Fakultät unterrichtete. Eine

betroffene Person fühlte sich damals von

der zuständigen universitären Ombudsstelle

nicht gehört. Equopp machte daraufhin

auf einen Mangel adäquater Strukturen

zur Meldung von diskriminierenden Situationen

an der Universität aufmerksam. Die

Organisation entschloss sich, diesem Problem

mithilfe eines Online-Fragenbogens Abhilfe

zu schaffen. Am 30. März 2021 erhielt

schliesslich jedes Mitglied der Universität

(sowohl Studierende als auch Angestellte)

eine Rundmail von Equopp und somit Zugang

zum Online-Tool. «Es ist uns wichtig,

dass jede*r die Möglichkeit hat, diesen Fragenbogen

auszufüllen», sagt Lara. Um die

Teilnahme so demokratisch wie möglich

zu gestalten, wurde das Tool in vier Sprachen

(Deutsch, Französisch, Italienisch und

English) übersetzt. Ausserdem sei die Teilnahme

komplett anonym. Nur eine einzige

Person der Arbeitsgruppe habe Zugriff auf

die anonymisierten Daten des Tools und die

daraus resultierenden Statistiken können

nur mit Zustimmung des SR veröffentlicht

werden. Gemäss dem Reglement des Tools

wird auch einzig der SR entscheiden, wie

lange das Tool zur Verfügung stehen wird.

Die Arbeitsgruppe wünscht sich jedoch,

dass es in Zukunft kontinuierlich genutzt

werden kann.

Vor Augen führen

Erklärtes Hauptziel des Tools ist es, Diskriminierungen

an der Universität sichtbarer

zu machen. So könne gemessen werden,

wo die Uni in Punkto Antidiskriminierung

steht und wo es noch Nachholbedarf gibt.

Die Arbeitsgruppe sieht die Lösung des Diskriminierungsproblems

bei der Bewusstseinsbildung:

Damit die Uni ein sicherer,

diskriminierungs- und gewaltfreier Studien-,

Lehr-, und Arbeitsort wird, müsse das

Verstecken, Ignorieren und Bagatellisieren

von Diskriminierungen ein Ende nehmen.

Jede*r an der Uni sei verantwortlich, Fälle

von Diskriminierung zu melden. «Das Tool

kann auch zur emotionalen Entlastung dienen»,

sagt Lara. «Menschen, die Schwierigkeiten

haben, offen über ihre Erfahrungen

zu reden, bietet es einen anonymen und

urteilsfreien Raum.» P

Das Online-Tool findest

du hier:

Falls du Fragen zu oder Probleme bei

der Nutzung des Tools hast, kannst

du die Arbeitsgruppe persönlich unter

dieser E-Mail-Adresse kontaktieren:

discriminations@unifr.ch

05.21

spectrum

9


LES PENSÉES DE...

Illustrations Zarina Fäh

L’art est là, où on

ne le voit pas

Texte Lara Diserens

Quand on parle d’art, notre pensée se tourne vers l’art plastique, l’art dramatique,

la musique… mais ce ne sont là que des formes d’art. Le véritable art n’est-il

pas, simplement ? Dans toute chose, dans tout être, dans tout acte ? L’art est là,

où on ne le voit pas. Dans la nature déchaînée. Dans l’authenticité d’une parole.

Dans la fragilité d’un mouvement. Dans la sagesse d’un regard. L’art ne se

crée pas, il existe. Il est intangible, incalculable, incontrôlable. L’art, c’est vivre,

penser, être. Quelques privilégié·e·s connaissent le parfum irrésistible de son

existence. Les artistes ne sont autres que des metteur·euse·s en scène du monde

dans lequel nous vivons. C’est la couleur de la tristesse dans une aquarelle.

La puissance de l’amour dans une octave. Le goût de l’élégance dans un plat

raffiné. Mais qu’est-ce qui différencie les humains lambda des artistes, ces êtres

mystérieux capables de donner vie à un sentiment, une idée, un rêve ? Ce n’est

pas la créativité, ni l’imagination qui donnent aux artistes le pouvoir de créer.

C’est leur capacité à se connecter à ce qui les entourent. Leur attention acérée

face aux événements. Leur sensibilité illimitée. Infinie. Libre. Si cela est vrai, alors nous sommes tous et toutes des artistes. La plupart d’entre

nous ne le savent pas. D’autres en ont peur. Comment réagiriez-vous si l’on vous disait que vous êtes capable d’attraper et de transmettre les

moindres facettes du monde qui vous entoure ? Ouvrez les yeux. Tendez la main. Écoutez. Et si l’art n’était finalement qu’une traduction de

notre condition ? L’art est lâcher prise, l’art est irrationnel, l’art est humain. L’art, c’est la liberté.

Ein Tag im

Museum

Text Estelle Zahner

Der Tag beginnt vor einem schmalen, grauen Gebäude mit vielen Fenstern.

Über dem Eingang siehst du das Thema der Ausstellung.

«Was ist Kunst?»

Du kaufst dir am Empfang ein Eintrittsticket und begibst dich in den ersten

Raum. Die Wände darin sind beige gestrichen, die Decken hoch. Du siehst verschiedene

Gemälde. Das erste ist eher klein, eine lächelnde Frau ist darauf zu

sehen. Sie sieht genau in dein Gesicht – irgendwie furchteinflössend. Du gehst

weiter und schaust dir alle Gemälde gemütlich an. Am Ende angekommen

wechselst du in den nächsten Raum. Dort ist es dunkel und es gibt keine Fenster.

In der Mitte des Raums stehen Stühle in verschiedenen Grössen. Du gehst auf

sie zu, hörst das Geräusch deiner Schritte an den Wänden abprallen und setzt

dich hin. Geräusche und Töne erklingen aus verschiedenen Richtungen. Du

schliesst die Augen und hörst sie dir an. Sie kommen dir abstrakt und komisch

vor – du fragst dich, was das mit Kunst zu tun hat, wahllos Tasten auf einem

Klavier drücken kannst du auch. Nach einiger Zeit stehst du auf und verlässt den Raum. Um zum nächsten Zimmer zu gelangen, musst

du die Treppen hoch. Dort erwartet dich eine grosse, lichtdurchflutete Halle. Am Ende der Halle befindet sich eine Bühne. Vor der Bühne

stehen abermals Stühle, fein säuberlich aneinandergereiht, fast steril wirkend. Du setzt dich hin und hebst den Blick zur Bühne. Ein Paar

betritt sie und tanzt ein emotionales Duett, die Bewegungen fliessen ineinander, sind abgestimmt. Du bekommst Gänsehaut – einen Tanz so

emotional herüberzubringen ist eine wahre Kunst. Als er zu Ende geht, stehst du auf und verlässt den Raum. Im nächsten Bereich erwartet

dich ein grosser Tisch voller Papiere und Stifte. Die Wände sind tapeziert mit beschriebenen Blättern. In der Mitte steht ein Schild mit der

Aufschrift «Schreib ein Gedicht und häng es an die Wand». Du nimmst dir Papier und Stift und beginnst zu schreiben – es fällt dir schwerer

als gedacht. Als du fertig bist, klebst du es an die Wand dir gegenüber. Dies war der letzte Raum der Ausstellung. Du verlässt ihn und gehst

die Treppe runter zurück zum Anfang. Über dem Ausgang hängt ein Schriftzug.

«Was ist Kunst für dich?»

10 spectrum 05.21


L'ART DE REVIVRE

-

KUNST ODER

KANN DAS WEG ?

Idée originale Lara Diserens et Leonardo Mariaca

L’art à fleur de peau page 12

Poesie Seite 13

An Kunst genesen Seite 14-15

Les Diptik : le duo de clowns du quatrième mur

page 16

Pole Dance: Eine Sportart, die aus der

Reihetanzt Seite 17

L’art contemporain, une escroquerie

? page 18-19

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11


DOSSIER

Texte Lara Diserens

Photos Lara Diserens et MONA / Jesse Hunniford

L’art à fleur de peau

Aujourd’hui démocratisé, le tatouage reflète l’ évolution

de la notion d’œuvre dans le monde de l’art et des

tatoueur·euse·s en tant qu’artistes à part entière.

our la vie, ou rien. Il marque la peau à

P l’encre indélébile. Ancre un dessin ou

un message dans un corps. L’illustration, le

dessin, la gravure, l’écriture se rencontrent à

la croisée du tatouage. Acte engagé ou décoration

corporelle, esthétique ou symbolique,

le tatouage s’affirme comme un phénomène

artistique, culturel et sociétal.

À la conquête du 10ème art

De plus en plus de visibilité entoure la pratique

du tatouage. Associations, syndicats et

manifestations se multiplient, avec l’ambition

de protéger le métier et de faire reconnaitre

le tatouage comme un art. Le Mondial

du tatouage, rendez-vous incontournable

dans le métier, rassemble depuis 1999 plus

de 420 artistes chaque année à Paris, dans

une ambiance de compétition et de partage.

C’est l’occasion pour les tatoueur·euse·s

de revendiquer leur statut artistique, et de

défendre leurs droits. En Suisse, c’est l’Association

Suisse des Tatoueurs Professionnels

(ASTP) qui s’assure de protéger le métier.

L’association s’engage à préserver les intérêts

de ses membres, mais aussi ceux des

client·e·s, en s’appuyant sur la protection

morale et un règlement précis.

Un statut artistique : c’est là une des grandes

revendications des tatoueur·euse·s. En

2014, le célèbre (et très controversé) tatoueur

français Tin-Tin évoque le tatouage

Daniel Hernandez: @kayloose sur Instagram

comme un 10ème art dans

Arts Magazine. Aujourd’hui,

le combat est presque gagné,

même si certain·e·s peinent

encore à se l’approprier.

Daniel Hernandez, aka

@kayloose, a fait de sa passion

du dessin son métier. Le

tatoueur fribourgeois définit

son style comme épuré, mais

solide. « Il faut être passionné

pour faire ce métier. Le

matin je me lève je dessine,

la journée je tatoue, et le soir

je re-dessine. J’y pense tout

le temps. Tout ce que je vois

autour de moi m’inspire », confie-t-il. Cet

ancien cuisinier apprécie particulièrement

la marge d’évolution dans son travail, qui

traduit souvent les événements de sa vie.

Mais sa carrière débute tout juste : « Je n’ai

pas encore la prétention de dire que je suis

un artiste. Je tatoue des flashs uniques, mais

aussi des références qui existent déjà. Je

suis toujours en recherche de mon style »,

explique Daniel.

Sur toile de derme

Le tatoueur de 24 ans rappelle que la plupart

des tatoueur·euse·s effectuent aussi des

tableaux. En Tasmanie, le Musée MONA

expose l’œuvre de l’artiste belge Wim Delvove.

L’œuvre en question ? Tim : un homme

assis torse nu, immobile,

dos tatoué. Après sa mort, le

tatouage sera découpé et encadré,

afin de conserver sa modeste

valeur de 130'000 dollars. Le

tatouage n’échappe pas aux lois

du marché de l’art ! Au Japon,

le tatouage est encore associé

aux Yakusas, figures de la mafia

criminelle. Mais cela n’empêche

pas la mise en avant de cet art

traditionnel. Le Musée des Pathologies

à Tokyo regroupe une

collection de 105 pièces de peaux

tatouées. De Amsterdam à Paris,

en passant par San Francisco et

Tattoo Tim, de Wim Delvoye. MONA : Museum of Old and New Art,

New Zealand.

