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Journal asmac No 2 - avril 2021

Erreur - Hallucinations, erreurs et méprises Hypertension - L’hypertension chez les enfants Epigénétique - Méthodes de pathologie moléculaire actuelles Politique - Loi sur le travail controversée

Erreur - Hallucinations, erreurs et méprises
Hypertension - L’hypertension chez les enfants
Epigénétique - Méthodes de pathologie moléculaire actuelles
Politique - Loi sur le travail controversée

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<strong>Journal</strong><br />

N o 2, <strong>avril</strong> <strong>2021</strong><br />

<strong>asmac</strong><br />

Le journal de l’Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />

Erreur<br />

Hallucinations,<br />

erreurs et méprises<br />

Page 19<br />

Hypertension<br />

L’hypertension<br />

chez les enfants<br />

Page 38<br />

Epigénétique<br />

Méthodes de pathologie<br />

moléculaire actuelles<br />

Page 41<br />

Politique<br />

Loi sur le travail controversée<br />

Page 6


AS<br />

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Sommaire<br />

Editorial<br />

5 La logique n’est pas humaine<br />

Politique<br />

6 Trop de problèmes avec la LTr<br />

9 L’essentiel en bref<br />

Perspectives<br />

38 Actualités sur l’hypertension –<br />

l’hypertension artérielle dans<br />

l’enfance: La souris ou l’éléphant?<br />

41 Aus der «Therapeutischen Umschau» –<br />

Übersichtsarbeit: Aktuelle<br />

molekular pathologische Methoden<br />

47 Les artistes de la médecine<br />

Erreur<br />

Hallucinations, erreurs et<br />

méprises<br />

Illustration de la page<br />

de couverture: Till Lauer<br />

Formation postgraduée/<br />

Conditions de travail<br />

10 C’est le ton qui fait la musique<br />

13 Apprendre à chercher<br />

15 Le regard d’une sous-assistante<br />

mediservice<br />

49 Boîte aux lettres<br />

51 Une structure pour sortir de la crise<br />

53 Vivre consciemment l’instant présent<br />

<strong>asmac</strong><br />

17 <strong>No</strong>uvelles des sections<br />

18 Conseil juridique de l’<strong>asmac</strong><br />

54 Impressum<br />

Point de mire: Erreur<br />

19 L’évolution se trompe-t-elle parfois?<br />

22 Des machines intelligentes et saines<br />

25 La schizophrénie et les erreurs de<br />

prédiction<br />

29 Tomber, se relever, continuer<br />

32 Une erreur lourde de conséquences<br />

35 Petit aperçu historique sur le délire<br />

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vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/21 3


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Editorial<br />

La logique n’est<br />

pas humaine<br />

Catherine Aeschbacher<br />

Rédactrice en chef<br />

du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />

L’erreur est humaine. <strong>No</strong>us le savons déjà depuis l’Antiquité.<br />

Dans son livre «Système 1 / Système 2. Les deux vitesses de la<br />

pensée», le lauréat du Prix <strong>No</strong>bel Daniel Kahnemann a montré<br />

de manière très amusante où nos faux jugements et erreurs<br />

de raisonnement trouvent leur origine. La pensée rapide nous<br />

permet de gérer le quotidien. Hélas, elle est souvent employée là où la<br />

lenteur de réflexion serait mieux appropriée: dans la politique, dans<br />

l’économie, etc. Vous voulez des exemples? L’association des traits<br />

physiques aux traits de caractère: un menton anguleux chez les<br />

hommes est un signe de compétence. Fausse estimation de la valeur<br />

d’objets: dès que nous possédons quelque chose, nous surestimons sa<br />

valeur. Même les objets improvisés nous semblent d’une qualité supérieure<br />

à ceux que l’on achète. Pourtant le meilleur reste à venir: la<br />

pensée lente nous convainc rétrospectivement que nos décisions ont<br />

été prises sur la base de la logique et de solides connaissances. La<br />

chercheuse britannique Susan Greenfield en conclut donc: «Pour notre<br />

cerveau, la logique vient en dernier.»<br />

<strong>No</strong>tre Point de mire va bien au-delà des erreurs humaines communes.<br />

<strong>No</strong>us nous demandons si l’évolution peut se tromper ou comment on<br />

tente d’éliminer les erreurs mécaniques dans les systèmes complexes.<br />

Pourquoi malgré tous les échecs, les enfants n’abandonnent-ils pas<br />

l’apprentissage de la marche? Et à partir de quel âge un enfant peut-il<br />

reconnaître une erreur comme telle? Quant à la schizophrénie, elle<br />

constitue un thème à part: nous expliquons d’une part comment la<br />

société et la médecine ont appris à gérer cette maladie au fil des<br />

siècles. Dans un deuxième article, nous abordons les hallucinations et<br />

les possibilités actuelles pour les traiter. On les trouve dans la forêt et<br />

dans les champs, ils ont tous l’air inoffensifs. Pourtant, une erreur<br />

peut, dans le pire des cas, être mortelle. Une experte nous explique à<br />

quoi il faut veiller lorsque l’on récolte des champignons et ce qui ne<br />

doit pas finir dans votre panier et en aucun cas dans votre assiette.<br />

Tout le monde sait que la loi sur le travail s’applique aussi aux médecins-assistant(e)s<br />

et chef(fe)s de clinique. On sait hélas aussi depuis<br />

longtemps qu’elle fixe la durée maximale de travail à 50 heures par<br />

semaine – et que cette limite est constamment dépassée en Suisse.<br />

L’<strong>asmac</strong> réalise régulièrement des sondages parmi ses membres sur<br />

leur situation de travail. Il n’est alors pas seulement question du respect<br />

des dispositions légales, mais aussi de leur situation personnelle<br />

et de la question de savoir quelle serait la durée de travail idéale. Vous<br />

trouverez l’analyse des études dans la rubrique Politique. Vous y lirez<br />

aussi quelles conclusions l’association en tire.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/21 5


Tel devrait être l’équilibre<br />

entre profession de<br />

médecin et vie privée.<br />

Pourtant, le déséquilibre<br />

reste trop fortement<br />

marqué à gauche.<br />

Trop de<br />

problèmes avec<br />

la LTr<br />

La plupart des membres de l’<strong>asmac</strong> aimeraient travailler moins.<br />

Pourtant, ils sont souvent obligés de travailler plus que ce que la loi sur<br />

le travail (LTr) et le contrat prévoient. L’association envisage<br />

d’y répondre par de nouvelles mesures. Le Comité central prendra une<br />

décision à la fin <strong>avril</strong>.<br />

Marcel Marti, responsable politique et communication/directeur adjoint de l’<strong>asmac</strong><br />

Photo: wladimir1804/Adobe Stock<br />

6<br />

2/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Politique<br />

Trois fois la même question,<br />

trois fois une réponse claire:<br />

80 à 90% des jeunes médecins<br />

ne sont plus disposés à porter<br />

leur blouse blanche plus de 42 heures par<br />

semaine pour un plein temps. C’est le résultat<br />

de trois enquêtes réalisées l’année<br />

dernière. Deux de l’<strong>asmac</strong> et une troisième<br />

d’un groupe de médecins-assistant(e)s<br />

de la région de Bâle.<br />

Un des deux sondages de l’association<br />

avait par ailleurs confirmé au début 2020<br />

que les problèmes restent très répandus<br />

dans les hôpitaux. Ainsi, le temps de travail<br />

n’était toujours pas conforme à la loi<br />

pour 62% des personnes interrogées. «Une<br />

personne sur deux était en moyenne hebdomadaire<br />

en service plus longtemps que<br />

les 50 heures autorisées», explique <strong>No</strong>ra<br />

Bienz, co-vice-présidente de l’<strong>asmac</strong>. Calculé<br />

sur un plein temps, cela correspondait<br />

en moyenne encore à près de<br />

56 heures. «Et 69% des environ 3000 participants<br />

au sondage travaillaient plus que<br />

ce qui est convenu, avec une tendance à la<br />

hausse.» En moyenne, on comptait<br />

2,5 heures de travail accomplies chaque<br />

semaine qui n’étaient pas saisies, notamment<br />

celles qui dépassent la durée maximale<br />

de travail.<br />

«Je n’en peux plus»<br />

Le désir de travailler moins est probablement<br />

aussi lié à la contrainte physique et<br />

psychique. «Entre-temps, près de sept<br />

membres sur dix se sentent au moins parfois<br />

harassés et/ou émotionnellement<br />

épuisés», poursuit <strong>No</strong>ra Bienz en citant<br />

l’étude mentionnée. 39% pensent même<br />

parfois «je n’en peux plus». Les conditions<br />

de travail ne sont pas sans conséquence<br />

pour les patientes et les patients: d’après<br />

les observations, les mises en danger par<br />

des médecins épuisés ont augmenté de<br />

14% depuis 2014.<br />

Certes, de nombreuses sections de<br />

l’<strong>asmac</strong> ont obtenu des avancées au niveau<br />

cantonal au cours des dernières années,<br />

comme p. ex. une réduction de la<br />

durée hebdomadaire de travail. «Néanmoins,<br />

nous sommes tous d’avis qu’il<br />

faut en faire davantage», explique la<br />

co-vice-présidente. C’est pourquoi les délégués<br />

des sections au Comité central ont<br />

décidé à la fin novembre de mettre en<br />

place un groupe de travail élargi. Son<br />

mandat: proposer des solutions montrant<br />

comment l’<strong>asmac</strong> pourrait davantage<br />

s’engager pour le respect de la loi sur le<br />

travail (LTr) et une formation postgraduée<br />

de haute qualité.<br />

Un groupe judicieusement composé<br />

Lors du choix des douze personnes qui<br />

constituent le groupe de travail, le Comité<br />

directeur de l’<strong>asmac</strong> a veillé à une représentation<br />

appropriée des sections selon<br />

leur taille et les régions linguistiques pour<br />

tenir compte des différentes expériences<br />

et attentes. Les sections Grisons, Valais,<br />

Vaud et Tessin sont représentées par un<br />

membre de la présidence. Quant aux sections<br />

David, Zurich, Genève et Neuchâtel,<br />

elles sont représentées par leur juriste.<br />

Deux membres du groupe des médecins-assistant(e)s<br />

de la région de Bâle qui<br />

ont lancé un sondage pour une semaine<br />

de 42 heures ainsi que Philipp Rahm,<br />

principal responsable du conseil en matière<br />

de planification des services à l’association<br />

complètent l’équipe. La direction<br />

incombe à <strong>No</strong>ra Bienz qui peut compter<br />

sur le soutien administratif du secrétariat<br />

central.<br />

Selon les informations de <strong>No</strong>ra Bienz,<br />

les rencontres qui ont eu lieu depuis le début<br />

mars avaient pour but de «fixer avec les<br />

participants les priorités concernant les<br />

objectifs et les mesures sur la base d’une<br />

compréhension commune du problème».<br />

Le groupe de travail ne veut cependant pas<br />

encore dévoiler ses plans, car: «La balle est<br />

La campagne<br />

La stratégie de l’<strong>asmac</strong> traite des<br />

priorités et objectifs du travail de<br />

l’association. Elle veut notamment que<br />

tous les médecins-assistant(e)s et<br />

chef(fe)s de clinique en Suisse soient<br />

membres de l’<strong>asmac</strong>. Pour cela, il faut<br />

disposer d’informations sur les besoins<br />

des deux groupes cibles et sur<br />

leur regard sur l’<strong>asmac</strong> et ses prestations.<br />

Un sondage relatif au jubilé des 75 ans<br />

auquel plus de 7500 personnes ont<br />

participé a apporté des résultats<br />

intéressants. Comme le montre l’analyse,<br />

le potentiel inexploité parmi les<br />

non-membres est relativement important.<br />

Pour mieux le mobiliser, le Comité<br />

directeur a décidé de réaliser une<br />

campagne. Plusieurs agences publicitaires<br />

ont été sollicitées à la mi-février.<br />

Une présélection a eu lieu à la mi-mars<br />

et le mandat sera octroyé dans les<br />

jours à venir. Comme d’habitude, nous<br />

vous tiendrons au courant des prochaines<br />

étapes sur nos canaux (site<br />

web, newsletter, médias sociaux).<br />

à nouveau dans le camp du Comité central.<br />

Il décidera de la marche à suivre le 24<br />

<strong>avril</strong>.»<br />

Vous trouverez plus d’informations sur<br />

les sondages mentionnés sur <strong>asmac</strong>.ch/<br />

médias et publications/études et sondages.<br />

La brochure<br />

55 ans après son entrée en vigueur, la<br />

loi fédérale sur le travail n’a rien perdu<br />

de son importance, pour les médecins<br />

non plus. En effet, compte tenu des<br />

problèmes rencontrés dans les hôpitaux,<br />

il est impératif d’avoir des dispositions<br />

claires concernant la durée du<br />

travail et du repos ainsi que la protection<br />

de la santé. L’<strong>asmac</strong> propose déjà<br />

depuis longtemps toutes les informations<br />

importantes dans une brochure.<br />

Celle-ci a été mise à jour et mise en<br />

page conformément à la nouvelle<br />

identité visuelle de l’association. Elle<br />

est disponible sur le site web sur<br />

<strong>asmac</strong>.ch/médias et publications/<br />

brochures et flyers. Vous pouvez aussi<br />

l’obtenir par e-mail auprès du secrétariat<br />

central de l’association faîtière<br />

(secretariat@<strong>asmac</strong>.ch).<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2 /21 7


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Politique<br />

A propos de la vérité<br />

Taux de reproduction, incidence, croissance exponentielle,<br />

test PCR, aérosols – etc.<br />

Vous médecins, savez de quoi il s’agit, même sans le<br />

nommer. La population est par contre exposée depuis<br />

plus d’une année à de nombreux termes techniques qui se<br />

répercutent profondément sur son existence. Et ce n’est pas tout:<br />

la réponse à la question de savoir quels chiffres et valeurs concernant<br />

le virus sont encore valables ou à nouveau valables ou tout<br />

de même mauvais ou le seront prochainement change parfois<br />

aussi souvent que la météo. Et comme les conditions météorologiques,<br />

les interprétations peuvent aussi varier suivant le pays.<br />

Voire même suivant le Land ou le canton.<br />

Cela doit-il nous surprendre?<br />

<strong>No</strong>n. Il est compréhensible qu’une telle<br />

pandémie nous dépasse tous. En effet,<br />

ce n’est qu’une toute petite minorité<br />

qui se souvient encore de la dernière<br />

d’il y a plus de cent ans, la grippe<br />

espagnole. L’expérience n’est pas<br />

d’une grande utilité en ces temps,<br />

parce que le coronavirus nous tient<br />

constamment en haleine. Ce qui<br />

semblait encore plus ou moins sûr<br />

ou au moins probable s’avère<br />

soudain faux. Et nous tous apprenons<br />

à quel point le savoir et la vérité<br />

résistent mal à l’épreuve du temps.<br />

Cela nous pose-t-il problème?<br />

<strong>No</strong>n. Et oui. <strong>No</strong>n, car personne ne le sait vraiment<br />

mieux que nous et ne veut nous dissimuler la seule<br />

vérité qui pourrait nous montrer le chemin pour sortir de cette<br />

pagaille. Ce qui est aussi une vérité. Et oui, parce que personne<br />

n’ose l’assumer. Au lieu de cela, nous assistons à la transformation<br />

de virologues en politiciens et vice versa. Chacun(e) sait<br />

quelque chose et le sait mieux, ce qui a pour conséquence qu’à<br />

chaque nouvelle vague, les tensions augmentent. Mais aussi que<br />

nous avons dû régulièrement nous habituer à de nouvelles<br />

absurdités qui ne veulent toutes que le meilleur pour nous.<br />

Oui, on peut en rire quand le magasin n’a pas le droit de<br />

vendre des fleurs artificielles, mais qu’il peut vendre de vraies<br />

fleurs. Ou que l’accès aux lampes de chevet reste interdit et qu’il<br />

faut se contenter d’une lampe murale. Ou que le Conseil fédéral<br />

et les cantons se crêpent le chignon à cause des terrasses de<br />

restaurant dans la neige. Pourtant, en entravant la liberté de<br />

mouvement et de décision de chacun avec des mesures que les<br />

L’essentiel<br />

en bref<br />

citoyennes et citoyens ne comprennent pas parce qu’elles<br />

échappent à toute logique ou que la seule chose que l’on comprend,<br />

c’est leur caractère contradictoire, la politique joue son<br />

principal atout: sa crédibilité.<br />

Il faut notamment s’en plaindre parce que cela entraîne la<br />

perte de toute légitimité pour les interventions dans les droits<br />

fondamentaux de la population et de l’acceptabilité de toutes les<br />

(bonnes) mesures. De plus, c’est déprimant parce qu’il est<br />

apparemment plus important d’avoir raison que de veiller au<br />

bien-être des gens qui sont concernés. C’est-à-dire de nous tous<br />

et pas seulement de ceux qui sont gravement malades ou<br />

meurent du COVID-19. Rien d’étonnant donc que la<br />

politique ait tant de difficultés à admettre ses<br />

erreurs dans la lutte contre la pandémie. Et<br />

qu’elle n’ose pas porter le regard sur les<br />

dommages collatéraux résultant de la<br />

restriction des droits fondamentaux.<br />

Car tout aveu n’équivaudrait-il pas à<br />

une victoire pour la partie adverse?<br />

Le virus nous montre pourtant<br />

comment nous pouvons avancer.<br />

Chacune de ses modifications<br />

exige une falsification des théories<br />

actuelles sur son fonctionnement.<br />

La même chose devrait aussi<br />

s’appliquer pour les mesures au lieu<br />

de les ajuster constamment en<br />

fonction de chaque variation. Cela<br />

donnerait une nouvelle impulsion au<br />

discours sociétal sclérosé sur ce sujet qui<br />

concerne chacune et chacun et sur lequel chacune<br />

et chacun peut et doit s’exprimer. Sachant qu’il n’y<br />

a pas seulement plus d’une vérité en matière de mesures, mais<br />

aussi en matière d’opinions et que seule la diffusion de ces<br />

opinions peut conduire à un large consensus pour l’avenir.<br />

Evidemment avec de nouveaux risques et de nouvelles erreurs.<br />

Mais surtout avec de nouvelles opportunités.<br />

Marcel Marti<br />

Responsable<br />

politique et communication/directeur<br />

adjoint de l’<strong>asmac</strong><br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2 /21 9


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

C’est le ton qui<br />

fait la musique<br />

Comment peut-on augmenter la satisfaction des jeunes médecins<br />

au travail? La réponse est simple: par une communication respectueuse.<br />

C’est ce que démontre une nouvelle étude soutenue par l’<strong>asmac</strong>.<br />

Marcel Marti, responsable politique et communication/directeur adjoint de l’<strong>asmac</strong><br />

Chaque génération de médecins a des attentes différentes en ce qui concerne la communication des supérieurs hiérarchiques.<br />

Le respect et la transparence contribuent cependant toujours fortement au bien-être.<br />

Plus de 1500 médecins hospitaliers<br />

ont participé à l’enquête<br />

de la Haute Ecole Spécialisée<br />

de la Suisse du <strong>No</strong>rd-Ouest<br />

(FHNW). Ils peuvent être divisés en trois<br />

groupes: les baby-boomers (nés avant<br />

1965), la génération X (nés entre 1965 et<br />

1980) et la génération Y (1981 à 2000).<br />

«<strong>No</strong>us voulions savoir comment se répercute<br />

la communication dans l’équipe et<br />

de la part de la hiérarchie sur la satisfaction<br />

au travail», explique Sabina Heuss,<br />

responsable de l’étude à l’«Institute for<br />

Competitiveness and Communication» de<br />

la FHNW. Le principal constat: «L’effet est<br />

considérable. Une communication positive<br />

de la hiérarchie mène à une satisfaction<br />

et à un bien-être nettement supérieurs.»<br />

Les trois points essentiels<br />

Trois éléments qui se répercutent directement<br />

sur la satisfaction au travail sont apparus.<br />

«Le ton a le plus grand impact. Il<br />

doit être respectueux, amical, transparent,<br />

obligeant et juste», souligne Sabina Heuss.<br />

La satisfaction au travail augmente ainsi<br />

nettement: «Les médecins se sentent<br />

moins stressés, peuvent plus facilement<br />

distinguer entre le domaine privé et le travail<br />

et craignent moins d’exprimer leur<br />

opinion.»<br />

Le comportement informatif et la<br />

qualité des informations des supérieurs<br />

produisent le même effet. «Le comportement<br />

informatif doit être sincère, proactif<br />

et inspirer confiance. De plus, la qualité<br />

des informations doit être considérée<br />

comme utile par les destinataires», explique<br />

la responsable de l’étude. En troisième<br />

position vient s’ajouter le style de<br />

conduite. Il se fonde de préférence sur la<br />

confiance mutuelle et encourage la motivation<br />

intrinsèque. Et plus le feed-back est<br />

fréquent, plus la satisfaction est élevée.<br />

Photo: Iryna/Adobe Stock<br />

10<br />

2/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

Qui réagit comment?<br />

L’étude met aussi en évidence d’autres aspects<br />

importants. En effet, les résultats<br />

présentent des différences suivant les personnes<br />

interrogées. Les femmes et médecins-assistant(e)s<br />

ainsi que les représentants<br />

de la génération Y sont particulièrement<br />

sensibles. «Cette génération attache<br />

une grande importance à un ton respectueux<br />

et une communication transparente»,<br />

constate Sabina Heuss. «Elle apprécie<br />

et demande une bonne communication<br />

dans l’équipe et de la part de la hiérarchie<br />

et apprécie le feed-back, ce qui se<br />

répercute positivement sur la satisfaction<br />

professionnelle et privée.»<br />

Il est important de souligner ce point,<br />

car la génération Y est particulièrement<br />

mécontente, souvent résignée et nettement<br />

plus stressée que les collègues plus<br />

âgés. Souvent, elle se sent fortement mise<br />

à contribution et manque de temps pour<br />

accomplir soigneusement ses tâches. Les<br />

sondages réalisés au cours des dernières<br />

années par l’<strong>asmac</strong> – par exemple au printemps<br />

2020 – auprès de ses membres l’ont<br />

très clairement montré. La problématique<br />

décrite concerne notamment les femmes.<br />

Inversement, les médecins de la génération<br />

des baby-boomers, les médecins-chef(fe)s<br />

et les médecins qui travaillent<br />

dans les cliniques de réadaptation<br />

sont les plus satisfaits.<br />

Pas destinée à dormir dans un tiroir<br />

D’une part, l’<strong>asmac</strong> a soutenu financièrement<br />

l’étude et, d’autre part, avec un représentant<br />

dans le conseil scientifique. La<br />

co-vice-présidente Patrizia Kündig se réjouit<br />

des résultats, «parce qu’ils confirment<br />

ce que nous pensions compte tenu<br />

des nombreux retours de nos membres».<br />

Elle constitue donc une bonne base pour<br />

argumenter vis-à-vis des supérieurs hiérarchiques<br />

dans les hôpitaux – «notamment<br />

pour nos sections». Le document<br />

d’environ 40 pages n’ira pas simplement<br />

dormir dans un tiroir, rassure Patrizia<br />

Kündig: «<strong>No</strong>us allons aborder les résultats<br />

auprès de l’Institut suisse pour la formation<br />

médicale postgraduée et continue (IS-<br />

FM) et voir quelles conclusions on peut en<br />

tirer pour la pratique en matière de<br />

conduite.»<br />

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vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/21 11


