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Extraits Livret Fabulala à feuilleter

Voici quelques extraits du livret pédagogique Fabulala créé par Dulala en partenariat avec Les Tables des matières et mis en page par Formula. Photos : Charlotte Gonzalez et Victor André. www.dulala.fr/fabulala

Voici quelques extraits du livret pédagogique Fabulala créé par Dulala en partenariat avec Les Tables des matières et mis en page par Formula. Photos : Charlotte Gonzalez et Victor André.
www.dulala.fr/fabulala

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LA BOÎTE À HISTOIRES

1


un

projet

pédagogique

impulsé

par

au

service

du

plurilinguisme


INTRODUCTION

Fusion de plusieurs sons et images, fabu, comme

les fab-les, comme ce qui est fab-uleux, comme

fabriquer ensemble, lala, comme des mots nouveaux

qui chantent et qui viennent d’ailleurs, et comme

, association à l’origine de .

Cette mallette mêlant la création d’histoires, le

plurilinguisme* et les pratiques artistiques est née

de la rencontre entre deux associations : la surcitée

(acronyme de D’une Langue À L’Autre),

un laboratoire spécialisé dans l’éducation plurilingue

et interculturelle et l’association Les Tables de

Matières, qui rassemble artistes et designers autour

de la création d’outils et d’espaces pour l’éducation

artistique.

À partir du travail de Dulala autour de la Boîte à

histoires, et plus spécifiquement autour du conte

du Petit Chaperon rouge, Dulala et Les Tables des

Matières s’associent pour concevoir une mallette

où l’éveil aux langues rencontre l’éveil artistique et

culturel, des leviers pour lutter contre les inégalités

scolaires en prévenant les discriminations liées aux

langues et à leurs locuteurs.

LUTTER CONTRE LES INÉGALITÉS SCOLAIRES EN

SOUTENANT LE DÉVELOPPEMENT DU LANGAGE

Vecteur majeur de la réussite scolaire, le langage

permet aux enfants de construire leur identité,

d’élaborer leur pensée et de trouver leur place dans

la société. Mais comment accompagner l’acquisition

du langage chez les petits, notamment chez ceux qui

grandissent dans une famille dont le français n’est pas

la langue première ?

La mallette

propose de développer chez

les enfants le goût des mots et des langues à travers

des histoires à lire, à inventer et à raconter (grâce

à la Boîte à histoires), à manipuler et à jouer (grâce

aux activités et parcours de pratiques artistiques

proposés).

PRÉVENIR LES DISCRIMINATIONS DÈS LE PLUS

JEUNE ÂGE À TRAVERS LE PLURILINGUISME

Les enfants intériorisent très tôt les représentations

sociales, positives ou négatives, envers les langues et

leurs locuteurs et locutrices.

La littérature scientifique nous apprend qu’un

des leviers, probablement le plus important, pour

encourager la construction d’un bilinguisme*

harmonieux est le regard positif qu’on porte sur les

langues des enfants.

La mallette

souhaite alors valoriser

et célébrer la diversité linguistique en mettant en

valeur tout son potentiel esthétique et sensoriel :

musicalité de chaque langue, univers graphique de

chaque système d’écriture, pluralité des imaginaires

culturels...

C’est une mallette pour écouter, raconter, imaginer

des histoires en français ou dans les langues de

son choix. C’est une ressource pour faire vivre le

plurilinguisme, pour révéler les langues des enfants.

Dans notre société marquée par la superdiversité 1 ,

où le pluralisme devient la norme et la diversité se

normalise, lire, écrire et compter ne suffisent plus

et les savoirs s’enrichissent de la confrontation des

visions et des valeurs dont ils sont porteurs. On a

besoin d’apprendre à s’ouvrir au monde qui nous

entoure, à faire ensemble, à construire du commun

tout en préservant ce qui est particulier à chacun·e.

Au service d’une éducation plurilingue, interculturelle

et inclusive, Dulala a choisi l’outil le plus ancien que

les êtres humains ont inventé pour se transmettre

leurs expériences particulières et s’imaginer un destin

commun : le récit.

Anna Stevanato

Fondatrice et directrice de

Le point d’entrée de la mallette est le conte du

Petit Chaperon rouge, qui sert d’exemple pour faire

connaissance avec tous les potentiels didactiques de

cet outil. Mais si tous les objets sont prêts à s’animer

pour raconter cette histoire, ils peuvent aussi en

raconter bien d’autres encore, en français et/ou dans

la langue de son choix. À travers cette mallette, nous

avons souhaité proposer des expériences narratives et

plastiques permettant de développer le langage sous

toutes ses formes : orale, écrite et visuelle.