Bâle… les expositions dédiées au tatouage se

propagent sur la carte du monde. Un tatouage,

au même titre qu’une peinture, a définitivement

sa place dans un musée.

Gravé dans la peau

Ce n’est pas uniquement le tatouage qui

marque à vie, mais bien l’expérience qui l’entoure.

Le contact tatoueur·euse-tatoué·e, le

projet et son évolution, l’ambiance du salon,

le premier ressenti, l’intensité de la douleur…

toutes ces étapes sont cruciales. Le lâcherprise

fait partie du processus, tout comme

l’appréhension qui précède le jour J. Se faire

tatouer demande un certain recul. La décision

dépend évidemment de son rapport à

son corps, à soi, à ses convictions. Le·la tatoué·e

doit être courageux·euse , au même

titre que le·la tatoueur·euse. Mais les abus

existent. Le compte instagram Paye ton

tattoo artist ressasse des témoignages d’agressions

sexuelles et de discriminations lors

de sessions de tatouage. Une sorte d’admiration

et de respect du·de la tatoueur·euse

peut parfois intimider. D’où l’intérêt de bien

choisir son ou sa partenaire artistique. L’idée

n’est pas de ressortir avec un traumatisme

ancré en soi. Au bout du compte, la confiance

mutuelle est requise, et la communication

primordiale. Le tatouage est avant tout un

échange et un moment de partage qui restera

gravé dans la mémoire… et dans la peau. P

12 spectrum 05.21


DOSSIER

Text Ella Lory

Fotos Katharina Schatton

Hell-blau

und klar

Und aus dem Augenwinkel

bemerke ich,

wie du mich ansiehst.

Hinaus in deinen

purpurblauen

Ozean

Ein Lachen

zieht deine Mundwinkel

nach oben

und deine Augen

hell-blau und klar,

wie der wolkenlose Himmel

an einem warmen Sommertag.

Aus dem Augenwinkel

bemerke ich,

wie du mich ansiehst

und in diesem Augenblick

entscheide ich mich.

Nicht davonzugehen,

wegzurennen,

zu flüchten,

wie all die Male zuvor,

sondern drehe mich um

und blicke zurück

in der Hoffnung,

dass mein Blick

auch deinen trifft

und du darin vielleicht auch sowas siehst,

wie ich soeben in deinem.

Denn wenn du lachst,

lacht die Sonne mit

und ich kann die Strahlen bereits spüren

auf meinem Gesicht,

wenn ich die Augen schliesse

und warte, innehalte.

Deine Augen

hell-blau und klar,

wie der wolkenlose Himmel

an einem warmen Sommertag.

Zufälle

Das Leben ist ein Zufall,

der aber irgendwie, irgendwann

Sinn ergibt und dann

plötzlich so wirkt,

als hätte er nie anders kommen sollen

und dann

zum Schicksal wird.

Und du ziehst mich,

ziehst mich immer tiefer.

Weiter hinaus

in die Weiten

deines purpurblauen Ozeans.

Je länger

desto tiefer.

Immer weiter hinaus

und in die Tiefen

deines purpurblauen Ozeans,

wo man sich schnell verliert

mit einem Blick,

der ewig dauert

und so schnell nicht mehr wird.

Und zu ziehst mich,

ziehst mich immer tiefer.

Weiter hinaus

in die Weiten

und dann hinab in die Tiefen

deines purpurblauen Ozeans,

wo ich verloren gehe

und die Suche andauert,

aber das ist egal,

denn von hier unten schillert das Wasser

tiefblau und die Sonne scheint hindurch

und splittert das Wasser

in tausend kleine Teile,

die wie Inseln scheinen

und auf deinem purpurblauen Ozean

davontreiben,

hoffnungslos verloren hinaus

bis sie jemand findet.

05.21

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13


DOSSIER

Text Katharina Schatton

Illustration Johanna Schatton

An Kunst genesen

Kunst begegnet uns im Alltag in den unterschiedlichsten

Formen – auch als Therapie. Wie funktioniert sie, wann

hilft sie und was muss man für die Arbeit als Kunsttherapeut*in

mitbringen?

es die «typische» Therapiestunde gar nicht

gibt. Jede Behandlung müsse individuell gestaltet

werden und auf die Zielsetzung der

Klient*in abgestimmt werden. Eggenberger

versucht trotzdem, wie folgt zusammenzufassen:

«Am Anfang einer Therapiestunde

halte ich es so, dass ich auf das Hier und

Jetzt achte. Ich schlage dann zum Beispiel

eine Körperübung vor oder lasse meine

Klient*innen ungefiltert aus ihrem Alltag

erzählen.» Im darauf aufbauenden Teil steige

sie in ein konkretes Thema ein, das ihre

Klient*innen beschäftige und sie sich selbst

aussuchen. «Diesem Thema begegnen wir

dann gestalterisch.» Und genau dort liegt

aus Eggenbers Sicht ein entscheidender

Unterschied zu herkömmlichen Gesprächstherapien.

Indem man das kreative Schaffen

geschehen lasse, könne man mit sich selbst

und der entstandenen Gestaltung auf eine

besondere Art und Weise in Berührung

kommen.

o verschieden die psychischen Probleme

sind, die Menschen mit sich selbst

S

auszutragen haben, so unterschiedlich auch

die Methoden, damit umzugehen. Eine davon

ist die Kunsttherapie. Dabei wird je

nach Methode, von der die Therapeut*innen

Gebrauch machen, zwischen verschiedenen

Arten der Therapie unterschieden:

Tanz und Bewegung, Musik oder Malen

und Gestaltung, um nur ein paar Beispiele

zu nennen. Letzterer Ansatz scheint bereits

im Mainstream angekommen: Im Jahr 2012

brachte der französische Verlag Hachette das

erste Mandalabuch für Erwachsene heraus.

Hundert Ausmalbilder versprachen den unkomplizierten

Abbau von Stress. Eine mittlerweile

populär gewordene künstlerische

Selbsttherapie quasi, auch wenn man «nur»

unter Stress leidet.

Jede Behandlung individuell

«Mal- und Gestaltungstherapie kann bei

Krankheiten, Blockaden, Entscheidungsfragen,

als Entspannung, als Teamentwicklung,

aber auch in Zeiten der Trauer

eingesetzt werden», sagt die diplomierte

Kunsttherapeutin Edith Eggenberger aus

Bern. Deshalb scheint es nur logisch, dass

« Kunsttherapie kann

sowohl kranken als auch

gesunden Menschen

helfen.»

Dem eigenen Inneren begegnen

«Mit kunsttherapeutischen Methoden können

wir mit Bildern arbeiten, die sowieso in

uns existieren. Besser, wir machen sie sichtbar»,

bestätigt auch Silvia Steffen. Selbst war

Steffen jahrzehntelang als Kunsttherapeutin

in verschiedenen psychiatrischen Kliniken

tätig. Mittlerweile leitet sie den Ausbildungsgang

zur Vorbereitung auf die Höhere

Fachprüfung in intermedialer Kunsttherapie

an der Schule für Gestaltung in Bern.

Das Besondere an intermedialen Therapiemethoden

ist die Kombination der verschiedenen

Medien. Von der 3D-Gestaltung bis

14 spectrum 05.21


Noch Potenzial

Die Effekte, die kunsttherapeutische Methoden

auf uns haben können, sind demnach

mitunter gravierend – im positiven

Sinne. Menschen, die in der Kunsttherapie

tätig sein wollen, brauchen also nicht selten

ein dickes Fell und viel Flexibilität. Aus

diesem Grund müssen angehende Kunsttherapeut*innen

bereits mindestens zwei

Jahre Berufserfahrung im Sozial- oder Gesundheitswesen

und zwingend Therapieerfahrung

mitbringen. Fester Bestandteil

ist während der Ausbildung ausserdem die

Selbsterfahrung der therapeutischen Methoden,

um die Seite der Patient*innen besser

nachvollziehen zu können.

Und wie sieht es bei der öffentlichen Wahrnehmung

des Berufs aus? «Dafür, dass die

Kunsttherapie eine so wirkungsvolle Methode

für den Umgang mit uns selbst und

mit Veränderungen sein kann, wird sie derzeit

noch etwas stiefmütterlich behandelt.

In ihrer Anwendung gibt es noch grosses

Potenzial», sagt Steffen. P

zur Fotografie ist alles möglich. Angesetzt

wird bei den Vorlieben und -kenntnissen

der Patient*innen.

Aus ihrem Alltag als Therapeutin haben

sich bei Steffen so einige Anekdoten angesammelt.

«Ich erinnere mich an eine stark

traumatisierte Patientin, die in ihrer Kindheit

schweren Missbrauch durch ihren Vater

erfahren hat. Diese Erfahrungen hatte

sie derart internalisiert, dass ihre partnerschaftlichen

Beziehungen regelmässig

scheiterten.» Zutiefst frustriert und an

einem weiteren Tiefpunkt angekommen,

kam die Patientin in eine Einzeltherapiestunde

zu Silvia Steffen. Da habe sie sich

ihren Schmerz von der Seele gemalt. «Und

alles war erlaubt. Sie hat ihrem Vater die

Papieraugen ausgestochen und sein Bild kastriert.

Das war einerseits schockierend und

hat ihr viel Stärke abverlangt, ihr aber auch

ein langfristiges Gefühl der Befreiung, der

Erleichterung und des Loslassens gegeben.»

Silvia Steffen ist diplomierte Kunsttherapeutin,

Heilpraktikerin und Supervisorin

bei OdA ARTECURA, der

Dachorganisation der Schweizer

Berufsverbände für Therapien mit

künstlerischen Medien. Von 1989

bis 2018 war sie in verschiedenen

psychiatrischen Kliniken tätig und

hat seit 2002 eine eigene Praxis.

Seit 2019 ist Steffen zudem Ausbildungsleiterin

für Kunsttherapie an

der Hochschule für Gestaltung in

Bern.

Edith Eggenberger ist ebenfalls diplomierte

Kunsttherapeutin und Arbeitsagogin

in Bern. Sie legt in ihren

Therapiestunden einen Schwerpunkt

auf Mal- und Gestaltungstherapie. In

diversen Weiterbildungen und mehrjähriger

Berufserfahrung richtete

sich Eggenberger auch auf die Arbeit

mit Kindern, Jugendlichen und jungen

Erwachsenen aus.

Mehr Informationen

zur Ausbildung und

zur intermedialen

Kunsttherapie findest

du hier:

05.21

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15


DOSSIER

Texte Eleonora Bobbia

Photo Les Diptik

Les Diptik : le duo de clowns du

quatrième mur

Céline Rey, la moitié de cet original Diptyque gagnant du

prix suisse de la scène 2020, se raconte à Spectrum.

iptyque : terme utilisé en peinture ou

D en écriture pour désigner une œuvre

d’art qui a deux parties qui sont complémentaires.

À composer le diptyque sont

Céline Rey et David Melendy. Céline Rey

nous raconte que pendant ses études en

sciences de l’éducation à l’Université de Fribourg,

elle a décidé d’approfondir sa passion

pour le théâtre en suivant un cours

pendant un an auprès du Conservatoire

de Fribourg. C’est durant

cette expérience que ses doutes

disparaissent et qu’elle développe

une passion pour la scène : une

nouvelle porte s’ouvre sur son

avenir professionnel. Elle étudie à

l’« Accademia Dimitri » au Tessin.