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aux conditions de travail.<br />

Toutefois, c’est vous qui apportez<br />

la contribution la plus importante:<br />

en évaluant de manière<br />

anonyme votre ancien employeur.<br />

Vous aidez ainsi les autres et profitez<br />

de leurs expériences.<br />

Quelle est la qualité de la formation<br />

postgraduée dans les cliniques?<br />

Les visites se penchent en détail<br />

sur cette question. Il y a toujours un<br />

membre de l’<strong>asmac</strong> qui fait partie<br />

de l’équipe d’experts. Les visites<br />

sur place permettent d’identifier les<br />

possibilités d’amélioration. Car en<br />

tant que membre, nous voulons que<br />

vous puissiez profiter d’une formation<br />

postgraduée de qualité.<br />

Si vous souhaitez accompagner<br />

des visites, envoyez un e-mail<br />

à ribeaud@<strong>asmac</strong>.ch et vous en<br />

saurez plus!<br />

www.<strong>asmac</strong>.ch/visites<br />

www.medicus.ch<br />

Feedback-<br />

Pool<br />

Pour vous en tant que membre,<br />

elle est fondamentale: la formation<br />

postgraduée. C’est pourquoi nous<br />

réalisons régulièrement des sondages<br />

à ce sujet auprès de notre<br />

base. Grâce au Feedback-Pool,<br />

nous pouvons orienter notre travail<br />

de manière ciblée sur vos attentes.<br />

Vous voulez y participer? Alors écrivez<br />

un e-mail à ribeaud@<strong>asmac</strong>.ch.<br />

www.<strong>asmac</strong>.ch/etudes-etsondages<br />

Profession de<br />

médecin et famille<br />

• Comment puis-je concilier famille, loisirs et<br />

profession?<br />

• Comment puis-je reprendre mon travail<br />

après mon congé maternité?<br />

• Comment puis-je surmonter les défis<br />

quotidiens?<br />

En tant que membre de l’<strong>asmac</strong>, vous obtiendrez<br />

des réponses à ces questions avec notre<br />

coaching gratuit. Le conseil téléphonique est<br />

assuré par le Bureau UND.<br />

044 462 71 23<br />

info@und-online.ch<br />

www.<strong>asmac</strong>.ch/coaching-telephonique


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

Apprendre à chercher<br />

Au commencement<br />

est la question<br />

Lorsqu’au début de ma carrière,<br />

j’ai demandé à un chercheur<br />

expérimenté quel pourrait être<br />

un sujet de recherche, il m’a<br />

donné ce brillant conseil: «Va regarder sur<br />

MEDLINE et cherche ce qui n’existe pas<br />

encore sur le sujet.» Je n’ai rien trouvé.<br />

Les projets scientifiques réussis se<br />

caractérisent par une bonne question de<br />

recherche. Elle doit d’une part être<br />

novatrice, mais aussi pouvoir être<br />

résolue. Comment les futurs chercheurs<br />

peuvent-ils trouver une question de<br />

recherche pertinente? Eventuellement<br />

que les conseils suivants, que j’ai rassemblés<br />

depuis ma première recherche sur<br />

MEDLINE, vous seront utiles.<br />

• Devez-vous ou voulez-vous faire de la<br />

recherche? Si vous devez rédiger un<br />

travail scientifique en prévision de votre<br />

titre de spécialiste, ne soyez pas trop<br />

pointilleux pour choisir un thème. Le<br />

plus simple est de vous renseigner<br />

auprès d’un institut de recherche si vous<br />

pouvez participer à un projet en cours.<br />

Cela garantit généralement un encadrement<br />

structuré et un calendrier contraignant,<br />

étant donné que l’institut<br />

responsable veut faire avancer le projet<br />

dans son ensemble.<br />

• Si vous voulez faire des recherches parce<br />

que cela vous intéresse et que vous visez<br />

une carrière de chercheur, vous aurez<br />

probablement déjà défini un domaine<br />

d’intérêt. Vous trouverez de l’inspiration<br />

sur des questions intéressantes dans<br />

votre réseau que vous devez établir dès<br />

le début de votre carrière.<br />

• Suivez des collègues expérimentés dans<br />

le domaine clinique qui remettent les<br />

choses en question et qui parlent<br />

volontiers de leur recherche. Discutez<br />

des problèmes actuels dans votre<br />

discipline et des thèmes qui seront<br />

importants à l’avenir. Et demandez<br />

directement à la personne si vous<br />

pourriez développer ensemble un projet<br />

de recherche.<br />

• Evitez les questions générales. Cherchez<br />

un problème clairement délimité qui<br />

exige une réponse claire.<br />

• Une revue systématique peut constituer<br />

une bonne base pour les publications<br />

futures. Vous publierez de la littérature<br />

existante sur un thème tout en connaissant<br />

bien le domaine de recherche.<br />

Lukas Staub<br />

spécialiste en<br />

épidémiologie<br />

clinique, membre<br />

de la rédaction du<br />

<strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/21 13


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Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

Le regard d’une sous-assistante<br />

Celui qui sauve<br />

des vies grossit<br />

C’est avec impatience qu’à 6h du<br />

matin je suis entrée dans le<br />

pavillon bureau du service de<br />

secours le dernier jour de la<br />

semaine interdisciplinaire pour les<br />

sous-assistant(e)s. Après avoir regardé au<br />

fil des derniers jours les cardiologues, les<br />

médecins ORL et les urologues pratiquer<br />

des examens ultrasonographiques du<br />

cœur et de la prostate, des nettoyages<br />

d’oreilles et des contrôles de septoplasties,<br />

je me réjouis d’avoir une journée<br />

davantage orientée sur la pratique et plus<br />

mouvementée.<br />

Au bureau, je rencontre un ambulancier<br />

fatigué, qui, après avoir brièvement<br />

fait les présentations, m’envoie dans<br />

l’arrière-chambre chercher des vêtements<br />

de travail adaptés. La seule chose que je<br />

trouve, ce sont des vêtements pour<br />

hommes de taille M ou plus grande. Les<br />

ambulanciers et leurs collègues femmes<br />

doivent donc probablement répondre aux<br />

exigences de la tâche, c’est-à-dire être<br />

robustes et solidement bâtis.<br />

«Tu fais quelle taille, jeune fille?», me<br />

lance le nouvel arrivé qui mesure 1m85.<br />

Je lui réponds du haut de mes 1m64: «S<br />

ou XS normalement». Des rires éclatent<br />

dans tous les locaux du pavillon.<br />

L’essentiel, c’est que le pantalon ne<br />

soit pas trop long, me dis-je. En effet, si je<br />

trébuche sur mes propres pantalons, je ne<br />

vais pas faire bonne impression chez les<br />

patients. Grâce à une ceinture, le t-shirt et<br />

le pull-over dans les pantalons, ils<br />

tiennent finalement. Ensuite, on me<br />

propose de mettre mon repas de midi au<br />

frigo. «Fais attention à ne pas trop<br />

manger, sinon tu risques d’avoir besoin<br />

de la taille 34!» Une fois de plus, les rires<br />

éclatent. «Tu connais le dicton ‹Celui qui<br />

sauve des vies grossit›?»<br />

Entre-temps, l’ambulancière de<br />

service est aussi arrivée. S’ensuit la<br />

procédure habituelle du matin: compléter<br />

le matériel dans l’ambulance, tester le<br />

défibrillateur, charger les radios, etc.<br />

Ensuite, nous attendons la première<br />

mission. A 9h, nous mangeons du pain et<br />

buvons le café. A 12h, nous dînons.<br />

Ensuite, une petite sieste, et lorsqu’à 16h,<br />

il n’y a toujours pas de mission en<br />

perspective, la journée mouvementée au<br />

service de secours se termine. S’agit-il là<br />

d’un signe qu’il vaut mieux rester en<br />

dehors de cet univers des secours lorsqu’on<br />

est une fille, que l’on porte la taille<br />

S et que l’on ne mesure que 1m64? Au<br />

moins, j’ai pu tester l’uniforme et il y a eu<br />

de quoi rire. Et le dicton amusant, je le<br />

connais et le comprends depuis lors.<br />

Camille Bertossa<br />

étudiante en médecine<br />

de 5 e année<br />

Lettre<br />

de lecteur<br />

Les expériences des<br />

sous-assistant(e)s<br />

En tant que médecin-chef, je lis avec grand<br />

intérêt les retours de la part des médecins<br />

en formation et sous-assistant(e)s dans les<br />

canaux officiels des associations de médecins.<br />

Je constate cependant que les retours<br />

des sous-assistant(e)s sont souvent négatifs.<br />

Cela concerne notamment la collaboration<br />

dans l’équipe médicale. Les principales<br />

plaintes sont résumées dans le<br />

compte rendu de Mme C. Bertossa, candidat<br />

médecin (publié dans le BMS et le<br />

<strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong>): accueil irrespectueux au<br />

travail, engagement avant tout comme auxiliaire<br />

administratif et mépris ou manque<br />

d’implication dans le travail clinique. Ces<br />

comptes rendus ne sont pas motivants<br />

pour nos futurs médecins, au contraire. Je<br />

me permets donc de rappeler que dans de<br />

nombreux services, les choses se passent<br />

différemment, et que les sous-assistant(e)<br />

s y sont traités avec le plus grand respect.<br />

Cela comprend notamment l’accueil et la<br />

présentation lors du rapport, une attribution<br />

claire des responsabilités et compétences,<br />

un teaching pratique et théorique,<br />

et surtout l’implication active lors des visites<br />

du médecin-chef(fe), des rapports et<br />

des discussions de cas interdisciplinaires.<br />

Une récente étude a confirmé la pertinence<br />

de ces facteurs. GMS | GMS <strong>Journal</strong><br />

for Medical Education | Wie der Einstieg<br />

ins Wahlstudienjahr verbessert werden<br />

kann: Qualitative Ergebnisse und Empfehlungen<br />

aus Sicht der Studierenden<br />

(egms.de). GMS J Med Educ 2018; 35(1):<br />

Doc14. Les sous-assistant(e)s («juniors»)<br />

sont notre avenir. L’objectif de chaque médecin-chef(fe)<br />

doit donc être de motiver<br />

les étudiant(e)s suivant l’enseignement<br />

par bloc ou l’année d’étude à option à postuler<br />

ensuite pour un poste de formation<br />

postgraduée dans le service respectif.<br />

Prof. Dr méd. Thomas J. Neuhaus<br />

Chef de département à l’hôpital<br />

pédiatrique<br />

Médecin-chef du service de pédiatrie<br />

Hôpital pédiatrique Lucerne<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/21 15


Annonces<br />

Consultation exclusive<br />

pour médecins.<br />

Bénéficiez de l ’assurance perte de gain d ’innova grâce à la solution associative<br />

pour les membres de MEDISERVICE VSAO-ASMAC.<br />

Exclusivement réservée aux membres de MEDISERVICE VSAO-ASMAC : l’assurance perte de gain<br />

d’innova à des primes intéressantes! Protégez-vous des conséquences économiques d’une perte de<br />

gain en cas de maladie ou d’accident et profitez d’un revenu garanti. <strong>No</strong>tre solution associative vous<br />

propose une assurance adaptée à vos besoins tout au long de votre carrière – de votre formation<br />

jusqu’à votre éventuelle installation à votre compte.<br />

Cette offre vous intéresse? Demandez un conseil au 031 350 44 22 ou info@mediservice-vsao.ch.<br />

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07. – 11.12.<strong>2021</strong>, Lausanne – SwissTech (sur place)<br />

40 heures de formation<br />

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06. – 07.05.<strong>2021</strong>, Lausanne – Hôtel de la Paix<br />

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Information / Inscription<br />

tél. 041 567 29 80<br />

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www.fomf.ch


<strong>asmac</strong><br />

<strong>No</strong>uvelles<br />

des sections<br />

Berne<br />

Mesures salariales<br />

au 1 er <strong>avril</strong> <strong>2021</strong><br />

Conjointement avec les autres associations<br />

du personnel ASI et SSP, nous avons durement<br />

négocié et sommes finalement parvenus<br />

à nous mettre d’accord sur les mesures<br />

salariales avec tous les hôpitaux et cliniques<br />

soumis à la CCT. Les discussions ont hélas<br />

été fortement marquées par les défis économiques<br />

résultant de la pandémie de coronavirus<br />

pour les établissements. Malgré<br />

tout, nous avons pu montrer les contraintes<br />

subies par les collaboratrices et collaborateurs<br />

pour lesquelles les employeurs ont finalement<br />

fait preuve de compréhension et<br />

d’estime sur le plan monétaire.<br />

Le 1 er janvier <strong>2021</strong>, le congé paternité a<br />

été prolongé à trois semaines à plein salaire<br />

dans tous les hôpitaux et cliniques.<br />

De plus, le Centre hospitalier Bienne paie<br />

depuis le 1er <strong>avril</strong> des suppléments du<br />

week-end le samedi matin. Tant au sein de<br />

l’Inselgruppe (0,5%) que du Centre hospitalier<br />

Bienne (0,4%), le salaire augmente<br />

avant tout parmi le personnel soignant.<br />

L’Inselgruppe ainsi que les centres<br />

hospitaliers régionaux et cliniques psychiatriques<br />

accordent en sus des mesures<br />

salariales individuelles. A l’Inselgruppe,<br />

elles se montent à 0,8%, dans les centres<br />

hospitaliers régionaux et cliniques psychiatriques<br />

à 0,3%.<br />

Une prime sera accordée dans tous les<br />

établissements au début 2022, à condition<br />

que l’exercice <strong>2021</strong> soit bon. <strong>No</strong>us constatons<br />

avec satisfaction qu’un grand nombre<br />

d’hôpitaux ont versé à la fin de l’année une<br />

prime spéciale en raison du coronavirus.<br />

Assemblée générale <strong>2021</strong><br />

Jeudi 22 <strong>avril</strong> <strong>2021</strong>, 19h à 20h, en ligne (par<br />

Zoom).<br />

Ordre du jour<br />

1. Procès-verbal de l’assemblée générale<br />

ordinaire 2020<br />

2. Rapport annuel de la présidence<br />

3. Comptes annuels 2020<br />

4. Budget <strong>2021</strong><br />

5. Cotisations 2022<br />

6. Elections (présidence, comité)<br />

7. Election de l’organe de révision<br />

8. Négociations salariales <strong>2021</strong><br />

9. Formation postgraduée et continue<br />

pendant la pandémie de coronavirus<br />

10. Questions et discussion<br />

L’invitation sera envoyée par courrier.<br />

Elle est aussi disponible sur le site web,<br />

avec le rapport annuel de la présidence. La<br />

fenêtre de connexion (délai jusqu’au 15<br />

<strong>avril</strong> <strong>2021</strong>) figure également sur vsao-bern.<br />

ch.<br />

Fête du jubilé <strong>2021</strong><br />

C’est avec regret que nous avons annulé la<br />

fête du jubilé prévue le 12 juin <strong>2021</strong>. <strong>No</strong>us<br />

nous réjouissons de faire à nouveau la fête<br />

lorsque la situation se sera normalisée.<br />

Janine Junker<br />

Directrice de l’ASMAC Berne<br />

Zurich /<br />

Schaffhouse<br />

La priorité du printemps:<br />

encourager la relève!<br />

En particulier en temps de coronavirus,<br />

nous attachons une grande importance à<br />

la formation postgraduée et à l’encouragement<br />

de la relève.<br />

<strong>No</strong>us avons commencé cette action le<br />

20 mars avec le grand séminaire CoachMy-<br />

Career pour les étudiantes et étudiants.<br />

Cette fois-ci, la manifestation sera évidemment<br />

virtuelle.<br />

Avec Anna Wang, notre nouvelle présidente,<br />

la chirurgie occupe une place<br />

de premier plan. Au sein du comité de<br />

l’ASMAC Zurich, nous comptons également<br />

un nombre croissant de membres<br />

issus des disciplines chirurgicales. Cela a<br />

même permis de créer le ressort chirurgie<br />

l’année dernière. Son premier projet sous<br />

forme d’un sondage pour identifier les défis<br />

spécifiques à la discipline a été lancé en<br />

mars. A l’heure actuelle, le ressort chirurgie<br />

compte sept jeunes médecins motivés<br />

qui se trouvent à différents stades de leur<br />

formation postgraduée. «La chirurgie est<br />

une discipline magnifique qui propose<br />

une théorie intéressante et requiert des<br />

aptitudes manuelles. C’est une discipline<br />

pratique. <strong>No</strong>us avons besoin de jeunes collègues<br />

qui suivent ce parcours avec plaisir<br />

sans avoir l’impression d’être usés. Pour<br />

transmettre le plaisir et l’enthousiasme<br />

pour les disciplines chirurgicales, nous<br />

devons adapter notre formation postgraduée<br />

et notre attitude», déclare Alexandra<br />

Filips, responsable de projet du ressort<br />

chirurgie de l’ASMAC Zurich. C’est dans<br />

cette perspective que nous avons discuté<br />

du thème «La chirurgie et les femmes»<br />

avec le «Tages-Anzeiger» et saluons la sensibilisation<br />

du public sur ce sujet.<br />

<strong>No</strong>us avons prévu d’initier avec l’Université<br />

de St-Gall, l’Hôpital universitaire<br />

de Zurich et l’Hôpital universitaire de Bâle<br />

un programme d’encouragement pour les<br />

médecins-assistantes. <strong>No</strong>us vous tenons<br />

au courant sur Instagram @vsaozh et sur<br />

notre site web.<br />

Et vous, que faites-vous pour encourager<br />

et motiver votre relève?<br />

Viktoria Stanojevic<br />

Social Media Manager et assistante de<br />

communication ASMAC Zurich / Schaffhouse<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/21 17


<strong>asmac</strong><br />

Conseil juridique de l’<strong>asmac</strong><br />

Quarantaine et isolement:<br />

qui paye quoi?<br />

Je suis en quarantaine pour dix<br />

jours suite à un contact que<br />

j’ai eu le vendredi avec un ami<br />

testé positif au COVID-19<br />

durant le week-end. Le mercredi, je<br />

commence à ressentir des symptômes<br />

et me fais tester: je suis aussi positif.<br />

Dès lors, je dois me mettre en isolement.<br />

Aurai-je toujours droit à mon<br />

salaire? Qui va me le payer?<br />

Si vous êtes salarié, en cas d’empêchement<br />

de travailler pour une raison<br />

inhérente à la personne du travailleur<br />

telle qu’une maladie, l’art. 324a CO<br />

prévoit une obligation pour l’employeur<br />

de payer le salaire pendant une période<br />

déterminée, à certaines conditions.<br />

Dans la pratique, l’employeur conclut<br />

généralement une assurance perte de<br />

gain maladie qui couvre le versement du<br />

salaire à 80%. Les indemnités journalières<br />

versées par l’assureur libèrent<br />

l’employeur du versement du salaire. Ces<br />

contrats peuvent prévoir un délai de<br />

carence pendant lequel l’assurance<br />

n’intervient pas. Pour les courtes maladies,<br />

l’employeur assume ainsi durant<br />

cette période le salaire de ses collaborateurs,<br />

qu’il est autorisé à payer à 80%. Un<br />

délai de carence d’un à trois jours sans<br />

salaire est cependant licite.<br />

Parfois, le contrat prévoit le versement<br />

du salaire en plein en cas de<br />

maladie. C’est alors l’employeur qui<br />

assume la différence avec le montant<br />

payé par l’assurance.<br />

Dans la fonction publique, la réglementation<br />

est différente, le Code des<br />

obligations ne s’appliquant pas. Les lois<br />

sur le personnel de l’Etat prévoient<br />

généralement le versement de l’entier du<br />

salaire.<br />

S’agissant du coronavirus, toutes les<br />

personnes testées positives sont considérées<br />

comme malades, même si elles sont<br />

asymptomatiques. Elles bénéficient ainsi<br />

de ce régime et sont payées selon ce que<br />

prévoit leur contrat ou la loi, qu’il y a lieu<br />

de consulter en cas de doute.<br />

La situation de la quarantaine est<br />

différente puisque la personne n’est pas<br />

malade mais doit rester à la maison pour<br />

des questions sanitaires, de façon à éviter<br />

la propagation de la maladie.<br />

La nouvelle loi COVID-19 prévoit le<br />

droit à une allocation pour perte de gain<br />

en cas de coronavirus pour les personnes<br />

mises en quarantaine qui ne peuvent<br />

effectuer du télétravail, si elles sont<br />

salariées ou indépendantes et qu’elles<br />

sont assurées à l’AVS. Il faut pour cela que<br />

la quarantaine ait été prescrite par un<br />

service cantonal ou un médecin. Une<br />

alerte de l’application SwissCovid ne<br />

suffit pas. Le droit à l’allocation débute<br />

dès le premier jour de la quarantaine et<br />

dure au maximum dix jours. Il est aussi<br />

garanti pour le parent dont un enfant est<br />

en quarantaine.<br />

Cette allocation est versée par les<br />

caisses de compensation AVS. L’indemnité<br />

se monte à 80% du revenu moyen<br />

soumis à l’AVS obtenu avant le début du<br />

droit, mais au plus à 196 francs par jour<br />

pour les salariés.<br />

Dans votre cas, le droit à l’allocation<br />

est donné pour les premiers jours de<br />

quarantaine. Par contre, dès le résultat du<br />

test positif et votre mise en isolement, le<br />

droit aux APG tombe et le cas relève<br />

exclusivement de la maladie.<br />

Les indemnités étant versées via<br />

l’employeur, le salarié n’aura pas de<br />

démarche à faire pour recevoir son<br />

salaire, si ce n’est lui remettre son<br />

certificat médical ou de quarantaine. Une<br />

bonne connaissance de ces règles lui sera<br />

tout de même utile pour comprendre une<br />

éventuelle diminution de son salaire et en<br />

vérifier la légalité.<br />

Le médecin indépendant devra faire<br />

une demande à sa caisse pour bénéficier<br />

des APG. Elles sont calculées sur la base<br />

du revenu annuel converti en gain<br />

journalier qui a servi pour fixer sa<br />

dernière cotisation personnelle AVS.<br />

Ainsi, différents mécanismes et<br />

instances entrent en œuvre pour combler,<br />

en partie, les pertes de gain subies durant<br />

la pandémie. Les règles du droit du travail<br />

servent à garantir les droits des travailleurs<br />

alors que les compléments instaurés<br />

par les mesures et par la loi COVID-19 ont<br />

pour but d’alléger les charges qui pèsent<br />

sur les épaules de l’employeur ou de<br />

l’indépendant.<br />

Véronique Aeby<br />

avocate, section Fribourg<br />

18<br />

2/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire<br />

L’évolution<br />

se trompe-t-elle<br />

parfois?<br />

Des yeux qui ne voient pas, des jambes qui ne marchent pas – s’agit-il<br />

d’erreurs évolutionnaires ou même d’exemples de succès?<br />

D r Julia M. I. Barth et Prof. Walter Salzburger, Institut zoologique, Université de Bâle<br />