Cette façon d’accéder au sens peut se faire à travers

des objets symboliques livrés dans la mallette (trois

objets de la même forme mais de taille différente

pour représenter trois membres de la même famille,

un parallélépipède pour indiquer un immeuble s’il est

positionné à la verticale ou une table s’il est placé à

l’horizontale, un objet aux dents pointues pour indiquer

le grand méchant loup) qui peuvent évoluer grâce à la

créativité des enfants.

LA BOÎTE À HISTOIRES

* Voir glossaire Le plurilinguisme en quelques mots, p.XX.

1 La superdiversité, ou super-diversité, est un terme et un

concept inventé par le sociologue Steven Vertovec dans un

article de 2007 dans Ethnic and Racial Studies.

9


DANS LA MALLETTE,

IL Y A...

LA BOÎTE À HISTOIRES

une scène à déplier, pratique et magique

des fonds de couleur, supports au conte

les objets nécessaires pour raconter

l’histoire du Petit chaperon rouge,

prêts à entrer en scène

une réserve d’objets qui

attendent leur tour pour faire

entendred’autres contes

1 livret

1 Boîte à histoires

3 affiches

3 dépliants

15 cartes-matières

10 enveloppes-cadres

10 cartes-couleurs

10 peignes de calligraphie

1 clochette

30 rubans nomades

3 objets sensoriels

À la croisée du théâtre d’objet

et du conte,

c’est un outil magique

et poétique qui participe

à donner aux enfants

le goût des langues

et des histoires.

LES SUPPORTS

À COMPLÉTER

les dépliants

les affiches

Ces supports vous permettront

de mettre en valeur et de partager

le travail fait avec les enfants,

au fur et à mesure des activités :

fabrication d’un carnet de bord,

création d’une collection de

dessins, affichages de mots

collectés dans les familles…

Pour faciliter la mise en place des activités, retrouvez dans cet espace des ressources signalées dans les livrets par ce

pictogramme : tutoriels, modèles et gabarits de documents à télécharger… Pour y accéder, rendez-vous à cette adresse :

www.dulala.fr/ressources

10


cartes-couleurs

enveloppes-cadres

LES

CARTES

les cartes-matières

les cartes-couleurs

les enveloppes-cadres

Avec elles, de multiples jeux

et expériences vous sont proposés,

retrouvez-les dans le livret Fabulala.

De la fabrication d’un jeu de mémory

à la mise en place d’une exposition

collective, ces cartes sont un bon

support pour prolonger l’expérience

de la Boîte à histoires de manière

ludique et sensible !

cartes-matières

LES PEIGNES DE

CALLIGRAPHIE

Les langues peuvent se dire mais

aussi s’écrire ! Grâce à ces outils, associez

la découverte de différents systèmes

d’écriture au plaisir de l’expérimentation de nouveaux outils graphiques.

Retrouvez dans le livret Fabulala tous les ateliers qui peuvent être

proposés avec ces outils !

UNE

CLOCHETTE

Quand elle retentit,

l’histoire et/ou le jeu

commence…

et se termine.

LES RUBANS

NOMADES

LES OBJETS

SENSORIELS

LA BOÎTE À HISTOIRES

la boîte à sentir

la boîte à toucher

l’objet à goûter

Remplissez-les avec

de quoi solliciter tous

les sens des enfants

pendant le conte : respirer

l’odeur de la forêt, toucher

les poils du loup, goûter les

biscuits…

Ils vous permettront

de créer un lien entre

votre groupe et

l’extérieur. Noués au sac

des enfants ou glissés

dans les cahiers de

liaison, ils vous seront

utiles pour informer

les familles du travail

en cours et pour collecter

des éléments qui viendront

nourrir les activités : récolte

de mots dans différentes

langues, collecte de matières,

d’albums…

11


METTRE UN CONTE EN BOÎTE

CHOISIR UNE HISTOIRE

Qu’est-ce qu’une bonne histoire à mettre en boîte ?

Une histoire qui vous plaît : plus vous serez à l’aise

avec l’histoire que vous allez raconter, plus les

enfants y prendront du plaisir

Une histoire qui comporte assez de lieux, de

personnages et d’actions, mais pas trop !

Choisissez en moyenne 3 à 4 lieux, 3 à 4 groupes

de personnages, et 3 à 4 étapes dans votre histoire.

C’est le nombre idéal pour que la mise en scène soit

dynamique tout en restant fluide et compréhensible.

