TRAMETAL N°199
SPÉCIAL FORMNEXT & IMTS
SPÉCIAL FORMNEXT & IMTS
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ISSN 1266 - 8753<br />
REVUE TECHNIQUE DU TRAVAIL DES MÉTAUX<br />
N° 199 • Novembre-Décembre 2018 • 15 €<br />
SPÉCIAL<br />
FORMNEXT<br />
& IMTS
Le Maître de la Stratégie en<br />
Tronçonnage & Gorges<br />
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Tronçonnage<br />
& Gorges<br />
Copiage<br />
Tronçonnage<br />
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Ce n’est que le début<br />
du commencement<br />
EDITO<br />
par Dominique Dubois<br />
Rédacteur en chef<br />
Nous sommes actuellement dans une incertitude<br />
assez angoissante concernant aussi bien la situation<br />
internationale qui échappe à tout contrôle, que le<br />
réchauffement climatique inquiétant, le développement<br />
durable indispensable, ou le devenir de populations qui<br />
frappent à nos portes alors même que notre natalité<br />
s’effondre.<br />
Cette incertitude n’épargne pas le secteur industriel<br />
manufacturier qui ne sait plus à quel saint se vouer :<br />
entre des normes de plus en plus contraignantes, une<br />
concurrence mondiale toujours plus affutée et des<br />
choix gouvernementaux incohérents en matière énergétique,<br />
de transports, de lutte contre la pollution et<br />
j’en passe, difficile de savoir quoi développer et produire.<br />
L’exemple de la voiture individuelle ou utilitaire<br />
est probant : ni les acheteurs ni les industriels ne savent<br />
plus que choisir et hélas les gouvernements non plus.<br />
Le monde industriel change de plus en plus vite et les<br />
points de repère s’effacent : la fabrication additive a<br />
d’abord été considérée comme un sympathique procédé<br />
industriel d’appoint et une déclinaison du laser<br />
qui pouvait se montrer utile pour certaines applications,<br />
credo martelé par les constructeurs de machines-outils<br />
en place et de nombreux utilisateurs.<br />
La montée en puissance des technologies de fabrication<br />
additive s’est sérieusement accélérée ces derniers<br />
mois et nous avons un peu l’impression de voir la série<br />
« Game of Thrones » transférée à l’univers de l’industrie<br />
manufacturière. En effet les rachats, alliances et partenariats<br />
se multiplient et tout le monde place ses pions.<br />
Bien sûr, le poids économique de la fabrication additive<br />
en regard de la soustractive ne représente que<br />
quelques pour cent mais comme pour le réchauffement<br />
climatique, tout le monde a compris que le monde<br />
industriel aussi a changé.<br />
Les dernières machines du type à jet d’encre comme chez<br />
HP offrent des coûts unitaires largement comparables<br />
au moulage par injection et dans beaucoup de cas<br />
à l’usinage ou la fonderie. La production de masse<br />
en FA est déjà une réalité industrielle dans certaines<br />
entreprises.<br />
Il va falloir concevoir ou reconcevoir différemment en<br />
ajoutant des fonctions à de très nombreux composants<br />
ou assemblages, penser à mettre en place une offre de<br />
formation adaptée, ré-enseigner la métallurgie, repenser<br />
toute la logistique de l’approvisionnement matières<br />
et recyclage, du parachèvement, développer des logiciels<br />
de CFAO et de simulation plus aboutis et aussi<br />
de contrôle en continu, tout cela en ateliers connectés<br />
avec couplage/échange avec les jumeaux numériques<br />
des machines et des pièces.<br />
Nous aurons des ateliers fonctionnant H24 sans opérateurs<br />
ou presque, des productions unitaires avec<br />
une machine isolée ou de masse avec des parcs de<br />
dizaines de machines organisées en lignes complètes<br />
automatisées.<br />
Ceci ne signifie nullement que la coupe et les machinesoutils<br />
que nous connaissons vont disparaître mais<br />
qu’une nouvelle façon de travailler, de concevoir, de<br />
livrer avec des délais très courts va se faire une place<br />
importante dans le panel des process de mise en fabrication.<br />
Nous n’avons encore aucune idée des pièces et objets<br />
qui vont sortir sur le marché dans les années à venir<br />
grâce à la FA. Les secteurs du bâtiment, du luxe, de la<br />
décoration, de la mode, des loisirs vont être impactés<br />
tandis que ceux des matériels médicaux, de l’aérospatial/<br />
aéronautique, de la défense et bien sûr des<br />
transports au sens large le sont déjà.<br />
L’auteur de ces lignes a connu les débuts de la<br />
commande numérique qui ont été laborieux et voit<br />
maintenant la vague de la FA arriver : voila deux<br />
exemples de ruptures technologiques passée et future<br />
passionnantes à vivre. •<br />
<strong>TRAMETAL</strong> • Novembre-Décembre 2018 • 3
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N° 199 • Novembre-Décembre 2018<br />
3 EDITO<br />
Ce n’est que le début du commencement<br />
6 & 13 FABRICATION ADDITIVE<br />
6 & 7 Les actus de l’additif<br />
8 à 11 Une installation de pointe<br />
12 & 13 MESSER présente des solutions gaz innovantes<br />
SOMMAIRE<br />
14 à 27 SALONS<br />
14 à 20 IMTS édition 2018 : U.S.A. is back<br />
22 à 27 FORMNEXT 2018 : Effervescent<br />
28 à 41 TEMOIGNAGES<br />
28 à 32 La nouvelle donne ?<br />
34 à 36 Un système audio unique et haut de gamme imprimé<br />
en 3D<br />
38 & 39 L'usinage ECM au service de l'e-mobilité<br />
40 & 41 24 V dans l'automatisation de l'assemblage<br />
42 & 43 LUBRIFIANTS<br />
Comprendre la micro-lubrification pour en tirer avantage<br />
44 à 49 MESURES ET CONTROLE<br />
44 & 45 Standardiser les particularités<br />
46 & 47 Heidenhain se forge un succès<br />
48 & 49 Mesure sans opérateur<br />
50 INDEX<br />
Répertoire des annonceurs & liste des sociétés citées<br />
Revue technique<br />
du travail des Métaux, Outils<br />
de coupe, Machine-outils,<br />
Contrôles, Equipements<br />
et Environnements.<br />
Publié par Cimax - 12 place G. Pompidou - 93167 Noisy le Grand CEDEX • Tél. : 01 45 92 96 96 •<br />
Fax : 01 49 32 10 74 • Directrice de la publication : Anne-Caroline Prévot-Leygonie • Numéro<br />
paritaire : CPPAP : 0419 T 88342 • Rédaction : Dominique Dubois - d.dubois.trametal@gmail.com -<br />
82 bd Héloïse - 95100 Argenteuil • Publicité : Sébastien Guénée - s.guenee@groupe-cimax.fr - Tél. :<br />
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14110 Condé-en-Normandie • Dépôt légal à parution • Encart abonnement • Crédit couverture :<br />
Dominique Dubois.<br />
Tous droits de reproduction réservés pour tous les pays. Copyright © CIMAX 2009. Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle par quelque<br />
procédé que ce soit, des pages publiées dans la présente publication (ou le présent ouvrage), fait sans l’autorisation de l’éditeur est illicite et constitue une<br />
contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part, les reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation<br />
collective, et d’autre part les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’'information de l’oeuvre dans laquelle elles sont<br />
incorporées (lois du 11 mars 1957 – art. 40 et 41 Du code pénal art.425). La Revue dégage toute responsabilité quant aux données, informations et<br />
analyses publiées qui sont toujours basées sur des références établies ou des documents contrôlables.<br />
<strong>TRAMETAL</strong> • Novembre-Décembre 2018 • 5
FABRICATION ADDITIVE<br />
Les actus de l’additif<br />
par Dominique Dubois<br />
d.dubois.trametal@gmail.com<br />
L’impression 3D métal arrive au CETIM.<br />
Le Cetim étoffe ses moyens en fabrication additive<br />
avec une machine inédite ! En vertu d’un accord d’exclusivité<br />
signé avec le constructeur suédois Digital<br />
Metal, le Centre s’apprête à accueillir son imprimante<br />
3D métal. Une nouvelle opportunité de découvrir les<br />
atouts de ce procédé alternatif à la fusion laser sur lit<br />
de poudre pour la fabrication de petites pièces complexes,<br />
à l'unité jusqu'en moyenne série (quelques<br />
milliers de pièces) et dans différents métaux (aciers,<br />
inox, Inconel, couvre, titane…). La technologie Metal<br />
Binder Jetting fait donc l'objet d'un focus particulier<br />
au Cetim. Il s’agit justement d’une technologie qui<br />
est mise à l’honneur cette année notamment chez<br />
HP pour une plus grande productivité.<br />
cinq fois moindre que celui des machines employant<br />
la fusion laser. Cette nouvelle machine doit permettre<br />
de le confirmer et d’explorer son potentiel d’évolution<br />
au travers d’études de faisabilités et d’autres prestations<br />
proposées aux entreprises.<br />
Projet de recherche MATRICE<br />
BECKHOFF AUTOMATION a fourni toute la chaîne de<br />
commande et la motorisation du projet de fabrication<br />
additive de l'Institut des Mines Télécom de Douai :<br />
« La modularité de Beckhoff permet de faire croître la<br />
machine en ajoutant de nouveaux ensembles au fur<br />
et à mesure des besoins ».<br />
La fabrication selon ce procédé se déroule en deux<br />
phases. La première consiste à la mise en forme de<br />
la pièce par superposition de couches de poudres<br />
agglomérées par un liant organique.<br />
La pièce dite « à vert » est ensuite consolidée et<br />
densifiée dans un four de frittage afin d'obtenir un<br />
composant métallique fonctionnel. Ses avantages ?<br />
Elle autorise l'empilage de pièces dans le volume<br />
de travail et présente un coût de fabrication deux à<br />
L’Institut Mines Télécom (IMT) de Lille – Douai a pour<br />
but principal d’aider les industriels aux termes de partenariats<br />
qui peuvent concerner pratiquement tous<br />
les secteurs et les domaines d’activité. Avec le projet<br />
Matrice, c’est le BTP qui entre dans la 4 e révolution<br />
industrielle avec à la clé, un profond remaniement de<br />
la diversité architecturale des bâtiments de demain.<br />
Le projet de recherche Matrice questionne l’ensemble<br />
des enjeux relatifs à la fabrication additive – aussi<br />
appelée impression 3D – appliquée au bâtiment. Il est<br />
porté par l’Institut Mines Télécom (IMT Lille-Douai)<br />
6 • Novembre-Décembre 2018 • <strong>TRAMETAL</strong>
et l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture et de<br />
Paysage de Lille (ENSAPL).<br />
Ainsi, des laboratoires de recherches aux compétences<br />
diversifiées mènent une réflexion globale et<br />
transdisciplinaire. Ce projet exploratoire est financé<br />
par la Région Haut-de-France et le Fonds européen<br />
de développement régional (Feder), ce dernier ayant<br />
pour vocation de renforcer la cohésion économique<br />
et sociale dans l’Union européenne en corrigeant les<br />
déséquilibres entre ses régions.<br />
Fabrication de prototypes rapides : les<br />
roues dentées IGUS imprimées en 3D et<br />
résistantes à l'usure<br />
Pas pour Easelink, qui a fait preuve d'habileté pour la<br />
fabrication des composants. En effet, les roues dentées<br />
du mécanisme des prototypes de connecteur<br />
viennent du service impression 3D Igus.<br />
Des roues dentées vite configurées en ligne<br />
Le service impression 3D Igus offre un configurateur<br />
en ligne qui permet de concevoir une roue dentée en<br />
quelques secondes. Il suffit au technicien de déterminer<br />
le module souhaité, le nombre de dents et la<br />
transmission du couple. Le configurateur génère un<br />
modèle 3D de la roue dentée qui servira pour l'impression<br />
3D. Des centaines de variantes de roues dentées<br />
simples et doubles peuvent ainsi être réalisées sans<br />
logiciel de conception assistée par ordinateur (CAO).<br />
FABRICATION ADDITIVE<br />
L'entreprise EASELINK mise sur les roues dentées<br />
vite configurées et résistantes à l'usure fournies par le<br />
service impression 3D Igus. Délais et coûts non maîtrisés<br />
lors de la fabrication de prototypes peuvent vite<br />
s'avérer critiques pour la santé économique d'une<br />
start-up.<br />
C'est la raison pour laquelle l'entreprise high-tech<br />
Easelink de Graz, en Autriche, mise sur le service<br />
impression 3D du spécialiste des plastiques en mouvement<br />
Igus. Avec celui-ci, les composants tels que<br />
les roues dentées peuvent être configurés en ligne,<br />
imprimés à un coût raisonnable et expédiés en l'espace<br />
de 24/48 heures. Les composants en question<br />
sont réalisés en polymères hautes performances optimisés<br />
en termes d'usure et de frottement.<br />
L'électromobilité n'a pas encore vraiment percé. Que<br />
l'infrastructure de chargement en soit encore à ses<br />
balbutiements l'explique en partie. Nombreux sont<br />
les automobilistes à trouver les possibilités de ravitaillement<br />
insuffisantes. Easelink s'est donné pour but<br />
d'y remédier.<br />
L'entreprise de Graz a mis au point le « chargement<br />
à matrice », un système de chargement comportant<br />
deux composants. Une plaque de chargement raccordée<br />
au réseau électrique est installée sur la place<br />
de stationnement.<br />
Sous la voiture électrique se trouve un connecteur<br />
qui descend au niveau de la plaque de chargement<br />
lors du stationnement. Le passage du courant commence<br />
automatiquement sans que le conducteur ait<br />
à connecter le moindre câble, comme sur le chargement<br />
inductif, à ceci près que la performance de<br />
chargement est jusqu'à dix fois plus élevée et que<br />
le passage du courant se fait avec un rendement de<br />
99 %.<br />
Lors de la mise au point, les ingénieurs d'étude<br />
doivent procéder lentement par prototypes avant de<br />
parvenir au composant prêt pour la série. Toute perte<br />
de contrôle sur les coûts et les délais lors de cette<br />
phase risque de devenir critique pour une start-up.<br />
Des imprimantes industrielles fabriquent les roues<br />
dentées en frittage sélectif par laser. Celles-ci sont<br />
prêtes à expédier en 24 à 72 heures seulement.<br />
« Flexibilité élevée et délais de livraison courts sont<br />
deux facteurs décisifs pour la réalisation d'un prototype<br />
», rapporte Hermann Stockinger, le fondateur<br />
d'Easelink. « Ce sont ces deux qualités que nous<br />
apprécions chez Igus, avec un configurateur en ligne<br />
qui offre la possibilité de choisir rapidement des roues<br />
dentées en une multitude de variantes et de les faire<br />
imprimer. » Igus imprime les pièces choisies en iglidur<br />
16. Ce polymère hautes performances résiste à<br />
des températures ambiantes comprises entre -40 et<br />
+80 degrés Celsius, à la compression jusqu'à 44 MPa<br />
ainsi qu'à l'usure.<br />
Les ingénieurs Igus ont démontré que ce matériau<br />
est nettement plus robuste que le polyoxyméthylène<br />
(POM) classique lors de tests en laboratoire. Des<br />
roues dentées y étaient en rotation à 12 tours par<br />
minute à une charge de 5 Nm. Résultat : la roue dentée<br />
imprimée en 3D à partir d'iglidur I6 était encore en<br />
pleine capacité de fonctionnement après un million<br />
de cycles, son usure à peine notable. Il en allait tout<br />
autrement de la roue dentée fraisée à partir de POM.<br />
Elle était usée au bout de 321.000 cycles et se cassait<br />
au bout de 621.000. •<br />
<strong>TRAMETAL</strong> • Novembre-Décembre 2018 • 7
FABRICATION ADDITIVE<br />
Une installation de pointe<br />
par Dominique Dubois<br />
d.dubois.trametal@gmail.com<br />
L'École Normale Supérieure Paris-Saclay,<br />
officiellement École Normale Supérieure<br />
de Cachan, aussi appelée « ENS Cachan »<br />
ou « Normale Sup' Cachan » et, à l'origine,<br />
École Normale Supérieure de l'Enseignement<br />
Technique (ENSET), est une<br />
grande école française faisant partie du<br />
réseau des écoles normales supérieures.<br />
Ses élèves et anciens élèves sont appelés<br />
« normaliens ». L'ENS Paris-Saclay<br />
est l'un des acteurs à l'origine du cluster<br />
technologique Paris-Saclay, et également<br />
l'un des membres fondateurs de l'Université<br />
Paris-Saclay.<br />
Son déménagement de Cachan au plateau<br />
de Saclay, originellement prévu en<br />
2017, est reporté à 2019.<br />
Ce petit rappel car dans le monde industriel, cet<br />
important établissement est moins connu que<br />
d’autres grandes écoles d’ingénieurs. Pourtant L'ENS<br />
Paris-Saclay qui forme des élèves se destinant à la<br />
recherche scientifique fondamentale ou appliquée, à<br />
l'enseignement universitaire et dans les classes préparatoires<br />
aux grandes écoles et, plus généralement,<br />