Photo: màd<br />

Le scénario est bien connu: le<br />

diagnostic d’une appendicite<br />

est posé chez un patient souffrant<br />

de fortes douleurs abdominales.<br />

S’ensuit une appendicectomie –<br />

l’élimination chirurgicale de l’appendice<br />

du cæcum. La même chose peut nous arriver<br />

en cas de mal de dents: une dent de<br />

sagesse partiellement incluse ou enflammée<br />

est généralement immédiatement<br />

extraite. Mais pourquoi de telles structures<br />

apparemment inutiles, qui causent<br />

plus de problèmes qu’elles ne sont bénéfiques<br />

à la santé, existent-elles? L’évolution<br />

s’est-elle trompée?<br />

Dans le monde animal, il existe de<br />

nombreux autres exemples de telles caractéristiques<br />

(pour l’essentiel) sans fonction.<br />

L’expression «myope comme une taupe»<br />

se réfère ainsi à l’absence d’acuité visuelle<br />

des yeux de cet insectivore. Quant à l’orvet,<br />

il possède des restes d’os de la ceinture<br />

scapulaire et pelvienne, même si ce reptile<br />

qui ressemble à un serpent n’a pas de<br />

jambes. Ces structures s’appellent «structures<br />

vestigiales». Sont-elles donc des vestiges<br />

de tentatives ratées de l’évolution?<br />

Sélection et adaptation<br />

Pour répondre à cette question, il vaut la<br />

peine de passer en revue les principes fondamentaux<br />

de l’évolution. D’un point de<br />

vue biologique, le terme «évolution» désigne<br />

la modification de caractéristiques<br />

qui peuvent être transmises de génération<br />

en génération sur la base de l’adaptation à<br />

l’environnement. «Héréditaire» se réfère<br />

ici à l’information génétique qui code en<br />

quelque sorte le plan de construction pour<br />

les propriétés de chaque organisme, mais<br />

qui peut être modifié par des mutations qui<br />

surviennent de manière aléatoire. L’«adaptation»<br />

se produit par la sélection naturelle<br />

des individus dont la combinaison des caractéristiques<br />

mène à une meilleure vitalité<br />

génétique – ces individus produisent<br />

proportionnellement une plus grande progéniture<br />

qui se multiplie également.<br />

Comme l’avait déjà reconnu à juste titre<br />

Charles Darwin (1809–1882), le fondateur<br />

de la théorie de l’évolution, ce sont donc les<br />

caractéristiques qui conduisent à une<br />

meilleure vitalité génétique qui s’imposent<br />

dans une population au fil du temps.<br />

Cette modification progressive de caractéristiques<br />

d’origine commune («homologues»)<br />

peut souvent être reconstituée<br />

sur plusieurs lignes de descendance. Traditionnellement,<br />

ce sont les caractéristiques<br />

extérieures qui ont été utilisées<br />

pour déterminer les liens de parenté et<br />

l’évolution phylogénétique. Dans les livres<br />

de biologie, on emploie pour cela fréquemment<br />

l’exemple des membres antérieurs<br />

de différents animaux vertébrés qui présentent<br />

tous le même plan de base, mais<br />

qui est cependant adapté aux environnements<br />

respectifs dans les différents<br />

groupes (cf. illustration). Aujourd’hui, les<br />

biologistes de l’évolution utilisent davantage<br />

des données génétiques homologues,<br />

c’est-à-dire l’information génétique, pour<br />

reconstruire des arbres généalogiques. Ce<br />

faisant, on tient compte de la séquence des<br />

«lettres» de l’ADN (les bases) pour constater<br />

les points communs et les différences<br />

résultant des mutations (cf. illustration).<br />

Sur la base de tels arbres généalogiques,<br />

on peut alors documenter les modifications<br />

des caractéristiques survenues au fil<br />

de l’évolution.<br />

Seulement en apparence<br />

un inconvénient<br />

Comment les biologistes de l’évolution<br />

s’expliquent-ils alors l’apparition de structures<br />

«inutiles»?<br />

En établissant l’hypothèse, plusieurs<br />

fois vérifiée, selon laquelle les caractéristiques<br />

rudimentaires n’ont pas toujours<br />

été inutiles, mais qu’elles ont rempli une<br />

fonction («adaptative») importante à un<br />

moment donné de l’évolution phylogénétique,<br />

qui n’a ensuite plus constitué un<br />

avantage, p. ex. à cause d’un changement<br />

de l’environnement. Il s’agit donc moins<br />

d’une «genèse», mais plutôt d’une variante<br />

ou altération de structures autrefois importantes<br />

qui ont conduit aux structures<br />

vestigiales.<br />

Dans le cas de la taupe aveugle, la<br />

perte de l’acuité visuelle est une adapta-<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/21 19


Point de mire<br />

tion à une vie sous terre sans lumière du<br />

jour. Les taupes aveugles avaient probablement<br />

un avantage en termes de vitalité<br />

par rapport à leurs congénères voyants.<br />

Un tel avantage pourrait avoir été un besoin<br />

en énergie réduit des taupes aveugles.<br />

Chez les primates par exemple, près de la<br />

moitié du cerveau sert à la vision. On suppose<br />

donc que la perte de l’acuité visuelle<br />

a libéré des capacités dans le cerveau de la<br />

taupe qui pouvaient être utilisées ailleurs,<br />

par exemple pour des sens permettant à la<br />

taupe de trouver facilement de la nourriture,<br />

même dans un environnement<br />

sombre. Une autre explication serait que<br />

la vision n’était plus nécessaire dans un<br />

environnement sans lumière du jour, que<br />

la perte de l’acuité visuelle ne s’est pas<br />

traduite par un inconvénient (ou éventuellement<br />

même par un avantage énergétique).<br />

Il se peut donc qu’une accumulation<br />

de mutations se soit produite au fil<br />

du temps en raison de l’absence de pression<br />

de sélection qui a finalement eu pour<br />

con séquence une perte de fonction sans<br />

inconvénients. La même chose a aussi pu<br />

être démontrée chez le tétra aveugle<br />

(Astyanax).<br />

Tout comme la taupe sous la terre et<br />

les tétras dans les grottes mexicaines qui<br />

n’avaient plus besoin de leur acuité visuelle,<br />

nous n’avons plus besoin, compte<br />

tenu de changements des sources et habitudes<br />

alimentaires, de mâchoires aussi<br />

puissantes, puisque nous sommes capables<br />

de réduire ou cuire les aliments au<br />

lieu de les broyer. La réduction de la longueur<br />

de la mâchoire a eu pour conséquence<br />

que nos 32 dents n’avaient plus<br />

assez de place. Les dents sont devenues<br />

plus petites et chez de nombreuses personnes,<br />

les dents de sagesse ne sont même<br />

plus présentes – elles sont des structures<br />

vestigiales inutiles qui disparaissent progressivement.<br />

Caractéristiques homologues<br />

Adapté<br />

à la nage<br />

ATAGT-AT-<br />

AAAGT-AT-<br />

Les structures vestigiales ne sont donc pas<br />

des pièces expérimentales ou erreurs de<br />

l’évolution, mais un résidu de caractéristiques<br />

qui ont progressivement perdu leur<br />

fonction initiale importante. La véritable<br />

erreur ne se situe donc pas dans l’évolution,<br />

mais dans la considération isolée de<br />

telles structures. Si l’on remonte aux an-<br />

ATAGT-ATT<br />

ATTGT-ATT<br />

Séquences d’ADN homologues<br />

Ces arbres généalogiques montrent les liens de parenté des différents tétrapodes sur la base de<br />

caractéristiques homologues des membres antérieurs (en haut) et des séquences d’ADN (en bas).<br />

Toutes ces espèces possèdent quatre membres qui se sont modifiés et adaptés à leur habitat au<br />

cours de l’évolution. L’information génétique responsable du codage de ce plan de construction a<br />

également été modifiée en conséquence.<br />

Adapté<br />

à la marche<br />

Baleine Chien Homme Oiseaux<br />

ATTGTCATT<br />

Ancêtre commun<br />

cêtres phylogénétiques de ces caractéristiques,<br />

on découvrira fréquemment que<br />

les structures «totalement inutiles» possédaient<br />

une fois une fonction. Ces structures<br />

sont donc un phénomène intéressant<br />

qui nous permet de reconstituer<br />

l’évolution et cela même sur notre propre<br />

corps.<br />

20<br />

2/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/21 21


Point de mire<br />

Des machines<br />

intelligentes et<br />

saines<br />

L’erreur humaine est humaine. Mais comment peut-on empêcher l’erreur<br />

mécanique? Et si possible avant qu’elle ne survienne?<br />

Et comment la médecine peut-elle profiter des réponses à ces questions?<br />

Prof. Olga Fink, professeur en systèmes de maintenance intelligents, EPF Zurich<br />

La notion du «patient transparent»<br />

suscite de nombreuses<br />

craintes dans la population.<br />

Mais que se passerait-il si l’on<br />

pouvait surveiller les patients en temps<br />

réel avec des capteurs et appareils de mesure<br />

adaptés? Et cela pas seulement<br />

quand ils présentent des symptômes de<br />

maladie, mais aussi lorsqu’ils sont en<br />

bonne santé. Un grand nombre de maladies<br />

pourraient ainsi être décelées à un<br />

stade précoce et traitées à temps. Les médecins<br />

établiraient alors des prescriptions<br />

non pas pour guérir la maladie ou en combattre<br />

les symptômes, mais plutôt des<br />

prescriptions qui empêcheraient la maladie<br />

de se déclencher et cela d’une manière<br />

adaptée à chaque patient et à ses particularités.<br />

La médecine personnalisée serait<br />

donc seulement l’étape préliminaire d’un<br />

tel traitement préventif individualisé.<br />

L’historien Yuval <strong>No</strong>ah Harari n’est qu’un<br />

visionnaire parmi de nombreux autres à<br />

avoir prédit dans ses livres des développements<br />

révolutionnaires grâce à la symbiose<br />

entre la biotechnologie et l’intelligence<br />

artificielle (IA).<br />

Surveillance de l’état en temps réel<br />

Ce qui n’est actuellement que de la musique<br />

d’avenir dans la médecine est depuis<br />

longtemps une réalité dans le domaine des<br />

installations techniques complexes. La réduction<br />

des coûts et l’amélioration de la<br />

fiabilité des capteurs et systèmes de mesure,<br />

de la transmission et de la sauvegarde<br />

de données ont fait de la surveillance de<br />

l’état en temps réel quasiment la norme<br />

pour de nombreux systèmes techniques<br />

complexes. Aujourd’hui, l’état de systèmes<br />

complexes est généralement surveillé par<br />

d’innombrables types de capteurs qui saisissent<br />

p. ex. la température, la pression, le<br />

débit, la vibration, les images ou même le<br />

streaming vidéo de l’état des systèmes. Il<br />

en résulte des données de surveillance de<br />

l’état très hétérogènes dans une résolution<br />

temporelle différente. Les centrales, les éoliennes<br />

et les avions sont souvent étroitement<br />

surveillés par des centaines ou des<br />

milliers de capteurs.<br />

Même si quelques techniciens expérimentés<br />

sont capables de déceler des défaillances<br />

dans certaines installations grâce à<br />

leurs impressions sensorielles: notamment<br />

par l’ouïe, l’odorat ou la perception<br />

tactile, l’identification de schémas dans<br />

des séries temporelles multidimensionnelles<br />

des signaux de mesure ne compte<br />

pas parmi les forces des experts humains.<br />

C’est toutefois précisément dans ce<br />

domaine que les forces de l’intelligence<br />

artificielle pourraient être exploitées. La<br />

tâche des algorithmes intelligents est alors<br />

de déceler, sur la base des mesures hétérogènes,<br />

à partir de quel instant un système<br />

commence à être «malade» ou à présenter<br />

un état défaillant. Cela serait d’ailleurs<br />

une tâche classique de la reconnaissance<br />

de formes, tâche à laquelle les algorithmes<br />

de l’intelligence artificielle sont particulièrement<br />

bien adaptés. L’une des caractéristiques<br />

fondamentales des algorithmes<br />

de l’apprentissage supervisé est cependant<br />

qu’ils apprennent les modèles caractéristiques<br />

sur la base d’exemples et qu’ils<br />

sont souvent de très grands consommateurs<br />

de données.<br />

Une autre similitude entre les installations<br />

complexes et les patients humains<br />

vient ici entraver les algorithmes: les<br />

pannes, c’est-à-dire les états «malsains»,<br />

ne surviennent que rarement dans des installations<br />

critiques. Les types de panne et<br />

leur manifestation peuvent de plus être<br />

très divers. Sans compter que des pannes<br />

jusqu’ici inconnues peuvent survenir. Les<br />

schémas de panne ne constituent donc pas<br />

une base suffisante pour assurer aux algorithmes<br />

un apprentissage approprié. Bien<br />

évidemment, on pourrait aussi attendre<br />

jusqu’à ce qu’un nombre suffisant<br />

d’exemples représentatifs soient survenus.<br />

Cela pourrait toutefois durer très<br />

longtemps pour certains systèmes et ne<br />

conviendrait donc pas à n’importe quelle<br />

application pratique.<br />

Reconnaître les erreurs,<br />

diagnostiquer les causes<br />

Dans cette situation, on peut cependant se<br />

servir d’une astuce: au lieu d’apprendre<br />

Photo: ©Adobe<br />

22<br />

2/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire<br />

explicitement les défaillances, les algorithmes<br />

sont entraînés à apprendre la<br />

bonne représentation de l’état «sain». En<br />

effet, on dispose généralement de suffisamment<br />

de «données saines». Ensuite,<br />

dans l’application pratique, les algorithmes<br />

distinguent entre l’état «sain» et<br />

les anomalies qui surviennent et déclenchent<br />

alors l’alarme correspondante.<br />

<strong>No</strong>us avons ainsi p. ex. pu déceler dans le<br />

cadre d’une étude la défaillance d’un générateur<br />

d’une centrale environ 100 jours<br />

avant que l’état critique ne survienne.<br />

Même si l’alarme peut déjà être d’une<br />

grande utilité, cette information à elle<br />

seule ne serait pas d’un grand secours<br />

pour le technicien, car il devrait vérifier<br />

tous les sous-systèmes pour trouver la<br />

cause de la défaillance. C’est ici qu’entre<br />

en jeu le diagnostic qui cherche à distinguer<br />

les différentes défaillances, mais aussi<br />

à localiser la défaillance dans le système<br />

complexe. Pour le diagnostic, l’intelligence<br />

artificielle peut aider à faire la distinction<br />

entre les différents types de défaillances<br />

et cela même lorsque les modèles<br />

caractéristiques ne peuvent pas être<br />

acquis sur la base d’exemples. Pour<br />

l’exemple du générateur cité plus haut,<br />

nous avons pu identifier la cause de la défaillance<br />

en réduisant les environ 300 signaux<br />

de surveillance de l’état de fonctionnement<br />

à quelques-uns. Ceux-ci ont<br />

ensuite été présentés à l’expert qui a rapidement<br />

pu déterminer le type de défaillance.<br />

Le diagnostic des défaillances présente<br />

régulièrement des parallèles avec le<br />

travail de détective des médecins qui<br />

tentent de trouver la cause des symptômes<br />

en vérifiant différentes hypothèses.<br />

Atteindre la longévité<br />

Au final, le dernier maillon de la chaîne est<br />

le pronostic relatif à la durée d’utilisation<br />

restante. Il s’agit là en fait de l’information<br />

la plus précieuse pour pouvoir planifier à<br />

temps (ni trop tôt ni trop tard) les mesures<br />

de maintenance. C’est aussi la tâche la<br />

plus ardue, étant donné que la dynamique<br />

de l’usure et le développement de la défaillance<br />

sont souvent très complexes et insuffisamment<br />

compris, mais qu’ils dépendent<br />

aussi des conditions d’utilisation<br />

et des facteurs externes. Si l’on ne dispose<br />

pas d’un nombre suffisant de trajectoires<br />

connues jusqu’à la défaillance, les algorithmes<br />

de l’intelligence artificielle<br />

échouent lamentablement. En effet,<br />

comme déjà indiqué plus haut, il n’y a normalement<br />

qu’un très petit nombre de ces<br />

Même un technicien expérimenté atteint ses limites s’il doit déceler les défaillances d’installations<br />

techniques complexes sur la seule base de son expérience. L’intelligence artificielle n’anticipe pas<br />

seulement les défaillances, mais décèle aussi leur source.<br />

trajectoires, vu que les installations complexes<br />

ne sont que rarement défaillantes.<br />

On peut remédier à cela en soutenant les<br />

algorithmes par des modèles et lois physiques.<br />

Ces symbioses hybrides entre les<br />

modèles physiques et les algorithmes de<br />

l’intelligence artificielle permettent non<br />

seulement de réduire le volume de données,<br />

mais délivrent également une meilleure<br />

performance. Et ce qui compte aussi,<br />

c’est qu’elles renforcent la confiance des<br />

utilisateurs dans les algorithmes et améliorent<br />

considérablement l’interprétabilité<br />

des résultats. <strong>No</strong>us avons pu employer<br />

cette méthode hybride dans une étude<br />

avec la NASA pour établir un pronostic sur<br />

la durée d’utilisation restante des réacteurs,<br />

et sommes parvenus à de très<br />

bonnes prévisions.<br />

Alors quelle est l’étape suivante? Si<br />

nous sommes capables d’établir des prévisions<br />

sur la manière dont évoluera l’état<br />

du système à l’avenir, nous devons aussi<br />

avoir appris les facteurs d’influence nécessaires<br />

à cela. Dans ces circonstances, ça n’a<br />

donc pas de sens de rester passif jusqu’à ce<br />

que l’installation tombe en panne. Une démarche<br />

proactive serait de prescrire au<br />

système de quelle manière il doit être exploité<br />

pour prolonger sa durée de vie. <strong>No</strong>us<br />

en arrivons donc à l’exploitation normative<br />

des installations qui tient aussi<br />

compte de l’état de l’installation. Actuellement,<br />

nous travaillons sur le développement<br />

de cette méthode pour les sources<br />

d’électricité hybride. Les premiers résultats<br />

sont très prometteurs.<br />

Les principes d’une exploitation normative<br />

sont comparables à une recommandation<br />

préventive d’un médecin lorsqu’il<br />

conseille à son patient d’adapter son<br />

alimentation et de faire davantage d’exercice<br />

physique pour augmenter son espérance<br />

de vie.<br />

Qu’est-ce que la médecine peut apprendre<br />

de la maintenance intelligente<br />

d’installations techniques complexes et<br />

inversement? En premier lieu qu’il existe<br />

énormément de parallèles et qu’il pourrait<br />

s’avérer utile de regarder chez les autres,<br />

de profiter des développements et expériences<br />

et même de se laisser inspirer par<br />

les principes, méthodes et approches. Dernièrement,<br />

nous avons ainsi constaté avec<br />

une collègue de l’EPF qui effectue des travaux<br />

de recherche sur les cellules cancéreuses<br />

à quel point nos questions et les<br />

méthodes que nous développons sont similaires.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/21 23


Point de mire<br />

La schizophrénie<br />

et les erreurs<br />

de prédiction<br />

Comment comprendre les hallucinations et les idées délirantes que<br />

peuvent présenter les personnes souffrant de schizophrénie? Des études<br />

récentes ont mis en évidence que ces personnes présentaient<br />

une difficulté à prédire les conséquences de leur actes, en raison d’une<br />

mauvaise signalisation des erreurs de prédiction. Elles tenteraient<br />

alors de réduire ces erreurs en construisant des représentations<br />

délirantes du monde et en ajustant les données sensorielles. Ces<br />

découvertes ouvrent de nouvelles voies dans l’étude de la schizophrénie.<br />

D r Pierre Progin – médecin associé, responsable de la section «E. Minkowski»,<br />

Service de psychiatrie générale – DP/CHUV Lausanne<br />

Photo: Adobe<br />

La schizophrénie est un trouble<br />

neurodéveloppemental sévère<br />

qui affecte environ 1% de la population.<br />

Responsable d’une<br />

importante souffrance, tant des patients<br />

que de leurs proches, elle est considérée<br />

comme la huitième cause d’invalidité<br />

dans le monde par l’OMS. Bien que de<br />

plus en plus de travaux scientifiques<br />

mettent en évidence une base biologique<br />

à ce trouble, le diagnostic repose encore à<br />

l’heure actuelle sur la présence de symptômes<br />

psychotiques caractéristiques, tels<br />

que les troubles perceptifs (hallucinations),<br />

les idées délirantes (fausses<br />

croyances) et la désorganisation de la<br />

pensée et du comportement. Selon le manuel<br />

de classification diagnostique CIM-<br />

10 [1], ces symptômes, qui sont en général<br />

accompagnés d’une symptomatologie négative<br />

(anhédonie, diminution de l’intensité<br />

émotionnelle, retrait social …) et de<br />

troubles cognitifs (attention, mémoire,<br />

fonctions exécutives …) doivent être présents<br />

durant une période d’au moins un<br />

mois afin de retenir le diagnostic de schizophrénie.<br />

Etant donné le nombre important<br />

de symptômes qui peuvent mener à<br />

ce diagnostic, il existe une grande hétérogénéité<br />

dans les manifestations cliniques<br />

entre deux personnes qui présentent ce<br />

diagnostic et également chez un même<br />

individu en fonction des différents stades<br />

du trouble. Cette hétérogénéité rend difficiles<br />

la compréhension de l’expérience<br />

des patients et l’appréhension d’un mécanisme<br />

physiopathologique commun.<br />

L’expérience vécue des patients:<br />

l’approche phénoménologique<br />

L’approche phénoménologique, qui s’intéresse<br />

à l’expérience vécue des patients,<br />

propose de définir la schizophrénie<br />

comme un trouble d’un niveau fondamental<br />

de la conscience de soi, appelé ipséité<br />

ou soi minimal. L’ipséité décrit la coexistence<br />

indissociable de l’expérience et de<br />

l’auteur de cette expérience: le sujet sait<br />

immédiatement et de façon implicite que<br />

l’expérience est vécue par lui-même, qu’il<br />

est lui-même l’agent et l’auteur de son vécu,<br />

sans avoir besoin de le thématiser. Il<br />

est proposé qu’un défaut à ce niveau basique<br />

de la conscience de soi s’accompagne<br />

d’une «hyperréflexivité» (c’est-àdire<br />

d’une prise de conscience d’aspects<br />

normalement non conscients dans l’expérience<br />

vécue), ainsi que d’une diminution<br />

du sentiment basique d’être soi [2]. Du fait<br />

d’une perte de délimitation entre soi et le<br />

monde externe, une confusion s’installe:<br />

le patient a par exemple l’impression que<br />

des pensées lui sont imposées, qu’une voix<br />

commente ses actions ou qu’une force externe<br />

cause ses propres actions (syndrome<br />

d’influence). Comment expliquer une telle<br />

confusion entre le soi et le non-soi?<br />

Le modèle prédictif<br />

Sur le plan neurobiologique, plusieurs<br />

modèles ont été proposés afin d’expliquer<br />

les troubles du sens de l’agentivité, terme<br />

qui décrit la faculté de pouvoir distinguer<br />

si une action est produite par le sujet ou<br />

un agent externe. Il a d’abord été proposé<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/21 25