LE SCHÉMA ACTANCIEL ET

L’APPRENTISSAGE DU RÉCIT

La compréhension des récits de fiction

concerne deux points essentiels :

Le repérage des personnages (principaux

et secondaires), leur reconnaissance à

travers les transformations qui les affectent

(tel personnage a peur au début du récit

puis devient courageux ; tel autre, colérique,

apprend à maîtriser ses émotions...), la

compréhension de leur pensée à travers leurs

motivations, leurs buts et les relations qu’ils

entretiennent avec d’autres personnages ;

La compréhension des évènements, des

épisodes, leur chronologie, leurs relations

de causalité, leur hiérarchisation (ce qui est

central et ce qui est secondaire) et leur mise

en mémoire : de la situation initiale, à la chute,

en passant par la trame principale, tout doit

faire un ensemble cohérent.

ADAPTER LE TEXTE

DU CONTE

Quel que soit le texte choisi, une réécriture sera

nécessaire pour permettre la narration d’un conte avec

la Boîte à histoires afin de se conformer aux grands

principes de l’outil, à savoir :

Un récit court et précis : entre 5 et 8 minutes selon

l’âge et la disponibilité des enfants.

Afin de faire correspondre le temps du récit au

temps d’attention des enfants, il faut raccourcir

l’histoire et en garder les étapes essentielles.

Attention tout de même à ne pas pour autant

simplifier les mots, à ne pas enlever certains

connecteurs logiques ou temporels qui participent à

la beauté et à la richesse de la langue écrite.

Pas de dialogues : laisser les enfants développer

leur imaginaire et faciliter leur compréhension de

l’histoire par la manipulation des objets incarnant

les personnages dont il est question.

Grâce au discours indirect, on laisse les enfants

imaginer eux-mêmes les voix des personnages sans

le leur imposer. Mais il s’agit également de proposer

aux enfants une forme grammaticale riche et

complexe qui implique notamment des propositions

subordonnées et des reprises anaphoriques.

LE DISCOURS INDIRECT

Le discours indirect permet de rapporter

des paroles. À la différence du style direct

(“Où vas-tu ?”), le style indirect (“Le loup lui

demanda où elle allait”) est décontextualisé

et doit donc être beaucoup plus précis. Ce

faisant, il génère des propositions subordonnées

(“il lui demanda où elle allait”) et des

reprises anaphoriques (“le loup entra dans la

maison de la grand-mère, s’approcha de son

lit, et n’en fit qu’une bouchée”).

L’emploi des temps propres au récit

La Boîte à histoires est un outil permettant de

plonger avec les enfants dans les contes et ainsi

d’utiliser les temps du récit, qui parfois, selon les

langues, ne sont jamais employés à l’oral : c’est par

exemple le cas du français qui réserve l’usage du

passé simple à l’écrit. La Boîte à histoires contribue

ainsi à l’apprentissage de ces usages particuliers de

la langue, même dans sa langue maternelle !

LANGAGE DE SITUATION / LANGAGE D’EVOCATION

Les enfants apprennent à parler dans des situations d’énonciation

concrètes face à des interlocuteurs présents : c’est ce que l’on

appelle le langage de situation. À l’école maternelle, les enfants

apprennent le langage d’évocation, c’est-à-dire le langage qui

permet de parler de personnes ou de choses qui ne sont pas

présentes. Ce langage d’évocation se doit d’être plus précis, et fait

recours à des repères spatio-temporels qui ancrent l’énoncé.

20


Le ciel

Les décors

Les lieux secondaires

Les objets et le mobilier

Le lieu principal

Les personnages

Le méchant

22




LES RITUELS

D’OUVERTURE ET

DE FERMETURE

DE LA BOÎTE

À HISTOIRES

Ces rituels contribueront à faire

du moment du conte un moment

merveilleux et créeront une

attention très soutenue chez les

enfants, même les plus petits.

POUR COMMENCER

L’HISTOIRE

↘ Théâtralisez l’arrivée de la Boîte

à histoires (par exemple : « J’ai

trouvé ce matin un drôle d’objet

sous un arbre et j’ai attendu

d’être avec vous pour pouvoir

l’ouvrir… »).

↘ Pour déplier la scène, chantez

une chanson en revêtant

l’attribut de votre choix

(chapeau, écharpe, foulard,...).

↘ Sonnez la clochette à votre

disposition et dites, dans la

langue du récit « L’histoire va

commencer ».

APRÈS AVOIR RACONTÉ

L’HISTOIRE

↘ Sonnez de nouveau la clochette

après votre dernière phrase.

↘ Dites au revoir à chaque objet

de la Boîte à histoires dans la

langue du récit, en les rangeant

côté coulisses, à l’abri du regard

des enfants.

↘ Repliez la scène en chantant la

même chanson qu’au départ

et dites « Mon histoire est

terminée ».