C’est pendant ses études qu’elle

fait la connaissance de David Melendy.

Céline Rey nous raconte :

« David et moi, nous étions dans

la même classe. Après l’école, nous

nous sommes proposé·e·s pour

travailler entant que clown au

Cirque Monti. Chacun a fait sa demande

tout·e seul·e de son côté, et

c’est bien le cirque qui nous a proposé

de travailler ensemble. Nous

avons alors élaboré notre premier

spectacle de clown. Tout s’est bien

passé, mais nous n’étions pas certain·e·s de

continuer. Le cirque nous a ensuite demandé

de participer au Young Stage International

Festival à Bâle. Ce dernier nous a ouvert

des portes et nous avons décidé de créer

notre propre compagnie en 2015 ».

Pourquoi « clown » ?

Céline Rey nous explique qu’elle était toujours

attirée par le monde de la poésie et

qu’elle se passionnait notamment des rires

qui témoignent les spectacles du clown.

Pendant l’école Dimitri, où des petites

scènes de clowns sont parfois à l’ordre du

jour, elle décide de s’investir plus profondément

dans ce monde. David Melendy, de son

côté, étudiant alors en Californie, avait déjà

plus d’expérience avec la profession. Le métier

de clown est très vaste aujourd’hui, mais

la plupart, à la différence de duo suisse, n’ont

ni un texte, ni sont munis d’un quatrième

mur – création d’un espace où le publique

n’existe pas, comme l’explique Céline Rey :

« Au début, on faisait des spectacles où il n’y

avait pas de texte avec des mots inventés.

Avec le temps, ça nous manquait de raconter

une histoire et de partir dans un monde plus

farfelu ! C’est pour cette raison que l’on a

commencé à rajouter du texte. Le clown est

à la recherche d’un état. On ne pense plus

de façon conventionnelle, on cherche une liberté,

celle de faire des choses inattendues,

nulles ! On doit rechercher une certaine fragilité,

une authenticité où l’on essaye de ne

plus avoir des barrières de protection entre

nous et le public ».

Les défis du Covid-19

L’incertitude de Covid-19 a aussi affecté le

monde du théâtre, lequel s’est trouvé à annuler

momentanément tout spectacle. Lors du

premier confinement en mars 2020, le duo

n’a pas trop ressenti de la situation, puisqu’il

n’avait pas de spectacle programmé. La situation

pouvait donc être vue comme une

opportunité de prendre une petite pause.

L’incertitude de la situation et le changement

soudain de décisions par rapport à la

fermeture du théâtre – fermeture, ouverture

pour un maximum de 50 personnes, puis

re-fermeture – étaient facteurs

de difficultés non seulement au

niveau organisationnel, mais aussi

moralement : « Entre octobre

et novembre on a eu beaucoup de

spectacles annulés. La partie administrative

pour les remboursements

était difficile en soi : c’était

parfois au théâtre de rembourser,

parfois au canton. Je pense que

ce qui était difficile moralement,

c’était bien de tenir le coup face

à l’incertitude du lendemain. En

septembre de cette année, les

théâtres seront vraisemblablement

de nouveau pleins à craquer.

Notre création qui va être mise en

scène en septembre aurait dû être

une tournée, mais je crois que cela

va être impossible à cause de tous

les reports. La pandémie, pour le

théâtre en général, aura causé une

situation qui va être longue à récupérer »,

nous explique Céline Rey.

La situation paradoxale du théâtre est

qu’après plusieurs années et après la mise

en scène d’un spectacle, il y a toujours une

certaine anxiété, les jambes qui tremblent, la

peur de se montrer, comme le partage Céline

Rey : « C’est paradoxal, avant de monter

en scène, je me sens mal, et ensuite, à la fin

de la représentation, je me sens bien. C’est

cette situation, où l’on se demande comment

l’on peut être si con à se mettre dans

cette situation, qui nous rend vivant·e ». P

16 spectrum 05.21


DOSSIER

Text Chantal Mathys

Illustration Emanuel Hänsenberger

Pole Dance: Eine Sportart, die

aus der Reihe tanzt

Der Stangentanz hat längst den Sprung aus den Stripclubs

in die Gyms geschafft – trotz hartnäckigen Vorurteilen

von allen Seiten. Zeit, den Tanz an der Vertikalen

auszuprobieren.

ei Pole Dance denke ich sofort an Jennifer Lopez’

B Stangen-Performance im Film «Hustlers» (2019).

Der Film handelt von Stripperin Ramona aka J. Lo und

ihren Busenfreundinnen, die für soziale Gerechtigkeit

kämpfen. Wobei wir auch gleich beim nächsten Thema

sind: Pole Dance assoziiere ich wie viele andere mit

dem Rotlichtmilieu. Und doch liegt der Stangentanz

im Trend: Die Sportart hat es aus den Stripclubs in

viele Fitnessstudios geschafft. Ich entschliesse mich,

ihn bei meiner Spectrum-Kollegin Velia Ferracini, selbst

Pole-Dancerin, auszuprobieren.

Problemzonen gibt es nicht

«Nimm einen Sport-BH und eine kurze Hose mit. Mehr

brauchst du nicht», schreibt mir Velia im Voraus. Dass

ich nicht im Pulli und Trainerhose trainieren werde, ist

mir bewusst. Und doch fühle ich mich beim Gedanken

an meine entblössten Dehnungsstreifen etwas unwohl.

Velia empfängt mich in ihrer Wohnung, bereits umgezogen

– natürlich in einem knappen Sport-Outfit. Im

Eingang erhasche ich bereits

einen Blick in ihr Schlafzimmer,

wo eine installierte Pole

Dance-Stange sofort meine

Aufmerksamkeit auf sich zieht.

Die Stange und ich

Nach ein paar Aufwärmübungen ist es so weit: Ich

mache mich mit dem Metallstück vertraut. «Step

Around» und «Chair» sind die ersten Basics, die ich

lerne. Tatsächlich gelingen sie mir. «Du schlägst dich

gut. Das konnte ich noch nicht in meiner ersten

Stunde», lobt mich Velia. Ich befinde mich auf einem

Adrenalin-Höhenflug, motiviert, mehr auszuprobieren.

Daher zeigt sie mir komplexere Bewegungen

vor. Doch meine anfänglichen Erfolge stellen sich

ein. Ständig rutsche ich mit meinen Händen an der

Stange herunter, mir fehlt die Kraft meinen Körper

hochzuhieven. Velia versteht meinen Frust: «Zu Beginn

hast du den Eindruck, dass du nichts erreichst.

Doch im Pole Dance machst du schnell Fortschritte.»

Die Stärkung von Kraft, Flexibilität und Ausdauer sind

dabei ausschlaggebend. Fun Fact: Der Sport ist in den

«Je mehr du dich traust,

desto weniger tust du dir

weh.»

meisten westlichen Ländern ein reiner Frauensport.

«Pole Dance ist aber sehr kraftaufwendig. Männer

hätten es also leichter», erzählt mir die Studentin. Sie

seien jedoch bis anhin nur vereinzelt im Studio vorzufinden.

Schlussendlich ist es sowieso abhängig vom

Körpertyp: Es gibt kräftigere Frauen und unflexiblere

Männer.

Das Mentale tanzt mit

Ausserdem solle man jederzeit auf seinen Körper hören

und nur das tun, wozu man sich in der Lage fühle,

fügt meine Kollegin an. Durch den engen Hautkontakt

mit der Stange kommt es anfänglich zu vielen blauen

Flecken, bis man den Dreh einer Bewegung raushat.

Die knappe Kleidung ist dabei insofern von Vorteil,

dass man besser haften bleibt. Zu viel Kleidung führt

zum unerwünschten Abrutschen. Gleichzeitig hilft

es, die Angst vor Stürzen und Verletzungen zu verlieren.

«Je mehr du dich traust, desto weniger tust du dir

weh», lautet Velias Mantra. Ein schöner Gedanke, der

nicht nur im Sport zutrifft, wie

ich finde.

Sexy oder nicht?

Und was ist mit dem Image-Problem

des Pole Dance? «Am

Pole Dance ist eigentlich nichts

sexy», sagt Velia lachend. «Klar, der Ursprung liegt im

Burlesque-Bereich. Es hat sich aber zu einem normalen

Sport, wie jeder andere, weiterentwickelt. Es ähnelt

grundsätzlich Aerobic oder Gymnastik.» Es gibt

aber eine sexualisierte Stilrichtung, das «Exotic Pole».

In diesem Fall tanzen Frauen zu erotischer Musik in

High-Heels, den sogenannten «Pleasers». Jennifer Lopez

lernte übrigens innerhalb von nur sechs Wochen

für ihre Rolle an der Stange zu tanzen. Nun ja, so weit

bin ich noch lange nicht. Und doch fühle ich mich gut,

als ich nach der Schnupperstunde heimkehre. Ich kann

das Gefühl nicht zuordnen, es ist noch zu früh. Was

ich aber realisiere: Ich lasse die Vorurteile unterwegs

zurück – denn erotisch war die Stunde definitiv nicht. P

05.21

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17


DOSSIER

Texte Iris Vuichard

Photos redbubble.com , rqasf.qc.ca

L’art contemporain, une

escroquerie ?

Les expositions d’art contemporain mettent à rude

épreuve l’ouverture d’esprit et la bonne volonté des

visiteur∙euse∙s. Mais est-ce que toutes les œuvres exposées

méritent vraiment ces efforts ?

Nicas Galley, docteur en histoire de l'art et spécialiste

du marché de l'art

’art contemporain suscite de nombreuses

L controverses. Entre la réaction de Brice

(Omar Sy) dans la fameuse scène du film

Intouchables, « le mec il a saigné du nez sur

un fond blanc, il demande 30'000 euros ! »

et celle de Philippe (François Cluzet) qui

voit « beaucoup de sérénité et une certaine

violence » dans quelques taches rouges

sur une toile blanche, la plupart des gens

adoptent des points de vue plus nuancés.

Pourtant, certaines œuvres ont de quoi laisser

perplexe. À titre d’exemple, on pourrait

notamment citer l’œuvre de Robert Barry

Closed Gallery dont le concept tient simplement

dans l’idée de ne pas ouvrir le lieu

d’exposition ou le très célèbre Carré blanc

sur fond blanc de Kasimir Malevitch qui,

comme son nom l’indique, consiste en un

carré blanc sur fond blanc. Les exemples

sont innombrables et rivalisent d’absurdité,

du moins aux yeux des profanes.

L’art englobe aujourd’hui dans sa définition

une telle diversité d’éléments qu’il est difficile

de trouver ses repères. Depuis le tournant

du 20ème siècle, l’art s’est libéré de la

contrainte esthétique. Nous sommes désormais

avant tout dans une course à l’originalité.

Aujourd’hui, il semble que l’art soit de

l’art car on l’a désigné comme tel et non plus

parce qu’il correspond à certains critères de

beauté ou présente une certaine maîtrise

technique. C’est dans cette logique que les

ready-made de Marcel Duchamp, ces banals

objets du quotidien comme le célèbre urinoir

ou le porte-bouteille, ont pu être considérés

comme d’inestimables chefs-d’œuvre.

En effet, le succès de l’artiste tient dans le

fait qu’il fut le premier à avoir l’idée de présenter

un simple objet manufacturé comme

une œuvre d’art.