au service des administrations de l'État et des collectivités<br />
territoriales, de leurs établissements publics<br />
ou des entreprises, est aussi un vivier de chercheurs,<br />
d’ingénieurs et de doctorants travaillant sur des projets<br />
industriels bien concrets. Il suffit de visiter ses<br />
installations techniques pour s’en convaincre.<br />
Avec une telle recrue, le projet Paris Saclay se renforce<br />
considérablement dans les technologies industrielles<br />
d’avenir.<br />
À la rentrée 2016, l'ENS Cachan, qui est une école<br />
normale distincte de celle de la rue d’Ulm, Normale<br />
Sup, adopte le nom de marque « d'École Normale<br />
Supérieure Paris-Saclay », en attendant le changement<br />
de son nom officiel qui devrait intervenir en<br />
même temps que son déménagement sur le campus<br />
de Gif-sur-Yvette, en 2019. Inscrite dans la tradition<br />
d’excellence des écoles normales supérieures, l’ENS<br />
Paris-Saclay offre une formation culturelle et scientifique<br />
de très haut niveau.<br />
Les 3 instituts fédératifs de recherche, chacun dans<br />
leurs domaines scientifiques, interagissent avec les<br />
14 laboratoires de recherche et les 12 départements<br />
d'enseignement pour offrir à chacun la possibilité de<br />
construire son parcours et d'exprimer ses talents. La<br />
singularité de l’École Normale supérieure de Paris-<br />
Saclay est de rassembler des disciplines qu’aucun<br />
autre établissement d’enseignement supérieur ne<br />
rassemble de cette manière et à ce niveau : des<br />
sciences fondamentales (mathématiques, informatique,<br />
physique, chimie, biologie), des sciences<br />
humaines et sociales (économie, gestion, sociologie,<br />
histoire, langues, didactique), des sciences pour<br />
l’ingénieur (génie civil, génie mécanique, productique,<br />
électrotechnique et automatisme), le design.<br />
Cursus universitaire<br />
Le cursus comprend communément la préparation<br />
de la licence, puis, en deux ans, du master et/ou une<br />
préparation à l'agrégation ou du doctorat pendant les<br />
48 mois rémunérés de scolarité à l'ENS Paris-Saclay.<br />
La poursuite des études par un doctorat est fortement<br />
encouragée par l'école. Il y a beaucoup de<br />
thèses Siffre à l’ENS avec la présence d’industriels.<br />
L’ENS est aussi un incubateur de start-up.<br />
8 • Novembre-Décembre 2018 • <strong>TRAMETAL</strong>
Paris-Saclay<br />
Paris-Saclay est un pôle scientifique et technologique<br />
(cluster) en cours d'aménagement à vingt kilomètres<br />
au sud de Paris, sur une zone couvrant 27 communes<br />
des départements de l'Essonne et des Yvelines. Sa<br />
construction, lancée en 2006, doit durer quinze à<br />
vingt ans pour permettre de regrouper à terme entre<br />
20 et 25 % de la recherche scientifique française. Le<br />
projet Paris-Saclay vise à regrouper organismes de<br />
recherche, grandes écoles, universités et entreprises<br />
privées afin de créer un pôle d'excellence scientifique<br />
et technique de dimension internationale, comparable<br />
à la Silicon Valley ou à la région de Cambridge.<br />
Le projet AddUp<br />
Dans le contexte d’un tel établissement, la mise à disposition<br />
d’une unité complète de fabrication additive<br />
par impression directe laser semble logique et permettra<br />
aux étudiants et doctorants de disposer d’un<br />
outil quasi unique dans les universités françaises.<br />
Pourquoi AddUp?<br />
AddUp est quant à elle issue du rapprochement<br />
entre les groupes FIVES et MICHELIN qui ont créé<br />
en 2016 la joint venture dans le but de développer la<br />
fabrication additive métal en France. AddUp utilise la<br />
technologie de fusion sur lit de poudre déjà maîtrisée<br />
par Michelin depuis plus de 10 ans.<br />
FABRICATION ADDITIVE<br />
On rencontre ce procédé additif dans la majorité des<br />
applications industrielles, car c’est celui qui permet<br />
la meilleure précision géométrique à ce jour.<br />
La future implantation de l’ENS sur le plateau de Saclay.<br />
Le LURPA dispose déjà d’ateliers complets et bien équipés.<br />
Les premières implantations d'organismes de<br />
recherche datent de l'après-guerre. Plusieurs projets<br />
ont été lancés pour poursuivre le développement<br />
du site : la construction de trois ZAC, deux<br />
sur le territoire de la communauté d'agglomération<br />
Paris-Saclay, autour de l’École polytechnique et<br />
de CentraleSupélec, et une à Versailles-Satory ; la<br />
construction de la ligne 18 du métro de Paris ; et la<br />
constitution de l'Université Paris-Saclay.<br />
Plusieurs grandes écoles, dont AgroParisTech, l'ENS<br />
Paris-Saclay, Télécom ParisTech et l'ESTACA doivent<br />
compléter le campus en déménageant sur le plateau<br />
de Saclay à l'horizon 2019.<br />
Bien entendu, comme souvent en France, les infrastructures<br />
de transport promises suivront mais avec<br />
5 à 10 ans de retard ce qui bridera la réussite de ce<br />
projet multiforme, certainement un des plus ambitieux<br />
depuis des dizaines d’années dans l’Hexagone<br />
et remis en cause par aucun gouvernement, bien au<br />
contraire.<br />
Le projet Paris-Saclay représente plus de<br />
1 300 000 m² de locaux d’enseignement, de bureaux,<br />
de logements à construire d’ici 2020 sur un territoire<br />
de 7 700 hectares.<br />
En rachetant BeAM, AddUp élargit sa gamme de solutions<br />
d’impression 3D métalliques complémentaires<br />
avec la technologie DED (Directed Energy Deposition)<br />
qui permet entre autres, d’accéder au marché spécifique<br />
de la réparation de pièces et de produire des<br />
pièces beaucoup plus grandes (mais moins précises).<br />
Ce qui fait la différence sur un marché où l’on peut<br />
rencontrer des imprimantes de bureau, des engins<br />
prototypes prometteurs et quelques machines professionnelles,<br />
c’est justement que les machines<br />
d’AddUp sont depuis l’origine des produits industriels.<br />
Les acteurs du marchés comparables sont<br />
moins d’une demi-douzaine dans le monde, à ceci<br />
près qu’AddUp est bien français.<br />
La Form Up 350 dans sa version solo.<br />
<strong>TRAMETAL</strong> • Novembre-Décembre 2018 • 9
FABRICATION ADDITIVE<br />
La première machine FormUp ® 350 conçue par<br />
AddUp, est un véritable concentré de savoir-faire<br />
entre les groupes Fives et Michelin, issue du premier<br />
grand succès mondial de Michelin en fabrication<br />
additive qui produit environ un million de pièces<br />
métallique par an pour la fabrication de ses moules<br />
de pneumatiques.<br />
AddUp, au travers de la FormUp ® 350, maîtrise la<br />
répétabilité de la qualité des pièces en impression 3D<br />
indispensable pour une production de masse. Mais la<br />
FormUp ® 350 en elle-même n’explique pas le choix<br />
de l’ENS.<br />
Au total les précautions sont du même ordre que<br />
pour entrer dans une chambre d’hôpital stérile. L’idée<br />
d’avoir tout rassemblé dans des modules transportables<br />
indépendants des bâtiments est très intéressante<br />
pour les industriels qui n’ont plus besoin de<br />
concevoir des bâtiments spéciaux et des enceintes<br />
surveillées, pressurisées et bardées de détecteurs.<br />
AddUp propose une solution industrielle complète<br />
avec tout l’environnement intégré à la fois pour la<br />
sécurité et le confort des opérateurs mais aussi la<br />
préparation et la finition des pièces imprimées. A ce<br />
stade, il n’y a quasiment plus de concurrence.<br />
AddUp FlexCare System est une solution à atmosphère<br />
contrôlée, flexible et facilement transportable,<br />
pour protéger les opérateurs et les bâtiments environnants<br />
des risques liés à l’utilisation industrielle<br />
des machines de fabrication additive métallique.<br />
AddUp FlexCare System est une solution brevetée<br />
par AddUp qui permet progressivement de passer<br />
à la phase industrielle en s’adaptant au nombre de<br />
machines, tout en respectant les exigences et standards<br />
HSE (Hygiène, Sécurité, Environnement). Cette<br />
solution transportable permet de produire au plus<br />
proche du besoin et d’être déménagée sans remettre<br />
en cause l’investissement financier initial<br />
Pénétrer dans l’enceinte du Flexcare demande des<br />
précautions dont le port de combinaisons. Il est heureusement<br />
possible d’observer depuis l’extérieur.<br />
Mais la machine et son environnement ne sont pas<br />
tout. Les étudiants et chercheurs qui vont s’en servir<br />
doivent aussi et surtout apprendre à penser et concevoir<br />
« additif » et préparer leur mise en production en<br />
tenant compte des spécificités de la fusion laser sur<br />
lit de poudres.<br />
AddUp Manager est la solution logicielle développée<br />
par AddUp pour exploiter la fabrication additive<br />
de pièces en métal. Elle permet d’importer des fichiers<br />
3D et assure la liaison avec le pilote d’impression de<br />
chaque machine.<br />
Le système Flexcare installé provisoirement dans les<br />
sous-sols du Lurpa en attendant son transfert à Saclay.<br />
L’équipement en inox à gauche reçoit les pièces à délianter<br />
et nettoyer.<br />
Voici justement ce que le principe du Flexcare permet d’éviter:<br />
des opératrices insuffisamment équipées autour d’une<br />
machine et dans une pièce dédiée, lourde à installer. Garantir<br />
des séries précises et répétables demande de respecter<br />
toute une chaîne d’excellence depuis les poudres jusqu’aux<br />
vêtements des opérateurs.<br />
Au premier regard l’installation conteneurisée d’un<br />
blanc immaculé visible dans les sous-sols de l’ENS a<br />
tout du laboratoire mobile pour maladies infectieuses<br />
ou du module d’essai spatial. Aucune poudre ne doit<br />
pouvoir mettre en danger les opérateurs ou les autres<br />
étudiants et l’enceinte de travail permet de garantir<br />
que les poudres restent sèches et propres, condition<br />
impérative pour une répétabilité de la qualité<br />
industrielle.<br />
10 • Novembre-Décembre 2018 • <strong>TRAMETAL</strong>
Voici un Flexcare en coupe: les opérateurs entrent par la gauche,<br />
s’équipent et rentrent ensuite dans l’enceinte de travail.<br />
Outre une interface ergonomique dédiée aux préparateurs,<br />
techniciens méthodes et spécialistes procédé,<br />
elle propose différentes stratégies de production et<br />
permet de choisir un positionnement optimal des<br />
pièces sur le plateau de fabrication. En sortie, AddUp<br />
Manager génère un fichier de fabrication exploitable<br />
par la machine.<br />
Un Flexcare System complet se compose de plusieurs<br />
modules en containers.<br />
Bien entendu, il reste beaucoup à apprendre sur la<br />
fabrication industrielle par ce procédé (contraintes<br />
thermiques à gérer, interaction avec la tenue en<br />
fatigue, gestion des porosités, des états de surface,<br />
influence de l’hygrométrie, de la forme et de la taille<br />
des grains de poudre, optimisation de la source laser<br />
et de la gestion du faisceau, etc).<br />
Les équipes du fabricant laissent leur produit ouvert<br />
pour pouvoir intégrer des mises à jour ou tout changement<br />
d’un module de l’ensemble qui reste donc largement<br />
évolutif. Le logiciel, notamment est très souple<br />
et aisément reparamétrable, ce qui est idéal pour des<br />
travaux de recherche.<br />
Une simulation permet de bien visualiser les opérations.<br />
Les surépaisseurs de parachèvement sont paramétrables<br />
et chaque couche est prise en photo ou filmée<br />
pour la traçabilité. La machine dispose d’un ou de deux<br />
faisceaux lasers sur une source fibrée de 500 W et la<br />
possibilité choisie par l’ENS d’un plateau réducteur<br />
de 100 mm pour économiser sur les poudres. En travaillant<br />
en synergie avec ses laboratoires, notamment<br />
disposant de moyens d’analyse des matériaux poussés<br />
ou de tomographes, L’ENS compte mener à bien des<br />
recherches métallurgiques, d’autant que son partenariat<br />
avec l’ONERA lui donne accès à toutes les qualités et<br />
formulations souhaitées. Des travaux sur le parachèvement<br />
sont aussi prévus. L’atelier d’usinage est équipé<br />
en machines de HAAS Automation et peut être relié<br />
à l’unité AddUp pour préparer des travaux de finition.<br />
L’ENS Paris Saclay et son laboratoire LURPA ont<br />
frappé un grand coup en acquérant un tel équipement<br />
projetant ses étudiants dans un secteur d’avenir de la<br />
fabrication industrielle et le partenariat avec les équipes<br />
d’AddUp ne manquera pas d’intérêt aussi pour notre<br />
fabricant hexagonal. •<br />
FABRICATION ADDITIVE<br />
Gain de temps au montage<br />
E4.1L : le guidage de l‘énergie en toute facilité ... nouveau mécanisme d‘ouverture pour un gain de temps de 80% au confectionnement<br />
80% de temps de montage et de confectionnement en<br />
moins*. E4.1L, la chaîne porte-câbles confectionnée le<br />
plus rapidement. Nouveaux séparateurs et nouveaux<br />
éléments serre-câbles pour un montage ultra rapide<br />
et un soulagement des efforts de traction sur plusieurs<br />
niveaux de câbles. igus.fr/E4.1L<br />
*mesuré dans l‘usine de confectionnement igus ®<br />
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Les plastiques pour la vie<br />
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<strong>TRAMETAL</strong> • Novembre-Décembre 2018 • 11
FABRICATION ADDITIVE<br />
MESSER présente des solutions<br />
gaz innovantes<br />
par Dominique Dubois<br />
d.dubois.trametal@gmail.com<br />
MESSER France, première filiale européenne<br />
du groupe MESSER, la plus<br />
grande entreprise de gaz industriels<br />
dirigée par son propriétaire, présente<br />
différentes solutions s’adressant à des<br />
secteurs industriels en pointe.<br />
- Découpe laser : par ses niveaux d’impuretés<br />
contrôlés, la gamme Lasline apporte le meilleur<br />
rendement au laser de découpe. Des mélanges<br />
spécifiques sont disponibles pour la découpe laser<br />
à CO 2<br />
et laser fibre.<br />
Messer France offre ses solutions gaz au service du<br />
soudage, de la découpe et de la fabrication additive<br />
par laser ainsi que d’autres procédés. Pour répondre<br />
aux besoins de performance et aux exigences de<br />
qualité, Messer a développé des gammes de gaz<br />
complètes et spécifiques, regroupant des gaz purs<br />
et des mélanges de gaz, adaptés aux différents procédés<br />
de cette filière :<br />
- Soudage laser : la gamme Lasline permet d’obtenir<br />
les meilleurs résultats pour cette application, en<br />
particulier par l’adjonction d’hélium, qui réduit sensiblement<br />
la taille du plasma induit tout en contribuant<br />
à augmenter la vitesse de soudage.<br />
Fabrication additive d’une pièce.<br />
Gamme des gaz Addline.<br />
- Fabrication additive par laser : nouvellement<br />
développée par Messer, la gamme Addline<br />
regroupe les gaz spécifiques pour le rechargement<br />
et l’impression +3D des métaux. Plus que des<br />
molécules, Messer France offre à ses clients un<br />
accompagnement en région, grâce à des équipes<br />
présentes sur tout le territoire, de la conception<br />
jusqu'à la réalisation finale du projet, en passant<br />
par des essais et des formations a la manipulation<br />
des gaz.<br />
Différents gaz sont utilisés dans le procédé de<br />
fabrication additive. En font partie les gaz protecteurs<br />
et inertes, les gaz vecteurs et les gaz destinés<br />
au refroidissement des composants assemblés. Le<br />
gaz nécessaire et le degré de pureté dépendent<br />
de la méthode utilisée et de la matière brute.<br />
Messer présente sa nouvelle gamme de produits<br />
« Addline », conçue spécialement pour ses clients.<br />
12 • Novembre-Décembre 2018 • <strong>TRAMETAL</strong>
Nettoyage cryogénique de moules.<br />
L’extraction par CO 2<br />
supercritique au<br />
service de la chimie durable<br />
Messer France, fournisseur de dioxyde de carbone<br />
met l’accent sur les dernières avancées technologiques<br />
et scientifiques pour la mise en œuvre des<br />
fluides supercritiques.<br />
Cosmétique, pharmacie, agro-alimentaire, viti-viniculture,<br />
chimie fine ou encore matériaux. Tous ces<br />
secteurs partagent un objectif : améliorer leurs procédés<br />
tout en minimisant leur impact environnemental.<br />
Ceci passe notamment par l’utilisation de technologies<br />
plus propres et accessibles d’un point de vue<br />
financier, alliant qualité, efficacité et rentabilité.<br />