Point de mire<br />

Délire ou réalité? De nouveaux biomarqueurs, mais aussi de nouvelles méthodes d’entraînement pourraient permettre de réduire les erreurs de<br />

prédiction et donc les idées délirantes.<br />

qu’il s’agissait d’un problème d’autocontrôle<br />

[3]. Le sujet n’a pas conscience de<br />

ses intentions en raison d’une défaillance,<br />

au niveau neuronal, de la décharge corollaire<br />

chargée d’indiquer qu’un mouvement<br />

est sur le point de se produire. L’action<br />

est ainsi perçue comme provoquée<br />

par des forces externes. Cela a ensuite été<br />

exprimé sous forme d’un modèle prédictif<br />

appelé forward model [4, 5]. Dans ce modèle,<br />

lors de la commande d’une action, le<br />

sujet va en prédire les conséquences. Si<br />

cette prédiction correspond aux conséquences<br />

réelles de cette action, le sujet va<br />

s’en attribuer l’origine, alors qu’il va l’attribuer<br />

à une cause externe si les conséquences<br />

ne correspondent pas aux résultats<br />

attendus. De nombreuses expériences<br />

ont montré que les patients psychotiques<br />

présentent un déficit dans la capacité<br />

d’établir ces prédictions, ainsi qu’un dysfonctionnement<br />

du mécanisme chargé<br />

d’atténuer l’activité neuronale induite par<br />

les mouvements autogénérés [4]. Un mouvement<br />

actif, dont les conséquences n’ont<br />

pas été atténuées comme elles auraient dû<br />

l’être, est ainsi ressenti comme un mouvement<br />

passif. Actuellement, ces modèles<br />

sont intégrés dans un modèle plus large<br />

d’inférence bayésienne (fondé sur le théorème<br />

de Bayes) [6]. Selon cette approche,<br />

les représentations ne sont pas que le fruit<br />

de perceptions sensorielles, mais plutôt<br />

de l’intégration de ces perceptions et d’un<br />

savoir sur le monde. C’est la combinaison<br />

d’informations sensorielles multiples et<br />

d’un savoir a priori (acquis lors d’expériences<br />

passées) qui permet au cerveau<br />

d’inférer une probabilité qu’il s’agisse de<br />

telle ou telle représentation [7]. Si cette représentation<br />

est incorrecte et ne correspond<br />

pas à ce qui était prévu (erreur de<br />

prédiction), le système va corriger le savoir<br />

a priori pour augmenter la précision<br />

de la prédiction, mieux l’ajuster à la réalité<br />

et ainsi tendre à minimiser les erreurs de<br />

prédictions. Selon P. Fletcher et C. Frith,<br />

une altération de ce mécanisme d’inférence<br />

serait à l’origine de fausses perceptions<br />

et de fausses croyances (idées délirantes)<br />

dans la schizophrénie [8]. En effet,<br />

en cas de signalisation erronée d’erreurs<br />

de prédiction, la révision des perceptions<br />

et des croyances ne conduirait plus à une<br />

représentation du monde mieux ajustée à<br />

la réalité, mais augmenterait les divergences<br />

et mènerait à des reconceptualisations<br />

du monde de plus en plus radicales,<br />

comme on peut le voir lors des épisodes<br />

délirants.<br />

Il a ainsi été montré que les patients<br />

psychotiques tendent à prêter attention à<br />

des stimuli normalement sans importance,<br />

phénomène appelé saillance aberrante<br />

[9], qui serait en lien avec une dysrégulation<br />

dopaminergique. Cette attention<br />

26<br />

2/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire<br />

portée sur des stimuli non pertinents induit<br />

des erreurs de prédiction que le système<br />

va tenter de diminuer en ajustant sa<br />

représentation du monde. Cependant,<br />

comme ce signal d’erreur est erroné, le système<br />

ne pourra pas complètement les résoudre<br />

et va réajuster son modèle jusqu’à<br />

élaborer des représentations délirantes du<br />

monde.<br />

Vers de nouveaux biomarqueurs et<br />

pistes de traitement<br />

Cette conceptualisation neurobiologique<br />

ouvre des portes pour expérimenter de<br />

nouvelles techniques d’investigation des<br />

symptômes psychotiques. L’équipe du Laboratoire<br />

de Neurosciences Cognitives du<br />

Prof. Blanke de l’EPFL a mis au point un<br />

dispositif robotisé permettant de manipuler<br />

de façon contrôlée les erreurs de<br />

prédictions. Le participant manipule un<br />

dispositif robotisé placé devant lui. Un<br />

second robot, placé derrière lui, reproduit<br />

ses mouvements en touchant le participant<br />

dans son dos. Lorsqu’un retard de<br />

500 ms est introduit entre les mouvements<br />

effectués par le participant et ceux<br />

qu’il ressent dans son dos, le participant<br />

rapporte avoir l’impression que quelqu’un<br />

d’autre le touche dans son dos (expérience<br />

de passivité) et que quelqu’un d’autre se<br />

trouve derrière lui (hallucination de<br />

présence) [10]. Lors d’une étude avec des<br />

patients psychotiques, nous avons montré<br />

que cette manipulation leur induisait<br />

également ces hallucinations de présence.<br />

De plus, lorsqu’il leur était demandé d’effectuer<br />

une tâche de reconnaissance de<br />

leur voix durant la manipulation, les<br />

patients qui avaient déjà présenté des<br />

expériences de passivité (pensées imposées,<br />

syndrome d’influence …) attribuaient<br />

plus facilement leur propre voix à<br />

quelqu’un d’autre [11]. Ces expériences<br />

montrent qu’il est possible d’utiliser un<br />

tel dispositif pour induire, de façon<br />

contrôlée, des erreurs de prédiction [12].<br />

<strong>No</strong>us planifions de pouvoir mesurer la<br />

sensibilité des patients à ces manipulations<br />

et d’étudier si ces mesures peuvent<br />

être utilisées comme biomarqueurs dans<br />

la schizophrénie et dans le développement<br />

de certains symptômes psychotiques<br />

(expériences de passivité). De plus,<br />

la mise en place d’autres tâches impliquant<br />

un processus d’inférence bayésienne<br />

durant la manipulation permettrait<br />

d’investiguer les mécanismes<br />

d’apparition de fausses croyances et des<br />

troubles de la perception. Ceci ouvrirait<br />

ensuite la voie à une possible utilisation<br />

du dispositif robotisé à des fins thérapeutiques:<br />

des manipulations permettraient-elles<br />

de s’entraîner à réduire les<br />

erreurs de prédiction et diminuer l’intensité<br />

de certains symptômes psychotiques?<br />

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Muckli, L., Petrovic, P., Uhlhaas, P.,<br />

Voss, M., & Corlett, P. R. The<br />

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Psychosis. Biological Psychiatry 84,<br />

634–643 (2018).<br />

7. Gaillard, R. & Jardri, R. Les<br />

neurosciences computationnelles<br />

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Ann. Médico-psychologiques, Rev.<br />

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8. Fletcher, P. C. & Frith, C. D.<br />

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9. Kapur, S. Psychosis as a<br />

State of Aberrant Salience: A<br />

Framework Linking Biology,<br />

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10. Blanke, O., Pozeg, P., Hara,<br />

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Yamamoto, A., Higuchi, T.,<br />

Salomon, R., Seeck, M., Landis, T.,<br />

Arzy, S., Herbelin, B., Bleuler, H., &<br />

Rognini, G. Neurological and<br />

Robot-Controlled Induction of an<br />

Apparition. Curr. Biol. 24,<br />

2681–2686 (2014).<br />

11. Salomon, R., Progin, P.,<br />

Griffa, A., Rognini, G., Do, K. Q.,<br />

Conus, P., Marchesotti, S.,<br />

Bernasconi, F., Hagmann, P.,<br />

Serino, A., & Blanke, O. Sensorimotor<br />

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(2020).<br />

12. Serino A., Pozeg P.,<br />

Bernasconi F., Solcà M., Hara M.,<br />

Progin P., Stripeikyte G., Dhanis H.,<br />

Salomon R., Bleuler H., Rognini G.,<br />

Blanke O. Thought consciousness<br />

and source monitoring depend on<br />

robotically-controlled sensorimotor<br />

conflicts and illusory states.<br />

iScience 101955 (2020).<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/21 27


Point de mire<br />

Tomber, se<br />

relever, continuer<br />

Les erreurs et les échecs font forcément partie des processus<br />

d’apprentissage les plus élémentaires comme l’apprentissage de la<br />

marche ou de la parole. Sans erreurs, les améliorations sont impossibles.<br />

Dr Lisa Wagner et Prof. Moritz Daum,<br />

Institut de psychologie et Jacobs Center for Productive Youth Development, Université de Zurich<br />

Pas à pas et étape par étape vers le succès: les enfants en bas âge ne se laissent pas décourager par des revers,<br />

mais savent intuitivement que l’erreur fait partie du processus d’apprentissage.<br />

Photo: ©Adobe<br />

L’apprentissage de nombreuses<br />

compétences élémentaires présuppose<br />

de toute évidence de<br />

constamment commettre des<br />

erreurs. La psychologue américaine du<br />

développement Karen Adolph montre<br />

dans ses études que les enfants âgés de 12<br />

à 19 mois qui commencent à marcher<br />

tombent en moyenne toutes les trois minutes<br />

et demie, c’est-à-dire 17 fois par<br />

heure [Adolph et al., 2012]. Apprendre à<br />

marcher exige beaucoup de pratique, et<br />

commettre des erreurs – ou plus précisément<br />

comment les enfants et leurs personnes<br />

de référence les gèrent – joue un<br />

rôle essentiel dans ce contexte. Si l’on observe<br />

les petits débutants, on constate que<br />

les chutes sont généralement sans aucune<br />

conséquence. Dans une étude [Han &<br />

Adolph, 2020], il a été observé en laboratoire<br />

que 96% des petits enfants se relevaient<br />

et poursuivaient leur occupation<br />

en l’espace de quelques secondes. Dans<br />

92% des cas, les personnes de référence<br />

ne manifestaient aucune inquiétude particulière.<br />

Le corps d’un petit enfant<br />

semble fait pour tomber. A cause de leur<br />

petite taille, la probabilité de se blesser est<br />

nettement réduite par rapport aux<br />

adultes. Les réactions que les enfants et<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/21 29


Point de mire<br />

leurs personnes de référence manifestent<br />

soutiennent la thèse selon laquelle les erreurs<br />

n’entravent pas la volonté d’apprendre.<br />

On peut observer la même chose<br />

pour l’apprentissage de la parole. Ici aussi,<br />

on n’attache dans un premier temps<br />

pas grande importance aux erreurs dans<br />

le développement de la parole. Le sujet<br />

continue de parler. Les erreurs que l’on<br />

entend soi-même ne conduisent (généralement)<br />

pas à un moins bon apprentissage<br />

de la parole, étant donné que les erreurs<br />

de langage ne sont souvent pas systématiques,<br />

alors que la langue est systématique.<br />

Ne pas faire grand cas des erreurs<br />

semble être un mécanisme très fonctionnel<br />

qui fait en sorte que les enfants<br />

peuvent suffisamment s’exercer pour acquérir<br />

ces compétences.<br />

L’écart par rapport à ce qui est<br />

attendu<br />

Les nourrissons sont déjà capables de reconnaître<br />

ce qui est une erreur. Un phénomène<br />

dont la recherche s’est servie pour<br />

comprendre ce qui se passe chez les jeunes<br />

enfants. Les «erreurs» sont des évènements<br />

inattendus. Si les nourrissons<br />

montrent pour ces évènements une autre<br />

réaction que par rapport à des évènements<br />

attendus, on peut en conclure qu’ils ont<br />

déjà des attentes sur la manière dont fonctionne<br />

le monde. Chez les nourrissons<br />

âgés de 9 mois, on a constaté la même réaction<br />

que chez les adultes à l’EEG (composant<br />

N400 dans l’EEG) qui est déclenchée<br />

lorsqu’un stimulus (p. ex. un symbole)<br />

a une signification connue que nous<br />

associons avec l’évènement précédent<br />

(Reid et al., 2009). L’autre possibilité pour<br />

constater à quel moment les nourrissons<br />

reconnaissent une «erreur» est d’observer<br />

quand leurs pupilles se dilatent ou pendant<br />

combien de temps ils regardent<br />

quelque chose.<br />

La capacité de consciemment déduire<br />

du savoir sur la base d’erreurs et de les utiliser<br />

pour l’apprentissage ne se développe<br />

que plus tard. Si l’on présente à des enfants<br />

de 3 ans d’abord la mauvaise manière et<br />

ensuite la bonne manière d’utiliser un outil,<br />

l’erreur qui a été corrigée leur permet<br />

d’apprendre la bonne utilisation – alors<br />

que chez les enfants de 2 ans, cela ne réussit<br />

que partiellement et que les deux variantes<br />

sèment plus le trouble [Want &<br />

Harris, 2001]. Quant aux enfants de 5 ans,<br />

ils sont déjà nettement mieux à même<br />

d’anticiper le niveau de connaissance du<br />

camarade de jeu sur la base des erreurs<br />

qu’il commet que les enfants de 3 ans. Ils<br />

peuvent donc aborder les erreurs de manière<br />

plus ciblée en expliquant à leur interlocuteur<br />

ce qui n’était pas juste dans son<br />

comportement et ce qu’il aurait dû faire à<br />

la place [Ronfard & Corriveay, 2016].<br />

Le bénéfice d’une attitude<br />

constructive<br />

Si l’on consulte la recherche sur l’apprentissage<br />

à partir des erreurs tout au long de<br />

la vie [voir Metcalfe, 2017], les enfants<br />

semblent appliquer la bonne stratégie.<br />

Dans les expériences de laboratoire, on<br />

constate régulièrement que l’apprentissage<br />

est particulièrement efficace lorsqu’on<br />

commet des erreurs et reçoit un<br />

feed-back. <strong>No</strong>us apprenons mieux si nous<br />

étions auparavant convaincus que ce que<br />

nous faisions était juste, mais s’est ensuite<br />

avéré faux. Bien sûr, commettre des erreurs<br />

peut provoquer des réactions émotionnelles<br />

négatives. Il est donc judicieux<br />

d’adopter une attitude constructive vis-àvis<br />

des erreurs et de les considérer comme<br />

une opportunité d’apprentissage importante.<br />

Cette méthode s’applique aussi pour<br />

les programmes d’entraînement, p. ex.<br />

Bibliographie<br />

Adolph, K. E., Cole, W. G., Komati, M.,<br />

Garciaguirre, J. S., Badaly, D., Lingeman, J. M.,<br />

Chan, G. L. Y., & Sotsky, R. B. (2012). How do<br />

you learn to walk? Thousands of steps and<br />

dozens of falls per day. Psychological Science,<br />

23(11), 1387–1394. https://doi.<br />

org/10.1177/0956797612446346<br />

Han, D., & Adolph, K. E. (2020). The<br />

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Advance online publication. https://doi.<br />

org/10.1111/desc.13069<br />

Keith, N., & Frese, M. (2008). Effectiveness<br />

of error management training: A<br />

meta-analysis. <strong>Journal</strong> of Applied Psychology,<br />

93(1), 59–69. https://doi.org/10.1037/0021-<br />

9010.93.1.59<br />

Metcalfe, J. (2017). Learning from errors.<br />

Annual Review of Psychology, 68(1), 465–489.<br />

https://doi.org/10.1146/annurev-psych-010416-044022<br />

Reid, V. M., Hoehl, S., Grigutsch, M.,<br />

Groendahl, A., Parise, E., & Striano, T. (2009).<br />

dans le domaine des logiciels. Les apprentis<br />

sont même expressément priés de commettre<br />

des erreurs et de s’en servir ensuite<br />

pour apprendre. Ces méthodes d’apprentissage<br />

sont particulièrement efficaces si<br />

les aptitudes ainsi acquises doivent ensuite<br />

être transférées sur d’autres types de<br />

tâches, ce qui prouve alors qu’elles ont<br />

particulièrement bien été apprises [Keith<br />

& Frese, 2008]. Outre ce genre d’interventions<br />

directes, la capacité d’apprendre à<br />

partir des erreurs peut aussi être influencée<br />

par le comportement parental: les adolescents<br />

qui se sentaient soutenus par leur<br />

mère dans leur autonomie, parlaient plus<br />

souvent de leurs expériences à l’école et<br />

montraient une attitude plutôt constructive<br />

pour gérer les erreurs en essayant d’en<br />

tirer profit pour la suite de leur apprentissage<br />

[Roth et al., 2009].<br />

Cependant, il y a certaines aptitudes<br />

pour lesquelles l’attitude par rapport aux<br />

erreurs ne semble pas être aussi naturelle<br />

que lors de l’apprentissage de la marche –<br />

mais les enfants en bas âge nous donnent<br />

l’exemple que l’erreur fait tout simplement<br />

partie de l’apprentissage.<br />

The neural correlates of infant and adult goal<br />

prediction: Evidence for semantic processing<br />

systems. Developmental Psychology, 45(3),<br />

620–629. https://doi.org/10.1037/a0015209<br />

Ronfard, S., & Corriveau, K. H. (2016).<br />

Teaching and preschoolers’ ability to infer<br />

knowledge from mistakes. <strong>Journal</strong> of<br />

Experimental Child Psychology, 150, 87–98.<br />

https://doi.org/10.1016/j.jecp.2016.05.006<br />

Roth, G., Ron, T., & Benita, M. (2009).<br />

Mothers’ parenting practices and adolescents’<br />

learning from their mistakes in class: The<br />

mediating role of adolescent’s self-disclosure.<br />

Learning and Instruction, 19(6), 506–512.<br />

https://doi.org/10.1016/j.learninstruc.2008.10.001<br />

Want, S. C., & Harris, P. L. (2001).<br />

Learning from other people’s mistakes: Causal<br />

understanding in learning to use a tool. Child<br />

Development, 72(2), 431–443. https://doi.<br />

org/10.1111/1467-8624.00288<br />

30<br />

2/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/21 31


Point de mire<br />

Une erreur lourde<br />

de conséquences<br />

La cueillette des champignons est un plaisir. Mais pas tout ce<br />

qui finit dans le panier peut être consommé. Les mauvais champignons<br />

ou ceux qui sont mal préparés peuvent causer bien des maux.<br />

Dans le pire de cas, l’erreur peut être mortelle.<br />

Eva Grosjean-Sommer, présidente de l’Association suisse des organes officiels de contrôle des champignons<br />

