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Vivre dans la cicatrice pour se reconstruire

Mémoire de fin d'études d'architecture intérieure - Justine RANGER Promotion 2020 -2021 - ESAIL

Mémoire de fin d'études d'architecture intérieure - Justine RANGER
Promotion 2020 -2021 - ESAIL

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Justine RANGER

- mémoire de fin d’études -

Vivre dans la cicatrice pour se reconstruire



La cicatrice

Justine RANGER

Tuteurs : Claude MATHIEU et Sylvain ROUBAUD

Promotion 2020 - 2021

Master en architecture intérieure

Ecole Supérieure d’Architecture Intérieure de Lyon



A mon père...


Cher lecteur,

Dans la plus grande intimité, je vous invite à découvrir,

lire, feuilleter ce mémoire. C’est un avant-propos à mon

projet de fin d’études en architecture intérieure. Un sujet

qui me tient à cœur puisqu’il traite d’une problématique

qui mérite selon moi d’être davantage mise en lumière.

Bonne lecture


Préface

Ce mémoire est écrit dans le cadre de l’obtention du diplôme Master d’architecture intérieure

à l’Ecole Supérieure d’Architecture Intérieure de Lyon (ESAIL).

Il traitera des personnes atteintes de cancers et de l’importance de prendre soin de leur état

psychologique autant que de leur état physique.

Le but de ce mémoire de recherche est de mettre en lumière les épreuves que traversent les

patients et de montrer aux lecteurs que le bien-être est un élément essentiel pour permettre

la guérison.

Des recherches, des lectures ainsi que des témoignages ont nourri ce mémoire afin de

proposer des solutions spatiales bienveillantes et protectrices.

Des difficultés n’ont pas manqué. Elles concernent particulièrement la disponibilité de

données fiables et actuelles. Elles concernent également la disponibilité actuelle du personnel

médical. Une situation qui m’a obligée à me contenter des entretiens informels que j’ai pu

avoir avec quelques spécialistes.



Sommaire

INTRODUCTION page 08 - 09

PREMIERE PARTIE : Le thème page 10 à 32

Chapitre 01 : Le cancer page 11 à 14

Chapitre 02 : Les patients et leurs proches page 15 à 25

Chapitre 03 : La reconstruction page 26 à 32

DEUXIEME PARTIE : Le bâtiment page 33 à 43

Chapitre 01 : La situation géographique page 34

Chapitre 02 : Le contexte historique de la ville page 35

Chapitre 03 : L’analyse du bâtiment page 36 à 43

TROISIEME PARTIE : Le concept architectural page 44 à 55

Chapitre 01 : Le projet page 45 à 47

Chapitre 02 : L’intervention page 48 - 49

Chapitre 03 : Kintsugi - L’art de la résilience page 50 à 55

ETAT DES RECHERCHES page 56

RESUME / ABSTRACT page 58 - 59

GLOSSAIRE page 60 - 61

BIBLIOGRAPHIE page 63

REMERCIEMENTS page 65

07


Introduction

Nous sommes tous touchés de loin ou de près par le cancer. Le cancer est la première cause

de mortalité prématurée en France. Selon l’Institut national du cancer (INCa), on estime à

382 000 le nombre de nouveaux cas de cancer pour l’année 2018 en France métropolitaine,

204 600 chez l’homme et 177 400 chez la femme.

Après l’annonce du diagnostic de la maladie, les patients peuvent ressentir différentes

émotions. Ils peuvent éprouver des sentiments allant de l’optimisme au désespoir, du courage

à l’anxiété selon les différentes étapes qu’ils vont traverser. Les proches, eux aussi, seront

affectés.

Il est ainsi pertinent de s’intéresser à la prise en charge psychologique des patients et à

leur reconstruction mentale. Comment l’architecture intérieure peut-elle créer un espace

bienveillant dans un contexte dramatique où les patients combattent la maladie ?

Notre société est en perpétuelle mouvement, cependant les personnes atteintes de cancers

en sont déconnectées. Certains vivent une rupture sociale comme la perte de leur emploi,

une perte d’autonomie et de confiance en soi.

En France, des structures existent pour les personnes âgées de plus de 60 ans : EHPAD

(Etablissement Hospitalier Pour Personnes Agées Dépendantes), maisons médicalisées,

maisons de convalescence, etc. En revanche, pour les personnes actives et de moins de 60

ans, il y a un réel manque de structures adaptées en dehors de l’hôpital et du domicile.

Le constat actuel dans le milieu hospitalier montre une surcharge des services avec un

manque de place pour les patients. « Le patient n’est plus au centre des préoccupations.»

rapporte le Dr Joncour, oncologue au C.H.U. (Centre Hospitalier Universitaire) de Poitiers.

08


Dans ce mémoire, nous nous interrogerons sur les étapes de la reconstruction mentale

du malade. Comment les patients atteints de cancers peuvent-ils vivre avec leur cicatrice

psychique ? Comment l’architecture intérieure peut-elle permettre la reconstruction mentale

suite à cette cicatrice ?

Afin de traiter le sujet et de comprendre les besoins, un plan de recherche a été établi.

Tout d’abord, j’ai mené des entretiens avec des patients et leur entourage, puis avec des

professionnels de santé spécialisés dans le cancer. Puis, j’ai complété mes recherches

par des lectures et une étude attentive de projets d’architecture intérieure dédiée à cette

problématique.

Ce mémoire a pour but de vous inviter à découvrir ma démarche et mes intentions à propos

de mon projet libre de diplôme d’architecture intérieure. Il est essentiel de mettre en lumière

les difficultés auxquelles sont confrontés les patients et de proposer des solutions pour

améliorer leur quotidien dans un espace adapté le temps de leur maladie. Que peut faire

l’architecture intérieure pour accompagner les malades ?

Nous verrons dans un premier temps qu’il est nécessaire de comprendre l’état d’esprit et

psychologique dans lequel les patients se trouvent. Cette partie sera également agrémentée

par la vision et les ressentis des proches ainsi que du corps médical. (PARTIE 1). Nous

découvrirons par la suite le bâtiment choisi rassemblant toutes les qualités requises pour

accueillir les patients. (PARTIE 2).Enfin, nous terminerons sur l’intention architecturale mise

en place dans le bâtiment pour permettre aux malades de se reconstruire psychologiquement.

(PARTIE 3).

09


Partie 01 : le thême

« Guérir parfois, soulager souvent et réconforter toujours »

Axiome d’Hippocrate

10


01. Le cancer

11


Le cancer, c’est quoi ?

Pour bien comprendre le thème et le projet d’architecture intérieure que je mène, il était nécessaire d’expliquer

brièvement ce qu’est le cancer. De plus, cette recherche a permis de découvrir les traitements utilisés actuellement

ainsi que ses répercussions sur les patients.

Chaque jour le cancer tue.

Le cancer (1) est une maladie provoquée par la transformation d’une cellule valide en une

cellule cancéreuse. Ces cellules anormales finissent par former une masse appelée tumeur.

Il existe deux types de tumeurs : tumeurs malignes (cancéreuses) (2) et tumeurs bénignes

(non cancéreuses) (3).

Cette maladie peut être induite par de nombreux facteurs liés aux modes de vie, à

l’environnement ou encore à notre patrimoine génétique.

Il est généralement difficile de savoir pourquoi une personne a développé un cancer. Les

cancers sont en effet des maladies multifactorielles.