LA BOÎTE À HISTOIRES

LES PAUSES

SENSORIELLES

À certains moments de la

narration, vous pourrez marquer

des pauses et vous rapprocher

tour à tour de chaque enfant en

lui proposant d’interagir avec un

ou plusieurs objets : sentir la forêt,

goûter les biscuits, caresser les

poils du loup, etc. (attention aux

allergies alimentaires possibles

de certains enfants !). Pour cela,

différents objets sont à votre

disposition :

* une boîte à sentir : avec ses

petites perforations, elle permet

de solliciter l’odorat

* une boîte à toucher : percée

d’un trou, invitez les enfants à y

glisser un doigt

* l’objet à goûter : repliez-en les

bords pour y déposer de quoi

proposer une dégustation aux

enfants.

ASTUCE !

Pour ne pas trop

interrompre le récit, limitez

le nombre de pauses : deux

ou trois expériences sensorielles

faisant appel à deux ou trois sens

différents sont suffisantes. Veillez

à conserver les mêmes pauses

sensorielles lorsque vous raconterez

de nouveau cette histoire, en

français ou dans une autre

langue : les enfants pourront

ainsi tisser des liens entre

les langues.

Vous pouvez également ajouter les

contenants qui vous paraîtraient

utiles : petit pot en verre pour

faire goûter la compote ou le

miel, sachet glissé dans la boîte à

toucher pour caresser la farine...

Préparez-les en amont du récit.

Ces expériences individuelles

menées de façon à ne pas casser

le rythme de l’histoire vont

stimuler les sens des enfants et

faciliter ainsi la mémorisation

des mots. Ce faisant, le récit

s’animera et se transformera

en une expérience vivante dans

laquelle les enfants se sentiront

protagonistes.

37


grand-mère

grandmother

ةدج

abuela

奶 奶

бабушка

maama

பாட் டி

abuela

grandmother

grand-mère

grand-mère


RACONTER

EN

PLUSIEURS

LANGUES


REPÈRES

THÉORIQUES


LES

ACTIVITÉS


Dans cette partie du livret, vous trouverez

des propositions d’activités, aux titres

prenant parfois quelques libertés poétiques

avec la langue française, pour prolonger

l’expérience de la BOÎTE À HISTOIRES :

↘ sous forme de fiches pour des séances

à concevoir sur-mesure

↘ organisées en parcours pédagogiques

de 3 à 5 séances de 45 minutes chacune.

Il est nécessaire d’avoir pu raconter le conte

dans au moins deux langues différentes

(dont le français) avant de proposer ces

activités aux enfants. Elles se nourrissent

en effet des langues découvertes grâce à la

BOÎTE À HISTOIRES et permettent de les

remettre en jeu et en formes.

En faisant varier progressivement

l’accompagnement des enfants en fonction

de leur âge,

les accompagnera

dans leur exploration des richesses du

plurilinguisme. Les activités proposées dans

ce livret peuvent ainsi s’adapter dès l’âge

auquel les enfants découvrent l’imaginaire

des contes et le geste graphique à celui

auquel ils s’amusent avec les lettres,

s’approprient les mots et les histoires.

Il n’est pas utile de tout lire avant de

commencer et il n’y a pas d’ordre pour

mener les activités : comme dans un livre

de recettes, feuilletez ce livret et piochez-y

librement ce qui correspond à vos envies

et à vos besoins !

www.dulala.fr/fabulala-ressources

65


1

LA GUIRLANGUE

DURÉE

de 15 min. à 1 h.

MATÉRIEL

— feuilles de papier

A4 de couleur

— ciseaux

— feutres noirs

— fil ou ficelle

ENJEUX

PÉDAGOGIQUES

↘ Permettre aux

enfants de prendre

conscience de

la diversité des

langues qui les

entourent.

↘ Créer un outil

de mémoire du

groupe.

AVANT LA SÉANCE

Si les enfants sont trop jeunes pour

le faire, plier en 2, dans le sens de

la longueur, les feuilles de papier de

couleur.

DÉROULÉ

1 Découper les fanions. Pour cela, plier

en 2 les feuilles de papier de couleur

puis les découper dans le sens de la

largeur de manière droite, courbe, en

zig-zag… La diversité des formes ainsi

obtenues rendra la guirlangue encore

plus belle ! Ces fanions ne doivent être

ni trop petits, ni trop grands, afin que

les enfants puissent y écrire un mot sur

chaque face par la suite (une feuille

A4 peut ainsi être découpée en 4 à 6

fanions).

2 Proposer aux enfants de choisir

des fanions et d’écrire un mot sur

chacun d’eux (par exemple « bonjour »,

« bienvenue », un mot-clé du conte…)

dans toutes les langues qu’ils

connaissent. Cela peut être dans les

langues qu’ils parlent, les langues des

ami·e·s, de la famille, des voisin·e·s…,

les langues qu’ils aimeraient parler,

celles des invité·e·s de la Boîte à

histoires… Au feutre noir, écrire le mot

dans la langue de son choix d’un côté

du fanion, et le nom de cette langue

de l’autre.