Au travers de l’extraction par CO 2<br />
supercritique,<br />
Messer France accompagne au quotidien les acteurs<br />
de ces différentes filières qui se sont engagés sur<br />
cette voie. Au-delà de 31°C et de 74 bar, le CO 2<br />
atteint l’état supercritique, 4 e état de la matière entre<br />
liquide et gazeux. Il agit alors comme un solvant à<br />
« géométrie variable » et permet d’extraire différents<br />
constituants. Cette méthode remplace l’utilisation de<br />
solvants tels que l’hexane.<br />
Du CO 2<br />
vert comme solvant<br />
Plus que des molécules, Messer France offre des<br />
gages de qualité à ses clients pour répondre au<br />
mieux à leurs besoins. Messer est ainsi certifiée<br />
ISO 9001 pour l’ensemble de son activité de récupération<br />
et de distribution de CO 2<br />
. A cela s’ajoute<br />
les certifications FSSC 22000 et CEP (Certificat de<br />
Conformité à la Pharmacopée Européenne) pour<br />
certaines sources, permettant de proposer un gaz<br />
de qualité alimentaire et pharmaceutique.<br />
Messer et les composites<br />
Le groupe a développé des solutions spécifiques pour<br />
répondre à la demande croissante de matériaux<br />
composites dans la filière aéronautique. Elles permettent<br />
d’optimiser les procédés de cette filière et<br />
de réduire leur impact sur l’environnement, depuis<br />
la fabrication des pièces composites jusqu’à leur<br />
recyclage :<br />
- Pressurisation azote des autoclaves de<br />
cuisson : solution plus économique et sécurisée<br />
qu’une solution à air comprimé, elle permet<br />
notamment d’optimiser l’alimentation en azote<br />
d’autoclaves de toute dimension dans lesquels<br />
sont traitées les pièces composites.<br />
- Inertage : solution idéale pour le stockage ou<br />
le transfert de produits solides pulvérulents ou de<br />
liquides dangereux (inflammables…), elle consiste<br />
à substituer une atmosphère d’air (présence d’oxygène)<br />
par un gaz inerte.<br />
- Nettoyage cryogénique : solution économique,<br />
écologique et très performante qui permet un nettoyage<br />
efficace et rapide des pièces, tout en respectant<br />
l’intégrité des surfaces nettoyées.<br />
Nettoyage cryogénique crédit Asco.<br />
FABRICATION ADDITIVE<br />
Le CO 2<br />
commercialisé par Messer est un produit de<br />
récupération : c’est un co-produit fatal fabriqué par<br />
les industries chimiques. Messer le capte de ces<br />
rejets industriels concentrés (sourcing le plus diversifié<br />
avec 5 types de source), puis le purifie, le liquéfie,<br />
le contrôle et l’analyse. Il connaît alors une seconde<br />
vie en étant utilisé comme un solvant.<br />
Nettoyage cryogénique de pistons.<br />
- Broyage cryogénique : solution idéale pour le<br />
recyclage des matériaux composites, elle utilise les<br />
frigories de l’azote ou du CO 2<br />
liquide pour fragiliser<br />
les matériaux. •<br />
<strong>TRAMETAL</strong> • Novembre-Décembre 2018 • 13
SALONS & EVENEMENTS<br />
IMTS édition 2018 : U.S.A. is back<br />
par Dominique Dubois<br />
d.dubois.trametal@gmail.com<br />
Ce grand salon professionnel de la côte est a longtemps été un rendez-vous<br />
mondial majeur, pendant naturel à l’EMO ou au JIMTOF. Suivant le lent déclin de<br />
l’industrie de la machine-outil et celui de l’industrie manufacturière américaine,<br />
ce salon avait fini dans les années 2000 par devenir purement régional, ce qui<br />
reste beaucoup à l’échelle des États-Unis.<br />
Chicago et la région étendue des grands lacs font partie de la rusted belt, zone<br />
largement sinistrée en termes d’emplois depuis les années 80. Une nouvelle<br />
direction, un rigoureux travail et une embellie inespérée sur le secteur industriel<br />
américain ont redonné des couleurs à ces états même si la reprise est loin<br />
d’avoir recréé les emplois disparus. Aujourd’hui la santé et la croissance du secteur<br />
de la fabrication industrielle est forte et l’investissement en robots et machines<br />
outils soutenu. Logiquement, l’IMTS a surfé sur cette reprise et redevient<br />
aujourd’hui un salon international majeur, capital pour bien apprécier ce marché<br />
aussi gigantesque que divers. Visiter l’IMTS c’est une expérience très différente<br />
d’une EMO ou d’un JIMTOF, sans oublier que Chicago est une des villes les plus<br />
intéressantes des USA, la troisième d’ailleurs.<br />
Sans être les plus inventifs ou mettre en place<br />
prioritairement les dernières technologies, nos<br />
amis américains sont très pragmatiques et savent<br />
mieux que quiconque tirer le meilleur parti d’une<br />
idée ou d’une technologie éprouvée et fiabilisée.<br />
Par exemple les centres d’usinage travaillant en<br />
5 axes simultanés les intéressent mais ils n’oublient<br />
pas que le travail en 5 axes ne représente<br />
qu’une fraction des applications et qu’une bonne<br />
machine 3 axes multi-broches palettisée aura une<br />
productivité capable de générer de la marge dans<br />
plus de 80 % des cas. Dans le même ordre d’idée<br />
la fabrication additive métallique est suivie et<br />
développée avec entrain mais ne pèse pas encore<br />
2 % du marché et donc ne justifie pas plus en surface<br />
d’exposition, tout en étant mise en vedette.<br />
L’industrie du futur ou 4.0 est certes omniprésente<br />
dans la plupart des offres de machines<br />
connectées sur les stands et peut constituer l’axe<br />
de visite d’un tel salon au travers des solutions<br />
opérationnelles proposées.<br />
Un salon king size<br />
Le centre d’exposition de Chicago, baptisé en<br />
hommage à Mc Cormick, un géant industriel<br />
du machinisme agricole de la première moitié<br />
du vingtième siècle, est réparti en plusieurs<br />
immenses bâtiments situés en bordure du lac<br />
Michigan. La taille de ce lac relègue celui de<br />
Genève à un bassin pour canards.<br />
14 • Novembre-Décembre 2018 • <strong>TRAMETAL</strong>
L’organisation est sans faille, les allées permettraient<br />
la circulation de gros véhicules si elles<br />
n’étaient pas revêtues d’une épaisse moquette,<br />
les stands sont largement dimensionnés et les<br />
machines sont plantées dans une moquette de<br />
plusieurs cm d’épaisseur, assez déroutante et<br />
ostentatoire, tranchant avec les habitudes européennes<br />
ou japonaises. Hasard ou trumpisme,<br />
les exposants chinois sont tous parqués dans<br />
une salle périphérique déserte... Si le visiteur voit<br />
des humains « de couleur » sur un stand, c’est<br />
qu’ils viennent d’Europe ou font le ménage...<br />
l’IMTS 2018 en images<br />
SALONS & EVENEMENTS<br />
Quelques chiffres<br />
155 000 m 2 pour 2123 stands et quelques<br />
129 500 visiteurs inscrits. Voilà qui replace cet<br />
événement dans le trio de tête mondial sans<br />
ambiguïté.<br />
Le gouverneur Rauner ne manqua pas de rappeler<br />
dans son discours inaugural que l’état de l’Illinois<br />
était la 17 e économie mondiale et occupait<br />
plus de 600 000 emplois dans le secteur manufacturier<br />
pour 100 milliards de dollars de chiffre<br />
d’affaire.<br />
La HANNOVER MESSE USA et ses 510 exposants,<br />
était hébergée en partenariat avec l’IMTS.<br />
Point fort de cette expo dans l’expo, l’amphithéâtre<br />
des solutions, notamment centré sur<br />
l’IIoT, la production intelligente et les technologies<br />
d’avant-garde.<br />
INDEX proposait son iXworld, un portail en ligne<br />
avec 4 offres de services différentes pour une<br />
seule interface. Notons aussi le FANUC FIELD<br />
system, une plate-forme ouverte capable de collecter<br />
les données en temps réel, reliée sur le<br />
salon à plus de 300 machines de 144 sociétés.<br />
HURCO et GF MACHINING présentaient aussi<br />
des systèmes connectés fonctionnels.<br />
Chicago est une ville immense, de 2,7 millions d’habitants dont le cœur (le<br />
Loop) possède des gratte-ciels anciens et récents qui n’ont rien à envier à<br />
Manhattan. C’est surtout une capitale industrielle.<br />
Les différents bâtiments qui abritent l’International Manufacturing Technology<br />
Show se répartissent autour de la place Mc Cormick.<br />
La fabrication additive monte en<br />
puissance<br />
Pas moins de 51 exposants de ce secteur étaient<br />
regroupés à la place d’honneur avec notamment<br />
HP et EOS qui proposaient des machines dédiées<br />
à la production de masse. La nouvelle HP Metal<br />
Jet annonce un gain de productivité de 50 en<br />
procédé jet tandis que EOS lançait sa M 300-4<br />
system, une machine d’impression multi-lasers à<br />
haute productivité.<br />
Si le marché de l’AM est encore marginal, bien<br />
des visiteurs appartenant à des start-up ou<br />
des petites sociétés, voient dans l’Additive<br />
Manufacturing une solution peu coûteuse pour<br />
développer leurs projets et parvenir à percer. •<br />
HAAS AUTOMATION faisait le plein dès l’ouverture. Le constructeur californien<br />
proposait notamment une machine cinq axes verticale palettisée de plus grande<br />
capacité, le UMC 1000 SS. Mais surtout, Haas présentait Haas Connect, une<br />
application pour connecter et contrôler son parc machines sur un smartphone.<br />
Remarquer la largeur des allées et les stands ouverts sur l’extérieur.<br />
<strong>TRAMETAL</strong> • Novembre-Décembre 2018 • 15
SALONS & EVENEMENTS<br />
Plusieurs constructeurs communiquaient sur leurs solutions connectées en live :<br />
Ici chez GF Machining, en partenariat avec le Fraunhofer IPT et Ericsson, cette Mill<br />
P500 UD équipée Heidenhain, communique en 5G avec le réseau cellulaire et les<br />
données sont traitées quasiment en temps réel pour l’usinage de cette aube, ce qui<br />
alimente le jumeau numérique de la machine pour effectuer les corrections utiles<br />
pour éliminer vibrations et résonances. Les rebuts qui étaient de 25 % ont quasiment<br />
disparu ce qui a fait économiser 30 millions d’USD à cette usine MTU aéro.<br />
L’enjeu du choix de la norme 5G pour l’industrie 4.0 serait considérable...<br />
Chez DMG MORI aussi des nouveautés mais surtout un stand mettant<br />
en avant CELOS avec des boîtiers optionnels pour créer un réseau de<br />
machines connectées, pouvant appartenir à des générations différentes.<br />
Ce connecteur IoT retrofit est une très bonne idée pour les ateliers<br />
disposant d’un parc machines très disparate.<br />
OKUMA exposait plusieurs nouveautés comme cette MCR ASC II, grande<br />
machine à portique modulaire équipée en option d’une tête laser EX de type<br />
LMD, un puissant tour horizontal LU 7000 EX, son centre cinq axes vertical<br />
D200Z et d’autres machines sur lesquelles nous reviendrons.<br />
Mais chez Okuma toujours, sa Smart Factory en fonctionnement à l’échelle du<br />
stand démontrait que le géant japonais est bien dans la course pour<br />
l’industrie 4.0.<br />
Le constructeur expert YASDA est très connu aux US et ses pièces<br />
de démonstration étonnent toujours autant si on regarde la classe de<br />
précision et d’état de surface de près. Le dispositif de refroidissement<br />
des arêtes à glace sèche DIPS 10 interpellait de nombreux visiteurs. Ce<br />
système projette du CO 2<br />
avec surtout l’avantage d’éviter l’oxydation à<br />
chaud pendant l’usinage, sans aucun résidu : de l’inconel 718 est ainsi<br />
usiné à 600 m/mn.<br />
16 • Novembre-Décembre 2018 • <strong>TRAMETAL</strong>
Tous les constructeurs chinois n’étaient pas relégués dans une arrière salle comme BEIJING<br />
JINGDIAO qui proposait des tours 5 axes et des centres d’usinages très convaincants.<br />
SALONS & EVENEMENTS<br />
HERMLE exposait notamment un îlot d’usinage robotisé modulaire avec son HS Flex<br />
très abouti appliqué sur son C42U. Son C650 tenait aussi la vedette.<br />
Autre constructeur américain de premier plan, HURCO fêtait avec faste ses<br />
50 ans, justement fier d’une gamme complète et renouvelée.<br />
Aux USA, il existe de très gros importateurs distributeurs qui représentent de grande<br />
marques comme ici TSUGAMI, populaire ici, distribué par METHODS. Notons qu’il y a<br />
pas mal de décolleteurs dans la région des grands lacs, surtout pour de la connectique.<br />
L’attraction Tsugami était le BO125 III, un tour de décolletage équipé d’un laser de<br />
découpe et développé aux USA.<br />
Methods, fondée en 1958 emploie 350 personnes sur tout le territoire américain et<br />
distribue aussi bien YASDA, NAKAMURA TOME, FANUC, NIIGATA, etc.<br />
<strong>TRAMETAL</strong> • Novembre-Décembre 2018 • 17
SALONS & EVENEMENTS<br />
Autre différence avec les salons de l’ancien monde, les Américains<br />
n’hésitent pas à afficher les prix sur leurs machines et faire des<br />
promotions alléchantes comme ici chez Haas Automation. Notons que<br />
ces deux machines peuvent fonctionner en monophasé ! un tour et un<br />
centre d’usinage vertical pour 983 USD/mois, on peut réfléchir.<br />
INDEX lançait son application IXWorld sur le cloud avec ses 4 premiers<br />
modules, venant compléter le logiciel de machine virtuelle existant. Les deux<br />
nouveautés machine marquantes étaient le G420, un centre de tournage/<br />
fraisage et le MS22 L, un tour multi-broches numérique à haute productivité.<br />
ZOLLER a remporté la mention « honorable » au concours de l’innovation de<br />
l’IMTS avec sa Smart Factory Solution, permettant d’échanger de façon transparente<br />
et fiable entre le banc de préréglage et le parc machines.<br />
MAZAK présentait sa machine hybride de nouvelle génération, la VC 500 A/5X AM.<br />
Ce centre d’usinage équipé d’un laser peut aussi déposer de la matière par fil, ce<br />
qui est un procédé à haut rendement, moins contraignant que la poudre pour une<br />
machine-outil.<br />
KENNAMETAL ne pouvait faire moins que de lancer plusieurs nouveautés marquantes<br />
dont sa nouvelle fraise titane modulaire HARVI ULTRA 8X affichant des performances<br />
étonnantes, présentée ici par Mark Francis, un de ses concepteurs. Citons aussi la<br />
gamme de forets KENTIP FS pour des perçages de précision à haut rendement ou encore<br />
de nouvelles barres anti-vibratoires.<br />
18 • Novembre-Décembre 2018 • <strong>TRAMETAL</strong>
Les fabricants d’outils chinois se retrouvaient parqués dans une salle déserte.<br />
SALONS & EVENEMENTS<br />
SODICK avait déjà proposé des machines hybrides mais avec l’OPM 350,<br />
c’est un centre d’usinage hybride dépôt laser sur lit de poudre qui était<br />
exposé. Toutes les 10 couches frittées par le laser de 500 W, une passe de<br />
fraisage est prévue pour reprendre les défauts et améliorer précision et<br />
états de surface. A suivre.<br />
HORN attirait de nombreux visiteurs avec des solutions nouvelles comme ses outils<br />
réglables pour le fraisage des rainures. Il s’agit de fraises disques réglables<br />
en largeur. Mais le spécialiste allemand innovait dans d’autres directions dont<br />
nous reparlerons.<br />
GE ADDITIVE exposait sa gamme Concept Laser avec une machine à deux<br />
lasers et surtout des pièces en « conception organique ».<br />
Fort logiquement ISCAR déployait sa nouvelle gamme LOGIQ, très attendue, en insistant<br />
sur sa compatibilité 4.0. Nous y reviendrons aussi.<br />
<strong>TRAMETAL</strong> • Novembre-Décembre 2018 • 19
SALONS & EVENEMENTS<br />
Le français BEAM était présent avec les pièces de fortes dimensions réalisables<br />
avec son procédé complémentaire pour ADDUP.<br />
3D SYSTEM avait choisi de présenter une ligne complète de déliantage,<br />
nettoyage, parachèvement, revêtement, traitement thermique pour entourer<br />
une de ses machines.<br />
Tout comme DESKTOP METAL avec des machines de production, toujours par frittage<br />
laser sur lit de poudre.<br />
ADD UP était bien sûr présent.<br />
HEWLETT PACKARD, faisant le buzz sur le salon avec sa nouvelle gamme « metal ».<br />
20 • Novembre-Décembre 2018 • <strong>TRAMETAL</strong>
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<strong>TRAMETAL</strong> • Novembre-Décembre 2018 • 21<br />
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SALONS & EVENEMENTS<br />
FORMNEXT 2018 : Effervescent<br />
par Dominique Dubois<br />
d.dubois.trametal@gmail.com<br />
Cette édition n’aura pas déçu: la fabrication auditive professionnelle évolue à<br />
toute vitesse avec des technologies qui progressent ou se renouvellent fortement<br />
et des acteurs qui se regroupent, se rachètent ou proposent des solutions<br />
et des equipements complémentaires. Premier constat, le metal est un must y<br />