(VAPKO Groupement alémanique)<br />

Chacun sait que l’on peut trouver<br />

les champignons dans la forêt,<br />

qu’ils poussent en automne<br />

et que l’on peut les manger. Erreur<br />

et cela à plus d’un titre: il existe de<br />

nombreuses espèces de champignons qui<br />

poussent sur les pâturages et dans l’herbe,<br />

voire même sous l’eau. On en trouve à<br />

toutes les saisons, certaines même en hiver.<br />

Par contre, seule une minorité des<br />

près de 7000 espèces connues en Suisse<br />

sont propres à la consommation.<br />

Les champignons figurent depuis<br />

longtemps sur nos menus et au fil des dernières<br />

années, la recherche et la cueillette<br />

des espèces comestibles connaissent un<br />

engouement croissant. La pandémie de<br />

coronavirus a fait redécouvrir aux jeunes<br />

et moins jeunes la forêt comme zone de<br />

loisirs. Lors de leurs promenades en forêt,<br />

nombreux ont été ceux qui s’adonnent à la<br />

chasse aux champignons. Même le profane<br />

qui ne s’intéresse qu’accessoirement<br />

aux champignons sait qu’il y a les bonnes<br />

sortes, mais aussi les mauvaises et même<br />

celles qui sont toxiques. Pour savoir les<br />

distinguer, les débutants aiment se servir<br />

d’applications qui peuvent être installées<br />

sur le smartphone. Ce qui fonctionne déjà<br />

relativement bien avec les plantes reste à<br />

l’heure actuelle encore une opération hasardeuse<br />

pour les champignons. En effet,<br />

c’est une particularité des champignons<br />

de pousser sous des formes et couleurs très<br />

différentes. Celui qui ne connaît pas les<br />

traits distinctifs importants risque vite de<br />

consommer le mauvais champignon, ce<br />

qui peut être lourd de conséquences. Ac-<br />

tuellement, il n’existe pas encore d’application<br />

permettant d’identifier sans faute<br />

les champignons.<br />

Même les champignonneurs chevronnés<br />

commettent des erreurs<br />

Dimanche soir, quelque part en Suisse<br />

dans un service de contrôle des champignons.<br />

Un homme plus âgé présente fièrement<br />

un panier de champignons bien rempli.<br />

La contrôleuse lui demande ce qu’il<br />

apporte de bon. «Des kuehneromyces, de<br />

très jolis exemplaires tout frais.» Ce sont<br />

effectivement de très beaux champignons<br />

frais. Il ne s’agit cependant pas de pholiotes<br />

changeantes comestibles (Kuehneromyces<br />

mutabilis), mais de pholiotes<br />

écailleuses (Pholiota squarrosa). L’homme<br />

regarde incrédule la contrôleuse jeter la<br />

totalité du contenu de son panier à la poubelle.<br />

Il était pourtant sûr d’avoir correctement<br />

identifié le champignon. Grâce à ce<br />

contrôle, le champignonneur s’est évité<br />

bien des ennuis. S’il avait mangé ces<br />

champignons, il aurait probablement<br />

souffert de maux de ventre, de diarrhée et<br />

de vomissements.<br />

Même si cet homme cueille des champignons<br />

depuis de nombreuses années et<br />

qu’il arrive à identifier certaines sortes, il<br />

s’est trompé avec les pholiotes changeantes<br />

(Kuehneromyces mutabilis). Il faut<br />

une solide expérience pour savoir identifier<br />

correctement les champignons. On<br />

doit très bien observer et connaître les caractéristiques<br />

des différentes espèces, sinon<br />

on risque vite de se tromper avec des<br />

conséquences désagréables à la clé.<br />

Chaque année, il y a des cas d’intoxication<br />

par des champignons. Tox Info Suisse tient<br />

une statistique sur les cas d’intoxication<br />

qui doivent être traités par les médecins de<br />

famille ou même à l’hôpital. Dans les<br />

bonnes années riches en champignons, les<br />

intoxications surviennent plus fréquemment.<br />

Suivant la récolte, Tox Info Suisse<br />

enregistre entre 350 et 800 cas d’intoxication<br />

par année. On craint notamment les<br />

intoxications par des amanites phalloïdes.<br />

Elles sont rares, mais peuvent être mortelles<br />

si elles ne sont pas traitées à temps.<br />

Cependant, les intoxications alimentaires<br />

provoquées par des champignons<br />

comestibles avariés sont plus fréquentes<br />

que les intoxications par des champignons<br />

vénéneux. Les champignons sont des aliments<br />

facilement périssables qui sont vite<br />

impropres à la consommation lorsqu’ils ne<br />

sont pas manipulés correctement. En particulier<br />

les débutants sont enthousiastes<br />

au point de ramasser tous les champignons<br />

qu’ils trouvent. Ils ne tiennent alors<br />

pas compte de la qualité et récoltent des<br />

spécimens vieux, pourris ou véreux. Celui<br />

qui se préparera un plat avec ces champignons<br />

ne s’étonnera pas s’il a mal au<br />

ventre. Une gastroentérite sévère peut en<br />

être la conséquence. Souvent, les champignons<br />

sont simplement mal apprêtés, ce<br />

qui peut avoir des conséquences fâcheuses<br />

pour les personnes sensibles, car les champignons<br />

sont en grande partie composés<br />

de chitine que l’homme ne peut digérer.<br />

C’est pourquoi il ne faut pas manger les<br />

champignons crus, mais les cuire au moins<br />

20 minutes.<br />

Photos: Erich Herzig<br />

32<br />

2/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire<br />

Les experts d’urgence à la<br />

recherche de traces<br />

Celui qui ramasse des champignons fait<br />

examiner sa récolte par un contrôleur de<br />

champignons. Cela devrait aller de soi, car<br />

d’après les informations de Tox Info<br />

Suisse, les cas d’intoxication par des<br />

champignons comestibles non contrôlés<br />

ont fortement augmenté au cours des dernières<br />

années. En Suisse, il existe plus de<br />

300 services de contrôle des champignons<br />

où chacun peut faire, généralement gratuitement,<br />

contrôler les champignons récoltés.<br />

L’Association suisse des organes<br />

officiels de contrôle des champignons (VA-<br />

PKO) forme chaque année une vingtaine<br />

de contrôleurs. Les contrôleurs disposent<br />

non seulement de bonnes connaissances<br />

des espèces, mais aussi de larges connaissances<br />

en mycologie. La principale tâche<br />

d’une contrôleuse ou d’un contrôleur est<br />

de pouvoir identifier et distinguer correctement<br />

les champignons comestibles et<br />

vénéneux, mais aussi de détecter et d’éliminer<br />

d’infimes fragments dans un panier.<br />

Seuls les champignons contrôlés<br />

peuvent être consommés sans crainte.<br />

Les experts d’urgence ont suivi une formation<br />

complémentaire après celle de<br />

contrôleur. Chaque minute compte lorsqu’on<br />

soupçonne une intoxication par des<br />

champignons. Il faut rapidement déterminer<br />

l’espèce de champignon pour qu’un<br />

traitement puisse immédiatement être entrepris.<br />

Les experts d’urgence peuvent déterminer<br />

à l’aide de procédés macroscopiques<br />

et microscopiques sur la base d’épluchures,<br />

de restes alimentaires ou même de<br />

vomi quelle espèce de champignon a été<br />

consommée. Les experts d’urgence assistent<br />

et conseillent le personnel médical.<br />

Vous trouverez de plus amples informations<br />

sur les services de contrôle des<br />

champignons, des conseils pour la cueillette<br />

des champignons et encore d’autres<br />

astuces sur le site Internet VAPKO (www.<br />

vapko.ch). Les informations sur les intoxications<br />

par des champignons sont aussi<br />

disponibles chez Tox Info Suisse (www.<br />

toxinfo.ch). Les températures printanières<br />

vont bientôt faire apparaître les<br />

Erreurs populaires:<br />

Les champignons de printemps sont tous<br />

comestibles.<br />

Faux: L’inocybe de Patouillard (Inocybe<br />

erubescens) est mortel. Les<br />

jeunes spécimens peuvent facilement<br />

être confondus avec le tricholome de<br />

la Saint-Georges (Calocybe gambosa).<br />

Les jeunes champignons frais sont tous<br />

comestibles.<br />

Faux: Les jeunes spécimens de champignons<br />

vénéneux sont tout aussi<br />

toxiques que leur forme adulte.<br />

Les champignons qui présentent des<br />

traces de rongement d’animaux ne sont<br />

pas toxiques.<br />

Faux: Les gastéropodes adorent manger<br />

les amanites phalloïdes. Pour eux,<br />

ils ne présentent aucun danger, pour<br />

l’homme, l’amanite phalloïde est<br />

mortelle.<br />

Si à la cuisson des champignons, on y<br />

ajoute une cuillère en argent et que<br />

celle-ci ne change pas de couleur, les<br />

champignons ne sont pas toxiques.<br />

Faux: Ni les amanites phalloïdes ni<br />

d’autres champignons vénéneux ne<br />

colorent l’argent en noir.<br />

Si on pare bien les champignons, ils ne<br />

sont plus toxiques.<br />

Faux: Toutes les parties d’un champignon<br />

contiennent du poison. Parer ne<br />

sert à rien.<br />

premières morilles. Mais attention, la<br />

fausse morille (Gyromitra esculenta) va<br />

aussi bientôt sortir de terre. Elle peut facilement<br />

se confondre avec la morille commune<br />

et est vénéneuse. L’erreur est humaine,<br />

mais quand il s’agit de champignons,<br />

elle peut avoir de lourdes conséquences.<br />

Points à observer<br />

pour la cueillette des<br />

champignons::<br />

• Les champignons récoltés doivent si<br />

possible être déposés dans un panier<br />

bien ventilé. Il ne faut jamais les<br />

mettre dans un sac en plastique où ils<br />

risquent de se détériorer rapidement<br />

et devenir impropres à la consommation.<br />

• Ne cueillir que des champignons sans<br />

défauts. Les champignons vieux,<br />

véreux ou rongés ne peuvent plus<br />

être consommés.<br />

• Soigneusement sortir le champignon<br />

de la terre en le tournant ou le coupant<br />

avec un couteau.<br />

• Conserver séparément chaque sorte<br />

de champignon. Si l’on ne connaît<br />

pas une espèce, emporter un ou deux<br />

beaux spécimens et les identifier<br />

chez soi. On peut ensuite faire vérifier<br />

son résultat par le contrôle des<br />

champignons.<br />

• Toujours faire contrôler les champignons<br />

récoltés par un contrôleur de<br />

champignons.<br />

• Ne manger que des champignons qui<br />

ont été contrôlés et cuits suffisamment<br />

longtemps.<br />

Même si l’apparence et le nom sont similaires, la consommation peut avoir des conséquences très différentes. Par exemple pour la morille commune<br />

(à gauche) et la fausse morille (à droite).<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/21 33


Point de mire<br />

Petit aperçu<br />

historique sur<br />

le délire<br />

Des possédés aux malades psychiques:<br />

l’histoire du délire passe par de nombreuses étapes jusqu’à<br />

une certaine dépathologisation du symptôme.<br />

Dominique Friard, ISP, Association Serpsy, superviseur d’équipes,<br />

rédacteur en chef adjoint de la revue Santé Mentale<br />

Photo: © Shutterstock<br />

Le dictionnaire historique de la<br />

langue française 1 nous rappelle<br />

que le mot «délire» est emprunté<br />

au latin impérial delirium<br />

(transport au cerveau) dérivé de delirare<br />

pris avec le sens figuré de «perdre la raison,<br />

extravaguer». Au sens propre, delirare<br />

signifie «sortir du sillon». Ce n’est<br />

qu’à partir du XIX e siècle que le délire, introduit<br />

en français par les médecins, est<br />

défini comme objet d’étude scientifique.<br />

Un phénomène surnaturel<br />

Jusqu’à l’avènement de la médecine occidentale,<br />

à l’exception des tentatives<br />

grecques, romaines et arabes, la folie est<br />

définie comme un phénomène surnaturel,<br />

la prise de possession d’une personne par<br />

une entité démoniaque ou divine. Le<br />

Moyen Age considère les malades mentaux<br />

comme des sorciers et parfois comme<br />

des hérétiques qu’il convient de brûler.<br />

Cette conception prévalut jusqu’à la fin du<br />

XVII e siècle. Le Siècle des lumières et la<br />

Révolution française, en mettant l’accent<br />

sur la liberté individuelle, vont permettre<br />

de redéfinir la folie en donnant un sens<br />

psychiatrique à l’atteinte du libre arbitre.<br />

On passe ainsi de l’insensé (dépourvu de<br />

sens commun) à l’aliéné (autre à luimême).<br />

G. Lantéri-Laura nous invite à garder<br />

présent à l’esprit que l’explication médicale<br />

présuppose une représentation so-<br />

ciale de la folie remplaçant la vision du<br />

possédé par celle du malade. Le discours<br />

savant ne peut faire oublier: «Qu’il existe<br />

des cultures sans psychiatrie, alors qu’il<br />

n’existe guère de culture sans représentation<br />

de la folie.» 2 Trois paradigmes lui<br />

semblent caractériser la psychiatrie moderne:<br />

l’aliénation mentale, les maladies<br />

mentales et les grandes structures psychopathologiques,<br />

toutes trois battues en<br />

brèche aujourd’hui. <strong>No</strong>us allons tenter de<br />

faire histoire des idées sur les idées délirantes<br />

à partir de ces trois temps de l’histoire<br />

de la psychiatrie.<br />

L’aliénation mentale<br />

Disciple de Philippe Pinel, qui, en s’appuyant<br />

sur le savoir-faire de l’infirmier<br />

Pussin, fut le premier à ôter les chaînes aux<br />

aliénés et à proposer un mode de traitement,<br />

le traitement moral, Jean-Etienne<br />

Esquirol, dans la 1re partie du XIX e siècle<br />

définit le délire: «L’état de délire est celui de<br />

l’homme dont les sensations, les sentiments,<br />

les jugements et les déterminations sont incohérents<br />

les uns par rapport aux autres.» Il<br />

individualise les notions de délire global et<br />

de délire partiel (monomanie). Cette période<br />

de la psychiatrie coïncide avec la promulgation<br />

de la loi du 30 juin 1838 qui garantit<br />

les soins aux aliénés, y compris<br />

contre leur volonté. Avant la promulgation<br />

de l’article 64 du Code pénal de 1810, les<br />

malades mentaux devaient être traités de<br />

la même façon que les autres criminels,<br />

voire plus sévèrement. L’article 64 qui dit<br />

qu’il n’y a ni crime ni délit lorsque le prévenu<br />

était en état de démence au moment où<br />

il accomplit son geste, abroge sa responsabilité,<br />

interdit toute sanction pénale et lui<br />

substitue un internement en psychiatrie.<br />

Les maladies mentales<br />

Les grands cliniciens de l’époque s’attachent<br />

à décrire des tableaux cliniques, à<br />

construire des modèles explicatifs de la<br />

maladie mentale selon une perspective organique<br />

et anatomopathologique. L’évolution<br />

de la maladie est le critère central de<br />

la classification. Bénédict Augustin Morel<br />

défend la «théorie de la dégénérescence»<br />

qui reconnaît des causes exogènes<br />

(toxiques et morales) à l’aliénation mentale<br />

et pense que le trouble ainsi constitué<br />

se transmet de génération en génération et<br />

s’aggrave à chaque transmission. Valentin<br />

Magnan oppose les troubles qui sur-<br />

1<br />

Rey (A), Délire, in: Dictionnaire historique de la<br />

langue française, t. I, Paris, 2016, p. 650.<br />

2<br />

Lanteri-Laura (G), Essai sur les paradigmes de la<br />

psychiatrie moderne, Editions du Temps, Paris,<br />

1998, p. 12.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/21 35


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Point de mire<br />

Du point de vue actuel, les traitements du délire pratiqués autrefois semblent dissuasifs, comme le montre cette illustration contemporaine de<br />

l’hydrothérapie dans l’hôpital Sainte Anne à Paris. (Jules Gaildrau 1868)<br />

viennent chez des sujets fragilisés par un<br />

«déséquilibre mental» et ceux qui apparaissent<br />

en l’absence de tout terrain héréditaire<br />

qu’il nomme «délire chronique à<br />

évolution systématique», comportant une<br />

phase d’incubation, une période d’idées<br />

délirantes de persécution, puis d’idées de<br />

grandeur et enfin une démence terminale.<br />

J.-P. Falret individualise une des premières<br />

entités cliniques sous le nom de<br />

«folie circulaire» qui décrit la PMD et une<br />

partie du trouble bipolaire.<br />

A la fin du XIX e siècle, le délire occupe<br />

une place centrale en psychiatrie. L’évolution<br />

passe au second plan au profit de la<br />

description du délire (thématiques, mécanismes<br />

–interprétation, hallucinations,<br />

intuition, fabulations –, degré de systématisation,<br />

de conviction, participation thymique,<br />

troubles du comportement).<br />

Les grandes structures<br />

psychopathologiques<br />

Sur fond de revanche de la guerre de 1870,<br />

écoles françaises et allemandes se lancent<br />

dans une compétition stimulante pour<br />

élaborer une classification à laquelle se réfèrent<br />

encore nombre de psychiatres malgré<br />

la classification américaine (DSM).<br />

Emil Kraepelin définit le délire d’interprétation<br />

(paranoïa). Gaëtan Gatian de Clérambault<br />

isole les psychoses passionnelles.<br />

Ernst Kretschmer individualise le délire<br />

sensitif de relation. Eugen Bleuler, à partir<br />

des avancées de Kraepelin, crée le terme<br />

de «schizophrénie» et y inclut un critère<br />

clinique majeur: la dissociation. Cette psychiatrie<br />

du regard atteint vite ses limites.<br />

L’approche psychodynamique de Sigmund<br />

Freud, basée sur l’écoute, redéfinit le<br />

délire comme une tentative de rendre le<br />

monde habitable et le présente comme<br />

une solution plus que comme un symptôme.<br />

Cette approche permet de supprimer<br />

les contentions. La psychiatrie de secteur<br />

vise à soigner chacun au plus près de<br />

son domicile, l’hospitalisation correspond<br />

à un moment aigu marqué par des troubles<br />

du comportement induit par l’invasion délirante.<br />

Différents types de neuroleptiques<br />

permettent de la réguler mais majorent<br />

souvent la dissociation.<br />

Aujourd’hui<br />

Le déclin de la psychanalyse et la montée<br />

en puissance des neurosciences entraînent<br />

une certaine dépathologisation<br />

du trouble et incitent à décrire le délire<br />

comme un trouble cognitif qui peut être<br />

rééduqué via des modules d’entraînement.<br />

Les personnes concernées,<br />

membres du réseau d’entendeurs de voix<br />

(REV), proposent ainsi une lecture «profane»<br />

des hallucinations auditives, définies<br />

comme un message que la personne<br />

s’adresse à elle-même et qu’elle doit décrypter<br />

(comme un rêve éveillé). A rebours<br />

de cette lecture compréhensive, la psychiatrie<br />

contemporaine, en France, tend à<br />

isoler voire à attacher le patient débordé<br />

par son délire.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/21 37


Perspectives<br />

Actualités sur l’hypertension – l’hypertension artérielle dans l’enfance<br />

La souris<br />

ou l’éléphant?<br />

L’hypertension dans l’enfance n’est pas un phénomène hémodynamique<br />

isolé. Pour réduire le risque d’affections cardiovasculaires<br />

à l’âge adulte, les enfants concernés doivent faire l’objet d’un dépistage<br />

et traitement précoces.<br />

D r méd. Sibylle Tschumi, Unité de néphrologie pédiatrique,<br />

Clinique universitaire pédiatrique, Hôpital de l’île Bern<br />

La prévalence de l’hypertension<br />

artérielle dans l’enfance a fortement<br />

augmenté au cours des 20<br />

à 25 dernières années dans différentes<br />

régions du monde. Actuellement,<br />

la prévalence est de 3 à 5%, celle-ci dépendant<br />

toutefois fortement de l’âge. Chez les<br />

nourrissons, elle est nettement plus basse<br />

avec 0,2 à 0,8%. Elle augmente ensuite au<br />

fil des années pour atteindre 11% chez les<br />

adolescents [1, 2, 3].<br />

Groupe d’âge<br />

38<br />

Principale cause<br />


Perspectives<br />

d’une distribution normale d’enfants en<br />

bonne santé et pas comme chez les adultes<br />

sur des valeurs de tension artérielle associées<br />

à une morbidité et mortalité cardiovasculaire<br />

[9, 10].<br />

Le fait qu’une hypertension artérielle<br />

dans l’enfance représente aussi un risque<br />

pour une maladie cardiovasculaire à l’âge<br />

adulte, et donc un risque pertinent de<br />

mortalité, semble être une conclusion logique.<br />

Chez les enfants, on a constaté que<br />

l’hypertension artérielle dans l’enfance<br />

était associée à une hypertrophie ventriculaire<br />

gauche, une dysfonction diastolique<br />

du ventricule gauche et une calcification<br />

coronarienne à l’âge adulte [11, 12,<br />

13].<br />

L’hypertension primaire est une<br />

maladie complexe<br />

Pour la plupart des formes de l’hypertension<br />

secondaire, notamment en cas d’affection<br />

rénale chronique, le bénéfice d’un<br />

traitement de l’hypertension dans l’enfance<br />

a pu être clairement démontré. Pour<br />

l’hypertension primaire, on ne dispose cependant<br />

pas de bonnes données chez les<br />

enfants qui montrent que le traitement<br />

précoce réduit le risque cardiovasculaire<br />

ou la mortalité cardiovasculaire [14, 15]. Le<br />

traitement précoce permet toutefois de réduire<br />

les lésions dans les organes cibles et<br />

de normaliser les anomalies métaboliques.<br />

Les experts de l’hypertensiologie<br />

pédiatrique soutiennent l’approche selon<br />

laquelle on dispose de preuves suffisantes<br />

montrant qu’une tension artérielle trop<br />

élevée et une hypertension primaire dans<br />

l’enfance représentent un risque cardiovasculaire<br />

significatif et favorisent les lésions<br />

cardiovasculaires précoces. Les<br />

causes résident par exemple dans le fait<br />

que les enfants souffrant d’hypertension<br />

artérielle présentent des modifications<br />

vasculaires qui sont toutes caractéristiques<br />

du vieillissement vasculaire (précoce).<br />

P. ex. la lésion vasculaire artérielle<br />

subclinique (mesurée par l’épaisseur intima-média),<br />

la raideur vasculaire accrue<br />

(mesurée par la vitesse de l’onde de pouls)<br />

et la dysfonction endothéliale (mesurée<br />

par la flow mediated dilatation) [16, 17].<br />

L’hypertension dans l’enfance ne doit<br />

donc plus être considérée comme un phénomène<br />

hémodynamique isolé, mais<br />

comme une maladie neuro-immunologique<br />

et métabolique complexe. Elle se<br />

caractérise par des modifications métaboliques<br />

telles que l’hyperlipidémie, la résistance<br />

à l’insuline et l’hyperuricémie [18,<br />

19, 20]. De plus, on a constaté une maturation<br />

biologique accélérée avec un âge osseux<br />

avancé chez les adolescents hypertendus<br />

comparativement aux adolescents<br />

non hypertendus du même âge [21,<br />

22]. Par ailleurs, une ménarche précoce est<br />

corrélée à une tension artérielle élevée,<br />

une adiposité viscérale et un syndrome<br />

métabolique à l’âge adulte [23]. D’autre<br />

part, on observe des modifications dans le<br />

système immunitaire dans le sens d’une<br />

activation [24, 25, 26] et il se produit une<br />

dysrégulation du système nerveux autonome<br />

avec une hyperactivité sympathique<br />

[27, 28].<br />

Pour résumer, on constate que les enfants<br />

sont aujourd’hui exposés à un risque<br />

cardiovasculaire plus élevé que pendant<br />

les décennies précédentes. Il est donc important<br />

d’anticiper le diagnostic et le traitement<br />

de l’hypertension artérielle dans<br />

l’enfance et, partant, d’influencer le plus<br />

tôt possible positivement les facteurs de<br />

risque cardiovasculaires à l’âge adulte.<br />

Bibliographie<br />

1. McNiece, K. L., et al. (2007).<br />

Prevalence of hypertension and<br />

pre-hypertension among adolescents.<br />

J Pediatr 150(6): 640–644,<br />

644 e641.<br />

2. Koebnick, C., et al. (2013).<br />

The prevalence of primary pediatric<br />

prehypertension and hypertension<br />

in a real-world managed care<br />

system. J Clin Hypertens (Greenwich)<br />

15(11): 784–792.<br />

3. Friedman, A. L. and V. A.<br />

Hustead (1987). Hypertension in<br />

babies following discharge from a<br />

neonatal intensive care unit. A<br />

3-year follow-up. Pediatr Nephrol<br />

1(1): 30–34.<br />

4. Gupta-Malhotra, M., et al.<br />

(2015). Essential hypertension vs.<br />

secondary hypertension among<br />

children. Am J Hypertens 28(1):<br />

73–80.<br />

5. Arar, M. Y., et al. (1994).<br />

Etiology of sustained hypertension<br />

in children in the southwestern<br />

United States. Pediatr Nephrol 8(2):<br />

186–189.<br />

6. Gomes, R. S., et al. (2011).<br />

Primary versus secondary<br />

hypertension in children followed<br />

up at an outpatient tertiary unit.<br />

Pediatr Nephrol 26(3): 441–447.<br />

7. Flynn, J., et al. (2012). Clinical<br />

and demographic characteristics of<br />

children with hypertension.<br />

Hypertension 60(4): 1047–1054.<br />

8. World Health Organization.<br />

[Accessed 25.01.<strong>2021</strong>] Top 10 causes<br />

of death. 2019. Available at: https://<br />

www.who.int/news-room/<br />

fact-sheets/detail/the-top-10-causes-of-death<br />

9. Lurbe, E., et al. (2009).<br />

Management of high blood pressure<br />

in children and adolescents:<br />

recommendations of the European<br />

Society of Hypertension. J<br />

Hypertens 27(9): 1719–1742.<br />

10. National High Blood<br />

Pressure Education Program<br />

Working Group on High Blood<br />

Pressure in C. and Adolescents<br />

(2004). The fourth report on the<br />

diagnosis, evaluation, and<br />

treatment of high blood pressure in<br />

children and adolescents. Pediatrics<br />

114(2 Suppl 4th Report): 555–576.<br />

11. Lai, C. C., et al. (2014).<br />

Impact of long-term burden of<br />

excessive adiposity and elevated<br />

blood pressure from childhood on<br />

adulthood left ventricular<br />

remodeling patterns: the Bogalusa<br />

Heart Study. J Am Coll Cardiol<br />

64(15): 1580–1587.<br />

12. Kishi, S., et al. (2015).<br />

Cumulative Blood Pressure in Early<br />

Adulthood and Cardiac Dysfunction<br />

in Middle Age: The CARDIA Study. J<br />

Am Coll Cardiol 65(25): 2679–2687.<br />

13. Hartiala, O., et al. (2012).<br />

Adolescence risk factors are<br />

predictive of coronary artery<br />

calcification at middle age: the<br />

cardiovascular risk in young Finns<br />

study. J Am Coll Cardiol 60(15):<br />

1364–1370.<br />

14. Group, E. T., et al. (2009).<br />

Strict blood-pressure control and<br />

progression of renal failure in child -<br />

ren. N Engl J Med 361(17): 1639–1650.<br />

15. Matteucci, M. C., et al.<br />

(2013). Change in cardiac geometry<br />

and function in CKD children<br />

during strict BP control: a<br />

randomized study. Clin J Am Soc<br />

Nephrol 8(2): 203–210.<br />

16. Nilsson, P. M., et al. (2008).<br />

The early life origins of vascular<br />

ageing and cardiovascular risk: the<br />

EVA syndrome. J Hypertens 26(6):<br />

1049–1057.<br />

17. Kotsis, V., et al. (2011). Early<br />

vascular aging and the role of<br />

central blood pressure. J Hypertens<br />

29(10): 1847–1853.<br />

18. Litwin, M., et al. (2016).<br />

Primary hypertension is a disease of<br />

premature vascular aging associated<br />

with neuro-immuno-metabolic<br />

abnormalities. Pediatr Nephrol<br />

31(2): 185–194.<br />

19. Srinivasan, S. R., et al.<br />

(2006). Changes in metabolic<br />

syndrome variables since childhood<br />

in prehypertensive and hypertensive<br />

subjects: the Bogalusa Heart<br />

Study. Hypertension 48(1): 33–39.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/21 39