On dissocie généralement les facteurs de risque en trois groupes : les facteurs externes, les

facteurs internes puis les prédispositions génétiques.

Les premiers sont des facteurs évitables puisqu’ils sont relatifs à notre mode de vie et à notre

environnement : le tabac, l’équilibre alimentaire, le soleil, les infections par certains virus

ou certaines bactéries... Autant de facteurs contre lesquels il est possible de se prémunir.

Les facteurs non évitables sont quant à eux liés à notre âge, notre sexe, notre patrimoine

génétique.

Nous pourrions prévenir 1/3 des cancers si nous vivions dans un environnement sain et en

ayant une bonne hygiène de vie.

Diagramme des facteurs de risque du cancer

Source : CIRC

(1)- voir glossaire page 60-61

12


Le cancer du cerveau

Toutes les personnes atteintes de cancers ont besoin d’un accompagnement. L’entretien

avec le Dr Joncour a démontré tout particulièrement l’intérêt de prendre en charge les

patients atteints de maladies chroniques comme les tumeurs cérébrales (neuro-oncologie)

car ces patients ont besoin d’une prise en charge psychologique plus importante.

En effet, le cerveau contrôle la plupart des fonctions de l’organisme. Des tumeurs peuvent

s’y développer à tout moment de la vie. Ces tumeurs peuvent affecter à la fois l’hémisphère

gauche, zone de raisonnement et de logique ou bien l’hémisphère droit la partie plus affective

et créative.

Au niveau sociologique, le cerveau est le chef d’orchestre de l’organisme qu’il gère tout en

se gérant lui-même. Il est responsable de nos comportements, et donc de nos interactions

avec les individus qui composent la société.

Le cancer du cerveau est une maladie difficile car les patients vivent un sentiment de

frustration. Par exemple, certains patients ont des difficultés pour communiquer car la partie

du cerveau de la parole est comprimée par la tumeur. Ils sont maîtres de leur cerveau mais

les moyens pour s’exprimer, communiquer est plus délicat. En revanche, 80% des patients

témoignent d’un sentiment «d’emmurement» (4) comme s’ils étaient emprisonnés dans leur

corps.

Puis, nous pouvons distinguer deux typologies de patients : ceux ayant un statut fonctionnel

et ceux ayant un statut non fonctionnel. Une personne ayant un statut fonctionnel est

caractérisée par le fait d’avoir la capacité à être autonome dans la vie quotidienne : elle

peut se laver, se nourrir, s’habiller seule. Ensuite, cette catégorie se décline avec une autre

typologie de personnes qui sont capables de réaliser seule les activités instrumentales de la

vie quotidienne, comme faire ses courses, faire du sport etc.

13


Les traitements

Il est nécessaire de prendre soin du malade autant que de sa maladie. La reconstruction

mentale (5) s’appuie par le fait de redevenir autonome, reprendre confiance en soi, et se

resociabiliser. Ces actions permettront de reprendre le contrôle de soi et donc d’aller vers le

chemin de la guérison.

Ensuite, le docteur Joncour souligne l’importance de trouver une activité, un objectif dans sa

journée. Les patients ont besoin de se retrouver dans un lieu dynamique, vivant où ils pourraient

retrouver une place dans un groupe.

Le choix des patients ne doit pas se faire en fonction du stade de la maladie mais plutôt en

fonction de leur statut fonctionnel. De plus, les futurs usagers doivent avoir des états physiques

pratiquement identiques afin de ne pas démoraliser les patients, s’ils côtoient des

patients avec plus de difficultés.

Aujourd’hui en France, il existe diverses thérapies pour lutter contre le cancer.

Traitements médicaux

Chirugie

Chimiothérapie

Radiothérapie

Traitements complémentaires

Education thérapeutique

Ergothérapie (6)

Art thérapie

Musicothérapie

Phytothérapie

Sophrologie

Méditation

Homéopathie

Plantes

Acupunture

Ostéopathie

14


02 . Les patients et leurs proches

15


Pierre, 40 ans

Mathilde, 34 ans

Christophe, 50 ans

Laurence, 58 ans

Félix, 29 ans

Annick, 70 ans

Sandra, 38 ans

Damien, 28 ans

Bertrand, 45 ans

Jean-Marie, 64 ans

Ingrid, 44 ans

Avertissement :

J’ai fait le choix de travailler sur la thématique du cancer, j’ai donc tout naturellement pris le temps de contacter, rencontrer les personnes liées

à ce sujet. Il était donc nécessaire de restituer ces témoignages dans ce mémoire. Ces ressources ont été les prémices de ma réflexion sur le

projet d’architecture intérieure que je mène.

16


Témoignage 01

Conversation téléphonique - 09 novembre 2020

Un ami, une sœur, un parent, un enfant : le cancer atteint tout le monde. Derrière ces visages,

vous découvrirez des histoires riches d’émotions, des cicatrices de vie, mais aussi de

l’espoir et de l’amour.

Mathilde, 34 ans, atteinte de trois cancers

Mathilde, jeune femme aimant la vie et ayant un mode de vie sain, a été touchée par le cancer

à trois reprises.

Son master en biologie lui a permis de comprendre rapidement les diagnostics.

A ses 26 ans, on lui diagnostique sa première tumeur à la langue. Après cette annonce, elle

se fait opérer et ne subit aucun traitement par la suite.

Cette première épreuve de la vie a renforcé le caractère de Mathilde : sa force et son courage

se sont ainsi intensifiés.

Cinq ans après, Mathilde donne la vie à son petit garçon. Cette bonne nouvelle va très vite

se dissiper pour faire place à l’annonce d’une nouvelle tumeur à la langue. Elle se fait opérer

une nouvelle fois.

Puis en 2018, elle souffre d’une douleur type « otite ». Cette douleur révèlera une tumeur nasale

(arrière-nez). Depuis sa première tumeur, Mathilde a eu un suivi régulier ce qui a permis

d’anticiper et de traiter les tumeurs avant que celles-ci ne s’intensifient.

En parallèle, Mathilde souligne l’importance d’indiquer sa situation familiale à cette période-là.

Mariée depuis 15 ans, son époux entretient un rapport à la maladie difficile : il fuit le domicile

conjugal. Dans un second temps, elle prend la décision de confier son fils à ses parents le

temps de sa maladie. Mathilde se retrouve donc seule dans son combat.

Pendant sept semaines, une routine se met en place entre son domicile et l’hôpital. Elle s’y

rend tous les jours pour subir des traitements de chimiothérapie et de rayons.

17


Mathilde se confie sur les épreuves qu’elle a pu traverser et en parlant de l’importance de

garder un état d’esprit positif à chaque instant.

Elle n’a pas ressenti la solitude pendant ses traitements puisque tous les jours elle avait un

contact social avec le personnel soignant ou d’autres patients. Elle a fini par créer des liens

avec des personnes comme elle, qui comprenaient sa douleur et sa souffrance face à la

maladie.

En revanche, une fois les séances terminées, Mathilde s’est retrouvée seule, face à ellemême.

La maladie a marqué cette jeune femme pleine de vie. Son aspect physique n’a pas changé

mais son corps, lui, s’est affaibli. En effet, s’alimenter est devenu une réelle problématique.

Elle fait alors le choix de préserver ses proches en gardant pour elle ses doutes, sa tristesse,

sa colère et son désespoir. Son corps et son esprit ont donc retenu toutes ses émotions.

