ART NUMERIQUE REGART MAGAZINE
Magazine d’Art et Mode - Regart analyse la société, décelant les tendances émergentes qui influencent le monde d’aujourd’hui pour façonner celui de demain.
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YUIMA
NAKA
Yuima Nakazato est un designer japonais avant-gardiste. Issu d’une
famille portée sur l’Art avec un père sculpteur et une mère joaillère, le
jeune créateur a grandi dans un environnement artistique et s’est naturellement
tourné, plus tard, vers la mode et le textile. Après des années
d’auto-apprentissage, il étudie au département de la Mode
ZATO
de l’Académie Royale des Beaux-Arts à Anvers, en Belgique. Une fois
diplômé, il obtient le prix du meilleur nouveau créateur de l’année
au Mainichi Fashion Grand Prix Shiseido Award, en 2017. De plus, il
rafle la mention honorifique du prix international Ars Electronia pour
la science, la technologie et les arts STARTS. Il gagne également plusieurs
prix européens tel que l’International Talent Support, plus grand
concours de mode du monde, en 2008 et 2009 à Trieste, en Italie.
Fortement influencé par les métiers
de la création et de la
construction tels que l’ingénierie,
l’artisanat, l’architecture ou encore
l’art, Nakazato prône l’audace.
Porté par trois valeurs fondamentales
tel que le « cosmos »,
le « futur » et la « nature », il réalise
de véritables œuvres d’art.
C’est par ailleurs grâce à son originalité
qu’il entre à la Chambre
Syndicale de la Haute Couture de
Paris en 2016. Il fait donc partie
des nouveaux jeunes créateurs
sur le marché. Durant son parcours,
il crée tout d’abord des costumes
de scènes pour le théâtre,
dans son pays natal jusqu’à
créer ceux des Black Eyed Peas.
Cet avant-gardiste inépuisable
se lance dans l’invention de
nouvelles méthodes de fabrications
numériques de vêtements. Il
utilise des imprimantes 3D dans
ses créations ainsi que l’UV par
exemple. L’utilisation de matériaux
non traditionnels est une
véritable signature. Grâce à ses
techniques innovantes, il réalise
des vêtements en PVC Hologram,
de façon aussi high-tech que la
mode japonaise. Inspiré par la
science-fiction et la notion de
futurisme, le créateur imagine ses
vêtements comme une extension
du corps humain, une véritable
dimension profonde. Grâce à ses
progrès, il lui est aujourd’hui possible
de créer une pièce, aussi
futuriste soit elle, en moins de 24
heures, en fonction de la demande.
Il a donc créé le TYPE-1, dans
un principe de « couture sans
couture ». N’utilisant ni fil ni aiguille,
cette technique permet
de personnaliser la forme ou la
taille d’un vêtement presque sans
fin. De plus, le biosmocking est
un principe né de son imagination.
Cette méthode consiste à
modéliser le textile afin de créer
des textures tridimensionnelles
en contrôlant avec précision les
textiles dits « brewed protein ».
Ce principe de protéines brassées,
issues de la start-up japonaise
Spiber, est utilisé par le
créateur car ce type de protéines
se contractent une fois
plongées dans l’eau. Il est alors
possible de contrôler les formes
de la pièce grâce au numérique,
toujours dans un but de repousser
les limites de la Haute Couture
tout en la démocratisant.
« On peut créer huit looks à partir
d’une robe. Comme il n’y a pas de
coutures, c’est très, très malléable»,
explique-t-il dans un communiqué.
Toujours selon lui, l’évolution
du vêtement est un facteur clé
pour la vie future de l’humanité.
ACTUALITE
Toujours dans un principe de numérisation
et suite à la crise sanitaire
qui a impacté le monde actuel,
Nakazato a présenté sa collection
Haute Couture 2021, intitulée AT-
LAS, en ligne. Il fait même bien plus
que s’adapter à ce nouveau procédé
en créant un véritable court
métrage qui retrace l’entière élaboration
du vêtement.
C’est une unique silhouette qui s’articule
autour du « boro », un textile
japonais composé de fragments
raccommodés. Au niveau de
la fabrication, il a plongé ses tissus
colorés dans un réservoir d’eau à
la manière d’une araignée qui restaure
ses toiles grâce à l’eau. Ensuite,
grâce au numérique, il lui a
été possible de moduler la forme
du vêtement. Cette création s’inspire
d’un univers futuriste de part le
processus de fabrication 2.0 mais
également la forme volumineuse des
accessoires. Il complète son look à
I
COLLECTION HAUTE COUTURE 2021
l’aide de gants à plis en accordéon
ou encore d’un couvre-chef
façonné à l’image d’une impératrice
de science-fiction.
Il diffuse un message fort en dévoilant
sa muse sur ce projet. En effet,
il choisit la mannequin américaine
Lauren Wasser, autrefois amputée
des deux jambes suite au syndrome
du choc toxique. Le créateur lui
confectionne une paire de bottes
futuristes et dorées en adéquation
avec son handicap afin de propager
sa vision d’une nouvelle ère selon
laquelle la mode doit s’adapter
à la singularité de chaque habitant
de cette planète. Dans son court
film, il dévoile ainsi les ressentis du
modèle, qui évoque, par ailleurs, le
fait que c’est grâce aux nombreuses
avancées technologiques et aux
artistes comme Yuima Nakazato qu’il
est aujourd’hui possible pour elle de
marcher et de s’exprimer malgré son
manque de mobilité.
Avoir premièrement deux jambes, puis avoir ces jambes-là, je peux définitivement dire que c’est grâce à la
technologie que je suis devenue la femme que je suis aujourd’hui ainsi qu’être capable de bouger comme
je le fais. Je suis sûre que nous allons tous avoir besoin d’un type de technologie quelconque pour nous
faire avancer et devenir de meilleurs humains dans le futur et je suis l’avant-garde. Oui, je suis le futur.
LAUREN WASSER
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