compris pour les spécialistes des plastiques et des résines qui rivalisent pourtant<br />
de nouvelles matières.<br />
Deuxième constat, forte poussée des céramiques au point d’intéresser vivement<br />
les plus grands groupes...<br />
Troisième constat, le procédé de frittage laser sur lit de poudre n’est plus aussi<br />
incontournable. Le jet de poudre avec liant fait une percée fulgurante tandis que<br />
les solutions à arc ou plasma relèvent la tête. Les couts et les débits matière<br />
deviennent primordiaux avec le passage à la production industrielle en série.<br />
Notons aussi avec surprise de nouveaux acteurs en prestations de service pour<br />
des clients ou d’autres sociétés filiales comme SANDVIK MINING ou OERLIKON.<br />
L'avenir du salon Formnext<br />
Sascha F. Wenzler, directeur du département<br />
Formnext chez Mesago Messe Frankfurt GmbH<br />
s'est montré impressionné par la forte demande des<br />
exposants : « Que, malgré sa nouvelle extension, la<br />
surface d'exposition soit aussi pleinement occupée<br />
souligne bien l'expansion dynamique et durable du<br />
salon Formnext, et confirme avec éclat le bien-fondé<br />
de notre concept de salon, développé en collaboration<br />
avec l'industrie. »<br />
Afin de répondre également à l'avenir à la demande<br />
croissante, le salon se tiendra l'année prochaine<br />
dans le nouveau hall 12 du Parc des Expositions de<br />
Francfort, disposant alors, en combinaison avec le<br />
hall 11, d'une surface d'exposition de 58 000 m².<br />
Sommet transatlantique sur les normes AM<br />
Le sommet sur les normes de fabrication additive intitulé<br />
« AM Standards Forum » souligne bien le caractère<br />
international du salon. Organisé par Formnext<br />
en coopération avec le U.S. Commercial Service<br />
ainsi qu'avec des partenaires allemands et américains,<br />
il est ouvert à tous les intéressés. Les développements<br />
actuels des normes de la fabrication<br />
additive y seront présentés et discutés plus en détail<br />
en regard de secteurs industriels spécifiques. Parmi<br />
les participants au sommet, on compte d'éminents<br />
représentants du monde politique, d'entreprises<br />
internationales et d'organismes de normalisation.<br />
Les enjeux sont considérables pour le futur et ces<br />
normes sont attendues, espérées mais aussi redoutées<br />
par de nombreux secteurs industriels de la FA.<br />
22 • Novembre-Décembre 2018 • <strong>TRAMETAL</strong>
Une nouvelle plate-forme additive pour les<br />
métaux chez STRATASYS<br />
La « Layered Powder Metallurgy » (LPM), une<br />
technologie Stratasys ® brevetée, est destinée à la<br />
production à faible coût de pièces métalliques de<br />
haute qualité en volumes faibles et moyens.<br />
La plate-forme de Stratasys pour les métaux, conçue<br />
en interne au cours de ces dernières années, intègre<br />
sa technologie d'injection exclusive et la métallurgie<br />
des poudres d'usage courant, en commençant par<br />
l'offre de poudres d'aluminium. La solution LPM<br />
comprend un processus de fabrication additive en<br />
3 étapes combinant la métallurgie des poudres traditionnelle<br />
avec la technologie robuste à jet d'encre<br />
PolyJet de Stratasys. Le processus comprend<br />
l'impression des limites à l'aide d'une encre thermique<br />
brevetée, la distribution et la pulvérisation<br />
de la poudre, puis le compactage de la couche<br />
de poudre pour obtenir un retrait haute densité et<br />
contrôlable.<br />
Le résultat final se veut économiquement compétitif<br />
par rapport au coût par pièce et au débit, avec un<br />
post-traitement facile à mettre en œuvre et une qualité<br />
de pièce extrêmement élevée. Le système est<br />
destiné à apporter une réponse directe aux besoins<br />
des clients qui doivent produire des pré-séries de<br />
pièces, fabriquer des petits lots lors de la montée<br />
en puissance et de la fin de vie du produit, ainsi que<br />
des pièces personnalisées, légères et complexes. La<br />
solution est idéale pour des marchés tels que l'automobile,<br />
l'aérospatiale et la défense.<br />
Il est incontestable que cette année la domination<br />
de la technologie « frittage laser sur lit de poudre »<br />
est battue en brèche par plusieurs acteurs du secteur<br />
qui proposent des solutions à partir de jets de<br />
poudre et de liants variés pour obtenir des verts<br />
avant frittage au four. Les procédés peuvent différer<br />
mais l’avantage est de réduire fortement les<br />
problèmes d’enceintes étanches, de gaz, de temps<br />
d’inertage ou de mise au vide, etc. Le coût des<br />
machines est inférieur, la précision souvent élevée et<br />
les couts unitaires enfin compétitifs. Bien entendu, il<br />
s’agit là d’une technologie complémentaire, le SLM<br />
gardant sa place mais l’offre en FA se complexifie<br />
en se démocratisant ce qui impose la plus grande<br />
vigilance au moment d’investir... •<br />
SALONS & EVENEMENTS<br />
Cette pièce en inconel 718 a été réalisée avec le logiciel 3D Xpert sur<br />
une machine lasertec DMG Mori avec un plateau amovible de 500 mm.<br />
ADD UP avait misé sur un stand à la hauteur de ses ambitions en exposant<br />
son système modulaire Flexcare . Son offre comprend désormais un site<br />
de formation élaboré, des applications de réalité augmentée ou même de jeu<br />
de conception additif. Le rapprochement avec BEAM élargit l’offre d’autant<br />
que les accords avec Polyshape et ESI seront stratégiques pour 2019.<br />
S’il est un moyen de contrôle qui bénéficie de la croissance de la FA,<br />
c’est bien la tomographie comme ici chez ZEISS.<br />
<strong>TRAMETAL</strong> • Novembre-Décembre 2018 • 23
SALONS & EVENEMENTS<br />
X jet est un bon exemple de ces nouvelles orientations techniques: le<br />
constructeur israélien était déjà connu pour être un pionnier de l’impression<br />
à jets de nano particules et donc un des plus précis du marché mais avec sa<br />
nouvelle machine Carmel 1400 AM, il propose un outil de production hybride<br />
métal céramique travaillant à quelques microns.<br />
DMG MORI était à l’offensive avec aussi des nouveautés comme ces<br />
pièces réalisées en bi-matière sur la machine hybride lasertec 65, mais<br />
surtout un stand mettant en avant CELOS avec des armoires roulantes<br />
pour pouvoir changer rapidement de poudres, le Replug Powder Module,<br />
mais aussi un étonnant système nommé Optomet qui est capable à partir<br />
des caractéristiques souhaitées pour une pièce de faire des propositions<br />
de mélanges de poudres adéquats, comme un mélangeur un peinture<br />
dans un magasin de bricolage.<br />
Voici un exemple de pièces en céramique alumine réalisées par Xjet<br />
24 • Novembre-Décembre 2018 • <strong>TRAMETAL</strong><br />
Les applications destinées à la fonderie sont nombreuses comme chez VIRIDIS<br />
avec un robot pour obtenir un moule à sable pouvant être de grande taille.
SALONS & EVENEMENTS<br />
Chez Sandvik materials, il y a une division qui réalise des outils pour<br />
Coromant, Seco tools ou Walter mais aussi à la demande pour des<br />
clients<br />
Il est possible de faire des lots de fabrication intéressants en une seule<br />
charge dans l’enveloppe de travail d’une machine de FA.<br />
Ce drone SIGMA a été conçu avec la chaîne logicielle AUTODESK. les gains en rigidité<br />
et poids sont nets.<br />
Toujours chez DMG Mori, la chaîne complète de fabrication d’un outil PCD était astucieusement mise en avant<br />
avec les canaux de refroidissement incorporés, l’usinage des logements de plaquettes et l’affûtage laser sans<br />
contact.<br />
<strong>TRAMETAL</strong> • Novembre-Décembre 2018 • 25
La plate-forme avancée de Stratasys dans le domaine des métaux combine la puissance de la<br />
fabrication additive avec la production de pièces<br />
SALONS & EVENEMENTS<br />
GE additive mettait l’accent sur le médical avec par exemple ces prothèses réalisées pour des<br />
animaux.<br />
La division Oerlikon AM réalise des pièces complexes pour<br />
le spatial comme cette tuyère de moteur fusée à oxygène<br />
liquide en inconel 718.<br />
Ce morceau de bravoure complexe chez EOS est un brûleur<br />
pour combustible solide dans une installation pilote de biomasse,<br />
réalisé en inconel 718.<br />
26 • Novembre-Décembre 2018 • <strong>TRAMETAL</strong>
DESKTOP METAL propose une gamme complète de machines de production avec sa technologie<br />
Single Pass Jetting (SPJ), issue du prototypage plastique Bound Metal Deposition (BMD). Cette<br />
technologie rejoint le club des machines à jets ou gouttes et annonce une grande productivité,<br />
une précision élevée et un coût à la pièce favorable. cette entreprise américaine, fondée en 2015<br />
comprend plusieurs investisseurs à son capital dont GOOGLE.<br />
SALONS & EVENEMENTS<br />
Les producteurs de poudres chinois sont de plus en plus présents tels AVIMETAL.<br />
Renishaw ne proposait pas de grande nouveauté cette année mais insistait sur l’usine du futur<br />
avec son Smart Manufacturing incluant ses machines de fabrication additive multi-lasers AM<br />
500Q, un poste de mesure tridi Equator et des machines d’usinage. Sans oublier un poste de<br />
préparation et de simulation avancée...<br />
Autre technologie encore réservée aux résines de<br />
prototypage, celle des leds comme sur cette unité de<br />
production de formes dentaires en masse.<br />
<strong>TRAMETAL</strong> • Novembre-Décembre 2018 • 27
TEMOIGNAGES<br />
La nouvelle donne ?<br />
Par Dominique Dubois<br />
d.dubois.trametal@gmail.com<br />
Le monde de la machine-outil est un milieu<br />
assez conservateur où les acteurs<br />
installés innovent certes beaucoup mais<br />
avec peu de renouvellement ou de nouveaux<br />
entrants. Une des méfiances suscitée<br />
par la fabrication additive dans le<br />
secteur manufacturier industriel tient<br />
au fait qu’il s’agissait presque uniquement<br />
de constructeurs débutants ou de<br />
spécialistes du prototypage changeant<br />
d’orientation. Le succès croissant de<br />
la FA a poussé la plupart des constructeurs<br />
traditionnels à sortir de leur zone<br />
de confort technologique mais a créé un<br />
appel d’air pour des industriels pouvant<br />
s’appuyer sur un savoir-faire pour pénétrer<br />
ce secteur. En matière d’impression,<br />
difficile de nier les compétences d’un<br />
géant comme Hewlett Packard.<br />
Une nouvelle donne<br />
La fabrication additive peut se faire avec une<br />
bonne douzaine de procédés distincts dont<br />
certains existent depuis longtemps, dans le<br />
secteur du soudage.<br />
Si la fusion laser sur lit de poudre semble rallier<br />
beaucoup de constructeurs et d’utilisateurs,<br />
les défauts de ce type de process sont<br />
pourtant nombreux: lent, coûteux en poudres,<br />
consommateur en gaz, machines longues à<br />
inerter puis mettre sous vide partiel, déformations<br />
de certaines pièces, limitations des types<br />
de posage avec des supports à concevoir,<br />
contraintes complexes de sécurité pour les<br />
opérateurs, machines peu agiles pour changer<br />
de matière, difficulté pour créer des machines<br />
hybrides efficaces, etc.<br />
Ce qui n’a pas empêché la réalisation de composants<br />
encore inimaginables il y a peu. L’ajout<br />
de plusieurs têtes laser ou l’augmentation de<br />
La nouvelle machine enfin dévoilée.<br />
Sa position actuelle<br />
La division impression du groupe occupe une<br />
position de leader sur le marché des imprimantes<br />
papier depuis plus de 30 ans. Dès 2014,<br />
HP s’est lancé sur le marché du prototypage<br />
rapide des plastiques en y appliquant sa technologie<br />
du jet d’encre avec le Multi Jet Fusion.<br />
Depuis comme GE additive, sa percée sur le<br />
marché est fulgurante et HP a atteint 6% du<br />
marché des imprimante 3D professionnelles ,<br />
uniquement sur le volet plastiques. Il était donc<br />
annoncé que sa technologie jet d’encre allait<br />
rapidement pouvoir s’appliquer à des applications<br />
métal. C’est chose faite depuis l’IMTS.<br />
28 • Novembre-Décembre 2018 • <strong>TRAMETAL</strong>
alayage des machines apporte un gain en productivité<br />
mais il est clair que les coûts resteront<br />
trop élevés pour être une alternative valable à<br />
l’enlèvement de metal et surtout à l’injection.<br />
Une approche différente pourrait donc déplacer<br />
les curseurs de rentabilité et bousculer ce<br />
marché naissant.<br />
Le procédé multi-jet fusion<br />
La nouvelle machine repose sur une technique<br />
de liage de poudre inspirée du MIM (Metal<br />
Injection Molding). HP annonce qu'elle devrait<br />
permettre une production en série 50 fois<br />
supérieure en termes de productivité comparée<br />
aux autres solutions de liage et frittage de<br />
poudre métallique, tout en réduisant les coûts<br />
par deux.<br />
Sur cette micrographie de pièce verte, le liant est bien visible<br />
entre les grains.<br />
de façon indépendante et sur chaque tête, il y<br />
a 2 buses pour l’agent liant chimique volatil.<br />
Chaque couche fait en moyenne de 50 à<br />
100 microns pour 1200 x 1200 dpi. La redondance<br />
est de 4 buses par point à cette définition<br />
de Voxel. Au repos chaque tête est auscultée<br />
et les buses sales nettoyées automatiquement.<br />
Si la matière est contenue dans des cartouches<br />
faciles à changer, la machine comprend aussi<br />
un plateau mobile chauffant qui descend à<br />
chaque nouvelle couche et qui peut être chauffé<br />
pour accélérer l’élimination du liant chimique.<br />
Au départ de chaque passe en bi-directionnel,<br />
une couche de poudre métallique est d’abord<br />
déposée puis l’agent liant est déposé finement<br />
aux endroits prévus et celui-ci se solidifie, puis<br />
une nouvelle couche commence dès que le<br />
plateau est descendu d’un incrément.<br />
TEMOIGNAGES<br />
Ensuite les verts, maintenus au chaud, sont<br />
passés au four pour frittage, après avoir été<br />
débarrassés de la poudre en trop, récupérable<br />
et recyclée, puis refroidis et passés en parachèvement.<br />
Une densité supérieure à 99 % est<br />
atteinte couramment, meilleure que dans le<br />
procédé d’injection MIM.<br />
Stephen Nigro, le PDG d’HP 3D Printing.<br />
HP Metal Jet revient à la projection d’un liant<br />
chimique volatil et d'une poudre métallique,<br />
solidifiés couche par couche. Le liant s’élimine<br />
directement dans l'imprimante tandis<br />
que l'étape de frittage du vert obtenu doit être<br />
réalisée dans un four adapté. La machine présentée<br />
dispose d'un volume d'impression de<br />
430 x 320 x 200 mm. L’imprimante permettra<br />
de produire des pièces en acier inoxydable dès<br />
2019 chez les clients avant de se tourner vers<br />
d'autres métaux comme les titanes. 15 % des<br />
poudres seulement sont perdues.<br />
La machine comprend deux barres d’impression<br />
embarquant chacune 3 têtes d’impression.<br />
Chaque barre et chaque tête fonctionnent<br />
Voici de procédé mis au point par HP.<br />
Une des avancées technologiques réalisées<br />
par HP est d’avoir trouvé un agent liant efficace<br />
et volatil, représentant moins de 10 %<br />
du volume et donc facile à évacuer pour des<br />
cycles plus rapides.<br />
<strong>TRAMETAL</strong> • Novembre-Décembre 2018 • 29
TEMOIGNAGES<br />
Microphotographie de structure d’inox 31 L obtenu par HP.<br />
La même mais via une impression laser sur lit de poudre.<br />
Le logiciel utilisé est le même que celui récemment<br />
développé pour les Jet Fusion mais le<br />
constructeur annonce une plate-forme ouverte<br />
et de nombreuses compatibilités avec des<br />
solutions existantes.<br />
Une métallurgie respectée<br />
Au rang des problèmes posés par la fusion<br />
sélective laser sur lit de poudre, les transformations<br />
métallurgiques observées lors de<br />
fusion successives des couches, l’inclusion<br />
de défauts et de porosités et surtout de déformations<br />
imposant souvent un passage au four<br />
de détente, voire de recuit. Sur ces photos, on<br />
peut voir que le procédé SLM produit une forte<br />
anisotropie avec une élongation des grains. Le<br />
procédé HP qui est basé sur le MIM, produit<br />
une structure de grains qui est très proche de<br />
celle visible sur une pièce forgée.<br />
Exemple d’une production en série dans l’enveloppe de travail<br />
de la machine.<br />
En outre pas besoin de plateau chauffant à<br />