Mathilde finit par guérir et à reprendre sa vie là où elle s’était arrêtée. Dans un premier

temps, elle récupère son fils. Puis, elle reprend son travail. Or elle vit mal la période d’après

maladie puisque les attentes professionnelles sont trop élevées. Selon elle, son supérieur

ainsi que ses collègues attendent que les tâches professionnelles soient réalisées comme

si elle n’avait jamais quitté l’entreprise le temps de sa maladie. C’est donc à ce moment-là

qu’elle aurait eu besoin d’un soutien psychologique, comme elle l’explique : « c’est quand on

pense que tout est fini que tout retombe ».

La maladie l’avait changée, elle devait se réapproprier son nouveau corps, son nouvel état

mental afin de s’insérer au mieux dans la société.

Etre accompagnée, être entourée et avoir une activité sont les mots résumant le souhait

de la patiente. Aller dans un lieu neutre, pour la journée, lui conviendrait parfaitement. Elle

pourrait faire de nouvelles connaissances, participer à des activités et des thérapies tout en

étant dans un contexte différent de la maison ou de l’hôpital.

18


Témoignage 02

Rencontre - 15 décembre 2020

Christophe, 50 ans, atteint d’une tumeur cérébrale ; propos recueillis par son épouse.

L’OPTIMISME...même face au pire.

Tout à commencer l’hiver 2016, Christophe souffre de maux de tête depuis quelques semaines.

Cette gêne s’intensifie et s’agrémente avec des pertes d’équilibre ainsi qu’une difficulté

à s’exprimer oralement. Son épouse décide de l’emmener voir le médecin de famille,

qui lui en état d’alerte, envoie le couple aux urgences immédiatement.

Christophe subit un examen neurologique complet avant que le diagnostic soit annoncé :

c’est un glioblastome, tumeur cérébrale qui touche les cellules du système nerveux.

Le malade est pris en charge par un neurochirurgien qui envisage

une intervention chirurgicale deux semaines plus tard. Dès

le premier jour de leur rencontre, le spécialiste les a plongés

dans un climat serein et de confiance.

Début janvier 2017, l’opération chirurgicale est réalisée afin d’effectuer

une ablation de la tumeur. Le traitement complémentaire

mis en place par la suite est la chimiothérapie et la radiothérapie.

Christophe se sent bien, il retrouve son domicile, sa famille et

ses repères. Sa vie professionnelle s’est arrêtée brusquement,

son quotidien est alors rythmé par des activités de bricolage et

de jardinage.

Malgré les traitements, la maladie s’intensifie et affaiblit Christophe.

Vaincre cette maladie est son objectif mais ses effets secondaires,

ses douleurs et ses angoisses le brisent un peu plus

chaque jour. Il tente de comprendre et s’interroge constamment

: « Pourquoi moi ? Et d’où vient-elle ?»

19


Christophe est combattant, sportif, courageux, et déterminé à vaincre sa maladie. Son

épouse et ses enfants lui apportent un soutien sans faille avec tout l’espoir, et l’amour dont

il a besoin.

La famille de Christophe, tout particulièrement son épouse a pris le rôle d’aidant en l’accompagnant,

et le soutenant au quotidien. La maladie s’est totalement installée dans le cocon

familial, il n’y a plus de limite entre leur vie privée et la maladie. La tumeur détruit le patient

autant qu’elle épuise moralement les proches du malade.

L’état physique de Christophe se dégrade. Il est pris en charge à l’hôpital dans le service

oncologie. Il devient petit à petit hémiplégique. Il n’a pas un bon souvenir de cette période. Il

se sent seul, faible et délaissé par l’équipe médicale. Il n’a pas l’attention et le soutien dont

il a besoin.

Pour son bien-être, son moral, en accord avec le service oncologie du CHU, une hospitalisation

à domicile est mise en place. Lors de son hospitalisation à domicile, ce patient est

confronté aux espaces non adaptés. Son seul moyen de se déplacer est le fauteuil roulant

puisqu’il est devenu hémiplégique.

Déambuler dans sa maison avec un fauteuil roulant est un exercice laborieux puisque les

couloirs sont trop étroits. Ensuite, les espaces de vie ne sont pas forcément adaptés : la salle

de bain étant trop exiguë, se laver devient difficile. La cuisine, elle, trop haute, trop encombrée

n’aide pas Christophe à vivre convenablement dans sa maison. Ni son entourage, ni

lui n’avait pris conscience de cette réalité. Deux choix s’offrent à eux : faire des travaux pour

mettre aux normes engageant des frais conséquents ou intégrer un établissement adapté à

sa maladie.

Malheureusement, ce lieu n’existe pas encore pour les personnes de moins de 60 ans.

La maladie emportera Christophe, cet homme qui pourtant n’a jamais baissé les bras en 17

mois de combat.

20


Témoignage 03

Conversation téléphonique - 05 novembre 2020

L’entourage du patient est aussi fortement affecté par la maladie. Pour la plupart, ils acquièrent

le statut «aidant» en accompagnant le malade dans son combat. L’engagement de

l’aidant entraîne souvent une négligence de leur propre santé, tel un épuisement physique

et moral. La famille vit donc une situation difficile, et vivent un sentiment de culpabilité face

à la maladie.

Pauline, 24 ans, fille d’une patiente atteinte d’un cancer

Pauline commence à décrire sa mère comme étant une femme avec un riche entourage

familial et amical. Sa mère, passionnée par son métier de professeur, aime transmettre aux

autres ses connaissances, tandis qu’à la maison, le jardinage occupe son temps libre.

Le diagnostic est tombé : c’est un cancer du sein. Immédiatement, sa maman décide d’être

hospitalisée à domicile. Son quotidien est rythmé par les allers-retours entre l’hôpital et son

domicile. Les séances de chimiothérapie se succèdent.

Pauline se souvient qu’au début, sa mère semblait supporter les traitements, mais son état

psychologique, lui, était anéanti. Parfois, la douleur psychologique était tellement intense et

insupportable qu’elle s’isolait dans une pièce.

A cet instant, sa mère a pris conscience que son quotidien se transformait et qu’elle perdait

petit à petit son autonomie.

La phase tant attendue par les patients est enfin arrivée : LA REMISSION (7) signifiant une

disparition des signes de la maladie.

Suite à cette bonne nouvelle, sa mère entreprend alors un projet de réinsertion pour se retrouver,

et se réapproprier son corps.

Le corps, parlons-en, chaque cellule est mise à l’épreuve et subit les traitements médicaux.

Ses muscles, ses organes, sa peau, ses cheveux sont marqués par les épreuves qu’elle a

traversé. Son physique change mais elle garde espoir. Acceptation de son nouveau corps :

devant son conjoint elle se sentait elle-même. En revanche, devant ses enfants, son entourage,

l’épreuve semblait plus difficile pour elle.

21


Deuxième choc après l’annonce de la découverte d’une nouvelle tumeur au foie. Son état se

dégrade très rapidement, l’espoir s’est totalement envolé. Son corps était trop affaibli pour

ce nouveau combat.

Un jour, la mère de Pauline pris une décision importante : rentrer dans une clinique. Au fil du

temps, elle ressentait un mal-être, sa maison ne la rassurait plus et elle souhaitait avoir un

suivi médical continu.

Quelques semaines après son insertion dans la clinique, elle se sent capable de rentrer chez

elle occasionnellement. Le patient à l’hôpital est en position de faiblesse, souvent allongé, il

a du mal à accepter que son entourage le voit dans cette posture. C’est le cas de sa maman

qui refuse d’avoir des visites : c’est le début de la rupture sociale.