Perspectives<br />

Bibliographie (suite)<br />

20. Feig, D. I. and R. J. Johnson<br />

(2003). Hyperuricemia in childhood<br />

primary hypertension. Hypertension<br />

42(3): 247–252.<br />

21. Katz, S. H., et al. (1980).<br />

Blood pressure, growth and<br />

maturation from childhood through<br />

adolescence. Mixed longitudinal<br />

analyses of the Philadelphia Blood<br />

Pressure Project. Hypertension 2(4<br />

Pt 2): 55–69.<br />

22. Cho, S. D., et al. (2001).<br />

Blood pressure and sexual maturity<br />

in adolescents: the Heartfelt Study.<br />

Am J Hum Biol 13(2): 227–234.<br />

23. Kivimaki, M., et al. (2008).<br />

Association of age at menarche with<br />

cardiovascular risk factors, vascular<br />

structure, and function in<br />

adulthood: the Cardiovascular Risk<br />

in Young Finns study. Am J Clin<br />

Nutr 87(6): 1876–1882.<br />

24. Svendsen, U. G. (1976). The<br />

role of thymus for the development<br />

and prognosis of hypertension and<br />

hypertensive vascular disease in<br />

mice following renal infarction.<br />

Acta Pathol Microbiol Scand A<br />

84(3): 235–243.<br />

25. Lande, M. B., et al. (2008).<br />

Elevated blood pressure, race/<br />

ethnicity, and C-reactive protein<br />

levels in children and adolescents.<br />

Pediatrics 122(6): 1252–1257.<br />

26. Coppo, M., et al. (2011). Ang<br />

II Upregulation of the T-lymphocyte<br />

renin-angiotensin system is<br />

amplified by low-grade inflammation<br />

in human hypertension. Am J<br />

Hypertens 24(6): 716–723.<br />

27. Greenfield, J. R., et al. (2009).<br />

Modulation of blood pressure by<br />

central melanocortinergic pathways.<br />

N Engl J Med 360(1): 44–52.<br />

28. Litwin, M., et al. (2010).<br />

Altered cardiovascular rhythmicity<br />

in children with white coat and<br />

ambulatory hypertension. Pediatr<br />

Res 67(4): 419–423.<br />

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2/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

Aus der «Therapeutischen Umschau» *<br />

Übersichtsarbeit<br />

Aktuelle<br />

molekularpathologische<br />

Methoden<br />

Jürgen Hench, Philip M. Jermann, Ilaria Alborelli, Ivana Bratic Hench und Matthias S. Matter,<br />

Institut für Pathologie, Universitätsspital Basel, Basel<br />

Photos: màd<br />

* Dies ist eine aktualisierte Version eines Artikels,<br />

der ursprünglich in der «Therapeutischen<br />

Umschau» erschien (2019), 76(4), 173–178.<br />

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Makroskopie und Histologie<br />

waren über viele Jahre die<br />

zentralen Elemente der<br />

Beurteilung von Tumoren<br />

in der Pathologie. Dank technischem<br />

Fortschritt erlangten wir in den letzten<br />

Jahren jedoch einen enormen Wissenszuwachs<br />

in genetischen und epigenetischen<br />

Veränderungen von Tumoren. Diese<br />

Kenntnisse fliessen nun zunehmend in<br />

die Beurteilung von Tumoren ein, und<br />

der Nachweis von Veränderungen im Tumorgewebe<br />

mittels molekularpathologischer<br />

Methoden erlangt einen<br />

immer höheren Stellenwert. Die Methoden<br />

dienen insbesondere dem Nachweis<br />

von Nukleinsäure-Veränderungen auf genomischer<br />

Sequenzebene und erfassen<br />

Mutationen, Genamp lifikationen, Deletionen<br />

und Translokationen. Weitere Anwendungen<br />

sind die Messung von<br />

DNA-Methylierung und Veränderungen<br />

auf RNA-Expressionsebene. Der Übergang<br />

zur Immunhistochemie, welche die<br />

Proteinexpression visualisiert, ist fliessend.<br />

Der Nachweis molekularer Veränderungen<br />

in Tumoren kann vielfältig genutzt<br />

werden:<br />

1. Diagnostik: Hirntumor-Entitäten können<br />

zum Beispiel mittlerweile genauer<br />

anhand des Methylierungsprofils als mit<br />

konventioneller Histologie bestimmt<br />

werden.<br />

2. Therapie: Spezifische molekulare Veränderungen<br />

können die Therapiewahl<br />

beeinflussen, wie zum Beispiel eine<br />

BRAF-Mutation, die als prädiktiver Marker<br />

für die Anwendung von BRAF-Inhibitoren<br />

[beim Melanom] entscheidet<br />

oder eine RAS-Mutation, die eine Resistenz<br />

gegenüber EGFR-Inhibitoren beim<br />

metastasierten Kolonkarzinom vorhersagt.<br />

Immer wichtiger wird auch die Bestimmung<br />

der Tumormutationslast,<br />

Mikrosatelliteninstabilität oder PD-L1<br />

Expression als Voraussage für ein Ansprechen<br />

auf eine Immuncheckpoint-<br />

Inhibitor-Therapie.<br />

3. Prognose: Beispielsweise ist der Nachweis<br />

einer MYC-, BCL2- oder BCL6-<br />

Translokation mit einer schlechten Prognose<br />

beim diffus grosszelligen B-Zell<br />

Lymphom assoziiert.<br />

4. Früherkennung / Prävention: Zum Beispiel<br />

der Nachweis einer BRCA1 / 2-<br />

Mutation oder einer Mikrosatelliteninsta<br />

bi lität. Diese können mit hereditären<br />

Tumorsyndromen assoziiert sein,<br />

die ein Risiko für die Entstehung von<br />

Tumoren darstellen und entsprechende<br />

Vorsorge untersuchungen oder prophylaktische<br />

Massnahmen erfordern.<br />

Neben der Beantwortung der soeben<br />

genannten klinischen Fragestellungen ist<br />

entscheidend, dass die entsprechenden<br />

molekularpathologischen Methoden gut<br />

in den Ablauf der pathologischen Gewebeuntersuchung<br />

integriert werden können.<br />

Nachfolgend werden aktuelle molekularpathologische<br />

Methoden vorgestellt<br />

und diskutiert. Wir erheben keinen Anspruch<br />

auf Vollständigkeit und gehen ferner<br />

nicht näher auf die Bestimmung von<br />

Biomarkern mittels Immunhistochemie<br />

ein.<br />

Nachweis von Mutationen<br />

Sanger-Sequenzierung<br />

Die Sanger-Sequenzierung mag vielleicht<br />

als veraltet gelten, ist aber nach wie vor<br />

das Richtmass zur Bestimmung von<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/21 41


