Production Maintenance 72
DOSSIER : Accélération de la transformation digitale : l’atout « logiciels »
DOSSIER : Accélération de la transformation digitale : l’atout « logiciels »
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TECHNOLOGIES<br />
Équipée d’une cellule robotisée et d’un scanner Faro, Arts et Métiers<br />
s’est donné les moyens pour s’adresser aux entreprises<br />
Écrans de contrôle et de pilotage permettant de valider toutes les étapes<br />
de production<br />
ce qui allait devenir une véritable cellule de production 4.0.<br />
C’est donc en 2015 que l’École Arts et Métiers lance un appel<br />
d’offres auprès de différents fournisseurs de machines et de<br />
solutions connectées mais, au grand dam de Khaled Benfriha,<br />
« personne n’était vraiment prêt et les solutions dites communicantes<br />
n’étaient en réalité que de l’industrie 3.0 améliorée. Nous<br />
avons donc investi dans quelques-unes de ces technologies auxquelles<br />
nous nous sommes donné pour mission d’apporter de la<br />
connectivité et de l’interopérabilité. Et<br />
si nous avons considérablement avancé,<br />
ce projet est aujourd’hui toujours en<br />
cours de développement ».<br />
À ce jour, l’interopérabilité des différentes<br />
composantes de la cellule est<br />
opérationnelle. Il reste aujourd’hui à<br />
modéliser le processus à partir d’un<br />
outil intelligent de Manufacturing<br />
Aperçu de la cellule complète<br />
Execution System (MES) en cours de<br />
développement et dont la principale mission sera le pilotage des<br />
opérations de production par les données (ce ne sera donc plus<br />
à l’automate que revient cette tâche). En outre, l’équipe Arts<br />
et Métiers est déjà parvenue à superposer une couche d’IoT au<br />
protocole Profinet existant.<br />
UNE LOGIQUE D’INDUSTRIE 4.0 REPOSANT SUR TROIS<br />
PILIERS<br />
Pour ce faire, la plateforme se donne les moyens. « Aujourd’hui,<br />
trois doctorants travaillent sur la partie production, deux autres<br />
sur la fabrication additive, énumère son responsable. Nous avons<br />
beaucoup de choses à montrer aux entreprises en matière de modélisation<br />
et de fonctionnement ».<br />
Concrètement, ce passage progressif du 3.0 au 4.0 repose sur<br />
trois piliers : le matériel – présence de capteurs (géolocalisation,<br />
thermiques, humidité), de caméras embarquées sur un robot, d’un<br />
scanner (contrôle optique) et de machines d’impression 3D –, le<br />
réseau – un réseau TCP/IP vient se superposer à l’ancien afin de<br />
connecter le matériel – et la collecte des données, notamment via<br />
un Cloud. « Ces trois pans technologiques apportent de nouvelles<br />
fonctionnalités, à l’exemple des jumeaux numériques, du pilotage<br />
intelligent mais aussi plus de portabilité et une meilleure gestion<br />
des performances ».<br />
DOUBLE OBJECTIF<br />
Fruits de cinq ans d’efforts et d’un<br />
investissement d’un million d’euros,<br />
financé par l’Ensam Campus de Paris<br />
et son partenaires CFA Ingénieur<br />
2000, cette plateforme 4.0 un double<br />
objectif. Le premier est pédagogique. Il<br />
est destiné à préparer des ingénieurs à<br />
l’industrie du futur ; « nous avons donc<br />
fait du développement, d’où la création de cette plate-forme que<br />
nous avons équipée de machines connectées ».<br />
Le second objectif de la plate-forme est davantage orienté vers<br />
les entreprises et le monde industriel : « À côté de la formation,<br />
nous avons développé un axe transfert dans le but de lever des<br />
fonds et de trouver des partenaires industriels, un axe RH avec à<br />
ce jour le recrutement de cinq doctorants, ainsi qu’un axe projets<br />
et programmes de recherche. L’idée est d’aider les entreprises à<br />
maximiser leurs chances de réussite dans leurs projets de digitalisation<br />
des ateliers de production ». Cela concerne aussi bien les<br />
parcs de machines existants et les projets d’usine ex nihilo. « Nous<br />
avons développé une technologie de modélisation reposant sur un<br />
système CPMS – Cyber Physical Manufacturing System – facilitant<br />
largement l’industrie 4.0 l’intégrant directement aux machines<br />
dès leur phase de conception » ●<br />
Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021 ı13