En parallèle, Pauline prend la décision de quitter son domicile familial. Elle ne supporte plus

de vivre avec la maladie, la maladie a envahi la maison. Elle n’accepte pas de voir sa mère

partir dans une clinique, car au fond d’elle, elle prend conscience que les jours et mois à

venir vont être de plus en plus difficile. L’entourage est impuissant face à la maladie.

Dans ces moments, la communication est difficile, on ne veut pas parler de ce qu’on traverse

car l’épreuve est douloureuse à vivre. On se dit peut-être que personne ne peut comprendre

notre désespoir face à la maladie qui prend le dessus.

Un lieu neutre hors du domicile et hors de l’hôpital aurait changé ce rapport à la maladie.

Pauline en est convaincu, son sentiment aurait été différent et peut-être qu’elle n’aurait pas

abandonné son cocon familial. Sa mère, elle, aurait peut-être eu plus d’espoir pendant son

deuxième cancer et aurait partagé plus de moments avec ses proches dans un lieu rassurant

et personnalisé.

22


Témoignage 04

Conversation téléphonique - 10 novembre 2020

Elise, 24 ans, fille d’un patient atteint d’un cancer du sang

Son père est atteint d’un cancer du sang à l’âge de 50 ans, témoigne Elise, une de ses

quatre filles.

Elise me décrit son père comme une personne très active, sportive, aimant le bricolage et le

jardinage. Il passe beaucoup de temps sur la route puisqu’il travaille à Orléans mais habite

à Toulouse.

Elle se confie avec beaucoup de modestie sur la devise de son père : « J’œuvre avant tout

pour l’humanité ». Ce père de famille, très ouvert d’esprit, a donc naturellement accepté

d’être cobaye pour un nouveau traitement contre le cancer.

Son cancer s’est tout d’abord manifesté par une douleur de sciatique, sa découverte tardive

a provoqué un stade très avancé du cancer.

La jeune fille évoque le rapport à la maladie qu’avait son père. Le soutien familial et amical

lui ont permis de supporter la maladie.

Ses filles, quant à elles, ont vécu la maladie autrement. Elise a eu plus de difficulté à accepter

la maladie car elle ressentait un sentiment de culpabilité. L’annonce de la maladie correspondait

à son entrée au lycée. Ses notes ont naturellement chuté malgré son enfermement

dans son travail scolaire.

Sa soeur cadette, vivant toujours dans la maison familiale, a acquis de nombreuses responsabilités

et s’est attribué un rôle dans le but d’aider ses parents. Aujourd’hui, elle est marquée

par des cicatrices psychologiques.

Tandis que ses autres sœurs, loin du domicile, ont vécu la maladie avec plus de recul et se

sont réfugiées dans leurs diverses activités.

23


Aujourd’hui son papa est marqué par la maladie, il est en rémission, mais son quotidien a

changé. En effet, il ressent plus rapidement la fatigue et son visage est marqué par les effets

secondaires des traitements. Elise pense que la localisation géographique de son domicile

a aidé son papa dans son combat. Son domicile s’inscrit dans un contexte rural, Elise est

convaincue que cet environnement sain, naturel et calme a aidé son papa dans sa maladie.

Pour finir, Elise souligne l’importance de créer une structure de répit pour les personnes

atteintes de cancers. Selon elle, cette structure devrait faire écho à la sphère familiale et

permettrait de garder un contact social avec l’extérieur. Elle est convaincue du bien-être que

provoquerait une telle structure.

Cette famille touchée par le cancer a vécu un réel épuisement physique et psychologique.

24


La place du patient

Une personne atteinte d’un cancer voit sa place dans la société se dissoudre. Il devient

patient et navigue de son domicile à l’hôpital. Cette rupture sociétale participe à un état psychologique

négatif. Chaque jour est un combat.

Aujourd’hui en France, le patient peut soit être hospitalisé à domicile, soit à l’hôpital. Ces

deux possibilités ont démontré que le patient est victime de sa maladie puisqu’il n’est pas

acteur de sa guérison.

A l’hôpital, les services sont surchargés, le personnel médical débordé et les patients emprisonnés

dans un espace froid, blanc non chaleureux.

Au domicile, l’entourage devient « aidant » et acquiert un rôle avec de nombreuses nouvelles

responsabilités. On observe souvent un épuisement physique et moral. La famille vit donc

une situation difficile, et vit un sentiment de culpabilité. Les proches vivent un double deuil

lorsque le patient est atteint d’une tumeur cérébrale puisqu’il y a le deuil de la personne

(changement de comportement, trouble, changement physique) et souvent le décès. Le domicile

n’est pas souvent adapté pour accueillir un malade : les couloirs trop étroits, la salle

de bain non adaptée etc. Par conséquent, il n’y a plus de frontière entre la maladie et la vie

privée.

Il est essentiel de remettre l’humain au centre : le patient doit redevenir La priorité.

25


03. La reconstruction

26


Témoignage 05

Conversation téléphonique - 21 novembre 2020

L’entretien avec le docteur Anthony Joncour (oncologue (8) au CHU de Poitiers 86) m’a

permis d’entendre le constat actuel des hôpitaux français. Ils sont surchargés et empêchent

les personnes atteintes de cancers de s’approprier l’espace médical. L’occupation spatiale

n’est pas au centre des préoccupations. De plus, les services hospitaliers sont soumis à une

pression hiérarchique dont le souhait de rentabiliser chaque service.

Quelles structures existent aujourd’hui en France pour les personnes atteintes de

cancers ?

Pour les personnes âgées (plus de 60 ans) :

- EHPAD

- Maison médicalisée

- Maison de convalescence

- Soins suite

Pour les personnes actives et moins de 60 ans, ils n’existent pas de structure adaptée en

dehors de l’hôpital et du domicile.

Quelles typologies de patients pourraient aller dans une maison de répit comme je

l’imagine ?

On distingue deux typologies de patients :

- Statut fonctionnel

- Statut non fonctionnel

« Pour le projet que vous envisagez, il est nécessaire que les personnes aient un statut fonctionnel

c’est-à-dire autonome dans la vie quotidienne (se lever, se laver, s’habiller, se nourrir,

aller aux toilettes seuls etc). De plus, dans cette catégorie se décline une autre typologie de

personnes qui sont capables de réaliser les activités instrumentales de la vie quotidienne

seule (ex : faire ses courses, faire du sport etc).

Le choix des patients ne doit pas se faire en fonction du stade de la maladie mais plutôt en

fonction de leur statut fonctionnel. De plus, les futurs usagers doivent avoir des états physiques

pratiquement identiques afin de ne pas démoraliser les patients s’ils côtoient des

patients avec plus de difficultés. »

27


Réelle problématique en France : le manque de structures dédiées au bien-être des personnes

atteintes de cancers plus spécifiquement pour les maladies chroniques comme les tumeurs

cérébrales (neuro-oncologie).

Ce cancer est une maladie difficile car les patients vivent un sentiment de frustration dû à

des difficultés pour communiquer (la partie du cerveau de la parole étant comprimée par la

tumeur). Ils sont maîtres de leur cerveau mais les moyens pour s’exprimer et communiquer

sont amoindris.

En effet quand la famille devient aidante, on observe souvent une grande fatigue morale

et physique. La famille vit donc une situation difficile, et vivent un sentiment de culpabilité.