3 Décorer les espaces encore vierges

avec du graphisme : points, rayures,

ponts…

4 Tendre un fil dans la salle, sur lequel

viendront se poser les fanions pliés

en 2, au fur et à mesure du travail.

5 Les enfants peuvent, à l’issue de

l’activité, rapporter leur guirlangue

chez eux afin de la suspendre dans leur

chambre et de la compléter à l’aide

de leur entourage.

ASTUCE !

La biographie

langagière peut

être réalisée à travers de

nombreuses activités. La “Fleur

des langues” est une activité phare

de la démarche de l’éveil aux langues

didactisée d’abord par ELODIL en

2006 puis par bien d’autres acteurs du

plurilinguisme, mais il est aussi possible

de rédiger cette biographie sous forme

de texte, de poème, d’anagramme,

de roman, de film, de chanson…

tous les moyens sont bons

pour y parvenir !

68


LA BIOGRAPHIE LANGAGIÈRE

La biographie langagière d’un individu consiste pour

celui-ci à se raconter à travers son rapport aux langues

et à prendre conscience de sa compétence plurilingue.

Il s’agit donc de recenser les langues que l’on parle,

que l’on comprend, qui nous entourent ou que l’on rêve

d’apprendre. La biographie langagière n’est jamais figée,

elle est au contraire toujours en évolution.

*

La biographie langagière est liée à notre histoire intime,

il est donc délicat d’obliger quelqu’un à la faire, ou

du moins à la raconter publiquement. C’est aussi un

cheminement personnel, et il est important de laisser à

chacun (enfant comme adulte) le temps de réfléchir

à toutes les langues qui l’entourent. Il n’est pas rare de

faire une activité de biographie langagière et de voir un

enfant qui nous demande de rajouter une langue un mois

plus tard ! D’où l’intérêt peut-être de ne pas commencer

un projet d’éveil à la diversité linguistique et culturelle

par une activité de biographie langagière, mais plutôt de

la proposer aux enfants à mi parcours, de façon à ce

que le cheminement personnel ait déjà débuté et puisse

être enrichi par la suite.

ALLER PLUS LOIN

Mener ce travail en groupe afin de se

souvenir de la langue des conteurs et

conteuses invité·e·s et de rendre visible

de tou·te·s le travail en cours (ajouter

un fanion à la guirlangue collective à

chaque nouvelle langue découverte

ensemble).

Proposer aux familles de participer en

laissant à leur disposition des fanions

vierges qu’elles pourront compléter

avec des mots écrits dans les langues

qu’elles connaissent.

LES ACTIVITÉS

69


5

LA CALLIGRAPHIE

GRAND FORMAT

DURÉE

de 15 à 45 min.

MATÉRIEL

— modèles des motsclés

de l’histoire

dans les langues

découvertes,

imprimés ou écrits

en grand sur des

feuilles A4 ou A3

(facultatif)

— rouleaux de papier

— bâtons en bois et/

ou tubes de carton

— éponges ou blocs

de mousse

— pinceaux larges

— ficelle

— peinture ou encre

noire

— assiettes creuses

ou barquettes

— protections :

blouses, bâches…

— seaux

— serpillères à

franges et/ou

balais

ENJEUX

PÉDAGOGIQUES

↘ Expérimenter de

manière physique,

en impliquant

tout son corps,

la diversité

des langues et

des systèmes

d’écriture.

『L'écriture, p.XX』

AVANT LA SÉANCE

Fabriquer des outils d’écriture grand

format : glisser des éponges ou des

blocs de mousse dans les tubes en

carton ou les ficeler au bout de bâtons,

de telle sorte qu’ils ne puissent ni

tomber ni s’enfoncer. De la même

manière, ficeler les pinceaux larges au

bout des bâtons.

Pour les enfants les plus jeunes,

pré-tracer sur le papier (au crayon)

et/ou sur le sol (à la craie), en très

grand, les mots-clés de l’histoire dans

les langues découvertes. Si les enfants

sont plus grands, imprimer ou écrire les

mots-clés de l’histoire dans les langues

découvertes en grand sur des feuilles

A4 ou A3 pour pouvoir facilement les

observer et les reproduire.

L’atelier « écriture à l’eau » ne peut se

faire qu’en extérieur sur sol sec, veiller à

choisir une journée sans risque de pluie.

DÉROULÉ

1 Pour cet atelier, il est possible de

proposer deux expériences différentes

qui peuvent soit être menées

indépendamment l’une de l’autre, soit

se combiner sur une ou deux séances.

Pour chacune, inviter les enfants à

écrire les mots-clés de l’histoire dans

les langues découvertes, en écrivant le

plus grand possible, avec les outils à

leur disposition.