Mais si tout peut être de l’art, finalement,

qu’est-ce qui justifie la valeur d’une œuvre ?

Et si les critères esthétiques ont plus ou

moins disparu, comment estimer que tel

tableau est un chef-d’œuvre et que tel autre

ne mérite pas d’attention particulière ? Bien

sûr, l’art contemporain n’est pas dépourvu

de toute logique mais suit simplement un

raisonnement différent de celui des siècles

précédents, peut-être moins facile à appréhender.

Pour répondre à ces questionnements et

peut-être comprendre un peu mieux ce qui

s’offre à nos yeux en visitant une exposition

d’art contemporain, Nicolas Galley, docteur

en histoire de l’art et spécialiste du marché

de l’art, nous donne quelques clés pour

mieux aborder l’art contemporain.

Succès commercial ou reconnaissance

artistique ?

Nicolas Galley insiste avant tout sur la distinction

entre succès commercial et véritable

chef-d’œuvre du point de vue du monde

artistique. Selon lui « la réussite d’un artiste

nécessite la validation du milieu artistique où

les curateurs et curatrices jouent un rôle prédominant.

Sans ce soutien, un succès commercial

est possible, mais sera très vraisemblablement

de courte durée. » Le marché de

l’art s’intéresse évidemment davantage aux

perles rares dont on peut espérer une certaine

postérité qu’aux éphémères succès commerciaux.

Il se réfère donc aux professionnels

et professionnelles qui déterminent ce

qui prendra place sur la scène commerciale.

« Certains artefacts dont

les qualités matérielles

semblent douteuses ne

peuvent être isolés de la

réflexion et du discours

qui leur a donné naissance.

»

Nicolas Galley, docteur en histoire de l'art

« Le marché de l’art s’intéresse et intègre

rapidement les productions artistiques reconnues

comme les plus pertinentes par

les curateurs et les historiens de l’art. » Bien

que désormais presque tout puisse être considéré

comme de l’art, Nicolas Galley assure

que les marchand∙e∙s d’art ne peuvent profiter

impunément du manque de repères de

leurs acheteurs et acheteuses pour leur survendre

n’importe quelle production par de

beaux discours. Marché et institution étant

18 spectrum 05.21


L’importance de l’histoire de l’art

À une époque où le discours artistique a pris

tellement d’importance, le rôle de l’histoire

de l’art est d’autant plus crucial. Comme le

rappelle le spécialiste, « l’histoire de l’art a

pour but de contextualiser et de questionner

les œuvres d’art. Les objets et les artistes qui

ont marqué cette discipline et qui restent

accrochés aux cimaises des plus prestigieux

musées conservent leur valeur historique et

commerciale. » En effet, si des œuvres qui tirent

leur succès du concept qu’elles mettent

en avant venaient à être perdues et oubliées

dans les méandres du temps, elles perdraient

complètement leur valeur. D’autres œuvres,

dans des formats plus performatifs ou éphémères,

sont également plus susceptibles de

disparaître avec les années. La postérité des

œuvres est donc entre les mains de l’historien

de l’art qui, en les contextualisant, leur

permet de conserver leur valeur et d’être

préservées de l’oubli.

L’art contemporain, entre émerveillement et scepticisme

Finalement, l’art contemporain c’est un peu

l’enfant rebelle qui refuse de se plier aux

exigences de ses aînés. Mais il n’en est pas

appauvri pour autant. Au contraire, notre

époque s’est enrichie d’une dimension conceptuelle

et discursive qui jette un vent frais

sur des siècles d’un art du beau qui avait

peut-être besoin de renouveau. Il ne nous

reste donc plus qu’à nous débarrasser de nos

critères esthétiques poussiéreux et à aller

baver d’admiration devant l’urinoir de Duchamp

et les tableaux blancs de Malevitch. P

liés, iels seraient trop vite démasqués. « S’il

est évident que certains d’entre eux profitent

parfois d’acheteurs inexpérimentés, il

est rare que ceux-ci conservent une bonne

réputation et soient prospères sur le long

terme. »

L’importance du discours artistique

À partir de la Renaissance, les artistes obtiennent

un statut supérieur à celui de

simples artisans ou artisanes. À partir de

ce moment, explique l’historien de l’art, « le

coût des matériaux ainsi que le temps nécessaire

à la réalisation d’une œuvre ne sont

plus les critères principaux pour définir son

prix. L’invention et l’originalité artistique

sont alors déterminants pour une carrière

réussie. »

À chaque époque, le contexte de vie des artistes

se répercute sur leur travail. Au 20ème

siècle, ils et elles sont donc influencé∙e∙s par

la crise politique, économique et sociale

qui secoue l’ensemble de la planète et leurs

œuvres prennent une tournure plus politisée.

La focale se désintéresse donc peu à peu

des critères esthétiques et, explique Nicolas

Galley, dès les années 1960, l’institution de

l’art donne une importance grandissante à

la démarche conceptuelle de

l’artiste. « Les notions d’harmonie,

d’élégance ou de beauté

ne sont plus des outils adaptés

à la compréhension de la création

artistique. Cependant, il

y a d’autres critères, tels que

la pertinence du discours artistique

qui permettent d’appréhender

ces artefacts et de

les juger. » Un chef-d’œuvre

n’est évidemment pas reconnu

comme tel de manière aléatoire

et illogique. Pour être compris,

l’art contemporain est à analyser

sous le prisme du message

que l’artiste a voulu transmettre

et de la démarche qu’il a

engagée dans son processus

artistique, et non pas de l’esthétique.

Fontaine (1917). Ready-made de Marcel Duchamp.

05.21

spectrum

19


FRIBOURG

Texte Leonardo Mariaca

Photo sliceofpainmusic

Du rock fribourgeois

approximatif

Le groupe 100 % fribourgeois « Slice of pain » s’apprête

à sortir ses premiers morceaux digitalisés. Après deux

concerts riches en émotions, comment s’en sort-il en

pleine pandémie ?

omposé de Emile Bergmann au violon

C électrique, Vincent Meier à la batterie,

Camille Waeber à la basse, Romain Waeber

à la guitare et Joanne Waeber à l’écriture ainsi

qu’au chant, le groupe « Slice of pain » s’est

formé en juillet 2019, peu avant la pandémie

de Covid-19. Proposant une musique variée,

avec parfois des titres endiablés proche du

métal, des morceaux plus doux et mélodieux

ou encore des rythmes très libres porche du

jazz, le groupe s’est finalement décidé pour

la nomination de « rock approximatif ».

Emile Bergman, 25 ans et professeur d’école

primaire avec une formation classique de

violon , raconte leurs débuts: « Initialement,

on s’appelait « mardi piscine », car après pas

mal de recherches, personne ne semblait

s’appeler comme ça. On trouvait le nom très

fun, mais quelques temps plus tard, un autre

groupe fribourgeois nous a contacté·e·s

pour nous annoncer qu’il s’appelait « lundi

piscine », et qu’il voulait éviter la confusion. »

Le groupe se décide rapidement pour « Slice

of pain », qui a un double avantage selon

eux : « Prononcée en anglais, on peut passer

pour un groupe sérieux et méthodique,

ce que l’on est, et prononcé à la française,

ça nous faisait rire de s’appeler "tranche de

pain", dans un esprit joueur, ce que l’on est

aussi », sourit Camille Waeber, 21 ans et étudiant

à l’Université de Fribourg ainsi qu’au

conservatoire de Fribourg en piano.

Un mal-être jusqu’au bout des notes

Selon Camille Waeber, les thèmes abordés

par le groupe dans leurs chansons tournent

généralement autour du mal-être, que ce

dernier soit personnel ou sociétal : « On va

parler de l’isolement, du deuil, de la routine,

de la mélancholie, mais l’on va toujours

essayer d’accompagner nos textes avec

une musicalité adéquate. Si nos textes sont

pleins de colères, on va partir sur des rythmes

plus agressifs, si nos textes sont plus

cafardeux, on va produire une musique plus

triste, plus assombrie. On va parfois prendre

à contre-pieds nos propres textes, comme

en écrivant quelque chose de très tragique

mais sur une musique joyeuse, enjouée, dans

une approche plus cathartique. » En ce qui

concerne le fonctionnement et la structure

interne du groupe, Emile Bergmann explique

: « Je dirais que les voix du groupe, ceux

qui vont donner la direction que ce dernier

va prendre, c’est Joanne Waeber et Romain

Waeber, car ce sont souvent eux qui vont

venir avec un riff, une mélodie ou un texte

sur lequel on va pouvoir travailler. Camille

et moi, avec nos formations musicales, on va

essayer de complexifier la musique, car on

ne veut surtout pas se contenter d’accords

simples ou de musique finalement banal. »

De la scène au Covid-19

Le groupe joue son premier concert au

Kayak de la roche en aout 2020, entre les

deux vagues de Covid-19, avec un total

de 45 minutes de compositions originales.

Electrisé par leur succès, le responsable du

camp leur demande de joueur une nouvelle

fois une semaine plus tard, mais cette fois-ci

ci une heure et demie au minimum. « Emile

et moi avons un second groupe dans lequel

nous jouons à Bulle, et nous avons composé

avec les deux groupes afin de pouvoir fournir

un vrai concert digne de ce nom, affirme

Camille Waeber. Nous avons aussi écrit et

composé quelques morceaux entre les deux

concerts, dont "Storm", que nous considérons

aujourd’hui comme notre meilleure

réalisation, et que nous jouons à chaque répétition.

»

Malheureusement, la seconde vague de Covid-19

frappe la Suisse avec force, ce qui met

en pause le travail de la plupart des artistes

suisses. Le groupe évite de répéter un moment,

avant de se revoir progressivement,

avec des masques, au fur et à mesure que

la situation sanitaire s’améliore. Privé de la

possibilité de se présenter sur scène, le groupe

travaille de son côté à plusieurs morceaux

: « On a enregistré trois morceaux au

Studio Crimson il y a peu, ce qui a été une

expérience formidable ! », se réjouit Emile

Bergmann. « Ils sont actuellement encore

en mixage, mais vont bientôt sortir d’ici très

peu de temps sur Spotify, et peut-être sur

d’autres plateformes si l’envie nous prend

d’en faire un clip. Dans tous les cas, on croise

les doigts pour bientôt pouvoir remonter

sur scène ! » P

Retrouvez le groupe

et ses aventures ici :

20 spectrum 05.21


FREIBURG

Text und Foto Matthias Venetz

Bücher, die Geschichte

erzählen

Carole Jeanneret ist Restauratorin im Freiburger Franziskanerkloster.

Täglich pflegt, restauriert und säubert sie

mittelalterliche Codices, damit nicht einmal der Dreck

der Jahrhunderte verloren geht.

Im Alltag von Carole Jeanneret verlieren Buchstaben und Worte ihre

Beliebigkeit.

anchmal erkennt man in einem Tintenfleck

einen Fingerabdruck», sagt

M

Jeanneret. «In solchen Momenten muss ich

mir Zeit nehmen, um zu staunen.» Jeanneret

liest nicht nur Buchstaben, sondern auch

das Unscheinbare. Tintenkleckse, Korrekturen

zwischen den Zeilen, feine Risse in den

Seiten, den individuellen Stil der Schreibenden.

Es sind Hinweise auf die Geschichte

eines Buches und die Menschen, die es lasen.