Les proches vivent un double deuil lorsque le patient est atteint d’une tumeur cérébrale

puisqu’il y a le deuil de la personne (changement de comportement, trouble, et changement

physique) et le décès.

Quels sont les besoins psychologiques des patients ?

Les patients ont besoin de s’appuyer sur leur entourage, de trouver une activité, un objectif

dans leur journée. Le lieu que vous imaginez ne doit pas être seulement un lieu de repos

mais un lieu dynamique et vivant où chaque personne réaliserait une activité. Cette démarche

permettrait aux patients de se réinsérer au fur à mesure dans la société et pour d’autres de

reprendre confiance en soi et de se reconstruire à travers des missions diverses.

Quels sont les besoins matériels pour les patients ?

Il serait intéressant de retrouver une ambiance chaleureuse comme chez soi tout en ayant

des espaces dédiés aux activités de reconstruction, et de bien-être.

Aussi, il est judicieux de ne pas installer de lits médicalisés dans les espaces repos afin de

maintenir le patient dans une démarche de guérison.

Mettre des fauteuils roulants à disposition lorsque le patient se sent épuisé est également un

besoin à ne pas oublier.

28


Quelles subventions permettraient de financer ce lieu ?

- Cotisation des patients = montant proportionnel à leurs revenus

- Sécurité sociale

- A.R.S. (Agence Régionale Santé)

- Association comme la ligue contre le cancer

- Fonds privés

L’assistante sociale s’occupe de trouver la solution la plus adaptée pour les patients.

Quelle domination peut avoir ce lieu ?

Le nom doit faire référence à un lieu de répit et lieu de repos. De plus, ce nom doit être

adapté aux critères d’éligibilité.

Lorsque vous êtes en consultation, qu’évoquent les patients sur ce qu’ils ressentent ?

80% des patients ressentent le sentiment d’enfermement, d’être prisonnier de son corps.

Les patients me demandent si j’imagine ce qu’ils peuvent ressentir et je leurs réponds :

« Non, je ne l’imagine pas et je n’ai pas envie de l’imaginer. »

Dans ce métier, il faut avoir de l’empathie (capable de comprendre et de se projeter) mais ne

pas avoir de sympathie (vivre les choses).

Selon vous, qu’est ce qui serait essentiel pour ce lieu ?

Il est essentiel de remettre l’humain au centre c’est-à-dire que le patient redevienne la priorité.

Néanmoins, ce nouveau lieu ne doit pas devenir le substitut de l’hôpital en étant utilisé pour

désencombrer les services oncologies.

29


Le programme

L’idée proposée est de créer des pôles adaptés aux besoins de chaque patient. Ces pôles

sont uniques mais leur mise en relation permettra une reconstruction mentale plus favorable.

Ainsi, les patients seront invités à déambuler d’un pôle à l’autre dans le but de trouver leur

place dans un lieu propice à la reconstruction mentale.

La reconstruction mentale est favorisée lorsque le patient stimule ses interactions sociales,

crée des échanges et sort des zones de confort. Intégrer un groupe social, suivre des activités,

avoir un objectif dans sa journée sont les éléments-clés qui permettront au patient

d’accéder à la voie de la guérison.

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Le mode de fonctionnement

Il est essentiel de mettre en place un mode de fonctionnement afin de guider les patients et

de les accompagner de la manière la plus juste.

L’accueil des patients peut

- Réaliser un bilan de l’état psychique du patient

se faire sur un séjour de

- Préparer le retour au domicile

courte durée (la journée) ou

- Préparer la réinsertion sociale et professionnelle

sur plusieurs semaines. Cinq

- Mettre en pratique tous les exercices, activités

chambres d’une à deux personnes

sont créées pour les

pour continuer le chemin vers la guérison.

personnes restant plusieurs

- Se créer des repéres

jours.

- S’insérer dans le groupe

- Découvrir le programme et les activités

Les thérapies mises en place

- Commencer le processus de réparation psychique

sont supervisées par les intervenants

: psychologues, édu-

long du processus

- Etre accompagner par les professionnels tout au

cateurs, animateurs, assistances

sociales etc.

Pour accéder à cet établissement,

une participation financière

est requise de la part des

patients (ex : forfait par jour).

Une aide complémentaire

fournie par des associations

est également envisagée.

- Etablir le contact avec le psychologue, les éducateurs

et animateurs

- Exprimer les attentes vis à vis de ce séjour

- Comprendre l’état psychique par des tests et proposer

un programme de reconstruction mentale

adapté aux besoins du patient.

- Visiter les différents espaces de vie

- Se renseigner, se documenter sur ce que propose

l’établissement.

- Prendre un rendez-vous par la suite pour exprimer

la volonté d’intégrer cet établissement.

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La cicatrice

Le cancer se vit de l’intérieur, le patient ressent un emprisonnement. Cet emmurement symbolise

les angoisses mais aussi parfois de manière plus figurée le lit d’hôpital, ou le fauteuil

roulant. Les patients sont brisés, leurs cicatrices (9) mentales et physiques font parties de

leur vécu.

L’objectif est de réparer ces cicatrices, de les embellir de manière à ce que le patient soit

reconstruit mentalement pour continuer à combattre la maladie, pour devenir acteur de sa

guérison.

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Partie 02 : le bâtiment

« OMNIA PATIENTIA VINCIT *»

* Traduction personnelle du texte original en Latin : La patience vainc tout.

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01. Situation géographique

Située dans le département des Deux-Sèvres, dans la région Nouvelle Aquitaine, la commune

de Saint-Maixent-l’Ecole est sur la RD 611 à 23 km au nord-est de Niort et à 55 km au

sud-ouest de Poitiers et elle est desservie par l’autoroute A10 et par le TGV vers Poitiers-Paris

ou vers Niort-La Rochelle.

Cette ville s’étend sur une superficie de 5.22 km² et comptabilise 7 209 habitants.

Distance entre Saint-Maixentl’Ecole

et les villes voisines :

NIORT 23 KM

POITIERS 55 km

LA ROCHELLE 100 KM

NANTES 163 km

BORDEAUX 210 KM

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02. Contexte historique de la ville

Située au coeur du Val de Sèvres, Saint-Maixent-l’Ecole est bâtie au creux de la vallée Vauclair.

La ville s’est développée autour de l’abbaye fondée en 459 par le moine Agapit.

Saint-Maixent-l’Ecole a conservé son architecture médiévale mais reflète aussi une image

militaire. En effet, depuis 1963 l’Ecole Nationale des Sous-Officiers d’Active y est implantée.

La ville a un riche patrimoine architectural et historique en raison des passages de grands

nobles. Cette commune a retrouvé à la fin du XIXe, notoriété, prestige et confiance.

Le bâtiment choisi se situe entre la rue Jean Jaurès, ancienne rue principale de la ville appelée

autrefois «rue de l’Aumônerie» et l’avenue Mal de Lattre de Tassigny. Cette avenue qui

est aussi appelée « Route Royale », relie Paris et La Rochelle. Cette route a été construite

sur les anciennes douves et forteresse du Moyen-Âge sous les ordres de Napoléon.

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03. Analyse du bâtiment

Le bâtiment est situé dans le centre-ville de Saint-Maixent-l’Ecole. Un centre médical et des

commerces sont à proximité dans un rayon d’un kilomètre. Les usagers peuvent ainsi être

autonomes et vivre librement.

Un ensemble de bâtiments compose la parcelle longitudinale : une maison principale en L

vient dominer les bâtiments secondaires tels que l’orangerie, le garage, le pigeonnier et les

anciens bureaux du notaire.