Les mots peints :

dérouler sur le sol un grand format

de papier et mettre à la disposition

des enfants les outils grand format

préalablement préparés et les assiettes

ou barquettes remplies de peinture

ou d’encre noire. Afin d’éviter tout

débordement, protéger le sol, distribuer

des blouses aux enfants et, si possible,

travailler pieds nus. Inviter les enfants

à plonger les outils dans la peinture,

puis à tracer sur le papier les mots-clés

de l’histoire dans les langues

découvertes en s’aidant, en fonction

de leur âge, des mots pré-tracés sur

le papier ou des modèles de mots à leur

disposition.

Les mots à l’eau :

en extérieur, sur sol sec, mettre à la

disposition des enfants les outils grand

format préalablement préparés et des

seaux remplis d’eau. Inviter les enfants

à plonger les outils dans l’eau, puis à

tracer sur le sol sec les mots-clés de

l’histoire dans différentes langues en

s’aidant, en fonction de leur âge, des

mots pré-tracés à la craie sur le sol ou

des modèles de mots à leur disposition.

On obtient des mots éphémères qui

vont disparaître en séchant, ce qui

permet d’expérimenter sans risque !

ALLER PLUS LOIN

Impliquer les enfants dans la

fabrication des outils grands formats.

Proposer des craies de trottoir à une

partie du groupe pendant que l’autre

travaille sur l’écriture à l’eau.

Profiter de ce moment pour faire

découvrir aux enfants différents

styles d’écriture qui se déploient dans

l’espace public : calligraphie chinoise

au sol (écriture à l’eau, dishu), light

painting, graffiti dans différents pays

du monde, messages écrits sur le

sol et visibles du ciel… Essayer de

montrer à la fois les outils, les gestes

et les enjeux associés à chacune

de ces pratiques (esthétiques,

philosophiques, politiques…).

76



18

LE GOÛT :

LES BISCUITS DES MOTS

DURÉE

Préparation

de la pâte :

20 min. + 4h. de

repos minimum

Fabrication

es biscuits :

de 20 à 30 min.

Cuisson :

de 8 à 12 min.

par fournée

Dégustation

multilingue :

de 15 à 20 min.

ENJEUX

PÉDAGOGIQUES

↘ Associer le plaisir

de cuisiner et

de manger à un

atelier multilingue

permettant de

mémoriser et

réactiver les

mots-clés du conte

dans les langues

découvertes.

↘ Développer chez

les enfants des

compétences

métalinguistiques

de comparaison

des langues.

ALLER PLUS LOIN

108

MATÉRIEL

Pour environ

60 biscuits :

— 500 g. de farine

— 200 g. de sucre de

canne blond

— 250 g. de beurre

mou

— 2 œufs à

température

ambiante

— pour parfumer les

biscuits : cannelle,

zeste d’un citron

ou d’une orange…

(facultatif)

— saladier

— film alimentaire

— rouleaux à

pâtisserie

— grands emportepièces

ou verres

— four

— carrés de papier

cuisson (voir plus

loin)

— outils pour tracer

dans les biscuits :

cure-dents, pics à

brochette, aiguilles

à tricoter…

— étiquettes avec le

nom des élémentsclés

de l’histoire

dans les langues

découvertes

— sac en tissu

— fiches d’autovérification

avec

les mots-clés

du conte dans

les langues

découvertes (faire

une fiche par

langue, exemple

disponible sur la

page Fabulala en

ligne )

Les biscuits peuvent être

personnalisés de manière plus

élaborée : glaçage aux couleurs des

éléments représentés, petits drapeaux

plantés dans chaque biscuit avec le

nom de l’élément représenté dans la

langue de son choix…

Cette activité peut être intégrée à

un moment festif partagé avec les

familles, se reporter au parcours

d’activités Les fêteurs, fêteuses, p.XX.

Proposer aux enfants de récolter

chez eux puis d’analyser des paquets

d’aliments (sucre, céréales, …) sur

lesquels on peut lire les ingrédients en

différentes langues. Repérer l’endroit

où elles apparaissent et essayer

de repérer un même mot dans les

traductions.

AVANT LA SÉANCE

Choisir 2 à 3 élémentsclés

du conte, facilement

représentables. Préparer

autant d’étiquettes que de

biscuits à cuisiner (1 à 2

par enfant), sur lesquelles

sera inscrit le nom de ces

éléments-clés (lieux et/ou

personnages, un élément

par étiquette) dans les

langues découvertes. Plier

ces papiers en 2 pour

cacher ce qui y est inscrit

et les placer dans le sac en

tissu.

Découper des carrés de

papier cuisson de la taille

des biscuits (prévoir autant

de carrés que de biscuits).

