Production Maintenance 72

MAINTENANCE MÉCANIQUE
perditions et de limiter la dépense. À
ce titre, les coûts d’exploitation et de
maintenance ont une incidence majeure
sur le retour sur investissement (ROI) :
combinés, ils dépassent souvent le coût
d’acquisition !
L’un des leviers les plus souvent actionnés
par les fabricants pour augmenter leur
marge est le temps d’utilisation des
machines. Un arrêt imprévu a en effet un
coût élevé et retarde la fabrication, voire
peut mettre à l’arrêt toute une chaîne
de production ; or ces arrêts imprévus
peuvent être dus à plusieurs facteurs :
panne matérielle, manque d’opérateur
ou même attente d’une assistance et d’un
diagnostic de panne.
LA RÉALITÉ AUGMENTÉE POUR
RÉDUIRE LES ARRÊTS IMPRÉVUS
Les entreprises cherchent donc divers
moyens d’améliorer leur rendement en
ayant recours aux nouvelles solutions
technologiques. La réalité augmentée
fait partie de ces solutions, et selon le
cabinet Deloitte ce serait ainsi jusqu’à
98 % des entreprises qui chercheraient
à « accroître leur efficacité avec des
technologies numériques, notamment les
solutions MES (manufacturing execution
system), la maintenance prévisionnelle ou
la réalité augmentée »*.
Dans un modèle de stratégie de
maintenance standard, la maintenance
réactive et la maintenance planifiée
ne représentent que 75 % du taux de
rendement global (TRG). Pour optimiser
ce taux, les phases réactives, planifiées et
proactives doivent donc être optimisées et
des stratégies de maintenance préventive
mises en œuvre. Ces différentes phases
sont influencées par des facteurs tels que
la complexité technique et les restrictions
de géolocalisation, mais aussi par le
manque de techniciens qualifiés. Par
le biais de la technologie, il est possible
de réduire les temps d’arrêt machine au
cours des trois phases, et d’optimiser
ainsi considérablement les processus
de workflow.
OPTIMISER CHACUNE DES TROIS
PHASES
Au cours de la phase réactive, d’abord,
le recours à des technologies de réalité
augmentée accélère la collaboration
entre les utilisateurs et réduit les chaînes
de communication, ce qui favorise
l’innovation. Des experts, où qu’ils soient,
peuvent également aider en temps réel les
techniciens, en interne ou sur le terrain,
par le biais de sessions vidéo pour un
dépannage plus rapide.
Au cours de la phase planifiée, ensuite,
où la détection des pannes est souvent
complexe dans le secteur manufacturier,
la technologie numérique permet de
résoudre plus facilement les problèmes.
Des experts du monde entier peuvent
apporter leur aide à distance, lors de
contrôles de maintenance complexes,
ce qui représente une ressource
précieuse pour de jeunes techniciens ne
disposant pas encore d’une connaissance
approfondie des procédures.
Enfin, au cours de la phase de
maintenance proactive, les problèmes
peuvent être identifiés à l’avance à l’aide
de données provenant de différentes
sources, notamment des rapports de
performance et des capteurs intégrés.
Un expert peut ensuite guider le
technicien à distance et lui faire réaliser
des procédures basées sur des analyses
avancées, ce qui réduit non seulement
les arrêts imprévus mais prolonge aussi
la durée de vie des machines.
L’évolution des exigences et des
technologies appelle une réinvention
et une optimisation des processus.
Les entreprises manufacturières ont
de beaux jours devant elles — et de
grands chantiers. Mais elles ne doivent
pas retarder davantage le passage à
des solutions qui leur permettront de
résoudre les dysfonctionnements qui les
mettent en retard et leur causent encore
d’importants manques à gagner ●
Bhaskar Mitra (TeamViewer)
* Chris Coleman, Satish Damodaran, Mahesh Chandramouli, and
Ed Deuel: “Making Maintenance Smarter,” Deloitte >> https://www2.
deloitte.com/us/en/insights/focus/industry-4-0/using-predictivetechnologies-for-asset-maintenance.html
42ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°72 • février-mars-avril 2021