«Jahrhunderte später lesen wir all das

und die Schreiber waren sich dessen nicht

bewusst», sagt Jeanneret.

Konzentration und Faszination

Während den verschiedenen Arbeitsprozessen

müsse sie ihre Faszination aber

ausblenden, sagt Jeanneret. Allzu viel Zeit

für Tagträumereien bleibt nicht. Ihr Beruf

erfordert Konzentration und eine ruhige

Hand. Nicht immer gingen Restaurator*innen

mit dieser Sorgfalt an die Arbeit.

Wenn Jeanneret durch die Codices blättert,

fallen ihr solche Fehler auf. «Ah, voila, schau

hier, bei dieser Initiale.»

Unter einer Initiale

versteht Jeanneret einen

aufwendig gestalteten

Buchstaben zu Beginn

eines Kapitels. In diesem

Fall handelt es sich

um eine «bewohnte Initiale».

Die Heilige Maria

ist auf blauem Grund im

Buchstaben zu erkennen.

Derartige Darstellungen

waren aufwendig und

äusserst kostspielig.

Über zwei Drittel der

Seite setzt sich aber

rundherum ein grosser

Fleck vom übrigen Pergament

ab. Ein Fettfleck? «Nein das war

ein Versuch, die Seite zu restaurieren», sagt

Jeanneret. Heute verfolgen Jeanneret und

ihre Kolleg*innen einen grundverschiedenen

Ansatz.

Spuren lesen und erhalten

Eingriffe sind nur vorgesehen, wenn der

Erhalt des Codices gefährdet ist. Etwa durch

einen zerfallenden Buchrücken. Kritzeleien

späterer Jahrhunderte bleiben hingegen

unbehelligt. «Schliesslich gehört auch das

zur Geschichte dieser Bücher», sagt Jeanneret.

Sie beschäftigt sich mit unterschiedlichen

Materialen aus unterschiedlichen

Zeiten. 173 mittelalterliche Manuskripte

und 143 Inkunabeln aus der frühen Neuzeit

lagern in der Klosterbibliothek. Inkunabeln

sind Früh drucke, die ebenfalls handschriftliche

Verzierungen enthalten. «Bei den

Inkunabeln muss ich oft kleine Risse mit Japanpapier

flicken», sagt Jeanneret. Das Material

eignet sich dazu ideal. Jahrhunderte

altes Papier reagiert extrem empfindlich

auf Säure.

«Sicher, auch Inkunabeln sind schön, alles ist

einheitlich formatiert, alles sehr gerade, ein

einheitliches Erscheinungsbild.» Doch am

liebsten sind Jeanneret die handschriftlichen

Codices aus dem Mittelalter. Sie lagern hinter

einer zentnerschweren Panzertür in einem

kühlen Raum. Hier gerät Jeanneret ins

Schwärmen. Fein säuberlich sortiert stehen

und liegen mittelalterliche Bücher in allen

Formaten. Der Dreck, der sich im Laufe der

Zeit sammelte, wird ebenfalls aufbewahrt.

«Vielleicht profitiert die Forschung irgendwann

davon», sagt Jeanneret.

Verborgene Schätze

Je grösser die Bücher, desto reicher verziert

sind ihre Seiten. Messbücher, lateinische Bibelübersetzungen,

Antiphonarien mit gregorianischen

Gesängen. Melodien, die bis

heute gesungen werden. Für Jeanneret verbirgt

sich der eigentliche Schatz jedoch auf

den Innenseiten der mit Leder und Metall

beschlagenen Buchdeckel. Hier haben die

Mönche ältere Handschriften übereinander

geklebt. Eine Collage. Für Forscher*innen

eine Fundgrube.

Jeder Pergamentfetzen wird untersucht und

unter UV-Licht treten manchmal verlorengeglaubte

Texte zum Vorschein. Jeanneret

ist in ihrem Element. «Das ist ein offenes

Fenster in die Geschichte. Jede kleine Notiz,

jedes Fragment. Beinahe lebendig.» Sie

holt Buch für Buch aus dem Regal hervor.

Zuletzt ein Exemplar, nicht grösser als eine

Handfläche. Hunderte Seiten Pergament,

winzige Buchstaben mit geduldiger Hand

geschrieben. Pergament war teuer, der Platz

prekär. Hier, hinter der Panzertür der Klosterbibliothek,

haben Bücher beinahe sakralen

Charakter. P

05.21

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21


SOCIÉTÉ

Texte Velia Ferracini

Illustration Archibald Gibut

La pandémie est-elle plus facile

à vivre pour un sagittaire ?

Depuis mars 2020, l’avenir est devenu plus incertain.

L'ésotérisme représente-t-il une solution potentielle pour

lui redonner un sens ?

enser l'avenir lorsque l'on est en

P train de vivre une crise sanitaire

peut s'avérer complexe. Restaurants

fermés, lieux culturels inaccessibles,

monde du travail perturbé, planifier

est devenu, depuis mars 2020, extrêmement

périlleux. « Où donc vais-je

me trouver dans trois mois, un an, dix

ans ? », une question qui provoque des

craintes.

Dans cette perspective, l'ésotérisme

semble connaître un intérêt croissant.

En effet, les libraires de Payot,

par exemple, expliquent avoir vu les

ventes du rayon « ésotérisme » considérablement

s'amplifier, alors que celles du

rayon « développement personnel », dont

les solutions sont fréquemment centrées autour

de sorties culturelles ou de rencontres

sociales, connaissent des pertes. L'ésotérisme

est-il la solution pour contrer l'angoisse

du Covid ?

L'ésotérisme est défini par le dictionnaire

Reverso comme « une doctrine par laquelle

les connaissances ne doivent pas être vulgarisées

mais seulement communiquées à

un nombre restreint de disciples ». Il offre

ainsi un rapport intime, qui est parlant dans

une crise sanitaire durant laquelle les individus

se retrouvent fréquemment confrontés

à eux-mêmes. Plus encore, il contient de

nombreuses pratiques, telles l'astrologie, la

lithothérapie (pouvoir des pierres précieuses)

ou la cartomancie (le tirage des cartes)

qui, du fait de leur récente popularisation,

sont désormais facilement accessibles par

une multitude de guides et de tutoriels permettant

de s'y initier.

Une virtualisation des consciences ?

Depuis le début de la pandémie, la vie s'est,

en quelque sorte, déplacée en ligne, dans le

monde virtuel devenu quasi réel. Dans son

rapport, le Centre intercantonal d'information

sur les croyances (CIC) explique avoir

observé une forte diffusion virtuelle de

pratiques religieuses alternatives, et notamment

ésotériques, par le biais des réseaux

sociaux. Les spiritualités alternatives (notamment

New Age, holistiques, néo-païennes

et néo-chamaniques) ont d'ailleurs formulé

des interprétations diverses du virus, certain·e·s

le considérant comme un signe de la

nature désireuse de pousser l'humanité à un

changement de modes de vie et critiquant

par exemple les nouvelles technologies (5G,

virtualisation des liens, « déshumanisation »

du monde). Il apparaît ainsi que le virtuel

développe d'une manière inédite ces pratiques

alternatives.

Cependant, cet aspect virtuel fortement

présent dans le cas du coronavirus ne suffit

pas à expliquer l'augmentation des pratiquant·e·s

de l'ésotérisme. En effet, historiquement,

la tendance à l'ésotérisme

s'observe également dans les périodes de

crise, telles les guerres mondiales. Dans son

étude intitulée Les nouvelles voies spirituelles :

enquête sur la religiosité parallèle en Suisse

(1993), Jean-François Meyer évoque notamment

l'augmentation du recours à l'astro-

logie durant la période des guer res,

ayant provoqué la méfiance du gouvernement

suisse, de nombreuses revues

d'astrologie étrangères ont été

interdites en Suisse en 1938. Ainsi, le

recours à l'ésotérisme n'est pas uniquement

le fait de la pandémie actuelle,

mais il se révèle probablement lié

aux situations incertaines.

Interrogé sur la question, Andrea

Rota, professeur assistant à l'Institut

des sciences des religions de l'Université

de Berne, explique : « Dans une période

d'incertitude, tout ce qui permet

de donner un sens, ce que fait notamment

l'ésotérisme, et qui est susceptible de changer

une réalité contingente, est sollicité. »

Cette fonction, qu'il définit de coping, est

« l'ensemble des efforts cognitifs et comportementaux

visant à maîtriser les exigences

qui menacent ou dépassent les ressources

d'un individu ». Un concept défini par Lazarus

et Folkman en 1984 explique ainsi

l'attirance des individus pour l'ésotérisme,

durant cette période incertaine.

Finalement, il est bien évidemment impossible

de quantifier avec exactitude cette pratique,

la majorité des spécialistes contactés

ont d'ailleurs précisé qu'aucune étude liée

au Covid n'était actuellement en cours en

Suisse. Cependant, l'on peut constater que,

dans la pandémie actuelle, le taux de dépression

a augmenté d'environ 10% en une année

selon une étude de l'Université de Bâle (9%

en avril 2020 contre 18% en novembre) et

provoque ainsi un recours important aux aides

psychologiques. Dans cette époque de

tensions mentales, l'on peut donc supposer

que l'accès à des pratiques alternatives, notamment

l'ésotérisme qui se veut rassurant

par nature, s'inscrit dans cette même dynamique.

P

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GESELLSCHAFT

Text Alexandra Andrist

Foto Unsplash

Pets and the Pandemic

The pandemic and the federal government recommendations

for remote work has moved many consumers to

shop, work, and have happy hour online. This has even

extended to buying pets online.

However, while there seems to be an increase

in people looking to buy a puppy online,

the same cannot be said for the animals

shelters in Switzerland. The Swiss media

has reported on a dramatic increase in the

number of dogs and cats purchased and

registered in the last year, a majority of the

shelters interviewed by Spectrum reported

no dramatic changes in the number of animals

they shelter. «We have seen neither an

increase or decrease in the number of pets

in our care», says Heinz Lienhard, President

of the Animal Protection Agency in Kreuzlingen

and surrounding region, «for us it has

been business as usual.»

ime. The one thing in life you cannot get

T more of. «I would love to have a pet, but

I just don’t have the time.» – A common reason

why people don’t take on the responsibility

of owning a pet. Unless you live in the

age of COVID-19 and suddenly find your

daily commute shortened and your social

life drastically less … well, social.

Experts Agree: Don’t Buy your Pet Online

Buying pets online has seen a boom in the

past year. The pandemic has awakened the

public’s love for pets. The online platform

Anibis has seen a thirty percent increase in

searches for cats and dogs. Similarly, Tutti,

another online retailer primarily focusing

on resale goods, has seen a dramatic increase

in searches; eighty percent for dog searches,

and ninety percent for cat searches.

Rommy Los, the manager of the association

Zürcher Tierschutz remarks: «We received

puppies that were purchased with one

mouse-click online from abroad. They were

paid for in cash and delivered to their front

door. As this decision was not properly

thought out, the puppies were handed over

to us after three days. The online puppy

trade is a huge problem in the pet industry.»

This is not a one-off scenario. Yvonne

Simon, from the Animal Shelter Rosenberg

in Winterthur shares a story about a husky

puppy that was imported from Brazil to

Switzerland, only when the puppy arrived

for a family member to realize that they had

a dog allergy, and it was given up for adoption

at the Animal Shelter Rosenberg.