des températures élevées dans la machine<br />
pour éviter les chocs thermiques et les délais<br />
de refroidissement. Les matériaux ayant des<br />
points de fusion différents comme les TiAl<br />
peuvent être imprimés sans souci.<br />
Les gains annoncés<br />
Selon les essais industriels réels effectués, les<br />
coûts à la pièce se situent entre 20 et 25 fois<br />
inférieurs à ceux des meilleures machines LSM.<br />
Le véritable concurrent est le procédé de moulage<br />
par injection, le MIM. Le point d’équilibre<br />
se situant vers les 50 000 pièces, toujours à<br />
iso conception mais pour des pièces délicates<br />
à réaliser en usinage. (cf photos).<br />
L’état de surface est un Ra de 4 à 7 µm et le Rz<br />
de 25 à 40 µm. d’une façon générale, le procédé<br />
multi-jet fusion est plus précis et donne<br />
un meilleur état de surface. La porosité est très<br />
faible et les propriétés mécaniques identiques<br />
à celle du moulage par injection. Les premiers<br />
prix pour une machine HP Multi Jet Fusion sont<br />
annoncés à 400 000 dollars pour 2019.<br />
« Nous sommes au cœur d'une révolution<br />
industrielle numérique qui transforme l'industrie<br />
manufacturière évaluée à 500 milliards de<br />
dollars. HP a contribué à cette transformation<br />
en innovant dans la production de masse de<br />
pièces en plastique en 3D et nous accélérons<br />
le processus avec HP Metal Jet, une technologie<br />
d'impression 3D métal révolutionnaire, »<br />
abonde Dion Weisler, PDG de HP Inc.<br />
« Les conséquences sont énormes : les secteurs<br />
automobile, industriel et médical produisent<br />
à eux seuls des milliards de pièces<br />
métalliques chaque année. La nouvelle plateforme<br />
d'impression 3D Metal Jet libère la<br />
conception, améliore la rapidité, la qualité et<br />
la rentabilité, permettant alors à nos clients de<br />
repenser la façon dont ils créent, fabriquent<br />
et offrent de nouvelles solutions dans l'ère du<br />
digital. »<br />
30 • Novembre-Décembre 2018 • <strong>TRAMETAL</strong>
Brèves de conférences<br />
La conférence ou plutôt le grand show de la<br />
journée des conférences sur la fabrication<br />
additive de l’IMTS a débuté par l’annonce de<br />
Hewlett Packard 3D Printing du lancement de<br />
sa multi-jet fusion pour production de masse.<br />
Son dynamique président, Stephen Nigro a<br />
étonnamment insisté sur les 500 milliards de<br />
dollars de chiffre d’affaires de l’enlèvement<br />
de copeaux dans le monde et sur sa vision de<br />
s’en attribuer une part non négligeable dans<br />
les années à venir. C’est une des premières<br />
fois où un acteur de la fabrication additive parle<br />
ouvertement de conquête de parts de marché<br />
existantes en fabrication soustractive et non de<br />
croissance complémentaire à la marge, la FA<br />
pouvant créer de nouvelles applications industrielles<br />
et mordant plutôt sur l’assemblage, le<br />
soudage, la fonderie voire le formage.<br />
Tout le monde se doute bien qu’il va y avoir une<br />
redistribution mais tous les constructeurs de<br />
machines-outils classiques jurent le contraire...<br />
tranquillisés jusqu’à maintenant par les coûts<br />
unitaires élevés de la FA.<br />
Les différents procédés de fabrication et leur poids respectifs.<br />
Dans un premier temps HP Metal Jet sera<br />
d’abord disponible pour les pièces en acier<br />
inoxydable, offrant des propriétés mécaniques<br />
isotropes supérieures aux standards habituels.<br />
D’autres poudres suivent, notamment dans les<br />
titanes.<br />
TEMOIGNAGES<br />
Autre surprise, le constructeur est bien<br />
conscient du manque d’ingénieurs et de techniciens<br />
rompus à la FA et du risque pour bien<br />
des entreprise d’investir lourdement sur un<br />
marché encore en devenir. Non seulement HP<br />
annonce pour mi-2019 la mise en place d’un<br />
service d’études et de mise en fabrication à<br />
la demande (hp.com/go/3dmetals) les clients<br />
pourront ainsi télécharger leurs fichiers 3D sur<br />
la plate-forme et recevoir leurs pièces métalliques<br />
imprimées en 3D quelques temps après,<br />
mais il officialise un double partenariat.<br />
Comparaison économique pour deux pièces types entre le<br />
MIM, le LSM et le procédé HP.<br />
TPDB & TPDC<br />
Forets à têtes amovibles pour usinage de petits diamètres<br />
Les TPDB sont des forets haute précision<br />
avec système d’auto-centrage, pour<br />
l’usinage de diamètres à partir de 10mm.<br />
Le système d’auto-centrage garantit la<br />
fixation parfaite et précise de la tête<br />
amovible, pour un résultat de finition de<br />
surface impeccable. La gamme TPDC<br />
propose des forets avec logements de<br />
plaquette ultra-haute rigidité. Le revêtement<br />
des têtes à substrat ultra-fin apporte de<br />
remarquables performances de résistance<br />
à l’usure, et empêche les écaillages.<br />
info@korloyeurope.fr · www.korloyeurope.com<br />
<strong>TRAMETAL</strong> • Novembre-Décembre 2018 • 31
pour travailler en réseau dans des lignes de<br />
production tournant H24.<br />
TEMOIGNAGES<br />
Cette possibilité de pénétrer le monde de la<br />
production automobile est vitale pour HP et<br />
la collaboration avec Volkswagen déjà bien<br />
amorcée. Le constructeur automobile a commencé<br />
la production de pièces imprimées<br />
en 3D comme des pommeaux de levier de<br />
vitesse, beaucoup de pièces customisées mais<br />
aussi des composants complexes reconçus<br />
et très techniques comme des supports de<br />
rétroviseurs.<br />
Feuille de toute chez VW pour la fabrication additive<br />
métallique.<br />
Des partenaires stratégiques<br />
HP va en effet travailler avec GKN Powder<br />
Metallurgy qui installera les machines dans<br />
ses usines pour fabriquer des pièces métalliques<br />
fonctionnelles pour des leaders de l'automobile<br />
et de l'industrie comme Volkswagen<br />
et Wilo. GKN Powder Metallurgy est le premier<br />
producteur mondial de matériaux et<br />
produits s'appuyant sur des technologies de<br />
métallurgie de poudres.<br />
L'entreprise produit plus de trois milliards de<br />
composants par an et prévoit d'imprimer des<br />
millions de pièces HP Metal Jet de haute qualité<br />
pour ses clients de divers secteurs dès<br />
l'année prochaine. La machine HP est d’ailleurs<br />
connectée, gérée à distance et idéale<br />
Martin Goede, directeur de la planification<br />
et du développement technologiques chez<br />
Volkswagen est intervenu sur l’IMTS pour<br />
déclarer. « Une voiture est composée de 6 000<br />
à 8 000 pièces différentes. En tant que technologie<br />
additive, HP Metal Jet nous permet de<br />
produire rapidement un grand nombre de ces<br />
pièces sans devoir créer d'outils de fabrication<br />
au préalable. La nouvelle plate-forme HP<br />
Metal Jet représente une avancée considérable<br />
pour l'industrie, et nous sommes impatients<br />
de repousser nos limites afin d'offrir<br />
davantage de valeur ajoutée et d'innovations<br />
à nos clients. »<br />
D’autres clients de premier plan comme WILO,<br />
PRIMO MEDICAL GROUP et OKAY Industries<br />
installent des machines HP.<br />
Dans le domaine médical justement, le deuxième<br />
partenaire d’HP sera PARMATECH,<br />
société du groupe ATW, pour étendre la production<br />
de masse de pièces Metal Jet à tout<br />
ce secteur. Acteur majeur du secteur du moulage<br />
par injection de métal, Parmatech est un<br />
pionnier de la fabrication des métaux depuis<br />
plus de 40 ans et espère pouvoir fabriquer plus<br />
de pièces complexes à haute valeur ajoutée<br />
comme des endoscopes.<br />
« Grâce à la technologie d’HP et à ses innovations<br />
qui ne cessent de bousculer le marché,<br />
nous sommes convaincus de notre capacité<br />
à répondre à toutes les attentes sur les performances,<br />
la qualité et la fiabilité » explique<br />
Rob Hall, Président de Parmatech. « Nous<br />
sommes impatients de déployer HP Metal Jet<br />
dans nos usines et de commencer à produire<br />
des pièces complexes comme des pinces et<br />
ciseaux chirurgicaux, ainsi que de nouvelles<br />
applications et géométries jusqu’ici impossibles.<br />
La technologie HP Metal Jet va jouer<br />
un rôle essentiel dans notre mission. »<br />
H. Martin Goede, directeur de la planification et du développement<br />
technologiques chez Volkswagen présentant un<br />
support de rétroviseur nouvelle manière.<br />
D’une manière générale, il est probable que la<br />
stratégie de vente de machines sera associée<br />
à de la prestation de service comme l’usage<br />
semble se répandre dans ce secteur. •<br />
32 • Novembre-Décembre 2018 • <strong>TRAMETAL</strong>
ISSN 1266 - 8753<br />
REVUE TECHNIQUE DU TRAVAIL DES MÉTAUX<br />
L’actualité de l’environnement machine,<br />
des outils et des équipements de production.<br />
La revue technique du<br />
travail des métaux.<br />
TEMOIGNAGES<br />
A voir<br />
Contact : ana@groupe-cimax.fr<br />
<strong>TRAMETAL</strong> • Novembre-Décembre 2018 • 33
TEMOIGNAGES<br />
Un système audio unique et haut<br />
de gamme imprimé en 3D<br />
Par Dominique Dubois<br />
d.dubois.trametal@gmail.com<br />
ASKJA AUDIO repousse les limites de la<br />
fabrication traditionnelle en imprimant<br />
en 3D son système audio ultra luxueux<br />
« La fabrication additive nous permet de vaincre<br />
les limites de l'outillage et de la fabrication traditionnelle<br />
pour produire de façon rentable des<br />
pièces complexes à la demande. Nous tenions les<br />
pièces entre nos mains en seulement quelques<br />
jours, ce qui aurait été matériellement impossible<br />
sans les imprimantes 3D de Stratasys. » Didier<br />
Kwak, Fondateur et Président d'Askja Audio<br />
Didier Kwak est un nom reconnu du secteur de<br />
l'audiovisuel en France. Ayant travaillé avec les<br />
plus grands producteurs de cinéma, Kwak a toujours<br />
poussé pour la meilleure qualité d'image<br />
et de la bande son. Conscient que le marché ne<br />
satisfaisait pas à ses critères de qualité acoustique<br />
pour accompagner son travail visuel, il décida de<br />
s'embarquer dans la conception et création d'un<br />
système audio unique. En lançant Askja Audio,<br />
Kwak découvrit la technologie 3D de Stratasys qui<br />
fut la clé de voûte de la mise sur le marché de son<br />
système audio « Origin ».<br />
son haut niveau, éliminant les résonnances ou<br />
vibrations non souhaitées.<br />
• La fabrication additive a également permis à<br />
Askja d'ajouter des options de personnalisation<br />
pour ses clients<br />
Haut : Pièce d'amplificateur imprimée en 3D avec de la résine<br />
ULTEM 9085.<br />
Bas : Pièce finale d'amplificateur imprimée en 3D, puis peinte.<br />
Avantages/Valeur :<br />
• La technologie FDM de STRATASYS facilite la<br />
fabrication de pièces à géométrie complexe en<br />
petite série de manière rapide et rentable<br />
• La capacité de produire des formes complexes<br />
qui ne sont pas faisables avec les méthodes de<br />
fabrication conventionnelles<br />
• La rigidité et stabilité des matériaux de Stratasys<br />
ASA et ULTEM 9085 ont permis la création d'un<br />
34 • Novembre-Décembre 2018 • <strong>TRAMETAL</strong>
L'impression 3D apporte la liberté de conception,<br />
au service d'un meilleur son<br />
La réussite d'un film dépend avant tout de : l'excellence<br />
de son scénario et de sa mise en scène.<br />
Puis vient de la qualité de son image et de sa<br />
bande son, y compris lors de son visionnage.<br />
Pour Didier Kwak, nom reconnu du secteur de<br />
l'audiovisuel en France, cette qualité est garante<br />
de l'immersion sensorielle du spectateur dans<br />
l'univers du film et les émotions qu'il entend susciter.<br />
La « psycho-acoustique », une science qui<br />
étudie la perception des sons par le couple oreillecerveau<br />
vérifie que le réalisme, la véracité du son<br />
émis, sont une condition sine qua non à la génération<br />
des émotions.<br />
Il y a de nombreuses années, Kwak réalisa que<br />
tandis que les outils de production et de diffusion<br />
des images évoluaient très positivement, la production<br />
et surtout la reproduction du son régressait<br />
qualitativement.<br />
La perte de réalisme sonore que Kwak avait<br />
observée dès les années 1970 était due tant à<br />
l'avènement de systèmes bas-rendement utilisant<br />
massivement des transistors de puissance alimentant<br />
de piètres haut-parleurs qu'à la compression<br />
Le luxueux amplificateur Origin équipé de ses enceintes.<br />
du signal, tandis que peu de soin était de surcroît<br />
apporté au design et aux matériaux des enceintes<br />
acoustiques et boîtiers des électroniques.<br />
On ne redira jamais assez combien la qualité d'un<br />
boîtier influe sur la qualité résultante d'un appareil<br />
électronique et plus encore dans la gamme des<br />
fréquences audio. Le placement spatial de chaque<br />
composant, le châssis qui le porte, son environnement<br />
mécanique, la continuité ou discontinuité<br />
vibratoire du boîtier qui l'enferme…toute la mécanique<br />
concourt notoirement à sublimer le signal<br />
audio. Et bien sûr, c'est un enjeu vital pour les<br />
enceintes acoustiques.<br />
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<strong>TRAMETAL</strong> • Novembre-Décembre 2018 • 35
TEMOIGNAGES<br />
Le son du changement<br />
Ne se laissant pas décourager, Kwak entreprit son<br />
voyage sonore et créa en 2009 son propre prototype<br />
abouti de système audio : des électroniques de<br />
lecture-amplification et des enceintes acoustiques<br />
haut-rendement, utilisant des composants électroniques<br />
de très haute qualité, mais encore enfermés<br />
dans des enceintes cubiques utilisant du bois et de<br />
l'aluminium.<br />
Fort des félicitations et encouragements des professionnels<br />
conquis par les écoutes du prototype,<br />
Kwak créa Askja SAS en 2014 pour aller au bout de<br />
la recherche du son parfait.<br />
Dès lors, Askja Audio commença à collaborer avec<br />
Swiss Fibertec, une compagnie spécialisée dans<br />
l'engineering de pièces en matériaux composites,<br />
dont la fibre de carbone, et les moules composites.<br />
L'objectif était de concevoir des bottiers intégrant<br />
dans leur design de la mécanique des fluides et des<br />
solutions matériaux innovants.<br />
composites sur des moules. Mais le design d'autres<br />
pièces de ces enceintes acoustiques et toutes les<br />
pièces des bottiers de l'alimentation électrique, du<br />
large amplificateur hybride et des filtres rendait pratiquement<br />
impossible leur fabrication par des moyens<br />
traditionnels.<br />
« Il nous aurait fallu attendre plusieurs mois et<br />
dépenser des sommes considérables rien que pour<br />
produire l'outillage. », affirme Kwak. De plus, l'amplificateur<br />
avait été conçu avec le plus petit nombre de<br />
pièces mécaniques (stratégie classique en F1) mais<br />
qui exigeaient un assemblage très fin. La difficulté<br />
résidait dans le fait que toute imperfection aurait non<br />
seulement eu un effet sur l'apparence, mais encore<br />
sur la continuité vibratoire, qu'il est essentiel de maîtriser<br />
pertinemment pour produire un son parfait.<br />
Enfin, compte-tenu des lourds composants électroniques,<br />
l'amplificateur hybride avait une masse<br />
estimée de 80 kg, ce qui induisait des pièces mécaniques<br />
aptes à le supporter dans tous les axes et<br />
réfractaires aux torsions.<br />
La technologie d'impression 3D de Stratasys permet à Askja<br />
de personnaliser la surface de ses produits, ce qui permet<br />
d'offrir différentes finitions pour les clients, comme le cuir.<br />
Les ondes sonores se satisfont peu de guides et<br />
surfaces cubiques et pourtant la plus grande majorité<br />
des enceintes acoustiques sont cubiques. Kwak<br />
voulait absolument optimiser les flux d'ondes grâce<br />
à des guides et des surfaces conçus en intégrant<br />
de la mécanique des fluides. Partenaire de Sauber<br />
F1 Team, Swiss Fibertec apportait son concours en<br />
aérodynamique dans le design des enceintes acoustiques<br />
et des coffrets d'électronique.<br />
Les designs résultants montraient un challenge en<br />
termes de fabrication. Certaines pièces des enceintes<br />
acoustiques pouvaient être réalisées par laminage de<br />
Pour relever un tel défi, la compagnie acoustique a<br />
découvert que la liberté de conception offerte par<br />