Perspectives<br />

DNA-Sequenzveränderungen. Sie bildet<br />

den Grundstein der molekularpathologischen<br />

Diagnostik, und praktisch jedes molekularpathologische<br />

Labor verfügt auch<br />

heute noch über eine entsprechende Ausrüstung.<br />

Bei der Sanger-Sequenzierung<br />

wird ein fest definierter Genomabschnitt<br />

untersucht. Dieser Abschnitt wird zunächst<br />

mittels einer Polymerase-Kettenreaktion<br />

(PCR) vervielfältigt und anschliessend<br />

nach dem Strangabbruch-Prinzip<br />

analysiert. Durch den Einbau Synthese-terminierender<br />

farbkodierter Basen<br />

(Nukleotide) in die neu erstellte DNA, liest<br />

man mittels Laser-Optik die Abfolge der<br />

Basen (Sequenz) und kann so Veränderungen<br />

wie z. B. Mutationen oder Deletionen<br />

nachweisen.<br />

Eine Limitation der Sanger-Methode<br />

bei der Unter suchung von Patientengewebe<br />

ist die Tatsache, dass neben den Tumorzellen<br />

typischerweise reichlich nicht-tumo<br />

rale Zellen vorhanden sind, die keine<br />

patholo gischen Genveränderungen tragen.<br />

Liegt der Gehalt an Tumorzellen unter<br />

ca. 15 %, ist die unmodifizierte Sanger-Methode<br />

unzuverlässig. Zur Suche bekannter,<br />

spezifischer Sequenzalterationen, kann jedoch<br />

z. B. das genetische Material gesunder<br />

Zellen mittels bakterieller Restriktionsendonukleasen<br />

verdaut und somit quantitativ<br />

herausgefiltert werden, was die Sensitivität<br />

erhöht. Weiter limitierend ist, dass<br />

man mittels Sanger-Sequenzierung jeweils<br />

lediglich einen Genomabschnitt pro Reaktion<br />

ablesen kann. Aufgrund der starken<br />

Zunahme der Anzahl genetischer Biomarker<br />

in den letzten Jahren bedeutet dies,<br />

dass pro Probe jeweils mehrere separate<br />

Reaktionen laufen müssen, was zu erhöhtem<br />

Arbeitsaufwand führt.<br />

Massive Parallelsequenzierung<br />

(next-generation sequencing, NGS)<br />

Im Unterschied zur Sanger-Sequenzierung,<br />

bei der ein einzelner DNA-Abschnitt<br />

pro Reaktion analysiert wird, können bei<br />

den diversen Formen der Parallelsequenzierung<br />

zahlreiche Genomabschnitte<br />

gleichzeitig qualitativ und quantitativ erfasst<br />

werden. Dafür werden in der<br />

molekularpathologischen Diagnostik derzeit<br />

vorrangig Sequenziergeräte von Illumina<br />

oder Thermo Fisher verwendet, welche<br />

für die Bestimmung der Gen-Sequenz<br />

unterschiedliche Prinzipien verwenden.<br />

Bei Illumina werden Fluoreszenz-Signale<br />

generiert, während bei Thermo Fisher ein<br />

Halbleiterchip die Freisetzung von Protonen<br />

registriert. Die Anreicherung der zu<br />

untersuchenden Genom-Abschnitte ge-<br />

schieht dabei entweder durch Einfangen<br />

der Sequenzen mittels spezifischer Sonden<br />

oder mittels PCR [1].<br />

Es werden verschiedene NGS-Strategien<br />

unterschieden: Die Analyse des gesamten<br />

Genoms wird als whole genome sequencing<br />

(WGS) bezeichnet, diejenige aller<br />

kodierenden Regionen als whole exome<br />

sequencing (WES) und das gezielte Ablesen<br />

vordefinierter, kleiner z. B. onkologisch<br />

relevanter Abschnitte des Genoms,<br />

als targeted sequencing. Die Durchführung<br />

genomweiter Untersuchungen (WGS oder<br />

WES) an Tumorgewebe wird zurzeit nur in<br />

seltensten Fällen zu diagnostischen Zwecken<br />

durchgeführt. Diese Untersuchung<br />

erfordert eine komplexe Auswertung, die<br />

durch Formalinfixierungs-Artefakte zusätzlich<br />

erschwert wird. Idealerweise untersucht<br />

man auch eine Referenzprobe<br />

aus nicht- tumoralem Gewebe vom Patient<br />

/-in, was den ohnehin schon hohen<br />

Ressourcenbedarf verdoppelt. Schliesslich<br />

werden dabei viele Gene untersucht,<br />

welche für die Tumorerkrankung nicht<br />

relevant sind, was nicht kosten effektiv ist.<br />

Aus diesen Gründen bevorzugt man in der<br />

molekularpathologischen Routinediagnostik<br />

eine ziel gerichtete Sequenzierung<br />

definierter Gene. Hierfür sind kommerzielle<br />

«Panels» erhältlich, welche Gene von<br />

diag nostischem, prädiktivem oder prognostischem<br />

Wert untersuchen wie Onkogene<br />

und Protoonkogene. Diese angereicherten<br />

Gene, auch als Library bezeichnet,<br />

werden in sogenannten flow cells geladen.<br />

Anschliessend werden in mehreren<br />

hundert Zyklen die vier verschie denen<br />

Basen (Nukleo tide) der DNA durch die<br />

flow cells gepumpt; vierfarbig markiert<br />

und gemischt bei Illumina, jeweils einzeln<br />

nacheinander bei Thermo Fisher. Da<br />

Nukleotide nur komplementär an einen<br />

bestehenden DNA-Strang ansetzen können<br />

– hier die Kopie des zu untersuchenden<br />

Tumor-DNA-Abschnitts – wird nur<br />

dann ein Signal erzeugt, wenn gerade das<br />

passende Nukleotid eingesetzt wird. Der<br />

Vorgang resultiert in einer sequenzspezifischen<br />

Lichtsignal- bzw. Protonenfluss-<br />

Signal folge, die von einem Computersystem<br />

registriert wird. So entstehen typischerweise<br />

mehrere Millionen Sequenz-Datensätze<br />

parallel.<br />

Die Analyse von NGS-Daten erfolgt<br />

mithilfe von Computerprogrammen und<br />

Abgleich mit Referenz-Sequenzen. Dabei<br />

werden die genetischen Veränderungen<br />

detektiert und aufgrund bestimmter Qualitätskriterien<br />

selektioniert. Eine manuelle<br />

Verifizierung der detektierten Mutationen<br />

ist jedoch oft notwendig. Ebenso sind<br />

regelmässige Kontrollen unerlässlich, wie<br />

z. B. die Teilnahme an Ringver suchen zur<br />

Qualitätssicherung. Ein zentraler Vorteil<br />

der Parallelsequenzierung gegenüber der<br />

Sanger-Sequenzierung ist die Quantifizierung<br />

der entdeckten Veränderungen. So<br />

ergibt sich aus dem Verhältnis mutierter<br />

zu nicht-mutierter DNA die Allelfrequenz:<br />

Eine heterozygote Punktmutation hat<br />

eine Allelfrequenz von 50 % wenn das Gewebe<br />

ausschliesslich aus Tumorzellen besteht.<br />

Eine Biopsie mit einem Tumorzellgehalt<br />

von 60 % und einer heterozygot in<br />

den Tumorzellen vorhandenen BRAF-<br />

Punktmutation hat demnach eine erwartete<br />

Allelfrequenz von 30 %. Somit ist im<br />

Rahmen der Befundung eine Plausibilitätsprüfung<br />

möglich. Für fixierte Gewebeproben<br />

liegt das Detektionslimit bei ca.<br />

5 % Allelfrequenz.<br />

Andere Methoden zum Nachweis<br />

von Mutationen<br />

Neben der Sanger-Sequenzierung und<br />

NGS stehen zum Nachweis von Mutationen<br />

noch weitere Methoden zur Verfügung.<br />

Dazu zählen Tests von cobas® (Roche<br />

Diagnostics) und Idylla®, mit denen sich<br />

die gängigsten Mutationen z. B. im BRAF,<br />

EGFR oder KRAS Gen nachweisen lassen.<br />

Insbesondere Idylla zeigt eine einfache<br />

Hand habung. Diesen meist vollautomatischen<br />

Systemen liegt typischerweise eine<br />

quantitative, allelspezifische PCR zugrunde.<br />

Flüssigkeits-Biopsie, liquid biopsy und<br />

digital droplet PCR<br />

Unter Flüssigkeits-Biopsie, auch liquid<br />

biopsy genannt, versteht man den Nachweis<br />

von pathologischen Veränderungen<br />

in Körperflüssigkeiten. Die wohl am besten<br />

etablierte Form einer liquid biopsy ist<br />

der Nachweis des Protein-Biomarkers PSA<br />

(prostate-specific antigen) im peripheren<br />

Blut zur Vorhersage oder Verlaufskontrolle<br />

eines Prostatakarzinoms. Mit der Einführung<br />

von NGS und anderer Methoden<br />

ist es inzwischen möglich, Spuren von veränderter,<br />

z. B. mutierter, DNA im Blut zu<br />

detektieren. Diese kann bei Tumorpatienten<br />

als zellfreie DNA (cell-free DNA, cfD-<br />

NA) vorliegen oder in zirkulierenden Tumorzellen<br />

(circulating tumor cells, CTCs)<br />

vorhanden sein. Da die Isolation zirkulierender<br />

Tumorzellen zusätzliche Geräte<br />

benötigt und oft nur wenige Tumorzellen<br />

isoliert werden können, wird zurzeit routinemässig<br />

häufiger die zellfreie DNA untersucht.<br />

42<br />

2/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

Die liquid biopsy hat den Vorteil, dass keine<br />

invasive Biopsie entnommen werden<br />

muss. Mittels Blutentnahme verfolgt man<br />

die Tumorerkrankung und je nach Resultat<br />

kann die Therapie angepasst werden.<br />

Ein Anwendungsbeispiel ist die Detektion<br />

der EGFR-Resistenzmutation p.T790M bei<br />

Patienten mit einem Lungenkarzinom.<br />

Für die liquid biopsy kommt oft das sogenannte<br />

tag sequencing zum Einsatz, bei<br />

dem die vorhandenen DNA-Moleküle mit<br />

Identifikations-Sequenzen (sogenannten<br />

tags) einzeln markiert werden. So können<br />

niedrige Allelfrequenzen präziser ermittelt<br />

werden. Entsprechende kommerziell<br />

erhältliche NGS-Panels stehen für die<br />

Durchführung einer liquid biopsy zur Verfügung.<br />

<strong>No</strong>ch sensitiver ist die ebenfalls als<br />

gebrauchsfertiges Produkt verfügbare digitale<br />

Polymerase-Kettenreaktion (z. B. digital<br />

droplet PCR, ddPCR; BioRad). Bei der<br />

ddPCR wird die DNA-Probe in viele (bis<br />

20 000) Tropfen (droplets) aufgeteilt. Anschliessend<br />

wird in jedem dieser einzelnen<br />

Tropfen eine unabhängige PCR<br />

durchgeführt und alle Tropfen werden auf<br />

das Vorhandensein einer Mutation untersucht.<br />

Dabei beginnen jene zu leuchten, in<br />

denen eine Reaktion stattgefunden hat.<br />

Die digitale Auszählung findet in einem<br />

modifizierten Durchflusszytometer statt.<br />

Meistens werden zwei verschiedene<br />

Farbstoffe verwendet, um mutierte Genabschnitte<br />

von nicht-mutierten Genabschnitten<br />

zu unterscheiden. Das Verhältnis<br />

der beiden Farbsignale entspricht wiederum<br />

der Allelfrequenz der Mutation<br />

(Anzahl mutierte Moleküle innerhalb der<br />

totalen Anzahl). Zwar ist die Sensitivität<br />

und Handhabung dem NGS-Verfahren<br />

überlegen, allerdings kann pro ddPCR-Ansatz<br />

nur nach einer bestimmten Anzahl an<br />

Veränderungen gesucht werden. Ein ähnliches<br />

Verfahren wird bei der digitalen<br />

PCR nach der BEAMing Methode (Sysmex)<br />

verwendet. Diese Technik kommt momentan<br />

etwas weniger häufig zur Anwendung.<br />

Die ddPCR kann selbstverständlich<br />

auch an Gewebeproben angewandt werden.<br />

Die hohe Sensitivität wird interessant,<br />

wenn der Gehalt läsionaler Zellen<br />

unter 10 % liegt und man mit konventioneller<br />

NGS in den nicht mehr auswertbaren<br />

Bereich von Allelfrequenzen < 5 % gerät.<br />

Zur Suche nach Einzelgen-Veränderungen<br />

ist die ddPCR eine sehr robuste<br />

und wirtschaftlich interessante Methode,<br />

da sie im Gegensatz zur Sanger-Sequenzierung<br />

die Allelfrequenz ermittelt und so<br />

die Befundinterpretation vereinfacht.<br />

Aufgrund der quantitativen Resultate<br />

kann die ddPCR unter anderem auch zur<br />

Bestimmung von Genamplifikationen,<br />

Deletionen und DNA-Methylierung eingesetzt<br />

werden.<br />

Tests für molekulare Signaturen:<br />

Tumormutationslast (TMB), Mikro -<br />

satelliteninstabilität (MSI) und<br />

Homologe Rekombination (HR)<br />

Tests, welche zahlreiche molekulare Veränderungen<br />

auf einmal untersuchen, halten<br />

ebenfalls Einzug in die Praxis. Die Tumormutationslast<br />

(engl. tumor mutational<br />

burden, TMB) wurde mit dem Ansprechen<br />

auf eine Immuncheckpoint<br />

Inhibitor -Therapie korreliert. Allerdings<br />

konnten in einer kürzlich durchgeführten<br />

prospektiven Studie (KEYNOTE-158), die<br />

ursprünglichen Hoffnungen in diesen prädiktiven<br />

Marker nur teilweise erfüllt werden.<br />

Die Tumormutationslast wird meistens<br />

durch die Verwendung eines zielgerichteten<br />

NGS-Panels bestimmt, welches<br />

mehrere hundert Gene untersucht und<br />

anschliessend die Anzahl der Mutationen<br />

pro Megabasenpaar (Mbp) berechnet. Patienten<br />

mit hoher Tumor mutationslast<br />

sprechen eher auf eine Immuncheckpoint-<br />

Inhibitor Therapie an, als solche mit<br />

niedriger Tumormuta tionslast. Ebenfalls<br />

zeigen Tumoren mit einer Mikrosatelliteninstabilität<br />

eine hohe Ansprechrate bei<br />

Immuncheckpoint -Inhibitor-Therapie, da<br />

diese Tumoren automatisch eine hohe Tumormutationslast<br />

aufweisen. Aus diesem<br />

Grund wird bei vielen Tumoren die Bestimmung<br />

der Mikrosatelliteninstabilität<br />

nicht nur als Hinweis für das Vorliegen<br />

eines Lynch-Syndroms durchgeführt, sondern<br />

auch als prädiktiver Marker. Dies<br />

kann immunhistochemisch oder mittels<br />

einer PCR (z.B. Bethesda Panel) erfolgen.<br />

In Zukunft wird es wohl auch möglich sein<br />

die Mikrosatelliteninstabilität mittels eines<br />

zielgerichteten NGS-Panels zu bestimmen.<br />

Erwähnt sei ebenfalls die immunhistochemische<br />

Messung der PD- L1 Expression<br />

als weite ren Biomarker für die<br />

Vorhersage auf ein Ansprechen auf eine<br />

Immuncheckpoint-Inhibitor-Therapie.<br />

Ebenfalls an Aktualität gewonnen haben<br />

Untersuchungen bezüglich des Status<br />

der homologen Rekombinations-Reparatur<br />

(HRR). Zellen mit einer fehlerhaften<br />

HRR sind empfindlich auf DNA-schädigende<br />

Medikamente, wie PARP-Inhibitoren.<br />

Diese Untersuchung wird insbesondere<br />

beim Ovarialkarzinom angefordert und<br />

zunehmend auch beim Brust-, Pankreas-<br />

und Prostatakrebs. Eine prädiktive Aussage<br />

auf ein mögliches Ansprechen auf<br />

PARP-Inhibitoren erhält man durch den<br />

Nachweis von Mutationen in den BRCA1/2<br />

Genen, welche mittels NGS untersucht<br />

werden können. Möglicherweise werden<br />

als prädiktive Marker für das Ansprechen<br />

auf PARP-Inhibitoren in Zukunft zusätzliche<br />

Gene untersucht, die in der HRR eine<br />

Rolle spielen, sogenannte BRCAness Gene<br />

wie z.B. RAD51, RAD51C oder ATM. Dafür<br />

sind aber weitere bestätigende Studien<br />

notwendig. Patienten können aber auch<br />

auf PARP-Inhibitoren ansprechen ohne<br />

Mutationen in den BRCA1/2 oder BRCAness<br />

Genen. Es wird deshalb nach Biomarkern<br />

für das Ansprechen auf PARP-Inhibitoren<br />

gesucht, welche die sogenannte homologe<br />

Rekombinationsdefizienz (HRD)<br />

messen. Es gibt bereits kommerzielle Anbieter,<br />

deren Tests die HRD-bedingte genomische<br />

Instabilität bestimmen. Es laufen<br />

ausserdem mehrere Untersuchungen<br />

und Entwicklungen zur Bestimmung eines<br />

HRD-Score mittels z.B. NGS oder eines<br />

Array-Verfahrens.<br />

Nachweis von Genamplifikationen,<br />

Gendeletionen und Translokationen<br />

Zur Bestimmung von Genamplifikationen,<br />

Gendeletionen und Translokationen<br />

wird ein immunhistochemisches Verfahren<br />

bevorzugt, wenn immer dies möglich<br />

ist. Eine Immunhistochemie wird z.B. bei<br />

der Bestimmung der HER2-Amplifikation<br />

im Mammakarzinom oder der ALK-Translokation<br />

beim Lungenkarzinom durchgeführt.<br />

Ein zuverlässiger Antikörper ist jedoch<br />

in vielen Fällen nicht verfügbar und<br />

man verwendet daher Methoden wie die<br />

Fluoreszenz in situ Hybridisierung (FISH),<br />

NGS oder Multiplex ligation-dependent<br />

probe amplification (MLPA).<br />

Fluoreszenz in situ<br />

Hybridisierung (FISH)<br />

Das Prinzip dieser Methode basiert auf einer<br />

Bindung (Hybridisierung) von Sonden<br />

an bestimmten Genabschnitten. Die Sonden<br />

sind mit Fluoreszenzfarbstoffen markiert<br />

und können mittels Fluoreszenz-Mikroskop<br />

sichtbar gemacht werden. Liegt<br />

eine Vermehrung (Amplifikation) eines<br />

Genabschnitts vor, führt dies zu einer<br />

Zunahme an Signalen einer Sonde. Ein typisches<br />

Beispiel ist die HER-2 Gen-Amplifikation.<br />

Dabei zeigt sich eine Vermehrung<br />

des HER-2 Signals im Verhältnis zum Kontrollsignal<br />

des Zentromers auf dem gleichen<br />

Chromosom (Abbildung 1 links).<br />

Ähnlich verhält es sich mit Deletionen, bei<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/21 43


Perspectives<br />

Abbildung 1. Links: Fluoreszenz in situ Hybridisierung (FISH) für HER-2 zeigt eine Vermehrung des HER-2-Gens mit zahlreichen roten Signalen im<br />

Unterschied zur Zentromer 17 Sonde (grünes Signal). Rechts: Translokation für BCL6. Nachweis eines fusionierten Signals (Doppelpfeile) und eines<br />

getrennten Signals (Einzelpfeil) mittels break apart probe. Die break apart probe besteht aus zwei verschiedenfarbigen Sonden, die um den Translokations-Bruchpunkt<br />

arrangiert sind. Nach stattgehabter Translokation erscheinen die Sonden als räumlich getrennte Signale.<br />

denen sich ein Verlust eines Signals im<br />

Verhältnis zum Kontrollsignal findet.<br />

Häufige Anwendung findet die<br />

FISH-Untersuchung auch beim Nachweis<br />

von Verschiebungen von Genen, sogenannten<br />

Translokationen. Dabei können<br />

die translozierten Genabschnitte ebenfalls<br />

mit einer fluoreszenzmarkierten Sonde<br />

sichtbar gemacht werden (Abbildung 1,<br />

rechts). Der Nachweis von Translokationen<br />

hilft in der Diagnostik, der Therapie<br />

und der Prognose von Tumoren. So sind<br />

beispielsweise Ewing-Sarkome durch eine<br />

Translokation des EWS-Gens gekennzeichnet,<br />

während eine ALK-Translokation<br />

beim Lungenkarzinom die Therapie<br />

mit ALK-Inhibitoren ermöglicht. Weiter<br />

lässt sich die Prognose von diffus grosszelligen<br />

B-Zell Lymphomen anhand einer<br />

MYC-, BCL2- und BCL6-Translokationen<br />

einschätzen.<br />

NGS- und Microarray-basierte<br />

Messung von Genamplifikationen<br />

und -deletionen<br />

Genamplifikationen können ebenfalls<br />

mittels NGS-Untersuchung und einem<br />

entsprechenden Panel nachgewiesen werden.<br />

Das vermehrte Vorhandensein einer<br />

bestimmten Zielsequenz im Vergleich zu<br />

den übrigen Sequenzen führt zu mehr Sequenzierungsprodukten.<br />

Dabei gelingt<br />

der Nachweis vor allem bei starken<br />

Genamplifikationen zuverlässig (z. B.<br />

HER-2, EGFR, MYC), während kleinere Abweichungen<br />

schwieriger zu detektieren<br />

sind. Gleiches gilt für den Nachweis eines<br />

Verlustes einer Kopie (loss of heterozygosity,<br />

LOH), die derzeit mittels NGS noch<br />

nicht mit optimaler Sensitivität und Spezifität<br />

detektiert werden kann. Alternativ<br />

zur FISH kommt oft auch die Multiplex<br />

ligation-dependent probe amplification<br />

(MLPA) oder eine Microarray-Technik<br />

zum Einsatz. Beide Methoden können im<br />

Bereich von ca. + 3 bzw. -1 Kopien sehr exakte<br />

Bestimmungen liefern.<br />

Messungen von Translokationen<br />

Für Translokationen kommen neben der<br />

Immunhistochemie und FISH-Untersuchung<br />

auch DNA- und RNA-basierte<br />

NGS-Verfahren zum Einsatz, oder auch<br />

die «multiplex digitale color-coded barcode»<br />

Technologie. Alle diese Methoden<br />

haben ihre Vor- und Nachteile, welche bei<br />

der Interpretation der Befunde in Betracht<br />

gezogen werden müssen.<br />

DNA-Methylierung<br />

DNA-Methylierung ist ein wesentlicher<br />

Bestandteil der epigenetischen Regulation<br />

von Genen. Ein klassischer prädiktiver<br />

Marker bei höhergradigen Gliomen ist der<br />

Methylierungsstatus des MGMT-Gens,<br />

welches für ein DNA-Reparaturenzym kodiert.<br />

Ist der MGMT-Promotor hypermethyliert,<br />

wird das Gen herunterreguliert<br />

und das Ansprechen auf eine Temozolomid-Therapie<br />

ist verbessert. Dieser<br />

Marker wird klassischerweise durch Bisulfit-Sequenzierung,<br />

alternativ durch<br />

quantitative Bisulfit-PCR oder methylierungsspezifische<br />

MLPA (MS-MLPA) bestimmt.<br />

Genomweite DNA-Methylierungsprofile<br />

können mittels Microarrays (z. B. Illumina<br />

Infinium Methylation Array) erfasst<br />

werden. Interessanterweise haben unterschiedliche<br />

Zelltypen des Körpers ein jeweils<br />

für sie spezifisches Methylierungsprofil.<br />

Dies ermöglicht einen direkten<br />

Rückschluss auf die Art des Gewebes auch<br />

ohne Kenntnis der Morphologie. Dies gilt<br />

auch für verschiedene Tumor typen, die<br />

entitätsspezifische DNA-Methylierungsprofile<br />

aufweisen. Mittels grosser Referenzkollektive<br />

und maschinellem Lernen<br />

ist es daher möglich, die Tumorklassifikation<br />

und damit die primäre Entitätsdiagnostik<br />

direkt anhand des DNA-Methylierungsprofils<br />

zu bestimmen. Dies wird routinemässig<br />

bereits für die Hirntumore<br />

angewendet und ist in die aktuelle Hirntumorklassifikation<br />

der WHO eingeflossen<br />

[2] (Abbildung 2). Weiter erlaubte dies die<br />

Definition sehr seltener Hirntumorentitäten<br />

und die Präzisierung diagnostisch unscharfer<br />

Kategorien. Möglicherweise wird<br />

44<br />

2/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

Ähnliches auch für Tumoren anderer Organsysteme<br />

stattfinden. Beispielsweise<br />

wird momentan eine auf DNA-Methylierung<br />

basierte Klassifikation von Weichteil-<br />

und peripheren Nervenscheidentumoren<br />

entwickelt (neue Referenz: PMID:<br />

33479225 DOI: 10.1038/s41467-020-20603-<br />

4), und ein internationales Konsortium<br />

hat mit der Erstellung einer methylierungsbasierten<br />

Lymphom-Klassifikation<br />

begonnen. Analog dazu gibt es vielversprechende<br />

Resultate für die Zuordnung<br />

von Tumoren mit unbekannter Primärlokalisation,<br />

dem sogenannten CUP (cancer<br />

of unknown primary) Syndrom (neue Referenz:<br />

www.epidip.org). Da die zugrundeliegende<br />

Technik für die Bestimmung<br />

des Methylierungsprofils ein DNA-Microarray<br />

ist, lässt sich aus den Rohdaten neben<br />

der DNA-Methylierung ein Genom-weites<br />

Kopienzahlprofil errechnen,<br />

das Amplifikationen, LOH, Deletionen<br />

und auch Surrogat-Parameter für Translokationen<br />

liefert. Im Vergleich zur NGSoder<br />

Sanger-Sequenzierung werden jedoch<br />

höhere Mengen an DNA benötigt;<br />

pro Probe sind es ca. 500 ng DNA. Nach<br />

Möglichkeit ist Frischgewebe zu bevorzugen.<br />

Beispielsweise kann solches direkt<br />

im Rahmen der intraoperativen Schnellschnittuntersuchung<br />

asserviert werden.<br />

Für zeitkritische Diagnosen, z.B. von<br />

Hirntumoren, kann direkt innerhalb des<br />

Tages der Entnahme (


Perspectives<br />

Zusammenfassung<br />

PCR mit anschliessender Fragmentlängenanalyse<br />

Multiple Polymerase-Kettenreaktionen<br />

(PCR) werden eingesetzt, um Rearrangements<br />

von Immunglobulin-Genen und<br />

T-Zell-Rezeptoren zu quantifizieren. Diese<br />

Methode kommt in der Diagnostik von<br />

Lymphomen zum Zug, insbesondere auch<br />

in der Abgrenzung zu nicht-neoplastischen<br />

lymphatischen Entzündungsinfiltraten.<br />

Dabei werden PCR-Primers so gewählt,<br />

dass verschiedene Rearrangements<br />

jeweils zu unterschiedlich langen Produkten<br />

führen. Diese werden nach der PCR<br />

mittels Kapillarelektrophorese aufgetrennt,<br />

so dass sich Fragmentlängenprofile<br />

ergeben. Im Falle neoplastischer Zellen<br />

dominiert meist eine einzelne Variante<br />

eines solchen Rearrangements, da es sich<br />

um ein klonales Ereignis handelt. Demzufolge<br />

erscheint ein sehr starkes singuläres<br />

Produkt auf dem Gel, während ein<br />

nicht-neoplastisches Entzündungsinfiltrat<br />

zu einem Gemisch verschiedener unterschiedlich<br />

grosser Produkte führt.<br />

Ein ähnlicher Ansatz wird verwendet,<br />

um Mikrosatelliteninstabilität in Tumoren<br />

nachzuweisen. Karzinome mit defektem<br />

DNA-Reparatursystem haben multiple<br />

Muta tionen in DNA-Regionen mit<br />

repetitiven Nukleotid- Regionen, den sogenannten<br />

Mikrosatelliten. Anhand von<br />

Längenunterschieden dieser Mikrosatelliten<br />

zwischen Tumorgewebe und <strong>No</strong>rmalgewebe<br />

lässt sich voraussagen, ob ein Gendefekt<br />

im DNA-Reparatursystem vorliegt.<br />

Folglich haben die mikrosatelliteninstabilen<br />

Tumoren eine erhöhte Anzahl an<br />

Mutationen und sprechen besser auf eine<br />

Immuncheckpoint-Inhibitor-Therapie an.<br />

Weiter kann ein Gendefekt im DNA-Reparatursystem<br />

mit einem hereditären Syndrom<br />

assoziiert sein, wie dem Lynch-<br />

Syndrom. Diese Patienten haben ein generell<br />

erhöhtes Risiko für eine Reihe verschiedener<br />

Tumoren, so dass hier eine<br />

genetische Beratung und allenfalls Untersuchung<br />

der Familienangehörigen zu<br />

empfehlen ist.<br />

Ausblick<br />

Unser Wissen über genetische und epigenetische<br />

Veränderungen in Tumoren wird<br />

auch in den kommenden Jahren zunehmen.<br />

Gleichzeitig werden uns immer<br />

mehr zielgerichtete Krebsmedikamente<br />

zur Verfügung stehen, welche nur bei bestimmten<br />

genomischen Veränderungen<br />

wirksam sind. Molekularpathologische<br />

Untersuchungen werden demzufolge immer<br />

häufiger an Tumoren durchgeführt.<br />

Ziel bleibt es, über entsprechende Methoden<br />

zu verfügen, mit denen diese Veränderungen<br />

zuverlässig, einfach in der<br />

Handhabung und kosteneffektiv nachgewiesen<br />

werden können.<br />

Die Pathologie beurteilte Tumoren während vieler Jahre fast ausschliesslich mittels<br />

makroskopischer und mikroskopischer Untersuchungen. In den letzten Jahren erlebten<br />

wir allerdings einen enormen Wissenszuwachs über genetische und epigenetische<br />

Veränderungen in Tumoren wie zum Beispiel Mutationen, Translokationen oder dem<br />

Methylierungsprofil. Der Nachweis dieser Veränderungen im Rahmen der pathologischen<br />

Untersuchung gewinnt stetig an Bedeutung und hat Auswirkungen auf Diagnose,<br />

Prognose, Therapie, und Prävention von Tumorleiden. Es ist daher entscheidend, dass<br />

wir über geeignete Methoden verfügen, zum Nachweis dieser Veränderungen. In der<br />

folgenden Übersichtsarbeit stellen wir daher aktuelle Methoden vor, die in der Molekularpathologie<br />

eingesetzt werden, zum Nachweis genetischer und epigenetischer<br />

Veränderungen.<br />

Dr. med. Jürgen Hench<br />

Facharzt für Neuropathologie SSNPath.<br />

Institut für Pathologie<br />

Universitätsspital Basel<br />

Schönbeinstrasse 40<br />

4031 Basel<br />

juergen.hench@usb.ch<br />

PD Dr. med. et Dr. phil. nat.<br />

Matthias S. Matter<br />

Facharzt für Pathologie<br />

und Molekularpathologie FMH<br />

Institut für Pathologie<br />

Universitätsspital Basel<br />

Schönbeinstrasse 40<br />

4031 Basel<br />

matthias.matter@usb.ch<br />

Literatur<br />

1. Jennings LJ, Arcila ME, Corless C,<br />

Kamel-Reid S, Lubin IM, Pfeifer J, et al. Guidelines<br />

for Validation of Next-Generation<br />

Sequencing-Based Oncology Panels: A Joint<br />

Consensus Recommendation of the<br />

Association for Molecular Pathology and<br />

College of American Pathologists. The<br />

<strong>Journal</strong> of molecular diagnostics : JMD.<br />

2017; 19: 341 – 65.<br />

2. Capper D, Jones DTW, Sill M,<br />

Hovestadt V, Schrimpf D, Sturm D, et al.<br />

DNA methylation-based classification of<br />

central nervous system tumours. Nature.<br />

2018; 555: 469 – 74.<br />

3. Sestak I, Buus R, Cuzick J, Dubsky P,<br />

Kronenwett R, Denkert C, et al. Comparison<br />

of the Performance of 6 Prognostic<br />

Signatures for Estrogen Receptor-Positive<br />

Breast Cancer: A Secondary Analysis of a<br />

Randomized Clinical Trial. JAMA Oncol.<br />

2018; 4: 545 – 53.<br />

Current methods in molecular pathology<br />

Abstract: Macroscopy and microscopy were the cornerstones of tumor analysis in<br />

pathology for many years. Recently, we have witnessed an enormous increase in<br />

knowledge of genetic and epigenetic alterations occurring in tumors. The detection of<br />

these alterations is becoming increasingly important during pathological work-up<br />

because they have an important impact on the diagnosis, prognosis, therapy, and<br />

prevention of tumors. It is therefore crucial to have appropriate methods available to<br />

detect these genetic alterations, such as mutations, translocations or changes in the<br />

methylation profile. In the following review article, we will present current methods<br />

that are being applied in molecular pathology.<br />

46<br />

2/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

Les artistes de la médecine<br />

Prof. D r méd.<br />

Nicole Lindenblatt<br />

Nicole Lindenblatt me fascine.<br />

Elle ne me fascine pas parce<br />

qu’elle est professeure mais<br />

parce qu’elle a fait son chemin<br />

jusqu’à devenir directrice suppléante de<br />

la clinique. Tout cela n’est pas le fruit du<br />

hasard. En effet, tous les matins à 7h00,<br />

elle est à la clinique et le soir à 21h00 ou<br />

même plus tard, elle est encore assise à<br />

son bureau avec trois bouteilles de coca<br />

sur la table. Ce n’est pas cela qui me<br />

fascine, car il n’y a rien de particulier au<br />

fait que le capitaine quitte le bateau en<br />

dernier. On n’a rien sans rien.<br />

Ce qui me fascine, c’est son humanité.<br />

Dans l’environnement exigeant et<br />

empreint de professionnalisme d’un<br />

hôpital universitaire, elle prend le temps<br />

d’écouter les autres, pour l’entretien de<br />

planification de carrière des sous-assistants.<br />

Elle prend le temps de rendre<br />

chaque jour visite à ses patients. Même si<br />

ceux-ci ne relèvent plus de sa responsabilité<br />

depuis des mois. Se renseigne sur<br />

leurs plaies et procède elle-même au<br />

changement de pansement dans un autre<br />

service. Elle est là et colle à une vitesse<br />

incroyable et avec une grande précision<br />

20 à 25 rubans stériles, jusqu’à ce qu’elle<br />

soit satisfaite du résultat. Elle découpe,<br />

colle – comme un maître.<br />

Même après avoir passé huit heures<br />

au bloc opératoire, Nicole Lindenblatt<br />

longe silencieusement le couloir comme<br />

une fée, elle plane. Elle plane même si<br />

après de fatigantes discussions dans les<br />

organes dirigeants, elle devrait s’effondrer<br />

auprès des collaborateurs et patients.<br />

Elle ne le fait pas, elle reste<br />

impassible. Si elle était un mot, son mot<br />

serait «allure».<br />

«Lindenblatt» (feuille de tilleul) est<br />

un joli nom. La feuille du tilleul a la<br />

forme d’un cœur, l’écorce est lisse, le bois<br />

est tendre et résistant, la structure est<br />

claire, fine et dense et le tilleul se tient<br />

droit. C’est très caractéristique. Autrefois,<br />

sa famille élevait des chevaux en Prusse<br />

orientale. Elle a gagné ses galons à Zurich<br />

et vit comme une artiste qui reconstruit<br />

des ailes du nez symétriques sur la base<br />

du cartilage de l’oreille pour des patients<br />

brûlés, un peu comme une magicienne.<br />

Elle reste toujours humble. Les sous-assistant(e)s<br />

appellent M me la Professeure<br />

Lindenblatt par son prénom, Nicole, et la<br />

prennent pour une médecin-assistante,<br />

comme ils pensent qu’elle a tout juste la<br />

trentaine. Sa ressemblance avec un elfe<br />

s’illustre aussi par le fait que personne ne<br />

se sent mal à l’aise en sa présence, elle<br />

qui a une personnalité à la fois équilibrée<br />

et douce.<br />

J’ai peint l’impression qu’elle m’a laissée.<br />

J’ai aussi utilisé beaucoup de couleur,<br />

comme je le fais toujours, tout en veillant<br />

à trouver la bonne tonalité. Sa couleur est<br />

or. C’est ainsi, tout simplement. De plus,<br />

j’ai révélé sa tendresse et son caractère<br />

féerique par du rose dans un bleu clair. Le<br />

portrait paraît ainsi à la fois très léger et<br />

fin. Je trouve que je l’ai bien réussi. Je la<br />

perçois comme je l’ai peinte, c’est-à-dire<br />

comme être humain et artiste. Tendre et<br />

féerique.<br />

Bettina Reichl, peintre et gestionnaire des<br />

hospitalisations à la clinique de chirurgie<br />

plastique de l’Hôpital universitaire de Zurich<br />

(La version intégrale du texte [en allemand] est<br />

disponible sur www.bettinareichl.com)<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/21 47