All the animal shelters interviewed by

Spectrum voiced the same warning; don’t

buy your pet online. The current pandemic

has given the impression that life can be conducted

online and that anything is as easy as

«add to basket». The biggest problem with

buying a pet online is that a buyer does not

know where the pet is coming from, or what

kind of background the animal has. In many

cases, a pet bought online comes with a variety

of health problems.

One Problem of Many: Pandemic Pets

after the Pandemic

This doesn’t stop workers at animal shelters

from worrying about what the future will

bring. «The boom that the media has already

addressed, of animals being given up for

adoption, has not occurred yet», says Katja

Holenstein from Strubeli Animal Shelter,

«however, we are expecting that more animals

will be given up as soon as more people

return to life back in the office.»

This fear is shared by Therese Beutler, Head

of Tierheim Oberbottigen: «When home

office regulations are removed, I fear that

many pets will no longer be able to be kept.»

Some animal shelters are taking precautions

against potential «pandemic pet» adoptions.

One shelter employee, who wanted

to remain anonymous, made clear that they

are knowingly not allowing more dogs to be

adopted during this time exactly because of

these fears, adding that individuals who are

interested in adoption are currently more

rigorously scrutinized. P

Want to help make a dog or cats life

better? COVID-19 has hit the animal

shelter organizations especially

hard. Many shelters are reporting a

loss of donations or income of up to

95%. Consider donating to your local

shelter.

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of the article:

05.21

spectrum

23


SEXUALITÉ

Texte Lara Diserens

L’advanced pack d’une sexualité

épanouie

Les bons outils font les bons ouvriers. Spectrum vous

propose une petite sélection d’accessoires pour agrémenter

votre sexualité.

es basics… mais pas que ! L’univers du

D sexe est sans limites. À la découverte

de ce monde et de ses richesses, quelques

complices s’avèrent être de merveilleux alliés.

Pour du sexe serein, maîtrisé et bienheureux.

Le lubrifiant

On ne le présente plus. Pourtant, le lubrifiant

peine encore à gagner sa place d’indispensable

au sein des rapports. Gênant,

artificiel, repoussant… les reproches à son

égard varient, sans réelle justification. Pourquoi

refuser un coup de pouce quand la route

semble impraticable ? Les sécheresses ne

sont pas un blasphème, ni un cas isolé. Rappelons

que le corps n’est pas une machine. Si

excitation il y a, ne culpabilisez pas si votre

corps ne suit pas la cadence. Honorez l’envie

et permettez-lui de se réaliser. L’essayer, c’est

l’adopter.

Anneau pénien sans vibrations

– Durex (amorana.ch)

L’anneau pénien (ou cockring)

Adieu la demi-molle, bonjour le piquet !

L’anneau pénien se place à la base du pénis

et agit comme un garrot : en bloquant le

sang dans la verge, l’érection est renforcée

et maintenue. Attention cependant à ne pas

excéder le temps d’utilisation recommandé

pour éviter la chute de tension. Cet accessoire

prévient également l’éjaculation précoce.

Si ces petits soucis de kiki ne vous concernent

pas, essayez-le comme un bijou. Les

bagues aux doigts, c’est trop mainstream.

Bougie de Massage Shunga (amorelie.ch)

La bougie de massage

Le massage est un préliminaire incontournable.

Rajoutez une ambiance tamisée, et

l’érotisme est au rendez-vous. Produit deux

en un, la bougie de massage promet un massage

parfumé et réchauffant. La cire fondue

fait office d’huile, pour un effet caliente à faire

brûler de désir. C’est l’occasion de redécouvrir

le plaisir du massage traditionnel…

et de faire monter la température.

La poire à lavement

La sodomie n’est pas réservée à la population

homosexuelle. C’est une pratique sexuelle

comme une autre, qui nécessite par

ailleurs quelques précautions hygiéniques.

Pour éviter les mauvaises surprises, une

bonne préparation s’impose. La poire à lavement

permet un nettoyage de l’orifice

anal pour une pénétration en toute sécurité.

Injecter de l’eau dans le rectum permet

l’élimination des restes de sécrétions et des

bactéries. Par la même occasion, le lavement

prépare l’orifice à la pénétration en l’étirant.

Le plus important reste de se détendre au

max pour assurer l’efficacité du processus.

Respirez un bon coup et zepartiiii !

Infos supplémentaires :

Jüne Plã - Jouissance club : une

cartographie du plaisir. Instagram :

@jouissance.club. Les meilleurs sextoys

: www.kisskiss.ch

Les sextoys

Il en existe pour tous les goûts ! À vous de

choisir celui (ou ceux) qui satisfera vos envies.

Les jouets érotiques ne sont plus un sujet

tabou. Au contraire, c’est un indispensable

assumé. Un sondage de France 3 rapporte

que la vente de sextoys a augmenté de 185%

depuis le début de la pandémie. Eh oui, tout

le monde a la dalle ! Seul·e ou à plusieurs, le

sextoy est bien plus qu’un distributeur d’orgasme.

En solo, vous (re)découvrez votre

propre corps et ses zones érogènes. En couple,

vous pimentez vos rapports. Disclaimer :

nous ne prenons aucune responsabilité en

cas d’addiction. Envie de jouer ? C’est sur

kisskiss.ch que ça se passe.

Jouissance Club, en vente à la FNAC.

Jouissance club : une cartographie du

plaisir

Jüne Plã livre ses meilleurs conseils pour une

sexualité décomplexée et jouissive dans ce

best-seller. Enfin un manuel d’éducation sexuelle

inclusif et réaliste, où le plaisir dépasse

tous les complexes et préjugés sur le sexe.

L’auteure propose 1001 façons de prendre

son pied, en plus de quelques rappels anatomiques

bien utiles. De quoi perdre la tête...

mais les illustrations parlantes sauront vous

guider. Si vous n’aimez pas lire, rejoignez les

823k abonnées de la communauté Jouissance

Club sur Instagram.

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LGBTQIA+

Text und Illustration Brigitte Gong (Illustration mit Canva erstellt)

Was hat meine sexuelle Orientierung

mit meinem Blut zu tun?

Warum dürfen Männder, die Sex mit Männern haben

(MSM), nicht Blut spenden? Wie Stigmata das Gesundheitswesen

beeinflussen.

des Risikoverhaltens und nicht aufgrund der

sexuellen Orientierung zu tätigen.

atten Sie jemals sexuellen Kontakt unter

H Männern? Hatten Sie sexuellen Kontakt

unter Männern in den letzten 12 Monaten?»

Diese Fragen stehen auf dem Fragebogen,

den ein Mann vor der Blutspende ausfüllen

muss. Wenn eine dieser Fragen mit «Ja» beantwortet

wird, kann man als Blutspender

zurückgewiesen werden.

Ein Verbot

Im Jahr 1988 wurde es Männern in der

Schweiz lebenslänglich verboten, Blut zu

spenden, sollten sie einmal Geschlechtsverkehr

mit Männern gehabt haben. Zu der Zeit

wurden in den Vereinigten Staaten erste

Fälle von AIDS entdeckt. Der erste Bericht

darüber wurde 1981 vom Centers for Disease

Control and Prevention veröffentlicht und

beschrieb die Fälle von fünf jungen schwulen

Männern, welche wegen «schwerwiegender

Infektionen» hospitalisiert wurden.

Kurz darauf berichtete The New York Times

über 41 Homosexuelle, die mit Kaposi-Sarkom

diagnostiziert wurden, einer auch bei

AIDS auftretenden Krebserkrankung, wie

man heute weiss. Die medizinische Gemeinschaft

meinte, eine Verbindung zwischen

Homosexualität und diesen Symptomen erkannt

zu haben. Sie erfand dafür den Begriff

«GRID», Akronym für «gay-related immune

deficiency». Man benutzte auch Begriffe wie

«gay cancer» oder «homosexual syndrome».

Bald erkannten jedoch Gesundheitsfachleute,

dass etwa die Hälfte der Personen,

welche an den gleichen Krankheitserscheinungen

litten, nicht homosexuell waren.

Schliesslich wurde «GRID» 1982 offiziell in

«AIDS» umbenannt, Akronym für «acquired

immune deficiency syndrome».

Eine kleine Lockerung

2016 forderte Blutspende SRK vom Schweizerischen

Heilmittelinstitut Swissmedic

die Aufhebung des Blutspendeverbots für

homosexuelle Männer – jedoch mit einer

strengen Bedingung: MSM mussten sich an

eine 12-monatige sexuelle Abstinenz vor der

Blutspende halten. Ein pauschales Blutspendeverbot

sei unnötig, da nicht die sexuelle

Orientierung, sondern allein das Risikoverhalten,

wie zum Beispiel mehrere Sexualpartner*innen

zu haben, ausschlaggebend

für das Ausschlusskriterium sein solle, meint

der Europäische Gerichtshof. Das Gesuch der

Blutspende SRK wurde dann 2017 von Swissmedic

bewilligt und das vollkommene Verbot

im selben Jahr gelockert – 29 Jahre nach

der Verbotseinführung.

«Meine Blutgruppe

könnte jedem Menschen

gespendet werden.»

Faktisch aber würden MSM trotzdem kein

Blut spenden dürfen, meint PINK CROSS,

der Schweizer Dachverband der schwulen

und bi-Männer*. Er stellte die Forderung

an Swissmedic, die 12-monatige Rückweisung

nach dem letzten Sexualkontakt bei MSM

aufzuheben und eine Beurteilung aufgrund

Ein, zwei Diskriminierungen

Vier Jahre später wurden diese Forderungen

immer noch nicht angenommen. Heute

steht auf der offiziellen Webseite der Blutspende

SRK über die 12-monatige Abstinenz

bei MSM: «Diese Frist soll sicherstellen, dass

das Risiko einer Krankheitsübertragung

weiterhin sehr tief bleibt.» Es stellt sich

aber die Frage, warum dieses Verbot nicht

auch bei Leuten greift, die heterosexuellen

Geschlechtsverkehr haben.

Diego Menendez, der sich als schwul und

cis identifiziert, wollte zweimal sein Blut

spenden und wurde immer abgewiesen. Er

erklärt: «Ich ging mit meinem Freund zur

Blutspendenstation. Wir hatten keinen sexuellen

Kontakt mit anderen Männern und

hatten auch keine sexuell übertragbaren

Krankheiten, was wir zuvor getestet hatten.

Nachdem wir den Fragebogen ausgefüllt haben,

hat das Personal gesagt, dass wir Antihistamin

im Blut hätten und deswegen zur

Zeit nicht spenden dürften. Später gingen

wir wieder hin und hatten immer noch kein

Risikoverhalten begangen. Das Personal verweigerte

uns die Blutspende ein zweites Mal

und sagte uns, dass wir auf einer roten Liste

seien und lebenslänglich nicht mehr Blut

spenden dürfen.» Ohne den beiden genau zu

erklären, was falsch an ihrem Blut ist, seien

sie abgewiesen worden. «Ich finde das wirklich

schade. Sowohl meine als auch die Blutgruppe

von meinem Freund könnte jedem

Menschen gespendet werden.» P

05.21

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25


COUP DE GUEULE

Texte Velia Ferracini

Illustration Archibald Gibut

Payer ses taxes en temps de

Covid, un problème ?