l'impression 3D lui permettrait de produire toutes<br />
les formes dont elle avait besoin, sans aucune limitation<br />
géométrique. « Cette possibilité fut la pierre<br />
angulaire de l'engineering de la conception et de la<br />
production de notre amplificateur hybride, des filtres<br />
et de l'unité d'alimentation », déclare Kwak. Ayant<br />
besoin de grands formats de fabrication, Askja Audio<br />
s'est orienté vers l'imprimante 3D Fortus 900mc de<br />
Stratasys, un système capable de produire de très<br />
grandes pièces aux formes complexes, voire d'en<br />
produire plusieurs à la fois.<br />
L'emploi de la résine ULTEM 9085 et de matériaux<br />
ASA a permis la stabilité dimensionnelle et la<br />
robustesse recherchées. En jouant sur l'orientation<br />
des pièces dans l'imprimante et la finesse des buses<br />
il a été possible d'atteindre un niveau de qualité de<br />
surfaces compatible avec le travail du « carrossier »"<br />
en charge des finitions.<br />
Le système Askja est totalement personnalisable<br />
en termes de finition par le client. Mais ajouter un<br />
cuir par exemple sur sa surface oblige à générer<br />
des modifications de cette surface, pour créer des<br />
rebords d'arrêt du cuir. La technologie d'impression<br />
3D permet d'accéder facilement à cette pluralité de<br />
déclinaisons d'une même pièce, ce qu'un processus<br />
à base de moules rendrait inaccessible.<br />
« L'emploi de l'impression 3D avec la technologie<br />
FDM de Stratasys nous permet de transformer nos<br />
aspirations de conception créative en réalité, et<br />
constitue également une part très importante de l'originalité<br />
des produits Askja, dans la mesure où aucune<br />
autre compagnie de système audio n'a jamais conçu<br />
ses produits finaux par fabrication additive. » •<br />
36 • Novembre-Décembre 2018 • <strong>TRAMETAL</strong>
N° 197 • Septembre 2018 • 15 €<br />
ISSN 1266 - 8753<br />
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<strong>TRAMETAL</strong> • Novembre-Décembre 2018 • 37
TEMOIGNAGES<br />
L'usinage ECM au service de<br />
l'e-mobilité<br />
Par Dominique Dubois<br />
d.dubois.trametal@gmail.com<br />
Notamment grâce à la fiabilité du processus,<br />
l'usinage électrochimique des métaux rencontre<br />
un succès croissant sur l'ensemble des marchés,<br />
car l'ECM garantit une qualité élevée et continue<br />
pour le brochage, l'alésage et l'ébarbage,<br />
même sur des pièces trempées. Avec la croissance<br />
constante des séries dans l'e-mobilité,<br />
cette technologie fiable est de plus en plus<br />
sollicitée.<br />
La longévité élevée des cathodes-outils employées diminue<br />
les coûts.<br />
Les tendances du marché des vélos électriques<br />
peuvent se résumer en peu de mots : la technologie<br />
se complexifie et la taille des séries<br />
augmente rapidement. Certaines nouveautés,<br />
comme les premiers systèmes ABS ou les transmissions<br />
automatiques pour vélos électriques,<br />
font même penser à la construction automobile.<br />
Sur la machine CI d'Emag ECM, l'arbre de vélo électrique est<br />
traité sans bavures ni copeaux sur 5,5 m² seulement.<br />
Selon le Zweirad-Industrie-Verband (association<br />
des industriels des deux-roues, ZIV),<br />
720 000 vélos électriques ont été vendus l'année<br />
dernière, rien qu'en Allemagne, soit une<br />
augmentation de 19 %. Les volumes affichent<br />
des taux de croissance similaires dans toute<br />
l'Europe. Des experts estiment qu'à moyen<br />
terme, un vélo vendu sur deux sera équipé d'un<br />
moteur électrique.<br />
Une fabrication rapide et économique<br />
Les développeurs cherchent également à proposer<br />
des moteurs toujours plus petits et légers,<br />
tandis que les exigences de qualité ne cessent<br />
de grandir. Un nouvel exemple d'application de<br />
l'usinage électrochimique des métaux (ECM)<br />
chez un fournisseur de fabricant de vélos illustre<br />
38 • Novembre-Décembre 2018 • <strong>TRAMETAL</strong>
matériau n'a aucun impact sur l'avance ou la<br />
précision.<br />
« Le procédé est entièrement sans contact et<br />
la longévité élevée de la cathode-outil assure<br />
une baisse des coûts de production » explique<br />
Daniel Plattner du service de vente technique<br />
d'Emag ECM. Il est également important de<br />
générer des surfaces de qualité maximale. Cette<br />
procédure sans copeaux permet de se dispenser<br />
d'autres processus d'ébarbage. L'alésage<br />
ECM évite également les bavures et calottes de<br />
perçage.<br />
TEMOIGNAGES<br />
Un rapport qualité-prix avantageux<br />
L'arbre de vélo électrique présente un alésage transversal, des<br />
parois fines et une construction légère.<br />
la concentration des efforts des responsables<br />
sur une production à volume croissant de composants<br />
moteurs centraux.<br />
Il utilise une machine CI d'Emag ECM, à configuration<br />
personnalisée, qui permet la fabrication<br />
rapide, précise et à faible coût d'un arbre<br />
moteur à parois fines pour vélo électrique.<br />
Qu'est-ce que cela signifie pour la production ?<br />
La réponse à cette question vient des planificateurs<br />
de ce fournisseur, qui misent pour la<br />
production des arbres moteurs centraux sur<br />
un machine d'usinage électrochimique des<br />
métaux d'EMAG ECM, utilisant un procédé déjà<br />
très répandu dans le secteur aéronautique et<br />
ceux des véhicules utilitaires et personnels. Il y<br />
assure une fabrication efficiente de pièces complexes<br />
aux exigences de qualité élevées, ce qui<br />
correspond précisément aux caractéristiques<br />
de l'arbre moteur de vélo électrique.<br />
Emag ECM mise sur un concept modulaire<br />
avec lequel les générateurs, le système de<br />
gestion des électrolytes, les outils et l'automatisation<br />
sont individuellement configurés. Dans<br />
le cas précis, la production d'arbres de vélos<br />
électriques utilise un système d'outils à cinq<br />
cathodes actives pour fabriquer cinq arbres en<br />
parallèle. Le rapport qualité-prix avantageux de<br />
la gamme de machines CI employée présente<br />
un atout supplémentaire.<br />
La production d'arbres de vélos électriques utilise un système<br />
d'outils à cinq cathodes actives pour fabriquer cinq arbres en<br />
parallèle.<br />
Le processus d'usinage<br />
La pièce à usiner présente une petite denture<br />
extérieure, un alésage transversal et des parois<br />
très fines. La fabrication est d'autant plus compliquée<br />
que les processus d'alésage et de brochage<br />
doivent être réalisés sur la pièce après la<br />
trempe, et dans les plus brefs délais.<br />
Les spécialistes d'Emag ECM à Gaildorf près de<br />
Schwäbisch Hall en Allemagne, ont développé<br />
une solution de production sur mesure pour<br />
ces contraintes. On utilise une machine CI dans<br />
laquelle l'alésage ECM et le brochage ECM sont<br />
effectués l'un après l'autre.<br />
Lors du processus, une solution électrolytique<br />
circule entre la pièce à usiner (l'anode positive)<br />
et l'outil (la cathode négative). Cela détache des<br />
ions de métal de la pièce à usiner. La dureté du<br />
Les utilisateurs font également des économies<br />
de surface d'installation, vu le faible encombrement<br />
d'environ 5,5 m², filtration incluse. Pour y<br />
parvenir, les ingénieurs ont optimisé la structure<br />
de base, ainsi que les dimensions de l'armoire<br />
de commande et du système de gestion des<br />
électrolytes.<br />
Comme cette technologie est flexible, par<br />
exemple, la durée de cycle peut être modifiée<br />
par des dispositifs évolutifs et la machine peut<br />
être mise à niveau pour une automatisation<br />
complète, ou être reliée à d'autres machines<br />
Emag. Les utilisateurs bénéficient d'une solution<br />
durable à tout point de vue. •<br />
<strong>TRAMETAL</strong> • Novembre-Décembre 2018 • 39
TEMOIGNAGES<br />
24 V dans l'automatisation de<br />
l'assemblage<br />
Par Dominique Dubois<br />
d.dubois.trametal@gmail.com<br />
Avec l'offre mécatronique SCHUNK, des chaînes<br />
d'assemblage, voir des usines entières peuvent<br />
être implémentées avec la technologie 24 V. Selon<br />
les utilisateurs, cette technologie offre d'importantes<br />
perspectives de développement, spécialement<br />
dans l'approvisionnement par robots, et une<br />
utilisation mobile en toute sécurité.<br />
En effet, avec le système modulaire de 24 V de l'entreprise<br />
familiale allemande Schunk, des systèmes complets<br />
de manipulation peuvent être assemblés à partir<br />
de préhenseurs, de pinces pivotantes et de modules<br />
linéaires. En complément des réseaux pneumatiques<br />
jusqu'alors majoritairement utilisés pour fournir environ<br />
70 % des actionneurs, et des grilles > 400 V<br />
actuellement en service pour les actionneurs à commande<br />
électrique et qui représentent environ 30 % du<br />
marché, la technologie 24 V est sur le point de devenir<br />
le troisième pilier de l'automatisation de l'assemblage.<br />
Selon les estimations des intégrateurs, des fabricants<br />
de systèmes et des grands utilisateurs, cette technologie<br />
offre de nombreux avantages par rapport aux<br />
systèmes pneumatiques.<br />
Un système complet<br />
Plutôt que d'ajuster la vitesse comme pour les<br />
modules pneumatiques ou de charger de nouvelles<br />
séquences comme pour les modules à commande<br />
électrique, l'axe linéaire à commande directe ELP<br />
définit mécaniquement la position de fin de course et<br />
régule la vitesse de l'extension et de la rétraction sur<br />
deux commutateurs rotatifs d'encodage.<br />
L'axe linéaire intelligent 24 V Schunk ELP est aussi disponible<br />
avec un frein de retenue à commande électrique.<br />
Les axes linéaires Schunk ELP, les modules de pinces rotatives<br />
Schunk EGS et les pinces Schunk EGP peuvent être combinés<br />
avec les systèmes d'assemblage 24 V.<br />
Deux à cinq courses sont suffisantes pour la programmation<br />
complète. Le profil de mouvement est luimême<br />
conçu comme une rampe, autrement dit, l'unité<br />
accélère et freine automatiquement selon la course<br />
globale. Si le poids de la charge embarquée change<br />
pendant le processus, le module ajuste automatiquement<br />
son profil de mouvement en quelques courses<br />
seulement, sans aucune intervention de l'utilisateur.<br />
Comme le contrôle s'effectue via des E/S numériques,<br />
les séries ELP sont compatibles avec tous les contrôleurs<br />
et peuvent remplacer les modules pneumatiques.<br />
La combinaison avec les pinces Schunk EGP<br />
pour micro-composants et les modules de préhension<br />
rotatifs EGS, complètent le système.<br />
Les exigences liées aux systèmes<br />
d'assemblage augmentent<br />
Un nombre croissant de variétés dans de nombreux<br />
domaines, des pièces de plus en plus sensibles, une<br />
guerre des prix féroce et des nouvelles exigences<br />
40 • Novembre-Décembre 2018 • <strong>TRAMETAL</strong>
Exemple d'une pince magnétique<br />
Schunk EMH.<br />
pour l'efficience énergétique et la<br />
réduction des émissions sonores<br />
font la part belle aux technologies<br />
intelligentes. Un nombre<br />
maximal de variantes doit être<br />
produit aussi vite que possible tout<br />
en offrant un champ suffisant pour<br />
des modifications de gammes et des<br />
conceptions futures. La manipulation<br />
pneumatique a rapidement atteint ses<br />
limites considérant ces exigences de<br />
flexibilité, en particulier si les systèmes<br />
doivent travailler le plus silencieusement possible et<br />
que les spécifications techniques ont un seuil acoustique<br />
de seulement 60 dB, en dépit de l'énorme progrès<br />
des réseaux et des composants pneumatiques.<br />
Une redistribution du marché au détriment des systèmes<br />
pneumatiques pour la technologie 24 V est prévisible.<br />
En prévision de ce changement, le fabricant a<br />
donc concentré ses efforts sur les modules modernes<br />
24 V tels que le Schunk EGP, ou des composants<br />
comme la pince micro-composants MGP-plus. Avec<br />
la pince universelle 24 V Schunk PGN-plus-E, il a<br />
même été possible d'atteindre une liberté complète<br />
de maintenance.<br />
Hautement dynamique et pourtant si<br />
délicat<br />
Si l'on prend pour exemple l'ELP, même en considérant<br />
un investissement deux fois plus important, le<br />
module sans usure est économiquement intéressant<br />
sur les moyens et longs termes. Pour une production<br />
totale de 40 millions de cycles et un intervalle de maintenance<br />
de 4 millions de cycles, le coût des pièces<br />
d'usure, du temps de travail et de l'interruption de<br />
production représente une valeur totale pour les axes<br />
pneumatiques qui dépasse les coûts totaux des axes<br />
ELP.<br />
Par exemple, pour un système d'assemblage avec<br />
17 modules linéaires, avec un cycle de vie de 40 millions<br />
de cycles, cela représente une économie de<br />
12 000 euros, sans compter les coûts de fonctionnement,<br />
par exemple pour l'air comprimé.<br />
En 20 millions de cycles, les coûts sont amortis. Les<br />
chaînes énergétiques sont réduites de moitié, car<br />
deux circuits 24 V doivent uniquement être configurés<br />
pour les systèmes de capteurs/logiques ou pour les<br />
actionneurs. Des modules linéaires ultra-compacts<br />
sont aussi disponibles sur demande avec des freins<br />
de retenue à commande électrique. En cas de panne<br />
d'électricité, le frein assure le maintien de la position<br />
du module linéaire et évite la chute des axes disposés<br />
verticalement dans la zone de travail. Il peut être installé<br />
ultérieurement sur tous les systèmes existants.<br />
Intérêt marqué pour agrandir le programme<br />
Les fabricants de systèmes et les grands utilisateurs<br />
ont déjà manifesté leur intérêt pour une expansion<br />
rapide du programme 24 V et l'utilisation de modules<br />
tels que l'axe linéaire ELP ou la pince parallèle EGP<br />
spécifiquement pour la réduction des vibrations, en<br />
tant qu'actionneurs ou systèmes d'assemblage dans<br />
de petits systèmes et des cellules robotisées sans alimentation<br />
en air comprimé.<br />
Pince magnétique permanente 24 V pour<br />
équiper les machines-outils<br />
Schunk a présenté également la première pince<br />
magnétique permanente 24 V à actionnement électrique<br />
avec électronique intégrée. Car, spécialement<br />
dans le domaine du chargement et du déchargement<br />
automatisés de machines-outils, ainsi que lors<br />
de la manipulation de matériaux bruts ferromagnétiques,<br />
les pinces magnétiques avec aimants électropermanents<br />
occupent une place de plus en plus significative.<br />
L'EMH compacte associe les points forts de<br />
la technologie magnétique avec les avantages de la<br />
technologie 24 V. Comme son électronique est complètement<br />
intégrée dans la pince et qu'elle est actionnée<br />
extrêmement facilement via les E/S digitales, les composants<br />
ne nécessitent aucun espace dans l'armoire<br />
électrique ou contrôleur externe.<br />
Afin d'améliorer la fiabilité du processus, la pince signale<br />
à la fois le statut de la magnétisation et la présence de<br />
la pièce. Parallèlement, les erreurs sont signalées sur<br />
un écran d'affichage LED intégré au boîtier. La durée<br />
de magnétisation est jusqu'à 300 ms. Comme après<br />
cette opération les composants ne consomment plus<br />
d'énergie, les pièces restent parfaitement prises en cas<br />
d'arrêt d'urgence ou de panne de courant. Une brève<br />
impulsion de courant est uniquement nécessaire pour<br />
la désactivation.<br />
L'EMH peut manipuler une vaste gamme de pièces,<br />
avec un effort de configuration minimal et les pièces<br />
à usiner restent accessibles<br />
de 5 côtés pour l'usinage. Les<br />
pinces EMH sont disponibles<br />
en quatre tailles avec un poids<br />
de 1 kg, 1,5 kg, 6,5 kg et 8 kg.<br />
En fonction de la matière, de la<br />
qualité de la surface de la pièce et de<br />
la géométrie de la pièce, elles conviennent<br />
pour des poids de pièce jusqu'à 3,5 kg,<br />
9 kg, 35 kg et 70 kg. Pour la manipulation de<br />
composants minces et de tôles, la force magnétique<br />
de maintien peut être ajustée selon quatre<br />
paramètres. •<br />
Grâce à la technologie 24 V et aux systèmes électroniques<br />
intégrés, la pince magnétique Schunk compacte<br />
permet une manipulation flexible de pièces ferromagnétiques.