Préparer des fiches

d’auto-vérification avec les

mots-clés du conte dans les

langues découvertes et les

afficher afin qu’elles soient

visibles des enfants.

DÉROULÉ

1 Préparer la pâte à biscuits :

dans un saladier, mélanger

avec les doigts le sucre et

les œufs. Ajouter le beurre

et bien mélanger, toujours

avec les doigts. Ajouter

la farine et les épices

ou le zeste de citron ou

d’orange au fur et à mesure

(facultatif) et pétrir la pâte

pendant quelques minutes.

On obtient une consistance

légèrement friable qui ne

doit coller ni au saladier

ni aux doigts (dans le cas

contraire, ajouter un peu

de farine). Former une

boule avec la pâte et bien

l’emballer dans du film

alimentaire. Réserver au

réfrigérateur pendant

au moins 4 heures, cela

permettra à la pâte d’être

plus souple et de faciliter la

suite de l’exercice (la pâte

peut ainsi se conserver au

frais jusqu’au lendemain).

2 Couper la pâte en plusieurs

morceaux et les distribuer

aux enfants. Sur une table

légèrement farinée, étaler

la pâte (environ 3 mm

d’épaisseur), puis découper

les biscuits à l’aide des

grands emporte-pièces

ou des verres. Distribuer

1 à 2 ronds de pâte par

enfant. Si cette étape est

compliquée à mettre en

œuvre individuellement,

étaler un gros morceau

de pâte et demander aux

enfants de venir chacun leur

tour y découper un morceau

à l’aide d’un emporte-pièce.

3 Proposer ensuite à

chacun·e de tirer au sort

dans le sac en tissu une

étiquette avec le nom

d’un des éléments-clés

de l’histoire dans une des

langues découvertes et

vérifier si besoin le sens

du mot grâce aux fiches

d’auto-vérification.

4 Distribuer un carré de

papier cuisson à chaque

enfant et poser les biscuits

dessus. Inviter chacun

à illustrer son mot en

dessinant sur le biscuit

à l’aide de l’outil pointu

à sa disposition (pic à

brochette, cure-dent…).

Faire autant de biscuits

que possible, puis les

disposer avec le papier

cuisson sur une plaque de

four et les faire cuire au

four préchauffé à 180°C

pendant 8 à 12 minutes

(les biscuits doivent rester

blancs, les retirer dès que

les bords commencent à

dorer). Laisser refroidir

à température ambiante

et remettre les étiquettes

dans le sac en tissu,

elles serviront lors de la

dégustation.

5 Pour la dégustation, étaler

sur une table l’ensemble

des biscuits, de telle sorte

que les dessins soient

visibles. Proposer aux

enfants de piocher une

étiquette dans le sac en

tissu puis de prendre un

biscuit correspondant au

mot pioché, en vérifiant si

besoin son sens grâce aux

fiches d’auto-vérification.



LES

PARCOURS


La mallette

permet de mettre

en place de nombreuses activités afin

de favoriser pour les enfants la création

d’un lien affectif avec le conte travaillé,

une compréhension fine de l’histoire, une

valorisation des langues découvertes grâce

aux conteurs et conteuses.

Si ces activités peuvent se faire de façon

ponctuelle, elles peuvent aussi être

organisées en parcours, c’est-à-dire en

une succession d’activités sur une période

donnée, orientées vers une réalisation

et valorisant des enjeux pédagogiques

particuliers.

Étant envisagés sur un temps long, ces

parcours seront d’autant plus enrichis par

la participation des parents à vos activités.

Reportez-vous également à la partie Inviter

des conteurs et conteuses de ce livret (p.XX)

pour organiser leur venue.

Vous trouverez dans les prochaines pages

des propositions de parcours dont la difficulté

peut s’adapter aux enfants de 3 ans à 10 ans,

en variant leur degré d’autonomie : à vous

de les mettre en place tels quels ou de les

enrichir d’autres activités !

www.dulala.fr/fabulala-ressources


4

RACONTER

MATÉRIEL

— dessins réalisés

lors des séances

précédentes

— bandes de papier

à fort grammage,

prédécoupées

(voir plus loin)

— colle

— peintures

représentant le

lieu principal du

conte réalisées

durant la séance 1

— fiches d’autovérification

avec le

nom des élémentsclés

du conte

dans les langues

découvertes (faire

une fiche par

langue, exemple

disponible sur la

page Fabulala en

ligne )

— étiquettes avec le

nom des élémentsclés

du conte

dans les langues

découvertes (voir

plus loin)

— scène à déplier de

la Boîte à histoires

AVANT LA SÉANCE

Préparer des petites bandes de

papier qui seront utilisées pour faire

tenir debout les dessins des enfants :

photocopier le gabarit disponible

sur la page Fabulala en ligne ou

le reproduire sur un papier à fort

grammage. Découper les bandes sur

les lignes continues et les plier sur les

lignes pointillées. Prévoir autant de

bandes que de dessins réalisés par les

enfants.