La maison est composée d’une aile ouest et d’une aile sud d’architecture du XVIII et XIXèmes

empruntant tous les styles de la maison noble et de caractère de l’époque. Sur ces deux niveaux,

une multitude de pièces compose l’espace.

L’espace extérieur, ici un jardin clos de mur, permet de s’évader, avoir une vue sur la nature

sans être vu puisque le mur périphérique crée un filtre visuel empêchant les personnes extérieures

de voir à l’intérieur de la parcelle. La notion de protection est aussi évoquée grâce

à cette enceinte murale.

Sans échelle

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Anecdotes des bâtiments

LA MAISON PRINCIPALE :

La maison principale est composée de

deux ailes : Ouest et Sud. L’entrée de

l’aile Sud, construite au XIXème siècle,

se fait par le porche côté rue Jean Jaurès.

Dans le passé, les chevaux et calèches

entraient par ce porche pour accéder

à la maison.

Quant à l’aile Ouest, elle a été construite

au XVIIIème siècle. Cette partie de la

maison est l’espace principal de vie. La

porte d’entrée de style second empire

est ornée du blason des anciens propriétaires

ainsi que d’une gravure en latin

: «OMNIA PATIENTIA VINCIT».

Cette inscription se traduit littéralement

par « La patience vainc tout » ou « La

patience conquiert tout ».

L’ORANGERIE :

Ce bâtiment orienté Sud-Ouest est

construit en 1870. Sa façade principale

est rythmée par des verrières en métal

et en verre. La façade arrière, emprunte

quant à elle les codes de l’architecture

du XVIIIème. Cette transformation architecturale

est due à la destruction partielle

du bâtiment d’origine qui a permis

de conserver seulement la façade arrière.

Le porche permettait le passage

des chevaux pour aller à la ville.

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TOUR PAVILLON ET BUREAUX :

La tour du XIX ème est entourée d’une

extension datant des années 1970.

Cette construction accueillait l’office notariale

de l’ancien propriétaire.

TOUR PAVILLON :

Ce pavillon d’architecture du XIX ème

siècle marque l’ancienne forteresse de

la ville. Le mur en pierre ajouté aux pavillons

crée un filtre visuel limitant les regards

extérieurs sur la propriété.

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Liens avec le theme

Le jardin

Le batiment

L’orangerie

- Pas de vis-à-vis car clos

de mur

- Jardin arboré avec un

bassin

- Superficie de 1500 m²

- Architecture noble et élégante

- Deux niveaux

- Multitudes d’espaces et

de pièces

- Bâtiment dialoguant avec

le jardin

- Cour privée clos de mur à

l’arrière

- Architecture 1870 avec

verrière

Points bénéfiques pour la thèmatique :

- Les patients peuvent

prendre l’air, profiter de l’extérieur

sans avoir peur du

regard des autres.

- Espace calme et reposant

pour les patients.

- Possibilité de créer une

activité en lien avec le jardin,

les arbres, les plantes.

- Les patients peuvent se

sentir comme chez eux car

on retrouve : un salon, une

cuisine, des chambres etc.

- Participe à un état d’esprit

positif car le bâtiment est de

belle facture.

- Possibilité de créer des

espaces communs et espaces

intimes.

- Les résidents peuvent

faire une activité ou se reposer

tout en ayant une vue

sur l’extérieur.

- Espace très lumineux.

- Bâtiment indépendant:

les patients peuvent se déplacer

librement et profiter

d’espaces différents en

fonction de leur moral.

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Le jardin

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L’orangerie

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La maison

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La maison

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Partie 03 :Concept architectural

« L’art de se reconstruire, guérir et se transformer. »

Céline Santini, écrivaine

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Le projet

Comme évoqué précédemment, l’analyse que j’ai pu mener m’a montrée que les patients

atteints de cancers sont fragilisés par la maladie. En effet, dans le livre de Jean-Claude

BERTRAND, Cancer, les patients hors les murs de l’hôpital, 80% des malades témoignent

d’un sentiment d’emmurement comme si le cancer les emprisonnait dans leur corps. Cette

sensation est accompagnée d’un sentiment de brisement.

Pour se reconstruire, les malades ont besoin de retrouver un équilibre psychologique. Plusieurs

facteurs liés ensemble permettront cette reconstruction. Dans ce projet, ces facteurs

sont organisés sous forme de pôles.

En parallèle, le bâtiment étudié est lui aussi dispersé sur la parcelle. Un bâtiment principal

ainsi que des bâtiments annexes viennent composer cette dernière.

Un peu plus en détails, on peut observer que la maison principale est organisée suivant les

murs porteurs et murs de refends. Cette composition structurée et régulière crée des espaces

distincts et fragmentés.

L’objectif de l’intervention architecturale est de lier à la fois chaque bâtiment et chaque espace

intérieur afin d’obtenir une unité et une harmonie. Cette harmonie créée permettra au

patient de se sentir bien dans un lieu bienveillant et adapté pour sa reconstruction mentale.

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Les pôles

Chaque pôle joue un rôle dans la reconstruction mentale du patient. Du pôle accueil, au pôle

vie en passant par les pôles d’écoute, de bien-être et social, leur connexion est importante

puisque associés ensemble, ils permettent une meilleure voie vers la guérison.

Une réflexion s’est faite sur l’organisation et les besoins de chaque pôle.

Le pôle accueil, premier espace de contact avec l’extérieur, se positionne naturellement vers

l’accès principal de la parcelle. Ce pôle requiert une bonne visibilité et une facilité d’accès.

Ensuite, le pôle social, espace commun aux résidents et

aux familles, est un pôle d’échanges où des ateliers sont

mis en place. C’est un espace en agitation, les usagers

déambulent d’espace en espace et profitent de chaque activité

proposée durant la journée.

Le pôle écoute, quant à lui, est aussi bien un espace intime

que public. En effet, le patient peut se confier seul

mais aussi accompagné de ses proches afin d’associer la

famille dans cette démarche de reconstruction. L’implantation

de ce pôle trouve logiquement sa place entre l’espace

commun et l’espace réservé aux résidents.

Dans l’espace réservé aux résidents, on retrouve le pôle

vie et bien-être. Ces deux pôles requièrent discrétion,

calme et sérénité. Ces deux entités ont pour objectifs de

prendre soin du patient, d’aider à reprendre confiance en

soi, à échanger, à partager des moments avec les autres

résidents.

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Réflexion

Pour permettre cette reconstruction, le lien est devenu l’élément clé du projet. La réflexion

s’est donc portée sur le lien à créer entre les bâtiments, et celui entre les espaces intérieurs

qui sont actuellement fragmentés par les murs de refends.

Après diverses propositions, le lien entre les bâtiments se fera par la création d’un cheminement.

Ce parcours est construit à partir de lignes brisées et desservira chaque entité. La ligne

se rétrecit au fur et à mesure qu’on s’approche de l’espace privé afin de signaler aux usagers

l’entrée dans l’espace intime des patients.

Idée 01 :

- Lien par des coursives = segmente

le jardin

Idée 02 :

- Lien par un cheminement avec

ligne droite = forme rigide et directionnelle

Idée 03 (choisie) :

- Lien par un cheminement avec

ligne brisée = mouvement, reprend

l’idée du concept

Plans masses sans échelle

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Intervention

On retrouve cette idée de lien à l’intérieur de chaque bâtiment qui permet de réunir chaque

espace interieur en s’appuyant sur ses élèments architecturaux. La création des espaces

est définies suivant une succession de lignes formant une ligne brisée. De cette façon, pour

la maison principale la circulation est pensée telle une cicatrice. Cette dernière est le fil

conducteur permettant de connecter chaque espace de vie. Ces espaces de vie sont créés

de part et d’autre de la cicatrice tels des cocons. Les cocons sont les espaces de réparation

nécessitant d’être pensés avec bienveillance, et douceur.