Du rire et du rêve pour nos<br />

enfants hospitalisés<br />

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chaque semaine la visite des docteurs Rêves.<br />

Merci pour votre soutien.<br />

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48<br />

2/20 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


mediservice<br />

Boîte aux lettres<br />

Armé contre les<br />

cyberattaques<br />

<strong>No</strong>us entendons sans cesse<br />

parler de cyberattaques et<br />

de cas d'utilisation abusive<br />

de données. Justement, en<br />

tant que cabinet médical, nous avons<br />

notamment stocké des données sensibles<br />

sur les patients. Comment<br />

puis-je protéger les données numériques<br />

des patients contre les abus?<br />

Les cyberattaques sont en effet en<br />

augmentation – surtout à l’époque<br />

actuelle. Si la numérisation augmente<br />

Assurance Cyber<br />

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Vous êtes intéressé(e) par une solution<br />

d'assurance? Avec l’assurance Cyber<br />

Helvetia, les cyberrisques peuvent<br />

être couverts et grâce au réseau d’experts<br />

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conseils complets en cas de sinistre et<br />

êtes soutenus par une sensibilisation<br />

à la sécurité et des conseils sur les<br />

stratégies de sauvegarde des données.<br />

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solutions d’assurance individuelles<br />

supplémentaires avec différents<br />

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l’efficacité du travail et facilite l’établissement<br />

de contacts, elle offre également<br />

une plus grande plate-forme pour les<br />

cyberattaques. Il est donc important de<br />

reconnaître les pièges potentiels et de<br />

prendre des mesures de précaution.<br />

Les astuces des arnaqueurs<br />

Les criminels utilisent souvent de fausses<br />

identités en piratant des comptes de<br />

courrier électronique. Les entreprises<br />

reçoivent alors des instructions de<br />

paiement de partenaires supposés dignes<br />

de confiance tels que les clients, les<br />

fournisseurs ou même «leur» directeur<br />

financier. Cependant, l’argent atterrit sur<br />

des comptes frauduleux.<br />

Les courriers électroniques contenant<br />

des pièces jointes douteuses ou des<br />

liens vers de faux sites web sont également<br />

très répandus. Le malware actuellement<br />

très souvent utilisé, appelé «ransomware»,<br />

accède aux systèmes<br />

informatiques internes via des liens ou<br />

des fichiers téléchargés et peut crypter ou<br />

détruire les données sensibles des<br />

patients ou des cartes de crédit.<br />

Des données sensibles en échange<br />

d’argent<br />

Les cybercriminels utilisent de plus en<br />

plus les logiciels de rançon pour extorquer<br />

de l’argent. Les attaques les plus<br />

modernes copient les données sensibles<br />

et cryptent les données de base, puis<br />

exigent une rançon pour le décryptage.<br />

En outre, des menaces sont proférées<br />

pour la publication des données copiées.<br />

De plus en plus, les données sont vendues<br />

aux enchères sur le Darknet – une<br />

nouvelle source de profit pour les<br />

criminels.<br />

Comment protéger votre cabinet?<br />

1. Mettez à jour votre système d’exploitation<br />

avec des mises à jour et des patchs<br />

de sécurité.<br />

2. Créez des sauvegardes régulières qui<br />

sont conservées séparément du<br />

système du réseau.<br />

3. Installez des mesures de protection<br />

techniques telles que des scanners de<br />

virus, des pare-feu, etc.<br />

4. Modifiez les mots de passe par défaut<br />

de vos appareils.<br />

5. Segmentez le réseau (réseaux distincts<br />

de clients/serveurs/contrôleurs de<br />

domaine et dispositifs de diagnostic<br />

connectés au réseau, chacun ayant une<br />

administration isolée).<br />

6. N’accordez l’accès aux données que si<br />

les utilisateurs en ont réellement<br />

besoin.<br />

Il est très important de sensibiliser et<br />

de former vos employés. Car lorsque les<br />

cyberattaques réussissent, c’est généralement<br />

grâce à l’erreur humaine. Inversement,<br />

ce sont vos employés qui, en fin de<br />

compte, décèlent les agresseurs et<br />

protègent l’entreprise.<br />

Si des cyberattaques devaient<br />

néanmoins se produire, l’assurance cyber<br />

prévoit une indemnisation pour les pertes<br />

financières résultant de la perte de<br />

données, de la manipulation de données<br />

ou de violations de la protection des<br />

données.<br />

Tobias Seitz<br />

Helvetia Assurances,<br />

expert Assurances<br />

Cyber<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/21 49


<strong>No</strong>us conseillons les médecins, parce que nous les comprenons bien.<br />

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parlerons de vos assurances de personnes, de chose et de patrimoine et accidents.<br />

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Une structure<br />

pour sortir de la<br />

crise<br />

Personne n’est invulnérable, pas même les médecins. Un Case Management<br />

structuré permet de surmonter une crise et de se réinsérer.<br />

Silvia Läderach, communication marketing d’innova Versicherungen AG<br />

cle, et le Dr A. ne parvenait pas à quitter<br />

son domicile.<br />

La psychiatre a pu s’ouvrir à la Case<br />

Manager et exprimer librement ses pensées.<br />

Grâce aux entretiens, elle a accepté<br />

d’être mise en contact avec l’organisation<br />

de soins psychiatriques à domicile. Rapidement,<br />

elle a également pu entamer une thérapie<br />

spécialisée. Grâce à l’intervention de<br />

la Case Manager d’innova, l’assurance-invalidité<br />

lui a permis de profiter des prestations<br />

de l’intervention rapide (maintien du<br />

poste de travail) au sein d’un espace sécurisé.<br />

Par la suite, les entretiens réguliers avec<br />

la Case Manager ont permis de discuter de<br />

la possibilité d’une reprise progressive du<br />

travail. Dans une première phase, le Dr A. a<br />

traité les aspects administratifs de son cabinet<br />

en télétravail, dans le cadre d’un taux<br />

d’occupation limité. Elle s’est occupée de<br />

sa correspondance et s’est progressivement<br />

consacrée à la correction de rapports médicaux.<br />

Le taux d’occupation et les tâches à<br />

effectuer ont été régulièrement réévalués<br />

dans le cadre du Case Management. La<br />

bienveillance et la compréhension de<br />

l’équipe du cabinet ont redonné de la force<br />

au Dr A., au point qu’au bout de quelques<br />

semaines, elle a pu à nouveau reprendre de<br />

petits entretiens thérapeutiques par Skype.<br />

Ce faisant, le Dr A. a pu replonger dans son<br />

rôle de psychiatre et s’est sentie à nouveau<br />

perçue comme une professionnelle. Cette<br />

expérience a traduit le besoin de solutions<br />

de ce type. L’offre de séances de thérapie en<br />

ligne a ensuite été développée, ce qui a permis<br />

de soutenir l’activité, en particulier durant<br />

la deuxième vague.<br />

Pendant près de six mois, la psychiatre a<br />

exercé à 70% en télétravail. Elle a conservé<br />

les rendez-vous avec sa propre psychiatre<br />

et a à nouveau fait ses courses elle-même.<br />

Retrouver son autonomie, c’est aussi retrouver<br />

l’espoir. Bien que le quotidien ne<br />

soit pas à 100% le même qu’il ne l’était, le<br />

Dr A. se sent bien mieux et parvient à nouveau<br />

à gérer elle-même ses journées.<br />

Le personnel de santé est particulièrement<br />

éprouvé par la pandémie<br />

actuelle. Le Case Management<br />

d’innova permet de<br />

soulager celles et ceux qui se trouvent<br />

dans une situation devenue insupportable.<br />

Sous la forme d’un accompagnement<br />

psychosocial, un espace est proposé<br />

afin d’aborder des thèmes difficiles et de<br />

trouver ensemble des solutions flexibles<br />

pour surmonter les défis personnels. Un<br />

exemple concret montre l’aide que nous<br />

pouvons apporter dans le cadre de la sévère<br />

crise actuelle.<br />

Depuis plusieurs années, le Dr A. est à<br />

la tête d’un cabinet de psychiatrie renommé.<br />

Malheureusement, elle a subi une dépression<br />

nerveuse lors du premier confinement.<br />

Sa phobie spécifique se traduisait<br />

par des états d’anxiété face à une contamination<br />

possible par le coronavirus. Cette<br />

crainte s’est exprimée par un isolement<br />

social complet. Lorsque le Case Management<br />

d’innova a été informé au printemps<br />

2020 de l’incapacité de travail qui en a résulté,<br />

nous avons contacté le Dr A. et lui<br />

avons proposé notre aide. Cependant,<br />

étant donné qu’à ce stade, le Dr A. n’avait<br />

pas quitté sa maison depuis deux mois, la<br />

visite d’une Case Manager à son domicile<br />

n’était pas envisageable. C’est pourquoi<br />

nous avons progressivement instauré une<br />

relation de confiance au travers d’entretiens<br />

téléphoniques. Au fil de ces derniers,<br />

il s’est avéré que le Dr A. n’avait pas eu recours<br />

à un accompagnement professionnel.<br />

Contacter un confrère ou une consœur<br />

constituait pour elle un immense obstainnova<br />

mediservice vsao-<strong>asmac</strong> et innova Versicherungen<br />

collaborent avec succès<br />

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soyez médecin salarié ou propriétaire<br />

d’un cabinet médical indépendant!<br />

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a développé une assurance perte de<br />

gain unique en son genre, qui s’adapte<br />

au maintien du salaire de l’employeur/l’hôpital<br />

et garantit le versement<br />

du salaire durant les deux premières<br />

années d’une incapacité de<br />

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vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/21 51


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nous pouvons choisir un cap. Toutes voiles<br />

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tient à cœur d’assurer l’avenir financier<br />

des prestataires médicaux.<br />

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prévoyance sont mises à l’honneur dans<br />

notre nouvelle identité. Depuis 1986,<br />

nous nous sommes engagés sous le nom<br />

« ASMAC Fondation pour indépendants »<br />

à fournir des plans de prévoyance sur<br />

mesure aux médecins, propriétaires de<br />

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Medpension est une organisation partenaire<br />

de l’Association suisse des médecins assistant(e)s<br />

et chef(fe)s de clinique (<strong>asmac</strong>).


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Vivre<br />

consciemment<br />

l’instant présent<br />

Comment être plus léger et serein au quotidien? Angelika von der<br />

Assen, instructrice de pleine conscience, est convaincue que la<br />

méditation et la présence attentive sont les clés d’une vie épanouie.<br />

Julie Freudiger<br />

Lorsque l’on recherche des<br />

moyens pour faire face au<br />

stress, les mots-clés «méditation»<br />

et «pleine conscience» apparaissent<br />

de plus en plus souvent. La<br />

pleine conscience a même fait son entrée<br />

au sein des entreprises. L’un des premiers<br />

coachs en Suisse à avoir appliqué la pleine<br />

conscience au monde du travail est Angelika<br />

von der Assen. Psychologue d’entreprise<br />

et organisationnelle, formatrice de<br />

pleine conscience, elle sait comment gérer<br />

le stress au quotidien.<br />

Madame von der Assen, quelles<br />

sont les principales sources de stress<br />

dans notre quotidien?<br />

<strong>No</strong>us en voulons trop: un travail épanouissant,<br />

une forme éblouissante, des vacances<br />

inoubliables. Pour répondre à ces<br />

exigences, nous devons dépenser des<br />

quantités d’énergie. Force est de constater<br />

que nous sommes les artisans de notre<br />

propre stress. Il naît toujours de la manière<br />

dont je réagis à une situation, de ma façon<br />

de penser. A titre d’exemple: au lieu de<br />

m’inquiéter de la réorganisation à venir, je<br />

peux la considérer comme une chance qui<br />

se traduira par une nouvelle évolution.<br />

Comment sortir de cet actionnisme?<br />

<strong>No</strong>us devons rétablir l’équilibre entre le<br />

fait d’agir et d’être, utiliser les phases de<br />

repos et de farniente pour entrer en<br />

contact avec nous-mêmes. Beaucoup de<br />

gens ne savent pas comment fonctionne<br />

leur cerveau, d’où viennent les pensées<br />

qui les mettent sous pression et les privent<br />

de sommeil. Pour le savoir, il faut marquer<br />

un temps d’arrêt et observer ses pensées et<br />

sa respiration. C’est là que la pratique de la<br />

pleine conscience peut aider.<br />

La pleine conscience permet d’accroître<br />

la concentration et l’efficacité. Est-ce<br />

pour cela que de plus en plus d’entreprises<br />

misent sur cette pratique?<br />

Les cours de pleine conscience voient le<br />

jour pour plusieurs raisons. La principale<br />

en est l’envie de vouloir restreindre son niveau<br />

de stress. Des situations stressantes<br />

et des tensions bien gérées permettent de<br />

réduire considérablement l’absentéisme<br />

et même d’éviter les burn-out. De nombreux<br />

employés sont aujourd’hui surmenés.<br />

Ils n’arrivent pas à lever le pied. <strong>No</strong>us<br />

avons besoin de nouveaux outils pour faire<br />

face à ce mal du siècle.<br />

Comment surmonter le stress<br />

par la pleine conscience?<br />

La pleine conscience nous rend plus résistants<br />

aux situations stressantes. Peu importe<br />

que la tempête fasse rage, nous restons<br />

calmes intérieurement, car nous savons<br />

que rien ne dure éternellement. Toute<br />

crise s’achève à un moment donné. La méditation<br />

nous apprend aussi à gérer les émotions<br />

fortes et à les accepter. La troisième<br />

étape consiste à devenir plus optimiste.<br />

Quels exercices de pleine conscience<br />

pouvez-vous recommander pour mieux<br />

venir à bout du stress quotidien?<br />

Par exemple, respirez trois fois profondément<br />

avant de passer d’une chose à l’autre.<br />

Cela détend et aide à y voir plus clair. Si le<br />

repas avec les enfants est turbulent, faites<br />

une petite pause, prenez trois longues inspirations,<br />

acceptez la situation et réfléchissez<br />

à ce que vous allez faire pour calmer<br />

le jeu. Le principe est toujours le<br />

même: percevoir le stimulus, faire une<br />

pause, décider consciemment. Cela demande<br />

de la pratique, mais reste à la portée<br />

de tous. Comprendre les mécanismes<br />

aide déjà beaucoup.<br />

La méditation ne signifie donc pas<br />

nécessairement rester assis pendant<br />

des heures?<br />

Le fait de s’asseoir et de méditer régulièrement<br />

favorise l’entraînement mental. Mais<br />

il existe aussi de nombreuses méditations<br />

intégrées. Par exemple, se concentrer complètement<br />

sur la vaisselle, comme si vous<br />

vous concentriez sur votre respiration. Ou<br />

encore se brosser les dents de manière méditative,<br />

écouter attentivement les autres,<br />

écrire des e-mails avec attention. Comme<br />

si vous faisiez ces choses pour la première<br />

fois. Il s’agit d’observer et d’apprendre à<br />

connaître son propre mental.<br />

Sanitas est un partenaire de coopération<br />

de mediservice vsao-<strong>asmac</strong>. Vous<br />

trouverez d’autres articles et informations<br />

intéressants sur le thème de la<br />

santé numérique à l’adresse suivante:<br />

www.sanitas.com/onlinemagazin/fr.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/21 53


Impressum<br />

Adresses de contact des sections<br />

N o 2 • 40 e année • Avril <strong>2021</strong><br />

Editeur<br />

AG<br />

VSAO Sektion Aargau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier, Auf der<br />

Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch, tél. 044 250 43 23,<br />

fax 044 250 43 20<br />

mediservice vsao-<strong>asmac</strong><br />

Bollwerk 10, case postale, 3001 Berne<br />

Téléphone 031 350 44 88<br />

journal@<strong>asmac</strong>.ch, journal@vsao.ch<br />

www.<strong>asmac</strong>.ch, www.vsao.ch<br />

Sur mandat de l’<strong>asmac</strong><br />

Rédaction<br />

Catherine Aeschbacher (rédactrice en chef),<br />

Giacomo Branger, Franziska Holzner- Arnold,<br />

Kerstin Jost, Fabian Kraxner, Léo Pavlopoulos,<br />

Lukas Staub, Anna Wang, Sophie Yammine<br />

Comité directeur <strong>asmac</strong><br />

Angelo Barrile ( président), <strong>No</strong>ra Bienz<br />

(co-vice- présidente), Patrizia Kündig<br />

(co-vice- présidente), Christoph Bosshard<br />

(invité permanent), Marius Grädel, Dina-<br />

Maria Jakob (invitée permanente), Helen<br />

Manser, Gert Printzen, Svenja Ravioli,<br />

Patrizia Rölli, Martin Sailer, Miodrag Savic<br />

(invité permanent), Jana Siroka, Michael<br />

Burkhardt (swimsa)<br />

Impression et expédition<br />

Stämpfli AG, Wölflistrasse 1, CH-3001 Bern<br />

Téléphone +41 31 300 66 66,<br />

info@staempfli.com, www.staempfli.com<br />

Maquette<br />

Tom Wegner<br />

Illustration de la page de couverture<br />

Till Lauer<br />

Annonces<br />

Zürichsee Werbe AG, Fachmedien,<br />

Markus Haas, Laubisrütistrasse 44, 8712 Stäfa<br />

Telefon 044 928 56 53<br />

E-Mail vsao@fachmedien.ch<br />

Tirage<br />

Exemplaires imprimés: 22 200<br />

Certification des tirages par la REMP/FRP<br />

2020: 21 829 exemplaires<br />

Fréquence de parution: 6 numéros par année<br />

L’abonnement est inclus dans la contribution<br />

annuelle pour les membres de l’<strong>asmac</strong><br />

ISSN 1422-2086<br />

L’édition n o 3/<strong>2021</strong> paraîtra en juin <strong>2021</strong>.<br />

Sujet: Ennui<br />

© <strong>2021</strong> by <strong>asmac</strong>, 3001 Berne<br />

Printed in Switzerland<br />

BL/BS<br />

VSAO Sektion beider Basel, Geschäftsleiterin und Sekretariat:<br />

lic. iur. Claudia von Wartburg, Advokatin, Hauptstrasse 104,<br />

4102 Binningen, tél. 061 421 05 95, fax 061 421 25 60,<br />

sekretariat@vsao-basel.ch, www.vsao-basel.ch<br />

BE VSAO Sektion Bern, Schwarztorstrasse 7, 3007 Berne, tél. 031 381 39 39,<br />

info@vsao-bern.ch, www.vsao-bern.ch<br />

FR<br />

ASMAC section fribourgeoise, Gabriela Kaufmann-Hostettler,<br />

Wattenwylweg 21, 3006 Berne, tél. 031 332 41 10, fax 031 332 41 12,<br />

info@gkaufmann.ch<br />

GE Associations des Médecins d’Institutions de Genève, case postale 23,<br />

Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 14, amig@amig.ch, www.amig.ch<br />

GR<br />

JU<br />

NE<br />

VSAO Sektion Graubünden, 7000 Chur, Samuel B. Nadig, lic. iur. HSG,<br />

RA Geschäftsführer/Sektionsjurist, tél. 078 880 81 64, info@vsao-gr.ch,<br />

www.vsao-gr.ch<br />

ASMAC Jura, 6, chemin des Fontaines, 2800 Delémont,<br />

marie.maulini@h-ju.ch<br />

ASMAC section neuchâteloise, Joël Vuilleumier,<br />

avocat, Rue du Musée 6, case postale 2247, 2001 Neuchâtel,<br />

tél. 032 725 10 11, vuilleumier@valegal.ch<br />

SG/AI/AR VSAO Sektion St. Gallen-Appenzell, Bettina Surber, Oberer Graben 44,<br />

9000 St. Gallen, tél. 071 228 41 11, fax 071 228 41 12,<br />

Surber@anwaelte44.ch<br />

SO<br />

TI<br />

TG<br />

VD<br />

VS<br />

VSAO Sektion Solothurn, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier, Auf der<br />

Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch, tél. 044 250 43 23,<br />

fax 044 250 43 20<br />

ASMAC Ticino, Via Cantonale 8-Stabile Qi, 6805 Mezzovico-Vira,<br />

segretariato@<strong>asmac</strong>t.ch<br />

VSAO Sektion Thurgau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier, Auf der<br />

Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch, tél. 044 250 43 23,<br />

fax 044 250 43 20<br />

ASMAV, case postale 9, 1011 Lausanne-CHUV,<br />

asmav@asmav.ch, www.asmav.ch<br />

ASMAVal, p.a. Maître Valentine Gétaz Kunz,<br />

Ruelle du Temple 4, CP 20, 1096 Cully, contact@asmaval.ch<br />

Suisse centrale (LU, ZG, SZ, GL, OW, NW, UR)<br />

VSAO Sektion Zentralschweiz, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

ZH/SH<br />

VSAO ZH/SH, RA lic. iur. Susanne Hasse,<br />

Geschäftsführerin, <strong>No</strong>rdstrasse 15, 8006 Zurich, tél. 044 941 46 78,<br />

susanne.hasse@vsao-zh.ch, www.vsao.zh.ch<br />

Label de qualité Q-publication<br />

de l’association média suisses<br />

54<br />

2/21 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


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