Est-ce correct de continuer de payer les taxes semestrielles

alors que l'on ne peut plus accéder à l'ensemble

des services académiques ?

de la taxe puisque l'on n'a pas accès aux infrastructures

et que l'utilisation des bibliothèques

et des cafétérias est restreinte. »

epuis le début de la pandémie, les étudiant·e·s

de l'Université de Fribourg

D

paient entièrement les finances d'inscription

mais ne disposent plus d'un accès à

l'intégralité des services. Avec les cours en

ligne, plusieurs étudiant·e·s se sont plaint·e·s

de devoir débourser 850 francs pour vivre

leur cursus académique depuis leur foyer.

De nombreux éléments de la vie universitaire,

comme les activités de groupe ou le

sport, ont été annulés à cause des mesures

sanitaires. Certain·e·s étudiant·e·s s'interrogent

alors, à l'image de Lucie*, étudiante en

français, âgée de 23 ans : « Payer autant pour

rester à la maison ne me semble pas acceptable

». Sylvain*, étudiant en deuxième année

de droit, précise : « Je travaillais comme

serveur et j'ai donc perdu mon job étudiant.

Cette taxe est une somme importante et je

trouve que l'Université pourrait trouver des

solutions pour la réduire afin d'alléger les

dépenses des étudiant·e·s. »

* Prénoms d'emprunt

En effet, depuis le printemps 2020, un grand

nombre d'étudiant·e·s ont perdu leur travail

et se sont ainsi retrouvé·e·s dans des situations

financières délicates. Dans le fonctionnement

traditionnel de l'Université, il existe

une demande de réduction de taxes, mais

les critères d'éligibilité n'ont pas été revus

dans le cadre de la pandémie. Anne Crausaz

Esseiva, directrice académique en charge

de cette demande, explique toutefois : « Durant

la COVID, les requêtes hors délai ont

été traitées. » Elle précise encore que même

si la procédure n'a pas été réévaluée, elle a

tenté d'être plus flexible et de prendre en

considération la situation actuelle.

L'association générale des Étudiants

(AGEF) explique avoir réfléchi à cette problématique

mais a choisi de ne pas se positionner

en faveur d'une exemption ou d'une

réduction de la finance d'inscription. Elle

précise qu'après de nombreuses discussions

avec le rectorat, elle a pris conscience de la

précarité de la situation et argumente de la

sorte : « Les laboratoires et les bibliothèques

demeurent en partie accessibles et les cours

ont, grâce à des prouesses informatiques,

pu être maintenus en ligne », explique Laura

Circelli, secrétaire générale. Lucie* insiste

au contraire sur les demi-mesures : « Il ne

me semble pas correct de payer l'intégralité

Marius Widmer, responsable Unicom et

porte-parole de l'administration, explique

que l'Université est à l'écoute des préoccupations

des étudiant·e·s. Il souligne les

coûts importants ayant été provoquées par

la crise sanitaire : « C’est certainement pour

cela qu'aucune université ou haute école n'a,

à notre connaissance, songé à une baisse

ou une exemption de taxes. Le système ne

fonctionne pas sur un principe "prestation

– contreprestation", puisque les taxes d'inscription

ne financent qu’une infime partie

de la formation. » Il insiste encore sur le fait

que les cours et les examens ont été maintenus

et que les crédits ont pu être obtenus,

permettant aux étudiant·e·s de poursuivre

leur cursus. Afin de prendre en compte

les différentes situations des étudiant·e·s,

il rappelle l'existence de deux dispositifs,

le conseil psychologique pour les soutenir

mentalement et le service Uni-Social pour

les situations financières délicates : « Ces

solutions nous paraissent plus appropriées

qu'une réduction de taxe. »

Finalement, ces questions étant délicates, il

est évidemment difficile de se positionner.

L'essentiel semble de ne pas oublier la condition

étudiante dans la crise sanitaire, condition

dont il a été très peu question dans les

débats politiques et sur laquelle la presse a

récemment permis d'avoir un nouveau regard.

Il est certain que le coronavirus touche

l'ensemble de la population, et il s'agit donc

de visibiliser et de débattre de toutes les

questions : y réfléchir, une première étape

vers une amélioration de la situation étudiante.

P

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FRÜHLING

Text und Illustration Alyna Reading

Gedanken

einer

Spaziergängerin

Am liebsten würde ich diese Seite mit Selma

Meerbaum-Eisingers Gedichten füllen. Ganz

klein und eng würde ich die Worte setzen,

vorsichtig wie Fusstritte, um keines auszulassen.

Was sie über den Frühling schreibt

¬– über Blumen, Spaziergänge, Wege, Bäume,

Sehnsucht – trifft mich tiefer als das, was

mir selbst dazu einfallen will.

Nicht, dass ich gar keine Gedanken zu dem

Thema hätte. Ich spaziere oft und mit Hingabe,

im letzten Jahr auch hin und wieder

mit einer Flasche Bier in der Hand und jemandem

an meiner Seite. Spazieren heisst

für mich nicht immer Wald, nicht immer

Blumen und Pfützen. Manchmal heisst spazieren

einfach weggehen. Den Laptop zuklappen.

Die Wäsche noch eine Stunde in

der Waschmaschine liegen lassen. In meiner

Wohnung ahne ich manchmal, wie sich der

Panther fühlt im Jardin des Plantes. Ich verstehe,

dass er daran zweifelt, ob hinter tausend

Stäben eine Welt liegt.

Meerbaum-Eisinger schreibt: «Sieh nur die

Strasse, wie sie steigt: So breit und hell, als

warte sie auf mich.» In Fribourg steigen alle

Strassen und alle führen, wenn nicht nach

Rom, so doch zu einer Kirche oder einem

Kloster. Im Wäldchen auf dem Weg zur

Chapelle de Lorette haben Spazierende mit

Filzstift Gebete auf Steine geschrieben. Auf

einem steht: «Qu’on sache qu’ici marchait un

jeune homme amoureux.» Ist das noch Gebet

oder schon Gebot?

Spazieren heisst nicht immer Wald. Manchmal

flaniere ich gerne durch die Stadt. Bei

untergehender Sonne bilde ich mir ein, der

Boulevard de Pérolles läge in Bordeaux oder

Mailand. Im Sud kaufe ich mir ein peruanisches

oder mexikanisches Bier, erinnere

mich dabei an Reisen, die ich nie unternommen

habe. Es fühlt sich falsch an, etwas zu

vermissen, das man nicht kennt und noch

weniger braucht. Das Bier schmeckt trotzdem

bittersüss, schmeckt wie dieser Abend,

der uns ans Ende des Boulevards führt. Dort

liegt der botanische Garten, zwar ohne Panther,

aber trotzdem eine Art Jardin des Plantes.

Zwischen den Blumenbeeten leuchten

gelbe Schlüsselblumen, während die Beete

selbst noch karg und öd da liegen, als trauten

sie dem Frieden nicht.

Hinter der Uni steigen wir den Kiesweg zum

Pérolles-See hinab. Beim Spazieren lässt sich

gut reden, man muss sich dabei nicht immer

Ansehen und was man sagt, sagt man in den

Wind hinein. Spaziere ich allein, halte ich

Ausschau nach Tieren im Gebüsch. Letztes

Jahr habe ich an der Saane eine Schlage gesehen,

diesen Frühling schrecke ich eine Feldmaus

und eine Eidechse auf. Auf dem Weg

von der Unterstadt zur Chapelle de Lorette

werde ich dafür von einer Katze erschreckt,

die über den Weg huscht und geschickt wie

eine Trapezkünstlerin einen Baumstamm erklimmt.

Ich habe nichts Grosses zu sagen, nur dieses

Kleine, Einfache: Es ist Frühling. Vor dem

Funiculaire öffnen sich die ersten Knospen

am Magnolienbaum. In der Gottéron-

Schlucht geht die Sonne neuerdings später

unter. Ich spaziere von einem Ende der Stadt

zum anderen, von Schönberg zur Miséricorde,

vom botanischen Garten bis Bourguillon.

Das Spazieren tut gut und doch begleitet

mich Rilkes Panther wie ein zweiter Schatten.

Es lässt sich nicht leugnen: Es ist nicht

nur der Frühling, der mich nach draussen

lockt, sondern auch die engen Wände, die

Gitterstäbe des ewigen Zuhause-Hockens,

die mich auf die Strasse zwingen. Als könnte

sich an der frischen Luft diese elende Rastlosigkeit

auflösen.

Fast alle meine Spaziergänge führen mich

zur Lorette. Vor der Kapelle sitzen die Menschen

in Pärchen auf den Bänken und lassen

zu, dass die untergehende Sonne die Fenster

der Stadt anzündet. In der Ferne blitzen

Scheinwerfer über die Poya-Brücke. Die Glocken

der Kathedrale läuten oder eben nicht.

Ich setze mich auf die Stufen der Kapelle unter

die Füsse von Heiligen, deren Namen mir

nichts sagen. Vielleicht habe ich jetzt noch

einen Schluck Bier übrig. Vielleicht denke

ich zurück an den Spaziergang. Ich blicke für

einen Augenblick hinter die Stäbe auf diese

Welt, die sich vor mir bis in den Jura ausbreitet.

Es wird langsam kalt und ich rücke

näher an Selma Meerbaum-Eisinger heran,

die neben mir auf der Treppe sitzt und ein

Gedicht summt:

Ich möchte leben.

Ich möchte lachen und

Lasten heben

Und möchte kämpfen

und lieben und hassen

Und möchte den Himmel

mit Händen fassen.

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CRITIQUES

Le calme au cœur des tempêtes

ne perle d’humanité.

U Les mots manquent pour traduire la profondeur

de ce roman. À première vue relativement

banal, le récit habituel d’une enfant qui grandit et

voit apparaître des fissures dans la façade de sa vie

de famille, le roman se révèle d’une justesse et d’une

douceur pénétrantes. Vu au travers des yeux d’une

enfant qui grandit, tout change de perspective. À

l’image de son regard sur ce petit frère un peu gênant,

avec ses bégaiements et ses maladies imaginaires,

qu’elle commence peu à peu à comprendre

et qui lui devient un ancrage essentiel. Ou de son

jugement sur sa voisine, d’abord compagne de jeu

puis tortionnaire cruelle sur les bancs d’école. Ou

même de sa vision de la Vieille, figure historique de

la ville dont plus personne ne se soucie vraiment et

qu’elle aide le temps d’un été.

Une certitude : l’existence de Betty n’a rien d’un long

fleuve tranquille, et ce, avant même qu’elle ne commence.

Sixième enfant de parents qui en ont perdu

deux, elle vit bercée des récits de son père, n’aimant

rien tant que de rester à ses côtés. Ce n’est qu’à ses

sept ans que sa famille, élargie par la naissance de

deux benjamins, décide de mettre un terme à sa vie

nomade et de se fixer une fois pour toutes. Mais pas

avant que Betty n’ait pu être témoin des violences

faites à son père, un Indien.

Cet héritage, elle le porte aussi et devra lutter, non

seulement pour le faire accepter, mais aussi, et surtout,

pour l’assumer pleinement elle-même. Ce roman

est le récit de ce processus, alimenté par les

drames individuels de son entourage, mais aussi

par sa propre force, son propre talent. Inspirée par

son père, elle rédige ses propres histoires, se déchargeant

ainsi de son vécu, libérant son âme par

ce biais, afin de pouvoir continuer son bonhomme

de chemin, malgré les épreuves qui la frappent, sans

rien oublier pour autant.