Pour ce projet, la cicatrice est créée avec une retombée de faux-plafond (Hauteur 240 cm

= hauteur des portes des murs refends) et du mobilier sur-mesure ancré dans cette faille

suivant les lignes brisées. Cette cicatrice apparaît alors comme étant une artère irriguant le

bâtiment : tous les réseaux techniques sont ainsi incorporés dans cet élément architectural.

Cet aménagement permet de vivre dans la cicatrice, et devient l’élément fort du projet. Les

patients pourront ainsi avoir une nouvelle vision de celle-ci et se rendre compte que cette

blessure peut devenir leur force.

Maison principale

Rez-de-chaussée

Accueil

Rez-de-chaussée

Orangerie

Rez-de-chaussée

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La cicatrice, à la fois physique et psychique, est un élément fort chez les patients. Cette blessure

témoigne de leur vécu. Une fois opéré, leur corps est marqué à vie, tout comme leur

état psychologique. Ils sont donc contraints d’accepter cette cicatrice s’ils veulent avancer.

Cette démarche définit la résilience (10).

Pour le concept architectural, il était intéressant de retranscrire l’idée de cicatrice dans le

bâtiment. La cicatrice est plus ou moins vive suivant le pôle mis en place. Par exemple dans

le pôle écoute, la cicatrice est visible car le patient est confronté à ses blessures. Contrairement

au pôle bien-être où la cicatrice s’estompe car cet espace est dédié à la reconstruction.

Vivre dans la cicatrice est l’approche proposée dans ce bâtiment. Cette cicatrice architecturale

s’inspire du Kintsugi (11). Cet art japonais met en valeur les cicatrices en les soulignant

avec de la dorure.

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L’art du Kintsugi

Le kintsugi est un art japonais ancestral dont l’étymologie vient de kin (or) et tsugi (jointure),

ce qui signifie littéralement « jointure à l’or». Cette technique découverte au XVe siècle

consiste à réparer un objet brisé en soulignant ses fissures avec de l’or, au lieu de les masquer.

La philosophie de cet art est bien plus qu’artistique puisqu’elle traduit également une symbolique

de la guérison et de la résilience. On soigne, on embellit l’objet cassé, marqué par

son passé, qui devient paradoxalement plus résistant, plus beau et plus précieux qu’avant le

choc. Cette métaphore illustre chaque étape de tout le processus de guérison, qu’il s’agisse

d’une blessure physique ou émotionnelle.

Le processus de réparation requière patience, concentration et minutie. Jour après jour, semaine

après semaine, étape par étape, l’objet sera nettoyé, pansé, soigné, guéri, et, enfin,

sublimé.

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Influence

Certains artistes ont travaillé sur la réflexion de la réparation et de la reconstruction dans

leurs oeuvres.

KADER ATTIA , Artiste contemporain

Intitulé «The Field of Emotion», son travail illustre la blessure autant physique que psychologique.

L’artiste a sculpté des bustes en bois représentant les soldats rescapés de la Première

guerre mondiale. L’installation de Kader Attia a fait le tour de la planète. La réparation

est bien souvent traduite par l’oubli ou la disparition, jamais par un retour à l’état original,

alors que pour l’artiste la cicatrice sera toujours présente. Il faut apprendre à vivre avec.

« L’œuvre d’art joue un rôle crucial dans le processus réparateur ». Kader Attia

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Hélène GUGENHEIM, Artiste

Cette artiste sublime les corps abîmés par une maladie ou un accident. La cicatrice est le

marqueur de notre histoire personnelle.

En mai 2016, l’artiste rencontre une femme ayant vécu une mastectomie. En découvrant sa

cicatrice, l’artiste eu l’envie de recouvrir cette marque d’or. De cette rencontre né le projet

«Mes cicatrices Je suis d’elles, entièrement tissée.»

Elle met en place un rituel pour l’application de l’or sur les cicatrices : le participant se déshabille,

puis se livre aux mains de la personne qui effectue la dorure. Ensuite, le participant se

retrouve seul dans le but de découvrir son corps sublimé par la dorure. Une fois les feuilles

d’or retirées, le rituel se termine lorsque l’artiste remet une fiole contenant les feuilles d’or au

participant.

Selon l’artiste, ce rituel est important puisqu’il symbolise la guérison. Ce projet montre que

nous avons tous des cicatrices, et qu’il faut continuer à avancer avec nos blessures physiques

ou psychologiques.

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RACHEL SUSSMAN, Arstiste contemporaine

Le paysage urbain est un environnement construit par l’Homme. Il se compose en grande

partie de bitume, de pavés, de béton, de pierres… Tous ces matériaux, et installations évoluent

et se dégradent avec le temps. C’est ici que des craquelures se forment sur le paysage.

L’artiste américaine, Rachel Sussman, a travaillé sur ces craquelures dans son projet

Sidewalk Kintsukuroi s’inspirant de cet art japonais.

Les installations dans le sol sont faites de résine à base de sève d’arbre et d’une combinaison

de bronze et de poudre d’or 23,5 carats.

Son intervention montre qu’un élément brisé peut être rendu plus beau qu’avant en le sublimant

avec une réparation dorée.

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EMEMEN, Artiste Street Art

Depuis 2016, l’artiste Ememen répare les trottoirs lyonnais en utilisant la technique du

«flacking». Cet art de rue consiste à réparer et embellir chaque fissure ou élément du bitume

abîmé en le comblant avec du carrelage. L’artiste ne limite pas son travail aux trottoirs de

Lyon, il intervient également dans les villes de Paris, Milan, Dole et Turin.

Son expression artistique a des résonnances avec le kintsugi. L’objectif unique est de réparer

et sublimer un élément abîmé.

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Etat des recherches

du 23 mars 2021 à 10h04

Ce mémoire se termine sur ce croquis montrant la cicatrice dans la maison principale au

rez-de-chaussée. La cicatrice est à la fois espace de circulation, rangement, assises, ou

meuble de cuisine. Toutes les fonctions de vie sont intégrées dans cette faille devenant ainsi

l’élément fort du projet.

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Résumé

Le cancer est une maladie qui touche de plus en plus d’individus. Le cancer se vit à l’intérieur

de soi et brise au fur à mesure l’état physique et psychologique du malade. Cette destruction

affecte autant les patients que leur entourage. Maintenir un état psychologique positif est un

paramètre clé participant au chemin de la guérison.

Aujourd’hui, en France, les établissements dédiés à la prise en charge psychique des patients

ne sont pas suffisamment développés. L’objectif de ce projet est donc d’accueillir les

personnes atteintes de cancers dans un établissement adapté proposant un suivi personnalisé

avec des thérapies ciblées.

Cette démarche bienveillante vise à prendre soin de l’état psychique du patient notamment

en réparant sa cicatrice psychologique. Ce rétablissement est envisageable grâce à la mise

en place de l’ensemble des mécanismes favorisant la reconstruction mentale. En parallèle,

cette approche a pour objectif de préserver les proches dans cette épreuve de la vie.