Préparer des fiches d’auto-vérification

avec les mots-clés du conte dans les

langues découvertes (faire une fiche

par langue, voir un exemple sur la page

Fabulala en ligne ) et les afficher afin

qu’elles soient visibles des enfants.

Imprimer et/ou écrire des étiquettes

avec ces mots, à une échelle qui

permette de les coller au dos des

dessins, puis les découper (prévoir de

pouvoir coller un mot derrière chaque

dessin).

DÉROULÉ

1 Distribuer aux enfants leurs dessins

et coller sous chacun d’eux une bande

de papier, afin de les faire tenir debout

voir Activité №22, Le théâtre de papier,

p.XX』.

2 Inviter les enfants à devenir conteurs

ou conteuses, dans la langue de leur

choix, en leur proposant de placer leur

peinture sur le fond de scène et de

manipuler leurs dessins sur le plateau

de la scène à déplier de la Boîte à

histoires.

CONSIGNE À FAIRE

CIRCULER DANS LES

FAMILLES (SI BESOIN,

À FAIRE CIRCULER

PLUSIEURS FOIS !)

Si les enfants repartent avec

chacun leur théâtre de papier,

proposer aux familles de

demander à leur enfant de leur

raconter le conte à la maison,

en mettant en scène ses

dessins.

ASTUCE !

Si les enfants

ont réalisé des théâtres

individuels, distribuer à

chacun 3 petites boules de pâte

à modeler afin de faire tenir debout

les fonds de scène peints. Pour cela,

placer une boule de chaque côté

du format et une au milieu, et

bien écraser la pâte sur la table

pour maintenir la feuille à la

verticale. Les enfants peuvent

ainsi manipuler leurs

personnages devant

leur décor !

LES PARCOURS

133



NOTIONS

DÉVELOPPÉES

DANS LE LIVRET

DE LA MALLETTE

FABULALA

Le schéma actantiel et

l’apprentissage du récit : p.XX

Le discours indirect : p.XX

Langage de situation / langage

d'évocation : p.XX

Tisser du lien entre les langues :

p.XX

Les hypothèses de lecture : p.XX

Signifié/signifiant selon

saussure : p.XX

Rebondir sur les remarques

des enfants pour développer

les compétences

métalinguistiques : p.XX

Rappel de récit : p.XX

La biographie langagière : p.XX

La pédagogie du détour : p.XX

Comparer des mots en

différentes langues et systèmes

d'écriture : p.XX

Motricité fine et calligraphie :

p.XX

Comparer les langues à l’oral

pour développer la conscience

phonologique : p.XX

Amplifier l’imaginaire lié au

conte et développer le langage

sous toutes ses formes : p.XX

L’écriture : p.XX

LE PLURILINGUISME EN

QUELQUES MOTS

BILINGUE

Est bilingue une personne qui se sert de deux ou plusieurs

langues dans la vie de tous les jours, même si les niveaux

de compétences diffèrent dans chacune des langues.

(définition de François Grosjean dans “Tre Bilingue

Aujourd'hui”, Pub. linguistiques | « Revue française de

linguistique appliquée » 2018/2 Vol. XXIII | pages 7 à 14 ISSN

1386-1204 Article disponible en ligne à l'adresse :

cairn.info/revue-francaise-de-linguistique-appliquee-2018-2-

page-7.htm)

COMPÉTENCES MÉTALINGUISTIQUES

Ce sont les compétences de réflexion sur les langues

et leur utilisation, notamment au niveau phonologique,

morphologique, syntaxique. Ces compétences sont

développées par des activités de comparaison de différentes

langues entre elles. Le développement de ces compétences

permet finalement de mieux comprendre le français.

GLOTTOPHOBIE

La glottophobie désigne la discrimination linguistique,

c’est-à-dire le traitement injuste d'une personne en raison

de sa langue ou de son accent.

LITTÉRACIE OU LITTÉRATIE

La capacité d’un individu à entrer dans l’écrit, celui-ci étant

conçu comme un ensemble de pratiques de lectures et

d’écritures variées.

MULTILINGUE

Est multilingue un groupe, une école, une société où plusieurs

langues sont parlées par les individus qui composent le

groupe. On décrira la société française aujourd’hui comme

multilingue.

PLURILINGUE

Est plurilingue un individu qui utilise plusieurs langues

pour communiquer. On dira donc qu’un enfant qui parle turc,

et kurde à la maison et français à l’école est plurilingue.

162


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