Mais son histoire n’est pas que la sienne. C’est l’histoire

de toute une famille, une histoire de douleur et

de résilience, de deuils et de joies partagés.

Michèle Dussex

Betty

Tiffany McDaniel

Gallmeister

2020

716 pages

Le Nouvel Évangile : celui de la

révolte

l’occasion de l’édition virtuelle du Festival du

À Film et Forum International sur les Droits

Humains, le metteur en scène et cinéaste helvétique

Milo Rau présente son dernier long-métrage

en compétition, Le Nouvel Évangile. Comme à son

habitude, le réalisateur brouille les frontières entre

le genre documentaire et le récit fictionnel en nous

emmenant dans une ville italienne où s’écrit un cinquième

évangile, sur fond de critique sociale.

Si Pasolini faisait déjà de Jésus une figure politique

dans son film Il vangelo secondo Matteo (1964), Milo

Rau va plus loin en présentant un casting diversifié

qui regroupe cette fois-ci de vraies personnes impliquées,

autour du Jésus incarné par Yvan Sagnet – le

premier Jésus noir dans l’histoire du cinéma européen.

On compte en effet quelques femmes parmi

les apôtres, pour le plus grand nombre de confession

musulmane. Ainsi que des acteur·ice·s confirmé·e·s,

qui ne sont autres que Maia Morgenstern – Marie

dans la Passion of the Christ de Mel Gibson – et le regretté

Enrique Irazoqui qui incarnait le Christ dans

le film de Pasolini. Le long-métrage repose sur une

série de mises en abyme qui dressent des parallèles

et des correspondances entre plusieurs scènes bibliques,

ou plusieurs séquences de films adaptés de

la vie de Jésus. Ainsi, lors d’une scène de répétition,

Enrique Irazoqui donne des conseils à Yvan Sagnet

sur sa manière d’interpréter le Christ.

Avec son Nouvel Évangile, le cinéaste bernois fait à

nouveau résonner un texte ancien avec des problématiques

contemporaines. Partant du problème des

sans-papiers travaillant dans l’agriculture italienne, il

réinvestit la figure du Christ, grâce à l’activiste Yvan

Sagnet, pour en faire une figure révolutionnaire appelant

à la révolte au nom de la dignité humaine et

de l’amour de son prochain. Par sa contestation de

l’ordre social et religieux, notamment en insistant

sur l’égalité entre tous les hommes, Jésus de Nazareth

s’est attiré les foudres des pharisien·ne·s. Par sa

contestation de l’ordre social et politique, le Jésus

de Milo Rau suscite la même animosité chez des

exploiteurs qui s’enrichissent sur le dos de travailleur·euse·s

agricoles sans-papiers. De la tomate à la

révolution, il n'y a qu'une impasse : la Bible.

Indra Crittin

Le Nouvel Évangile

Milo Rau

Allemagne/Suisse/Italie

2020

107’

Trailer:

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KRITIKEN

Nichts wie es scheint

emand kann die Miete für diesen Monat nicht

J bezahlen. Die logische Schlussfolgerung, um

irgendwie an das Geld zu kommen: Man kauft Skimaske

und Spielzeugpistole und überfällt eine Bank.

Genau diese Idee verfolgt die Hauptperson im Roman

Anxious People. Eine Bank im digitalen Zeitalter

zu überfallen, stellt sich jedoch als schwierig

heraus, denn die auserkorene Bank lagert gar kein

Bargeld. Ab da nimmt das Glück des Bankräubers

rasant ab. Er flüchtet und platzt aus Versehen in eine

Wohnungsbesichtigung im gegenüberliegenden Gebäude.

Notgedrungen muss er die Besichtigenden

als Geiseln nehmen. Was niemand weiss: Sie geben

vor, jemand zu sein, der sie nicht sind – die Geiseln,

der Bankräuber und das Vater-Sohn-Polizisten-

Duo, welches emsig versucht, dem Bankräuber auf

die Schliche zu kommen. Der Fakt, dass der Bankräuber

sich nach der Freilassung der Geislen in Luft

auflöst, hilft natürlich nicht dabei, die Stimmung zu

heben. Alle Charaktere kennen sich, manchmal auch

unbewusst, was sich im Laufe des Romans à la Love

Actually herausstellt.

Fredrik Backman spielt liebevoll mit der Vielschichtigkeit

der anfänglich durchschnittlich erscheinenden

Charaktere. So werden Beziehungen zwischen

Eltern, Geschwistern, Freund*innen und Paaren

auf eine subtile Art vertieft. Der Bankräuber

wird nie beim Namen genannt, was im Laufe der

Geschichte zu einigen Überraschungen führt. Der

Roman wechselt kapitelweise zwischen Befragungsprotokollen

der Geiseln mit den zwei Polizisten,

die unterschied licher nicht sein könnten, und den

Geschehnissen in der Wohnung.

Backman zielt auf die Intimität jeglicher menschlicher

Interaktion ab, egal, wie kurz diese ist oder

wie weit sie in der Zeit zurückliegt. Gleichzeitig

kritisiert er zwischen den Zeilen den Kapitalismus

und die Finanzwirtschaft. In Anxious People passiert

vieles parallel, was zwar einiges an Konzentration

abverlangt aber dafür umso belohnender ist,

wenn man am Ende der turbulenten Geschichte

das Gefühl hat, dass man tiefe Einblicke in das Leben

der Charaktere erhalten hat. Backman schafft

es, die vielen verschiedenen Stränge am Ende auf

sehr überraschende Weise zusammenzuweben und

spricht dabei tiefe Bedürfnisse des Menschen an,

die bei allen doch ähnlicher sind, als man denken

könnte.

Céline Meisel

Anxious People

Fredrik Backman

2019

352 Seiten

Lichtblick ohne Durchblick?

alte an deinen Träumen fest», «Nichts ist unmöglich»

– Sprichworte, die allen bekannt sind

H

und nach denen auch Saliya Kahawate lebt. In der

Komödie Mein Blind Date mit dem Leben erkrankt

der 15-jährige Saliya plötzlich an einer Augenkrankheit

und verliert damit innerhalb weniger Monate

95% seines Sehvermögens. Nur mit Mühe und einer

grossen Lupe schafft er sein Abitur. Seinen grossen

Traum einer Ausbildung zum Serviceangestellten in

einem Hotel will er dennoch nicht aufgeben. Als er

jedoch mehrfach abgelehnt wird und ihm alle diesen

Plan ausreden wollen, entscheidet er sich dafür zu

lügen und seine Krankheit geheim zu halten. So

bewirbt er sich beim Hotel Bayrischer Hof in München

und wird angenommen. Mit der Aufnahme als

Lehrling beginnt für Saliya die Herausforderung

seines Lebens.

Der Film zeigt auf unterhaltsame Weise, wie er diese

Herausforderung mithilfe seines Kumpels Max, der

die gleiche Ausbildung macht, versucht zu meistern.

Mit seinem komischen Verhalten tritt Saliya

bildlich und wörtlich immer wieder der einen oder

anderen Person auf die Füsse. Trotzdem kommt er

mit seiner Entschlossenheit, vielen Bluffs und dem

nötigen Glück seinem Ziel immer näher. Als er sich

schliesslich in Laura verliebt, fällt es ihm zunehmend

schwer, bei den ganzen Lügen den Durchblick

zu behalten. Die vielen Rückschläge lassen die

Zuschauer*innen mit dem fast Blinden mitfühlen.

Dennoch scheint die Geschichte unglaub lich,

obwohl sie auf dem Leben des jungen gleichnamigen

Drehbuchautors Saliya Kahawatte basiert, der in

einem Hamburger Hotel seine Ausbildung versucht

hatte zu absolvieren. Mit der im Film dargestellten

Leichtigkeit schien ihm das jedoch in der Realität

nicht zu gelingen.

Daher mag das Filmgeschehen für viele überzogen

und unwirklich erscheinen. Auch wenn ich

dem teils zustimme, finde ich, dass der Film die

richtige Mischung aus Humor und Drama liefert

und so erfrischend wirkt. Zudem bekommen die

Zuschauer*innen mit dem kleinen Einblick in das

Leben eines Blinden und dessen Hindernisse die

schöne Botschaft vermittelt, nicht aufzugeben.

Auch wenn es in Wirklichkeit nicht immer ganz so

einfach funktioniert, gibt es doch oft am Ende des

Tunnels einen Lichtblick.

Anja Blaser

Mein Blind Date mit dem Leben

Saliya Kahawatte

2017

1h 56min

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COMITÉ · KOMITEE

Photos Indra Crittin

s

Comité

De gauche à droite : Lisa Schneider, Velia Ferracini, Lara Diserens, Leonardo Mariaca, Meredith Stella, Loïs Pythoud.

Komitee

Von links nach rechts: Florence Valenne, Estelle Zahner, Alyna Reading, Céline Meisel, Katharina Schatton.

IMPRESSUM · MAI 2021

Rédaction-en-chef·fe · Chefredaktion

Unipolitique · Unipolitik

Culture · Kultur

Online

Couverture · Titelbild

Layout

Correction · Korrektur

Info · Abonnement

Site web · Website

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Marketing

Prochaine parution · Nächste Ausgabe

Leonardo G. Mariaca, Katharina Schatton

Meredith Stella, Florence Valenne

Velia Ferracini, Alyna Reading

Lara Diserens, Estelle Zahner

Romain Buffetrille

Lisa Schneider

Mériem Ottet, Dana Kissling

redaction@spectrum-unifr.ch

abo@spectrum-unifr.ch

student.unifr.ch/spectrum/

Loïs Pythoud

Céline Meisel

20..09.2021

Photographes · Fotograf·innen

Illustrations · Illustrationen

Contributions · Mitautor·innen

Indra Crittin, Léa Chabaud, Corina Dürr, Lara

Diserens, Jesse Hunniford, Matthias Venetz,

Katharina Schatton

Martin Vonlanthen, Emanuel Hänsenberger, Zarina

Fäh, Archibald Gibut, Brigitte Gong, Alyna Reading,

Andréa Savoy, Louis Agassiz, Johanna Schatton

Maxime Corpataux, Indra Crittin, Velia Ferracini,

Luca Poli, Lara Diserens, Meredith Stella, Florence

Valenne, Katharina Schatton, Iris Vuichard,

Leonardo G. Mariaca, Loïs Pythoud, Anja Blaser,

Céline Meisel, Alyna Reading, Eleonora Bobbià,

Matthias Venetz, Brigitte Gong, Michèle Dussex,

Sina Gloor, Estelle Zähner, Alexandra Andrist, Ella

Lory, Sina Hasler

Depuis 1958, Spectrum est le journal des étudiant·e·s de l’Université

de Fribourg. Entièrement créé par elleux, le magazine

est également bilingue. Chaque étudiant·e peut participer à sa

conception et ainsi faire ses premiers pas dans le journalisme.

Spectrum paraît six fois par an et est gratuitement à la disposition

de la communauté estudiantine dans les locaux de

l’Université, ainsi que sur Internet.

Tirage : 1.100.

Das Studierendenmagazin Spectrum gibt es seit 1958. Es wird

von Studierenden der Universität gestaltet und ist zweisprachig.

Alle Studierenden können mitmachen und dabei Erfahrungen

im Journalismus sammeln. Spectrum erscheint sechsmal

im Jahr und liegt kostenlos an der Uni und auf dem Internet auf.

Auflage: 1'100.

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