La problématique est par conséquent la suivante : comment les patients atteints de cancers

peuvent-ils vivre avec leur cicatrice psychique ? Comment l’architecture intérieure peut-elle

permettre la reconstruction mentale suite à cette cicatrice ?

Pour répondre à la problématique, un ensemble de témoignage ont permis de cibler les

points de douleurs et les besoins des personnes vivant ce combat. Des lectures, et des références

cinématographiques ont également contribué à nourrir le projet.

A partir de ces données, on peut en conclure l’importance de créer des établissements accueillants

des personnes atteintes de cancers leur permettant de se reconstruire et de se

réinsérer progressivement dans la société.

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Abstract

Cancer is a disease that affects more and more people. Cancer lives inside oneself and

breaks gradually the physical and psychological state of patients. This destruction affects

patients as much as their families. Keeping a positive psychological state is a key factor in

the road to recovery.

In France, there aren’t enough psychological care centre’s of patients. The desired objective

is to offer accommodation to people who suffer from cancer so they can live in an adapted

centre which provides personalized follow-ups with targeted therapies.

This kind of approach aims to take care of the mental state of patients especially by repairing

their psychological scar. This recovery is possible thanks to the implementation of all

the mechanisms promoting mental reconstruction. At the same time, this process creates a

boundary which aims to preserve the close family psychologically speaking.

The issue is therefore the following: how can interior architecture create an interior space

devoted/dedicated to the psychological reconstruction of people with cancer?

How can patients with cancer live on with their psychic scar? How can interior architecture

allow mental reconstruction with such a scar?

To answer this problem, all testimonies enabled to target the pain points and the needs of

people still fighting. Readings, and cinematographic references contributed to feed the project.

Based on this data, we can conclude that it is importance to create a centre that would welcome

people with cancer, allowing them to rebuild themselves and gradually re-enter society.

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Glossaire

(1) Cancer : Maladie provoquée par la transformation de cellules qui deviennent anormales

et prolifèrent de façon excessive. Ces cellules déréglées finissent par former une masse

qu’on appelle tumeur maligne. Les cellules cancéreuses ont tendance à envahir les tissus

voisins et à se détacher de la tumeur. Elles migrent alors par les vaisseaux sanguins et les

vaisseaux lymphatiques pour aller former une autre tumeur (métastase).

(2) Tumeur maligne : Amas de cellules cancéreuses

(3) Tumeur bénigne : Amas de cellules non cancéreuses. Une tumeur bénigne n’est pas un

cancer, contrairement à une tumeur maligne : elle se développe lentement localement, sans

produire de métastases, et ne récidive pas si elle est enlevée complètement.

(4) Emmurement : sentiment vécu par les patients atteints de cancer

(5) Reconstruction mentale : processus psychique visant à reconstruire ce qui a été détruit

(6) Ergothérapie : Traitement de rééducation et de réadaptation pour aider des personnes

en situation de handicap à préserver leur autonomie.

Ergothérapeute : Professionnel de santé spécialiste de la réadaptation et de l’intégration

sociale des personnes aux prises avec des troubles et des handicaps physiques ou psychiques.

L’ergothérapeute aide les personnes malades à se réinsérer dans leur environnement

quotidien et professionnel afin d’acquérir, de maintenir ou de récupérer leur autonomie.

Il propose diverses solutions techniques, qui vont de l’aménagement de l’habitat à la résolution

de problèmes d’habillage, et un programme d’activités adaptées : tâches domestiques,

travail manuel, expression artistique, activités physiques…

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(7) Rémission : Diminution ou disparition des signes d’une maladie. Dans le cas du cancer,

on parle de rémission dès lors que toute trace du cancer a disparu. Au bout d’un certain délai,

la rémission devient guérison

(8) Oncologue : Médecin spécialiste du cancer et de ses traitements, appelé aussi cancérologue.

Ce peut être un chirurgien spécialisé en cancérologie, un spécialiste de chimiothérapie

(oncologue médical), un spécialiste de radiothérapie (oncologue radiothérapeute), un

hémato-oncologue pour les cancers du sang ou un spécialiste d’organe.

(9) Cicatrice : Trace d’une souffrance morale

(10) Résilience : capacité à surmonter les chocs traumatiques

(11) Kintsuji : (Art) Méthode japonaise de réparation des porcelaines ou céramiques brisées

au moyen de laque saupoudrée de poudre d’or.

En psychologie, cet art illustre la réparation des blessures morales par sublimation de cellesci.

Source : e-cancer / institut national du cancer

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Bibliographie - Sitographie

OUVRAGES

ABERKANE IDRISS. Libérez votre cerveau : Traité de Neurosagesse pour changer l’école

et la société. Editeur Pocket, Collection pocket santé. (2018). 360p.

BERTRAND Jean-Claude. Cancer, les patients hors les murs de l’hôpital, Aix-Marseille,

Presse Universitaires de Provence. (2019). 175p.

SANTINI Céline. Kintsugi, L’art de la résilience, L’art de se reconstruire, guérir, et se transformer.

First Editions. (2019). 253p.

SITE INTERNET

FONDATION ARC pour la recherche sur le cancer. 2021, 28 janvier. S’informer sur le cancer.

Site : https://www.fondation-arc.org/s-informer-sur-le-cancer

GRATH, accompagner les aidants. Article du 29 septembre 2020 extrait du Portail National

SILVER ECO. Un nouvel aidant émerge. Site : https://www.accueil-temporaire.com/nouvel-aidant-emerge

INSTITUT NATIONAL DU CANCER (INCa). IFRAH Norbert. 2020, 06 janvier. Patients et

proches. Site : https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Qualite-de-vie

SANTE PUBLIQUE FRANCE. 2021, 22 janvier. Cancers. Site : https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/cancers

ENTRETIENS

Praticien oncologue au CHU de Poitiers - Dr Anthony JONCOUR

Secrétaire médicale spécialisée dans le cancer à la Clinique du Fief de Grimoire à Poitiers -

Jocelyne GIRAUD

Patiente - Mathilde / Proches des patients - Nathalie, Pauline et Elise

Professeur d’histoire à l’Université de Poitiers - Philippe RIDOUARD

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Remerciements

Ce mémoire est l’aboutissement de cinq années d’études en architecture intérieure. Je tiens

à remercier toutes les personnes qui ont contribué à ce cheminement.

Merci à l’ensemble de l’équipe pédagogique de l’ESAIL pour leur disponibilité et leurs

connaissances qui ont pu nourrir mon projet.

Je remercie tout particulièrement Claude Mathieu pour son suivi, ainsi que pour ses riches

références culturelles et architecturales qui ont pu guider mon travail.

Merci à mon tuteur de projet, Sylvain Roubaud, pour avoir assuré mon suivi de projet libre

et m’avoir encouragé tout au long de cette dernière année d’étude.

Je tiens à remercier chaleureusement les patients, et leurs proches sans qui ce projet et

ce mémoire n’auraient pu aboutir. Dans la plus grande intimité, je vous remercie de m’avoir

confié vos témoignages, vos histoires, et vos ressentis.

Je remercie Docteur Anthony Joncour, oncologue au CHU de Poitiers, pour m’avoir apporté

toutes les ressources nécessaires pour comprendre les besoins des patients.

Pour terminer, je remercie l’ensemble de mes proches pour m’avoir soutenu, et encouragé

pour ce projet de fin d’études.

Et enfin, merci à vous, pour votre lecture et le temps que vous m’accordez.

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