LUBRIFIANTS<br />
Comprendre la microlubrification<br />
pour en tirer<br />
avantage<br />
par Dominique Dubois<br />
d.dubois.trametal@gmail.com<br />
Les travaux de recherche réalisés en partenariat<br />
par le fabricant d'outils Fraisa et<br />
Blaser Swisslube, offrent une trame pour<br />
comprendre les enjeux d'un projet d'usinage<br />
MQL<br />
L'usinage à sec, une stratégie par défaut<br />
Les industries de pointes, principales utilisatrices de<br />
matériaux très techniques, mettent en œuvre des<br />
process d'usinage à sec à défaut d'explorer d'autres<br />
solutions. Bien que délicate à mettre au point, la<br />
lubrification minimale (MQL) est porteuse de gains<br />
économiques importants dans le cas d'un usinage<br />
à grande vitesse d'avance. C'est précisément ce<br />
constat de départ qui a réuni FRAISA et BLASER<br />
SWISSLUBE pour montrer la voie.<br />
Essais réalisés au centre technologique de Blaser Swisslube.<br />
La lubrification minimale n'échappe pas au phénomènes<br />
de la mécanique des frottements. La réaction<br />
de la matière à l'effort de coupe se caractérise<br />
par une résistance au frottement des surfaces en<br />
contact, une production importante de chaleur à dissiper<br />
et une usure accélérée de l'outil.<br />
L'équation à résoudre pour stabiliser le process<br />
à son niveau de performance optimale, dans une<br />
démarche sécurisée, doit prendre en compte : la<br />
machine, la matière, l'outil et les paramètres de<br />
lubrification (ou non). La résistance aux variations de<br />
température et la formation de fissures thermiques<br />
dans l'outil et la pièce à usiner définissent les limites<br />
de toutes stratégies d'usinage, à sec, en lubrification<br />
traditionnelle ou en MQL.<br />
La confrontation des solutions techniques<br />
A partir d'une application concrète d'usinage inox<br />
à sec se rapportant à la fabrication d'une turbine<br />
en acier inox (1.4307), Blaser Swisslube et Fraisa<br />
ont voulu démontrer les bénéfices d'une solution de<br />
lubrification minimale dans un process de coupe à<br />
grande vitesse d'avance. Leur objectif principal a<br />
été d'aboutir à l'optimisation maximale des paramètres<br />
influençant l'usinage pour dégager une<br />
valeur ajoutée indiscutable. C'est aussi pour eux<br />
une façon d'avancer ensemble pour orienter leurs<br />
développements sur des produits adaptés tout en<br />
bénéficiant de leurs savoir-faire respectifs.<br />
Ils ont notamment analysé le système de production<br />
et d'alimentation de la micro-lubrification, la<br />
broche, l'outil, la formation du spectre de brouillard<br />
lubrifiant sur la zone de travail et les différentes<br />
technologies d'huile de coupe. La compréhension<br />
des processus et le développement correspondant<br />
des composants sont nécessaires à l'obtention de<br />
résultats optimisés.<br />
Dans ce cadre, différents outils de Fraisa et les<br />
solutions MQL de Blaser Swisslube ont été évalués<br />
et comparés sous conditions réelles dans le centre<br />
technologique de Blaser Swisslube. La série de<br />
tests effectuée par des spécialistes a démontré que<br />
42 • Novembre-Décembre 2018 • <strong>TRAMETAL</strong>
Le spectre de lubrification a toute son<br />
importance dans la relation outil/matière.<br />
l'utilisation d'une lubrification minimale<br />
doit toujours tenir compte de<br />
l'ensemble du processus. Ce n'est<br />
qu'ainsi que l'on peut réussir des<br />
améliorations substantielles.<br />
L'art et la matière pour une<br />
stratégie MQL gagnante<br />
Par l'association optimale entre<br />
l'huile MQL (Vascomill MMS FA2)<br />
et l'outil, il a été possible non seulement<br />
d'augmenter la productivité<br />
mais encore la durée de vie de<br />
l'outil. Grâce à l'augmentation de<br />
l'avance et de la vitesse de coupe<br />
de 130 m/min à 390 m/min, la productivité<br />
avait progressé de plus de<br />
70 %. En plus, la durée de vie de<br />
l'outil est montée de 243 % pour<br />
ce taux d'enlèvement de copeaux<br />
élevé. Ce résultat impressionnant<br />
La comparaison entre l'état de surface<br />
d'une pièce usinée à sec et celui résultant<br />
des travaux en partenariat entre<br />
Fraisa et Blaser démontre les limites<br />
d'un usinage à sec.<br />
a été réalisé par une alimentation<br />
MQL à l'intérieur de l'outil et une<br />
pompe spécifique pour la micro<br />
lubrification à un canal.<br />
Les spécialistes MQL de Blaser<br />
Swisslube et leurs homologues<br />
de Fraisa sont convaincus que la<br />
micro-lubrification offre des gains<br />
mesurables élevés dans un grand<br />
nombre d'applications. Celles-ci<br />
concernent les matériaux dont les<br />
propriétés permettent d'évacuer<br />
très facilement la chaleur par les<br />
copeaux. A l'inverse, les matériaux<br />
ultra-résistants à la chaleur, souvent<br />
difficiles à usiner comme le titane,<br />
constituent un défi non encore<br />
résolu de façon satisfaisante.<br />
L'importance des tests pour<br />
un procédé exigeant<br />
Plus complexe qu'une solution de<br />
lubrification traditionnelle, cette<br />
technique d'usinage se veut exigeante<br />
dans sa mise en œuvre et<br />
doit toujours tenir compte de l'ensemble<br />
du processus. La série de<br />
tests prouve que l'on peut obtenir<br />
des gains technologiques et économiques<br />
substantiels à condition<br />
de réunir tous les critères<br />
d'excellence.<br />
Tous les paramètres influençant la<br />
coupe doivent être étudiés finement<br />
pour créer une valeur ajoutée<br />
conséquente : choix des outils,<br />
du lubrifiant, système de micropulvérisation,<br />
système d'aspiration<br />
des brouillards et bien évidemment<br />
la morphologie de la machine (la<br />
broche horizontale favorise l'évacuation<br />
du copeau !).<br />
Dans un contexte adapté favorisant<br />
la dispersion thermique et<br />
la longévité des outils, la microlubrification<br />
à partir d'une huile<br />
MQL de qualité offre un potentiel<br />
important de gains en production.<br />
La mise en évidence de résultats<br />
mesurables, comme c'est le cas ici,<br />
est au centre du projet de Blaser<br />
Swisslube : accompagner les clients<br />
pour atteindre une productivité, une<br />
rentabilité et une qualité d'usinage<br />
optimale dans une démarche écoresponsable.<br />
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avec ceux qui collaborent pour de<br />
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recherches et de perfectionnements<br />
continus au service du bien être<br />
des utilisateurs, de la nature et de<br />
l’avance technologique :<br />
– sans formaldéhyde et acide<br />
borique<br />
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années en production sans ajouts<br />
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<strong>TRAMETAL</strong> • Novembre-Décembre 2018 • 43
MESURE ET CONTROLE<br />
Standardiser les particularités<br />
par Dominique Dubois<br />
d.dubois.trametal@gmail.com<br />
Grâce à ZOLLER, ROT effectue les<br />
mesures de ses outils en diamant de<br />
façon standard.<br />
Les outils en diamant notamment pour les opérations<br />
de rectification industrielles sont une spécialité de<br />
l'entreprise ROT, Reiner Oehlmann Tools, de Celle en<br />
Basse-Saxe. En plus d'une très grande précision avec<br />
des tolérances dans la plage basse du micromètre, la<br />
taille de lot un représente ainsi un défi particulier, avec<br />
les exigences du marché nécessitant un bon rapport<br />
qualité-prix.<br />
Le fabricant de bancs de réglage et de mesure ZOLLER<br />
de Pleidelsheim dans le Bade-Wurtemberg joue un rôle<br />
crucial pour satisfaire ces exigences. L'accent n'est<br />
pas seulement mis sur les bancs de réglage et de<br />
mesure eux-mêmes, mais ROT apprécie tout particulièrement<br />
les ajustements techniques au niveau logiciel<br />
qui ont été réalisés.<br />
Inventivité et pragmatisme<br />
Même si la distance entre les deux entreprises paraît<br />
importante de prime abord, elles sont réunies par des<br />
caractéristiques souvent attribuées aux entreprises de<br />
la Forêt-Noire : inventivité, capacité de développement<br />
et une grande exigence en matière de qualité fournie.<br />
« Nous apportons notre aide là où d'autres fournisseurs<br />
ont des difficultés et pour ce que les autres entreprises<br />
ne font pas », affirme ainsi le directeur Reiner Oehlmann<br />
pour expliquer sa motivation, qui s'applique également<br />
pour Zoller : développer les produits en étroite collaboration<br />
avec les clients et trouver une solution là où<br />
d'autres entreprises ont abandonné depuis longtemps.<br />
Le contact a été établi pour la première fois entre ROT<br />
et Zoller il y a maintenant plus de douze ans. À l'époque,<br />
il s'agissait de trouver une solution pour comparer les<br />
valeurs de consigne et les valeurs réelles des outils<br />
rectifiés au diamant. Ce qui a commencé à une petite<br />
échelle est devenu aujourd'hui une collaboration marquée<br />
par une grande confiance, un fort pouvoir d'innovation<br />
et une confiance mutuelle. Les développements<br />
communs sont de plus en plus importants et élaborés.<br />
Les résultats ont eu un impact positif pour les deux<br />
entreprises et les ont constamment poussées vers<br />
l'avant dans leurs secteurs respectifs, également et<br />
avant tout au bénéfice des clients.<br />
Un exemple concret est la production reproductible<br />
des outils diamant. La précision est essentielle pour<br />
obtenir une bonne qualité : le contour réel doit correspondre<br />
autant que possible au contour de consigne.<br />
Cependant, comment les géométries réelles effectives<br />
peuvent-elles être comparées en toute sécurité et au<br />
micromètre près avec les géométries de consigne<br />
des données de CAO ? Par le passé, des processus<br />
de mesure configurés et programmés coûteux étaient<br />
nécessaires, et ce pour chaque outil diamant. Cela était<br />
associé à des efforts conséquents, car « chaque outil<br />
est unique. Nous produisons environ 3 500 de ces outils<br />
chaque année », explique le directeur Reiner Oehlmann<br />
à propos de la gamme de produits de ROT.<br />
« Et ils doivent également être mesurés pendant la production,<br />
encore et encore, pas seulement pendant le<br />
Analyse de la géométrie d'outil à l'aide de la mesure du tracé<br />
de contour "lasso" sur un poste externe.<br />
44 • Novembre-Décembre 2018 • <strong>TRAMETAL</strong>
MESURE ET CONTROLE<br />
Fabrication d'un corps de base en acier hautement précis pour le revêtement diamant ultérieur. Ces éléments aussi sont mesurés<br />
avec les appareils ZOLLER lors de la production.<br />
contrôle final. Pour finir, tout est spécifié dans la documentation.<br />
Par conséquent, les appareils ne sont pas<br />
seulement dans le local de mesure, mais aussi dans la<br />
production », ajoute ainsi Jens Schröder, directeur de la<br />
recherche et du développement chez ROT. Et ils sont<br />
alors vérifiés rapidement et avec précision à l'aide du<br />
logiciel d'analyse des outils Les processus de mesure<br />
enregistrés et l'utilisation facile le permettent.<br />
Saisir les contours avec « lasso »<br />
La fonction logicielle « lasso » est un dispositif de<br />
mesure du tracé de contour. Cette fonction permet de<br />
scanner, de mesurer et de réaliser une comparaison<br />
entre la valeur de consigne et la valeur réelle de géométries<br />
d'outils et de pièces au choix, le plus souvent<br />
par symétrie de rotation. Les efforts pour mesurer les<br />
valeurs réelles sur le banc de réglage et de mesure Zoller<br />
sont considérablement réduits. Au lieu de programmer<br />
une macro spécifique pour chaque nouvel outil, le programme<br />
de mesure « lasso » passe alors une fois sur<br />
l'ensemble du contour et l'enregistre. Au micron près.<br />
À l'aide des données de consigne des valeurs de CAO,<br />
il est possible de représenter avec précision les écarts<br />
entre les deux contours très facilement et clairement.<br />
Et il n'y a pas que cela. Le programme de mesure<br />
« lasso »peut aussi mesurer certains contours de façon<br />
autonome et émettre ces valeurs. Souvent, il ne suffit<br />
pas de respecter les tolérances du tracé de contour,<br />
mais des valeurs de mesure concrètes doivent être<br />
définies sur certaines positions. « lasso » fournit ces<br />
dernières en haute résolution. Ce qui était auparavant<br />
associé à des efforts intenses et comportait différentes<br />
étapes de mesure et d'analyse est aujourd'hui réduit<br />
à quelques clics : L'utilisateur choisit simplement les<br />
paramètres de mesure comme le point de départ et le<br />
point d'arrivée ainsi que le contour de consigne enregistré<br />
et reçoit un rapport de contrôle terminé et prêt à être<br />
imprimé, au choix dans un format Zoller pré-enregistré<br />
ou dans un format personnalisé.<br />
En outre, via une exportation des données, il est aussi<br />
possible d'ajouter des valeurs de mesure ou des images<br />
dans la documentation client. « La mesure sécurisée<br />
permet de gagner du temps et la répétabilité est parfaitement<br />
garantie », résume Jens Schröder à propos de la<br />
grande qualité des résultats de mesure. « Nous n'avons<br />
absolument aucune réclamation, le client peut totalement<br />
se fier aux résultats de mesure », ajoute Reiner<br />
Oehlmann. « Avec l'aide de Zoller, nous avons atteint<br />
l'objectif défini, à 100 %. » Entre-temps, ROT accueille<br />
désormais sept machines de mesure à commande CNC<br />
et un poste de travail de bureau de Zoller.<br />
Ils sont aussi bien situés dans la salle de mesure que<br />
dans la production et fonctionnent parfaitement bien.<br />
Depuis douze ans et dans le cadre d'un usage quotidien.<br />
En cas de questions, l'assistance technique et le<br />
service technique sur place de Zoller sont toujours à<br />
disposition pour répondre rapidement et de façon compétente.<br />
Pour Jens Schröder, la qualité c'est « quand<br />
Depuis 12 ans déjà, des appareils de différentes générations<br />
de ZOLLER sont intégrés dans la production de ROT et<br />
fonctionnent toujours parfaitement depuis.<br />
je fournis quelque chose qui fonctionne parfaitement<br />
du début à la fin. » Zoller ne peut qu'approuver cette<br />
définition. •<br />
<strong>TRAMETAL</strong> • Novembre-Décembre 2018 • 45
MESURE ET CONTROLE<br />
Heidenhain se forge un succès<br />
par Dominique Dubois<br />
d.dubois.trametal@gmail.com<br />
La société App Tech produit 60 000 jantes<br />
haut de gamme par an dans son atelier<br />
de Mestrino, une commune de Vénétie<br />
située entre Vicence et Padoue, dans le<br />
nord de l'Italie. La commande numérique<br />
TNC 640 est pour beaucoup dans le succès<br />
de l’entreprise. Tout en contribuant<br />
largement au respect précis de la trajectoire<br />
de l'outil, elle montre clairement<br />
l'influence qu'elle a sur un bon processus<br />
de fabrication.<br />
En améliorant à la fois la dynamique et les caractéristiques<br />
de conduite d’une automobile, de bonnes<br />
jantes en aluminium contribuent à améliorer les performances.<br />
En plus leur design doit être étudié pour<br />
donner une impression de vitesse ou de puissance<br />
même sur un véhicule à l’arrêt.<br />
Par contre, toutes les jantes ne se valent pas, même<br />
