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MARS 2021
ARCHITECTURE
Ateliers communaux et poste de pompiers à Biwer
Photo: Steve Troes
Façonner l’espace public
Communément classifié comme le «premier
art», l’architecture aime profiter d’une
certaine liberté, latitude que confèrent
souvent les marchés publics. «Lorsque nous
concevons un projet privé, nous devons
composer avec les visions (parfois très
précises) du maître d’ouvrage. Par contre,
quand nous travaillons pour le secteur public,
nous pouvons laisser libre cours à notre
créativité, d’autant plus que les restrictions
sont moindres au niveau du règlement sur
les bâtisses. Malheureusement, les nouveaux
PAG viennent rogner un peu de ces libertés.
La peur du tribunal administratif pousse
architectes, urbanistes et responsables
communaux à appliquer les consignes à la
lettre, parfois au détriment du projet ou même
du tissu urbain. Une bonne architecture
a toujours besoin d’un peu de liberté et je
crains que les nouveaux PAG entraînent une
perte de qualité architecturale», regrette
Jean-Claude Welter.
Malgré ce constat, WeB Architecture
s’intéresse de près à l’organisation de
l’espace public. Avec sept PAP à son actif,
le bureau a ajouté l’aménagement du
territoire et l’urbanisme à la liste de ses
spécialités et se fait une idée très claire
de ce que devrait être le développement
urbain luxembourgeois: «Aujourd’hui,
nous travaillons malheureusement sur
base de visions à court terme. Nous ne
regardons pas assez loin. L’urbanisme se
pense pour les 40 ou 50 prochaines années.
Si nous voulons réduire la pression sur le
marché du logement, nous devons cesser de
parler de densité de logement, accélérer les
procédures d’autorisation, mettre en place
des guichets uniques, mais aussi répondre
aux nouveaux besoins. A l’heure actuelle,
la demande pour de petits appartements
ou même des studios à la location est très
importante et reflète l’évolution de nos
modes de vie. Les jeunes ne cherchent
plus tellement à acquérir leur terrain, leur
maison, leur voiture. Ils sont flexibles,
travaillent à Luxembourg aujourd’hui
puis à Paris ou à New-York demain. C’est
pourquoi l’on gagnerait à encourager la
flexibilité des logements, à développer
d’autres structures, plus petites, et à
accroître l’offre de logements locatifs. Au
Kirchberg, on construit des résidences de
quatre ou cinq étages (parfois davantage),
mais à mon avis il faut parier sur dix étages
ou plus. Alors qu’on envisage une croissance
démographique atteignant le million
d’habitants à l’avenir, le Luxembourg
conserve une mentalité un peu provinciale,
ne pense pas comme un «big player», mais
il faut voir plus grand si nous voulons
concurrencer d’autres villes importantes»,
considère Jean-Claude Welter. n
“Une bonne
architecture
a toujours besoin
d’un peu
de liberté”
WeB Architecture & Urbanisme
22, Schaffmill
L-6778 Grevenmacher
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