si elles peuvent parfois se ressembler. Le nec plus<br />
ultra, ce sont les jantes forgées en aluminium et en<br />
magnésium, comme celles que la société App Tech<br />
fabrique pour de grandes marques de voitures, pour<br />
le tuning ou la course automobile. C’est une technique<br />
d’excellence coûteuse mais haut de gamme. Le<br />
dynamisme est alors garanti par le faible poids et une<br />
bien meilleure rigidité structurelle du matériau forgé<br />
par rapport au plus conventionnel matériau moulé.<br />
Cet avantage provient notamment de l'absence de<br />
porosité, de la bonne étanchéité de la matière, mais<br />
aussi de la répartition granulométrique homogène<br />
dans la matrice de la pièce forgée, ce qui permet de<br />
fabriquer des jantes plus légères aux propriétés de<br />
stabilité et de conduite exceptionnelles.<br />
Pour l'aspect visuel en revanche, c'est l'usinage qui<br />
joue un rôle déterminant. Chez App Tech, c’est la<br />
TNC 640 d’Heidenhain qui a été retenue pour garantir<br />
un usinage des plus efficients.<br />
Un état de surface parfait obtenu plus<br />
rapidement<br />
Le processus de forgeage crée les conditions favorables<br />
au très bon état de surface qui sera obtenu à<br />
l'issue de l'usinage. C’est toutefois possible seulement<br />
avec une machine puissante et une commande<br />
capable de garantir un asservissement hautement<br />
précis des trajectoires. Pour l'usinage de finition,<br />
App Tech utilise des centres d'usinage 5 axes équipés<br />
d'une commande de contournage TNC 640<br />
Heidenhain.<br />
Francesco Doro, responsable du département<br />
mécanique et automatisation d’App Tech, nous<br />
donne un aperçu du processus de fabrication. Les<br />
blocs d'aluminium et de magnésium traités à chaud<br />
sont d'abord préparés sur des tours à 3 axes, avant<br />
de subir un usinage de finition sur des machines à<br />
5 axes. « L'usinage en 5 axes continus est effectué<br />
avec le flanc de l'outil conique. Cette technique<br />
nous permet d'obtenir un meilleur état de surface<br />
en moins de temps qu'il n'en faudrait avec la pointe<br />
d'un outil sphérique. La TNC 640 de Heidenhain joue<br />
alors un rôle important dans le respect de la trajectoire<br />
de l'outil. La moindre erreur de positionnement<br />
de l'outil serait en effet susceptible d'endommager<br />
la surface. » C'est d'ailleurs pour cette raison que<br />
les usinages sont principalement effectués avec le<br />
cycle 32 Tolerance. Ce dernier optimise l'asservissement<br />
du mouvement et l'adapte à l'usinage pour<br />
atteindre le niveau de précision recherché, sans que<br />
cela se fasse au détriment de la dynamique.<br />
Ce n'est toutefois pas le seul atout de la TNC 640.<br />
Pour les opérations d'usinage à 3, puis à 5 axes, il<br />
est en effet essentiel que le point d'origine soit défini<br />
avec une extrême précision pour la finition de la<br />
pièce à usiner : « Pour éviter les erreurs de positions<br />
46 • Novembre-Décembre 2018 • <strong>TRAMETAL</strong>
sur la pièce, il faut que le système de coordonnées<br />
3D soit orienté par rapport à la surface de la jante,<br />
et non par rapport à la surface de la machine. Nous<br />
y parvenons avec un palpeur de pièces Heidenhain<br />
associé au cycle Tch Probe 431 de la TNC 640, »<br />
détaille Francesco Doro.<br />
La TNC640 aide à la quête de perfection<br />
Pour une jante usinée et intégralement polie, avec<br />
le même système de FAO, le même programme<br />
Pour un état de surface parfait l'usinage de finition de ces jantes<br />
haut de gamme est réalisé sur de puissants centres 5 axes équipés<br />
de commande de contournage TNC 640 capable de garantir<br />
un asservissement hautement précis des trajectoires.<br />
et les mêmes paramètres d'usinage, la TNC 640 a<br />
permis de réduire le taux de rebut dû à un manque<br />
esthétique de 30 à 2 %.<br />
Dans le même temps, la machine travaille 10 %<br />
plus vite. App Tech réorganise sa production pour<br />
optimiser le flux de projets. La TNC 640 joue un<br />
rôle très important dans cette initiative. Compte<br />
tenu des bons résultats atteints avec les commandes<br />
Heidenhain en termes de performances<br />
de production, le spécialiste prévoit d'acquérir<br />
sept nouvelles commandes TNC.<br />
Pour de potentielles améliorations, l’entreprise<br />
s'est aussi lancée dans la production numérique.<br />
Dans le cadre d'un projet pilote en partenariat<br />
avec Heidenhain, le fabricant teste le nouveau<br />
logiciel StateMonitor, qui fait partie de la solution<br />
« Connected Machining ». En se basant sur l'acquisition<br />
et l'analyse des états des machines au<br />
sein d'une production connectée en réseau, elle<br />
va pouvoir s’appuyer sur des données solides qui<br />
l’aideront à réaliser encore des améliorations. •<br />
MESURE ET CONTROLE<br />
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<strong>TRAMETAL</strong> • Novembre-Décembre 2018 • 47
MESURE ET CONTROLE<br />
Mesure sans opérateur<br />
par Dominique Dubois<br />
d.dubois.trametal@gmail.com<br />
Devenir plus compétitif en mettant en<br />
place des technologies et des procédés<br />
avancés est la principale ambition<br />
du célèbre centre de recherche AMRC<br />
auprès de l‘industrie. La métrologie est<br />
essentielle pour tenir cette promesse et<br />
pour accroître l‘aptitude à la production<br />
de nouvelles technologies. C‘est pourquoi<br />
AMRC a récemment acquis son quatrième<br />
système de mesure Alicona.<br />
Le développement de nouvelles technologies de<br />
production a toujours été la mission de l‘AMRC,<br />
Advanced Manufacturing Research Centre de l‘Université<br />
de Sheffield, basé au Royaume-Uni. Son but<br />
est « d‘aider les fabricants de toutes tailles à devenir<br />
plus compétitifs en introduisant des techniques, des<br />
technologies et des procédés innovants », déclare<br />
l‘AMRC.<br />
Pour ce faire, la métrologie est l‘une des activités<br />
clés de l‘AMRC. Compétente dans de nombreux<br />
domaines de la métrologie, l‘équipe soutient les<br />
groupes de recherche en qualifiant les nouvelles<br />
pièces et les nouveaux procédés pour s‘assurer<br />
qu‘ils répondent aux exigences physiques et aux<br />
normes de l‘industrie.<br />
Dans le domaine de la métrologie optique, les systèmes<br />
de mesure de forme et de rugosité haute<br />
résolution d‘Alicona offrent, selon les connaissances<br />
actuelles de leurs experts, les meilleurs atouts par<br />
rapport aux autres systèmes de métrologie. Ce n‘est<br />
pas sans raison que le centre de recherche mondialement<br />
connu a récemment acquis son quatrième<br />
système de mesure Alicona.<br />
Voie d’accès au marché<br />
« Nous développons un banc d’essai d’usinage automatisé<br />
pour tester de nouveaux matériaux tels que<br />
les outils de coupe, les liquides de refroidissement<br />
et les technologies d’usinage en général. Un capteur<br />
optique de mesure Alicona, combiné à un robot, est<br />
intégré à la cellule, ce qui nous permet d’automatiser<br />
toutes sortes de mesures ». Thomas McCleay,<br />
Directeur de la Recherche, est enthousiaste quant à<br />
l’augmentation de l’efficacité et du rendement qu’il<br />
obtient en utilisant des mesures automatisées dans<br />
ses séries de tests.<br />
« Nous procédons à l’automatisation complète d’un<br />
grand nombre de tests. Cette automatisation des<br />
mesures nous permet d’augmenter considérablement<br />
le nombre de tests que nous pouvons réaliser<br />
en une seule journée, ce qui nous amène à explorer<br />
beaucoup plus de technologies en un temps plus<br />
court ».<br />
Les résultats obtenus à partir des mesures d’essai<br />
initiales alimentent davantage d’essais fonctionnels,<br />
qui conduisent à leur tour au niveau de maturité<br />
technologique (TRL) suivant et donc à l’aptitude à la<br />
production. Aujourd’hui, les mesures dans les activités<br />
de recherche de l’AMRC sont principalement<br />
réalisées pour explorer un large éventail d’options<br />
concernant l’outillage et toutes sortes de matériaux<br />
de coupe.<br />
Cependant, comme les systèmes de mesure Alicona<br />
peuvent être utilisés pour mesurer presque tous les<br />
types de pièces rigides, y compris sur des microgéométries<br />
complexes, cette cellule d’essai est prévue<br />
pour devenir accessible à tous les partenaires<br />
industriels. « La cellule de test automatisée sera<br />
déployée vers l’industrie, de sorte que nos partenaires<br />
industriels auront également la possibilité<br />
d’accéder à l’automatisation complète de leurs tests.<br />
L’adoption de cette méthode de développement est<br />
48 • Novembre-Décembre 2018 • <strong>TRAMETAL</strong>
également une réponse à une demande croissante<br />
du marché, et la technologie de mesure d’Alicona est<br />
la meilleure que nous ayons à notre disposition. Le<br />
partenariat avec Alicona est essentiel pour nous permettre<br />
de réaliser ce type d’automatisation et d’intégration.<br />
Par conséquent, pour nous, Alicona est une<br />
voie d’accès au marché », explique M. McCleay.<br />
Evaluation de l’usure des outils en usinage<br />
des composites<br />
L’un des aspects spécifiques du développement<br />
de nouvelles techniques de fabrication est l’évaluation<br />
de l’usure des outils. Oliver Hayes, Ingénieur<br />
Développement Composites, utilise Alicona pour<br />
évaluer l’usure de l’outil tout au long de sa vie. « Dans<br />
l’usinage des composites, on constate généralement<br />
que l’usure de l’outil est principalement localisée<br />
sur les flancs. C’est pourquoi nous avons besoin<br />
d’Alicona, car par exemple aucun autre système de<br />
mesure que je connaisse ne nous permet de mesurer<br />
les flancs abrupts des outils PCD », explique-t-il.<br />
Dans son travail quotidien, M. Hayes doit également<br />
mesurer la rugosité de surface. Pour lui, il est d’une<br />
importance vitale de mesurer la rugosité en 3D plutôt<br />
que de mesurer seulement un profil à la surface.<br />
une mesure avec l’Alicona. Nous mesurons des distances,<br />
les distances entre les noeuds, le diamètre<br />
des cordes, ainsi que la rugosité 3D ».<br />
Pour Adam Wiles, la combinaison des mesures de<br />
rugosité et des mesures dimensionnelles est unique,<br />
d’autant plus que les pièces complexes, quelle que<br />
soit l’industrie, nécessitent généralement un contrôle<br />
qualité pertinent, sur les mesures de forme et de<br />
rugosité. Alors que les techniques conventionnelles<br />
sont capables de faire l’une ou l’autre, Alicona combine<br />
la mesure de forme et de rugosité sur un même<br />
système de mesure optique haute résolution. « Vous<br />
pouvez faire de la rugosité de surface sur une MMT,<br />
mais cela nécessite un véritable kit spécialisé », souligne<br />
M. Wiles.<br />
Comprendre les mécanismes de coupe<br />
pour améliorer les procédés de fabrication<br />
L’AMRC est particulièrement active dans les<br />
domaines de l’aéronautique, de l’automobile et des<br />
transports, de l’énergie, de l’agro-alimentaire, de<br />
la santé et des infrastructures. La métrologie est<br />
déterminante pour atteindre les objectifs de niveau<br />
de maturité technologique quel que soit le secteur<br />
industriel.<br />
MESURE ET CONTROLE<br />
« Dans le contexte de la fibre de carbone, la valeur de<br />
Ra dépend de l’angle sous lequel vous la mesurez.<br />
Pour cette raison, nous préférons utiliser la valeur de<br />
rugosité de la surface plane Sa que nous obtenons<br />
facilement avec l’Alicona ». En termes d’efficacité et<br />
de facilité d’utilisation, Oliver Hayes profite également<br />
de l’automatisation des mesures.<br />
« Vous pouvez mettre le système en marche, le<br />
déplacer dans plusieurs positions et prendre des<br />
mesures de rugosité de surface de plusieurs échantillons<br />
différents. C’est quelque chose que j’apprécie<br />
vraiment, et qu’on ne peut pas réaliser avec une<br />
MMT tactile », conclut-il.<br />
Les avantages des mesures par<br />
moyen optique par rapport à une MMT<br />
traditionnelle<br />
« Le système Alicona convient parfaitement aux<br />
micro-géométries, y compris les petits rayons et<br />
les diamètres des petits alésages qui sont difficiles,<br />
voire impossibles à mesurer avec une MMT », poursuit<br />
Adam Wiles, Responsable Technique de la MMT,<br />
en parlant des avantages de la mesure optique par<br />
rapport au scanning avec un palpeur à contact.<br />
Une pièce réalisée en fabrication additive permet<br />
d’illustrer ces avantages. « Nous avons ici une prothèse<br />
de genou en fabrication additive qui comporte<br />
une structure en treillis sur la face arrière. Cette<br />
surface est impossible à mesurer avec notre MMT,<br />
mais il suffit de quelques secondes pour obtenir<br />
C’est la compétence de base de Ian Cook,<br />
Responsable Technique Usinabilité. Lui et son équipe<br />
sont confrontés à des niveaux de maturité technologique<br />
relativement faibles, et l’Alicona les aide à<br />
obtenir des informations précises pour la conception<br />
de nouveaux outils coupants et sur les procédés de<br />
coupe qui entrent en jeu avec les nouveaux matériaux.<br />
Une collaboration entre les équipes d’application<br />
et certaines équipes cibles de la plate-forme<br />
favorise l’obtention de nouveaux niveaux de maturité<br />
technologique dans le but d’améliorer le progrès global<br />
des techno-logies de production.<br />
Ian Cook convient qu’Alicona contribue de manière<br />
significative aux activités de recherche de l’AMRC :<br />
« Avec Alicona, nous veillons au maintien de notre<br />
haut niveau de qualité ». •<br />
<strong>TRAMETAL</strong> • Novembre-Décembre 2018 • 49
Répertoire des annonceurs<br />
SOCIETE<br />
PAGE<br />
AFF’TECH47<br />
BLASER SWISSLUBE43<br />
GLOBAL INDUSTRIE4 ème de couverture<br />
IGUS11<br />
SOCIETE<br />
PAGE<br />
ISCAR2 ème de couverture<br />
KORLOY EUROPE31<br />
RENISHAW35<br />
RS COMPONENTS Face Sommaire<br />
INDEX<br />
Toutes nos publicités aux formats pleine page et demie page vous permettent d’accéder aux<br />
communications digitales complémentaires de nos annonceurs. Téléchargez l’App Manufacturing +<br />
puis photographiez la publicité concernée.<br />
Liste des sociétés citées dans ce numéro<br />
SOCIETE<br />
PAGE<br />
3D SYSTEM20<br />
ADDUP 9 à 11 & 20 & 23<br />
ALICONA 48 & 49<br />
AMRC48<br />
APP TECH46<br />
ASKJA AUDIO34<br />
AUTODESK25<br />
AVIMETAL27<br />
BEAM20<br />
BECKHOFF AUTOMATION 6<br />
BLASER SWISSLUBE 42 & 43<br />
CETIM6<br />
DESKTOP METAL 20 & 27<br />
DMG MORI 16 & 23 à 25<br />
EASELINK7<br />
EMAG 38 & 39<br />
ENS PARIS SACLAY8 à 11<br />
ENSAPL7<br />
EOS 15 & 26<br />
FANUC15<br />
FORMNEXT22 à 27<br />
FRAISA42<br />
GE ADDITIVE 19 & 26<br />
GF MACHINING 15 & 16<br />
GKN POWDER32<br />
HAAS AUTOMATION 15 & 18<br />
HANNOVER MESSE15<br />
HEIDENHAIN 46 & 47<br />
HERMLE17<br />
HEWLETT PACKARD 15 & 20 + 28 à 32<br />
HORN19<br />
HURCO 15 & 17<br />
IGUS7<br />
IMT DOUAI6<br />
IMTS14<br />
INDEX 15 & 18<br />
ISCAR19<br />
JINGDIAO17<br />
KENNAMETAL18<br />
MAZAK18<br />
MESSER 12 & 13<br />
METHODS17<br />
OERLIKON AM26<br />
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50 • Novembre-Décembre 2018 • <strong>TRAMETAL</strong>
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